Pendant quelques instants, Penelope fermait les yeux, comme pour se reposé ou plutôt pour oublier qu’elle était dans une chambre d’hôpital. Elle n’attendait qu’une seule chose, que son père arrive. Mais surtout, elle espérait que toutes les personnes avec qui elle était avant, étaient en pleine forme et qu’aucun d’entre eux n’était mort. Peut-être égoïstement, elle espérait que Priam était vivant. C’était le petit-ami de sa meilleure amie, autant dire quelqu’un d’assez important. Naturellement, ce n’est pas parce qu’elle avait les yeux clos, qu’elle n’écoutait pas ce que son amie Eliane lui disait. Elle écoutait tout très attentivement, elle hochait parfois de la tête pour lui faire comprendre qu’elle était bel et bien consciente. Ouvrant les yeux de nouveau, la demoiselle tourna son visage vers la fenêtre, il ne faisait pas encore nuit, même si celle-ci ne devrait plus trop tarder. Penelope avait l’impression d’avoir passé des heures dans ce stupide train, agonissant mais pourtant, ils n’y étaient resté qu’environ cinq heures tout au plus. Comme quoi, la douleur, la peur et la panique nous font totalement perdre la notion du temps. Jamais Penelope n’aurait cru que tout cela était possible. « D’accord. On va rester avec toi jusqu’à ce qu’il arrive alors. A moins que tu ne veuilles te reposer ? » Penelope secoua la tête avant de reprendre assez rapidement juste après Eliane. « Non, non pas du tout. Restez, ça me fait plaisir. » Elle n’avait surtout pas envie d’être seule, qui voudrait l’être dans un moment comme celui-ci. Son visage se tourna vers la porte de sa chambre et elle aperçut Priam. Elle se sentit tout à coup, soulagé. « Il est vivant. » lança t-elle. Accompagné, d’un jeune homme, il fit son entrée dans la chambre de Penelope, elle esquissa un sourire et repris. « Contente que tu vas bien Priam. Quelques secondes de silence. Et merci, d’avoir voulu me rattraper. » La demoiselle se souvenait parfaitement que le jeune homme avait voulu la rattraper avant sa grosse chute pendant le déraillement. Son regard fut attiré par le jeune garçon aux côtés de Priam. Elle fut légèrement surprise. « Mattéo.. Tu, tu vas bien ? » Son collègue de travail était lui aussi présent dans le train ?

Le bandage que le médecin lui avait fait était plus stérile que celui réalisé par Priam, mais aussi moins cool comme il le disait lui-même. Et il n’en doute pas, impressionnera moins sa fille. Détail qui semble étonner Priam, même s’il aurait juré avoir mentionné ce détail un peu plus tôt. « Oui, elle a un an et demi. » lui répond-il avec un sourire qui vient toujours étirer ses lèvres lorsqu’il parle de Cami. Il pense à elle à ce moment-là, à combien il a envie de la serrer dans ses bras. Mais ce ne serait pas pour maintenant, il leur fallait encore sortir de cet hôpital. Et si le doigt de Matteo était désormais recousu, il fallait maintenant s’occuper de Priam et de la plaie de son crâne. Il peut comprendre qu’il ait envie de rentrer chez lui, d’oublier cette journée, mais il ne sait pas ce qu’il adviendrait s’il laissait sa plaie ouverte sans la faire soigner aujourd’hui. Ils se dirigent donc vers les urgences, adressant chacun un signe de la main à Kaecy pour lui faire signe de ne pas s’inquiéter. Alors qu’ils marchent, Priam semble s’arrêter quelques secondes devant une chambre, semblant reconnaître la jeune femme allongée dans ce lit. « Oh oui bien sûr, j’espère que tout va bien pour elle. » Il se souvient qu’il a parlé d’elle, et il ne fait pas de doute dans son esprit, il leur faut aller la voir. Ils rentrent dans la pièce et Matteo essaie de se faire discret, pour ne pas déranger cette jeune femme qu’il pense ne pas connaître. Il se met en retrait et ne lève la tête que lorsqu’il entend que l’on prononce son prénom, et c’est là qu’il se rend compte que la jeune femme en question c’est Penelope, une de ses collègues. « Euh ... Oui moi ça va. Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? » Elle semble bien plus mal en point que lui, allongée sur ce lit d’hôpital.

Penelope était assez surprise de voir Mattéo présent à l’hôpital. En avait pas eu la moindre idée qu’il se trouvait dans le train et si elle l’avait su, elle aurait surement voulu l’aider. Elle s’inquiétait encore pour lui et cela s’était entendu dans sa voix tremblante et légèrement triste. Bien qu’il ne se souvenait plus de leur relation passée, elle ne pouvait s’empêcher de vouloir le savoir en sécurité. Elle avait déjà dû faire son deuil de Mattéo, plus d’une fois, elle n’avait pas envie de le faire une fois encore. Priam ne semblait pas trop amoché, ce qui rassura Penelope largement, Iris n’aurait pas à souffrir de ce stupide accident de train. « Tu, tu as eu Iris au téléphone ? » Penelope s’adressait à Priam, elle n’avait pas pu l’appeler mais elle ne voulait surtout pas que celle-ci s’inquiète. Plus la peine de faire semblant, ils avaient tous deux compris qui ils étaient l’un pour l’autre envers Iris. Alors que Penelope attends la réponse de Priam, elle entend la voix de Mattéo qui s’élève dans sa chambre. « Euh ... Oui moi ça va. Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? » Penelope aperçu le bandage autour de la main de Mattéo et elle fut légèrement surprise. Elle lui lança un regard assez interrogateur, qui voulait dire, raconte-moi ce qui t’arrives vraiment. La brunette n’avait pas encore répondu à la question de Mattéo mais elle ne savait pas vraiment par ou commencé. « Ma rate a explosé pendant l’accident, ce qui a provoqué une hémorragie interne. C’est déjà pas si mal que ça non ? Malheureusement ce n’était pas fini. Ils m’ont retiré la rate. Mais apparemment, on peut très bien vivre sans. Une façon de se rassurer ? Surement, c’est même certain. Je dois, rester a l’hôpital pendant quelques jours.. Question d’observation. » Ajouta t-elle. Penelope avait l’impression d’être le centre d’intention et elle n’aimait pas vraiment cela.