Je ne peux plus attendre. Je ne veux plus attendre. J’ai besoin de le sentir de l’intérieur. Je ne sais pas si c’est comme ça que ça se fait, mais dans le fond, je sais que je ne peux plus résister et je laisse mon corps me donner les sensations dont il a besoin. Et en ce moment tout en moi hurle de continuer, d’accélérer un peu plus et d’en finir une bonne fois pour toute. Alors, j’en fais part à Ambroise et celui-ci, sourire malicieux sur les lèvres, ne se le fait pas dire deux fois. Se redressant après m’avoir embrassé une dernière fois, il se débarrasse de ses vêtements qui le gênent, plonge son regard dans le mieux, puis s’empale sur mon pénis.
Cette sensation est incroyable. C’est bon, c’est doux, c’est chaud, c’est délicieusement parfait. Les yeux fermés, me laissant totalement aller à ces sentiments de bonheur et de bien être, je laisse Ambroise gérer et me cale automatiquement sur son rythme. Mes hanches bougent en même temps que les siennes et ce n’est qu’au bout d’une ou deux minutes que j’ouvre les yeux, plongeant mon regard dans l’émeraude des iris qui me fixent. Je me noie dans l’intensité de ce regard et en oublie tout. Tout ce qui nous entoure, le monde de chaos dans lequel nous vivons, Moana qui nous a quitté il n’y a même pas deux heures, même Sybbie et ma mère sont mit de côté et je me concentre pleinement sur cette électricité qui se propage avec force et vigueur dans mon bas ventre jusque dans le bout de mes doigts.
Mais, tout à coup, cette même sensation change, monte en intensité et me fait gémir malgré moi. Une douleur pourtant si délicieuse irradie mon bas ventre et mon pénis alors que j’agrippe le drap qui recouvre le lit de celui qui sera maintenant mon amant. Je maltraite le tissus, ma respiration s’accélérant brusquement « Ambroise, je …» je ne peux en dire plus car je me déverse en lui sans que je ne puisse plus me retenir. L’orgasme me délivre de toutes tensions, me laissant dans un état second, mieux qu’un quelconque rush d’alcool ou de drogue. Ce bonheur et cette sensation incroyable se propagent s’en prennent à tout mon corps, tout mon être et me plonge dans une bulle d’allégresse inconnue jusque là mais dont, je le sais, je ne pourrais maintenant plus me passer.
Je soupire doucement, revenant à la réalité lorsque sens Ambroise qui se redresse, m’obligeant à me retirer de lui, et se laisse tomber à mes côtés sur le matelas. Sourire béat et éternel sur les lèvres, je me tourne vers lui « Tu peux m’expliquer pourquoi on a attendu aussi longtemps, hm ?» demandais-je doucement, amusé en me tournant sur le côté. Je lève la main pour la poser sur son épaule et passe mes doigts sur sa clavicule alors que mon regard se pose à nouveau sur ses lèvres que l’envie de l’embrasser se propage encore une fois en moi.
C’est spécial, inégalable. C’est parfait. Ressentir de telles émotions fait revivre Ambroise, littéralement. Il se sent pousser des ailes, et serait capable de déplacer des montagnes avec cette énergie qui se propage en lui. Il est persuadé que seul Clément est capable de lui donner ça. Sans le savoir réellement c’est tout ce qu’il a toujours désiré. Ce qu’ils vivent là, tout les deux, est improbable dans le monde qui les entoure. Bonnie pensait qu’il lui serait impossible d’oublier tout ce qu’ils ont traversés, comme il lui est impossible d’oublier le nom des étoiles. Et pourtant. En ce moment il n’y accorde pas une pensée, car son esprit est occupé tout entier par Clément. Leur rythme vient naturellement, les baisers, les caresses, les soupirs...
Tout ceci s’accélère bientôt, et le néo-zélandais se retrouve sur le point de craquer. Se mordant la lèvre, Ambroise intensifie ses mouvements jusqu’au point culminant où son meilleur ami se tend brusquement. Il n’aurait loupé ce moment pour rien au monde, alors Bonnie garde les yeux bien ouverts pour être témoin de ce moment de fragilité d’un homme. Il ressent une bouffée franche d’amour pour son meilleur ami. Il va l’embrasser avec passion alors qu’il part lui-même vers l’orgasme, qu’il atteint très peu de temps après. Un délice. Pur délice. Il aurait déjà envie de recommencer, car cette activité lui avait manqué, mais surtout parce qu’avec Wolf, c’est encore meilleur. Cela le laisse pantois, alors qu’il reprend son souffle perdu. Il se redresse pour que Clément se retire de lui, puis tombe à ses côtés sur le matelas en soupirant profondément.
Les yeux fermés, Bonnie sourit légèrement en entendant le néo-zélandais lui demander pourquoi ils ont attendu aussi longtemps. Il frémit sous la caresse de son ami en ouvrant les paupières. « Parce qu’on est bête et aveugle, j’vois que ça comme explication », murmure-t-il en allant poser sa main sur le torse de Clément, alors que son regard se baisse. « J’ai été bête de.. J’sais que c’est pas le moment du tout, mais je m’excuse de m’être à ce point laissé aller après ce qui est arrivé à Sybbie... » Il a eu besoin de dire ça, sans savoir pourquoi. Alors il l’a fait. Restant ensuite silencieux, il se redresse pour chopper la couverture et couvrir leurs corps dénudés. Il en profite aussi pour se rapprocher de Wolf. « Merci d’être là », souffle-t-il en allant se blottir contre lui. Après tant d’émotions positives, c’est toutes les autres qui rapplique aussi en profitant de la brèche. Pourtant Bonnie est plus heureux que jamais dans les bras de son Clément.
Allongé sur le dos, le matelas et l'oreiller semblent si doux et si moelleux à Clément. Ce doit être ça la sensation de laquelle il a déjà tellement entendu parlé, celle qu'on ressent quand on est sur un nuage, au septième ciel. Franchement, il pourrait s'endormir là, maintenant, heureux. Car avec Bonnie dans ses bras, même le monde dans lequel il vit lui semble bien plus rose qu'il ne l'est réellement. En vrai, s'il venait à mourir maintenant, il mourrait heureux, tout simplement. Mais, Ambroise, bougeant à ses côtés, le fait sortir de ses pensées et le fait revenir à la dure réalité. Tournant son regard vers son meilleur ami, il lui offre un sourire, essaie de s'accrocher encore quelques instants de plus à ses douces rêveries et lui demande, naïf, pourquoi ils ont attendu aussi longtemps.
La réponse de Bonnie le fait doucement rire, un rire qui résonne un peu trop comme celui d'une pucelle fraîchement amoureuse qui se sent obligée de rigoler à la blague de celui qu'elle aime de peur de le blesser si elle ne le fait pas. Mais Ambroise a raison : ils ont été bête et aveugle. Clément ouvre la bouche, s'apprête à lui répondre, mais son amant ne lui laisse pas le temps. Regard baissé, une incertitude et une certaine mélancolie dans la voix, il lui dit être désolé de s'être laissé aller ainsi après la mort de Sybbie. Inexorablement, son cœur se serre alors que Wolf réaffirme son étreinte sur le jeune australien, lui montrant ainsi tout le soutient dont il peut faire preuve à son égard.
« C'est rien Bonnie, vraiment. Ce ...» il soupire, pince les lèvres et ferme les yeux « Je veux dire tu avais tes raisons. Je ne peux pas t'en vouloir, vraiment pas...» souffle-t-il « Et tu sais que je serais toujours là pour toi, peu importe ce qui se passe» il se recule légèrement et relève le menton du jeune homme pour pouvoir le regarder dans les yeux «Toi et moi, contre le reste du monde » il s'approche de son meilleur ami et dépose un baiser sur ses lèvres «à la vie, à la mort » reprend-t-il les paroles d'Ambroise en appuyant son front contre le sien, lui souriant avec un certain espoir que tout ira bien.
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