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 joamie + love me tender

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Message(#)joamie + love me tender EmptyLun 5 Sep 2016 - 17:02


☙ love me tender


Nous avions besoin d’un moment pour nous. Juste une soirée. Une parenthèse, un break. Difficile de croire que les vacances ne remontent qu’au mois dernier, nous sommes déjà épuisés par les récents événements. Nerveusement, et donc physiquement, le manque de répits pour nos âmes se fait ressentir, et avant que la fatigue ne s’accumule et que tout ne s’écroule, il fallait couper court à ce cycle vicieux qui allait finir par s’instaurer : prendre sur soi, enfouir, s’oublier, replonger, déprimer, prendre sur soi. Et il faut dire ce qui est, même si nous faisons au mieux pour assurer nos rôles et parents et de compagnons, le moral est loin d’être au beau fixe, l’air de la maison n’est pas aussi sain qu’il en a l’air. Certes, c’est parfois en feignant le bonheur qu’on lui donne une chance de réellement s’installer. Et parfois, il faut lui donner un coup de pouce pour lui rendre sa place dans nos vies. Ou simplement, se permettre de souffler un instant, couper court aux malheurs et reprendre des forces. Nous ne devons pas oublier que nous sommes là l’un pour l’autre, et comme nous nous le répétons parfois, dans ces combats, c’est nous ou rien du tout. S’isoler ne fait que du mal, cela laisse seul face aux pensées vénéneuses, il n’est plus question de refaire cette erreur. Depuis que nous avons mis fin à notre petite guerre inutile et que les gestes d’affection ont repris leur place dans notre relation, il est plus simple de se sentir aimé et soutenu. Je sors lentement de ma peine suite aux vingt ans de la mort d’Oliver, mon bras se soigne et s’orne de quelques marques blanches trop spécifiques à mon goût qui demeureront un moment. Je console ma belle dès qu’elle replonge dans la culpabilité de sa fausse couche, je fais au mieux pour être aux petits soins, et cela semble porter ses fruits. Les blessures se guérissent jour après jour au quotidien. Néanmoins, nous avions besoin d’un moment pour nous, et c’est ce que j’ai prévu pour ce soir. Juste elle et moi, et le restaurant où nous nous sommes donné rendez-vous la première fois. C’est une surprise. J’ai confié Daniel à qui pouvait le garder pour ce samedi soir –entre ma sœur, mon frère, son parrain et sa marraine, ce n’est jamais trop compliqué de s’arranger, mais l’arracher à la maison n’a pas été simple, notre petit angoisse beaucoup dès qu’il est éloigné de sa mère en ce moment et cela nous vaut de grosses larmes. Les chiens ont été déposés chez un voisin. Et j’ai dit à la jeune femme de se faire belle. Pas besoin de sortir les robes de gala, ce sera une soirée sans prétention, sans masques. Je lui ai laissé la salle de bain pour royaume pendant autant de temps qu’elle le souhaitait afin qu’elle puisse s’occuper d’elle dans le moindre détail. Cela me laisse le temps de penser à tout. Sur le lit de notre chambre, j’ai déposé les traditionnels cadeaux qu’elle reçoit toujours lorsque nous sortons. Juste une petite attention pour lui donner le sourire dès le début de la soirée. Cela m’a semblé cette fois d’autant plus importants. Elle trouvera, une fois sortie de la salle de bains, un sac contenant une robe bleue neuve. Une robe pour tous les jours, comme celle qu’elle aimait tant. Cela ne la remplacera pas, même les vêtements gagnent une certaine valeur sentimentale et celle-là était sa favorite, mais elle n’est pas sans charme. Ce n’est pas le même modèle, pas la même teinte. Ce n’est qu’une robe bleue, dans le fond, en espérant qu’elle lui plaise quand même. A côté, une bien petite boîte recèle une paire de boucles d'oreilles. Je lui offre toujours de quoi orner son cou et ses poignets, il était temps de changer un peu. Préparé, habillé, j’attends ma fiancée au rez-de-chaussée. La maison semble incroyablement vide sans toute la vie qui l’anime d’habitude, mais je me suis dit qu’en sa présence, Joanne voudra soit prendre son rôle de mère, soit de maîtresse pour les chiens, et le but de la manœuvre est que ce soir, elle ne soit que ma fiancée.  
 
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Message(#)joamie + love me tender EmptyLun 5 Sep 2016 - 17:46

love me tender
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Joanne voyait son reflet dans le miroir de la salle de bain. Depuis quelques temps maintenant, elle n'aimait à nouveau plus ce qu'elle y voyait. Elle avait déjà enfilé ses sous-vêtements, et ses cheveux non essuyés faisaient couler des petites gouttes d'eau sur ses épaules, qui ruisselaient ensuite sur sa poitrine, et sur son ventre. Ce ventre qui était affreusement vide, il n'y avait pas une heure dans la journée où la jeune femme pensait à sa fausse-couche. Jamie voulait l'emmener au restaurant ce soir-là. Il s'était occupé de tout; de la réservation, de la garde de Daniel et de leurs chiens. Elle n'était plus très bavarde mais acceptait les gestes de tendresse de Jamie, tout comme elle les rendait. Ca s'était remis en place peu à peu après que Joanne ait annoncé la perte de leur enfant. Elle ne savait pas vraiment s'il s'agissait d'une trêve, ou d'une paix qui serait faite pour durer jusqu'à la prochaine querelle. En y repensant, c'était un cycle infernal. Joanne récupérait peu à peu physiquement également. Bien qu'une anémie ne guérissait pas du jour au lendemain, ses longues nuits de sommeil étaient bénéfiques. Elle se couchait tôt le soir, en se disant que le lendemain serait peut-être un jour meilleur. Mais elle s'en voulait toujours autant, pour tout un tas de raisons. Elle sanglota silencieusement dans la salle de bains. Non, elle n'aimait pas ce reflet. Elle finit par se sécher les cheveux et se diriger machinalement vers le dressing pour se choisir une tenue. Jamie avait dit qu'elle devait se faire belle. En chemin, elle vit les sacs sur le lit. Ce ne fut qu'en se rapprocher qu'elle devina que c'était des cadeaux de Jamie. Il la gâtait bien trop, tout le temps, elle n'arrivait jamais à lui rendre la pareille. Joanne ouvrit d'abord la petite boîte contenant une paire de boucles d'oreille dont Joanne tomba sous le charme. Elle les effleura du bout des doigts, se disant qu'elle pourrait les mettre le soir-là. Dans l'autre, c'était un présent qui la toucha bien plus. Jamie avait apparemment bien retenu que sa fiancée avait du jeter une robe de couleur bleue qu'elle appréciait tout particulièrement. Il voulait rectifier le tir afin qu'elle en ait à nouveau une de cette couleur dans ses affaires. Mais elle ne voulait pas la mettre ce soir-là, elle avait bien trop peur de la tâcher. Jamie se donnait toujours tant de mal pour lui trouver les plus beaux cadeaux. Elle le savait très exigeant pour ce genre de choses. Après s'être habillée, maquillée et séchée les cheveux, Joanne restait encore un instant dans la salle de bains. C'était comme si elle était gênée, une impression étrange qui l'envahissait. La dernière fois qu'ils avaient réellement dîné tous les deux étaient lorsqu'ils étaient à Londres. Depuis, les discussions étaient dépourvues de sens, si conversation il y avait. Ca la rendait nerveuse, quelque part, de se replonger totalement dans son couple. Sans Daniel, sans les chiens, sans avoir à faire quoi que ce soit de ses dix doigts. Comme une nouvelle mise à nue. Et comme à chaque fois, ça la mettait particulièrement mal à l'aise. Après quelques minutes de silence, Joanne finit par se décider à descendre les escaliers. Elle avait une robe rouge bordeaux, mais qui n'était pas trop foncé. La tenue était cintrée, mettant sa taille fine en valeur, avec un léger décolleté. Les manches recouvraient ses épaules. Elle n'avait que pour bijou sa bague de fiançailles et les boucles d'oreille qu'il venait toujours juste de lui offrir. Joanne ne se maquillait plus très souvent, ne le faisant que pour des occasions, ou si l'envie lui disait - ce qui devenait assez rare. "Ca va, comme ça ?" lui demanda-t-elle timidement. Elle s'approcha de lui pour réajuster la veste de son costume. "Tu es beau comme tout." lui dit-elle tout bas. Joanne leva enfin son regard vers lui, elle arrivait même à lui sourire. "Merci mille fois, pour tes cadeaux. Tu m'en offres bien trop." Elle avait un petit rire nerveux.[color=#006699] "Mais je ne voulais pas mettre la robe bleue ce soir, elle est vraiment jolie et... Je ne voulais pas la tâcher."[:color] Bien sûr, le seul type de tâches qui lui venait à l'esprit était une tâche de sang. Joanne regarda derrière elle. La maison était vide. Il n'y avait ni Daniel, ni les chiens, c'était très perturbant. Daniel lui manquait déjà. Les séparations étaient particulièrement difficiles pour elle depuis la fausse-couche. Mais elle ne voulait penser à ce triste événement, alors elle vint se blottir contre Jamie, qui était sur le point d'engager le pas pour débuter leur soirée. Elle laissait sa chaleur extirper cette profonde tristesse de son esprit, afin qu'elle puisse profiter de cette soirée comme il le fallait. Elle ne pouvait pas pleurer, se dit-elle, elle venait toujours de se pomponner. Elle restait là quelques minutes, avant qu'elle ne se redresse et ne lui sourit, déjà un peu plus franchement qu'avant. "Nous pouvons y aller, je suis prête, maintenant." lui dit-elle en se dirigeant vers le porte-manteau pour enfiler son manteau. Et histoire de faire les choses bien, Jamie voulait prendre l'Aston Martin pour se rendre en ville.

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Message(#)joamie + love me tender EmptyLun 5 Sep 2016 - 19:11


☙ love me tender


Joanne apparaît enfin. Bien plus joliment parée que cela n’a été le cas ces derniers jours. Un peu de maquillage sur ses joues ravive son joli visage, mais elle reste toujours aussi naturelle que possible. Alors on peut deviner une jeune femme triste et fatiguée. Des traits que j’espère réussir à atténuer au fil de la soirée. Mais elle n’en est pas moins magnifique, comme à son habitude. Sa robe lui va à merveille, un véritable bouton de rose rouge. Adorable. « C’est parfait. Tu es superbe. » dis-je en faisant quelques pas vers elle pour la rejoindre. Je pose mes mains sur ses hanches, appréciant toujours beaucoup ses choix de tenues assez cintrées pour deviner sa silhouette, mais toujours avec élégance. Ses doigts fins parcourent ma veste de costume –grise, parce que je sais que c’est ce qu’elle préfère que je porte. Je lui souris tendrement, et l’encourage d’un regard doux à garder ses iris bleus dans les miens. Elle n’a rien à en craindre, elle n’y verra que de l’affection. Je veux que cette soirée soit pour nous, pour elle, et qu’elle ne se préoccupe de rien. Les cadeaux semblent avoir fait mouche –comment ne le pourraient-ils pas ? La robe fait l’affaire visiblement, assez pour qu’elle ne veuille pas prendre le risque de l’abîmer –à moins que ce soit une excuse pour ne pas la mettre, voire ne jamais la mettre, parce qu’elle n’est pas à son goût. Qu’importe, elle en fera bien ce qu’elle veut. « Je suis content qu’elle te plaise. Je sais qu’elle n’a rien à voir avec l’autre, mais je me suis dit qu’elle t’irait bien. » A peu de choses près, tout lui va en réalité, et si je n’étais pas aussi exigeant dans mes achats, lui faire des cadeaux serait d’une incroyable facilité. Je remarque la petite touche de brillance sur ses oreilles, avec un sourire satisfait. « Les boucles te vont très bien aussi. » Je craignais qu’elles ne soient trop grosses, mais sans autre bijou, elles se suffisent parfaitement à elles-mêmes pour orner ce beau visage. Sans Daniel, sans les chiens, un silence profond s’installe particulièrement vite. Un silence auquel nous ne sommes plus habitués, toujours sollicités de toutes parts pour des câlins et des caresses, de la nourriture et des jeux. Joanne, prise d’une émotion que je devine, vient se loger dans mes bras un long moment. Je l’enlace délicatement, sachant très bien que ce genre de moments risquent de se répéter au long de la soirée. Ce n’est pas grave, je ne lui en tiens pas rigueur. L’important, c’est qu’elle puisse quand même profiter du moment. Je ne dis rien, je me contente de caresser ses cheveux en essayant de ne pas la décoiffer. J’attends patiemment qu’elle se sente prête à quitter la maison, puis lui adresse un sourire encourageant. Nous montons en voiture et roulons quelques dizaines de minutes jusqu’au centre-ville. Je fais quelques détours inutiles, non seulement parce que les bâtiments éclairés la nuit, notamment le pont, sont de toute beauté, mais aussi pour brouiller les pistes. Elle ne saura où je l’amène qu’une fois devant le restaurant. Je me gare un peu plus haut dans la rue, Brisbane est de sortie ce soir. « Et voilà. » dis-je timidement face à l’établissement. Rien n’a changé en un peu plus d’un an. « J’espère que tu te souviens de cet endroit. » Je serre sa main dans la mienne. J’espère que l’idée lui plaît surtout. « Je pensais… que nous pourrions remonter un peu dans le temps, au moment où mon seul vrai souci était de savoir si oui ou non tu allais me laisser t’embrasser à la fin du rendez-vous. » Je ris légèrement, nostalgique. C’est un temps qui est passé bien trop vite. Nous avons vite été emportés par notre passion l’un pour l’autre, et tout s’est accéléré. Le flirt a été de courte durée, l’évidence entre nous a pris le dessus sur tout le reste, et alors il s’est imposé comme une urgence, celle d’être ensemble à tout prix. Donner aux autres vies la chance d’aboutir enfin.
 
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Message(#)joamie + love me tender EmptyLun 5 Sep 2016 - 19:50

love me tender
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Jamie ne manquait jamais de la complimenter lorsqu'elle se faisait un peu belle pour une soirée. Elle restait fidèle à elle-même, assez simple, mais il aimait toujours l'effort qu'elle faisait. Lui avait mis un costume gris. Elle ignorait si c'était intentionnel de sa part ou non, étant donné qu'il savait que sa belle adorait lorsqu'il s'habillait de cette couleur. Elle aimait beaucoup sa tenue et n'hésita pas à le faire remarquer. Jamie était heureux de savoir que ses cadeaux lui plaisait. Il remarqua qu'elle portait l'un d'eux, et semblait satisfait du choix porté sur le bijou. Joanne lui sourit timidement, flattée qu'il parvienne toujours à constater ce genre de détails. Après s'être blotti contre lui, protégé par les bras de son fiancé. Il lui caressait tendrement ses cheveux, lui laissant tout le temps nécessaire pour se remettre de ce petit moment de tristesse. Suite à quoi, ils se mirent en route pour le centre-ville. Joanne regardait ce qui passait devant ses yeux. Main dans la main, Joanne se laissait guider par son fiancé jusque là où il voulait l'emmener. Devant l'entrée du restaurant, la jeune femme eut un moment d'absence, jusqu'à ce qu'elle se dise que oui, elle connaissait très bien ce restaurant. "Bien sûr que je m'en souviens." lui assura-t-elle avec sa voix douce, en lui souriant tendrement. C'était une belle surprise, et son sourire s'élargit. "Tu as eu un petit coup de nostalgie ?" lui demanda-t-elle, en se collant à lui, et gardant précieusement ses doigts croisés avec les siens. "C'est aussi ton souci de ce soir ?" lui répondit-elle en riant. Ca lui faisait plaisir, de revenir dans un lieu qui avait beaucoup marqué leur relation. "Je dois avouer que cette période là me manque. Où il ne s'agissait que de deviner si l'attirance est réciproque, si les contacts physiques étaient tolérés ou non. Même si on continu toujours de se chercher et de se trouver autant." Pour lui, c'était la première fois qu'il ressentait toutes ces choses pour elle, et pour Joanne, elle devait apprendre à accepter que quelqu'un pouvait s'intéresser à elle et tout faire pour qu'elle soit bien. "Tout était devenu incontrôlable à partir de là." se rappela-t-elle. "Il avait juste suffi d'un baiser sous la pluie pour que tout s'accélère et devienne une évidence." Ils finirent par entrer dans le restaurant. Toujours aussi bien accueillis, le serveur emmena le couple à leur table. Exactement la même que leur premier rendez-vous. Joanne se rappelait de sa position. Ils s'installaient et durent attendre plusieurs minutes avant qu'un employé ne vienne leur proposer un apéritif. "Même en me préparant tout à l'heure, j'avais l'impression que ça allait être... une soirée particulière, différente des autres." dit-elle en riant nerveusement, se massant un petit peu la nuque avant de poser ses mains sur la table. "C'est une merveilleuse idée d'avoir réservé une table ici, Jamie." lui dit-elle avec un sourire sincère, la voix basse. Un serveur ne tarda pas à arriver pour prendre commande des boissons. Joanne respectait ce qu'elle s'était dit quelques jours plus tôt; elle ne buvait plus que pendant diverses occasion et plus à la maison. C'est pourquoi elle se prit un verre de muscat. "Tu crois que nous ne nous sommes pas flirtés assez longtemps ? Qu'on a grillé des étapes pour que l'on ait régulièrement des périodes où... nous allons moins bien ?" finit-elle par lui demander. C'était surtout par curiosité. Si les deux avaient un sentiment de nostalgie, c'était peut-être qu'ils avaient loupé quelque chose. Ou peut-être pas du tout. Peut-être que ce n'était effectivement qu'un manque. Le serveur arrivait avec les verres de l'appéritif, mais le choix n'avait pas encore été fait pour les plats. "C'était aussi là que nous nous étions touché les mains pour la première fois." dit-elle en effleurant à peine la main de son fiancé. "Juste comme ça." Sa tête était appuyée contre son autre main, le coude sur la table. Elle se souvenait de la nervosité qu'elle avait avec ce contact, cette énorme timidité qu'elle avait. Elle s'en souveniat parfaitement, elle avait à nouveau ces papillons dans le ventre, comme la première fois.

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Message(#)joamie + love me tender EmptyMar 6 Sep 2016 - 0:34


☙ love me tender


Oui, je suppose que l'on peut appeler cela une petite crise de nostalgie. A ce moment là, nous n'avions pas de vrais problèmes à part apprendre à aimer et à être aimé. Et dire que cela nous semblait déjà insurmontable à l'époque, et maintenant, nous affrontons toujours de plus lourdes épreuves. C'est à croire que les drames vont crescendo, et qu'aucun descente n'est prévue pour le moment. Qui sait ce qui nous attendra après le moment de paix de ce soir. Alors oui, j'ai eu la nostalgie de ces moments où tout était facile, où j'avais de vifs papillons dans le ventre en la voyant, et où je comptais les jours jusqu'à notre prochain rendez-vous. Ces moments de légèreté d'une histoire naissante. Tout est différent aujourd'hui. Tout est plus complexe. Bon nombre d'épreuves nous ont laissé des cicatrices et un goût amer, il n'est pas toujours simple de s'en relever et certaines nous marqueront pour toujours. La légèreté est plus rare, remplacée par les moments de partage en famille. Et dire qu'entre la dernière fois que nous sommes venus et ce soir, un bébé est né. Oui, tout a changé, et avec la perspective du mariage, ou face à ce que nous avons déjà vécu, je fais preuve d'un peu de nostalgie. J'ai un petit sourire à cette idée. Dans le fond, c'est encore ma préoccupation d'avoir le droit de l'embrasser, de rester l'homme à son bras. « Toujours. » je réponds avec un petit rire. Pour Joanne aussi c'était une belle période, celle où nous nous cherchions. « On ne cesse jamais vraiment de se découvrir. » j'ajoute. Après tout, nous nous sommes engagés dans cette relation sans nous connaître sur le bout des doigts comme le font d'autres couples. Encore au moment où je la demandais en mariage, nous étions des inconnus sur bien des points. Mais l'évidence était là, et il était impossible de la combattre. Un baiser sous la pluie, et la machine était lancée. « Je suis heureux que tu m’aies laissé t'embrasser ce soir là. » Voyons ce qu'il en sera du temps présent. Nous entrons et sommes installés à notre table. Je pense que nous pouvons l'appeler ainsi. Notre table. Je ris un peu nerveusement quand ma fiancée m'avoue avoir senti que ce moment serait spécial. Particulier. « Dans le bon sens du terme j'espère. » Et je me mets à prier pour que ce ne soit pas un fiasco. Mais pour le moment, cela est loin d'être le cas. Je souris, ravi que Joanne apprécie que nous soyons venus ici. Je ne sais même pas pourquoi j'avais peur que cela lui déplaise. Après avoir commandé des boissons -un verre de vin rouge pour moi- la jeune femme reprend quand même à propos de cet élan de nostalgie. Et si nous avions raté quelque chose quelque part expliquant la versatilité de notre relation ? « Je crois que nous avons fait ce que nous pensions devoir faire à chaque étape, et que nous n'aurions pas pu faire autrement. » Parce que nous n'y pensions pas, nous avancions sur le seul chemin qui nous semblait être le bon. « C'est allé vite, c'est vrai. Peut-être trop par moments. Nous ne nous sommes pas laissés le temps de nous tourner autour, d'apprendre à vraiment nous connaître, mais ça ne semblait pas nécessaire, non ? » Après tout, il y avait cette impression de se connaître depuis toujours. « Et est-ce que nous regrettons ? Je ne crois pas. » A moins que je ne me trompe, et qu'elle aurait aimé tout faire d'une autre manière si elle en avait la possibilité. Et si elle pouvait corriger certaines choses, est-ce qu'elle ferait en sorte que nous soyons toujours fiancés, parents, que je fasse partie de sa vie ? « Maintenant, rien ne nous empêche de nous rattraper, et recommencer à flirter. » C'est un peu ça, l'idée de ce dîner. Revenir sur ses étapes que nous avons brûlé. Après tout, il n'y a pas de règles sur l'ordre chronologique que les événements doivent avoir. Nous n'avons jamais rien fait conventionnellement. Comme le premier soir, Joanne frôle ma main. Et c'est étrange, mais un frisson me parcourt depuis le bout des doigts puis dans tout le dos. Elle a toujours ce pouvoir sur moi. Elle l'a toujours eu. « J'étais vraiment intimidé. » j'avoue avec un rire nerveux. Pourtant, on pourrait se demander comment pareil visage angélique, comment ce tout petit bout de femme aux grands yeux bleus pourrait intimider qui que ce soit. « Je ne voulais pas décevoir pareille beauté, et je n'avais aucune idée de ce que je devais faire. » Moi et les rendez-vous galants. J'ai toujours été d'une gaucherie sans nom. Cette fois-là était pire, j'étais amoureux. Je me penche enfin sur la carte pour pouvoir commander au prochain passage du serveur. Tous les noms des plats me disent quelque chose, je les ai en mémoire, c'est amusant ces détails qui restent. « Je pensais que je me souviendrais ce que j'avais commandé la dernière fois, mais pas du tout. » Tant pis, il n'y a pas d'obligation rituelle, je me rabattrai sur ce qui m'inspire le plus. Les plats pris en note par le serveur, nous sommes tranquilles pour les prochaines minutes. Avant toute chose, je lève mon verre pour trinquer comme il se doit, plongeant bien volontiers mon regard dans celui de Joanne avec un sourire. « Même si je le pouvais, je ne ferais pas autrement. » Même si tout est imparfait, parfois triste, parfois frustrant. Nous gagnons de grands moments de bonheur après chaque bataille, et le soleil se montre toujours entre les nuages. « Pas même notre première rencontre. Et je ne parle pas de celle de la version officielle. » j'ajoute pour rire. Nous nous gardons toujours d'en parler à qui que ce soit, sauf aux personnes qui nous inspirent une réelle sympathie. C'est un petit secret que peu de gens savent.
 
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Message(#)joamie + love me tender EmptyMar 6 Sep 2016 - 1:39

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Difficile de se dire que tant de choses s’étaient passée en un an et demi. L’équivalent de ce qui se produirait sur une vie entière de couple. Mais eux vivait à cent à l’heure, il n’y avait plus de temps à perdre. Au diable les formalités, au diable ce qui est raisonnable. Ce fut l’une de leurs première règles. Jamie avait raison sur le fait qu’ils apprenaient toujours à se découvrir, à se cerner l’un l’autre pour finalement se rendre compte qu’ils étaient chacun aux antipodes. Les contraires s’attirent, dit-on. Jamie lui partagea qu’il était heureux qu’elle ait accepté de l’embrasser ce soir-là, sous un parapluie. Elle lui sourit timidement. “Comment résister avec un homme aussi beau et aussi attentionné ?” lui dit-elle. Et ce n’était pourtant pas gagné d’avance, que Joanne accepte qu’un homme s’approche d’elle, que ce soit physiquement ou psychologiquement. “Tu avais fait tomber la première barrière de ma pudeur, ce soir-là.” Elle haussa les épaules. “Après Hassan, je n’arrivais plus à faire confiance à la gente masculine, j’avais peur que ça se termine pareil. Je n’étais pas douée pour les repousser lorsqu’ils devenaient trop tactiles, et je préférais m’enfuir.” Joanne se rappelait très bien de cette sensation, lorsqu’un se permettait de poser une main sur ses hanches, voire même ses fesses. Ca l’écoeurait, elle en avait même des nausées avec un immense sentiment de malaise dont elle avait du mal à se défaire par la suite. Une fois à table, Joanne reprenait le sujet abordé à l’extérieur, se demandant si certaines étapes avaient été manquées, dans leur hâte de vouloir être ensemble. Jamie admettait que tout avait été extrêmement rapide entre eux, mais personne ne semblait le regrettait. Elle lui sourit timidement, un peu comme les premiers jours, d’ailleurs. “Tu sais très bien que je ne sais pas flirter.” lui répondit-elle en riant nerveusement. Ses doigts commençaient à jours entre eux avant qu’elle ne se mette à effleurer sa main comme durant le premier dîner. “Moi ? Je t’ai intimidée ?” lui demanda-t-elle en riant, tout en continuant ses caresses. Elle se rappelait qu’elle avait tout de suite aimé la chaleur de sa peau, et sa douceur aussi. Ses yeux restaient rivés sur cette main. Ses pommettes rougirent légèrement à son compliment. “Tu n’en râtes pas une, pas vrai ?” Joanne regardait son fiancé, il ne la quittait pas des yeux. “Tu ne te lasses jamais de me complimenter. Tu as le même regard que tu avais l’année dernière, comme si j’étais la plus belle femme que tu aies jamais vu, ou quelque chose comme ça. Je ne pensais pas que l’on me pouvait me regarder de cette manière, c’était assez déroutant pour moi au début.” Elle rit légèrement. “Ca l’est toujours d’ailleurs, même si tu as déjà vu tout le reste. Mais à chaque fois, je me dis : est-ce que je lui plais toujours ? Que faut-il que je fasse pour qu’il continue de me regarder ?” Joanne avait fini par apprécier et accepter à ce qu’on la regarde avec une telle intensité. “J’ai constamment peur que le regard d’une autre femme parvienne à te happer et te fasse éloigner de moi.” Mais Joanne n’aimait pas attirer l’attention. Enfin, elle voulait plutôt n’attirer que celle de Jamie. La carte des menus sous le nez, Jamie lui confia qu’il ne se rappelait plus du plat qu’il avait pris. “Moi j’avais pris en plat principale une escalope à la crème, il me semble.” lui dit-elle en souriant. “Mais j’avoue que ce soir, j’ai bien envie de gibier.” Même si elle était fiancée à un végétarien, elle n’était pas moins carnivore. Les commandes passées, ils avaient à nouveau un peu de temps pour discuter ensemble. Ils trinquèrent ensemble et burent une gorgée de leur apéritif. Jamie lui confia qu’il ne changerait rien au monde à leur relation. “C’est vrai ?” Il y avait bien des choses qu’il voudrait un peu changer. Elle baissa les yeux. “Il y a des choses que j’aurais bien aimé changé.” lui avoua-t-elle, en regardant son verre de muscat. “Mais oui, je ne voudrais pas non plus changer notre première rencontre. Je suis contente que ce soit dans ce sens là plutôt que dans l’autre. Je savais un peu à quoi m’attendre.” Tout comme elle préférait entendre les mauvaises nouvelles avant les bonnes. Elle but une gorgée de son muscat. “Mais si je le pouvais, je réparerai certaines de mes erreurs.” confessa-t-elle. “Il y a certaines erreurs que j'ai faites que je regrette encore aujourd'hui.” certaines d'entre elles étaient évidentes, d'autres peut-être moins. “Mais je suis heureuse de ce que nous sommes, du lien que nous avons malgré tout ce que nous avons vécu. Il y a des jours où ça ne se montre pas autant que ça, lorsque nous sommes en tension. Mais c'est toujours là, quoi qu'il arrive.”
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Message(#)joamie + love me tender EmptyMar 6 Sep 2016 - 13:41


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C’était une grande étape pour nous, le premier vrai rendez-vous galant. Un moment où certaines barrières sont tombées. En nous revoyant, rétrospectivement, je trouve que nous étions bien mignons, nerveux comme tout. Nous avons beaucoup évolué, mais certaines choses n’ont pas changé. Comme ma manière de la regarder, avec toujours cette admiration, cette adoration. J’aime dire que l’éclat de mes yeux dans ces moments-là n’est que le reflet de la beauté de ma belle. Je ne m’en lasse pas, et j’aime déverser sur elles des compliments qui la feront adorablement rougir. « Ca fait partie de mon job de fiancé. » dis-je en haussant les épaules. Je dois l’aimer pour nous deux, et c’est du travail. « Tant que je t’aimerai, je te regarderai comme ça. Et je n’ai pas prévu d’arrêter de sitôt. » Je dois la faire sentir belle et aimée, précieuse et chérie, cela fait aussi partie du travail. Il n’y a rien de pire que le moment où l’on commence à se regarder comme des meubles, des éléments du décor. Je veux croire que cela n’arrivera jamais même avec les années. Qu’elle sera toujours une œuvre d’art à mes yeux, et que je la mériterai toujours aux siens. Nous nous penchons rapidement sur le menu. Joanne commande une pièce de viande, et moi, des ravioles aux truffes, tenté par l’odeur du plat d’une table voisine. Je trinque à notre histoire, aussi houleuse soit-elle. Je crois que chaque élément, chaque moment vécu l’a été avec raison, même les pires. « A mes yeux, toutes nos expériences sont les maillons d’une chaîne. Si on en retire un, le résultat n’est plus le même, ou tout peut se briser. Je préfère que me dire que chaque erreur a eu sa raison d’être, pour nous mener là où la vie veut que nous allions. » La vie, le destin, Dieu, qu’importe comment on peut l’appeler. C’est pourquoi je ne changerai rien. L’important, c’est la finalité. Et la finalité, c’est notre famille. C’est tout ce qui compte. Je reprends une fine gorgée de vin, et les plats ne tardent pas à nous êtes déposés sur la table. J’attaque une première raviole après avoir souhaité un bon appétit à ma belle, et plus tard, je reprends la parole ; « Du coup, je me dois de reprendre mon questionnaire où je l’avais laissé la dernière fois. » Je me souviens que je lui avais posé quelques questions. Cela avait été un bon moyen d’engager la conversation et faire retomber la nervosité. Ce n’était que des futilités, mais il fallait bien commencer quelque part. « J’ai dressé la liste de tout ce que je ne sais pas sur toi malgré plus d’un an de relation et j’avoue que la longueur était déprimante. » Nous ne nous connaissons pas depuis toujours, voire même depuis bien peu de temps, et de fait, nous ne nous connaissons pas sur le bout des doigts. Pas que cela soit un manque au quotidien, mais cela a son importance, non ? « Par exemple, je ne sais toujours pas quel est ton groupe ou ton chanteur préféré, même si je soupçonne qu’il s’agisse de Coldplay. » Je l’entends toujours chanter sur leurs chansons. En tout cas, elle doit beaucoup les aimer. « Je ne sais pas quel est ton livre préféré, ou encore quelle célébrité tapissait les murs de ta chambre d’ado en posters géants. » j’ajoute avec un sourire amusé en l’imaginant coller des post-it en forme de cœur autour du visage de Tom Cruise ou de Brad Pitt. Elle avait sûrement une lubie, une obsession, toutes les adolescentes en ont une, elle ne me fera pas croire le contraire. Peut-être pas au point d’en découper le visage dans tous les magazines pour en faire la collection. Un acteur ou un chanteur qui aurait pris la place des chatons, des dauphins et des chevaux dans son cœur une fois venu l’âge de s’intéresser aux garçons. « L’âge de ton premier baiser, de ta première fois… » je poursuis avec un air malicieux, sachant très bien que cela risque de faire virer au rouge tes tomates ses joues un peu pâles. Même si je la taquine, en réalité, je suis curieux. Je l’imagine être restée innocente fort longtemps, pour le plus grand bonheur de ses parents qui n’ont pas eu à s’inquiéter de ses petits amis avant qu’elle ait l’âge d’être une demoiselle raisonnable. Je me demande si elle était vraiment amoureuse, si elle a eu de gros chagrins d’amour, des cœurs brisés. Il n’y a pas eu qu’Hassan et moi après tout. « Beaucoup trop de choses en somme. » Une liste anormalement longue pour un couple devant se marier dans quelques semaines. « Vous demeurez un bien trop grand mystère pour moi, Miss Prescott. »
 
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Message(#)joamie + love me tender EmptyMar 6 Sep 2016 - 15:25

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Quoi qu'il ait pu arriver, Jamie ne l'avait jamais regardé avec dégoût, ou désintérêt. Non, c'était toujours des yeux bordés d'amour, intense, lorsque sa fiancée était dans son champ de vision. Il avait la ferme attention de continuer à l'admirer ainsi pendant longtemps, disant que ça faisait partie de son job de fiancé. Joanne baissa les yeux, et sourit timidement. Elle se demandait tout de même s'il y avait un jour où les choses changeraient, où une certaine lassitude s'installerait entre eux. Elle espérait que non, bien évidemment. Ses sentiments pour lui ne s'étaient aucunement atténués malgré tous les événements qui auraient pu la pousser à penser autre chose. Une fois les plats commandés, la jeune femme avouait qu'elle aurait préféré corrigé certaines choses, des faits qu'elle regrettait et qu'elle avait toujours sur la conscience. Jamie n'en changerait rien. A ses yeux, tout était essentiel pour être parvenus ensemble à leur vie de ce jour, avec leur bébé. Il ne pouvait pas en être autrement. Il préférait se concentrer sur les résultats de toutes ces expériences. Ils avaient tous les deux un avis bien différent sur la question, et personne ne pouvait être raisonné. Joanne aurait tant aimé penser comme lui, sur le coup, parvenir à vivre sans le moindre remords. Elle, elle les accumulait dans un coin de sa tête, et ça la rongeait toujours un peu plus. Il y avait des périodes où elle n'y pensait pas, d'autres où elle se noyait dedans. Le serveur arrivait avec les deux assiettes joliment présentés. Une fois parti, Jamie disait être encore bien curieux à son sujet, ayant tout un tas de questions à lui poser. "Bien vu." lui dit-elle avec un petit rire. "Je pense que leur univers coloré me rappelle beaucoup la manière dont je percevais les choses. Quand j'avais mon univers à moi, et que je m'imaginas plein de choses." Elle haussa les épaules. "Après, j'aime beaucoup écouter les musiques de films aussi. Hans Zimmer, John Williams, Danny Elfman, etc." Elle haussa les épaules, et mangea une bouchée de viandes. Joanne ne se trouvait pas très intéressante. Elle avait des goûts, mais ils n'étaient pas vraiment prononcés. Mais Jamie continuait à être curieux. "J'étais déjà passionnée d'histoire adolescente, et j'avais adoré lire Frères d'armes, d'Ambrose. Ma grand-mère me lisait souvent le Hobbit, mais j'adorais également lire du Jules Verne. Ses récits me faisaient rêver." Ce n'était que des éléments qui lui permettait de construire son monde dans son imaginations. Elle adorait les récits d'aventure. "Ne te moque pas, j'avais un faible pour Ricky Martin. Pas non plus au point de ne plus voir la tapisserie de ma chambre, mais quelques posters ici et là." Mais ce n'était vraiment que ponctuel, les posters au mur n'avaient pas fait long feu dans la chambre de Joanne adolescente. Ses yeux s'arrondirent lorsque Jamie disait vouloir savoir des choses un peu plus intimes. Cela fit rougir ses pommettes. Elle fut tout de même surprise qu'il veuille tant se renseigner sur ce genre de choses. Embarrassée, elle baissa les yeux et bégaya un petit moment. "Heu... Le premier baiser... C'était au lycée. Ce n'est pas vraiment un bon souvenir." Elle finit son verre de muscat, il ne restait qu'un fond dans son verre. "Il y en avait un pour qui beaucoup de filles en pinçaient un peu. Moi, je... je ne m'y intéressais pas vraiment. J'étais déjà dans cette optique de "pas de baiser si l'on est pas amoureux", ce genre de choses. Et ce garçon m'a longtemps fait croire qu'il avait un crush sur moi, et quand je dis longtemps, c'est que ça se comptait en semaines. Il m'avait embrassée pendant une soirée. Et tout un groupe de personnes s'était mis à rire. Jusqu'à ce que je comprenne que je n'ai été l'objet que d'un pari." Une bien belle moquerie. "Les enfants et adolescents ne sont vraiment pas gentils, entre eux. " conclut-elle, se rappelant parfaitement de cette scène où on l'avait couvert de ridicule. "Et ensuite, c'était Hassan. Les baisers plus sincères, et ma première fois aussi, donc à l'université." Joanne se sentait presque honteuse de ne pas être comme toutes ces autres filles qui avaient déjà relations amoureuses au lycée et qui les enchaînait. "Reever ne laissait aucun garçon m'approcher, et à l'époque, ça ne me gênait pas. Au contraire, je me sentais protégée par lui, et par Juliet. Avec le recul, je me rends compte que ce n'était peut-être pas la meilleure solution, mais je n'avais pas vraiment mon mot à dire." Elle était la petite poupée Prescott, personne ne pouvait vraiment la toucher. "Et toi ? Ton premier baiser, ta première fois, c'était comment ?" lui demanda-t-elle à son tour. "Dis moi aussi quel est aussi ta période historique préférée, ou... cette chanson que tu écouterais constamment en boucle. Quel serait l'endroit que tu choisirais, n'importe où dans le monde, si nous voudrions avoir une autre résidence secondaire, mmh... Ton film préféré aussi."
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Message(#)joamie + love me tender EmptyMar 6 Sep 2016 - 17:40


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C’est amusant, à mes yeux, les jeux de questions et de réponses. Maintenant que nous avons totalement confiance l’un en l’autre et que nous savons qu’il y a de bonnes chances pour que nous passions le reste de notre vie tous les deux, nous pouvons dévoiler sans craintes tous ces petits détails, parfois honteux, parfois drôles. Il n’y a plus rien à cacher après tout, n’est-ce pas ? J’écoute donc Joanne avec attention, enregistrant ses paroles dans un coin de ma tête. Les musiques, les livres qu’elle aime. Cela peut toujours être utile. Et puis un rire m’échappe lorsqu’elle s’avoue fan de Ricky Martin dans sa jeunesse. « Oh si, je me moque. » dis-je en pouffant. C’est bien trop mignon et cliché à la fois pour ne pas en rire Plus tard, la jeune femme surmonte sa timidité pour me confier des détails plus intimes. Je ne m’attendais pas vraiment à toucher un point sensible, surtout chez une grande romantique comme elle. Pourtant c’est bien ce trait de sa personnalité qui a mené ses camarades à se moquer d’elle. « C’est bien cruel… » dis-je tout bas, désolé qu’elle soit passée par cette mauvaise expérience. J’essaye de camoufler ma surprise derrière une gorgée de vin lorsqu’elle ajoute qu’après ça, il n’y a eu que Hassan. Et si je n’ai pas raté d’épisode, ensuite vient mon tour. Ce qui ne fait que deux hommes dans sa vie, et deux qu’elle a ou va épouser. Autant dire que c’est le genre de parcours qui n’existe plus de nos jours. Du coup, je ne m’étonne plus vraiment de son niveau de timidité et de pudeur à nos débuts, avec si peu d’expérience derrière elle. L’interrogatoire passé, c’est à elle de m’assaillir de questions. « Oulà, doucement. Reprenons une chose à la fois. » dis-je avec un rire. J’essaye de remettre les questions en ordre pour les reprendre une par une. « Hm… Mon premier baiser, je ne m’en souviens plus vraiment. Je ne me rappelle même plus le nom de la fille en question, je crois qu’elle était rousse, mais je crois que j’étais bien trop jeune pour avoir la moindre idée de ce qu’un baiser signifiait de toute manière. Je pense que si on écarte ça, mon premier baiser était avec Kelya. » Donc, le baiser le plus malsain qui soit. Ma vie sentimentale était si bien partie pourtant. « Quant à ma première fois, j’avais… dix-huit ans peut-être. Et ça s’est fait parce que ça devait être fait, et c’est tout. » J’hausse les épaules. Tout le monde couchait, et si je ne le faisais pas, si j’attendais la bonne, j’aurais eu l’air bizarre. C’était quasiment une histoire de réputation au final. « Rien de très romantique. » j’admets. Le temps de réfléchir au reste, je reprends une bouchée de raviole. Un vrai délice. « J’aime l’époque victorienne. La peste, c’est très glamour. » Disons que nous n’avions pas affaire au plus haut niveau d’hygiène ni de droits de la femme, mais ce n’est pas cela qui m’attire dans cette époque. « Plus sérieusement, j’aime la volonté de progrès de cette époque. L’industrie, le darwinisme… » Il y avait des prostituées et des rats et des nuages de charbon dans toute l’Angleterre, mais c’était le début de quelque chose, et la fin de la soumission à l’ignorance par le mysticisme. L’effervescence de la presse, d’ailleurs. Et l’époque de mes livres préférés. « S’il fallait avoir une maison ailleurs… » J’y réfléchis un long moment. Nous en avons deux en Australie, le domaine en Angleterre, celui en France confié aux parents de Joanne mais où nous pouvons sûrement aller quand nous le souhaitons. Nous avons déjà ce quoi faire. « Je ne sais pas, j’imagine un endroit avec de la montagne et de la neige, quelque chose comme un chalet. » C’est tout ce qui manque à notre éventail de demeures il me semble. Un lieu où aller skier avec les enfants, par exemple. Arrivant au bout de mon plat, je termine mon verre de vin. « J’écoute Wake Me Up Before You Go quasiment tous les matins.” Petit secret honteux et bien cache. « Je pourrais regarder les Retour vers le Futur en boucle. Et j’ai pleuré comme un bébé devant La Ligne verte. Et Grand Torino. » Et je crois qu’aujourd’hui encore ces films me mettraient la larme à l’œil. « A ton tour. Ton film préféré, et… ton peintre favori. » Elle doit bien en avoir un, la petite ancienne conservatrice. Un coup de pinceau qui sort du lot. « Mon nom ne compte pas, bien sûr, n’essayes pas de me flatter. » Ca serait en faire beaucoup trop. « Et aussi le personnage historique qui t’inspire, et celui que tu méprises le plus. » Juste pour la voir pester sur le nez trop parfait de Cléopâtre, l’égo d’un Louis ou la folie d’un Néron. « Oh, sans oublier la fois où nous avons fait l'amour que tu as le plus aimé, ou au moins la position, pour que je sache quoi te faire ce soir. » j'ajoute tout bas, n'ayant pas froid aux yeux, malicieux et très amusé par ses pommettes toutes rouges. Après tout, personne n'écoute, personne n'entend, pas même le serveur qui passe nous débarrasser juste après.
 
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Message(#)joamie + love me tender EmptyMar 6 Sep 2016 - 19:02

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Peut-être que ces nouveaux éléments allaient les aider à mieux se comprendre, à cerner les personnalités. C'était souvent des souvenirs d'enfance, des vécus plus ou moins agréables qui faisaient les personnes qu'ils étaient désormais. Joanne dut partager son expérience de premier baiser, ce qui n'était pas ce qu'il y a de plus réjouissant. Son fiancé avait trouvé le mot juste, il s'agissait bien de cruauté. Joanne ne faisait pas vraiment partie de ces gens ayant un besoin de se prouver et de montrer qu'elle était grande en couchant avec quelqu'un. Ce n'était pas un acte à prendre à la légère, loin de là. C'était très important, il fallait choisir la bonne personne, et lui faire confiance. Et Joanne ne faisait pas confiance à n'importe qui, le bel homme était très bien placé pour le savoir. Elle remarqua sa surprise lorsqu'elle lui dit que finalement, il n'y avait qu'Hassan et lui. Pas de relations de quelques mois, ni d'histoires d'un soir. Elle était un peu mal à l'aise, voire même honteuse de lui parler de ça, mais elle lui faisait confiance, elle savait qu'il utiliserait précieusement ces informations. A son tour, Joanne lui posa de multiples questions. Jamie dut les remettre dans l'ordre et se rappeler de tout ce qu'elle avait demander pour pouvoir lui répondre. Il lui partagea que finalement, son premier baiser était certainement celui échangé avec Kelya. Et sa première fois remontait à sa majorité, mais il s'agissait là juste d'une histoire de principes, et non de sentiments. "J'espère que tu ne me fais pas l'amour juste parce que ça doit être fait." lui rétorqua-t-elle gentiment, avec un rire nerveux. Il continuait de répondre à ses questions. Il aimait particulièrement l'époque victorienne grâce aux évolutions de cette période là. Elle sourit lorsqu'il parlait d'une éventuelle énième maison. Il voyait ça plutôt en montagne, dans un chalet, très cosy. Quand Jamie avait terminé son assiette, Joanne n'avait vraiment pas fini, trop concentrée sur tout ce que Jamie pouvait lui dire. "Mon film préféré ? Hmm... Je dirais Forrest Gump." lui répondit-elle. "Et pour mon peintre favori... Tu me poses une colle." Elle riait nerveusement. Il y avait beaucoup d'artistes. Elle réfléchit longuement, dur de faire le tri entre ses préférés. "Pour la Renaissance Italienne, c'est Le Caravage, sans hésiter. Sa maîtrise du clair-obscur et son soucis du détail est impressionnant. Après..." Elle réfléchit encore pendant quelques minutes. "Il y a quelques artistes du style Art Nouveau que j'aime beaucoup. J'aime énormément ce style en général. Mais Sonrel, Mucha, Klimt sont mes favoris. Et j'aime aussi beaucoup David, surtout pour son tableau du sacre de Napoléon. C'est dur de trancher entre ceux-là." lui avoua-t-elle. C'était par contre plus difficile pour elle de trouver un personnage qui l'inspirait, et un qu'il maîtrisait. Le temps de réfléchir, elle finit son assiette et but une gorgée de vin. "La première qui me vient à l'esprit est Aristote. Je trouve ça incroyable qu'un homme de son temps ait pu se pencher sur autant de sujets différents, et j'admire la confiance qu'il accord aux hommes. A leur manière de réfléchir et de pensées. Il y croyait." Elle lui sourit. "Et celle que je déteste le plus... Ce sont les mêmes pour tout le monde. Ces personnes complètement folles mais qui ne manquent pas d'intelligence pour monter au pouvoir et briller, quitte à réduire le monde entier à l'esclavage et aux lavages de cerveau. Ils ont certes fait avancer l'art, les sciences, et l'histoire de leur pays, ça ne les rend pas moin fous à lier et détestables." On les admirait autant qu'on pouvait les détester, c'était comme ça. Elle haussa les épaules. "Sans parler de leur égoïsme sans nom." Joanne sentit soudainement le rouge monter à ses joues avec les propos murmurés par Jamie qu'elle dut dissimuler son visage quelques secondes. Il n'arrêtera donc jamais, et il devait certainement en jubiler. Elle but quelques gorgées de vin pour faire passer cette étrange bouffée de chaleur et bégaya longuement avant de daigner parler. Les joues roses, elle était incapable de maintenir. Elle rit parfois, nerveusement. "Heum..." C'était aussi certainement du au fait qu'ils n'avaient pas couché ensemble depuis un bon moment, parce que Joanne était capable de parler de leurs ébats, bien qu'avec des propos on ne peut plus mesurés. "Ca aussi, c'est dur de choisir...." dit-elle tout bas. "Il y a... cette nuit-là, à Sydney, quand nous avions quitté le gala pour... voilà. Et aussi quand nous étions sur le balcon de l'hôtel, après la soirée Valentino. Ce sont les deux fois que je préfère. Après, il y a une place particulière pour Noël, je ne sais pas trop pourquoi." Elle se mordit la lèvre inférieure. "Et la position... Je pense que tu le sais déjà." Et elle ne se voyait surtout pas le verbaliser là, comme ça - ou alors, il faudrait qu'elle boive un petit peu plus. "Je te retourne les questions que tu me viens de me poser à voix basse." demanda-t-elle bien plus timidement, curieuse également sur ce sujet.

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Message(#)joamie + love me tender EmptyMer 7 Sep 2016 - 15:38


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Les premières fois sont souvent loin d’être parfaites. C’est pourquoi je n’y attaque que peu d’importance. Je n’ai pas de quoi être fier de mes expériences passées. Il y a de trop nombreuses demoiselles qui ont tenu à s’afficher avec moi dont je ne me souviens pas du nom. J’étais bien trop imperméable à tout ceci pour m’en soucier ; si une fille convenable décrétait que nous sortions ensemble, alors soit, mais aucune n’avait réellement mon attention et encore moins mes sentiments. Au final, j’ai longtemps accepté d’être l’équivalent d’un accessoire de mode pour filles à papa. Et je puisais l’affection dont j’avais besoin auprès de Kelya. Ce n’était pas une situation idéale, loin de là. Quand j’y repense, ce n’est plus si lointain que ça. Seulement cinq ans me séparent de ma dernière consultation avec la psychologue. Mais je n’aime pas spécialement me repencher là-dessus. C’est une époque révolue, c’est la vie de quelqu’un que je ne suis plus. Aujourd’hui, je cherche l’authenticité et la sincérité. J’aime réellement, et je le transmets à ma belle avec mes propres mots. « Non, bien sûr que non, ça n’a rien d’une corvée. » je réponds à Joanne avec un petit rire. Quelle idée. « Mais c’est un devoir quand même. » Exécuté de bon cœur, sans aucun doute. A son tour, la jeune femme répond à cette nouvelle fournée d’interrogations. Je pourrais jouer à ce genre de jeu pendant des heures, après tout, c’est un peu comme faire passer une interview –mais en bien plus intéressant et important. Je reste pendu aux lèvres de Joanne avec un léger sourire. Alors qu’elle parle, je sais que j’ai réussi mon coup : à cet instant, elle ne pense à rien de négatif, ni des marques sur mon bras, ni de sa fausse couche. Elle profite uniquement du moment présent, comme une jeune femme normale, partageant un dîner normal avec son fiancé. Les nuages sont écartés pour le moment. J’espère que son esprit profite de cette pause. « J’aime beaucoup David aussi. Ni Mucha, et Klimt. » Je pense que Judith et Holopherne figure parmi mes tableaux favoris. Je suis assez étonné que le choix de Joanne en matière de personnalité historique se porte sur un philosophe. Quoi que, elle est aussi douée qu’eux pour se retourner le cerveau et se questionner beaucoup trop. « Aimer vaut mieux que d’être aimé. » je murmure, la citation me traversant furtivement l’esprit. « C’est d’Aristote. » je précise, avant que ma main ne se pose sur la carafe d’eau pour nous servir tous deux. Comme prévu, mes questions indiscrètes font leur effet sur les joues de Joanne, désormais bien colorées. Néanmoins, je m’attendais à me faire rembarrer, avec un « pas ici, voyons », et de gros yeux outrés. Pourtant, elle y répond aussi. Je la comprends, pour Noël. Difficile de ne pas y attacher de l’importance, c’était étrange, mais spécial pour nous deux. Pour ce qui est plus détaillé, elle s’esquive. « Non, pas du tout, je ne vois pas. Tu vas devoir m’éclairer. » dis-je avec un air innocent. Puis elle se contente de me retourner mes questions –ce qui sera moins amusant pour elle que pour moi, car je n’ai pas de honte à parler de ce genre de choses alors que je pense que m’entendre répondre la mettra tout aussi mal à l’aise. « C’est de la triche, je tiens à le dire. » j’accuse après une gorgée d’eau. « Et je ne peux pas choisir. J’aime Sydney bien sûr, et Noël, et… la salle de bain, la piscine, l’Angleterre… » Toutes ces fois qui sortent du lot, elles ont quelque chose qui leur est propre à chaque fois et qui les rend plus mémorables. « Et je crois que je préfère quand tu es au-dessus. Ou en tout cas, quand tu es à califourchon sur moi. » je poursuis, plus bas. « Ca me laisse tout le loisir de profiter de ce si joli postérieur. » Mon amour pour ses courbes n’est plus à prouver. Le serveur revient avec les cartes ; « En parlant de dessert ! Merci. » fis-je comme si de rien n’était, quoi que amusé. Rapidement, mon choix se porte sur une crème brûlée. Le serveur repart avec la commande. « Dernière question. » Je ne vais pas l’embêter indéfiniment, mais je n’arrêterai pas sur une note futile. « Qu’est-ce que tu estimes être tes plus grandes qualités ? » Oh, je m’attends à toutes les formes de dépréciation possibles et inimaginables de sa part, comme « je n’en ai aucune » ou seulement une, qu’elle dégradera en disant que ce n’est franchement pas grand-chose ou d’aucune utilité.
 
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Message(#)joamie + love me tender EmptyMer 7 Sep 2016 - 16:24

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Un devoir. Jamie avait raison. Dans leur couple, et plus que dans n'importe quel autre couple, leur devoir conjugal était indispensable, primordial. Il suffisait qu'il y ait une semaine sans activité pour que le manque se fasse ressentir. Pour qu'ils en parlent autant ce soir-là, c'était ce que ça devrait être le cas. Jamie ne savait pas aimer autrement, il n'arrivait pas à le dire. Il fallait qu'il lui fasse l'amour et qu'il lui offre des cadeaux pour le montrer, il fallait que ce soit concret, parce qu'avec les mots, il n'y arrivait pas. C'était certainement très cliché, dit comme ça, mais il suffisait de se plonger dans leur relation pour comprendre. La complexité de leur couple en faisait aussi sa beauté. Parler d'art avec Jamie était toujours un réel plaisir pour la jeune femme, parce qu'ils étaient sur la même longueur d'ondes sur beaucoup de points. Il ne cachait cependant pas sa surprise lorsqu'elle mentionna Aristote. "Quelle culture." lui dit-elle avec un sourire taquin après qu'il ait fait part de l'une des citations du grand philosophe. Elle remercia Jamie de lui avoir servi de l'eau et en but une gorgée. Vinrent les questions un petit peu plus osées, que Jamie adorait demander à sa future femme pour la faire rougir au possible et à l'embarrasser. Ca l'amusait toujours énormément lorsqu'il la voyait ne pas savoir où se mettre. Jamie faisait exprès de ne pas savoir de quoi elle parlait, attendant à ce qu'elle verbalise également tout ceci. Joanne rit nerveusement. "Quand tu es derrière moi, comme à la piscine." dit-elle tout bas. "Ca me fait sentir être tout à toi." Joanne ne manqua pas de lui retourner la question, et son fiancé semblait être tout aussi indécis. Mais lui parlait sans gêne, sans le moindre embarras. Au contraire, il était toujours très serein lorsqu'il fallait parler de sexe. Joanne n'était pas franchement étonnée de savoir que lui préférait quand c'était elle qui avait le dessus. Il ne fit part que d'un seul argument, mais la jeune femme était persuadée qu'il appréciait aussi ces moments là où sa belle s'exprimait plus, affichait un peu plus son caractère et sa possessivité. Lorsque le serveur arrivait, Jamie fit comme si de rien n'était - c'était toujours quelque chose qui impressionnait la jeune femme, qui se contenta de remercier le serveur lorsqu'il lui donna la carte. La jeune femme opta pour une île flottante pour le dessert. Une fois reparti, Jamie voulait encore lui poser une dernière question. Le genre de questions que Joanne n'aimait pas vraiment. "Je suis supposée en avoir plusieurs ?" lui demanda-t-elle avec un rire nerveux. La petite blonde baissa ensuite les yeux, tentant de trouver ces qualités qu'elle pourrait se trouver, mais c'était assez difficile pour elle. Et par on ne sait quel cheminement, elle se souvint de l'une de ses phrases qu'Hannah lui avait dite, l'autre jour. Joanne n'avait pas parlé de leur rencontre fortuite, elle se disait que soit il allait prendre le parti d'Hannah, soit il n'allait pas croire les propos échangés. C'était peine perdue, elle savait qu'il défendrait éternellement la mannequin tout en sachant que sa fiancée ne voulait vraiment plus la voir. Il devait certainement apprécier sa position. Hannah avait dit que Jamie préférait Joanne à elle, c'était que l'amour le rendait particulièrement aveugle. C'était particulièrement blessant, et ça avait mis un doute sur beaucoup de choses. Joanne n'avait pas aimé cette rencontre. Repensant à toute cette conversation, elle restait bien silencieuse. "Je ne sais pas vraiment." finit-elle par lui répondre. "Peut-être je vois les choses totalement de manière totalement erronée, que les autres voient plutôt mes plus gros défauts dans ce que je pense être mes qualités. C'est une question difficile." Elle avait les yeux baissés elle regardait ses mains jointes qu'elle avait posé sur la table. "Je ne pense pas être une maman exemplaire, encore moins une fiancée exemplaire. Mais je crois que je suis généreuse, que je vous donnez à tous les deux absolument tout ce que j'ai. Mais ça ne me semble pas assez, ce n'est jamais vraiment suffisante." Elle haussa les épaules. "Même si je suis discrète et très timide, je pense être sociable, selon... le milieu dans lequel je me trouve. Je n'ai pas vraiment d'humour, mais je pense savoir m'amuser..." Joanne savait que ce n'était pas ce que son fiancé voulait entendre, mais c'était impossible pour elle de resortir les bons côtés de sa personnalité. Elle ne s'en sortait pas parce qu'il y avait toujours un détail, un fait qui allait ternir tout le reste du tableau. "J'ai raté le test, c'est ça ?" lui demanda-t-elle, l'air bien embarrassé, avec un petit rire nerveux. Le serveur arrivait avec les desserts et partit tout aussi vite qu'il était arrivé. Après avoir goûté la crème anglaise, Joanne reprit. "Je sais que ça n'en a pas l'air, mais j'y travaille beaucoup avec mon psychologue. C'est un exercice assez difficile, je n'arrive pas vraiment à trouver en moi ce qui me fait être une bonne personne, si j'en suis une. Dans tous les points, je trouve un élément à me reprocher, si ce n'est pas une liste infiniment longue." lui confia-t-elle, presque honteuse. Mais ça va mieux, vraiment. Il y a juste... encore énormément de travail." Elle lui souriait tendrement, elle espérait qu'il comprenne, et qu'il ne perde pas patience en ne voyant aucun effet immédiat de ses consultations régulières.

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Message(#)joamie + love me tender EmptyMer 7 Sep 2016 - 17:45


☙ love me tender


Oh, celle-ci n’est pas mauvaise non plus. "Je suis supposée en avoir plusieurs ?" Presque inattendu. Je souris. « Un tas. » Je sais bien que je lui pose une colle, et je m’attends à de longs silences qui ne tardent pas à s’installer. Patient, mon regard reste posé sur elle, essayant de deviner ses pensées. « La question ne concerne pas les qualités que les autres te trouvent, seulement celles que tu as à tes yeux. » dis-je afin qu’elle cesse de penser selon le regard des autres, car cela ne m’intéresse pas. Elle n’est pas une exception dans ce grand principe que sont les goûts, et moi aussi, mes qualités sont des défauts pour d’autres et inversement. Cela n’a aucune importance. Joanne pourrait tout simplement énumérer quelques qualités, même futiles, et s’en tenir là. Mais, comme prévu, ce n’est pas ce qu’il se passe. Et la voilà à mettre elle-même de grosses tâches noires sur le peu de bons côtés qu’elle se trouve. De temps en temps, malgré moi, je secoue négativement la tête. Si moi je n’en rate pas une pour la complimenter, elle, c’est pour se rabaisser. Les jours où je suis le moins conciliant, je me demande si Joanne ne fait pas exprès d’en faire des tonnes et d’appuyer sur son propre manque de soi pour que le monde se retourne sur elle, lui donne tort, la raisonne, retrouvant ainsi une forme de protection comme celle que sa famille lui a toujours imposé et à laquelle, finalement, elle s’est bien habituée. Oui, parfois je me demande si elle ne se complait pas dans ses phrases visant à se rabaisser, et dans le plaisir d’entendre les autres lui dire le contraire des critiques qu’elle se fait. Ce n’est pas l’hypothèse la plus sympathique qui soit à avoir vis-à-vis de sa propre fiancée, mais il faut comprendre qu’il devient parfois fatiguant de tout mettre en œuvre pour relever son estime d’elle-même et qu’elle ne fasse que trouver de nouveaux arguments à chaque fois pour réduire ce travail à néant. Mais elle voit ce psychologue maintenant, elle en semble satisfaite. On ne peut pas dire qu’elle n’essaye pas de travailler là-dessus et de faire au mieux –cela n’est resté que pour les élans de mauvaise foi de mes mauvais jours. Il y a bien quelques résultats, mais l’on peut voir que le chantier reste énorme. « Ca n’est pas un test. » je lui assure avec un sourire. « Mais si ça l’était, tu l’aurais raté. » j’ajoute avec un petit rire, pour plaisanter. Les desserts nous sont servis. En même temps que Joanne, pour l’embêter, et pour goûter, je lui pique une petite cuillère de crème anglaise. La jeune femme reprend à propos de sa thérapie. Je ne peux que comprendre la difficulté qu’il peut y avoir à se dire que l’on est quelqu’un de bien. Ce que je ne comprends pas, c’est comment cela s’est installé dans la tête de Joanne. Autant j’estime que mon passif explique plutôt bien mon incapacité à me considérer comme une bonne personne, mais pas Joanne. Rien dans ce qu’elle ne m’a toujours raconté ne le justifie. C’est une idée qui semble être apparue de nulle part. « Il faut du temps, c’est normal. » Lorsque j’étais moi-même en thérapie, pendant l’année précédente, j’avais souvent l’impression de faire du sur place, de me répéter et tourner en rond. Rares étaient les séances après lesquelles je ressentais un déclic, une différence. Aujourd’hui, pour ce qu’il reste des effets que cela a pu avoir sur moi, je me rends compte que j’avais tout de même avancé, mais que le travail était si long que je ne m’en apercevais pas. « L’important c’est que tu sentes une différence, même infime, et que tu aies l’impression d’avancer. » Je ne l’embête pas plus avec mes questions. Ce n’est que plus tard, une fois les desserts terminés et l’addition payée, nos vestes sur nos épaules et sortis du restaurant, que je m’en permets une d’un tout autre ordre ; « Est-ce qu’une balade te plairait ? » Il ne pleut pas cette fois.
 
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Message(#)joamie + love me tender EmptyMer 7 Sep 2016 - 19:09

love me tender
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Jamie faisait énormément d'efforts pour faire partie de ces personnes qui tentent de la tirer vers le haut. Faire en sorte qu'elle se voit différemment, sous un meilleur jour. C'était compliqué, pour ne pas dire impossible. Mais il continuait. Il l'avait déjà planté devant un miroir, à obliger de se regarder et d'exprimer les parties de son corps qu'elle apprécie. Là, Jamie lui proposait un challenge du même type, mais en se centrant sur son caractère. Et cet exercice était bien plus difficile pour elle, et pour preuve, elle se planta en beauté. Mais Jamie ne semblait pas lui en tenir rigueur, en ajoutant même un petit rire à la fois. Elle le laissa goûter la crème anglaise de son île flottante, et lui lança un regard complice. Elle parlait ensuite de sa thérapie, qui lui plaisait et lui permettait de parler plus que de raison. Le chemin à faire était encore long. Ils mangeaient tranquillement leur dessert, Jamie et paya l'addition. A peine à l'extérieur, le bel homme proposa à sa belle de se promener. Elle lui sourit avec tendrement. "Oui, volontiers." lui répondit-elle. Ils commencèrent donc à marcher ensemble en ville, n'ayant pas vraiment d'objectif précis. Brisbane était toujours pleine de vie le weekend en soirée, tout le monde était de sortie. Le début de leur balade était silencieuse. Au bout de quelques minutes de réflexion, Joanne finit par reprendre la parole. "Laisse-moi réessayer. Pour la question des qualités." Elle s'éclaircit la voix, s'accordant encore une petite minute pour placer ses mots dans le bon ordre. "Je pense que j'ai toujours beaucoup d'affection et d'amour à donner. Pour toi, pour Daniel, pour ceux que j'aime. Ca doit être ça, ma principale qualité." Parfois, elle regardait Jamie, pour voir un quelconque signe de sa part, pour voir s'il était d'accord avec elle, ou non. "Consciencieuse aussi, autant quand j'étais conservatrice que maintenant, avec notre famille ou la fondation. Naturelle aussi, vraie. Je n'ai pas l'impression de me cacher derrière un seau de maquillage, ou une personnalité qui n'est pas la mienne." Elle faisait régulièrement des petites pauses pour trouver ses mots, ou chercher de quoi argumenter. "Excessivement romantique, si on peut considérer ça comme une qualité." ajouta-t-elle avec un petit rire. "Et... envoûtante avec toi lorsque j'y arrive." conclut-elle un peu plus timidement. Son discours lui semblait être un peu plus satisfaisant que celui d'avant. Du moins, elle était assez contente d'avoir pu trouver les mots justes pour ce genre de choses, ça correspondait au fil de ses pensées, pour une fois. Elle se demandait comment son fiancé allait réagir, face à cette petite séance de rattrapage. Jamie et Joanne passaient devant un bar qui venait apparemment tout juste d'ouvrir. C'était très cosy, avec des fauteuils en cuir, à la décoration vintage sans pour autant faire vieux-jeu. Très british en somme. "Viens, je te paie un verre." lui dit-elle avec un sourire joueur. Il y avait du monde, comme dans tous les bars de la ville à cette heure-ci. Mais un couple quittait un petit canapé deux places dans un coin du bar, Joanne n'attendait pas avant de venir réserver la place. Il y avait une petite table basse en bois massif devant eux. Il y avait beaucoup de plafonniers, mais qui éclairait peu. Un grand bar longeait l'un des murs du bar, avec à l'arrière une étagère en bois avec une infinité de bouteilles d'alcool, de sirops et liqueurs. La carte proposée était immense, tout le monde pouvait trouver son bonheur parmi ces nombreux choix. Fidèle à l'ambiance tranquille du lieu, malgré le monde, personne ne parlait trop fort, le bruit de fond était largement supportable, c'était agréable pour la jeune femme. Assise à côté de lui, Joanne ne quittait pas la main de Jamie, elle la gardait précieusement entre les deux siennes. Par moment, elle repensait à sa fausse-couche, mais elle n'en parlait pas. Ils avaient tellement bien profités l'un de l'autre depuis le début de la soirée, elle voulait que ça dure pour toujours. "Nous allons nous marier dans deux mois." dit-elle, après une petite minute de rêverie. "Plus que huit petites semaines, et je serai ton épouse." Elle le regardait on ne peut plus amoureusement, elle avait tant hâte. Ca n'allait certainement rien changer sur de nombreux points, même sur ceux qu'elle n'aimait pas, mais ils avaient tout les deux accordé énormément d'importance à cette bague on ne peut plus symbolique.

crackle bones
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Message(#)joamie + love me tender EmptyMer 7 Sep 2016 - 21:28


☙ love me tender


Nous quittons le restaurant main dans la main, et partons pour une petite balade le long de la rivière avec une superbe vue sur le pont qui la traverse, illuminé de toutes les couleurs en ces temps de festival dans la ville. Un feu d'artifice aura lieu ici à la fin du mois, c'est quelque chose que nous ne raterons pas j'espère, et que nous pourrons montrer à Daniel. Je suis certain que les couleurs dans le ciel lui plairont. Il suffira de couvrir ses oreilles. Au bout de quelques minutes, Joanne reprend la parole et souhaite avoir une seconde chance de répondre à ma dernière question. "Allez-y Miss Prescott, session de rattrapage. Mais c'est juste parce que vous avez de beaux yeux." Alors elle réfléchit longuement, et j’imagine qu'elle ravale non sans difficultés toutes les fois où elle souhaite prononcer un “mais” après une des qualités qu'elle se trouve. Je souris légèrement et la regarde avec tendresse. "C'est mieux." dis-je avant de déposer un baiser sur le sommet de son crâne. "Beaucoup mieux." Envoûtante, elle l'est tout le temps à mes yeux. Mon petit bout de femme qui a réussi à me jeter un puissant sortilège. "Hm, j'allonge un peu la liste si tu veux bien." Pas besoin de réfléchir beaucoup, mais je cherche le moyen de la convaincre de ce que je dis. Qu'elle ne puisse pas le réfuter. "Tu donnes beaucoup d'affection, c'est vrai. Du temps, de l'attention. Tu n'es pas quelqu'un qui attend quoi que ce soit d'autre que du respect en retour. Ca fait de toi quelqu'un de généreux, n'est-ce pas ? Certes, on peut en abuser. Mais la bêtise des autres ne te crée pas un défaut pour autant." C'est elle qui a la bonne attitude. Les abus ne permettent que d’apprendre qui mérite cette générosité ou non. "Tu es cultivée, mais tu ne te contente pas de ce que tu sais. Tu n'as pas peur de m'accompagner dans des lieux que je veux te montrer par exemple. Tu te poses des questions. C'est de la curiosité positive, et c'est une bonne chose, non ?" Le people, les potins, tout ce qui peut nuir ne l'intéresse pas, alors elle n'a de ce trait de caractère que les bons côtés. "Tu tiens toute une maison quasiment seule. Un bébé, quatre chiens. Un insupportable fiancé. Tu as de la patience, c'est une qualité a mes yeux." Ça l'est pour beaucoup de monde. "Et pour revenir à ce calamiteux fiancé dont tu supportes et accepte quasiment tout, j'ajouterai beaucoup d'ouverture d'esprit à ton palmarès." Parce qu'il en faut pour faire partie de mon entourage. Pour m'accepter comme je suis, comme elle le fait. Au final, la liste des qualités est plus longue que ce qu'elle croit. “Est-ce que tu doutes toujours d'être une bonne personne avec tout ça ?” J'espère que non, en tout cas pour ce soir. Elle n’a pas de raison pour cela. Nos pas nous mènent jusqu'à un bar à l'ambiance cosy qui semble immédiatement nous parler, et sans hésiter Joanne m'invite à y boire un verre. Je peux bien le lui accorder. Je lui ouvre la porte et la laisse passer devant. “Après vous.” Puis je la suis jusqu'à cette table qui se libère tout juste et m’installe à côté d'elle dans le petit canapé, un bras autour d'elle sur le bord du dossier. La carte est immense. Je ne rappelle pas à Joanne sa volonté de ralentir sur l'alcool. A mes yeux, elle a tous les droits ce soir, c'est son soir, notre soir, alors qu'importe. Nos doigts restent entrecroisés. La jeune femme a bien en tête le décompte des jours nous séparant du mariage. Seulement huit semaines. “J'ai l'impression que absolument rien n'est prêt.” dis-je avec un petit rire. Comme si tout est encore à faire. Nous avons le lieu, la robe, les costumes, le traiteur, entre autres, mais il manque encore des éléments. J'avoue que je suis nerveux. De plus en plus. Et parfois même drôlement effrayé. “Est-ce que tu sais qui sera ton témoin ?” je demande en reprenant ma lecture de la carte. Je repère quelques cocktails signature qui me parlent beaucoup, je n'ai plus qu'à me décider.
 
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