La petite était née. Et Delilah était contente. Elle avait été voir Rebecca à l'hôpital. A la maternité. Mais elle n'avait pas pu emmener Noëllie avec elle. Parce que le personnel médical n'aimait pas trop que les enfants de moins de dix ans débarquent à la maternité. A cause des microbes et tout ça qu'ils pouvaient emmener. Donc oui, Delilah avait été seule à la maternité. Mais comme Rebecca était, à présent, rentrée à la maison, rentrée chez elle, c'était le moment d'y aller. "T'es contente d'avoir une nouvelle cousine ?" Noëllie eut un hochement de la tête. "Après, c'est encore un bébé." Delilah passa sa main dans les cheveux de sa fille. "Il va falloir un peu de temps avant que tu n'aies l'occasion de jouer avec elle." Noëllie était la première de la famille Scott-Priest-Parsons-Westlake. Ouais. Il y avait Emily mais elle était encore petite. Et elle n'avait pas forcément les mêmes intérêts que Noëllie. Y'avait bien les jumeaux. Mais ils étaient encore très petits, eux également. Et maintenant, avec la petite dernière ... Ouais. C'était pas évident d'être l'aînée, en quelque sorte. Mais ce n'était pas bien grave. Elle allait s'en sortir, si on pouvait dire ça ainsi. Ouais. Et puis, elle pouvait compter sur les copines de son âge après tout. "Tu crois que Tatie Rebecca va aimer la peluche que j'ai choisi." Delilah eut un sourire pendant qu'elles étaient en train de se garer. Noëllie avait opté pour un petit lapin blanc. Elle l'avait acheté avec son propre argent de poche. "Je suis sûre qu'elle va adorer. Ne t'inquiète pas pour cela." Elles étaient sorties de la voiture. Delilah avait pris son téléphone. Elle ne voulait pas sonner. Pour éviter de réveiller la petite si jamais elle dormait. Alors, elle avait préféré appeler sa soeur. Pour lui dire qu'elle était là. C'était pas forcément plus simple mais bon. Si ça évitait un drame, c'était pas plus mal, non ?
La première nuit à la maison, avec ma fille, avait été impressionnante. Je n’en revenais toujours pas que ce tout petit bout de chou était le mien, que j’avais pu rentrer avec. Je n’en revenais surtout pas que cet enfant, cette si jolie fille soit la mienne. J’ai rêvé de l’avoir depuis tellement d’années, depuis près de 20 ans qu’il me faudra certainement encore plus de temps pour réaliser. Le fait que je ne sois pas avec le père, ça aussi ça me perturbait. Pourtant, c’est ce que je voulais quand Luke m’a quitté, je ne voulais plus d’homme dans ma vie et surtout avoir un enfant seule. Mais aujourd’hui, ce n’est plus ce que je désirais. Non pas que je ne me sens pas d’élever Victoria toute seule, mais surtout parce que je n’en avais pas envie. La situation me rend totalement perplexe et pensive pendant que je regarde ma petite fille dormir dans son berceau. Je lui avais parfaitement bien préparé sa petite chambre pour l’accueillir et j’avais prévu de rester des heures dans cette chambre. Je ne savais d’ailleurs pas depuis combien de temps j’étais là quand ma jumelle me téléphona. Elle était soit arrivée, soit en retard. Finalement ce fut la première option, et si Delilah avait déjà rencontré Victoria, ce n’était pas le cas de Noëllie. J’activais alors le baby phone et en prenais un avec moi avant d’aller leur ouvrir. Heureusement que ma jumelle eut le bon réflexe de m’appeler plutôt que de sonner. Bonjour les filles. Je leur souriais à toutes les deux avant de venir prendre ma sœur dans les bras et de déposer un baisé sur le front de ma si jolie nièce. La lumière du jour était aveuglante et je me rendais compte que je n’avais vraiment pas beaucoup dormi. Mais je m’en fichais bien, après tout c’était pour la bonne cause, c’est pour ma fille. Allez y, rentrez, j’ai préparé le goûter. Oui, j’avais tout de même pris le temps de préparer un bon gâteau, le préféré de Noëllie, parce que oui, j’adore gâter ma petite nièce et ça ne changera jamais même avec Victoria dans ma vie à présent. Même si bon, j’avais surtout commandé le gâteau de la meilleure pâtisserie de la ville avec quelques boissons sucrées pour l’accompagner. Oui, j’ai eu l’envie de prendre du champagne, mais mon estomac n’est pas encore prêt.
Rebecca était prévenue que les deux autres femmes de sa vie venaient d'arriver. Ouais. C'était mieux ... C'était mieux d'appeler que sonner. Une fois, lors d'une intervention, elle avait eu le malheur de sonner pour elle parler à un suspect. Qui avait un enfant. Et l'enfant s'était réveillé. Et pleurait beaucoup. Alors oui, pour avoir une discussion avec quelqu'un, c'était plutôt compliqué. Surtout avec un enfant qui n'arrêtait pas de pleurer. Ouais. C'était vraiment pénible. Donc, Delilah allait s'éviter cela. Pour sûr. Pourquoi ? Parce que sa soeur devait être un peu fatiguée avec la petite. Elle devait souvent se lever la nuit. Du moins, c'était ce que Delilah se disait. Ca s'était passé ainsi pour Noëllie. A devoir se lever toutes les nuits, ou presque. A faire ça toute seule. Enfin, elle n'était peut-être pas toute seule. Si ça se trouvait, Gabriel avait fini par emménager chez Rebecca. Elle le saurait bien assez tôt. La porte s'ouvrit finalement. "Hey toi." Delilah avait eu un sourire. "Tatie !" Elle avait envie de lui sauter au cou pour lui faire un câlin. Mais elle se contenta d'un baiser sur le front. "J'suis trop grande pour que tu me prennes dans tes bras, c'est ça ?" La fillette pencha la tête sur le côté. "J'comprends. J'suis plus un bébé." Et la petite Noëllie lui avait fait un grand sourire. Elle tapa rapidement dans ses mains quand Rebecca lui parla de goûter. "C'est quoi ?" Elle était gourmande la petite. Très gourmande. Delilah aussi. "Tu n'avais pas quelque chose pour ta tante ?" Noëllie eut un hochement de la tête. Et elle avait sorti la peluche. "C'est pour ma cousine." lui avait-elle dit en tendant la peluche.
Ma petite nièce me fit rire quand elle me demandait si je ne pouvais pas la prendre dans mes bras. Elle comprenait et pour ça, je l’admirais. Elle grandit et murit à une vitesse folle surtout. C’est vraiment une Priest, une femme intelligente et je suis fière qu’elle porte notre nom. Enfin, non, pas vraiment, elle porte celui de son père, mais pour moi, elle est et restera à jamais une Priest. Je confiais alors à ma nièce au creux de son oreille avant de lui parler du goûter Promis, quand Victoria aura un peu grandit, je te reprendrais dans les bras. Parce que la fatigue était prédominante en ce moment et avec l’accouchement et tout ce que je devais porter en plus de Victoria, mon dos me faisait souffrir. Sauf que j’aime faire plaisir à Noëllie, il est donc facile pour moi de lui promettre beaucoup de choses, que je fais toujours en sorte de pouvoir tenir. C’est alors qu’elle se demandait ce que j’avais bien pu préparer pour le goûter La meilleure tropézienne de toute la ville ! J’espérais bien oui que ça lui ferait plaisir. Mais en même temps je ne prenais aucun risque vu que je savais très bien que c’était son préféré. Qu’est-ce que je ne ferais pas pour elle ! Pour ma jumelle aussi bien sûr ! Et c’est vrai qu’on n’avait jamais eu le temps de reparler de notre discussion de la dernière fois. Je me demandais si elle avait fait de qu’elle avait promis. Loin de là l’envie qu’elle s’y prenne rapidement, au contraire. J’espérais juste qu’elle ne m’en parlerait pas aujourd’hui. Du moins pas devant sa fille. Mais on va d’abord voir Victoria, vous en pensez quoi ? Parce que oui, à la base elles étaient venues pour la voir. Il y avait des chances pour qu’elle soit réveillée en plus de cela.
Juste un bisou sur la tête. Noëllie aurait pu faie la tête. Elle aurait pu lui dire qu'elle voulait un gros câlin. Mais Delilah l'avait briefé. Tatie Rebecca était fatiguée en ce moment. Alors oui, elle devait .... Elle devait se reposer un peu. Et elle ne pouvait pas faire tout ce qu'elle aimait faire. Non. Donc, oui, Noëllie se montrait compréhensive. Et elle ne lui en tiendrait pas rigueur. Elle eut un petit rire et tapa un peu dans ses main quand Rebecca lui souffla quelques mots au creux de son oreille. Le fait qu'elle la prendrait encore dans ses bras mais plus tard. "D'accord." Ouais, elle n'était pas contrariante Noëllie. Du tout. "Tu me donnes ta veste poussin ?" La petite s'était exécutée tandis que Delilah déposait leurs affaires sur le porte-manteau. Au moins, ça évitait de traîner. Et c'était une bonne chose de le laisser là. Ca évitait ... De foutre le bordel dans tout l'appartement. Ouais. Noëllie avait demandé ce qu'il y avait pour le goûter. Elle avait préparé une tropézienne. "A la vanille ou au chocolat ?" Parce qu'elle avait déjà goûté des tropéziennes au chocolat. Elle avait même soudoyé son père pour des mini tropéziennes à la vanille et au chocolat. La petite avait été malade toute la soirée et Delilah avait été obligée de rester à la maison pour éviter qu'elle ne vomisse toutes ses tripes à travers la maison. Ca lui avait servi un peu de leçon et elle évitait de trop manger de sucre maintenant. Enfin. "Vanille ou chocolat, tu sais que tu dois pas trop en manger si tu ne veux pas finir malade comme la dernière fois." Noëllie leva les yeux au plafond juste une fraction de seconde. "Je ferais attention. Promis." Ouais ... Ses promesses, Delilah savait que ça ne valait pas grand chose. Une petite manipulatrice déjà à son âge. Elle disait qu'elle ferait attention. Alors qu'elle n'en ferait rien. Elle était capable de manger, encore et encore, jusqu'à s'en rendre malade. Surtout si c'était quelque chose qu'elle aimait beaucoup. Delilah devait faire attention à sa santé quand même. Enfin. Rebecca proposait d'aller voir la petite. "Owi !" Delilah fit les gros yeux à sa fille. "Doucement. Tu sais que c'est un bébé." Oui. Fallait qu'elle fasse attention. Qu'elle fasse très attention même.
Ce n’était pas parce que je venais d’être maman que j’en oubliais que j’étais Tatie. J’avais vu grandir la jolie Noëllie, la première de la nouvelle génération. Je ne pouvais donc pas l’oublier ou faire comme si elle ne comptait plus tant que ça, puisqu’elle compte toujours autant à mes yeux. Alors oui, je lui avais acheté l’un de ses gâteaux préférés. Parce que oui, mademoiselle est vorace concernant les sucreries, et je ne connais pas encore tous ses goûts. Elle non plus je pense. Elle me demandait d’ailleurs à quelle saveur la tropézienne était. Je souriais et attendais que la maman fasse son devoir. J’ai toujours trouvé ça tellement adorable, que oui, il me tarde tellement d’être une aussi bonne mère que ma jumelle. Quand ma nièce eut promis de faire attention, je lui répondais Elle est à la vanille. Lui informais-je avant de lui envoyer un petit clin d’œil complice. Heureusement que je n’en avais pas acheté deux, parce que oui, j’avais été tenté. Mais finalement, j’avais bien fait. Je leur proposais tout de même d’aller voir mon nouveau petit ange. Victoria n’avait que quelques jours. Elle était si fragile que parfois, même moi j’avais peur de la casser. Alors forcément, je comprenais l’inquiétude de Delilah quand Noëllie sauta au plafond face à cette proposition. Sourire aux lèvres, j’étais fatiguée, mais tellement ravie de pouvoir leur présenter ma fille que j’ouvrais tout de suite le pas pour aller à l’étage des chambres. Ma maison était grand oui, et parfois quand ma nièce venait ici, elle courrait tout le long des couloirs, que ce soit à l’étage ou au rez-de-chaussée. Mais plus elle grandissait, plus elle préférait passer du temps dans sa salle de jeux. Salle de jeux qui était toujours là. L’avantage c’est qu’elle allait pouvoir faire découvrir tous les jouets à sa cousine bientôt. Je poussais délicatement la porte de la spacieuse chambre de ma fille et y rentrais. Elle commençait à s’agiter, à gazouiller. Elle était donc bien réveillée. Je la récupérais, délicatement et venais m’installer dans mon fauteuil pour que Noëllie puisse elle aussi lui dire bonjour. Tu ouvres les yeux Victoria ? Dis bonjour à ta tatie et à ta cousine. Ses yeux bleus clairs peinaient à s’ouvrir, le réveil était dur. Mais elle était en bonne voie.
Noëllie avait tapé dans ses mains. Elle avait beaucoup la tropézienne au chocolat. Après tout, son père lui achetait souvent des tropéziennes au chocolat. Et pas qu'un peu. D'ailleurs, combien de fois elle avait voulu tirer les oreilles de ... Et bien, elle avait voulu lui tirer les oreilles parce qu'il avait acheté un gâteau. Ah, ce qu'il était pénible. Ce qui était plus que pénible, surtout, c'était que ... Et bien, c'était qu'elle jouait la méchante dans cette histoire. C'était elle qui disait non. Elle qu'au final Noëllie pouvait détester parce qu'elle avait dit non. Rebecca aurait tout le loisir ... ouais, elle aurait tout le loisir de découvrir ça avec la petite Victoria. Ouais. "Cool. C'est bon la vanille aussi." Delilah roula des yeux. Et elle secoua légèrement la tête. Pour sûr. Dans l'immédiat, ouais ... Dans l'immédiat, il était temps d'aller voir la petite fille. Elles étaient rentrées dans la chambre. Lentement. Mais sûrement. Sans se presser. Sans faire trop de bruit. Noëllie avait dû mal à rester un peu en place. Elle avait fait pareil avec les jumeaux Scott quand elle les avait rencontrés. Ouais. Elle avait un peu de mal à se taire. Pour autant, elle ne disait rien. Elle évitait de faire trop de bruit. Pourquoi ? Pour être sûre d'avoir du gâteau. Parce qu'elle se doutait que si ... Et bien, elle se doutait que si elle faisait trop de bruit, elle n'aurait pas de gâteau. Donc, oui. Elle faisait en sorte ... de ... De rester tranquille. Rebecca avait pris sa fille dans ses bras et elle s'était installée dans le fauteuil. Noëllie s'était rapprochée tout de suite. "Elle est très mignonne." Delilah eut un hochement de la tête. "Tu as bien travaillé Becca." Et pas qu'un peu. Ouais. Noëllie la regardait. En silence. Elle avait approché sa main afin que la petite puisse agripper son doigt si jamais elle le voulait.
Le réveil était difficile pour ma petite. Elle est si belle, si parfaite, j’avais encore du mal à me rendre compte qu’elle provenait de moi. Alors qu’elle provienne aussi de Gabriel, c’était assez … impressionnant. Surtout qu’on avait arrêté de se fréquenter peu avant que j’apprenne être enceinte. Cette relation était malsaine, elle m’entraînait dans un gouffre qui m’empêcher de raisonner normalement. Mon cœur battait bien quand je le voyais. Surtout pendant ces vacances qu’on avait passées ensemble. Je m’étais rendue accro à lui et ça a été le déclic nécessaire pour tout arrêter. Mais c’était aussi ce moment-là où on avait procréé ce bel amour. Non, Victoria qui elle-même un bel amour, à ne pas confondre. Je m’étais donc installée dans mon fauteuil pour que Noëllie puisse voir le si fin visage de sa cousine. Son compliment me fit plaisir, et celui de ma sœur me fit légèrement rire Merci les filles. J’espère qu’elle restera aussi blonde que nous, ça m’embêterait qu’elle prenne les cheveux de son père. Je riais de nouveau légèrement, histoire de ne pas brusquer Victoria, me disant que j’espérais trouver un trait de son père chez elle. Je sais, je me contredis sans arrêt et ça m’énerve, mais ces sentiments, je préfère les enfouir, je ne les accepterais jamais. Je ne peux pas me le permettre. Je laissais faire ma jumelle quand elle tendit sa main vers ma fille dans l’espoir d’avoir un contact. C’était le moment idéal, elle était en mode papouille des mains, elle ouvrait et refermait très souvent les mains pour agripper toutes ces nouvelles choses qui se trouvent autour d’elle. Elle ouvrait de plus en plus les yeux, jusqu’à finalement réussir à agripper un doigt de sa tante. Elle ne le lâchait plus et je me suis mis à rire Elle reconnait sa chair et son sang. Tu veux la prendre ? Proposais-je alors à mon double. J’espérais bien qu’elle me dise oui. Avoir enfin un enfant devait lui faire autant plaisir que moi le jour où Noëllie est née. Bien sûr pour moi c’est bien plus fort ce moment, je ne suis plus toute jeune et je pensais ne jamais avoir un si adorable et parfait bébé. Grâce à la médecine et à Gabriel, c’était aujourd’hui possible.
Elle était belle. Elle était mignonne. Ouais. Et pas qu'un peu. Un peu d'elle. Un peu de Gabriel. Un beau mélange. Ca la ramenait dix ans en arrière, ou presque. Quand Noëllie était née. La première fois où elle avait pris sa fille dans ses bras. Ses premiers pleurs. Les premiers biberons. Les premières couches à changer. Et puis, les premiers pas. Les premiers mots. Ouais. Ca la fouettait comme ... Difficile de dire mais c'était une sensation très agréable. Et pas qu'un peu. Ouais. C'était très agréable. Elle revoyait encore sa petite fille dans ses bras. Petite fille qui était grande. Qui était bien grande maintenant. Et pas qu'un peu. Elle fut tirée de ses pensées par la petite Victoria qui était venue saisir son doigt. Noëllie était un peu déçue. Parce qu'à la base, c'était elle qui avait tendu la main. Elle qui voulait qu'on lui serre le doigt. Mais c'était pas bien grave. Non. C'était pas grave du tout. Elle aurait d'autres occasions, sans doute ... Ouais, bien d'autres occasions de pouvoir le faire. Ce petit contact, c'était chouette. Delilah avait tourné légèrement la tête vers sa fille. "Tu faisais pareil quand tu étais bébé." Ouais. Tenir les doigts des personnes qui s'approchaient un peu. Ouais. C'était chou. C'était très chou. Rebecca avait proposé à sa jumelle de prendre la petite dans ses bras. "Bien sûr." Ouais. Elle ne dirait pas qu'elle était là que pour ça. Elle était là pour voir aussi comment allait sa soeur. Parfois, après un accouchement, c'était pas toujours la joie. Non pas qu'elle avait éprouvé ce sentiment. Enfin, parfois, c'était dur. De la à faire un baby blues, non, mais quand même, ça n'avait pas forcément été simple. Du tout.
Même si c’était ma sœur et ma nièce qui rencontrait pour la première fois ma fille, je me sentais vraiment émue. Et tellement heureuse. Je n’avais pas ressenti un tel bonheur depuis que Luke m’avait quitté. J’en avais même oublié le goût. Je ne sais pas si c’est juste le fait d’avoir enfin mon enfant ou si c’est Gabriel qui me rend aussi dans un pareil cas. Peu importe la cause, je ne voulais plus jamais qu’il parte. Je me sens assez meurtrie de l’intérieur pour ne pas avoir ce bonheur. Si je le perds de nouveau, il y a de fortes chances pour que je me perde également. Je comptais bien passer toutes les épreuves à présent, je me sentais prête, forte de nouveau et pas seulement parce que je le voulais, mais parce que je m’en sentais vraiment capable. Comme jamais. Oui, je me sentais bien plus heureuse que lorsque j’étais encore jeune adulte et amoureuse de Luke. Parce que je n’avais pas pu avoir ce bonheur, le bonheur d’avoir cette petite chose toute fragile dans mes bras. Petite chose qui était passée dans les bras de sa tante après avoir à peine aperçu sa cousine. Il viendra un temps où elle ne verra qu’elle, j’en suis persuadée. N’ayant pas de frères et sœurs, j’espère qu’elles seront tout aussi proches pour se sentir moins seule. Mais je ne me fais guère plus de soucis que ça. Je me relevais alors de mon fauteuil et prenais la main de ma jolie nièce Et si on allait manger ce goûter ? Je lui souriais avec tendresse, parce que j’adore vraiment cette gamine, j’y voyais bien trop ma jumelle. Je l’entrainais alors avec moi jusqu’à la cuisine alors que ma sœur portait sa nouvelle petite nièce. Je sortais la tropézienne du frais et commençais à couper les parts pour les répartir dans des assiettes et les installer à table Vous voulez boire quoi avec les filles ?
Elle était si mignonne ... Elle était si petite. Ca la ramenait une dizaine d'années en arrière maintenant. Oui. Quand la petite Noëllie n'était qu'un bébé. Qu'un poupon. Ca semblait être si loin derrière elle maintenant. Oui. C'était même très très loin. Pour autant, c'était agréable d'avoir de la chair fraîche, si on pouvait dire ça ainsi. Ouais. La famille s'agrandissait. Du côté des Scott. Du côté des Priest. Et ça faisait une grande et belle famille. Oh, après, bien sûr, elle se doutait que ... Et bien, elle se doutait que tout le monde ne s'entendait pas forcément mais bon. Passons. Delilah était restée rêveuse juste durant quelques instants. Des enfants ? A nouveau ? Est-ce qu'elle serait prête à avoir un autre enfant ? Elle n'en savait trop rien. Et elle ne voulait pas se poser la question à dire vrai. Non. Du tout. Si ça devait arriver, tant mieux. Dans le cas contraire, ce n'était pas bien grave. Du tout. Quoi qu'il en soit, elle avait cette petite chose dans les bras. Et Rebecca pensait qu'il était temps d'aller manger un bout. Noëllie eut un hochement de la tête tout en regardant Rebecca. "Oui !" Elle n'avait pas parlé trop fort pour éviter de ... de faire peur au bébé. Même si Noëllie pouvait être un peu brusque parfois, ouais, elle préférait ne pas faire trop de bruit. Quand même. La petite Noëllie savait se montrer raisonnable. Enfin, pas toujours mais bon, là, il fallait dire que Delilah l'avait bien briefée. Et pas qu'un peu. Elle lui avait dit qu'elle devrait faire attention. Très attention même. Enfin. Delilah avait suivi Rebecca avec Noëllie jusqu'à la cuisine, puisqu'il était temps de manger. Elle avait les bras bien occupés, c'était un fait. Cependant, ça n'allait pas l'empêcher de boire ou de manger quelque chose. Pas du tout. Elles se retrouvaient toutes les quatre dans la cuisine tandis que Rebecca demandait ce qu'elles voulaient boire. "Du jus de fruit si tu as." Noëllie regarda sa tante les yeux dans les yeux. "Oui, du jus de fruit, c'est très très bien." Elle avait les yeux qui pétillaient à dire vrai. Et pas qu'un peu. Elle s'était installée, sans plus attendre, à la table. Elle avait envie de manger de cette tropézienne qui lui faisait tant envie depuis qu'elle savait qu'il y avait ce gâteau à manger.
Une fois que Victoria fut bien installée dans les bras de sa tante, je proposais d’aller prendre ce fameux goûter. J’avais eu faim pendant ma grossesse oui, mais je me surprenais à avoir encore très faim même encore aujourd’hui. Pas autant, évidemment, mais à croire que mon corps sentait qu’il lui manquait quelque chose. Pourtant, Victoria n’était restée que neuf mois, et pourtant il s’était si bien habitué. Surtout avec la nourriture. Il me tardait vraiment de pouvoir reprendre le sport et surtout mon activité professionnelle. Mais je n’avais accouché il n’y a même pas une semaine, je n’allais pas pouvoir faire tous ces efforts physiques bien rapidement. Je n’en ai pas la force. J’ai juste assez de force pour m’occuper de ma fille et pour recevoir comme il se devait ma petite famille. Je nous servais trois bons verres de jus de fruit accompagnés des parts de la tropézienne. Je m’installais à table avec elles et demandais à ma sœur Bon et toi, c’est quoi tes nouvelles depuis le temps ? Oui, parce que même si elles étaient venues me voir, moi et Victoria, je voulais quand même savoir ce qu’il y avait de nouveau dans la vie de ma sœur. Ou même de ma nièce. Parce que franchement, je n’allais pas pouvoir leur raconter grand-chose vu mon état léthargique depuis que j’ai accouché. Il ne m’arrive rien de bien palpitant. Même si pour moi, m’occuper de mon enfant est totalement nouveau et une sacrée aventure en soit. C’était bien loin de ce que j’avais pu m’imaginer. C’est encore plus beau, plus dur et plus stressant. J’ai eu beaucoup de mal à trouver le sommeil, et j’arrive à peine à me faire à son rythme. Non, le mien, je l’ai perdu depuis qu’elle est née, je ne vis à présent que pour elle, et je ne pensais pas en être capable, du moins, pas à ce point-là.
Elles s'étaient installées toutes les quatre dans la cuisine. Noëllie était très impatiente de pouvoir goûter à la tropézienne. D'ailleurs, à peine Rebecca l'avait-elle servie qu'elle avait commencé à manger comme si de rien n'était. Avec un bras en moins, ça serait un peu plus compliqué pour Delilah. Ell avait perdu l'habitude. Après tout, sa fille avait une dizaine d'années maintenant. Et il était vrai que ... et bien, qu'elle n'avait pas vraiment tenu d'enfants depuis longtemps. Enfin si, y'avait eu ... y'avait eu les petits de Selina. De son ex. Les petits neveux de son ex. Enfin, neveu et nièce à dire vrai. Elle allait devoir faire gaffe. Et pas qu'un peu. Noëllie avait fini de manger sa tropézienne quand Rebecca avait posé une question à sa frangine. "Dis tatie ... t'as des feuilles pour faire des dessins ?" Après avoir obtenu ce qu'elle voulait, Noëllie était partie s'installer dans le salon pour dessiner tranquillement, laissant Rebecca et Delilah seules avec la petite Victoria. La blonde avait pris son verre afin de porter son jus de fruit à ses lèvres. "Moi ? Oh. Tu sais, pas grand chose." Elle secoua la tête. Est-ce qu'elle devait lui raconter ... l'épisode avec Enzo ? Oh, peut-être. Parce qu'après tout, c'était quelque chose de nouveau. Mais elle ne savait pas vraiment où ça pourrait la mener avec Enzo. Elle ne savait même pas si elle pouvait dire ... qu'il y avait quelque chose entre eux ou pas. Elle ne savait pas trop. Elle ne dirait pas qu'elle était perdue. Mais est-ce qu'elle avait le temps pour se lancer dans une nouvelle relation ? Ou bien est-ce que c'était couru d'avance ? Elle se disait que ... c'était le cas. Peut-être ... Elle n'en savait rien. Elle n'en savait rien du tout. Non. elle préférait ne pas trop penser à cela à dire vrai. "Je crois ... que j'ai un ticket ... avec un de mes collègues de travail." Delilah venait de lui avouer. "Enfin, on est pas vraiment dans la même branche." Mais bon.
Le goûter entamé, Noëllie le dévora. Chose qui me fit bien sourire. Et elle ne demandait même pas à être resservie. Delilah doit être contente. Elle n’aurait pas à essuyer les maux de ventre de sa fille. Victoria semblait d’ailleurs être bien installée dans les bras de sa tante, même si cette dernière ne semblait pas si à l’aise. Elle ne portait pas souvent des bébés, même si la famille s’était agrandit du côté du père de Noëllie. Je ne savais même pas si elle les fréquentait beaucoup d’ailleurs. Peu importe. Ma nièce me demandait de quoi faire des dessins. Mais pour elle, j’avais tout ce qu’il lui fallait. Je t’ai installé de quoi faire bien plus dans ta petite chambre. Petite chambre qui était davantage une salle de jeux à ce stade. Surtout qu’elle était loin d’être petite. Elle s’était dépêchée d’aller récupérer tout le matériel nécessaire avant de se mettre à notre vue dans le salon. J’en profitais pour avoir un peu plus de nouvelles de ma jumelle. Après tout, avec toute cette folie qui m’arrivait entre Gabriel, Victoria et notre père, je n’avais pas beaucoup pris de ses nouvelles. Quand elle me confiait ne pas avoir grand-chose, j’eus une légère déception. Je buvais alors une gorgée de mon jus avant qu’elle ne rajoute qu’elle fréquentait un de ses collègues. Mon visage s’illumina et un large sourire prit place. Je la voyais un peu perplexe, mais je m’en fichais bien, j’étais ravie pour elle, parce que j’avais bien cru qu’elle ne voulait plus d’homme dans sa vie depuis que ça s’est terminé avec son ex. Je pensais même qu’ils n’allaient pas arrêter de repartir et revenir l’un vers l’autre. Tout n’est pas terminé en même temps, on n’est jamais à court de surprise. Mais c’est fantastique ! Et il s’appelle comment ? Qu’il soit dans sa branche ou non, on s’en fiche bien, le principal c’est qu’elle fréquente un nouvel homme, enfin !
Sans crier et sans faire trop de bruit, Noëllie avait tapoté un peu dans ses mains avant d'aller chercher ce dont elle avait besoin pour faire des dessins. Et faire ce qu'elle avait à faire. Ouais. Elle avait besoin de s'occuper un peu. Et c'était ce qu'elle allait faire à dire vrai. Ni plus. Ni moins. Elle allait laisser sa mère papoter un peu avec tatie Rebecca. Et elle n'allait pas les déranger. Non. Du tout. Des nouveautés dans la vie de Delilah ? Pas vraiment. Si ce n'était ... Si ce n'était cette aventure qu'elle avait eu avec un collègue. Enfin, c'était pas vraiment une aventure. C'était plus ... Elle ne savait pas trop ce qu'elle pouvait éprouver pour Enzo. Une forte amitié ? Quelque chose d'encore plus fort ? Elle n'en savait rien. Du tout. Et elle ne savait pas ce qu'elle voulait à ce propos. Si elle voulait quelque chose sur du long terme ou bien si elle voulait ... Non, c'était compliqué. Habituellement, Delilah savait ce qu'elle voulait. Mais avec Enzo, ils se tournaient autour depuis un petit moment. Mais bon. Est-ce qu'ils voulaient ça tous les deux ? Ou est-ce que c'était quelque chose de sensuel. De charnel. Et qu'il ne pouvait y avoir que ça entre eux ? Delilah n'en savait rien. C'était peut-être une discussion qu'ils devraient avoir tous les deux. Ouais. Sans doute. Rebecca avait souri. Sans doute contente d'apprendre que sa soeur avait sauté le pas, même si elle ne savait pas vraiment où ça irait entre eux. Delilah avait porté son verre à ses lèvres pour boire un peu. Rebecca était en joie. Et pas qu'un peu. "Il s'appelle Enzo. Et il bosse chez les stups." Le dire à haute voix ... Ouais, ça rendait les choses réelles mine de rien. "Après, je ne sais pas trop où je vais avec lui." Elle avait secoué la tête tandis qu'elle avait reposé son verre."C'est un peu compliqué mais j'me dis qu'avec le temps, j'finirais par y voir un peu plus clair. Ou pas."
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