Parler d’Erin avait de quoi faire remonter plus d’un souvenir dans mon esprit et pourtant contre toute attente ça me faisait du bien de pouvoir livrer un pan de cette histoire à Heidi. A part Kaecy personne n’avait à mes yeux été assez digne de confiance pour que je me livre de cette façon à propos de ma famille, dans mes amis même les plus proches, peu connaissaient mon histoire familiale. Cette mère jamais connue, ce père absent et qui m’avait toujours considéré comme une déception, cette belle-mère qui avait joué le rôle de mère comme elle le pouvait. Heidi savait tout de cette histoire – de mon enfance – de ma famille – du moins tout jusqu’au moment où elle était partie. Et depuis les choses avaient quelque peu changé. Si lorsque ma sœur et Erin s’étaient brouillées je m’étais refusé à choisir un camps, faisant tampon entre elles – c’était tout autre chose aujourd’hui et j’avais tenté de le faire comprendre à Heidi. « Il n’y a rien que tu puisses faire pour essayer d’arranger les choses entre vous ? » Serrant un peu plus les lèvres j’avais jugé Heidi du regard sans trop savoir si j’étais prêt à en dire plus. Comme méfiant. « J’ai couché avec son amante… » C’était sorti d’un seul coup comme si j’avais eu le besoin de me libérer de ce poids. Et encore j’avais réduit les faits – j’étais tombé amoureux de cette fille et je l’avais volée au corps d’Erin. Puis je l’avais mise enceinte. « C’était elle la mère de… enfin tu sais… » De l’enfant que j’avais perdu. J’étais encore loin de pouvoir livrer tout de cette histoire mais c’était déjà beaucoup de me livrer sur ce point tout en sachant que j’étais aussi entrain de lui rappeler à quel point je pouvais être un connard stupide. « Et je crois qu’Erin était tombée amoureuse de cette fille… » Sauf que Kyrah elle ne l’était pas et que notre histoire n’avait pas aidé à clarifier leur relation. « Alors je crois que pour le moment, à part être un peu patient et continuer de m’excuser d’être un vile connard… Je peux pas faire grand chose. » J’avais comme l’impression que le sujet avait jeté un froid et apporté mon verre à ma bouche alors que fort heureusement le serveur venait nous proposer la carte des desserts coupant la conversation.
Durant le reste du repas le sujet n’avait pas été remis sur le tapis et c’était tant mieux j’avais envie de profiter de cette soirée, de profiter de la ville que nous étions rapidement allés visiter. Marchant des les rues pavées sans trop savoir où nous allions. J’avais induit un nouveau contact avec Heidi en la voyant frissonner et laissé un sourire se frayer un chemin sur mon visage alors qu’elle se blottissait contre moi. « Rentrons en faisant un petit détour alors » J’aimais ce plan – pas désireux de voir cette soirée prendre fin. Puis alors que nous marchions dans les rues de Paris je m’avais osé lui poser un peu plus de question sur Dean. Leur rupture me trottait encore dans la tête comme si il m’était difficile de la comprendre malgré tout. « Il me manque oui. Je ne dirais pas tout le temps, mais régulièrement… » Silencieux j’avais écouté Heidi me parler de sa relation avec Dean – de ce qui lui manquait le plus et je pouvais la comprendre. J’avais la chance d’avoir Kaecy pour partager ma vie – ce qui comblait un certain vide – que de toute façon les jumeaux ne me laissaient pas souvent le temps de ressentir. Mais malgré tout parfois lorsque je rejoignais mon lit vide – j’avais cette sensation étrange qu’il manquait quelque chose dans ma vie. Même si j’étais bien conscient d’être le seul fautif de la froideur de ce lit. « J’étais à l’aise avec lui, en sécurité et c’était assez mon confident, mon ami en plus d’être mon fiancé. C’est difficile de perdre les trois à la fois. » Baissant un peu la tête j’avais serré Heidi un peu plus fort contre moi – avec la sensation d’avoir plus ou moins involontairement provoqué une certaine mélancolie chez elle. « Mais… Tu es heureuse aujourd’hui ? » Ca semblait tellement bateau comme question et pourtant après ce qu’elle venait de me dire il me semblait que c’était l’évidence de la poser. Posant mon regard dans le sien je lui avais fait un léger sourire, tout ce que je ressentais c’était une certaine compassion pour elle et les choses qu’elle avait eu à vivre ses dernières années. Si j’étais parfois dur avec elle j’étais pourtant bien conscient que sa vie avait été totalement chamboulée par la disparition de son frère et que son retour bien qu’extraordinaire avait du tout autant la bousculer. Et j’avais parfois peur qu’elle ne finisse par nous filer entre les doigts une fois de plus.
« Mais je ne regrette pas du tout d’être venue ici pour la première fois avec toi, bien au contraire. Ca fait tout à fait sens. Tu as été mon premier amour de jeunesse, mes premiers émois d’adolescente, la première personne pour qui j’ai ressenti un certain désir, la première personne avec laquelle j’ai appris à jouer ce jeu de séduction et à prendre conscience de ma féminité. Tout a également été le premier homme avec qui j’ai couché en dehors d’une relation sérieuse clairement établie » Heidi avait énumère ces statuts avec une telle assurance que je m’étais laissé aller à l’écouter simplement. Le regard un peu au loin j’était juste heureux de pouvoir partager ce moment avec elle moi aussi. « Il y a toujours eu quelques chose de spécial entre nous Heidi… » Caressant sa nuque je lui avais offert un sourire. Je n’étais pas sur d’avoir les mots pour définir ce qui nous unissait depuis ses longues années. « Et j’imagine que ça sera toujours le cas… Et même si c’est parfois un peu frustrant, je ne voudrais changer ça pour rien au monde. » J’étais devenu homme avec Heidi, j’avais appris le désir, la frustration aussi, j’avais testé mon pouvoir de séduction qui à l’époque avoisinait les zéros pointés. Je n’avais rien d’un apollon quand Heidi et moi avions commencé à flirter ensemble et pourtant il y avait déjà ce petit quelque chose. Cette certitude qu’entre Heidi et moi – peu importe ce que je pouvais en dire – c’était bien plus qu’une histoire de physique. « J’aime bien l’idée d’être venue ici pour la première fois avec toi » J’avais simplement profité du baiser qu’elle posait sur ma joue laissant le silence faire le reste. Parfois il était aussi parlant que les mots.
Finalement je m’étais aventuré sur une autre question et sans doute pas plus évidente que la première. Heidi avait pourtant répondu sans montrer de trop grande hésitation. « C’est difficile à dire. Mais je pense qu’il y a des chances oui. J’aurai continué d’écouter ma raison plus que mon cœur et il faut être folle pour tourner le dos à Dean Martin. Mais faut croire que j’ai toujours été un peu folle au fond » « C’est une folie qui a tout son charme. » J’avais fait un léger clin d’œil à mon amie. Je continuais pourtant à me questionner sur les bienfaits de cette rupture, même si au fond ce n’était pas mon histoire et donc pas mon problème. « Et toi alors, tu te seras vu comment si rien de tout ceci n’était arrivé ? » J’avais ri un peu nerveusement. Je ne pouvais cacher que je m’étais souvent posé la question. « C’est dur à dire, peut-être que j’aurais quitté Brisbane définitivement, que j’aurais aimé essayer de vivre de ma musique. » C’était une idée que j’avais aujourd’hui un peu abonné. « Du moins si Matt n’avait pas été porté disparu… Il faut dire que je ne suis pas devenu quelqu’un de très bien après ça. » J’avais l’impression que tout avait volé en éclat dans ma vie et j’avais à cette époque assez d’argent pour en faire n’importe quoi. « C’est horrible mais parfois je me dis même que la décès de Leah m’a peut-être sauvé la vie… » Le regard vers le sol je me sentais honteux d’oser le dire à haut voix. « Je sais pas quel genre de connerie j’aurais encore été capable de faire mais c’est déjà plus ou moins un miracle que je m’en sois sorti sans égratignure. » J’avais pris plus d’une substance douteuse, pas au point de devenir accro mais j’avais un peu tout testé, j’avais conduit alcoolisé, couché un peu à droit à gauche et sans me protéger. Si c’était un miracle que je ne sois pas un jour tombé d’un balcon en me rompant la nuque ou que je n’ai pas fini en chaire à saucisse dans un accident de voiture, c’était encore plus miraculeux que n’ai pas chopé une saloperie de MST. « Mais crois moi j’aurais préféré que Leah reste en vie… » Elle était une bien meilleure mère que je n’étais un tuteur pour les jumeaux et une bien meilleure personne que moi en générale. Et à choisir pas une seconde je n’hésiterais à donner ma vie contre la sienne si c’était possible.
Parvenu à l’hôtel je m’étais rendu compte que j’avais encore réussi à plomber l’ambiance et sorti une ou deux phrases plus décontractées pour essayer de détendre l’atmosphère. Ralentissant le pas parce que je n’avais aucune envie que cette soirée finisse j’avais été enchanté qu’Heidi me demande de l’accompagner pour qu’elle puis s’assurer que les vêtements pour demain étaient parfaits. Dans une ambiance professionnelle elle m’avait fait enfiler les vêtement et les avait réarranger sur moi. Jusqu’à ce que les mains sur mon col, elle ne vienne déposer un baiser plus tendre sur ma joue. . « Ca te va parfaitement bien. Tu devrais peut-être retourner dans ta chambre » Mon regard se perdant dans le sien j’avais perdu mes mots en même temps, souriant en coin j’avais passé mes mains à sa taille pour l’approcher un peu de moi. « Je devrais oui… » Les mots étaient sortis en un murmure. Je pouvais sentir son souffle sur mes lèvres, mon envie déchirante de l’embrasser. « You make me feel, you make me feel,… » Me mordant la lèvre j’avais rompu un peu le contact pour regarder mon téléphone. « C’est Kaecy… » Il était 8h en Australie et les jumeaux voulaient me faire un coucou. J’étais resté quelques minutes au téléphone sans pouvoir me résoudre à quitter la chambre avant de mettre fin à la conversation me tournant à nouveau vers Heidi. « Je suis sûr qu’ils m’auraient dit de t’embrasser si ils avaient su que tu étais là… » Je n’avais fait le parallèle avec notre situation qu’une fois la phrase sortie et donc rapidement enchainé. « Tu as reconnu la chanson ? » J’espérais que oui. Heidi et moi avions dansé sur cette même chanson pour le mariage d’amis de nos parents. Nous étions jeunes à l’époque et les amoureux étant des danseurs professionnels ils avaient souhaité être entourés de danseur de tout âge pour accompagner leur début de bal. Nous avions été sélectionné. J’avais de toute façon toujours aimé danser avec Heidi. Les choses étaient si simples avec elle. « Tu veux tenter ? » Je n’étais pas sur d’avoir la mémoire nécessaire pour me souvenir de la chorégraphie que nous avions apprise sur cette magique chanson d’Aretha Franklin.
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Quand Elio évoquait sa relation conflictuelle avec sa belle-mère je ne pouvais m’empêcher de lui demander s’il ne pouvait rien faire pour améliorer la situation. « J’ai couché avec son amante… C’était elle la mère de… enfin tu sais… Et je crois qu’Erin était tombée amoureuse de cette fille… Alors je crois que pour le moment, à part être un peu patient et continuer de m’excuser d’être un vile connard… Je peux pas faire grand chose. » Je ne pouvais m’empêcher de sourire un peu à cette révélation. « Et tu parlais de moi qui aimait les choses compliquées ? » répliquais-je aussitôt pour expliquer mon air amusé qui n’avait rien à voir avec le fait qu’il était brouillé avec Erin ou encore avec l’évocation de cet enfant qu’il avait perdu. J’avais bien remarqué qu’Elio était un peu mal à l’aise et que le sujet compliqué avait un peu fait retomber l’ambiance, mais j’étais contente qu’il m’en ait parlé. Je décidais cependant qu’il ne valait mieux pas insister sur le sujet afin de ne pas braquer Elio en le poussant à songer à des sujets relativement déprimants. De toute façon, le repas s’était ensuite rapidement terminé et nous nous étions retrouvés à parcourir les rues de Paris, pour visiter un peu sur le chemin vers l’hôtel. Elio en profitait pour me poser des questions au sujet de Dean. Ca ne me dérangeait pas du tout de lui répondre avec honnêteté, comprenant parfaitement que cette transition n’était pas facile à suivre quand on n’était pas dans ma tête. « Mais… Tu es heureuse aujourd’hui ? » s’inquiétait-il et je ne pouvais m’empêcher de rire un peu à sa question. « Je ne suis pas malheureuse en tous les cas. J’ai pris conscience que j’avais besoin de m’accomplir par moi-même, de réaliser mes rêves et de mettre un peu en avant mes propres besoins avant de me relancer dans une relation. Peut-être qu’une fois que j’aurai trouvé ma place à nouveau, Dean et moi nous retrouverons. L’avenir nous le dira » dis-je en haussant les épaules. Si au début de mon retour à Brisbane j’avais refusé de répondre à ses appels répétés, nous avions aujourd’hui eu l’occasion de parler via téléphone plus d’une fois. Nous prenions des nouvelles l’un de l’autre et j’en avais profité pour expliquer à Dean les raisons de mon départ, mon besoin de me retrouver avant d’envisager quoi que ce soit et nous étions tombés d’accord sur le fait qu’il fallait que nous vivions notre vie de nos côtés et que si nous étions faits pour être ensemble, ça finirait par arriver coûte que coûte. Pour terminer le sujet et rassurer Elio un peu, je lui disais aussitôt que j’étais contente d’être venue ici avec lui et que la symbolique était tout aussi importante à mes yeux. « Il y a toujours eu quelque chose de spécial entre nous Heidi… » disait-il en caressant ma nuque. « Et j’imagine que ça sera toujours le cas… Et même si c’est parfois un peu frustrant, je ne voudrais changer ça pour rien au monde. » ajoutait-il dans un sourire que je lui rendais aussitôt. « Ca tourne bien parce que moi non plus. » J’avais alors retourné à Elio sa question concernant la façon dont il voyait sa vie si Matteo et Leah n’étaient pas morts. « C’est dur à dire, peut-être que j’aurais quitté Brisbane définitivement, que j’aurais aimé essayer de vivre de ma musique. Du moins si Matt n’avait pas été porté disparu… Il faut dire que je ne suis pas devenu quelqu’un de très bien après ça. C’est horrible mais parfois je me dis même que le décès de Leah m’a peut-être sauvé la vie… » Je le regardais alors, me demandant ce qu’il voulait dire par-là. « Je sais pas quel genre de connerie j’aurais encore été capable de faire mais c’est déjà plus ou moins un miracle que je m’en sois sorti sans égratignure. Mais crois moi j’aurais préféré que Leah reste en vie… » ajoutait-il. « Bien sûr que tu aurais préféré que Leah reste en vie. Et puis je ne pense pas qu’elle t’aurait laissé continuer ton petit jeu dangereux, encore moi Kaecy » lui avais-je répondu alors que nous entrions dans le hall de l’hôtel.
N’ayant clairement pas envie de tuer dans l’œuf cette soirée qui s’était montrée très agréable jusqu’ici, j’avais invité Elio à venir dans ma chambre un peu, sous un prétexte purement professionnel. Je lui avais demandé d’enfiler la chemise et la veste que j’avais retouché pour lui afin de vérifier les ajustements qui tombaient finalement parfaitement. Je m’étais approchée de lui, pour remettre ses cols comme il fallait, perturbée par sa proximité. Son parfum enivrant me faisait un peu tourner la tête, du moins c’était ce dont j’avais l’impression. Sentir la chaleur de son corps, juste là sous mes doigts toujours sur sa chemise, me perturbait bien plus que je ne voulais l’avouer. Une fois de plus, la proximité d’Elio faisait naître en moi des sensations et sentiments qui n’étaient pas ceux d’une amie envers un ami. Et sentant progressivement que l’atmosphère était en train de changer entre nous, que peu à peu mes bonnes résolutions se faisaient la malle, je lui suggérais de peut-être retourner dans sa chambre, sans pour autant le lâcher. Je sentais alors sa main se glisser autour de ma taille pour me coller un peu contre lui, faisant progressivement accélérer mon souffle. « Je devrais oui… » murmurait-il et je sentais nos visages qui se rapprochaient dangereusement. Mais la sonnerie du téléphone d’Elio ne tardait pas à retentir, nous coupant net dans notre mouvement. Il sortait son téléphone de la poche de son pantalon : « C’est Kaecy… » disait-il avant de décrocher et de s’éloigner un peu de moi pour répondre à l’appel, sans pour autant quitter ma chambre. J’étais restée là, essayant de reprendre mes esprits. Il ne fallait pas qu’on joue à ce jeu dangereux, parce que nous allions encore perdre tous les deux et je n’avais pas envie de gâcher notre amitié tout juste retrouvée. « Je suis sûr qu’ils m’auraient dit de t’embrasser s’ils avaient su que tu étais là… » me disait alors Elio après avoir raccroché avant de se diriger vers moi de nouveau. « Je me doute bien, s’il y a bien des personnes dans notre entourage qui se réjouiraient d’une relation entre nous, c’est bien eux » Je souriais un peu tristement en songeant à ce que Dani m’avait demandé lorsque je leur avais lu une histoire avec Scott. « Tu as reconnu la chanson ? » me demandait-il et je souriais en hochant la tête en relevant le regard vers lui. « Comment pourrais-je avoir oublié ? » Les souvenirs de ces moments passés avec Elio étaient comme gravés dans ma mémoire. « Tu veux tenter ? » Mais je m’étais déjà approchée de lui. Je le laissais aussitôt poser sa main dans mon dos et attraper mon autre main avec celle qui lui restait de libre. Alors que je plaçais mon autre bras sur son épaule nous commencions à danser. Les premiers pas nous revenaient assez facilement, et nous virevoltions élégamment au milieu de la chambre, les yeux dans les yeux. Elio avait toujours été un partenaire hors pair et alors que je n’y connaissais pas grand-chose en danse, avec lui tout semblait facile. Parfois nous oublions certains pas ce qui ne manquait pas de nous faire rire, nous faisant ainsi partager un excellent moment de complicité alors que nous improvisions, en essayant de faire travailler notre mémoire. Finalement nous nous étions arrêtés, le souffle court. Nous étions proches l’un de l’autre, les visages à quelques centimètres si bien que nos nez se frôlaient presque. Mes yeux étaient rivés dans les siens et j’avais du mal à m’en détacher, l’envie de l’embrasser devenant de plus en plus irrépressible, si bien que je me mordais la lèvre inférieure, comme pour me retenir. Mon cerveau essayait de trouver une échappatoire à cette impasse, bien que mon corps semblait refuser de le quitter. Le fait qu’Elio portait sa tenue du lendemain me sautait alors aux yeux et je disais alors : « Il ne faudrait pas que tu la froisse encore plus qu’elle ne l’est pour demain » lui dis-je alors, mon visage toujours aussi près du sien. Mes mains s’étaient glissées sur les épaules d’Elio pour retirer la veste qu’il portait. Puis j’avais déboutonné sa chemise lentement pour la lui retirer, avant de réagir que cette idée pour détourner mon esprit de cette envie irrépressible de l’embrasser n’était pas judicieuse car la vue du torse musclé d’Elio me donnait tout à coup envie de sentir bien plus que ses lèvres sur les miennes. J’attrapais alors la veste et la chemise et me détournait de lui pour déposer celles-ci sur la chaise qui se trouvait devant le bureau, pour éviter qu’elles ne soient froissées. Je n’osais pas trop me retourner pour faire face à nouveau à Elio, pas sûre de pouvoir réellement lui résister et je n’avais pas envie de lui donner le loisir de m’accuser encore de le tenter. Il fallait absolument que je résiste, quitte à dormir totalement frustrée cette nuit.
Déambuler dans les rues de Paris avec Heidi avait quelque chose d’idyllique. Même si les sujets que nous osions aborder n’étaient pas forcément les plus simples, j’appréciais de pouvoir parler sincèrement avec elle, et de ne pas m’inquiéter de la brusquer avec mes questions. Comme si ce moment était incassable - même pour nous. « Je ne suis pas malheureuse en tous les cas. J’ai pris conscience que j’avais besoin de m’accomplir par moi-même, de réaliser mes rêves et de mettre un peu en avant mes propres besoins avant de me relancer dans une relation. Peut-être qu’une fois que j’aurai trouvé ma place à nouveau, Dean et moi nous retrouverons. L’avenir nous le dira » J’avais senti mon ventre se nouer un peu à cette idée. Si je souhaitais qu’elle soit heureuse l’imaginer dans les bras d’un autre – et même de Dean, m’était aujourd’hui beaucoup plus douloureux que je ne voulais l’avouer. Mais je savais que je n’étais pas en position pour exprimer une quelconque jalousie – surtout pas face à l’homme qui avait partagé sa vie pendant des années. Puis nous avions abordé la disparition et la mort de Matteo sous un tout autre aspect, cherchant à imaginer – sans doute un peu bêtement – ce que nos vies auraient pu être si tout ça ne nous était jamais arrivé. « Bien sûr que tu aurais préféré que Leah reste en vie. Et puis je ne pense pas qu’elle t’aurait laissé continuer ton petit jeu dangereux, encore moi Kaecy » Penchant un peu la tête je m’étais contenté d’un bref. « Oui peut-être… » Pas désireux de continuer à rendre l’atmosphère aussi lourde en lui expliquant la situation dans laquelle son départ nous avait plongé. Si jamais je n’avais coupé les ponts avec Kaecy ou avec ma sœur une distance c’était aussi induise entre nous – tout d’abord géographique mais pas uniquement.
Finalement sur un ton un peu plus enjoué nous avions rejoins l’hôtel puis la chambre d’Heidi pour faire un dernier essayage des vêtements pour le lendemain. Pendant un instant j’avais pensé que j’allais franchir la ligne, mes lèvres follement attirées par les siennes, mais la sonnerie de mon téléphone avait coupé ce moment et je m’étais lancé dans une discussion avec les jumeaux principalement. Heureusement pour moi la conversation avait été courte, Kaecy leur rappelant qu’ils devaient aller se préparer pour sortir. Ils allaient passer la journée avec Erin. Raccrochant j’avais à nouveau porté mon attention sur Heidi. « Je me doute bien, s’il y a bien des personnes dans notre entourage qui se réjouiraient d’une relation entre nous, c’est bien eux » Il m’avait semblé voir passer une étincelle de tristesse dans son regard. « C’est vrai, ils t’adorent. » Mais je n’étais pas sur qu’ils soient vraiment conscient de ce qui avait pu se passer entre nous lorsque nous avions passé cet après midi les quatre. Tentant de redonner le sourire à Heidi j’avais évoqué cette chanson qui regorgeait de souvenirs de notre enfance et plus particulièrement de cette danse que nous avions partagée. « Comment pourrais-je avoir oublié ? » Et avant même que je n’ai eu le temps de tendre la main elle s’était approchée de moi pour tenter de reproduire la danse que nous avions apprise. Les années avaient effacé quelques pas, mais pas la complicité qui nous unissait quand nous dansions ensemble. Je la faisais tourner, je sentais son corps proche du mien, ses yeux plongeant dans mon regard. « Mais non c’est pas ça ! » J’avais ri quand Heidi était venue écraser mes pieds, ressenti des frissons quand sa main avait glissé dans ma nuque, de l’envie quand son corps s’était collé un peu plus au mien. Quand la chorée avait pris fin je n’avais pas trouvé la force de me séparer d’elle, gardant son corps contre le mien, nos visages si proches l’un de l’autre. Il aurait suffi de quelques centimètres pour que je n’attrape ses lèvres dans les miennes, que je vienne céder à mes envies. Mais je ne le faisais pas, elle non plus – tout deux sans doute bien trop apeurés. « Il ne faudrait pas que tu la froisse encore plus qu’elle ne l’est pour demain » L’instant était rompu. Hochant la tête je m’étais séparé d’elle. « Oui tu as raison. » Je ne pouvais sans doute rien dire de plus. Ses mains étaient venues ouvrir les boutons de ma chemise, je m’étais laissé faire en la regardant. Mon envie d’elle n’avait pas disparu loin de là et la savoir si proche, les mains presque sur mon torse, était une vraie torture. Heureusement elle c’était détournée pour poser les vêtements sur un chaise et était restée comme ça. Je n’avais fait aucun geste vers elle – elle ne s’était pas retournée et prenant sur moi j’avais attrapé mes affaires pour les serrer contre moi. « Je pense qu’on devrait dormir maintenant… Comme tu l’as dit. Demain va être une longue journée. » M’approchant un peu d’elle alors qu’elle se retournait j’avais déposé un baiser au coin de ses lèvres. « C’était une charmante soirée… Merci Heidi. » Ma main était furtivement venue chercher la sienne. « A demain. » Si mon corps s’était éloigné ma main elle était resté un peu plus longtemps dans la sienne avant de rompre le contact définitivement. Alors que je quittais sa chambre pour retrouver la mienne.
J’aurais du dormir directement. Nous avions des heures de vol dans les pattes, une soirée bien chargée et forte en émotions mais après m’être débarrassé de mon pantalon et glissé dans les draps je n’avais fait que tourner et encore tourner dans mon lit. Je ne pouvais penser à autre chose qu’à Heidi de l’autre côté de cette porte, qu’à ma solitude dans ce lit. Ce que nous avions échangé ce soir… Puis sans doute qu’une certaine excitation mêlée à l’angoisse du lendemain n’aidait pas non plus. J’avais fini par me lever et aller dans la salle de bain pour me passer un peu d’eau sur le visage. Je savais pertinemment que ce que mon je voulais faire était stupide et j’essayais de m’empêcher d’y penser. Pourtant j’avais fini par me diriger vers la porte tapotant légèrement sur cette dernière. Heidi devait dormir maintenant, c’était ce dont je tentais de me persuader pour m’empêcher de m’introduire dans sa chambre. Mais sa voix c’était faite entendre, mon prénom fendant le silence de la chambre avec cette interrogation qui semblait légèrement effrayée. « Tu ne dors pas non plus… » Peut-être que je l’avais réveillé. C’était une option plus que probable. M’approchant du lit je m’étais glissé un peu timidement sous les draps mes bras partant à la recherche du corps d’Heidi. Une fois ce dernier trouvé je l’avais serré contre moi mon torse contre son dos, en silence. « Parfois la solitude me pèse aussi… » Je reprenais plus ou moins ses mots posant mes lèvres contre son cou. « Je peux dormir avoir toi ? Je n’ai juste… pas envie d’être seul. » A vrai dire j’avais surtout envie d’être avec elle. « Puis ton lit est définitivement plus confortable que le mien. » Sa peau chaude contre la mienne n’aidait pas à faire taire mes envies mais je me refusais de céder. Je voulais juste être avec elle – pas rendre les choses plus compliquées. Même si c’était déjà un peu foutu. « Je serais sage promis. » J’entendais par là pas de dérapage – si on estimait que me glisser en caleçon dans son lit n’était pas déjà un dérapage.
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C’était une soirée presque parfaite, du moins au regard de nos précédentes entrevues qui s’étaient presque toutes achevées avec de véritables catastrophes. Nous avions l’habitude de nous déchirer, de nous faire du mal, de nous quitter pour nous fuir ensuite pendant plusieurs mois. Et là, cette soirée s’était déroulée sans le moindre accrochage véritable, c’était presque un jour à marquer d’une pierre blanche tant il était unique en son genre. Nous avions profité d’un repas exceptionnel qui s’était conclu par une visite éclair des ruelles alentours de Paris. Puis Elio était venu avec moi dans ma chambre et après un bref moment de flottement durant lequel nous avions failli céder, rapidement rappelés à l’ordre par la sonnerie de son téléphone, nous avions dansé ensemble. Ca nous avait aussitôt propulsés à l’âge que nous avions à l’époque, tout juste adolescents où nous avions dansé sur cette même chanson lors d’un mariage. Bien sûr, la moitié des pas nous avaient échappés mais cela n’avait rien enlevé à la magie que c’était de danser avec lui. Sa proximité physique avait, comme d’habitude, un drôle d’effet sur moi, faisant naître des sensations bien particulières dans le creux de mes reins ou dans mon estomac. C’était toujours terriblement paradoxal cette sensation d’être parfaitement à ma place au creux de ses bras alors que c’était en réalité le fruit défendu. Cette danse n’avait fait qu’accentuer ce moment de flottement que nous avions eu, nous laissant un peu essoufflés à nous regarder dans les yeux, les visages bien trop proches l’un de l’autre. J’avais dû retenir mon envie de l’embrasser en détournant mon esprit de la vision de ses lèvres et j’avais alors entreprit de lui retirer sa chemise, geste qui n’était, au final, pas moins tentant, bien au contraire. Une fois la chemise retirée, je m’étais détournée de lui pour faire face à la chaise qui se trouvait dans ma chambre et sur laquelle je déposais la chemise pour éviter qu’elle ne se froisse. « Je pense qu’on devrait dormir maintenant… Comme tu l’as dit. Demain va être une longue journée. » déclarait alors Elio après qu’un silence se soit installés entre nous alors que je continuais de lui tourner le dos pour me laisser réprimer mes envies. Il s’était approché de moi et je m’étais tournée pour lui faire face. Il venait aussitôt embrasser ma joue, à la commissure de mes lèvres et j’avais aussitôt fermé les yeux. « C’était une charmante soirée… Merci Heidi. » Alors qu’il s’était légèrement redressé ses doigts venaient à la recherche des miens et pour toute réponse s’entrelaçait nos doigts, les regardant un instant avant de relever les yeux vers Elio. « A demain. » avait-il finalement lâché. « Bonne nuit » répondis-je du bout des lèvres alors qu’il s’éloignait progressivement, non mains restant accrochées un instant de plus, manifestant notre réticence à nous séparer pour une nuit entière. Néanmoins, puisque nous savions tous les deux que c’était la bonne chose à faire, nous ne pouvions rien faire de plus.
J’avais alors retiré ma robe, me retrouvant un instant en culotte pour enfiler mon pyjama qui n’était en fait qu’un simple tee-shirt qui avait un jour appartenu à Matteo et qui était trop grand pour moi. Après m’être démaquillée, j’avais rejoint mon lit avec la désagréable sensation d’oublier quelque chose, de n’être pas au complet. Ce lit était décidemment beaucoup trop grand et trop froid. Après avoir lu brièvement, sans réellement parvenir à me concentrer sur les mots que j’avais lu, j’avais éteint la lumière dans l’espoir de trouver le sommeil. Et ça avait été un échec cuisant, ne faisant que tourner et me retourner dans ce lit, qui était pourtant confortable. Alors que je sentais la fatigue peser sur mon corps, mon cerveau lui refusait de se mettre en mode pause et me maintenait délibérément éveillée. Quand soudainement un bruit s’était fait entendre du côté de la porte qui menait à la chambre d’Elio. Incapable de déterminer si c’était réellement lui qui avait frappé ou mon esprit qui me jouait des tours je murmurais alors un petit « Elio ? » en me redressant un peu dans mon lit. J’avais rapidement eu ma réponse lorsque la porte s’était ouverte, révélant alors Elio, en caleçon. « Tu ne dors pas non plus… » J’avais secoué négativement la tête avant de me rendre compte qu’il ne m’avait peut-être pas vu dans la pénombre. « Non je n’y arrive pas » murmurais-je alors. Il s’était approché de mon lit rapidement pour venir se glisser sous mes draps dans mon dos. Aussitôt la chaleur de son corps avait empli le lit. Je l’avais laissé se blottir contre moi, son torse musclé dans mon dos alors que sa main passait autour de ma taille pour me serrer contre lui. « Parfois la solitude me pèse aussi… Je peux dormir avoir toi ? Je n’ai juste… pas envie d’être seul. » disait-il dans mon oreille et je souriais un peu, amusée de voir à quel point nos pensées se faisaient écho. Une fois de plus, je me sentais tout à coup comme beaucoup plus complète et la sensation d’avoir oublié quelque chose s’était évanouie. Se pouvait-il que je sois destinée à rester au creux de ses bras ? Que ce soit le seul endroit sur terre où je me sentirais parfaitement bien ? « Puis ton lit est définitivement plus confortable que le mien. Je serais sage promis. » De nouveau un petit sourire avait étiré mes lèvres mais Elio ne pouvait pas le voir. J’avais entrelacé nos doigts par-dessus mon ventre avant d’attirer sa main vers ma bouche pour y déposer un baiser. A cet instant même je n’avais pas envie d’Elio, pas d’un point de vue sexuel en tous les cas. J’avais juste envie de le sentir contre moi, d’entendre son cœur battre et de m’enivrer de son parfum jusqu’à en tomber malade. « Serre-moi fort » avais-je simplement dis, me blottissant contre lui un peu plus, comme si j’essayais de faire fusionner nos corps de peur qu’il ne m’échappe pendant la nuit. Une petite voix me hurlait que nous étions en train de tout fiche en l’air mais je n’en avais que faire, Elio était avec moi et c’était tout ce qui comptait.
C’était la sonnerie de mon téléphone qui m’avait tiré lentement de mon sommeil. Je n’avais jamais eu besoin de mettre très fort mon réveil pour me réveiller. Ouvrant les yeux, j’apercevais le torse d’Elio sur lequel ma tête était posée alors que son bras à lui était passé sous moi, sa main posée sur ma cuisse non loin de mes fesses. Etirant le bras, j’avais éteint le réveil pour m’installer de nouveau contre son torse. Je gardais un instant les yeux fermés, le temps d’émerger et de ne pas laisser la lumière qui fuitait par la fenêtre m’agresser la rétine. Elio ne bronchait pas sous moi, visiblement encore endormi. Lentement, mes doigts venaient caresser son torse tout doucement, traçant de petites formes circulaires pour le réveiller tout en douceur. Il grognait un peu, pas prête visiblement à émerger ce qui me faisait sourire alors que je continuais mes petites caresses. « Debout, il est l’heure » lui murmurais-je mais de nouveau je me heurtais à un grognement de sa part. Me redressant un peu en m’arrachant à son étreinte, j’attrapais alors un des oreillers pour le frapper avec. « Debout la belle au bois dormant » dis-je avant de me mettre rire. Elio avait sursauté, réveillé d’un coup par mon attaque furtive. Il se redressait aussitôt, prêt à me frapper à son tour et alors que j’essayais de sauter du lit pour échapper à sa riposte, il m’attrait de nouveau à lui, m’allongeant d’un seul coup sur le lit, oreiller en main prêt à frapper alors que je continuais de rire. « Tu aurais vu ta tête » Et pour toute réponse, il commençait à me chatouiller un peu. « Ah noooon ! » m’exclamais-je aussitôt en continuant de rire à gorge déployée. Finalement, retrouvant peu à peu mon souffle, Elio au-dessus de moi, toujours l’oreiller dans une main, je m’adressais à lui, un sourire amusé bien présent sur le visage : « Que dirais-tu de prendre le petit déjeuner ici ? » lui demandais-je alors en me redressant un peu. Je n’avais pas envie de devoir quitter cette chambre avant que cela ne soit nécessaire, c’était comme une bulle que nous nous étions forgés hier soir et je n’avais pas envie de la voir éclater. Je m’étais alors tournée sur le ventre pour attraper la carte qui trônait sur la table de nuit et choisir ce qui nous allions commander au service d’étage.
J’aurais sans doute du regretter, à la seconde même où j’avais franchi le pas de sa chambre je m’étais attendu à ressentir une pointe de remord, mais rien n’était venu. Et en me glissant dans ce lit pour me rapprocher d’Heidi je m’étais simplement senti bien, heureux. Cette proximité entre nous faisait taire toutes mes questions. Je n’avais de toute façon rien fait de mal, mes lèvres s’étaient contentées d’un rapide baiser dans sa nuque alors que je la serrais contre moi dans un geste tendre. Je voulais profiter de ce répit passager, cet instant que le destin nous offrait pour juste apprécier la présence l’un de l’autre. Pour toute réponse Heidi avait enlacé nos doigts, apportant ma main à sa bouche pour y déposer un baiser, quand son bras était revenu contre son ventre je m’étais amusé un peu avec ses doigts, caressant de mon pouce les phalanges de son index, puis le creux de sa paume, tout mon corps semblait plus détendu en sa présence, prêt enfin à laisser le sommeil venir me chercher. « Serre-moi fort » Sans plus attendre j’avais resserré mon emprise sur son corps pour me rapprocher un peu plus d’elle. J’aurais voulu sentir chaque parcelle de mon corps au contact du sien, continuer à m’enivrer de ce toucher, de ces odeurs, de ses sentiments qui m’envahissaient en sa présence. Ma tête avait trouvé refuge dans son nuque alors que je me faisais bercer par le mélange de son parfum et de l’odeur de sa peau. J’avais à peine senti mon esprit dériver vers les rêves, peut-être qu’un fond j’avais l’impression de déjà être dans une sorte rêve tellement je me sentais bien.
Le réveil avait été doux, sentant ses doigts courir lentement sur mon torse j’avais pourtant légèrement grogné. Je n’avais pas envie d’être tiré de ce lit, encore moi de me séparer de son contact. Je n’avais trouvé qu’un grognement pour lui répondre. « Debout, il est l’heure » Sa voix m’apparaissait encore un peu flottante entre le rêve et la réalité, puis je l’avais sentie glisser entre mes bras mais pas eu la force de riposter avant de sentir quelque chose de mou heurter ma tête . « Debout la belle au bois dormant » Mes yeux s’étaient ouverts d’un coup, un peu choqué avant que mon regard ne se pose sur Heidi son cousin à la main et son air taquin sur le visage. « Oh toi ! » J’étais carrément réveillé pour le coup et me relevais d’un coup pour l’attaquer à mon tour, mais elle tentait de fuir le lit. Mes mains à sa poursuite, j’avais saisi ses hanches pour la stopper. « Tu crois aller où comme ça ? » Heidi continuait de rire en se moquant de moi et j’avais accompagné ses rires en venant la chatouiller, ses éclats de voix redoublant d’un coup. J’avais finalement enlevé mes mains la regardant amusé. « Que dirais-tu de prendre le petit déjeuner ici ? » Fronçant légèrement les yeux j’avais réfléchis un court instant. « D’accord. » Lâchant mon coussin je l’avais libéré de mon emprise en ajoutant tout de même. « Mais ne crois pas que cette vengeance me suffise. Tu vas goûter aux conséquences qu'entrainent un réveille forcé de la belle au bois dormant. » Rigolant un peu je m’étais laissé rouler sur le lit à côté d’elle pour observer la carte. « Moi je veux des croissants, du jus d’orange et du bacon et des oeufs et un café et… » Tournant le regard vers Heidi j’avais ri. « Quoi si c’est gratuit pour moi faut bien que j’en profite » Rigolant un peu j’avais attrapé le téléphone. « Et c’est moi qui passe commande. Je vais entrainer mon français. » Au final j’avais été bien obligé de passer la commande dans une sorte de franglais absolument horrible et j’avais vu Heidi faire une prière pour qu’on ait au moins quelques chose de mangeable vu le désastre que je venais de faire.
Nous avions mangé le petit déjeuné carrément dans le lit – mettant des miettes un peu partout sans trop nous gêner comme des gamins malpolis. « Soit cet hôtel a de très bonnes femmes de ménage, soit ce soir on va devoir se contenter de mon lit. » J’étais un peu maladroitement parti du principe que je pourrais à nouveau dormir à ses côtés ce soir en occultant volontairement les dangers que cela représentait et que nous avions su éviter le soir précédant. Durant le petit déjeuné, nous avions échangé plusieurs regards complices, quelques petits coups d’épaule quand Heidi venait croquer dans mon croissant ou que je lui piquais un bout de pain. Une fois fini de manger, je m’étais laissé tomber sur le lit comme une masse. « Je suis nourri pour toute la journée je crois ! » Je n’avais toujours aucune envie de quitter ce lit et pourtant je savais qu’une grosse journée nous attendait. « Donc le programme pour la journée c’est quoi ? Mme la patronne. » J’aimais bien l’appeler comme ça, ça lui donnait un petit air strict qui était contrecarré par le T-shirt qu’elle portait encore et qui n’avait rien de sérieux. « Je veux dire après la douche bien sûr. » La simple évocation de la douche avait fait remonter de vieux souvenirs en moi – mais je m’étais contenté d’un sourire amusé, conscient que pour aujourd’hui je ferais ma douche tout seul comme un grand.
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Je n’aurai pu rêver meilleur réveil. Bien qu’il était relativement tôt et que mon corps protestait un peu à l’idée d’être secoué aussi tôt (la faute au décalage horaire), j’avais l’impression de ne pas avoir aussi bien dormir depuis des années. Etait-ce dû au confort extrême du matelas de l’hôtel ou à la présence d’Elio à mes côtés, je n’aurai trop su le dire en revanche. J’étais par conséquent d’extrêmement bonne humeur de bon matin et en profitait pour essayer de réveiller Elio tout en douceur. Mais puisqu’il ne coopérait pas vraiment, grognant un peu de temps à autres lorsque je lui rappelais qu’il était l’heure de se lever, j’avais (d’humeur joueuse) attrapé un oreiller pour le lui écraser sur la tête, le réveillant sur le coup. C’était alors que s’en était enchaîné une brève bataille, alors que je tentais d’échapper à Elio et qu’il me rattrapait aussitôt : « Oh toi ! Tu crois aller où comme ça ? » Il s’était assuré que je ne lui échappe pas et avait commencé à me chatouiller, me faisant alors rire aux éclats. Peu à peu nous nous calmions, mon rire venant mourir tout doucement dans ma gorge alors que je lui suggérais d’utiliser le service de chambre pour profiter d’un bon petit déjeuner au lit, auquel il avait tout de suite adhéré. « Mais ne crois pas que cette vengeance me suffise. Tu vas goûter aux conséquences qu'entrainent un réveille forcé de la belle au bois dormant. » répliquait-il avant de s’allonger à mes côtés pour observer le menu à son tour, énumérant la liste à rallonge de tous les mets qui avaient su retenir son attention : « Moi je veux des croissants, du jus d’orange et du bacon et des oeufs et un café et… » Je lui avais aussitôt lancé un regard interrogateur avec un sourire arqué, malgré un petit sourire amusé. « Quoi ? Si c’est gratuit pour moi faut bien que j’en profite » Réplique qui n’avait pas manqué de me faire rire avant que je ne me replonge dans la carte à mon tour pour finir par me laisser tenter par une salade de fruit agrémentée d’un pain au chocolat, d’un café et d’un jus d’orange. « Et c’est moi qui passe commande. Je vais entrainer mon français. » avait-il proposé. « Vas-y donc si ça te fait plaisir » acceptais-je en lui tendant le combiné, appréciant de l’entendre parler français. Enfin habituellement, puisque l’appel avait été une véritable catastrophe qui n’avait pas manqué de me faire rire aux éclats alors que je l’entendais essayer de se dépatouiller, se mélangeant clairement les pinceaux entre les deux langues : « Sincèrement si le réceptionniste a compris ce qu’on voulait, il mérite une augmentation » m’esclaffais-je aussitôt qu’il avait raccroché en me lançant un petit regard d’excuse en haussant vaguement les épaules, l’air penaud. Sans trop savoir ce qui nous attendait donc, nous étions restés au lit avant que le service de chambre ne nous fasse parvenir nos commandes. Contre toute attente, tout ce que nous avions demandé avait été servi et ça avait été un petit déjeuner copieux qui n’avait pas manqué de complicité entre Elio et moi, venant allègrement et chacun notre tour piocher dans l’assiette de l’autre. « Soit cet hôtel a de très bonnes femmes de ménage, soit ce soir on va devoir se contenter de mon lit. » déclarait Elio une fois notre plateau nettoyé de toute nourriture. Je jetais un rapide coup d’œil à mon lit qui était dans un état pitoyable : nous en avions réellement mis de partout. En riant un peu, d’un air presque coupable, j’avais acquiescé « Ton lit fera l’affaire coûte que coûte. » Maintenant que j’avais dormi une nuit avec Elio, je savais que je ne saurai me résoudre à laisser une porte se dresser entre nous. Surtout que nous avions parfaitement réussi à nous tenir, en dehors du fait d’avoir dormi profondément l’un contre l’autre, nous n’avions eu à déplorer aucune main baladeuse pendant la nuit.
Elio se laissait tomber sur le matelas lourdement la main sur le ventre. « Je suis nourri pour toute la journée je crois ! » s’exclamait-il. « C’était le but parce qu’il va nous falloir des forces pour tenir toute la journée à ce salon, je le sens bien ». « Donc le programme pour la journée c’est quoi ? Mme la patronne. Je veux dire après la douche bien sûr. » Je souriais amusée, à l’évocation de cette histoire de douche qui n’était pas sans me rappeler une soirée passée en compagnie d’Elio, ajoutée au fait qu’il m’appelait Madame la Patronne. M’allongeant à ses côtés, je lui exposais alors mon plan. « Bon… Une fois prêts, on décolle pour être à 9 heures sur le lieu histoire de tout mettre en place et d’assurer le bon fonctionnement de la journée. Pour le reste de la journée, ton but à toi sera d’être beau, de porter les tenues que je t’ai préparé en en changeant de temps en temps. Il te faudra bien entendu arborer un sourire à tomber, ne pas hésiter à bonder un peu le torse » Je m’étais allongée à ses côtés, de nouveau à moitié sur lui, ma tête reposant sur son torse alors que mes doigts se baladaient sur celui-ci pendant que je parlais. « Les clients te poseront des questions sur mes créations, comment on se sent dedans et tout le tralala je suppose, à toi de savoir les appâter comme il faut. De toute façon, je ne serai jamais bien loin. » lui expliquais-je. Puis je me lançais ensuite dans l’explication de ce que je ferais moi pendant ce temps, occupée à promouvoir ma marque et à parler de tout l’aspect technique qui se situait derrière les pièces. Je serais également occupée à prendre des commandes et à parler avec des investisseurs, distribuant des cartes de visites à la pelle. Soudainement, regardant l’heure, je me redressais. « A la douche ! » Après avoir frappé la cuisse d’Elio comme pour lui donner la motivation de quitter ma chambre pour aller se préparer dans la sienne, je disparaissais dans la salle de bain pour me lever, me maquiller et m’habiller avec encore plus d’application que je ne l’avais fait pour aller manger avec Elio la veille au soir. Après notre douche, Elio ne tardait pas refaire apparition dans ma chambre en caleçon pour me demander quelle tenue je voulais qu’il mettre en premier. Je sortais de la salle de bain, ayant pris soin d’enrouler une serviette autour de mon corps et par-dessus mes sous-vêtements propres, je lui indiquais finalement la tenue la plus casual : un jean noir dont la coupe était assez travaillée avec une chemise en jean qui possédait quelques détails qui faisaient tout leur effet. « Je préfère garder le costume pour plus tard, la pièce maîtresse » avais-je ajouté en lui adressant un petit sourire en coin. Une fois Elio disparu, j’avais enfilé une combinaison pantalon dont le bas était noir et très proche du corps tandis que le haut blanc blousait un peu au-dessus de la ceinture et arborait un décolleté qui n’était pas négligeable, surtout que je n’avais pas spécialement l’habitude d’en porter à Brisbane étant donné que j’avais assez peu d’occasions de sortir. Une fois coiffé et maquillée avec soin, tout en restant très naturel, j’étais allée voir si Elio était prêt. « Faut qu’on parte dans dix minutes dernier délai » l’avais-je averti. « T’es prêt ? Sinon on se retrouve dans le hall en bas. Comme ça j’ai le temps de réquisitionner un taxi et de charger mes petites affaires » Mais Elio avait alors secoué la tête, indiquant qu’il était prêt et nous quittions nos chambres pour rejoindre le rez-de-chaussée, chacun armé d’une valise avec le nécessaire pour la journée.
Après un rapide trajet en taxi pour rejoindre une rue non loin de la rue Saint Honoré, la voiture s’était arrêtée devant un hôtel magnifique, le genre d’hôtel luxueux que je n’aurai jamais les moyens de me payer. Le salon ne s’était pas moqué de nous. Aussitôt, une boule de stress s’était déposée lourdement au fond de mon estomac. Elio qui avait visiblement remarqué mon stress m’avait attrapé la main pour la serrer doucement. Je lui avais souri, un peu nerveusement, si bien que je donnais un peu l’air d’avoir une rage de dent. Un employé de l’hôtel s’était aussitôt précipité vers nous quand nous avions quitté le taxi et réglé notre course pour nous aider à montrer les quelques escaliers du perron avec nos valises. « Vous venez pour le Salon de la Mode Masculine ? » avait-il aussitôt demandé et j’avais hoché la tête, incapable de répondre, comme si ma langue était gluée à mon palet. « Suivez-moi c’est par ici » Il nous avait rapidement guidé vers une gigantesque salle de réception qui était déjà bondée. D’autres créateurs exposaient déjà leurs créations. Sans plus tarder nous nous étions mis au boulot, Elio m’avait aidé à mettre les vêtements contenus dans les valises sur les mannequins que j’avais préalablement commandé et fait livré sur place. Rapidement, le stand qui m’était consacré avait été rapidement organisé, décoré avec les petites choses que j’avais prévu, donnant un côté professionnel et attirant l’œil en même temps. Nous avions attendu un peu, profitant du café et du thé qui étaient proposés à volonté aux exposants et étions allées tous les deux faire un tour du côté des autres stands histoire de jauger la concurrence et de faire quelques rencontres en attendant que le salon ne soit ouvert aux visiteurs. Sur les coups de 10 heures les premiers visiteurs faisaient leur apparition et nous nous mettions alors au travail. La journée avait été follement chargée, nous n’avions pas arrêté tant il y avait de monde qui venait à ce salon. Pourtant bien que nous ayons été sur les chapeau de roues de 10 heures à 19 heures (heure à laquelle le salon fermait) ça avait été une excellente journée. Notre complicité avec Elio avait aidé en grande partie à rendre tout ceci plus amusant, nous nous lancions de petites blagues et remarques de temps à autre pour faire passer le temps. Il avait joué son rôle à la perfection, usant de son charme naturel pour mettre à l’aise les potentiels futurs clients et son physique attrayant n’avait pas manqué de lui attirer les faveurs de la gente féminine. Il semblait que la fraîcheur et la spontanéité de notre duo (les clients nous surprenant parfois à danser sur telle ou telle musique tandis que du côté des autres stands les exposants restaient très sérieux et professionnels) avait attiré l’attention et la sympathie de plus d’un client. Evidemment, c’était aussi la qualité et l’originalité de mes créations qui avaient fini d’en convaincre plus d’un de prendre ma carte ou de directement passer commande pour telle ou telle pièce. Ma maison de couture avait même retenu l’attention de plusieurs investisseurs qui avaient promis de me rappeler rapidement pour discuter affaires. Il y en avait même un, un homme très sympathique approchant les soixante-dix ans selon moi, ayant beaucoup apprécié notre dynamique à tous les deux qui n’avait lâché à Elio : « Ne la lâchez pas celle-là, car en plus d’être très belle et elle extrêmement talentueuse » Ce qui n’avait pas manqué de nous faire rire alors que je lâchais à Elio un petit rire l’air de dire : tu vois, je te l’avais dit.
Après des claires explications d’Heidi et une douche, je m’étais mis à la préparation. Pour ce salon je devais être beau et si il n’était pas question de maquillage je comptais prendre bien soin de ma barbe naissante et de mes cheveux pour séduire les potentiels acheteurs – même si je me doutais bien que la collection d’Heidi pourrait parler par elle même – elle était parfaite. Débarquant en slip dans le chambre d’Heidi elle m’avait indiqué la tenue la plus adaptée et quand j’étais réapparu quelques minutes plus tard elle avait elle même enfilé des habits et je n’avais pu empêcher mon regard de se perdre dans son décolleté. « Et bien, si les homme ne sont pas charmés avec ça. » Pour ma part je l’étais clairement. Ce n’était pas souvent que j’avais l’occasion de voir Heidi sur son trente et un de la sorte. J’étais presque jaloux que ça ne soit pas pour moi qu’elle se faisait aussi belle. Rapidement nous avions rejoint le salon qui se déroulait dans une hôtel plus que luxueux qui nous avait laissé les deux sans voix alors que j’avais glissé ma main dans la sienne pour tenter de calmer le stresse que je voyais s’installer chez elle. « Vous venez pour le Salon de la Mode Masculine ? » Nous avions été accueilli comme on pourrait attendre de l’être dans un tel endroit – j’avais suivi la cadence d’Heidi, l’aidant à s’installer. Flânant avec elle entre les autres créateurs pour la rassurer sur sa collection qui à mes yeux était sans conteste la meilleure. Mais je n’étais sans doute pas la meilleure personne pour en juger. La journée était passée sans que je ne vois rien – je ne m’étais pas privé d’user un peu de mon coté séducteur quand des jeunes femmes s’approchaient, j’avais soutenu Heidi, tentant comme je pouvais de la décrisper et de lui faire passer un bon moment. Je crois que j’avais réussi ma mission, aidé par les nombreuses personnes qui complimentaient sa collection – et elle par la même occasion. « Ne la lâchez pas celle-là, car en plus d’être très belle et elle extrêmement talentueuse » Heidi et moi avions échangé un regard un peu amusé. Je savais bien que le vieil homme avait raison, les choses n’étaient malheureusement pas aussi simple. Puis il ne connaissait pas le petit caractère de cochon d’Heidi.
Quand le salon avait pris fin Heidi et moi avions ressenti une même sensation de pas assez. Il était pourtant temps, j’étais fatigué et de toute évidence Heidi aussi, le temps pour nous de remballer les affaires et de recevoir les quelques derniers commentaires positifs et nous avions quitté ce magnifique endroit pour nous engouffrer dans un taxi retour à l’hôtel. « Alors j’étais bien aujourd’hui, Madame la patronne ? » J’avais donné un petit coup d’épaule vers Heidi alors que cette dernière laissait sa tête aller sur mon épaule pour bien me faire comprendre son état de fatigue. Il faut dire qu’entre le décalage horaire, notre trop courte nuit, et l’émotion de la journée il y avait de quoi être fatigué. « Je ne te l’ai pas dit mais je trouve ta collection magnifique Heidi ! Et elle mérite bien toutes les éloges qu’elle a reçue aujourd’hui. » Attrapant sa main je l’avais serrée dans la mienne, posant ma tête contre la sienne. Rapidement nous avions rejoint l’hôtel puis nous étions montés dans nos chambres, j’étais rentré dans celle d’Heidi pour poser dans sa chambre la valise que je portais pour elle. Les portiers ayant apparemment fait la grève aujourd’hui. « Je te propose quelque chose ! On mange un petit truc ici puis on fait une sieste. Et ensuite je t’emmène découvrir Paris de nuit ? » Nous avions encore demain pour découvrir la capitale Française comme il se doit – maintenant que le salon était passé j’avais envie d’aller fêter ça avec Heidi. Elle le méritait bien. Une fois de plus nous nous étions fait amener le souper dans la chambre. Entre temps j’étais passé dans ma chambre pour enfiler des habits un peu plus confortables. Nous avions mangé un peu sur le pouce – je n’avais de toute façon pas bien faim et apparemment elle non plus. Une fois le repas fini Heidi était allée s’allonger sur son lit fermant les yeux apparemment morte de fatigue. Evidement son lit avait été changé comme il se doit par les femmes de ménage. Plus une seule miette à l’horizon. Je m’étais approché un peu lentement me laissant lourdement tomber sur elle alors qu’elle émettait quelques gémissements de protestation. « Moi je suis bien là… » Je ne me gênais pas pour laisser aller tout mon poids sur elle avant de déposer un ou deux rapides baisers dans son cou. Finalement je m’étais relevé un peu, mon regard se plongeant dans le sien alors que je prenais appuie sur mes coudes. J’étais venu remettre une de ses mèches en place avec un sourire, sentant bien qu’il y avait une certaine tension entre nous. Une fois de plus mes envies me poussaient vers elle, j’aurais voulu l’embrasser mais je ne bougeais pas. « On devrait dormir un peu si on veut être en forme pour ce soir. » Roulant sur le côté j’avais passé ma main sous ses épaules pour l’attirer à moi, posant un baiser sur sa tempe. Je n’avais aucune envie de retrouver ma chambre et apparemment ça ne posait pas de soucis à Heidi.
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La journée avait été trépidante, fantastique et absolument géniale. Il semblait qu’une sorte de bonne étoile nous suivait tous les deux depuis que nous avions quitté Brisbane, malgré tous les sujets de discussions plus ou moins sensibles que nous avions abordé, malgré cette persistante attraction et besoin d’être avec lui, il n’y avait eu aucune crise et aucun baiser à déplorer. Nous nous étions comportés avec un professionnalisme exemplaire, comme de sages enfants et cela s’était révélé payant. Formant un duo de choc, nous n’avions laissé aucune chance de résister au charme bien masculin d’Elio et aux attraits de ma collection pour homme qui avait remporté, à mon grand étonnement, des avis positifs de beaucoup de monde. C’était avec un petit sentiment de victoire mais un cruel goût de trop peu que nous avions rangé le stand, rassemblé les vêtements et quitté l’hôtel, presque à regret. Nous étions réellement sur la même longueur d’onde, et j’étais certaine qu’Elio avait autant de peine que moi à se dire que bientôt nous quitterions Paris pour retrouver le soleil Australien et nos petites habitudes, loin l’un de l’autre (ou tout du moins beaucoup moins proches qu’actuellement). Une fois de plus, nous nous étions installés sur la banquette arrière d’un taxi pour rejoindre notre hôtel et c’était à cet instant précis, alors que mes fesses entraient en contact avec le moelleux du siège que je réalisais à quel point j’étais fatiguée. Mon corps semblait être passé sous un rouleau compresseur et mes pieds, dans ses escarpins depuis le début de la matinée s’indignaient du traitement que je leur avais infligé. « Alors j’étais bien aujourd’hui, Madame la patronne ? » me demandait Elio alors que je me laissais aller contre lui, mollement en essayant d’oublier mon corps meurtri par l’agitation de la journée. « Tu étais parfait » J’avais tourné le visage pour planter sur sa joue un baiser affectueux à la commissure de ses lèvres mais ne pouvant me résoudre à les toucher. « Je ne te l’ai pas dit mais je trouve ta collection magnifique Heidi ! Et elle mérite bien toutes les éloges qu’elle a reçue aujourd’hui. » Je souriais doucement, mon nez enfoui dans son cou, lieu où j’avais tout le loisir de m’enivrer de son parfum pour tâcher de ne pas l’oublier une fois de retour sur le sol australien. Il avait pris ma main dans la sienne et une fois de plus nous avions entrelacés nos doigts. « Merci » avais-je murmuré avant qu’un silence s’installe entre nous, tous les doigts plongés dans nos pensées et notre envie cruelle de dormir pour récupérer.
Nous nous étions rapidement tous les deux retrouvés dans ma chambre, pour y déposer les affaires que nous avions emporté au salon. Alors que je m’apprêtais à aller me vautrer sur mon lit, désireuse de détendre mon corps tendu par la journée éprouvante que nous avions eu, Elio s’adressait à moi : « Je te propose quelque chose ! On mange un petit truc ici puis on fait une sieste. Et ensuite je t’emmène découvrir Paris de nuit ? » J’avais alors souri, enchantée par le projet bien que ma fatigue m’empêchâit de le montrer autant qu’à l’accoutumée. « Ca me semble être un programme du tonnerre » lui avais-je lancé avant de me laisser tomber sur le lit pendant qu’Elio avait une fois de plus appelé le service d’étage pour commander de quoi manger et, sûrement à cause de la fatigue, aucun de nous deux n’avait manifesté un grand appétit quand bien même la nourriture était délicieuse. Une fois le repas terminé, j’avais aussitôt retournée sur le lit, pour m’y allonger, les muscles de mon dos me remerciant de leur faire une telle faveur. Les yeux fermés, je n’avais pas remarqué qu’Elio s’était approché pour s’écraser de tout son long sur moi, m’étouffant presque sur le coup. « Elio, t’es looooourd » me plaignais-je en riant à moitié. « Moi je suis bien là… » plaisantait-il et il venait embrasser mon cou, ma peau frissonnant aussitôt à ce contact alors que le souvenir d’un suçon violacé à cet endroit me venait aussitôt à l’esprit. Il s’était ensuite un peu relevé pour me permettre de mieux respirer et nos regards s’étaient perdus l’un dans l’autre, nos visages pas bien loin alors qu’il dégageait une mèche qui me barrait la vue. A cet instant tout mon corps se tendait, dans l’attente de le voir venir m’embrasser mais je savais bien, au fond de moi, que cette attente était vaine. « On devrait dormir un peu si on veut être en forme pour ce soir. » avait-il dit avant de rouler sur le côté tout en m’attirant avec lui, embrassant mon front. « On devrait oui » ajoutais-je dans une petite voix, fermant un instant les yeux. Malgré l’inconfort de ma position dans cette combinaison pantalon, je restais quelques minutes dans les bras d’Elio, ne pouvait me résoudre à la quitter. Puis finalement n’y tenant plus, je m’étais levée en soupirant un peu d’exaspération. « C’est vraiment pas pratique pour dormir ça » bougonnais-je avant de retirer le vêtement d’un coup. Je n’avais absolument aucune arrière-pensée en me déshabillant devant lui de cette façon. De toute façon, ce n’était pas comme si je portais des sous-vêtements, bien au contraire, ceux-ci étaient presque tristes de banalités, une culotte et un soutien-gorge sans bretelles dans un tissus noir assez simple. Et sans plus tarder, je revenais trouver ma place au creux des bras d’Elio, soupirant d’aise en sentant de nouveau la chaleur de son corps contre le mien. Après quelques instants, allongée à ses côtés, les yeux fermés, je finissais par relever le visage vers lui pour que mes yeux rencontrent les siens. « Elio ? » commençais-je avec le ton d’une enfant qui allait demander la permission de minuit à ses parents. « Tu me ferais un massage ? J’ai mal partoooout » terminais-je dans une petite moue boudeuse. « S’il te plaît » ajoutais-je avec un sourire à la fois coupable et innocent. Et sans même attendre sa réponse, je m’étais installée sur le lit, allongée sur le ventre pour lui présenter mon dos, qui protestait toujours des mauvais traitements qu’il avait subi.
Ne pas déraper, ne surtout pas franchir la ligne, c’était devenu un objectif qui me semblait de plus en plus dur à réaliser et pourtant j’avais bien conscience d’en avoir le devoir. Je ne pouvais pas continuer à souffler le chaud et le froid, à lui faire du mal plus ou moins innocemment parce qu’en joignant mes lèvres aux siennes, en me laissant happer par mes envies d’elle - j’avais conscience de créer des situations sans issues autre que la souffrance. C’est pour ça que je me refusais ce baiser que tout mon corps semblait appeler - que je préférais retrouver ma place dans le lit - pourtant incapable de me soustraire à son contact alors que je venais passer mon bras autour d’Heidi pour qu’elle prenne place sur mon torse. « On devrait oui » Heidi semblait me donner raison en venant se blottir contre moi sans émettre de protestation. Sans évoquer cet instant de flottement entre nous qui avait été si proche de devenir plus que ça. Je l’en remerciais, pas enclin à avoir une nouvelle conversation prise de tête avec elle, nous avions passé une journée plus que magnifique - tout ce séjour était un vrai plaisir et je voulais continuer à le considérer comme tel. Fermant les yeux j’avais déjà senti le sommeil qui commençait à s’emparer de moi quand Heidi avait fuit mon contact me réveillant subitement par la même occasion. « C’est vraiment pas pratique pour dormir ça » Elle avait enlevé sa tunique sans aucune pudeur, comme si nous étions un vieux couple. Comme inconsciente de ce que la nudité de son corps pouvait provoquer chez moi. Je n’avais d’ailleurs pas été capable d’enlever mes yeux de son corps marmonnant un léger. « Revieeeennns. » Je ne voulais pas me rendormir sans elle - son contact me semblait alors absolument nécessaire à mon sommeil - à mon bien être. Elle était heureusement rapidement revenue entre mes bras, collant son corps dénudé contre le mien. « Mhhh… T’es froide… » Amusé j’avais resserré un peu plus mon étreinte sur elle comme pour la réchauffer, avant de tirer la couverture sur son corps - sans doute autant pour ne pas me laisser tenter que pour la réchauffer. Ses doigts glissant sur mon torse elle m’avait arraché un léger frisson alors que je tentais de rester le plus sobre possible et de réellement dormir comme je m’étais promis de le faire.
Heidi en avait de toute évidence décidée autrement. « Elio ? » pas décidé à ouvrir les yeux et carrément fatigué je m’étais contenté de répondre un vague « Mhhh ? » Pour lui signifier que je l’écoutais. Puis j’avais tout de même fini par ouvrir les yeux baissant un peu le regard pour rencontre le sien - avec sa petite bouille adorable qui me suppliait. « Tu me ferais un massage ? J’ai mal partoooout » Refermant les yeux j’avais maronné ces quelques mots en guise de réponse. « Mais je dooorss… » Entre Heidi et sa petite voix plaintive et ma réponse grincheuse nous avions l’air de deux gamins, ce qui pour une fois était plutôt amusant. « S’il te plaît » Je n’avais pas eu le temps de répondre qu’elle s’était échappée de mes bras pour venir se positionner sur le ventre à côté de moi. Perturbé par son absence à mes coté et désireux de lui faire passer une bon séjour je m’étais finalement ravisé. « Bon d’accord. Même si tu ne le mérite pas vu comme tu m’as réveillé ce matin. » Ca aurait été une vengeance plutôt douce de lui refuser ce massage, mais j’avais bien conscience que son corps endolori était une réalité et si j’avais le moyen de l’aider ne serait-ce qu’un peu. « Je crois que j’ai vu une huile pour le corps dans la salle de bain qui pourrait faire l’affaire. » Quitte à faire un massage autant le faire bien. Rapidement je m’étais éclipsé dans la fameuse salle de bain pour revenir avec un petit flacon d’huile essentiel. Un instant sur le pas de porte je m’étais arrêté, jugeant la situation d’un oeil extérieur et percevant la dangerosité de cette dernière au vu de notre relation. Je n’avais tout de même pas pu me résoudre à lui refuser ce massage.
Avec une certaine précaution j’étais venu prendre place au dessus d’elle. Une jambes de chaque côté je tentais de ne pas mettre trop de pression sur son corps - je l’avais déjà écrasé une fois pour la soirée c’était suffisant. Avec délicatesse j’étais venu défaire son soutien-gorge pour libérer son dos, non sans que mon esprit ne fasse un parallèle avec ses instants plus intimes que nous avions déjà partagés. Evidement je les avais chassés au plus vite de mon esprit. Puis, j’avais appliqué un peu d’huile sur mes mains, les frottant entre elles pour réchauffer le liquide et ne pas l’étonner en l’appliquant sur son corps. A la suite de quoi, mes mains étaient enfin venues à la rencontre de son dos, ce premier contact un peu électrique m’avait légèrement crispé mais pas pour autant arrêter mes mains qui remontaient le long de son dos jusqu’à ses épaules. Durant plusieurs minutes j’avais alterné les pressions, les effleurements, les palpés dans le silence de la chambre. L’espace d’un instant je m’étais même demandé si Heidi dormait tellement son souffle semblait apaisé. Parfois mes mains massaient des endroits plus sensible, approchant un peu trop dangereusement de ses seins dénudés, descendant plus pas que prévu pour venir chatouiller le haut de ses fesses, l’excitation m’avait gagné assez rapidement bien que je souhaitais la repousser, mon intimité prenant plus de place dans mon boxer à chaque fois que mes mains se glissaient sur son corps, se faisaient un peu plus baladeuse. J’avais une envie folle d’elle sans savoir comment la contrôler. Finalement mes doigts étaient venus masser un peu ses épaules comme pour me contenir alors que je me penchais un peu sur elle pour venir lui murmurer quelques mots à l’oreille. « Ca te plait ? » Je sentais mon humeur coquine revenir dangereusement, alors que je déposais un premier baiser dans sa nuque, puis sur son épaule. Finalement tout son dos il était passé, j’alternais baisers et caresses avec avidité, comme plus vraiment conscient de ce que je faisais. J’étais ensuite descendu un peu pour venir masser ses cuisses ses jambes, avec sensualité mes mains redécouvrait son corps sans aucune gêne apparente.
Finalement quand mes mains avaient quitté son corps pendant un temps un peu trop long elle avait semblé bouger un peu, tournant la tête pour me voir. Il ne fait nul doute qu’elle pouvait maintenant observer le désir qu’elle m’évoquait. Tout mon corps respirant un désir profond, une envie d’elle presque incontrôlable. Quand elle s’était retournée pour se positionner sur le dos j’étais venu me coucher à côté d’elle, ne sachant trop quoi dire, me tournant un peu j’avais pris appuyé sur un coude, mon autre main venant caresser son visage, la moitié de mon corps faisant pression sur le sien. Mes yeux étaient plongés dans son regard qui respirait l’envie autant que le mien - j’avais senti le moment arriver - celui où j’allais lâcher pris, où je n’étais plus capable de contenir mon envie d’elle. Mon visage à quelques centimètres du sien - mon corps en feu. Mais mes lèvres n’étaient pourtant jamais venues se déposer sur les siennes. « Je crève d’envie de t’embrasser Heidi… Tu peux pas savoir à quel point. » Pinçant un peu les lèvres j’avais senti une émotions bien moins joyeuse de saisir. L’impression qu’à nouveau j’avais tout gâché même sans aller jusqu’au baiser. « Mais je vais pas le faire… On sait tous les deux que ça serait une erreur. Et j’ai envie de te garder dans ma vie alors je veux pas tout gâcher… » C’était paradoxale cette impression qu’induire le contact de nos lèvres était capable de tout gâcher et de l’éloigner de moi pour de bon. Ma main avait quitté son visage, mon corps s’était un peu décollé d’elle, mon érection toujours bien présente malgré tout. « Je ferais peut-être mieux de faire cette sieste dans ma chambre… On se voit après d’accord ? » Je cherchais dans son regard une approbation - même silencieuse. Une confirmation que je n’avais pas gâché ce voyage en abusant un peu trop… Comme je le faisais toujours, ma gourmandise étant mon pire défaut avec Heidi.
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Allongée dans le lit aux côtés d’Elio, en sous-vêtements sans la moindre arrière-pensée (ce qui était en soi un exploit), je lui demandais de bien vouloir me faire un massage. Alors qu’il dormait ou tout du moins essayait de dormir, il grognait un peu, refusant au départ ma demande : « Mais je dooors… » mais mes supplications avaient rapidement eu raison de sa volonté. « Bon d’accord. Même si tu ne le mérite pas vu comme tu m’as réveillé ce matin. » Et je n’avais pas réprimer un petit sourire victorieux lorsque je l’entendais accepter, de toute façon, je ne lui avais pas laissé tant que ça le choix de refuser, m’étant déjà mise en position, allongée sur le dos, la tête enfouie dans le creux de mes bras qui reposaient sur l’oreiller. « Ceci dit, sans moi, tu ne te serais même pas réveillé ici » lui glissais-je alors avec un petit sourire. « Je crois que j’ai vu une huile pour le corps dans la salle de bain qui pourrait faire l’affaire. » avait-il finalement dit, en se levant du lit. Pour quelqu’un qui refusait de me faire un massage il y avait cinq minutes, il était tout à coup beaucoup trop motivé. Néanmoins, je me gardais bien de lui faire la réflexion à voix haute : je tenais bien trop à ce massage pour le laisser me filer entre les doigts. J’étais restée dans cette position, les yeux fermés, en attendant qu’Elio revienne avec la fameuse huile. Il s’était alors installé à califourchon au-dessus de moi avant de dégrafer mon soutien-gorge pour ne pas le tâcher, ce pourquoi je lui étais reconnaissante. Allongée, je détendais totalement, me laissant faire par Elio qui n’avait pas tardé à appliquer ses mains expertes sur mon corps. Il massait extrêmement bien, la pression de ses mains me tirant tantôt un petit soupir d’aise, tantôt un gémissement de douleur retenu et alors qu’il s’inquiétait de savoir s’il m’avait fait mal, je secouais la tête, les yeux toujours fermés en ajoutant : « Non t’inquiète, ça fait mal mais ça fait du bien » J’étais bien trop fatiguée et à moitié en train de m’endormir sous les caresses d’Elio que je n’essayais même pas de tenir un discours cohérent. Tout ce que je savais c’était que je voulais qu’il continue ainsi. Je sentais mon corps qui se détendait peu à peu, mes muscles qui relâchaient la pression.
Je m’étais même à moitié endormie au bout d’un moment, tant c’était agréable, réveillée uniquement par les mains baladeuses d’Elio. Si avant je n’avais pas ressenti la moindre excitation en le sentant me massant pourtant, à partir du moment où il était venu caresser le côté de mes seins ou le haut de mes fesses, ma peau s’était mise à picoter sous ses doigts et une sensation familière avait commencé à naître dans mon bas ventre. Peu à peu, ce massage n’en était rapidement plus un et j’étais tout à coup parfaitement éveillée, me mordant la lèvres inférieure en continuant d’apprécier ses doigts qui courraient sur ma peau, là où ils n’étaient pas censés aller. « Ca te plait ? » Le souffle chaud d’Elio dans mon cou n’avait pas manqué de me tirer un frisson, ma peau couverte d’une légère chair de poule suite à son petit jeu dangereux. J’avais hoché la tête pour tout réponse, ayant un peu peur de briser l’instant si je me mettais à parler, comme si nous étions deux funambules et que ma voix suffirait à nous faire tomber d’un côté ou de l’autre. Et j’avais eu raison puisque mon simple acquiescement avait conduit Elio à embrasser ma nuque puis mon épaule pour descendre sur mon dos qu’il continuait de caresser. Mon corps était à nouveau tendu mais cela n’avait rien à voir avec les tensions musculaires liées au stress et à une journée éprouvante. Tout mon corps semblait se contracter dans l’attente de s’unir à celui d’Elio, comme si c’était ce qu’il avait attendu depuis longtemps. Je m’étais alors tournée, pour le regarder alors qu’il s’était allongé à mes côtés non sans cesser de caresser la peau de mon visage, alors qu’une fois de plus nos visages étaient si proches que je pouvais sentir son souffle sur ma peau. « Je crève d’envie de t’embrasser Heidi… Tu peux pas savoir à quel point. » Une fois de plus je n’avais rien dit, il n’y avait rien à dire, tout mon corps parlait pour moi, notamment mes tétons qui pointaient fièrement en direction d’Elio. Ma peau était toujours couverte d’une chair de poule, preuve tangible de l’effet qu’il avait sur moi et ce regard que je lui lançais alors que je continuais de me mordre la lèvre inférieure, devait être tellement ardent qu’aucun mot n’aurait pu mieux décrire l’envie que j’avais de l’embrasser à mon tour. Nous étions de nouveau figés, incapables du moindre mouvement, que ce soit pour nous éloigner ou nous rapprocher un peu plus. « Mais je vais pas le faire… On sait tous les deux que ça serait une erreur. Et j’ai envie de te garder dans ma vie alors je veux pas tout gâcher… » Et pourtant il ne gâchait rien. Pour la première fois, je n’étais pas déçue ou surprise de l’entendre dire qu’il n’allait pas m’embrasser, je n’étais même pas vexée de le voir essayer de se détourner de moi. Je savais tout le désir que je lui inspirais, ce même besoin presque vital qui me parcourait quand j’étais avec lui. Je savais que ça lui coûtait de devoir refuser, qu’il devait mobiliser la moindre parcelle de volonté qui lui restait pour ne pas le faire. Et je comprenais ce qu’il disait, sans me vexer et sans être déçue parce que je savais, je savais qu’il avait raison.
« Je ferais peut-être mieux de faire cette sieste dans ma chambre… On se voit après d’accord ? » Et cette fois-ci pourtant je secouais la tête, négativement. « Reste » lui dis-je mais ce n’avait rien à voir à cette fois-là où je l’avais attiré sous la douche avec moi. « Reste parce que partir ne changera rien. Je ne pense pas qu’après une sieste dans ta chambre alors qu’on s’est quitté sur un moment aussi compromettant nous économisera le malaise qu’on connait si bien. » avais-je dis avant qu’il ne puisse intervenir et me contredire. « Ecoute. J’ai compris et j’ai accepté. Toi et moi, on est censés être amis et rien que ça. Mais ça n’est pas le cas, je crois que je ne pourrais jamais réellement m’empêcher de vouloir t’embrasser, de sentir ta peau contre la mienne, ton souffle chaud me faire frissonner. Et je l’ai accepté, comme j’ai accepté le fait que ça n’ira jamais plus loin et que ces moments d’égarement représentent à la fois un danger pour ta relation avec Matteo mais également pour la nôtre. » Pour sûr, si Matteo apprenait et en voulait à Elio d’avoir couché avec moi, Elio m’en voudrait et s’en voudrait à lui aussi, ce qui compliquerait grandement nos échanges. « Je sais qu’en arrivant à Brisbane tout recommencera comme avant, ça sera comme avant qu’on soit parti. Fini les soirées tous les deux, les nuits ensemble et les escapades clandestines et ça aussi je l’ai accepté. » Je me surprenais moi-même, découvrant à quel point je ne me voilais plus la face concernant notre relation compliquée. « Et le fait que tu me fasses l’amour ce soir ou pas, n’y changera, au fond, pas grand-chose. Qu’importe tout ce qui aura pu se passer ici, ça sera de toute façon fini quand on aura quitté Paris. C’est beau et merveilleux et mieux que tout ce que j’aurai pu rêver, vraiment. Mais toutes les bonnes ont une fois. » lui avait souri, caressant sa joue avec tendresse. « Alors reste. La décision de ce qu’il se passera ensuite t’appartient totalement, mais reste. On peut au moins dormir comme hier soir, ça n’aggravera pas notre cas » Je lui avais accordé un petit sourire presque désolé et je venais alors de nouveau me blottir contre lui, sans attendre sa réponse. Quoi qu’il se passe, je ne voulais juste pas perdre le contact de sa peau.
J’aurais pu en chialer tellement je me sentais idiot d’avoir poussé le jeu jusque là. Maintenant j’avais peur d’avoir tout gâché une fois de plus - peut-être même la fois de trop, celle où finalement elle arrêterait de me pardonner. Celle où je ne pourrais m’en prendre qu’à moi. Plutôt que d’affronter ce moment j’avais pris le parti de quitter la chambre, de m’exiler un moment même si me soustraire de son contact avait été bien plus difficile encore que de résister à l’embrasser. « Reste » Sa main s’était posée sur mon bras alors que je m’apprêtais à quitter le lit. Je m’étais retourné un peu penaud, apeuré de faire face à sa réaction. Mais dans ses yeux il n’y avait ni colère ni amertume, juste ce regard rassurant qui savait m’envelopper et calmer mes peurs. « Reste parce que partir ne changera rien. Je ne pense pas qu’après une sieste dans ta chambre alors qu’on s’est quitté sur un moment aussi compromettant nous économisera le malaise qu’on connait si bien. » J’étais resté silencieux, baissant un peu les yeux bien conscient qu’elle avait raison. Et que même si j’avais envie de croire que ce break pourrait calmer mon esprit et supprimer cet instant de flottement bien trop intense, c’était en fait impossible. « Ecoute. J’ai compris et j’ai accepté. Toi et moi, on est censés être amis et rien que ça. Mais ça n’est pas le cas, je crois que je ne pourrais jamais réellement m’empêcher de vouloir t’embrasser, de sentir ta peau contre la mienne, ton souffle chaud me faire frissonner. Et je l’ai accepté, comme j’ai accepté le fait que ça n’ira jamais plus loin et que ces moments d’égarement représentent à la fois un danger pour ta relation avec Matteo mais également pour la nôtre. » Cette fois je m’étais rapproche un peu plus d’elle, un peu étonné de l’entendre parler avec tant de recule. Evidement ses mots étaient un soulagement autant qu’un crève coeur et mes propres mots restaient bloqués dans ma gorge sans que je ne puisse lui dire ce que je ressentais. Mais au final ça n’était peut-être pas utile. J’avais l’impression qu’elle me comprenait enfin… « Je sais qu’en arrivant à Brisbane tout recommencera comme avant (…) Et le fait que tu me fasses l’amour ce soir ou pas, n’y changera, au fond, pas grand-chose. Qu’importe tout ce qui aura pu se passer ici, ça sera de toute façon fini quand on aura quitté Paris. C’est beau et merveilleux et mieux que tout ce que j’aurai pu rêver, vraiment. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. » Mon cerveau semblait fait des loopings alors que je restais statique un peu étonné par le propos de la jeune femme qui semblaient aller à l’encontre de tout ce qu’elle m’avait dit jusque là
En silence, je m’étais glissé à nouveau près d’elle alors qu’elle venait déposer une main sur mon visage, caressant délicatement ma joue. « Alors reste. La décision de ce qu’il se passera ensuite t’appartient totalement, mais reste. On peut au moins dormir comme hier soir, ça n’aggravera pas notre cas » Elle était venue se blottir à nouveau dans mes bras, et j’avais resserré mon étreinte sur elle en silence. Un silence qui avait duré pendant de longues minutes sans que je n’ose reprendre la parole. Parfois Heidi se décollait un peu de moi - pour m’observer, peut-être pour vérifier que je ne dormais pas ou parce qu’elle attendait une réponse de ma part qui ne venait pas, ou du moins qui avait pris son temps. « C’est de plus en plus dur… » Finalement les mots étaient sortis alors qu’elle relevait le regard vers moi - sa nudité dévoilé à nouveau. « Laisser les choses là où elles sont – revenir à Brisbane et prétendre que rien n’a existé… Je sais que c’est moi qui veut ça mais… J’ai pas la certitude de savoir comment faire… Pas cette fois… » C’est pour ça que je me refusais à ce rapprochement, parce que je savais qu’il allait être bien plus dur encore de prétendre qu’il n’avait jamais existé. Peut-être aussi que j’avais peur de la réaction d’Heidi à notre retour - plus d’une fois je nous croyais sur la même longueur d’onde pour me rendre compte au final que ça n’était pas le cas - que je l’avais cru capable d’encaisser des choses qui au final l’avaient juste blessé - même si elle avait voulu s’en cacher. « J’ai pas de solution pour tout ça et… J’ai peur. » C’était l’une de phrase les plus honnête que j’étais capable de lui dire, tellement qu’une fois les mots prononcés je m’étais senti nu - complètement nu. Pas de corps mais dans mon être - je lui laissais voir ses peurs qui bien que probablement perceptibles n’avaient jamais été réellement verbalisées. Tout me faisait peur, sa souffrance, la mienne, l’attachement que je lui portais tout en me sachant incapable de lui faire confiance, la peur qu’elle fuit encore ou à contrario qu’elle reste et me mette face à me contradiction, puis il y avait Matteo, il y avait Kaecy, les jumeaux, tout se passé que je ne voulais pas dévoiler et qui m’effrayait autant que le futur. Puis il y avait moi - cette façon dont je pouvais moi même me faire peur - comme si j’étais parfois incapable de me reconnaitre. « Et quand je suis là… Avec toi et que je me permets de penser à rien d’autre qu’à ce que je ressens à tes côtés… Ca s’évapore… Et ça fait du bien. » J’avais l’impression que c’était tellement brouillé - la révélation de mon esprit un peu dérangé où rien ne semblait fonctionner comme il faut. « Je veux juste te serrer dans mes bras… » J’en demandais pas plus - j’en acceptais pas plus et elle semblait ne pas avoir de protestation à faire. Tout en la serrant contre moi j’avais senti le sommeil venir pour de bon cette fois et après avoir déposé un baiser sur son front je l’avais laissé venir.
Je m’étais réveillé quelques heures plus tard, la nuit commençait seulement et c’était une bonne heure pour commencer à préparer notre virée nocturne. Heidi était toujours dénudée et dormait contre moi - je n’avais pu m’empêcher de l’observer un moment avant que ma main ne vienne caresser son visage pour le réveiller en douceur. « Heidi… Tu te réveilles… » Elle avait ouvert un peu difficilement les yeux avant de me faire un petit sourire encore un peu endormie. « Si notre virée nocturne te tente toujours je pense qu’il faudrait qu’on commence à se préparer. » Il faisait chaud dans la chambre et la sieste m’avait fait suer un peu, au point que nous collions presque l’un à l’autre ce qui nous avait fait rire un peu. Ne se cachant pas vraiment Heidi c’était légèrement relevée pour dévoiler sa poitrine qu’elle n’avait toujours pas recouverte de son soutien gorge. J’avais laissé mon regard un peu se baladeur se poser sur cette dernière en ajoutant d’un ton amusé. « Jolie. » Puis suivant mon regard elle avait finalement attrapé un cousin pour me le lancer à la figure une nouvelle fois. « Okay, okay, je vais à la douche, ça va calmer mes ardeurs ! » Puis j’avais disparu dans ma propre chambre pour me glisser sous la douche. Un bon moyen pour me réveiller et aussi pour me changer un peu les idées.
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Une fois de plus, nous avions joué avec le feu, franchi d’un orteil la limite que nous nous étions pourtant fixés avant de nous raviser. C’était ça ma relation avec Elio, un constant va et vient entre raison et envies, entre ce que nous voulions faire et ce que nous devions faire. Je lui demandais alors de rester en lui expliquant que de toute façon, fuir ne changerait rien à tout ceci. C’était un moment, à part, un moment unique qui prendrait fin le jour où nous poserions nos pieds sur le sol australien à nouveau. Et il était revenu dans le lit et je m’étais aussitôt blottie contre lui, fermant les yeux et m’enivrant de son parfum. « C’est de plus en plus dur… Laisser les choses là où elles sont – revenir à Brisbane et prétendre que rien n’a existé… Je sais que c’est moi qui veut ça mais… J’ai pas la certitude de savoir comment faire… Pas cette fois… » disait-il après un long moment, et j’avais presque pu sentir les rouages de son cerveau s’actionner pendant tout le temps où il avait cherché les moments pour exprimer ce qu’il ressentait. Je n’avais pu m’empêcher de lever les yeux au ciel, il était décidément bien compliqué comme garçon. A osciller sans arrêt entre deux opinions et à se poser des milliards de question à l’avance. « Je n’ai pas dit de prétendre que ça n’avait pas existé. Juste d’y mettre un terme une fois de retour. Peut-être qu’avec le temps, ça ne sera plus aussi fort » dis-je alors tout bas en caressant son torse du bout des doigts. Au fond, je ne savais pas réellement si un jour je pourrais arrêter de désirer Elio, de le vouloir près de moi pour moi, je ne savais pas réellement si j’étais prête à accepter de le voir aller de l’avant, sortir avec d’autres filles, toucher d’autres filles, embrasser d’autres filles. Mais de toute façon, ce n’était pas comme si nous avions le choix, nous étions dans une impasse avec une seule issue possible. « J’ai pas de solution pour tout ça et… J’ai peur. » avait-il avoué. J’avais embrassé sa joue. « Il n’y a pas de solutions, si ce n’est d’accepter tout ça, la fatalité de notre relation. Je pense que le temps fera le reste. » Mais à cet instant, comme souvent en compagnie d’Elio, je n’avais pas envie de m’inquiéter de ce dont l’avenir serait fait, puisqu’il était de toute façon bien trop incertain. Je voulais profiter des heures qu’il me restait en sa compagnie, comme si ça n’était pas destiné à se terminer. Je voulais profiter de lui et de son contact rassurant avant de devoir faire sans. « Et quand je suis là… Avec toi et que je me permets de penser à rien d’autre qu’à ce que je ressens à tes côtés… Ca s’évapore… Et ça fait du bien. » Cette révélation qui, je le savais n’était pas sans importance venant d’Elio, me faisait sourire et me mettait du baume au cœur. Peu importait la suite tant que je savais qu’il ressentait la même chose que moi. « Je veux juste te serrer dans mes bras… » avait-il ajouté, en resserrant son étreinte autour de moi. « Alors tais-toi idiot et serre moi fort » Je ne voulais pas quoi ajouter de plus, parce qu’il n’y avait rien de plus à dire. Il savait déjà tout ce que je pensais de lui, l’importance capitale qu’il avait dans ma vie, qu’il avait toujours eue bien que celle-ci s’était légèrement renforcée ces derniers mois.
Je n’avais pas réellement eu conscience de m’être endormie avant de sentir les doigts d’Elio chatouiller mon visage. « Heidi… Tu te réveilles… » Bien que sa voix me parût lointaine, j’avais fait l’effort d’essayer d’ouvrir les yeux. La nuit était tombée sur Paris aussi, la luminosité ambiante ne m’agressait pas les rétines. « Si notre virée nocturne te tente toujours je pense qu’il faudrait qu’on commence à se préparer. » J’avais hoché la tête avant de m’étirer et de me redresser un peu, essayant de trouver la motivation d’aller me préparer. Je n’avais même pas réagi que j’étais encore seins nus quand Elio me faisait une remarque à ce propos, louchant lourdement dessus. « Jolie. » Et je lui avais aussitôt asséné un coup de cousin. « File ! » « Okay, okay, je vais à la douche, ça va calmer mes ardeurs ! » « Ca ne te fera pas de mal en effet » avais-je rétorqué en riant un peu. Je me décidais finalement à me lever pour aller me doucher une nouvelle fois et enfiler ensuite une nouvelle tenue. Le fait d’être dans une ville telle que Paris me donnait un peu des ailes en matière de tenue vestimentaire et si j’étais en général toujours bien habillée, j’osais porter des tenues un peu plus travaillées depuis que nous étions ici. C’était l’avantage à Paris, personne ne vous regardait étrangement lorsque vous étiez bien habillé, tandis qu’à Brisbane, je n’aurai pas manqué d’attirer les regards curieux et un peu étonné du voisinage. J’avais donc opté par une robe assez simple, dont le haut en dentelle noire révélait ma peau tout en subtilité avec un décolleté plongeant dans le dos. Une fois prête, je m’étais dirigée dans la chambre d’Elio, réagissant qu’au final, je n’étais presque jamais venue ici du séjour. Alors qu’Elio était encore dans la salle de bain, je m’étais installée sur son lit, sur le ventre « Tu m’emmènes où ce soir ? » lui demandais-je avec une pointe d’excitation dans la voix. Je lui faisais une entière confiance pour nous trouver un endroit parfait pour passer la soirée, étant donné que c’était avant tout les bars et les boîtes de nuit qu’il avait visité ici durant son précédent séjour d’après ce que j’avais compris. « J’espère que tu es en forme parce que je ne compte pas rentrer avant le petit matin » lui avais-je alors glissé et il n’avait pas tardé à revenir dans la chambre pour me répondre, prêt à partir lui aussi. « Et on va devoir prendre un taxi ? » lui demandais-je alors, ayant un peu envie de savoir prendre l’air et de marcher dans les rues sublimes de cette ville magnifique.
Prendre une douche m’avait fait le plus grand bien. Alors que l’eau coulait sur ma peau j’avais remis mes idées en place par la même occasion. Plus d’une fois nous avions prétendu mettre fin à cette relation - c’était toujours une dernière fois qui au final finissait en eau de boudin et je ne voulais pas ça pour nous cette fois. Ce séjour avait été délicieux et je n’avais pas besoin de coucher avec elle pour le ressentir. Peut-être que les choses pouvaient réellement marcher de cette façon, si nous avions été capable jusque là de ne pas céder à la tentation c’était bien la preuve que tout ça était possible. Et restant sous l’eau bouillante, je m’étais de toute évidence laissé emporté par mes pensées parce qu’une fois sortie de la douche et après avoir enfilé une serviette autour de la taille j’avais entendu la voix d’Heidi raisonner dans ma chambre. « Tu m’emmènes où ce soir ? » Un sourire amusé sur le visage j’étais sorti de la salle de bain en serviette pour venir chercher mes vêtements dans mon sac. « Tu verras bien, curieuse. » De toute façon Heidi ne connaissait sans doute rien à la vie nocturne de Paris donc même si j’avais laissé filtrer un nom elle serait restée aussi perplexe. Mais j’aimais bien l’idée de mener la danse pour ce soir. « Très jolie, décidément tu es une autre femme à Paris. » Non pas qu’habituellement ses habits ne soient pas beaux, mais il y avait quelque chose de très féminin et bien plus sensuel et travaillé dans les habits qu’elle avait portés depuis que nous étions à Paris. Et ce n’est pas moi qui allais m’en plaindre. « J’espère que tu es en forme parce que je ne compte pas rentrer avant le petit matin » J’avais à nouveau disparu dans la salle de bain pour finir de me préparer quand sa question m’était parvenue. « C’est ce qui est prévu ne t’inquiète pas ! » Une fois mes habits enfilés et mes cheveux un minium coiffé j’étais venu la rejoindre dans la chambre. « On peut y aller ! » Rapidement Heidi s’était relevée alors que nous sortions de la chambre, elle était venue attraper mon bras. « Et on va devoir prendre un taxi ? » J’avais réfléchis un instant alors que nous appelions l’ascenseur. « Comme tu veux. » J’avais cru comprendre que ses pieds étaient un peu meurtris. « Je parierais pas sur mes capacités à retrouver l’endroit de tête et à pied mais on peut tenter. » Il faisait bon dehors et nous avions toute la nuit devant nous.
Heidi avait au final opté pour la marche, peut-être désireuse de pouvoir encore un peu s’imprégner de la magie de l’endroit. Pendant quelques instants nous étions restés silencieux en déambulant dans la rue alors que je tentais un peu difficilement de me rappeler l’itinéraire. Plusieurs fois je m’étais arrêté pour demander mon chemin à des Parisiens, plus ou moins sympathiques suivant lesquelles. « Je ne sais même pas si cet endroit existe encore ! » Je me rendais compte que je n’avais mis les pieds dans cette boite de nuit qu’une seule et unique fois - mais de souvenir, c’était la seule qui me semblait adaptée à Heidi et à ce que j’étais aujourd’hui. « OUI ! C’est là ! » J’avais de la peine à croire que mes souvenirs avaient finalement réussi à nous mener au bon endroit. La boite de nuit était plutôt cosy, pas le genre de grosse usine qui attire masse de monde. « C’est un français qui m’a fait découvrir cet endroit - c’est pas l’endroit le plus branché mais c’est vraiment charmant à l’intérieur et typiquement Parisien. Du moins c’est ce qu’il m’a dit. » Nous avions tous deux accélérés le pas pour nous retrouver devant l’endroit. Le rez de chaussé était plutôt calme, une sortie de bar réarrangé qui servait quelques bons cocktails, c’est au première étage que se passait les choses sérieuses. « La dernière fois que je suis venu il y avait un super groupe qui jouait avant la vraie soirée, on aura peut-être cette chance aussi. » M’approchant du bar j’avais attrapé la carte des cocktails. « On boit quelque chose avant de monter ? » Je comptais bien fêter dignement cette journée. « Et il n’y a pas moyen de marchander cette fois c’est moi qui te l’offre. Pour te féliciter et fêter ta réussite. » Parce que c’était comme ça que je voyais cette journée. « Apparemment il y a bien un concert qui commence dans 15 minutes. » J’avais désigné une ardoise sur le mur qui indiquait tout ça, espérant que le groupe ne soit pas mauvais. De toute façon si l’endroit s’en tenait à ses anciennes pratiques, les concerts devraient durer pas plus de 40-50 minutes avant de laisser place au reste de la soirée. « On dirait que c’est notre jour de chance. » J’avais porté mon dévolu sur un whisky français pour donner le ton de la soirée. Je n’avais aucune envie d’être un enfant de coeur ce soir.
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Une fois prête, j’étais venue rejoindre Elio dans sa chambre pendant que celui-ci terminait de se préparer dans la salle de bain. Je profitais de ce moment, allongée sur son lit pour le questionner un peu plus à propos de ce programme qu’il m’avait concocté pour la soirée, curieuse de savoir de quoi celle-ci allait être faite. « Tu verras bien, curieuse. » avait-il dit visiblement amusé alors qu’il était sorti de la salle de bain pour récupérer ses affaires dans son sac. « Très jolie, décidément tu es une autre femme à Paris. » avait-il ajouté en regardant ma tenue. « Et puis-je te demander si tu préfères l’australienne ou la parisienne qui sommeille en moi ? » lui demandais-je alors avec un petit sourire en coin, amusée. Alors qu’il retournait dans la salle de bain pour terminer de s’habiller je lui avais dit que je voulais passer une majeure partie de la nuit dehors pour profiter pleinement de notre petite escapade ici. « C’est ce qui est prévu ne t’inquiète pas ! » Puis il était réapparu indiquant qu’on pouvait partir et je m’étais alors relevée pour quitter la chambre à sa suite, lui demandant si nous allions prendre un taxi. « Comme tu veux. Je parierais pas sur mes capacités à retrouver l’endroit de tête et à pied mais on peut tenter. » avait-il répondu alors que nous étions dans l’ascenseur. « Allons-y à pieds alors, on n’est pas pressés de toute façon » Et en effet, le trajet n’avait pas été le plus rapide, je restais persuadée que nous avions fait un petit détour qui avait rallongé notre trajet, mais je ne m’en plaignais pas. L’ambiance et l’atmosphère qui résidaient dans ses rues me fascinaient et je voulais en profiter pleinement avant de retourner en Australie. « Je ne sais même pas si cet endroit existe encore ! » J’avais haussé les épaules, tout simplement incapable de l’aider dans sa recherche puisque j’ignorais tout de notre destination.
Cependant, après quelques détours et après avoir demandé un peu d’aides aux riverains nous étions arrivés devant l’endroit « OUI ! C’est là ! » s’était exclamé Elio qui n’en revenait pas lui-même d’avoir retrouvé cet endroit. « C’est un français qui m’a fait découvrir cet endroit - c’est pas l’endroit le plus branché mais c’est vraiment charmant à l’intérieur et typiquement Parisien. Du moins c’est ce qu’il m’a dit. » expliquait-il en me guidant vers l’entrée. « Allons voir ça alors » et nous étions entrés dans ce qui ressemblait de prime abord d’avantage à un bar qu’à une boîte de nuit. « La dernière fois que je suis venu il y avait un super groupe qui jouait avant la vraie soirée, on aura peut-être cette chance aussi. » disait Elio alors que nous nous postions devant le bar. « On boit quelque chose avant de monter ? » « Et comment ! » m’étais-je aussitôt écriée, bien décidée à profiter un peu de la nuit parisienne comme il se devait. Nous avions tellement peu d’occasion de faire la fête à Brisbane que je ne rechignais pas à l’idée de me laisser aller un peu avec Elio. « Et il n’y a pas moyen de marchander cette fois c’est moi qui te l’offre. Pour te féliciter et fêter ta réussite. » « Marché conclu, ce soir c’est toi le patron alors » avais-je rétorqué dans un petit sourire en coin amusé. « Apparemment il y a bien un concert qui commence dans 15 minutes. On dirait que c’est notre jour de chance. » Nous avions alors commandé chacun notre boisson, un verre de Whisky pour Elio et un verre de vin blanc français pour ma part avant de monter les escaliers qui menaient à la salle du dessus.
L’ambiance y était légèrement différente, un peu plus électrisée bien que l’absence de groupe faisait que cela restait relativement calme. Des tables étaient disposées un peu partout le long des murs, laissant au centre un espace suffisant pour danser face à la scène encore vide. Nous nous étions alors installés sur une table dans un coin assez tranquille, un peu isolés des quelques personnes qui étaient déjà installées pour assister au concert. On sentait clairement que la soirée commençait à peine pour les parisiens qui, pour la plupart, ne viendraient que bien plus tard (et bien plus alcoolisés certainement). « A notre petite soirée alors » dis-je en levant mon verre face à Elio pour trinquer avec lui ! « C’est dans les yeux Monsieur Harrington quand on trinque, sinon c’est sept ans de malheur sexuel. Ca serait quand même dommage » plaisantais-je avant de porter mon verre à ma bouche pour boire une gorgée du vin. Puis que nous avions un quart d’heure à tuer, je décidais d’entamer la conversation avec Elio, pour faire passer le temps. « Je suppose que c’est le club le plus sage que tu as dû visiter de ton séjour à Paris non ? » lui demandais-je avec un petit sourire en coin. Clairement, je l’imaginais sans trop de difficulté dans des établissements gigantesques, le genre de ceux où l’on vient avant tout pour se griller plusieurs neurones et peut-être repartir avec quelqu’un pour la nuit. Puis après quelques instants le concert avait commencé et je remarquais alors que la salle s’était remplie. Le temps qu’on finisse nos verres j’avais relevé les yeux vers Elio pour lui demander : « Ca ne te dit pas d’aller danser un peu ? »
Heidi était magnifique et plus je la regardais, plus je prenais le temps de l'observer plus ça me sautait au visage. Je ne crois pas que j’avais commencé à l’apprécier pour cette raison - même si elle avait toujours été relativement mignonne à mes yeux - mais j’avais la nette impression avec le temps que j’avais arrêté de vraiment la regarder - comme si au final sa beauté n’avait pas grande importance. Ce soir elle en avait – je me permettais d’observer les contour de son visage, les cambrures de son corps, mise en valeur par cette magnifique robe et je la redécouvrais un peu. Je me rendais compte de sa beauté, un peu plus et de la chance que j’avais de me trouver avec elle ici - même si la situation était plus que compliquée. « Et puis-je te demander si tu préfères l’australienne ou la parisienne qui sommeille en moi ? » Un peu amusé j’avais tout même eu peur que cette question ne soit une sorte de piège ne comportant aucune bonne réponse. « J’aime les deux… Mais le côté sensuel et femme libérée de la Parisienne c’est… Tout à fait charmant. » Et je pesais mes mots pour ne pas dire exactement ce que j’en pensais.
Finalement après quelques minutes d’égarement et sans doute autant de détours dans la ville de Paris j’avais réussi à trouver l’endroit que je cherchais. Un petit pub sympa à première vue mais qui renfermait un côté bien plus festif au deuxième étage. J’avais proposé de lui payer un verre pour inaugurer cette soirée. « Marché conclu, ce soir c’est toi le patron alors » Un regard légèrement entendu, accompagné de ce petit sourire coquin je n’avais pu m’empêcher de lui répondre. « T’as pas peur de me donner ce statut… » Puis j’avais ri un peu alors que nous recevions nos boissons et allions prendre place au deuxième étage ou la soirée semblait seulement commencer. Trouvant une petite table tranquille nous nous étions installés face à face. « A notre petite soirée alors » J’avais levé mon verre pour trinquer avec Heidi avant qu’elle n’ajoute. « C’est dans les yeux Monsieur Harrington quand on trinque, sinon c’est sept ans de malheur sexuel. Ca serait quand même dommage » Mon regard attrapant le sien j’avais souri un peu. « Ca serait vraiment dommage oui. » Puis j’avais mené mon verre à mes lèvres en même temps qu’elle. « Je suppose que c’est le club le plus sage que tu as dû visiter de ton séjour à Paris non ? » Rigolant un peu j’avais reposé mon verre sur la table. « Je suis démasqué. » A vrai dire j’avais connu autant de grands clubs que de soirée dans des maisons où il tournait encore plus de saloperies. Certains français avaient une notion bien à eu de la fête. « Et c’est une preuve que je n’ai pas l’intention de faire de toi une dévergondée ce soir. Je suis un bon type tu vois. » A vrai dire c’était sans doute autant pour moi que pour elle que j’avais préféré ne pas aller dans ces endroits. Ils étaient le sanctuaire de souvenirs que je n’avais pas vraiment envie de ressasser. Du moins le peu de souvenirs que je gardais. « Puis je n’ai pas tant choisi cette boite pour l’endroit lui même mais surtout pour sa proximité avec un autre endroit que je compte bien te faire visite après. » mais pour ça il faudrait qu’elle soit un peu patiente. Je ne comptais pas quitter ce club de sitôt.
Gentiment l’endroit avait commencé à se remplir avant que le groupe ne se mette à jouer. « Ca ne te dit pas d’aller danser un peu ? » Hochant la tête j’avais fini mon verre d’une traite en lui tendant la main. « Avec plaisir. » Profitant un peu de pouvoir écouter et regarder le groupe nous avions tout d’abord suivi le mouvement en dansant côte à côte, échangeant parfois quelques regards amusés. De temps à autre je la faisais quitter là foule pour lui offrir un nouveau verre. J’avais même réussi à la convaincre d’accepter des shots. « On est à Paris Heidi, si on se lâche pas ici où est-ce qu’on le fera ? » Ici je n’avais pas le poids de mes responsabilités. Demain aucune tête rousse ne viendrait sauter dans mon lit pour me tirer du sommeil. Il n’y avait qu’elle et moi. Après quelques verres, j’avais commencé à sentir l’ivresse s’installer gentiment, le concert s’était fini dans les applaudissements, laissant place à une musique plus sensuelle qui incitait clairement à la danse de couple. Ma tête tournait légèrement mais je me sentais bien - je m’enivrais de ce contact avec Heidi, sa main dans la mienne, ses éclats de rire soudain quand je la faisais tourner sur la piste. Parfois quand la musique s’y prêtait nous prenions un peu de distance pour danser et je faisais un peu n’importe quoi juste pour entendre son rire raisonner à mes oreilles, puis nos corps se retrouvaient, s’épousaient pour danser ensemble au rythme de la musique. Chaque fois que mon regard croisait le sien je retenais cette envie folle de l’embrasser. « On fait une pause ? » Serrant sa main fermement dans la mienne je l’avais emmené jusqu’au bar. « Je vais au petit coin je reviens tout de suite. » Après avoir déposé un baiser sur sa joue, à la lisère de ses lèvres je m’étais éclipsé quelques minutes la laissant seule au bar.
Lorsque j’étais revenu, Heidi n’était plus là - rapidement mon regard avait balayé la salle pour finir par la trouver au bras d’un autre. Le français typique avec sa gueule d’ange qui devait lui murmurer de mots en français à l’oreille. J’avais retenu ma première pulsion qui était d’aller de suite l’arracher à ses bras pour la ramener vers moi - la jalousie me bouffait les entrailles. Mais je n’en avais rien fait - commandant un nouveau verre comme pour éponger une certaine colère sans savoir vers qui elle était dirigée. Parfois Heidi me lançait quelques regards que j’avais de la peine à décrypter et je me contentais d’un léger sourire. Si j’avais voulu, j’aurais pu être puéril et trouver n’importe quelle fille pour danser avec moi - c’était le genre de choses dont j’étais capable. Mais là je n’en avais même pas envie - pas même pour tenter de la rendre jalouse - il n’y avait qu’avec elle que j’avais envie de danser ce soir. Une française était d’ailleurs venue me parler mais je l’avais rapidement remballée, de toute façon elle semblait avoir remarqué que mon regard était rivé sur une autre. J’étais resté sage, attendant qu’Heidi revienne vers moi mais quand j’avais vu ce mec poser ses mains sur ses fesses j’avais vu rouge. Me levant d’un coup j’étais allé dans leur direction, attrapé le bras de ce mec avec une certaine violence, non maitrisée, pour l’arracher à Heidi. « C’est bon la fête est finie, elle est avec moi. » Les mots qui étaient sortis de sa bouche étaient sans doute des insultes mais je ne les avais pas comprises puisqu’elles étaient proférées en français, et regardant Heidi puis moi il avait fini par partir comme il était venu. Attrapant Heidi par la taille je l’avais emmenée à moi, laissant glisser ma main dans son dos alors que je venais murmurer quelques mots à son oreille et que déjà nos corps reprenaient le rythme de la musique. « Avoue que tu l’as laissé faire pour me rendre jaloux ? » Conscient que chacun de mes mots et de mes mouvements pouvaient avoir des conséquences sur le rester de la soirée j’étais pourtant venu mordiller son oreille, avant de déposer quelques baisers brûlants dans na nuque. Puis ma main remontant dans son dos elle était rentrée en contact avec sa peau délivrée par son décolleté plongeant dans le dos. « J’adore ça… » Je faisais glisser ma main sur sa peau nue avec sensualité alors que nos corps étaient encore incapable de se détacher.