when life leaves you high and dry, i'll be at your door tonight, if you need help. i'll shut down the city lights, i'll lie, cheat, i'll beg and bribe to make you well.
Je venais de lui poser une question très personnelle, cela se voyait dans ses yeux. Mais en plus de cela, même après dix années, cela semblait encore le toucher dans parler. C'était un sujet plus que sensible et je regrettais d'avoir poser ma question au moment même où je vis son regard se devier pour plonger dans le sable. Je n'osais rien dire. Je ne pouvais pas le forcer à parler de quelque chose dont il ne voulait pas après tout. « Et bien... Peut-être ai-je été trop amoureux, trop investi dans cette relation, dans mon mariage. Y ai-je simplement trop cru, trop plein d'espoir. J'ai peur de me planter à nouveau. » Après dix ans il avait encore peur de refaire les mêmes erreurs. Peut-être que c'était méchant de ma part, mais je ne voulais surtout pas finir comme lui. Je ne voulais pas me retrouver à cinquante-trois ans, sans mari, sans enfant. Mes soeurs seraient bien évidemment là, mais il y aura toujours ce manque dans mon coeur. Le manque que devait ressentir en permanence Jonathan. « Mais j'aimerais vous rassurer sur une chose, vous ne serez pas aussi faible que moi. Vous êtes... Plus optimiste et d'après ce que j'ai compris, vous n'êtes pas du genre à vous arrêter à ça. » Il se sentait donc faible et me voyait comme une éternelle optimiste. C'était vrai que j'avais eu le don à ma naissance d'après ma mère de toujours sourire et rire même dans les moments les plus triste. Après tout nous n'avions qu'une seule et unique vie alors il fallait en profiter. Et même si nous nous réincarnation ou je ne savais quoi, nous nous rappelons pas de nos vies antérieurs si c'était le cas. Autant profiter de celle-ci. « Vous n'êtes pas faible. Je vous l'assure. Dites-vous que nous avons seulement une vie et vous deviendrez comme moi un merveilleux optimiste ahaha », disais-je en rigolant. J'essayais de faire prendre une autre tournure à cette conversation. Je n'avais pas envie de pleurer sur mon sort ou le sien. Je n'avais pas besoin de cela et personne n'avait besoin de cela par ailleurs. Il y a des moments plus durs que d'autres, mais une chose était sûre, il n'y a pas d'arc-en-ciel sans pluie. D'ailleurs en parlant de pluie, le ciel se couvrait de plus en plus. Je craignais chaque minute un peu plus un orage, même si j'adorais la pluie. Il me prenait alors dans ses bras et me serrait pour me réconforter. Je laissais ma tête tomber sur lui. Il me relâchait doucement en me souriant et regardait alors sa montre. « Godness, déjà ?... Il commence à se faire tard. Si vous travaillez demain, il vaudrait mieux que je vous ramène. » Je ne savais pas vraiment l'heure qu'il était puisque la batterie de mon téléphone venait de me lâcher. Mais il devait être sûrement de plus en plus tard. Alors que je me relevais doucement du sable, je sentis une goutte tomber sur le haut de ma tête. Puis une autre sur mon bras. Et encore une. Et un autre. L'orage grondait sur tout Brisbane et la pluie commençait à tomber de plus en plus. Je levais la tête vers le ciel et savourait ce moment. J'adorais la pluie, elle me rendait plus calme, plus "zen". « Bon, je crois qu'on n'a plus le choix de rentrer maintenant ! On va courir ahaha ! Prenez vos chaussures, mais ne les mettez pas à vos pieds. » Il essayait de nous protéger de la pluie avec sa veste, mais cela m'était égal d'être mouillée ou non. Alors je courais et profitais encore quelques secondes de ce moment sur la plage. J'ouvrais les bras, comme ci là plus était une personne et que je l'accueillais. Jonathan avait sûrement dû me prendre pour une folle, mais voilà, quand je parlais de profiter du moment il y a quelques minutes, je parlais justement de cela. Alors je riais, je ne savais pas vraiment pourquoi, mais cela me faisait du bien. Après ce cour instant je rejoignais Jonathan qui m'aidait à me réfugier sous un toit dans la rue. « On Sing in the Rain en version Australienne en fait. » « Oh c'est ma comédie musicale préférée ! » C'était vrai, j'avais passé mon enfance à la regarder avec ma grand-mère. « Un, deux, trois, quatre, cinq... Il n'était pas loin cet éclair ! À peine cinq kilomètres. Vous habitez loin d'ici ? Car je crois qu'il va pleuvoir ainsi pendant un très long moment ! » Il me faisait penser à un enfant à ce moment là, ce qui me faisait rire. « J'habite à Redcliffe, mais je peux rentrer seule à pied ça ne me dérange pas du tout. » En vérité j'en avais presque besoin, de rentrer seule pour réfléchir. Cette soirée entière m'avait remise en question. Alors je pris un bout de papier dans ma pocher et un crayon dans ma pochette sur le quel j'écris mon numéro de téléphone. Je lui donnais alors en lui disant de m'appeler quand il voulait.
« Vous n'êtes pas faible. Je vous l'assure. Dites-vous que nous avons seulement une vie et vous deviendrez comme moi un merveilleux optimiste ahaha » il sourit. Cette phrase lui remonte le moral, il se sent un peu... Important. Il veut y croire, et il l'espère au fond de lui. Elle venait en l'espace de cette soirée lui ouvrir les yeux. Il était temps qu'il se remette en question et qu'il passe au-dessus de tout ça. Au final, cette vie ne lui apportait rien.
La pluie. L'orage. Jonathan n'avait ni fascination, ni crainte vis-à-vis du temps qu'il faisait. Cela n'avait jamais été son truc. Sous un toit, attendant que la pluie cesse ne fut-ce qu'un peu pour reprendre la route, ils discutaient. Ainsi, il apprit qu'elle adorait la comédie musicale Sing in the Rain. Cela le fit sourire, secouant un peu sa chemise mouillée. Heureusement, il n'était pas frileux, ni même enclin à tomber malade tout le temps. Il lui proposait subtilement -ou pas- si elle voulait qu'il la raccompagne en lui demandant où elle vivait et lui répondit tout simplement, « J'habite à Redcliffe, mais je peux rentrer seule à pied ça ne me dérange pas du tout. »
En gros, elle voulait rentrer seule, probablement. Le quinquagénaire n'insistait pas, lui souriant doucement, alors qu'elle notait sur un bout de feuille avec un crayon son numéro de téléphone. Il prend le papier, le fixant, relevant par la suite les yeux sur elle. Il hoche la tête, en lui répondant qu'il n'hésitera pas une seconde si jamais, tout en lui donnant le sien avec un appel en absence. Il attendait que la pluie se calme, la voyant partir. Il n'avait pas insister, il l'avait laissé partir en lui demandant de lui envoyer un message lorsqu'elle serait chez elle. Quant à lui, il s'installait contre le mur en patientant, l'alcool toujours présent, avant d'appeler un taxi.
Ce soir-là, il était rentré chez lui mouillé, perturbé. Il avait pris sa douche, en silence. Il en sortait, s'habillait de vêtements de maison, passant par la cuisine pour prendre un truc dans le frigo et s'installer sur son canapé, fixant la télévision inanimée. Il décapsulait sa bouteille de bière, cette fois, sans alcool. Il n'arrêtait pas de penser à cette soirée, à tout qui s’était dit. Elle n'avait pas tort en disant que s'il se disait qu'il n'avait qu'une vie, tout serait différent. Il avait l'air idiot. Non, il était idiot. Il aurait pu y penser avant, mais il avait fallu que ce soit une jeune et jolie brune inconnue qui le lui fasse comprendre. Il avalait une gorgée de sa bouteille, le regard dans le vide. Il senti une pression sur le canapé, avant de se tourner vers la boule de poils. Ils se fixèrent dans les yeux un moment. Il n'avait jamais remarquer que ce boudin avait les yeux bleus. Et qu'au final, il n'était pas si chiant. Il souriait, en tendant la main vers la bestiole qui venait se laisser caresser, ronronnant. Cette nuit, il va laisser la bestiole dormir dans son foyer, il ne le chassera pas. Car il a compris,
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