| One to change a few. A few to change many. Many to change the world. Starts with one ○ Martin |
| | (#)Lun 18 Juil - 8:47 | |
| Marchant vers le Jeep, appuie sur la plaie avec la main de mon bras valide afin de réguler un peu l’hémorragie, je soupire lourdement. Ryan a raison : si je n'étais pas là, ils seraient sans doute déjà parti. Ou si j'avais plus de couille, j'aurais pu les aider d'avantage. J'ai voulu faire mes preuves en les aidant avec un chien, je me suis bien fait avoir. La prochaine fois je resterais dans le jeep jusqu'à ce que ça se soit passé. Déglutissant, je ferme les yeux lorsque Kyte m'empoigne par le bras pour me tourner vers lui. Je sais que c'est lui, autant parce que je reconnais sa poigne et que parce que je sais que personne d'autre ne viendrait me faire chier ici.
Il me demande où je vais comme ça et que de toute manière notre travail à nous n'est pas encore fini : il reste les deux chiens violents. Je soupire doucement et dévie le regard « Je sais ps si t'as remarqué mais je -... AH PUTAIN DE MERDE !» m'exclamais-je lorsque Kyte renverse le flacon de désinfectant sur mon bras. J'ai l'impression de ma main est en feu tant ça fait mal. Je me mord l'intérieur de la lèvre et ferme les yeux, tournant le visage vers l'autre côté. Kyte continue de moi soigner en bandant mon bras et en serrant bien fort le bandage.
Il me dit ensuite qu'on y retourne et j'hésite un instant. Si je n'accepte pas j'aurais perdu toute crédibilité. Si j'y retourne je risque d'y perdre un deuxième bras. Je soupire et secoue la tête avant de suivre mon ami. Un jour il aura ma mort sur la conscience, je le sais. Mais pas aujourd'hui. Nous arrivons à nouveau au niveau des cages et là Kyte commence à m'expliquer ce que je dois faire. Attraper une laisse et m'y accrocher comme à ma vie car sinon le chien déchiquette Kyte ? Je crois pouvoir faire ça.
D'un hochement de tête j'indique à mon mentor que oui, c'est bon pour moi. Il ne réfléchit pas plus et ouvre la cage. Le chien se rue à l'extérieur et je fait comme Kyte m'a dit : je m'accroche à la laisse. Ce clébard à de la putain de force ! Mon poignet blessé le sent bien et commence dès la deuxième minute à se plaindre. Je lance un coup d’œil à Kyte pour lui signifier que je ne pourrais sans doute pas tenir le chien plus longtemps. Et il semble l'avoir compris car, d'un coup de tête, désigne le camion tout en hurlant aux gars de préparer la cage.
La manière dont nous traitons le chien me brise le cœur. Mais c'est la meilleure de solution. Nous n'avons pas le temps maintenant. Ainsi donc nous le traînons plus qu'autre chose vers la cage. Une fois à l'intérieur, Ryan referme la porte et je lâche la laisse en me reculant. La respiration courte, j'observe le chien qui aboie comme un fou. Secouant la tête, je me tourne vers Kyte et l'interroge du regard. On se comprends sans parole et ensemble nous nous dirigeons vers le deuxième chien. Celui-ci est moins fort et moins violent, mais, avec la même technique, nous l'enfermons dans une autre cage. Une fois cela fait, la cage est chargée dans le camion, la porte fermée. Le chauffeur s’entretient encore rapidement avec Kyte avant qu'il ne parte.
Je me dirige vers mon mentor. « On rentre aussi ?» lui demandais-je. «Nan, d'abord tu viens ici toi » m'interpelle Ryan d'une voix nonchalante. Je l'observe, hésite un instant. « Tu peux aussi très bien dégager et attendre de te vider de son sang. De toute manière si ça continue de saigner comme ça, Kyte te retrouvera mort dès demain» continue-t-il. Je baisse mon regard sur mon bras et remarque que le sang tâche à nouveau le sol. Alors, soupirant doucement, je me dirige vers Ryan. Je n'ai pas le choix, non ? Il fait pousse sans douceur sur une chaise puis pose mon bras sur une table. Il enlève le bandage de fortune et jette le tout dans un sachet, avant d'attraper du désinfectant. Il entreprend de nettoyer méticuleusement les différentes plaies causées par les crocs du chien alors que moi je ferme les yeux pour essayer de ne pas souffrir le martyrs. Recouds rapidement les plaies les plus profonde puis désinfecte à nouveau et protège le tout avec un bandage stérile. «Dès que tu seras rentré chez toi, tu vas chez un médecin. On ne plaisante pas avec les morsures d'animaux » indique-t-il en serrant le bandage « Chaque plaie est potentiellement infectée. J'espère que tes vaccins contre la rage et le tétanos sont à jour parce que sinon t'es dans la merde» je lève le regard sur Ryan et l'observe comme si j'essayais de savoir s'il est sérieux ou non avant de soupirer doucement « Sûrement ...» dis-je doucement. Je suis toujours à jour dans mes vaccins. Encore plus depuis que je me suis engagé dans l'activisme.[color=darkred « Parfais alors»[/color] reprend l'homme en rangeant le matériel « A demain donc» dit-il en se levant.
J'en fais de même et me dirige vers Kyte. Je lui lance un coup d’œil puis passe à côté de lui pour sortir du hangar. Je remarque que l'homme me suit rapidement et me dirige vers le jeep dans lequel il fini par m'asseoir avec un soupire. J'attache ma ceinture de sécurité et me recule contre le dossier du siège, silencieux. |
| | | | (#)Lun 18 Juil - 17:01 | |
| One to change a few. A few to change many. Many to change the world. Starts with one. Martin & Kyte ○ Yulin, Chine - 2014 Et voilà encore une mission rondement menée. Les poings sur les hanches, Kyte regarde Mimi et Ryan charger la dernière cage dans le camion. Plus d’une centaine de chiens de sauvés ce soir. Une petite victoire non négligeable. Dès demain, des bénévoles commenceront un travail de socialisation avec les clebs, pour qu’ils puissent être adoptés. Mais ça, c’est plus dans ses cordes. Lui, il gère les trucs dangereux. Ceux auxquels les autres veulent pas se frotter. Il s’en fou un peu, Kyte. L’action et la violence, c’est tout ce qu’il lui reste. Et il est plutôt bon à ça. Ryan redescend du camtar et s’essuie les mains contre son jean alors Kyte lui tape dans l’épaule. Martin, lui, s’impatiente. Il sent que le gosse a envie de rentrer. Mais pas tout de suite. Un sourire fend le lèvres de Kyte quand Ryan l’interpelle calmement, précisant que le gosse a intérêt à lui montrer son bras fissa sinon il risque de clamser pendant la nuit.
- Ouai et je préfèrerais éviter ça, j’ai encore besoin de toi demain moi, p’tit !
Qu’il plaisante en se frottant un sourcil de son pouce. Il laisse Ryan se charger du bras de Martin. Ça non plus c’est pas trop sa came. Pendant ce temps, il retourne à la jeep, sort le bidon d’essence. Au petit trop, il revient vers le hangar et commence à en arroser les côtés, la paille et tout le bordel. Il renverse aussi les cuves d’huile derrière lesquelles Martin s’était planqué. Il se fendrait presque la gueule d’avance : ça va faire un beau bordel quand ça pétera. C’est toujours son passage préféré, à Kyte. Il revient vers ses deux potes qui terminent sur une note de vaccin et de sûreté. Kyte empoigne l’épaule de Martin, la secoue un peu et lance un grand sourire en direction de Ryan.
- Allons ma couille, Jaimie te manque tant que ça pour que tu t'sentes obligé de te la jouer infirmière alarmiste ?
« C’est surtout à toi qu’elle manque, ducon. » Qu’il lui répond au tac au tac. « Et tu ferais mieux d’aller les voir de temps en temps, tes gosses. Ça te remettrait peut-être les idées en place. » Kyte aurait bien envie de l’envoyer se faire foutre avec un pain dans la face, mais dans le fond il se dit que son pote a pas foncièrement tord.
- C’est ça, c’est ça. Allez tires toi enfoiré.
Il l’attire contre lui dans une accolade et le regarde remonter dans le camion aux côtés de Mimi. Un voile de poussière se lève et le trois tonnes disparaît dans la nuit. Il le suit des yeux pendant un moment puis se tourne vers Martin et lui emboite le pas jusqu’à la Jeep. Une fois le gosse à l’intérieur, Kyte fait reculer la caisse, puis il baisse la fenêtre et braque son arme sur le hangar. Il tire quelques coups, sans sourcilier, puis range son arme. D’abord, rien ne se passe. Puis une explosion, suivie d’une deuxième. Des bidons d’huile et d’essence font sauter le toit dans un joyeux feu d’artifices funèbre. Cramant la baraque, les preuves de leur venue, et les cadavres. Cramant les bénéfices que ces raclures espéraient faire, aussi. Un rictus, peut-être un sourire, étire un côté de la lèvre de Kyte. Les flammes dansent un instant dans son regard, rendu noir par la nuit. Enfin, il se tourne vers Martin avec un soupir.
- Tu t’es pas mal débrouillé ce soir, gamin. Qu’il dit en mettant les voiles. Maintenant on rentre se reposer, et demain… on remet ça.
Encore et encore. Jusqu'à notre dernier souffle.
Codage par Emi BurtonFIN |
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