En effet. Il y avait peut de chance que le sport fasse faillite un jour. Ça n’intéressait pas tout le monde, mais beaucoup de gens aimaient le sport. Ça existerait toujours. Alors, c’était plutôt une bonne idée de lancer un commerce d’articles de sports. Je prenais quelques gorgées de mon cocktails, tandis-ce que Valentin reprenait la parole. Il me questionnait à propos de mon frère. J’avais parlé de Kael plus tôt. J’avais dit qu’il était la raison de ma présence ici. Ma famille avait une grande place dans ma vie. Ils avaient même la place la plus importante. On était une fratrie de six et on était tous très soudés, malgré les différences d’âges. Notre père était le grand absent, mais nous six, avec maman, avions toujours été très unis. J’avais l’impression qu’avec eux, la vie était plus facile à affronter. J’étais heureuse de les avoir tous auprès de moi. Ça allait être difficile d’être loin des filles, même si j’étais ravie de retrouver Kael.
« Il est cadreur professionnel. C’est marrant, on a tous les deux choisi un métier en rapport avec l’image. On n’est pas jumeaux pour rien. »
Je souriais. Nos métiers n’étaient pas si éloignés que ça l’un de l’autre. On pouvait même être amené à travailler ensemble. Ce qui serait, pour moi, un plaisir.
« Il a trouvé un bon contrat à Brisbane, alors il est venu s’installer ici… et j’ai fini par le rejoindre. Enfin j’imagine que ça tu le comprends, vu que tu t’es aussi installé ici pour rejoindre ta sœur et ta meilleure amie. »
Il m’en avait parlé un peu plus tôt. J’imaginais qu’il pouvait comprendre pourquoi j’avais quitté ma ville natale pour venir à Brisbane.
« J’espère que je vais pouvoir trouver des contrats ici… parce que je ne pourrais pas rester bien longtemps si je ne peux pas bosser. Mais bon, en tant que photographe, on trouve toujours quelque chose. »
Tout en buvant ma bière, j’écoutais la réponse de Kara concernant son frère, comment il s’occupait dans la vie. Je fus assez surpris qu’en effet, ils aient un peu la même fibre artiste pour l’image. C’était assez inattendu, mais finalement compréhensible quand on sait qu’ils sont jumeaux. Je ne suis même pas sûr d’avoir su un jour qu’elle avait un jumeau. Il me semble que oui, elle a une grande famille, mais j’ai comme un doute. Peu importe. Je vois ça. Lui répondais-je alors que je venais de poser ma bière pour faire une petite pause. Elle m’expliqua par la suite qu’il avait trouvé un bon contrat et qu’elle avait fini par le rejoindre. Tout comme je l’avais fait. Même si au fond, moi je suis venu avec les deux femmes de ma vie, non pour les rejoindre, mais c’était le même principe. Pour être exact, je suis venu avec elle pour une affaire d’état amoureuse. Ma sœur a eu tellement le cœur brisé qu’on a fini par venir retrouver le sale type ici. Depuis, on s’y plaît bizarrement. Je haussais les épaules parce que ça n’a pas toujours été le cas pour moi. Je préfère la vie à Miami, mais je préfère la vie avec ma sœur et mon amie. Et puis ici, j’aurais bien plus d’opportunité pour créer mon commerce sans avoir trop de concurrence. A Miami c’est la folie pour ça. Kara s’inquiétait tout de même un peu de ne pas trouver de contrat, mais dans une grande ville, il y a toujours du choix Tu fais de tout comme contrat ? Si oui, ça ne risque pas d’être très compliqué. Enfin, j’imagine. Oui parce que après tout, je n’en sais pas des masses sur ce métier-là, parce que le métier que je fais est bien plus différent du sien, même si on a pour habitude d’utiliser le même matos.
Valentin était venu à Brisbane pour aider sa sœur à régler une histoire personnelle. Une histoire de cœur qui avait mal tourné. Les relations amoureuses ça finit toujours comme ça, n'est-ce pas ? Je n'avais jamais vraiment cru a toutes ces salades. C'était peut-être bien au début, mais les choses finissaient toujours mal. Il n'y avait que dans les films que ça se passait bien. Dans la réalité, les choses étaient un petit peu plus compliquées que ça. J'avais décidé de ne pas me prendre la tête avec ça, d'éviter a tout pris les grandes histoires d'amour et de préserver mon cœur. Je ne m'en portait pas plus mal. Certains diront peut-être que je passe a côté de quelque chose, mais tant pis. J'ai pas envie d'y laisser des plumes. Je ne veux pas laisser un type entrer dans ma vie et me prendre une partie de moi quand il décidera de s'en aller.
« Ça a l'air chouette Brisbane, je comprends que vous vous y plaisiez. »
J'aimais déjà beaucoup cet endroit. Même si mon père et son autre famille vivait ici. De toute façon, le plus important pour moi, c'était de vivre avec mon frère. Peut importe où c'était finalement. Il fallait juste qu'il soit auprès de moi.
« Et du coup ça fait combien de temps que t'es là ? »
Si je venais de débarqué, Valentin était peut être là depuis plus longtemps. Sans doute. Je reprenais quelques gorgées de ma boisson, avant de répondre a sa question :
« Je suis spécialisée dans le reportage documentaire photo et l’événementiel, donc y'a pas mal d'opportunités en général. C'est ça qui est bien avec mon métier, c'est que peut importe ou je vais, j'ai normalement pas trop de problème a trouver du boulot. C'est pas comme si je travaillais dans un bureau et qu'il faut rester toujours au même endroit. J'aurais pas supporté ça. »
Oui, la vie à Brisbane est assez agréable et je commençais à y prendre goût. Encore plus depuis que Thalia m’a appris venir s’installer ici définitivement. Ca a fini de me convaincre que ma vie ne pouvait être qu'ici à présent. Et puis je ne m’ennuie pas tant que ça, je retrouve tout un tas de connaissance et m’en fais des nouvelles. Je n’ai vraiment pas à me plaindre. A part que je ne suis pas fait pour être détective dans cette ville. Peu importe puisque j’avais réussi à trouver un nouveau projet. Kara me demanda alors depuis combien de temps j’étais dans cette ville. Je réfléchissais tout en buvant ma bière et lui répondais Cela fait six mois environ. Et toi ? Oui, le temps passe tellement vite. J’avais l’impression que c’était encore le mois dernier que nous étions dans cet avion tous les trois et que la volonté de retrouver le salaud de ma sœur se faisait intense. J’attendais de savoir depuis combien de temps elle était dans cette ville avant de lui poser davantage de question sur son travail à elle après avoir parlé de mes projets. Je l’écoutais tout en buvant de temps en temps quelques gorgées et me laissais agréablement plonger dans le bleu intense de ses yeux. J’avais oublié à quel point ils étaient aussi envoûtants. Mais je ne me laissais pas déstabilisé, je ne voudrais pas qu’elle croit que je la drague déjà. Et de nouveau. En effet, travailler dans un bureau c’est la mort. J’espère que je ne m’ennuierais pas trop dans ma boutique. Au pire, tu pourras toujours venir passer le temps avec moi. Lui répondais en lui envoyant un léger clin d’œil taquin. Ok, moi qui voulais me calmer avant même de commencer, voilà que c’était raté. Mais je n’y pouvais rien, depuis mon aventure désastreuse avec Naïa, j’avais décidé d’être l’un des plus grand Dom Juan de la planète. Oui, ça paraissait très prétentieux, mais je n’ai jamais dit l’être, surtout que je ne suis vraiment pas du genre à briser le cœur des femmes. Même si je l’avais fait avant même d’être un grand séducteur.
Mon arrivée à Brisbane était encore toute récente. Je ne savais pas encore pour combien de temps j'étais là. A la base, j'étais juste venu pour rejoindre mon frère et le convaincre de rentrer à Chicago. Mais Kael avait du travail ici. Il avait obtenu un bon contrat alors il ne pouvait pas s'en aller comme ça. Donc pour l'instant nous étions là. Mais c'était un peu difficile d'être loin du reste de notre famille. C'était aussi compliqué d'être aussi près de l'autre famille de notre géniteur. Quand je pense que son autre fils se baladait aussi dans cette ville.
Un nouveau sourire vint se fendiller sur mon visage aux propos de Valentin. Je le reconnaissais bien là. Je le connaissais taquin et séducteur. Quand nous nous étions rencontrés, nous avions rapidement sympathisé. J'aimais bien le taquiner aussi et il le savait. C'était un peu comme un petit jeu et apparemment, il n'avait pas fallut longtemps pour que ça revienne.
« Tu peux compter sur moi. Je me ferais un plaisir de venir te tenir compagnie. Je m'en voudrais de te laisser t'ennuyer. »
Répondis-je avec un léger sourire aux lèvres et mon regard posé sur lui.
En effet, c’était vraiment tout nouveau pour la brune. Elle venait vraiment d’arriver en ville. Normal qu’elle connaisse bien moins de choses que moi, même si ayant un frère qui y vit depuis un peu plus longtemps, elle aurait pu en connaître d’autre. Peu importe au final, ce café n’était pas si horrible donc ça allait. Enfin tout du moins, l’ambiance. Et la bière que je buvais. Je faisais donc part à la jolie demoiselle qu’elle serait bien évidemment la bienvenue, voire même réquisitionnée si jamais je m’ennuyais trop dans ce magasin. Et l’idée semblait lui plaire. Je souriais donc à pleine dent, ravi. Comme c’est généreux ! Je me mettais à rire quand j’aperçus le sale type que j’étais sensé filer aujourd’hui, plutôt que de me prélasser devant une bière avec une charmante connaissance. Kara ? L’appelais-je alors, pour lui faire part de ma proposition Va falloir que je termine vite ma bière, ma cible est dans le coin. Je me dis qu’au lieu de me fatiguer à prendre moi-même des photos, une petite mission commando t’intéresserait ? Lui demandais-je alors que je ne lâchais pas du regard le type tellement hagard qu’il ne savait pas où allait. S’il continuait comme ça, les flic vont tomber sur lui avant que je ne puisse rassembler toutes mes preuves !
Starseed
HRP:
J'ai pensé à ce rebondissement, mais s'il ne te tente pas, Kara peut dire non, je t'en voudrais pas j'imaginais bien faire le rp de la collaboration pour la boutique par la suite de toute façon.
« Je sais, je sais... tu as vraiment de la chance de connaître quelqu'un comme moi. »
Répliquais-je avec un grand sourire. Il savait que je plaisantais. J'avais confiance en moi, mais j'étais loin d'être vantarde pour autant. J'aimais juste taquiner l'homme qui se trouvais en face de moi. Je buvais les dernières gorgées de ma boisson, lorsque Valentin attirait de nouveau mon attention. Je ne m'étais pas attendu à ce que ma journée prenne cette tournure. J'étais sortie pour me promener un peu, prendre quelques photos. Puis j'étais tombée sur Valentin. Ce qui était plutôt une bonne surprise. Et maintenant, il me proposais de partir en filature avec lui.
« C'est juste parce que tu me le demande très gentiment. »
Je souriais. Après tout, pourquoi pas ? Je n'avais rien de prévu pour les heures a suivre et Valentin avait besoin d'un petit coup de main. Je me portais donc volontaire. Je remarquais très rapidement le type dont il me parlait. Il avait une drôle d'allure et semblait perdu.
« Pourquoi est-ce que tu es censé le filer ? »
Demandais-je, doucement. Curieuse de savoir pourquoi on avait sollicité Valentin pour suivre ce mec. Ce serait bien la première fois que j'allais me mettre a jouer les petits « espionnes ». J'imaginais qu'il allait falloir faire preuve de discrétion. En général, vaux mieux éviter que les cibles s’aperçoivent être suivies.
« On le suit, c'est ça ? »
J'étais habituée à photographier, mais pas dans ces conditions, alors Valentin allait devoir me donner des indications sur la marche a suivre.
Je me mettais de nouveau à rire quand Kara en rajoutait une couche sur sa générosité légendaire. Mais pas le temps de rire davantage de cela, que j’aperçus ma cible d’un coin de l’œil. J’avais appris à rester discret en toute circonstance lorsque je suis surpris. Par conséquent, même dans ma vie privée, la surprise n’existe plus qu’à l’intérieur. Je sais parfaitement bien la cacher. Mais ce n’était pas pour autant que je n’étais pas actif, au contraire. Je proposais direct à la brune de venir avec moi, pour qu’elle découvre par elle-même ce qu’était le métier de détective privé, et pourquoi ça en devenait si fatiguant. Et pourtant par moment, ça pouvait être excitant et l’adrénaline était à son comble. La demoiselle accepta donc ma proposition alors que je suivais toujours le type suspect d’un regard discret. Kara me demandait alors pourquoi il y avait un contrat sur sa tête, pourquoi on devait le suivre en filature Alors lui, c’est une histoire de mafia. Je m’arrêtais, je payais l’addition au serveur et entraînais la brune à ma suite tout en continuant de lui expliquer l’histoire C’est loin d’être une histoire d’adultère. Tromperie, oui. Il est suspecté de lâcher des infos à la boîte concurrente. Et là, à mon humble avis, il a rendez-vous avec quelqu’un … Vu comment il regardait à droite à gauche, ne trouvant pas son chemin, je n’étais pas loin de la vérité. Seulement au moment même où Kara me demandait si on devait le suivre, il jeta un regard dans notre direction. J’ai posé mon bras autour de ses épaules et l’ai forcé à tourner dans la rue juste à notre droite. J’attendais quelques instants avant de lancer un regard en direction du type qui était déjà en train de filer. Je prenais la main de Kara et l’invitais encore à me suivre. Je te dirais quand, mais je pense que tu peux déjà préparer ton appareil.
Notre petit moment de détente autour d'un verre se transformait soudainement en mission détective. Valentin venait de repérer sa cible et il ne pouvait pas la laisser filer. Je décidais de lui filer un coup de main. Je ne refusais jamais d'aider un ami. Je le laissais donc m'embarquer dans son aventure. Cela me permettrait aussi de découvrir son univers. Nous avions parlé de son boulot plus tôt. Valentin en avait un peu marre, car c'était un métier très fatiguant et j'allais sans doute de remarquer aujourd'hui.
« Ah ouais je vois le genre ! J'espère qu'on va réussir a le prendre en flag alors. »
Je n'étais pas détective, mais son comportement était assez facile a lire. Il allait rejoindre quelqu'un et sa se voyait. Il scrutait les environs afin de s'assurer de ne pas être suivi. D'ailleurs, il jeta un coup d’œil dans notre direction. Je laissais Valentin m’entraîner dans la rue de droite. Il savait mieux ce qu'il faisait que moi et je ne voulais pas tout faire rater. J'avais donc plutôt intérêt à suivre ses instructions.
« Tu crois qu'il sait qu'on le suit ? Remarque tu seras certainement moins suspect avec une femme a tes côtés. »
Un homme marchant seul était toujours plus suspect qu'un « couple » ayant l'air de se balader. Du moins, c'était ce que je pensais. Je hochais la tête a ses paroles et je commençais a préparer mon appareil. Cela ne me prenait que quelques secondes.
Alors que je venais d’expliquer en quelques mots la raison du contrat qu’on avait mis sur ce type qu’on était en train de suivre, son regard se posa sur nous et je pris soin de nous faire prendre un autre chemin, comme si de rien était. Enfin, j’essayais de rendre ça le plus naturel possible. Pas sûr que ça ait fonctionné, vu que le fameux traitre était déjà en train de filer et d’un pas bien plus actif qu’il y a quelques secondes. Il n’y avait pas de temps à perdre et je conseillais vivement à Kara d’allumer son appareil, de faire les réglages nécessaires pour qu’elle puisse le mitrailler une fois qu’il fera quelque chose de suspect ou qu’il parlera à quelqu’un de suspect. Elle me demandait alors si je pensais qu’il sentait qu’il était suivi. Peut-être bien. Mais oui, tu es une très bonne couverture, je l’admets. Lui répondais-je en lui envoyant un petit clin d’œil taquin avant de retourner vivement mon regard vers le principal intéressé. On repartait alors à sa suite, mais je faisais part à Kara. Si tu arrives à te faire passer pour une touriste en photographiant tout autour de toi, on pourrait encore plus passer inaperçu. Oui, se faire passer pour des touristes, le suivi ne pourra pas comprendre forcément qu’il se fait photographier. Bien sûr, dès lors qu’il rencontrera la personne voulu, il faudra bien se trouver une bonne petite cachette pour le photographier directement et sans se faire repérer.
J’esquissais un sourire aux paroles de Valentin. Cela ne me dérangeait pas de lui servir de couverture, si ça lui permettait de coincer ce type. Je me disais que son métier ne devait pas être facile. Il lui fallait enquêter sur ses cibles et les surveiller tout en restant a distance. Il prenait des risques, parce que j’étais certaine qu’un type comme celui qu’on suivait, pouvait être dangereux. Quelle serait sa réaction si il comprenait qu’il était suivi ou pire, si il savait qu’on avait des preuves sur son petit trafic ?
« Ça devrait être dans mes cordes. Ça ne sera pas la première fois qu’on me prend pour une touriste. »
Je voyageais toujours avec mon appareil photo. Même quand ce n’était pas pour le boulot. J’aimais immortaliser les endroits que je visitais, les choses que je pouvais découvrir. Alors il ne serait pas difficile pour moi de faire comme si j’étais une touriste prenant des photos des rues. En plus, je n’étais pas de Brisbane. J’étais une américaine pure souche. Donc je pouvais très aisément passer pour une touriste.
Mon appareil entre les mains, je prenais quelques clichés. Je laissais Valentin nous guider, me concentrant sur ma tâche : prendre des photos et jouer à la touriste. On était a distance de notre cible, assez loin pour qu’il ne nous remarque pas, mais avec un visuel pour le garder à l’œil.
« J’ai un zoom puissant, donc même si on est loin, je devrais parvenir à avoir des bonnes photos. »
Dis-je à Valentin. Bientôt, nous arrivions dans une ruelle et la cible avait ralenti la cadence de son pas. Il scrutait les environs du regard, comme si il cherchait quelqu’un. Il devait être proche du point de rendez-vous.
Cela me changeait un peu de devoir filer une personne tout seul. C’était même assez agréable d’être accompagnée. Parce que parfois, se retrouver seul pendant des heures, ça peut être très vite ennuyant et surtout assez déprimant. Encore plus quand je fais des shifts de nuit. Impossible de me caler sur les horaires de mes amis ou de ma famille. Mais aujourd’hui était exceptionnel et j’appréciais enfin un peu plus mon travail. Aussi parce que je n’avais plus besoin de prendre les photos moi-même. Et qu’on pouvait rester bien en retrait vu le zoom apparemment puissant de Kara. Ce n’était vraiment pas plus mal. L’homme qu’on poursuivait s’était finalement arrêter dans une petite ruelle. Pas non plus celle du genre cliché, mais presque. Tellement qu’on devait rester au bout de la rue pour rester caché sans se faire remarquer. Un homme bien plus grand et bien classe venait à sa rencontre et je fis un petit signe de tête à mon amie pour qu’elle zoome bien comme il faut pour voir ce qu’ils étaient en train de faire. Je les fixais attentivement, mais ils ne faisaient rien d’autre que se parler. Ce n’était pas très concluant. Ils se mirent à marcher, non l’un à côté de l’autre, mais le trapu derrière le type classe. C’est bien dans ces moment-là qu’on voit bien les différences de classes sociales. Ils commençaient à être de plus en plus loin et on était malheureusement encore obligé de les suivre. Continue de les mitrailler, je te guide. Je lui attrapais le bras et la conduisais un peu plus loin dans la ruelle, en faisant bien attention qu’elle ne se mange rien au passage.
Kael n'allait pas en revenir lorsque je lui raconterais ma journée. Je n'étais pas sûre qu'il apprécie que je me laisse embarquer dans ce genre d'aventures. Mon frère avait toujours été très protecteur. Aux paroles de Valentin, je m'exécutais. Je mitraillais les deux hommes. Mon zoom me permettait de les voir comme si ils n'étaient qu'à quelques mètres. Ils étaient en réalité bien plus loin que cela. Les différences entre les deux types étaient frappante. Ils ne vivaient clairement pas du même milieu. Pourtant, ils se retrouvaient ici, à l’abri des regards. Ils trafiquaient quelque chose ensemble. Malheureusement, tout ce qu'on voyait pour l'instant, c'était deux types qui discutaient. Rien de très croustillant. J'imaginais que ça n'était pas une preuve suffisante de ce qu'ils trafiquaient. Ils se déplaçaient, nous obligeant a les suivre. Je suivais Valentin, le laissant me guider. Je me demandais où ils allaient ainsi. Le suspect lançait une nouvelle fois un coup d’œil autour de lui. Il voulait sans doute s'assurer qu'il n'était pas suivi. Il l'était pourtant, mais Valentin et moi avions réussi à nous cacher avant qu'il nous remarque. On les suivait tout en restant à distance, jusqu'à ce qu'ils marquent un nouvel arrêt. Ils entraient dans un vieil immeuble.
« Et maintenant ? »
Je posais mon regard sur Valentin. Il me paraissait difficile de les surveiller alors qu'ils étaient à l'intérieur. Je jetais un coup d’œil autour de nous, à la recherche d'une idée. Mais je n'étais pas détective. Ce n'est pas comme si j'étais habituée a prendre des gens en filature et a espionner.
Ce vieux bâtiment où ils entraient, il me disait quelque chose. Il fallait qu’on se rapproche. Je faisais signe à Kara de toujours continué à les mitrailler pendant qu’ils entraient dans le bâtiment. Rien de bien phénoménal, mais on pourrait toujours trouver quelque chose plus tard ou même au moment de développer les photos. On se rapprochait de plus en plus et quand la porte se referma derrière le petit suspect, une affichette sur la porte me sauta aux yeux. C’était discret, parmi tout un tas d’autres affiches ou même prospectus. Ils ne veulent vraiment pas être aperçus ces types. Mais ça, ce n’était clairement pas mon problème. Je me doutais bien que ces affaires-là étaient bien douteuses. Tu peux prendre la porte en photo ? Je suppose qu’on l’a bien vu rentrer à l’intérieur avec tes clichés non ? Lui demandais-je alors, attendant qu’elle prenne la fameuse photo. Une fois fait, je rajoutais On s’arrête là. On a largement ce qu’il faut. On y va. Lui signifiais-je de façon ferme, perplexe. Cette histoire ne me plaisait pas, comme la majorité des affaires que je gère aussi, mais celle-là encore moins, parce que je me suis permis d’impliquer Kara alors que je n’aurais clairement pas du. Je regardais au-dessus de nos têtes pour vérifier la sécurité, et heureusement il n’y avait pas de caméra. Seulement un interphone sur le côté de la porte avec une visio. Rien de bien transcendant. On rebroussait alors chemin pour se retrouver dans une bien plus grande rue et bien plus animée. Va falloir que je récupère les photos et je te libère. Merci encore. Lui disais-je tout sourire, bien que l’inquiétude me gagne un peu. Mon instinct ne me dit rien qui vaille.
Il y avait quelque chose que Valentin semblait avoir remarqué et qui m'avait échappé. Le détective était habitué a enquêter, observer et rassembler des preuves. Je prenais la porte en photo, comme il me le demandait.
« Oui. Je l'ai bien pris entrain d'entrer là-dedans avec l'autre type. Et je pense que si quelque chose t'a échappé, les images parleront d'elles-même. »
C'était ce qui était bien avec la photo et c'était aussi pour ça qu'il en avait besoin dans son travail. Il avait besoin des images comme preuves, mais elles pouvaient aussi lui permettre de repérer des choses qu'il n'aurait pas remarqué sur le terrain. Mon appareil avait un bon zoom et une superbe résolution. Il y aurait de quoi faire, car j'avais mitrailler la scène sans relâche. Nous quittions ensuite cette ruelle pour rejoindre une rue beaucoup plus fréquenté.
« Mais de rien, si j'ai pu t'aider, je suis contente. »
Je marquais un court silence, alors qu'on continuait notre marche. Puis, je reprenais la parole.
« Ces types, c'est des gars dangereux ? »
Bizarrement, je n'avais pas posé la question avant. Je savais que j'avais pris des risques en aidant Valentin. Que ce serait t-il passé si ces types nous avaient vus ? Je n'étais pas certaine d'avoir envie de le savoir et heureusement qu'on s'éloignait de cet immeuble.