Partout où il y avait de la pizza, il y avait Angelina Gilmore. La brune ténébreuse venait de perdre de sa superbe, là devant tous ces inconnus rigolant la bouche pleine, de la sauce de tomate sur la joue et deux parts dans les mains elle était prête à gagner ce concours de mangeurs de pizza sans plus attendre. Elle venait d'engloutir une pizza entière et attaquer la deuxième, buvant de l'eau pour faire descendre le tout toutes les trois bouchées, ses adversaires étaient féroces mais la bonne ambiance qui régnait faisait presque oublier le goût de la compétition. Dire qu'Angelina avait failli rater ça pour rester à la maison à comater devant Netflix, finalement c'était une excellente idée. Une journée parfaite pour s'éclater la panse ! La musique obligeait tout le monde à crier encore plus fort, tous les gens à bord de ce bus fou scandaient à plein poumons des encouragements à l'attention de ceux qui enfournaient des pizzas dans leur gosier à la vitesse d'Usain Bolt ! Un véritable capharnaüm qui remplissait le coeur d'Angie autant que son estomac, cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas vécu un si bon moment. Surtout après toutes ces péripéties de recherche en paternité, maintenant c'était clair Arthur était le père de son fils, ils allaient faire de leur mieux pour lui donner un foyer équilibré. Elle pouvait relâcher la pression et profiter de cette nouvelle vie où tout le poids des responsabilités ne péserait plus sur ses épaules. Au diable son régime constant, au diable les calories, Angelina était prête à profiter de cet instant de franche camaraderie et de laisser aller à l'allégresse de ce genre de moment convivial auquel tout le monde adorait participer. Les visages rouges de rire et les bouches pleines faisaient de cette épopée insolite en bus, un moment qui resterait gravé c'était sûr et certain et Angelina avait hâte de raconter ça à son fils Abel, même s'il était trop jeune pour comprendre quoique ce soit évidemment. Elle regrettait d'avoir les mains pleines de farines et de sauce tomate pour ne pas pouvoir snapper chaque moment (elle se demanda d'ailleurs si la ville de Brisbane n'avait pas créé un filtre exprès pour cet événement, ça aurait été une super bonne idée), chaque candidat qui s'étouffait, chaque candidat qui rotait en se tapant le ventre. Ce concours de bouffe allait clairement rester dans les annales de la vie. Elle n'imaginait pas à quel point...

Si Debra se retrouvait à bord de ce train de la gourmandise aujourd’hui, c’était à la base à cause d’une idée idiote. Lorsqu’elle avait passé une soirée pyjama avec Félix, quelques semaines plus tôt, ils avaient commandé des pizzas et le livreur leur avait laissé ce flyer. Le bout de papier indiquait qu’un train sillonnait les villes de l’Australie pour mettre à l’honneur ce plat italien que de nombreuses personnes appréciaient tant. Qu’en participant, ils pourraient non seulement goûter à des pizzas faites par des presque-pro, mais qu’ils pourraient également participer à des concours d’engloutissage de ce succulent plat. Ni de Félix ou Debra n’avait mi plus d’une trentaine de secondes avant de décider qu’il serait de la partie. C’était journée pizza à volonté, après tout - et pour dix dollars la participation, ça valait le coup. Peut-être même qu’en lui faisant les yeux doux, Debra arriverait à chiper ces vingt dollars nécessaires à Gauthier en lui promettant le fait qu’il serait tranquille pendant une journée chez lui, sans qu’elle soit dans les parages. Et, comme elle l’avait prédit, elle avait réussi. Ce fut donc tout sourire qu’accompagnée de Félix, Debra monta à bord du train qui devait partir de Brisbane d’ici quelques dizaines de minutes pour aller faire un tour des paysages avoisinants pendant que d’autres qui ne profiteraient pas de la vue profiteraient de la bouffe. « J’espère que t’as laissé tombé le petit dèj comme prévu. Le premier qui vomi doit une tournée de bière à la prochaine sortie au bar à l’autre. » Avec Debra, les paris tournaient souvent autour de tournée à se rendre l’un l’autre, parce-que pour elle il n’y avait pas meilleures soirées que celles passées aux bars à s’enfiler des litres d’alcool. Elle avait beau approcher de la trentaine à grands pas, ce n’était pas pour autant qu’elle s’assagissait avec les années.

La pizza c’était pour toi une institution. Le sang italien qui coulait dans tes veines n’avait pu s’empêcher de se réchauffer quand tu avais eu entre les mains le flyer faisant la promotion de ce train qui parcourait l’Australie avec des dizaines d’activités autour de la pizza à l’intérieur. Tu ne pouvais pas mentir, tu n’avais pas encore trouvé la pizza parfaite à Brisbane mais tu n’avais pas non plus trop cherché et tu n’avais pas testé celle du petit restaurant délicieux dans lequel Gauthier t’avait amené pour fêter vos retrouvailles. Finalement, tu ne sais pas très bien ce qui te poussa à y aller, l’envie de te détendre certainement. En ce moment, tu ne pouvais nier être légèrement tendue avec tous les dossiers qui tombaient sur ton bureau et il était temps de te détendre. Habillée d’un jean moulant et d’un t-shirt coloré, c’est sur tes talons hauts que tu montais dans le train. Ils font partie de toi désormais, ne pas mettre de talons hauts c’est un sacrilège à tes yeux. Tu payes les dix dollars d’entrée sans y payer trop d’attention avant de commencer à vagabonder d’un wagon à l’autre. Il y a des cours pour confectionner ta pizza, des buffets avec des pizzas de tous les gens, un wagon boîte de nuit pour une raison inconnue et puis finalement, tu arrives dans un wagon où semble se dérouler toute l’action à cet instant précis. Un wagon où se déroule un concours du plus gros mangeur de pizza ou du plus rapide tu es incapable de dire. Tu sais déjà que tu n’y participeras pas, ce jeu va contre tous les principes que tu te fixes tous les jours. Alors que tu parcours la foule des yeux, ton regard se pose sur un visage connu. Un de tes amis proches, Matteo. Tu te frayes un chemin jusqu’à lui avant de l’aborder en disant : « Prêt à engloutir de la pizza ? Ou comme moi tu préfères la déguster ? » Lui demandas-tu un sourire en coin sur les lèvres. « On se prend un bière ? » Lui proposas-tu pour au moins ne pas regarder ce spectacle le gossier tout sec.

Tu n’avais jamais été capable de résister à l’appel de la pizza. C’était impossible. Déménager aux Etats-Unis ça avait été un pur calvaire pour toi parce que tu avais mis des mois à trouver à New York un bon pizzaiolo qui te faisait des pizzas à l’italienne. Franchement, tu avais failli terminer en Italie pour quelques semaines rien que pour te ressourcer. C’était plus simple d’aller en vacances en Italie quand tu habitais à Londres, un peu moins à New York mais depuis que tu habitais à Brisbane, tu n’avais pas eu la chance de remettre les pieds sur la terre de tes ancêtres. Alors tu avais sauté l’occasion en voyant ce train s’arrêter à Brisbane. Il fallait que tu voies s’ils avaient de la vraie pizza et tu comptais bien en profiter pour la maudite somme de dix dollars. Tu n’étais pas certaine de trouver beaucoup de tes connaissances dans ce train car il est vrai que ce n’est pas un milieu que tu fréquentes beaucoup mais tu n’es pas assez élitiste pour laisser cela t’arrêter, bien au contraire. Et alors que tu te balades dans ce train, tu tombes sur Matteo et ça c’est une excellente surprise qui te donne de suite le sourire. « Oh je ne peux pas manger autant, je vais plutôt faire comme toi et la déguster. » Tu laisses échapper un petit rire. Il a raison, c’est bien mieux de la déguster. Contrairement à beaucoup tu étais convaincue que la pizza était un met délicieux et raffiné quand il était bien cuisiné. « Je te comprends. On va bien se trouver des parts à déguster. » Non, tu aimais la pizza mais tu n’étais pas prête à te ridiculiser dans ce genre de concours. Vous pourriez aller faire un tour au buffet plus tard. Pour l’instant c’est vers le bar que vous vous rendiez. « Une bière ce serait parfait. Je n’aurais jamais pensé te croiser ici. Mais je suis content de te voir ici, je commençais un peu à étouffer ici. » Tu secoues la tête en riant. Toi non plus tu n’aurais jamais pensé être dans ce train et pourtant … Tu n’avais jamais été effrayée des nouvelles aventures et cela n’allait pas commencer aujourd’hui. « Cela va peut-être te surprendre mais j’ai des origines italiennes. Je parle couramment l’italien et la pizza c’est un peu ma religion. Je venais dans l’espoir d’en déguster des exquises aujourd’hui. » Dis-tu avec un sourire sur les lèvres. Tu poses ensuite ta main sur son épaule avant de lui dire : « Tu peux compter sur moi, je te sauverai des foules. » Lui dis-tu avec un clin d’œil. Matteo t’avait parlé de ce qui lui était arrivé, tu savais que c’était dur pour lui de se réintégrer dans ce monde alors qu’il n’avait toujours pas retrouvé tous ses souvenirs. « Qu’est-ce qui t’amène ? » Lui demandas-tu curieuse parce que s’il n’aimait pas les foules ce n’était pas le bon endroit.

Les deux jeunes gens firent rapidement le tour du train, pour voir les différentes activités qui pouvaient être proposées. Celle qui semblait attirer le plus de monde était bien sur le concours des gros mangeurs, où le but était simplement d’engloutir le plus de parts de pizza en un temps donné. Les personnes présentes s'attaquaient à leur lot de parts de pizza à peine le coup d'envoi donné comme un matador prendrait place au plein centre d'une corrida: fier et motivé à tout déchiré. Tout à fait le genre d’activité où Debra allait forcément d’adonner pendant une partie de la journée, mais avant il fallait qu’elle se donne un petit peu de courage. Alors, pendant que Félix était parti discuter avec des gars qui semblaient observer ce concours depuis déjà un bout de temps - elle le soupçonnait être parti faire quelques paris pour gagner de quoi boire un coup pour le soir même -, elle avait décidé de prendre la direction d’un endroit qu’elle maitrisait davantage pour l’avoir côtoyé pendant de nombreuses soirées: le bar. C’était de toutes façons toujours au bar qu’on faisait les meilleures rencontres, et il se trouvait être moins peuplé que le reste du train. Au moins, elle allait pouvoir souffler un peu, car bien qu’elle tentait de reprendre une vie aussi rythmée et aussi mouvementée qu’elle avait pu avoir par le passé, elle avait quand même du mal à tout suivre de nouveau comme avant. Elle ne savait pas si c’était le manque de pratique de ces derniers mois liées à la grossesse, ou simplement la fatigue de la grossesse qui la guettait toujours, mais elle supportait beaucoup moins bien qu’avant la foule. Elle prit donc rapidement place sur l’un des tabouret sur bar, un peu sur le côté pour être tranquille, et surtout en tentant de se trouver le moins possible dans le passage pour ne pas se retrouver à devoir s’énerver contre la moitié des pauvres personnes qui passeraient là sans n’avoir rien demandé à personne. Faisant un signe au bar-man, elle commanda une grande bière. Ca, contrairement à tous les italiens du coin qui devaient être contents que la pizza soit à l’honneur, la bière était l’élément que la jeune femme maitrisait le mieux. Irlandaise un jour, irlandaise toujours.

« S’ils n’ont pas tout mangé avant. » Effectivement, engloutir autant de pizza dans un estomac humain ne devrait à tes yeux juste pas être possible. Et pourtant … Ils ne semblaient pas prêt à s’arrêter et quand un tour était fini, les participants changeaient et cela recommençait. Non, ce n’était pas du tout pour cela que tu étais venue et tu refusais de participer à de telles activités. Il y avait juste des choses impensables pour toi. Si cela en amusait d’autres, tant mieux ! « Il y en a d’autres dans les wagons suivants. » Dis-tu avec un clin d’œil parce que tu avais un peu visité les lieux. Tu expliquais ensuite à Matteo la raison de ta venue. Principalement la pizza à cause de tes origines italiennes et aussi parce que ta mère avait tenu à vous inculquer cette culture. Du moins à Sean et à toi, Julian avait semblé très réticent à cette idée et n’avait jamais daigné apprendre l’italien. Ton frère avait toujours été le vilain petit canard de cette famille … « Oh, j’aurais dû m’en douter avec ton prénom. Dis-moi quelques mots en Italien que je juge si ce que tu dis est vrai. » Tu lèves un sourcil. Matteo parlait italien ? Vous n’en aviez jamais parlé donc après tout c’était tout à fait possible. Et puis tu n’avais pas grand chose à cacher dans tous les cas, tu parlais l’italien autant que l’anglais depuis que tu avais commencé à parler. « Mi hai fatto a pizza » Lui dis-tu avec un petit sourire en coin sur les lèvres. Il te regarda le regard confus et tu laissais échapper un éclat de rire avant de prendre une gorgée de ta bière et d’ajouter : « Ca signifie You had me at pizza » Phrase que tu avais eu l’habitude d’entende quand tu vivais aux Etats-Unis. Débile peut-être mais appropriée dans le contexte actuel. Tu retournais la question à ton ami. Ce n’était pas que tu ne pouvais pas l’imaginer dans ce contexte, pour le coup c’était plus qu’il semblait tellement mal à l’aise avant que tu ne viennes le rejoindre que cela n’avait pas de sens à tes yeux. « Merci c’est gentil, tu seras mon bouclier alors. Le psychologue m’a dit d’essayer de nouvelles choses, et de me confronter un peu à la foule. Alors je me suis dit pourquoi pas, j’ai pas encore décidé si c’était une bonne idée ou pas en définitive. » Tu hoches la tête à ses paroles. Toi tu penses que c’est une bonne idée. Le retour de Matteo en Australie a été tout sauf calme et il est temps qu’il réapprenne à vivre. Cela prendra peut-être du temps mais tu es décidée à l’aider s’il le faut. « Je pense que c’est une bonne idée, tu as déjà l’immense chance de me voir. » Lui dis-tu avec un clin d’œil. Tu décidais ensuite de changer de sujet pour qu’il ne pense plus à ce train et à cette situation. « Comment va ta petite fille ? » Tu n’avais jamais eu le plaisir de rencontrer la demoiselle mais tu sais à quel point Matteo l’adore.

« Une bière s’il vous plaît. » Debra n’avait pas réellement porté attention à la jeune femme qui venait juste de s’asseoir à ses côtés. Non, c’était plutôt le fait qu’elle demande aussi une bière, comme elle, juste à ses côtés qui attira son attention. Une personne qui commandait une bière devait forcément être une bonne personne de base - surtout pour une femme. Ces dernières de leurs jours et à l’âge de Debra se perdaient souvent dans des cocktails hors de prix. Mais pour un événement comme ça, ils n’étaient jamais réellement appropriés - la bière restait la seule boisson convenable, donc. « Vous êtes là pour ça vous aussi, savoir qui a le plus gros estomac ? » Elle tourna doucement la tête vers la jeune blonde, surprise de tomber sur quelqu’un qui adressait la parole aux autres aussi facilement qu’elle savait elle le fait. « Surtout pour profiter de la bouffe à volonté avec un simple ticket d’entrée et de la bière pas chère mais fraiche. » Elle eut un petit instant de silence avant de secouer légèrement la tête et de faire une petite moue. « Bon aussi pour voir de qui, de mon pote ou moi, vomira en premier après avoir trop mangé. Mais la bière est vraiment pas chère. » Elle joignit le geste à la parole en venant trinquer avec le verre de la jeune femme qui venait d’être déposé devant elle. Debra but une bonne gorgée de la boisson fraiche. C’était ces petits plaisirs là qui lui avaient manqué lorsqu’elle était enceinte. Elle en profitait deux fois plus maintenant - même si elle le payait deux fois plus cher aussi. « Et toi, pour quelle raison tu t’es laissée embarquée dans ce train de fous ? » Debra était directement passée au tutoiement, car en jetant un coup d’oeil un peu plus en détail à la jeune femme, elle semblait avoir un âge très proche d’elle. Et puis, boire une bière ensemble était une raison assez valable pour Debra pour passer du vouvoiement au tutoiement.

Hier soir, alors qu’elle dégustait une délicieuse pizza quatre saisons au fond de son lit, Penelope surfait sur le net en même temps. Depuis dix-neuf heures la veille, elle était en vacances. Bien qu’elle adore ses moment-là, Haesting avait tendance à vite s’ennuyer. « Non, non, non… dit-elle alors qu’elle regardait les choses à faire demain. Son regard s’arrêta sur une annonce de la compagnie ferroviaire de la ville. Demain, dans votre ville le train-pizza. Croquant dans sa part de pizza, les yeux de Penelope s’écarquillait de bonheur. C’était une grande amoureuse de la nourriture mais encore plus particulièrement des pizzas. Cliquant sur tous les boutons nécessaires, elle finit par payer sa place à bord du train avec un immense sourire. Commander. » Deux raisons ont poussé la jeune brunette à s’engager dans ce petit voyage. La première, elle adore la pizza et pouvoir apprendre comment on fabrique réellement celle-ci l’enchante. La deuxième, son paternel lui avait fait comprendre qu’elle ne savait définitivement pas cuisiner, un véritable cauchemar. La vérité est tout autre, Penelope n’aime pas ça, elle préfère commander. Lorsque son réveil sonna ce matin, la brunette était déjà prête à rejoindre le train. Petite robe fleurie sur elle, elle sortait de son immeuble, se rendant au lieu de rendez-vous. Rapidement arrivée à destination, Haesting se dirigea vers le cours de cuisine. Il faut l’avouer, le blabla du chef cuisiner l’ennuie un peu, elle préfère de loin la pratique. Durant l’heure qui suit, chacun prépare sa propre pate. Il ne reste plus qu’à la laisser poser avant de pouvoir garnir le tout. « En attendant que la pâte pose, vous pouvez préparer la garniture que vous voulez mettre dessus. » La pizza végétarienne étant la préférée de la demoiselle, elle commença à couper les légumes en tout petits morceaux. Alors qu’elle se tourne pour aller les nettoyer à l’eau froide, le plat se renverse sur ses pieds. Un air d’énervement se lit sur son visage angélique. « DAMN IT ! » S’abaissant, la brunette commence à ramasser tout ce qu’elle venait de faire tomber.

Liviana regarda autour d’elle, d’abord à gauche, puis à droite avant de passer la porte principale qui la menait à l’intérieur du train. Pendant une seconde elle resta bloquée, presque figée incapable d’avancer, ce n’était pas la peur qui la bloquait mais la curiosité, il y avait foule dans le premier wagon, des visages totalement inconnus qui paraissait heureux d’être monté à bord du véhicule. Finalement, après avoir observé les gens qui se trouvait face à elle, l’italienne se décida à entrer, elle se glissa tant bien que mal dans la foule en essayant de ne bousculer personne. Depuis deux semaines maintenant, elle avait décidé d’établir une liste, une liste de chose à faire, des choses qui lui faisait envie de faire depuis longtemps mais qu’elle avait toujours repoussé pour différentes raisons ; prendre des cours de cuisine était sur sa liste et quand elle avait lu qu’il y avait un train consacré à la pizza ou elle avait la possibilité d’apprendre pas mal de chose, elle avait simplement sauté sur l’occasion. Un peu perdue et ne sachant pas trop par ou avancer, la brunette se contenta de suivre le mouvement de la foule qui la mena jusqu’à un wagon bondé ou plusieurs personnes étaient assises les unes à la suite des autres, elle remarqua un type énorme la bouche pleine de fromage, cette vision l’écœura et lui donna aussi envie de rire aux éclats, elle n’avait jamais vu quelqu’un manger aussi vite de toute sa vie. Sans même s’en rendre compte, elle se retrouver appuyer contre un des murs du train le regard plongé dans la compétition, elle serait incapable de réaliser ce genre d’exploit, elle n’était même pas sure d’avoir la force de manger une seule pizza en entier. Liv détourna le regard pendant une seconde et remarqua le bar dans le fond de la salle, elle ne buvait pratiquement jamais d’alcool mais elle eut une soudaine envie de soda bien frais. Elle évita de justesse un gamin qui jouait à chat avec sa sœur et se rendit au bar. Elle regarda très rapidement les boissons qui étaient proposées et remarqua qu’elle n’était pas la seule à avoir soif « Bonjour » dit-elle poliment avec un sourire sur le visage aux personnes qui se trouvaient à côté d’elle.

« Amen. » Apparemment, en l’espace de moins de deux minutes, Debra venait de se faire une copine pour la journée. Une autre personne était là pour les pizzas, mais pas que. Pour aussi pouvoir profiter des autres attractions possibles - et pour Debra, du moment que ça lui permettait de garder se pensées concentrées sur autre chose que les derniers événements en date, mieux c’était. « Et il a oublié de venir ou il s’est perdu en chemin ? » Elle leva un sourcil d’interrogation. « Félix ? Ah non, il a trouvé des copains avec qui parler concours de bouffe, des mecs qui semblaient regarder le tournoi depuis le début. Je l’ai abandonné là-bas, j’avais pas la foi d’attendre debout à coté de lui qu’il ait fini de discuter alors que je pouvais faire autre chose de bine plus intéressant. » Et parce-que ce n’était pas son genre d’attendre les gens de manière générale. Elle adorait se faire attendre mais la princesse n’attendait pas les gens par contre. « Je le connais pas, mais je parierais sur vous pour la victoire. » Debra eut un petit rire. « J’avoue, je parie sur moi aussi. » Parce-qu’elle avait grandi avec un grand frère plutôt hargneux, que la compétition faisait partie de son quotidienne et qu’elle avait tellement bien mangé durant les cinq derniers mois que son corps était en parfaites conditions pour gagner. Par la suite - et pour une fois -, Debra se mit à s’intéresser à son interlocutrice. « Je m’ennuyais, mon mari est parti à Melbourne, et j’avais rien à faire. J’ai vu que y’avait de la bière et de la pizza, ça a suffi à me convaincre de sortir de mon canapé. » La jeune femme fit une petite moue avant de faire un petit sourire. « Les raisons sont plutôt excellente je trouve. » « Moi c’est Lydia, au fait. » Elle lui fit un sourire presque tendre, au moins amical. « Debra. » Au moins, il y aurait un visage inconnu de moins dans la foule. « Est-ce que tu sais quand le train était censé partir ? Parce-que profiter d’accord, mais j’ai pas non plus prévu de passer ma vie à quai moi. » Parce-qu’une Debra qui ne se plaint pas un minimum, c’est une Debra malade. « Bonjour » La jeune femme se tourna vers la jolie brune qui venait de timidement s’ajouter à la conversation en s’approchant du bar - à croire que les deux seuls visages à peu près familier de ce coin se trouvaient en Lydia et Debra. Cette dernière fit un petit signe de tête à la nouvelle jeune femme. « Le tabouret est libre ici, si besoin est. »

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