u avais quoi, 16 ans ? La vraie raison c’est que tu n’étais pas prête, tu n’as pas besoin de spécifier. » La vraie raison ? Cora se stoppe. La vraie raison de tout ça, c’est que sa mère vivait trop à travers elle, qu’elle vivait sa carrière d’actrice comme si c’était la sienne et que jamais elle n’aurait laissé un avorton foutre tout ça en l’air. Que Cora soit prête ou non. « Dix sept ans. » corrige t-elle, comme si ça allait changé quelque chose au discours d’Enzo. Lui qui dit qu’elle n’était pas prête. C’est justement là le problème, personne n’a essayé de savoir si Cora était prête ou non, et on ne lui a certainement pas donné la chance ‘essayer de l’être. Aussitôt la grossesse découverte, elle avait été cachée, comme une prisonnière, un scandale qu’on étouffe. Cora, elle sait que si elle voit un jour son fils, elle ne pourra pas se cacher derrière l’excuse de ne pas avoir été prête, parce que ce serait un mensonge. Ce n’est pas la raison. La raison, c’est qu’elle était bien trop faible contre sa mère pour lui faire comprendre qu’elle voulait avoir son bébé et arrêter de jouer la comédie. Maman a jute gagné ce combat, et le résultat est là : ils ont été séparé. Ses yeux ne quitte pas le visage d’Enzo. Il n’a pas l’air de comprendre tout ce qui peut se passer dans sa tête à elle. De toute manière à l’époque, il pensait déjà qu’il valait mieux qu’elle ne le garde pas. Comment peut-elle lui faire comprendre comment elle se sent ? Impossible. Et surtout pas après tant d’années à avoir gardé tout ça pour elle. « Essaie de ne pas trop y penser, je vais essayer de trouver un max d’infos sur cette affaire. » Essayer de ne pas y penser. Plus facile à dire qu’à faire. Maintnant que c’est là, cora sait déjà que dès qu’elle n’aura pas l’esprit occupé au travail, elle va ressasser et se construire de faux espoirs. Elle déglutit avant de tenter d’arborer un visage moins terrifié par le souvenir. « Je vais essayer mais je pense que tout ça va bien m’occuper l’esprit. Tu penses que tu pourrais en savoir plus quand ? » demande t-elle, pour avoir une idée de quand elle saura tout.
Ca m'embêtait de ne pas en savoir plus, de ne pas pouvoir prouver cette théorie à mon amie, à celle que je protège depuis tant d'années. En même temps je n'ai clairement pas envie qu'on lui brise le cœur, et avec cet enfant, c'est tout ce qu'on arrive à faire. Et pourtant je sais que c'est bon pour elle, que c'est ce qu'il lui faut. Il faut qu'elle sache si cet enfant existe vraiment, tout du moins, s'il veut vraiment la rencontrer, s'il veut savoir qui elle est. Elle devrait tellement le faire, parce que je me met tellement dans la peau de ce gamin. Elle ne devrait pas hésiter, elle ne devrait pas hésiter, parce que, peu importe l'âge qu'elle avait, elle était bien trop jeune pour élever un enfant qui est tombé du ciel. Elle n'aurait eu aucune carrière, sans parent derrière elle, oui, elle aurait sûrement pu le garder, mais avec son histoire, elle n'a pas de quoi s'en vouloir. Mais ça, j'ai beau le lui dire, je sais bien que la seule manière de le lui faire comprendre, c'est qu'elle le découvre par elle-même. Je n'allais tout de même pas chaumer, et j'allais tout faire pour trouver des preuves de ce que j'ai pu lui avancer, histoire de ne pas lui avoir donner trop de faux espoirs. Enfin, j'espère quelques part que ce sont des faux espoirs pour elle. C'est assez difficile à savoir avec elle concernant ce sujet. Ca allait simplement lui occuper l'esprit. C'est vraiment dur de savoir ce qu'elle pouvait penser, et pourtant, je connais sa curiosité, je sais qu'elle veut en savoir plus, je sais qu'au fond, elle veut savoir qui est devenu son enfant. Ce sera plus fort qu'elle. Je vais faire mon possible pour en découvrir davantage. Mais je ne saurais pas te dire en combien de temps.Il est vrai que ce genre de dossier est très souvent bien gardé, mais faut dire aussi qu'elle pourrait très bien en savoir plus elle-même. Après tout, elle connaît mieux ce Valentin que moi-même, elle pourrait toujours aller le voir directement.
lle doit faire de la place dans ses idées. Tout ça, le bébé, ce Valentin, tout ce qu’il s’est passé il y’a onze ans, c’est beaucoup pour elle. Enfin, pas le fait d’y penser mais d’en parler, même si c’est à Enzo, qui sait déjà tout. De mettre des mots et en parler à haute voix, ça réveille tout et ça lui brise le cœur. Elle ne peut s’empêcher de se dire que c’est de sa faute et qu’elle aurait dû se battre pour éviter qu’il lui soit enlevé, tout comme elle aurait dû aller dans l’autre chose sens que sa mère quand Finn et Bryn avaient besoin d’elles. Mais tout est trop tard. Et même les paroles d’Enzo n’y font rien, elle ne voit pas pourquoi aujourd’hui, on viendrait la chercher, pourquoi son garçon voudrait faire sa connaissance. Enfin, ce n’est pas ce soir qu’elle arrivera à faire face à cette affaire. Au contraire, elle risque de se ronger encore plus les sangs à ce sujet. Et pourtant, ça éveille en même temps l’espoir pour elle, maintenant elle se dit qu’elle pourrait être à ça de savoir à quoi il ressemble, ou même s’il est heureux. Mais c’est dur de réaliser. « Je vais faire mon possible pour en découvrir davantage. Mais je ne saurais pas te dire en combien de temps. » Elle ne dit rien. Elle ne veut pas trop abuser de la gentillesse d’Enzo, surtout qu’il n’est pas forcément sensé fouiller dans tout ça. Elle se contente de sourire et d’acquiescer. « D’accord. » Elle ne voit pas quoi dire d’autres, elle est bien trop pensive et partager ses pensées là, ce n’est pas possible. Puis minuit sonne, et peut-être qu’il est temps pour elle d’aller se coucher pour réflechir tout ça demain, quand elle aura la tête reposée. « Il est tard. » dit-elle en observant l’horloge. Ce n’est pas qu’elle veut le mettre à la porte, mais il faut songer qu’Enzo n’habite pas dans la même rue et qu’elle ne se voit pas démarrer une autre conversation après celle-ci.
Combien de temps. C’était la grande question que je ne saurais vraiment pas par quoi répondre. Parce que je m’étais déjà bien mouillé pour trouver toutes ces informations que je ne suis pas censé avoir sous la main. Bien sûr, j’ai effacé toutes les traces et je pouvais bien laisser ces informations à ma grande amie pour la laisser y réfléchir plus intensément si jamais elle en avait besoin. Je n’allais tout de même pas me tourner les pouces, mais je ne savais même pas d’où ce détective avait chopé ses informations. Certainement directement à la source. Alors fouiller dans des dossiers confidentiels pour retrouver un enfant anonyme, c’est du limite impossible. Mais je n’aime pas ce mot. Il se faisait tard oui. Je m’approchais alors de la rousse, lui déposais un tendre baisé sur le front pour lui dire au revoir et me dirigeais vers la porte la saluant une dernière fois en lui souhaitant une bonne nuit. Je n’allais pas réussir à dormir tout de suite, je le sentais. Toute cette histoire risque de me faire réfléchir à moi aussi, même si en soit, tout ce que je voulais, c’était pouvoir aider Cora à retrouver son enfant. Et j’allais tout faire pour. Au moins, la soutenir.