Ce soir ma sœur revenait à la maison. Bon d'accord, juste pour dîner, mais parfois je dois bien avouer qu'elle me manque terriblement. Mais elle a sa vie de famille, même si avec son Roman ils ne sont plus ensemble apparemment. Leur histoire a vraiment de quoi me rendre chèvre. Elle me désespère un peu aussi, et je ne peux m'empêcher d'être jalouse de ma sœur, surtout par rapport à Noëllie. Mais j'ai toujours voulu son bonheur avant tout. Mais maintenant que je n'étais plus stérile, je pourrais à mon tour avoir un enfant. Enfin, toujours est-il que j'ai un peu de mal à trouver l'homme parfait pour mon enfant. J'hésite bien trop. Et ça me fait encore plus douter depuis que Rosalie m'a appris que les rumeurs me concernant avec Gabriel tournait de plein feux. J'espérais vraiment que Delilah n'en est pas eu vent, je ne sais pas du tout comment elle va le prendre. Après tout, elle faisait en sorte que j'arrête de le traiter comme de la merde à l'époque du lycée. Au moins, elle n'en croirait pas un mot de cette rumeur. Je l'avais donc invité à dîner ce soir. Parce que j'avais besoin de soutien. J'avais vu notre père et j'ai bien cru que j'allais mourir d'angoisse, réellement. Et même si je n'apprécie que difficilement Adriel, il m'a sauvé d'un affront que je veux éviter depuis que je suis parti de chez mon père avec ma sœur. Je nous avais donc fait un délicieux petit repas, sortant du boulot plus tôt exprès, pour me consacrer entièrement à la femme de ma vie.
Elle était devant son miroir, en train de repasser un coup de brosse rapide. Ce soir, elle sortait. Ou plutôt, elle allait voir quelqu'un. Et pas n'importe qui. Elle allait voir son double. Sa jumelle. Rebecca. L'ange et le démon, c'était ainsi qu'on les nommait quand elles étaient petites. Elles se ressemblaient physiquement. En grandissant, un peu moins maintenant. Des visages différents, mais avec des traits semblables tout de même. Oui, l'ange et le démon. Pourquoi cette dénomination ? Pour la simple et bonne raison que Rebecca était la démone. Celle qu'on n'avait pas facilement dans sa poche. Celle qu'on évitait parce qu'elle avait un fichu caractère. Un poil méchante quand elle s'y mettait quand même. Delilah ? La plus gentille des deux. Pas forcément la plus sage. Mais oui, elle avait plus le coeur sur la main. Peut-être plus du genre à aider les autres. En même temps, elle avait le métier qu'il fallait. Pour aider les autres justement. Enfin, passons. Delilah était en train de finir de se préparer quand une petite tête blonde passa dans l'ouverture de la porte. "Tu t'en vas ?" Delilah tourna la tête. "Je vais voir tatie Rebecca ce soir." La gamine prit un air tout triste. "Et moi alors ?" Delilah se rapprocha de sa fille. "Toi, demain, tu as école. On ira la voir samedi toutes les deux." Elle eut un sourire au coin des lèvres. "Promis ?" La trentenaire leva le petit doigt de sa main droite pour que sa fille s'en saisisse avec son propre petit doigt. "Promis. Maintenant, ton père va te mettre au lit. Bonne nuit ma chérie." Une étrange relation qu'elle avait avec l'ex de sa fille. Ensemble. Sans véritablement être ensemble. Ils vivaient sous le même toit. C'était plus facile. Pour lui surtout parce qu'il n'avait pas vraiment envie de se trouver un appartement. Peut-être qu'il se disait, parfois, qu'ils pourraient recommencer tous les deux. Elle n'y pensait pas trop. Ils avaient déjà tenté. Ca n'avait pas fonctionné. A quoi bon s'acharner après tout ? Enfin. Delilah était partie. Direction donc la bâtisse de sa soeur. Elle prit soin, tout de même, de sonner avant d'ouvrir la porte et de rentrer. "C'est moi !" lança-t-elle d'un air guilleret.
Le dîner fin prêt, je nous servais deux verres de vins le temps que ma sœur débarque. J’avais pris le soin de déverrouiller la porte de ma maison, ayant pris ce vilain tic dès que je savais que ma sœur allait débarquer. Et si elle ne venait pas, ou si un malfrat décidait de passer à ce moment-là, comment je ferais franchement. Non je ne réfléchis pas très loin parfois, mais je n’ai pas envie de perdre cette habitude. Delilah aurait mieux fait de garder le double des clés, je lui fais plus confiance qu’à moi-même. Mais je ne veux pas non plus la forcer. Et j’avais eu à peine le temps de revenir à la cuisine pour installer les couverts que j’entendis mon double débarquer. Un sourire s’installa sur mon visage instantanément à l’entente de sa voix alors que je ne la voyais même pas encore. J’allais poser les assiettes et couverts sur la table de salon pour aller droit vers elle et la prendre dans mes bras Ma Lilou d’amour ! Disais-je, remplie de bonheur et de tendresse. Bon d’accord, je sais qu’elle a horreur que je l’appelle ainsi, mais en général je reprends assez rapidement avec son prénom en entier, lui ayant que trop rarement donné de surnom. Je relâchais l’étreinte et lui déposais un baisé sur sa joue tout en lui demandant Comment tu vas ma sœur adorée ? Je ne te manque pas trop ? Parce que toi tu me manques horriblement. Lui disais-je en faisant une tête boudeuse, espérant la faire rire, même si j’étais complètement sincère. Il est évident que je préfèrerais qu’elle revienne vivre à la maison avec Noëllie, mais elles ont leur maison maintenant et surtout la petite peut être avec son père. C’est important pour un enfant, dans sa bonne éducation, d’être bien entouré de ses parents. Même si je ne tolère guère cette relation « amoureuse » qu’ils ont eu.
Il était clair que laisser ouvert, c'était pas vraiment la meilleure des solutions. A quelques reprises, Delilah lui avait fait des reproches d'ailleurs. En lui disant que ce n'était clairement pas sérieux et que ça pourrait lui jouer des tours un de ces jours. Bien évidemment, elle n'avait pas envie que ça lui arrive. Mais Delilah avait toujours un peu peur pour sa frangine. C'était normal. C'était sa soeur après tout. Et elle voulait la protéger, dans la mesure du possible. Enfin, passons. La blonde venait de rentrer chez sa soeur. Et elle avait déposé sa veste sur le porte-manteau qui était juste à côté de la porte. Rebecca avait fini par pointer le bout de son nez et elle était venue lui faire un gros câlin. L'affabulant, encore, de ce surnom odieux qu'elle détestait tant. "Rebecca ... Tu sais que j'aime pas ce surnom." Combien de fois elle le lui avait dit ? Une fois de plus. Encore une fois. Delilah en profita pour serrer sa frangine toute contre elle. Ca faisait du bien. Beaucoup de bien. "J'vais devoir te trouver un surnom que t'aimeras pas." Histoire de l'emmerder. Peut-être que Rebecca arrêterait avec ce surnom. Ou pas. Va savoir. La démone lui demanda comment ça allait. Et surtout, si elle lui manquait. Delilah eut un sourire. "Bien sûr que tu me manques. T'es ma soeur. Ma jumelle." dit-elle dans un hochement de la tête. "Mais on ne peut pas toujours vivre dans la même maison pour autant." Non pas que ça ne serait pas chouette mais bon. Delilah avait besoin de son indépendance. De vivre sa vie avec sa fille après tout. Bon, avec le père de sa fille également. Ca, sans doute que Rebecca appréciait pas trop d'ailleurs. Sa relation avec le père de sa fille, c'était ... pas compliqué. Mais disons que c'était pas une relation qu'on qualifierait de normale. De vivre avec lui. Sans réellement vivre avec lui. Si Delilah faisait ça, c'était pour leur fille. Pour qu'elle voit son père le plus souvent possible. C'était tout ce qui intéressait la policière. "Mais ça va plutôt bien. Et toi alors ? Tu nous as fait quoi de bon à manger ?" Parce que oui. Delilah avait un creux.
Dernière édition par Delilah Priest le Sam 23 Juil 2016 - 21:23, édité 1 fois
Bien sûr que je savais qu’elle n’aimait pas ce surnom, tous les surnoms à vrai dire, et que forcément, je prenais plaisir à lui en donner. Oui, je peux même être sadique avec mon double, bien que ça reste toujours gentillet. Je sais. Lui répondais-je simplement avec mon éternel sourire en coin assez sadique. Bien que ce dernier se transforma bien rapidement en un rire vu ce que ma jumelle me fit comme menace juste après. Oui, même les menaces de ma sœur me font rire. Si tu veux. Lui répondais-je en lui envoyant un clin d’œil, parce que ça ne me dérangerait guère à vrai dire. J’ai déjà eu tellement de surnoms horribles que ceux de ma sœur me feront très certainement sourire et que je les aimerais forcément, vu que ça vient d’elle. Je voulais donc savoir si je lui manquais autant qu’elle me manquait, mais l’avantage qu’elle a, c’est qu’elle a une famille, malgré le fait qu’elle ne soit plus mariée et que son ex l’a davantage fait souffrir que rendue heureuse. Seulement ce n’était pas non plus en vivant de nouveau avec moi qu’elle sera heureuse. Et mine de rien, elle a l’air vraiment d’aller bien. Oui c’est vrai, même si je ne comprends pas comment tu fais pour vivre encore avec lui. Oui elle savait de qui je parlais et elle savait aussi que je ne disais son prénom qu’en cas d’extrême urgence. En attendant, le plus important oui, c’est que ma sœur aille bien et qu’elle ne se sente pas oppressé chez elle. Est-ce que moi j’allais bien ? Bonne question. Je suis certainement un peu trop perdue. Je préférais donc éviter la question pour l’instant. Je nous ai fait un bon poulet curry avec du riz. Lui répondais-je, espérant que ça lui conviendrait pour ce soir. Mais en attendant, je nous avais installés quelques beaux amuse-gueules sur la table le temps de prendre l’apéro. Je trinquais alors avec ma sœur, comme on avait tout le temps l’habitude de faire avant de boire une gorgée et d’aller m’installer à la table.
Si Rebecca était vilaine avec elle, alors oui, elle en ferait de même. Afin, façon de parler. Delilah ne pourrait jamais être méchante avec sa soeur. C'était sa soeur après tout. Son double. Sa jumelle. D'aussi loin qu'elle se souvienne, elles ne s'étaient jamais réellement disputée toutes les deux. Non. Oh, ça leur arrivait de se prendre le bec de temps à autre. Mais elles ne restaient pas fâchées. Du tout. Et tant mieux. Ca l’ennuierait de se retrouver fâchée avec sa soeur pour une bêtise ou pour quelque chose de stupide. Ce qui ne voulait pas dire que si une dispute devait éclater, elle n'éclaterait pas mais bon. Passons. "Bien. Alors, il va falloir que j'travaille à te trouver un surnom." en vint-elle à dire dans un hochement de la tête. Est-ce qu'elle trouverait quelque chose de stupide ? Quelque chose de rigolo sans doute. Ca serait amusant. Bien que Rebecca ne trouverait peut-être pas ça drôle. Enfin, passons. Delilah n'était pas là pour ça après tout. Elle haussa des épaules à la remarque de Rebecca sur son ex. Le père de sa fille. Il restait le père de sa fille et elle se devait d'avoir de bons rapports avec lui. Même si ... Et bien, même s'ils n'étaient pas ensemble. Delilah n'irait pas jusqu'à dire que c'était une relation compliquée. Mais elle l'était, d'une certaine manière. "J'le fais pour Noëllie. Pour qu'elle voit son père le plus souvent possible. Et puis, j'dois avouer que c'est chouette d'avoir une nounou sous la main en qui j'peux avoir confiance." dit-elle dans un hochement de la tête. "Même si j'suis sûre et certaine que tu remplis également bien ce rôle." Mais elle privilégierait sans doute plutôt son père pour garder la petite. Et si lui n'était pas disponible, et bien, elle se tournerait vers sa soeur. Toujours avoir une solution de repli. Surtout avec le boulot qu'elle avait. Elle pouvait être appelée à la dernière minute et ça, oui, c'était pénible mine de rien. Très pénible. Mais bon. Elle avait des renforts après tout. Son ex. Mais également sa soeur. Donc, ça irait. Delilah releva que sa soeur n'avait rien répondu. Sur le fait que ... Et bien, elle n'avait rien dit quant au fait si elle allait bien ou non. Est-ce qu'elle lui faisait des cachotteries ? Va savoir. "Hmmm ... poulet curry ... C'est pour ça que ça sent si bon." Elle avait hâte mine de rien. Elle avait vraiment hâte. Mais avant de manger, elles allaient trinquer. "Ah ... Ca fait du bien de se poser un moment mine de rien. J'ai pas arrêté de courir toute la semaine." Sans oublier qu'elle gérait une affaire qui ... Et bien, qui était sacrément difficile. Enfin, difficile, c'était pas vraiment difficile. Mais disons que ... Ca avait des liens. Et c'était loin d'être une petite affaire de rien du tout. Ca avait des ramifications. Et surtout, ça faisait partie, sans doute, d'un projet plus vaste. Mais ça, Delilah n'avait pas le droit d'en parler avec sa soeur. Non. Des informations sensibles.
Dernière édition par Delilah Priest le Sam 23 Juil 2016 - 21:23, édité 1 fois
Oui, ma sœur pouvait toujours me trouver un surnom, ça ne me gênerait pas vraiment, parce que je sais qu’il n’y a aucune méchanceté derrière ou quelconque rabaissement. Ce serait juste pour m’embêter et affectif, tout comme je le fais avec elle. Toujours est-il que je ne sais toujours pas comment elle fait pour vivre avec un homme sans être réellement avec lui. Mais elle a au moins le mérite de s’en servir oui, au moins ce soir elle pouvait être là avec moi parce qu’ils vivaient sous le même toit. A part quand bien sûr il voudra voir ailleurs ou même à cause de son boulot. Je ne trouve pas ça vraiment stable comme situation, mais je n’avais pas envie de me prendre la tête avec mon double, je voulais juste passer une bonne soirée. Oui, tu sais que je ferais tout pour toi soeurette. Lui répondais-je avec un léger clin d’œil complice. Parce que s’il venait à déguerpir, au moins elle savait que la porte de chez moi était grande ouverte, et parfois je me dis que ce n’est pas seulement une image. Je lui annonçais par la suite le délicieux repas qui nous attendaient et lui faisait savoir qu’un apéro nous attendait dans le salon. On trinquait puis elle me fit savoir qu’elle n’avait pas arrêté de courir cette semaine. Je te comprends. Faudrait peut-être que tu fasses comme moi, prendre des vacances. Lui répondais-je tout en buvant une petite gorgée de mon verre de vin. Non, ça ne me ressemble pas, et je m’attends à la réaction de ma sœur qui risque d’être choquée. Je crois que c’est de famille de se jeter à corps perdu dans son travail, mais encore plus pour ma part. Je n’ai pas envie de ces vacances, mais je sais que j’en ai besoin, et tant pis pour mes subordonnés, ils vont devoir subir la plus grande colère de notre supérieur à tous.
Oui, Delilah savait qu'en cas de pépin, en cas d'imprévu de dernière minute, elle pouvait compter sur sa soeur. Elle n'hésiterait pas une seconde à lui confier sa fille si jamais Delilah avait un empêchement. Et son petit doigt lui faisait se dire que ça serait ravie de s'occuper un peu de sa petite nièce. Et puis, elle ne pouvait pas refuser de garder la petite. Pas quand la petite Noëllie pouvait lui faire un regard de chien battu. Oui, oui, elle était déjà une petite manipulatrice. Va savoir de qui elle avait hérité cela. Peut-être un peu de sa mère. Mais également un peu de son père. Ouais. Sans doute que ça devait être le cas. Ouais. En tout cas, Delilah était contente. De passer un peu de temps avec sa soeur. Mais de savoir également que Rebecca serait là si jamais ... Et bien, si jamais Delilah était dans la panade. Et tant mieux d'ailleurs. Parce qu'elle pensait toujours au pire. Par exemple, un accident. Une balle perdue. Ou que sais-je encore. Oui, Delilah savait très bien que la vie ne tenait qu'à un fil et qu'elle pouvait disparaître du jour au lendemain. Bien évidemment, pour sa fille, elle voulait continuer à vivre. Et puis, à s'occuper d'elle. Mais peut-être qu'elle ne pourrait pas le faire éternellement. Chose à laquelle elle ne voulait pas penser mais elle ne pouvait s'empêcher de le faire à dire vrai. Enfin, passons. "Mais j'espère bien. Et puis, faut que Noëllie passe un peu de temps avec sa tatie." dit-elle dans un hochement de la tête. "Surtout qu'elle m'a encore demandé quand elle pourrait venir te voir." Delilah soupçonnait la gamine de faire des choses ... qu'elle n'avait pas vraiment le droit de faire. Mais bon, elle ne pouvait pas en être certaine pour autant. Faudrait qu'elle enquête un de ces jours. Ou pas. Elles s'installèrent dans le salon. Pour l'apéro. Delilah avait été un peu débordée cette semaine mais ça irait mieux. Ou pas. Elle posa son verre quand Rebecca lui conseilla de prendre des vacances. "Pardon ? J'ai bien entendu ?" Rebecca ? Prendre des vacances ? "J'croyais que ce mot ne faisait pas partie de ton vocabulaire." dit-elle en clignant des yeux. Car oui, Rebecca, elle bossait beaucoup. Comme Delilah d'ailleurs. Alors, l'entendre dire qu'elle avait pris des vacances. "Et t'es encore en vacances ?" Parce que si elle avait su, elle aurait pu prendre quelques jours de repos pour passer du temps avec sa soeur.
Cela n’avait pas été facile au début quand j’ai appris la grossesse de ma sœur. Je me croyais stérile et j’étais forcément jalouse de ma sœur. J’ai souvent été jalouse d’elle et elle le sait parfaitement, j’ai toujours été transparente avec elle et elle a toujours su lire en moi. Un avantage comme un inconvénient. Mais bizarrement, dès que Noëllie est née, c’est comme si c’était ma deuxième moitié qui était apparue dans ma vie et je l’ai aimé comme ma propre sœur. Seulement je suis loin d’être sa mère, alors forcément la petite, je la gâte, sûrement un peu, elle a même sa chambre ici, c’est pour dire. Voilà à tous les coups pourquoi elle a envie de venir. C’est que sa deuxième chambre doit lui manquer. Répondais-je à ma sœur tout en me mettant à rire. C’est alors qu’avec les dires de ma sœur concernant son boulot, j’ai pu ainsi aisément parler de mes vacances. C’est tellement une nouvelle inattendue que je me devais de le lui annoncer. Il y a aussi une autre chose importante à lui annoncer, mais chaque chose en son temps. Je lui souriais affectueusement avant de lui répondre C’est vrai. Mais je sature en ce moment, je sais plus comment gérer parfaitement mon équipe, alors autant les laisser se débrouiller un peu seuls. Même s’il est évident que je n’ai clairement pas confiance en eux, je me suis rendue compte que ça me bouffait la santé et la vie. Je pars la semaine prochaine sur une île paradisiaque pour me ressourcer, à me faire masser par des dieux vivants et tout ça. Lui expliquais-je en lui envoyant un clin d’œil. J’y reste deux bonnes semaines. Rajoutais-je alors que je finissais de boire mon verre et quelques grignottis.
Delilah se mit à rire quand Rebecca parla de sa petite nièce. Sur le fait que Noëllie devait adorer venir chez Rebecca simplement à cause ... A cause de la chambre qui devait lui manquer. "Oui, c'est peut-être possible. Mais je doute que ça soit uniquement à cause de cela." La flic eut un hochement de la tête. Non. Elle était pratiquement certaine que sa jumelle devait faire des choses avec la petite que sa mère ou bien son père lui interdisait. "J'suis sûre qu'il doit y avoir autre chose derrière ça. Mais tu la connais. Quand j'essaie de lui poser des questions auxquelles elle ne veut pas répondre, elle se contente de rouler les yeux, de me dire que c'est pas sérieux et elle penche la tête sur le côté." Comment ne pas craquer devant son joli petit minois ? Bille de clown. C'était comme ça que Delilah appelait sa fille. Enfin, maintenant, elle ne l'appelait plus de la sorte. Mais oui. Toujours le sourire. Une petite gracieuse. Elle l'était toujours autant d'ailleurs. Elle souriait toujours autant. Et tant mieux d'ailleurs. C'était bien mieux d'avoir quelqu'un de souriant à ses côtés plutôt que quelqu'un qui faisait la gueule. Vous n'êtes pas d'accord avec moi ? Le sujet de discussion dériva sur le boulot de Delilah. Du fait qu'elle courait un peu partout, à droite, à gauche. Et là, oui, Rebecca lui dévoila quelque chose à laquelle elle ne s'attendait pas. Rebecca en avait marre de son boulot en ce moment. Et elle avait besoin de vacances. "Ah, il est vrai que parfois, quand on peut plus ... on peut plus." Elle secoua la tête. "J'pense que c'est bien de dire stop à un moment. Avant d'envoyer chier tout le monde et que ça parte en sucette." Delilah pourrait le faire. Prendre des vacances. Mais avant cela, elle voulait régler les deux affaires qu'elle avait en cours. Et à partir de ce moment, oui, elle pourrait s'autoriser à prendre des jours. Ou plus encore. Rebecca lui annonça qu'elle partait sur une île et qu'elle allait y rester deux bonnes semaines. "Faudra que tu prennes des photos. Histoire de me montrer ce que je manque." dit-elle dans un hochement de la tête. "Tu pars où ?"
Il est vrai que je gâte certainement un peu trop ma nièce, mais n’est-ce pas là le rôle d’une tata ? Ou même des grands-parents ? Seulement, à chaque fois que j’imagine ma petite nièce avec mon paternel, je ne peux m’empêcher de stresser, d’angoisser même. Et pourtant je n’arrive toujours pas à en parler à ma sœur. J’allais bien devoir lui avouer l’atroce monstre qu’est notre père. Mais comme d’habitude je ne sais jamais comment l’inclure dans la conversation, comment annoncer ça, j’aimerais tellement parfois qu’elle sache simplement lire dans mes pensées ou dans mon regard. Il était facile que j’avais quelque chose à dire, que quelque chose n’allait pas, mais je ne trouvais jamais les mots. Peu importe. Je me mettais à rire à mon tour quand ma sœur m’accusait en quelque sorte de pourrir gâter sa fille. Ton portrait craché en gros. Répondais-je à ma sœur quand elle décrivait sa petite. Mais il était hors de question que je crache le morceau moi non plus. Ma nièce ne me dénonçait pas, je n’allais pas non plus la dénoncer. D’ailleurs, j’apprécie énormément cet état d’esprit. Même si en soit, je n’ai jamais rien caché à ma sœur. Là, elle sait que j’accorde quelques petites choses à sa fille qu’elle lui refuse. Mais si je ne le faisais pas, elle ne m’aimerait certainement pas autant. J’annonçais alors à mon double par la suite, que je prenais des vacances et que je partais loin pour me ressourcer. Il faut surtout que je trouve une meilleure façon de manager cette équipe de paresseux. Lui répondais-je alors avant qu’elle ne me demande de lui prendre des photos et de lui annoncer où je me rendais A l’île de Mahé, dans les Seychelles. Lui annonçais-je avant de rajouter. Tout un programme entre les baignades, la solitude, les massages, la détente. Que du bonheur ! Enfin, j’ai quand même peur de m’ennuyer, je te cache pas.
La blonde eut un sourire. "Mon portrait craché, effectivement. Même si elle a hérité, également, du mauvais caractère de son père." Un mélange explosif quand même. Fort heureusement, Noëllie était quand même gentille. Elle ne faisait pas trop de misères à sa mère, chose que Delilah appréciait fortement mine de rien. Surtout qu'elles ne se voyaient pas souvent. Delilah avait un boulot prenant. Et des enquêtes pas forcément simples à gérer. Et Noëllie aurait pu décider de le lui faire payer en étant horrible avec elle. Mais non. Elle était adorable. Et ça c'était bien d'avoir une gamine comme ça. Bon, après, ça lui arrivait de faire un caprice. Mais Delilah n'avait pas à se plaindre. Du tout. Rebecca lui avoua qu'elle avait un peu de mal avec ses employés. "Tu sais qu'il existe des formations management ?" Ce n'était pas pour se moquer de sa soeur. Mais oui, ça pourrait éventuellement lui être utile après tout. "Tu devrais demander. Ca te permettrait peut-être de mieux y arriver." Parce qu'elle savait que Rebecca pouvait avoir un mauvais caractère. Donc, ça pourrait être bien pour elle. Delilah avait suivi la formation, un peu avant de prendre son poste de chef d'équipe. Et elle avait trouvé ça intéressant et très construction. Donc oui, à recommencer. Rebecca prenait des vacances dans les Seychelles. Et ça donnait envie tout de même. "Une destination de rêve je présume." Elle voyait déjà la plage, les cocotiers. Le soleil. Bronzette. Ca lui donnait envie mine de rien. Elle n'aurait pas ces enquêtes sur le bras, elle aurait tout laissé pour prendre des vacances avec sa soeur. Mais elle avait dû travail. Et elle ne pourrait pas se libérer. Dommage. Une prochaine fois. Delilah secoua la tête. "J'doute que tu t'ennuies. Y'a toujours des choses à faire." Elle en était certaine.
Ca me détendait, me faisait du bien de parler de sa fille, de sa vie, même de cet idiot d'ex qu'elle avait pour père de sa fille. Ma sœur a une force incroyable pour l'accepter sous le même toit qu'elle pour le bien être de sa fille. Ou une stupidité digne de ce nom. Je ne me risquerais jamais à lui dire réellement ce que je pense, surtout dans ce genre de propos, je respecte bien trop ma sœur pour ça. Mais bon, rien ne m'empêche de penser certaines choses. Tout comme elle, sauf que là elle ne se retient pas de me proposer une formation de management. Et puis quoi encore ?! Je fronçais les sourcils, mais là où j'aurais pu m'énerver facilement contre une autre personne pour avoir eu ces propos, je ne le fis pas avec ma sœur, je me contentais de souffler de désespoir. Tu as peut-être raison. Oui, fallait que je revois mes façons de manager mon équiper, et pourtant je suis persuadée que j'utilise la bonne méthode depuis tout ce temps. Mais ma méthode du jour restait encore les vacances, parce que oui, j'admets que je n'utilise pas tout à fait la bonne méthode, mais je ne m'avoue pas encore vaincu. C'était donc oui une destination de rêve que je m'étais choisie, tant qu'à faire, vu que ce sont mes vacances depuis bien longtemps que je m'accorde. J'ai toujours eu peur de m'ennuyer, de ne penser qu'au boulot, alors si je restais à Brisbane, il est évident que ces vacances ne me serviraient à rien. J'ai tout de même peur de m'ennuyer, tu sais bien que ce n'est pas mon genre de fainéanter. Lui expliquais-je en soufflant légèrement, pas certaine que ces vacances me feront réellement du bien. Mais au moins je serais assez loin pour me couper de tout. Et pas seulement du boulot. Oui je commençais à lui avouer que le boulot n'était pas la seule cause de mon besoin d'évasion.
Ce n'était pas pour être méchante ou quoi que ce soit dans le genre. Non. Si elle lui avait parlé d'une formation, c'était parce que Delilah était certaine que ça pourrait être bénéfique pour Rebecca. Et qu'elle se sentirait mieux dans son boulot. Et dans son rapport avec les autres. La blonde était peste. Très peste. Si on pouvait considérer Delilah comme un ange, Rebecca, c'était un peu le diable. Et oui, elle en avait conscience. Sa soeur avait un sale caractère. Et Delilah en prenait également pour son grade parfois. Mais bon, elle n'en portait pas rigueur. Parce qu'au fond, elle connaissait sa soeur. Elle savait qu'elle avait un bon fond, mais qu'il fallait juste le trouver. "Je sais pas si j'ai raison ou pas. Si ça se trouve, si tu fais cette formation, ça servira pas à grand chose. Mais ça, on pourra pas le savoir à l'avance." Delilah secoua la tête. Et puis, ça ne pouvait pas lui faire de mal, non ? Après, oui, Rebecca pouvait ne pas suivre cette formation et les choses pouvaient s'arranger d'elles-mêmes. Ou pas. M'enfin, Rebecca faisait bien ce qu'elle voulait après tout, non ? Elles parlaient un peu des prochaines vacances de Rebecca. Du fait qu'elle avait peur de s'ennuyer. Qu'elle n'était pas le genre de nana à rester à rien faire à se tourner les pouces. "Là où on diffère toutes les deux. Moi ça me gêne pas de me tourner les pouces. Mais comme j'ai un petit démon à m'occuper, j'ai pas le temps de m'ennuyer." C'est ce qu'il lui faudrait. Un mini elle. Mais ça, c'était un sujet ... douloureux sur lequel elle ne voulait pas vraiment s'attarder. "Si t'as trop peur de t'ennuyer, je suis sûre que Noëllie serait ravie de t'accompagner. Comme les vacances sont proches ..." Ouais, Delilah n'y verrait pas d'inconvénients. Elle savait que Rebecca surveillerait la petite comme si elle était sa propre fille. Donc oui, si Rebecca voulait, elle n'avait qu'un mot à dire. Delilah fronça un peu des sourcils quand Rebecca lui avoua qu'elle voulait se couper du boulot mais pas que. Est-ce que le diable lui cachait un truc ? "Est-ce que y'a quelque chose que je devrais savoir ?"
C’est pire que si j’avais des couilles dans certains cas, je m’en rends bien compte, et en même temps j’aime cet effet, de se sentir tellement supérieur que rien ni personne ne peut vous atteindre. Oui ma seule faiblesse est ma sœur. Et sa petite, bien évidemment. Je pourrais m’écraser pour elles, je n’aime pas le principe, mais ce serait normal et naturel. Aussi, voilà pourquoi elle est certainement l’une des seules que je vais pouvoir écouter et prendre en compte les critiques qu’elle est susceptible de me faire. Faire une formation, c’est un autre débat, là il n’est vraiment pas sûr que je puisse ranger mon égo et améliorer ma méthode de management que je trouve déjà parfaite. Déjà faudra que je décide si je la fais ou non soeurette. Oui parce que même elle ne peut pas me forcer à faire quelque chose que je trouve inutile. Je pars du principe qu’après un peu de repos, d’éloignement, je serais en mesure de manager de nouveau mon équipe parfaitement. Seulement ne rien faire n’est pas non plus dans mes capacités, j’allais faire en sorte de tout faire pour me changer les esprits surtout, faire un vrai break. Oui j’imagine bien. Répondais-jà ma jumelle avec un petit goût amer, espérant enfin pouvoir tomber enceinte. Il y a peu, en même temps, je pensais ne jamais avoir d’enfants, je n’ai franchement pas à me plaindre. Mais mon but étant aussi de trouver l’homme parfait pour avoir cet enfant, je ne peux décemment pas prendre en charge ma charmante petite nièce Ca aurait été avec plaisir, mais il va certainement se passer des choses qui ne sont pas très adapté à des jeunes enfants, si tu vois ce que je veux dire. Répondais-je à Delilah en arquant un petit sourcil. Ca répondait même déjà à la question qu’elle me posait concernant mon besoin d’isolation du monde. Oui je devais aussi m’éloigner de Gabriel. Tu te rappelles de ce peintre ? Celui avec qui j’étais sensé avoir une relation ?! Oui cela avait été une rumeur que j’avais démenti auprès de tout le monde, même de ma sœur Et bien c’était vrai. Je baissais la tête, honteuse, autant pour avoir menti que d’avoir céder à la tentation avec cet ancien camarade de classe du lycée.
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