Delilah pencha la tête sur le côté. Oui, cette formation pour la blonde, pour sa jumelle, ça ne pourrait pas lui faire de mal. Bien au contraire. Seulement ... Et bien, seulement, elle n'était pas certaine qu'elle le ferait. Ca pourrait l'aider. Mais Rebecca était la seule à pouvoir prendre la décision. Delilah n'allait pas la pousser ou quoi que ce soit dans le genre, non ? Non. C'était à Rebecca devoir si elle voulait que les choses soient mieux dans son travail. Et si ce n'était pas le cas, oui, et bien, tant pis. Hein. "T'es la seule à avoir la réponse." Elle eut un hochement de la tête. Oui. Elle faisait bien ce qu'elle voulait après tout. Rebecca lui parla de ses vacances. Du fait qu'elle pensait s'ennuyer si jamais elle partait toute seule et qu'elle ne savait pas si elle s'amuserait bien. Rester à ne rien faire, pas son genre. Pas comme Delilah qui appréciait d'avoir un peu de repos de temps à autre. Mais qu'elle ne pouvait pas forcément le faire quand elle avait sa fille dans les pattes. Oh, elle adorait sa fille. Aucun doute là dessus. Mais un peu de calme, parfois, ça ne lui ferait pas de mal. Oh que non. Voilà pourquoi elle aimait bien la confier à son père. Au moins, comme ça, Noëllie passait un peu de temps avec sn paternel et ça lui faisait du bien. Elle avait toujours peur, néanmoins, qu'il lui arrive quelque chose mais bon. Il ne se passait jamais rien. Elle stressait un peu pour rien. Pour éviter que sa soeur ne se retrouve toute seule et qu'elle ne s'ennuie, Delilah lui proposait d'emmener Noëllie. D'une certaine manière, elle blaguait. Elle avait proposé ça sans réellement le penser. Elle avait confiance en sa soeur. Une confiance extrême. Mais que la petite parte à l'étranger. Non. Pas si elle n'était pas dans les parages. Non. "Pas besoin de me faire un dessin." Sa frangine voulait s'envoyer en l'air. Avec un gamin à surveiller, ça serait trop compliqué. "Donc on oublie." Ouais, valait mieux. Une prochaine fois peut-être. Rebecca lui parla de ... du peintre. "Oui. J'me souviens surtout que tu m'as toujours dit que c'était pas vrai." Apparemment, c'était un gros mensonge. Delilah prit un air faussement offusqué. "Han, t'as pas honte ?" Elle secoua la tête. "J'voulais pas faire mes trucs de flic sur toi mais j'étais certaine que y'avait anguille sous roche."
Il est évident que ces vacances, loin de tout, loin de tout le monde, y compris de ma famille, me ferait extrêmement du bien. Me retrouver, seule, avec moi-même, et juste profiter de la vie sans obligation. Oui, ça ne pourrait qu’être revigorant. Voilà pourquoi aussi je ne pouvais pas prendre ma chère petite nièce avec moi. Tour d’abord parce que oui, je comptais bien m’envoyer en l’air, mais aussi parce que je ne voulais penser qu’à moi et n’avoir aucun soucis. Si Noëllie venait avec moi, je ne ferais attention qu’à elle et à son bien-être. Surtout que cela aurait été sa première fois aussi loin de sa maman et pendant aussi longtemps. Je ne pouvais pas lui infliger cette souffrance. Peut-être quand elle serait une belle adolescence et qu’elle sera capable de prendre soin d’elle-même. Oui, là, on pourra bien mieux s’amuser. Mais je partais aussi pour Gabriel. Enfin, à cause de lui. Je n’arrivais pas à le retirer de mes pensées, tellement que je me sentais obligée d’avoir le poteau rose à ma moitié. Parce que j’avais menti à tout le monde, y compris la personne en qui je fais le plus confiance, mais c’était surtout pour me voiler la face, me persuader que tout ça n’était qu’une histoire racontée pour me faire défaut. Je souriais tout de même un peu gênée face à l’air faussement offusqué de ma sœur, jusqu’à ce qu’elle m’avoue qu’elle n’y avait pas vraiment cru. J’étais persuadé qu’en disant à tout le monde que ce n’était pas vrai, ce ne serait pas vrai pour moi non plus … La dernière solution reste l’exil. J’arriverais certainement à la sortir de ma tête à la fin de ces deux semaines. C’est alors que je me levais. Il est évident que je ne voulais pas parler plus longtemps de cette affaire, elle serait bien vite réglée. Je proposais alors à ma sœur On passe à table ? Tout sourire, je n’étais décidément pas prête à parler du vrai sujet délicat que je dois annoncer à ma sœur depuis toutes ces années. Peut-être la prochaine fois qui sait.
Est-ce que Delilah était déçue par sa jumelle ? Par le fait que cette dernière lui avait menti ? Lui avait caché des choses ? Non. Elle ne pouvait pas. Parce que c'était sa jumelle. Parce que Rebecca était un petit démon. Et que celle-ci ... Et bien, que celle-ci avait ses secrets et qu'elle ne pouvait pas lui en vouloir pour autant. Non. Mais alors pas du tout. Elle ne pourrait jamais en vouloir à sa soeur. Qu'importe ce qu'elle pouvait lui dire. Qu'importe ce qu'elle pouvait lui cacher. "Tu sais ma grande. Ca marche pas vraiment comme ça. Tu peux te convaincre que quelque chose n'est pas vrai. Mais quand ça l'est, ça l'est." Elle eut un hochement de la tête tandis qu'elle avait posé une de ses mains sur celle de Rebecca. Pour le démon, c'était pour cela qu'elle partait. Au loin. Pour ne plus penser à Gabriel. A sa non relation avec lui qui pourtant était une vraie relation. Elle en pinçait pour lui. C'était ... Et bien, ça se voyait comme le nez au milieu du visage. "Et si t'arrives pas à le sortir de ta tête, c'est qu'il y a plus entre vous que tu ne voudrais l'avouer." Delilah eut un hochement de la tête. Après, la policière ne voulait pas se mêler des affaires de sa soeur. Elle savait très bien ce qui était bon pour elle, ce qui était bien, ou ce qui ne l'était pas. Donc oui. Si elle disait que ces vacances lui étaient utiles et que ça pouvait lui faire du bien, alors, qu'elle parte en vacances. Oui. Delilah serait toujours là pour elle quand elle reviendrait si jamais elle voulait discuter. Rebecca s'était levée. Il était temps de manger. Delilah eut un hochement de la tête. "Oui, on passe à table." Surtout qu'elle commençait avoir faim après tout.
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