Essence en faisait bien trop. Je ne méritais clairement pas autant de traitement de faveur. Je débarquais chez elle sans prévenir, je faisais un boucan pas possible et en plus de cela j'étais bourré. Oui, franchement, elle aurait pu me virer sur le champs que je ne lui en aurais pas tenu rigueur, j'aurais même parfaitement compris. A la place de cela, j'étais dans son lit. T'aurais pu me mettre dehors oui, j'aurais bien fini par trouver un pont sous lequel dormir. Je me mettais de nouveau à pouffer de rire, finissant par me retenir complètement, ne voulant pas lui attirer des ennuis. Même moi je me fatiguais à rire d'un rien. C'est alors qu'elle semblait décider à me raconter cette histoire et je hochais de la tête quand elle me demandait de ne pas l'interrompre. Je la fixais donc, totalement sous l'emprise de sa voix, je ne pensais à plus rien, surtout quand elle commença à me caresser le bras. En d'autres circonstances j'aurais certainement trouvé ça bizarre, mais là, à cet instant même, avec cette brune, non, j'appréciais et ça m'apaisait. J'ouvrais même instinctivement ma main, me sentant de plus en plus détendu. J'aurais pu m'endormir si cette histoire ne m'intriguait pas. Elle ressemblait énormément à Cendrillon, mais ses mots à elle étaient différents et je ne pouvais m'empêcher de penser que peut-être la fin serait différente. Alors oui, au lieu de m'endormir elle me rendait encore plus curieuse. J'avais envie de lui poser des questions pour la suite de l'histoire, mais je me taisais, je lui avais promis de ne rien dire, pas avant la fin de l'histoire en tout cas. Et quelque part, cette prison dorée, n'était-elle pas ce qu'elle vit ici même avec sa mère ? Même si Cendrillon est loin d'aimer cette nouvelle famille que son père lui avait imposé. Et là, j'étais en train de me demander comment je pouvais bien connaître aussi bien cette histoire … Merci petite sœur.

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Aussi étrange soit-il Colin semblait apaisé. Etrange pourquoi? Car il semblait tout sauf épuisé au final tant il riait, parlait, qu'il n'arrivait pas à rester immobile mais là mes papouilles sur son bras devaient être à son goût. Je le sentais plus relaxe, plus décontracté... Si bien qu'il finit par ouvrir sa main, je compris le message. Aussitôt mes doigts fins venaient caresser le creux de sa main, jouant quelques instants avec ses doigts pour revenir sur son bras. J'ignorais juste ses mots sur le fait que j'aurais encore pu le mettre à la porte me concentrant sur mon histoire de Cendrillon moderne, sûrement un peu remixé pour que je m'y reconnaisse totalement à travers.

- Ses amis animaux ne faisaient que lui demander pourquoi elle restait enfermée dans cette prison dorée avec des demi-soeurs aussi méchantes et une belle-mère sans coeur. Sauf que la jeune fille perdue ne voyait pas ce qu'elle pourrait faire à côté, elle n'avait connu que cela, que pouvait-elle faire? Sans amis, sans diplômes... Elle était coincée, emprisonnée. Alors elle se mettait à rêver, beaucoup même... Après tout elle parlait déjà à des animaux, elle pouvait aller encore loin. Sauf qu'un soir, les choses empirèrent dans son château si beau en apparence. Ses demi-soeurs parlaient d'un bal, tout le monde allait s'y rendre, tout le monde sans exception mais la belle fut rejetée car pas assez cool, populaire ou belle pour y aller. Elle subit encore de nombreuses moqueries jusqu'à finir en larmes dans sa chambre se sentant brisée... Elle avait l'âge d'avoir des relations pourtant... Mais elle n'y connaissait rien. Même un simple baiser l'effrayait alors qu'elle rêvait de goûter aux lèvres du prince charmant qui viendrait la sauver de tout.

Je m'arrêtais quelques instants, regardant Colin dans les yeux, il ne disait rien. Je continuais mes caresses sur sa main et son bras, montant jusqu'à son épaule. Je commençais à avoir un peu mal à force de mes allers-retours mais ça l'apaisait donc je continuais. Je voulais qu'il se sente bien, qu'il s'endorme, alors je passais outre.

- Puis venu le soir du bal, la belle resta enfermée dans sa chambre, à double clé. Elle pleurait toutes les larmes de son corps jusqu'à entendre quelqu'un toquer à la fenêtre. Elle croyait rêve mais ses amis souris vinrent la prévenir qu'une femme susurrait son nom à l'extérieur. Elle se leva avant de sécher ses larmes et elle vit une fée. Elle resta immobile quelques secondes avant d'ouvrir la fenêtre. La fée se présenta et lui dit qu'elle était sa marraine, marraine la bonne fée. Cette fée lui promit que l'espace d'une nuit elle pouvait être qui elle voulait... Une femme accomplie, assumant son corps, sa personnalité, ses désirs et rêves inavoués. Enfin vivre la nuit qu'elle voulait et cela jusqu'à minuit. Après minuit tout s'effondrera et la vie basique reprendra. La belle n'y croyait pas... Elle pouvait être la femme dont elle rêvait mais elle avait peur de franchir le pas. Elle qui avait été tant dans la privation, l'interdit, là se sentir libre... La peur la prit mais elle en avait envie car l'interdit attire. Ses amis les animaux la supplièrent d'accepter, de prendre enfin son envol le temps d'une soirée... De s'oublier, de penser à elle... De faire ce qu'elle avait envie sans penser aux jugements des autres.

Je m'arrêtais encore en me rendant compte que mes mots et mes geste pouvaient sembler.. étranges, là, de suite. Je me mordis ma lèvre inférieure avant de remettre une mèche de cheveux derrière mon oreille, continuant mes caresses sur le bras de Colin. J'avais vraiment l'impression de rêver et d'être dans un univers parallèle... J'espérais surtout que tout cela l'aide à dormir...

N'était-ce pas en compagnie de Selina que je devrais être en ce moment exact ? Même si les enfants ne seraient pas loin, c'est auprès d'elle que je devrais être. Elle voulait qu'on essaie d'être un couple, et qu'est-ce que je faisais ? J'étais allongé dans un lit avec une femme bien trop jeune pour moi qui était en train de me caresser pour m'apaiser. Le pire dans tout ça, c'est que ça fonctionnait. Et je ne me sentais pas assez coupable pour lui dire d'arrêter ou même pour quitter cette chambre. Non, j'avais simplement envie de me laisser aller, de ne plus penser à chaque moindre de mes mouvements et faire ce dont j'ai vraiment envie. A l'heure actuelle, j'avais simplement envie qu'elle continue de me caresser le bras, la main et qu'elle finisse son histoire, histoire qui différait un peu de celle de Cendrillon. Mais à la place de m'endormir, comme je m'y attendais, elle faisait me rester éveiller. Et pourtant, avec la voix d'Essence, j'aurais pu facilement fermer mes yeux et m'endormir. Elle racontait tellement bien que je pourrais encore l'écouter des heures. Je me sentais bien à chaque fois que je me trouvais en sa présence. Pas besoin de faux semblant, juste détendu. Et sans vraiment réfléchir, alors qu'elle faisait une petite pause dans son histoire, juste avant qu'elle ne rencontre son prince charmant, je refermais ma main sur la sienne quand elle repassa dessus et la gardais dans la mienne. Non pas que j'en avais marre de ses caresses, non, j'avais juste envie de la serrer contre moi. Entrelaçant nos doigts. Sûrement parce que je sentais bien qu'il y avait une part de vérité dans son histoire et que je voulais lui faire comprendre que j'étais là pour elle. Sa vie était loin d'être facile, et il fallait qu'un grand gamin de la trentaine passée vienne l'embêter dans sa vie déjà assez compliqué comme ça. J'allais devoir me débrouiller pour lui rendez la pareille, histoire que je me sente moins con face à cette aventure par la suite.

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J'avais juste eu le temps de faire une petite pause pour voir si Colin fermait un peu les yeux mais il restait toujours éveillé. A croire qu'il fallait que je l'assomme pour qu'il s'endorme même juste que vingt minutes. Je continuais mes papouilles sur son bras, reprenant mon souffle mais quand ma main revint sur la sienne, il la serra fermement, entrelaçant mes doigts aux miens. Sur le moment je ne disais rien, je le laissais faire même si ce simple contact physique ne me laissait pas indifférente. Pas venant de Colin en tout cas... Je levais mes yeux discrètement vers lui, j'étais encore plus perturbée, si perturbée que j'en avais presque oublié où j'en étais dans mon histoire.

Peut-être qu'il aimait serrer la main des gens avant de dormir et que pour lui c'était un signe de confort et bien être avant d'aller au pays des rêves... Je ne voyais que cela comme explication, pourquoi aurait-il envie de me prendre la main ainsi sinon? Alors, doucement, mes doigts se refermèrent et je caressais juste le dos de sa main de mon pouce en continuant mon récit. Après tout il ne m'interrompait pas donc je supposais que l'histoire l'intéressait un minimum ou que ça l'aidait à être plus.. apaisé.

- Elle finit par écouter ses amis les animaux en acceptant le compromis de sa marraine, ou devrais-je plutôt dire la nuit de rêve que sa marraine lui offrit. En un coup de baguette, la belle se retrouvait avec une robe qui brillait comme le plus beau diamant de l'univers, ses amis souris étaient devenus de beaux cheveux blancs majestueux qui conduiraient sa belle calèche digne des princesses des contes de fée. Elle avait envie de pleurer tant elle ne croyait pas que toutes ces belles choses lui appartenaient le temps d'une soirée. Elle se trouvait si belle... Elle ne se voyait plus comme une pauvre fille en détresse mais comme une femme vivant sa vie à cent pour cent.. S'envolant de ses propres ailes sans contraintes ni frontières. Alors elle fila à la fameuse soirée dont tout le monde parlait, ce fameux bal... Et une fois arrivée ses yeux étincelaient de mille feux. Les gens dansaient, chantaient, parlaient, souriaient... Enfin un peu de vie autour d'elle sans se sentir jugée par son entourage. Elle entra à peine dans la salle principale que tous les regards étaient rivés sur elle. Elle était la plus belle... La plus majestueuse. Les filles l'enviaient et les garçons la voulaient... Mais uniquement l'un d'eux attira son attention. Il était grand, majestueux, classe, sophistiqué, magnifique danseur, des yeux à tomber, une carrure qui devaient en faire chavirer plus d'une... et ça ne manqua pas. Mais qui était-elle pour mériter un homme comme lui? Elle n'était personne après tout... Impopulaire, transparente, insignifiante aux yeux des gens, bonne à rester enfermée pour maintenir un château en bonne santé jusqu'à mettre sa propre santé en péril...

Je m'arrêtais encore, j'avais comme une boule au ventre qui s'installait à ses mots mais je me forçais à tenir tête ne voulant pas casser l'histoire qui semblait tant le passionner ou du moins l'aider à se relaxer... un peu. Je pouvais sentir sa main se relâcher à certains moments mais il ne me lâchait pas pour autant.

- Alors la belle perdit tout espoir voyant toutes ces femmes à ses pieds, l'admirer, danser avec lui. Un vrai apollon. Le plus bel homme de la soirée... Pourtant la belle n'avait d'yeux que pour lui. Des hommes venaient lui demander une danse pourtant mais la belle espérait que ce beau prince la repère jusqu'à que ses rêves s'envolèrent en fumée lorsqu'elle vit ses deux demi-soeurs et sa belle-mère. Elle décida de se cacher... Elle était si pressée de vivre ce rêve qu'elle en avait oublié la présence de sa... "famille". Elle décida d'aller dehors, seule, sur la grande terrasse. Il devait faire froid mais à quoi bon rester à l'intérieur à part pour se faire humilier? La belle pleura. Elle se rendait compte de sa débilité. Elle avait cru un instant à voir un homme qu'elle ne pourrait jamais avoir tant ils étaient... différents. Lui si beau, si populaire, charismatique et elle si.. insignifiante. Si elle venait à disparaître, personne la pleurerait après tout.

Encore un autre arrêt. Je remettais une autre de mes mèches derrière mon oreille, replaçant ma main de libre sous ma tête tandis que l'autre caressait celle de Colin... J'avais fini par y prendre goût, ça faisait du bien même si ça m'était totalement étranger comme sentiment et sensation.

- Les minutes semblaient être des heures. Le bal était magnifique mais elle ne profitait de rien de peur de croiser sa belle-mère si tortionnaire et privative envers elle. Assise sur un banc, le regard perdu, une voix masculine retentit à ses oreilles. Elle se retourna et c'était LE garçon, CET homme. Il lui demanda s'il pouvait s'asseoir à ses côtés et il commença à lui parler du paysage. Qu'il adorait dormir ici regardant le soleil se coucher et la lune se levait. Qu'à l'intérieur il se sentait si oppressé, se forçant à avoir un rôle qu'il n'aimait pas... Jusqu'à qu'il demande à la belle ce qu'elle faisait ici. C'était la première fois qu'elle parlait à un homme depuis bien des années... Elle rougissait et gloussait de temps à autre mais le prince sut lui redonner confiance en elle. Lui posant des questions sans la frustrer, la faisant rire... Elle était en plein rêve... Tellement qu'elle en avait oublié le monde qui l'entourait. Elle sentait juste son coeur battre à cent à l'heure... Et quand le prince finit par l'inviter à manger, son coeur explosa. Elle ressentait son bas ventre s'agiter, son coeur s'emballer, sa respiration se faisant saccadée. Jamais elle n'avait ressenti cela, jamais.

Inconsciemment, ma main se resserra sur celle de Colin pile à cet instant.

- Ils commencèrent à danser, tant bien que mal... Mais le prince sut guider la belle à merveille et elle devint danseuse professionnelle en l'espace de deux minutes. De deux malheureuses minutes jusqu'à que l'horloge retentisse. Minuit. La belle entendait les chevaux hennirent et elle comprit le message. Sans attendre, elle fuit. Laissant le prince, seul et sans réponse sur cette grande terrasse paradisiaque. Elle courut si vite qu'elle perdit une de ses magnifiques chaussures en cours de route mais elle n'eut guère le temps de faire demi tour pour la reprendre. Elle sautait dans sa calèche, les chevaux galopant jusqu'à chez elle pour finir par rentrer tant bien que mal.

Je finissais moi-même par m'endormir, presque tant parler me fatiguait mais Colin avait encore les yeux ouverts... Je devais finir pour lui... Au moins.

- Les jours défilèrent et la belle n'était que triste. Elle entendait ses soeurs parlaient du beau prince qui cherchait sa femme idéale... Toutes les deux étaient persuadées qu'elles avaient leur chance tant elles étaient belles, puissantes, populaires alors que la belle... n'était rien. Mais un soir, la belle finit par entendre une discussion qui lui redonna tout espoir. Il cherchait la femme à la chaussure de verre. Etait-ce SA chaussure? C'était trop gros pour être vrai. Des centaines femmes avaient essayé cette fameuse chaussure mais elle n'allait à personne... Jusqu'à qu'un jour, la belle réussisse à s'enfuir de chez elle pour avoir la chance d'essayer CETTE chaussure. Lorsqu'elle rentra chez le prince, tout le monde la défigurait. Elle avec ses habits si bon marchés, ses cheveux entremêlés, son air fatigué. Qui l'aurait soupçonné d'être allé à un tel bal vu la démarche qu'elle affichait? Mais on lui laissa sa chance. Le valet du prince lui fit essayer avec dégoût CETTE chaussure mais quand elle y entra parfaitement, tout le monde resta immobile. C'était elle. Le prince se retourna en ne comprenant pas pourquoi il n'entendait pas un "suivante" prononcé à la dure. Il s'approcha de la belle, fronça les sourcils et la dévisagea quelques instants. "C'est vous" dit-il d'une voix surprise et si confiante à la fois. La belle se leva et manqua de tomber mais il la rattrapa. "C'est vous" répétait-il encore une fois. Ils étaient si différents et pourtant ils étaient faits l'un pour l'autre...

Ca devait faire vingt bonnes minutes que je parlais, seule, sans qu'il ne m'interrompe une seule fois. J'avais fini de raconter mon histoire en ayant une toute petite voix à la fin.

- Pourquoi tu ne dors pas Colin?

Ma main toujours dans la sienne, je ne comprenais pas pourquoi il n'essayait pas au moins de fermer les yeux et de s'endormir sous le ton de ma voix. Je pensais qu'il était fatigué mais mon histoire avait du lui provoquer l'effet inverse.

Cette histoire était différente de l'originale et pourtant elle semblait bien plus réaliste. Je ne saurais pas dire si ça venait du fait que les actions et les sentiments étaient bien plus développés ou si c'était parce que j'avais l'impression que la conteuse vivait à travers cette histoire. C'est assez étrange comme sensation, surtout que je ne suis pas vraiment dans mon état normal. Je n'aurais jamais osé lui prendre la main de cette façon sinon. Je ne sais même pas moi-même pourquoi j'avais eu envie de cette attention. Sûrement parce que par le biais de ce lit, de cette situation, on se rapprochait déjà physiquement, mais j'avais l'impression que ça allait bien plus loin, et si j'avais eu envie de partir il y a déjà plusieurs minutes, je n'y pensais à présent plus tout. J'étais bien là, avec elle, en train d'écouter son histoire, comme si je ne connaissais pas la fin. Et elle finissait bien. Le contraire aurait été étonnant en même temps. Mais le fait qu'elle me demande pourquoi je ne dormais toujours pas, je ne m'y attendais pas du tout. Que devais-je répondre ? Je ne savais pas pourquoi je n'arrivais pas à dormir, mais forcément avec l'alcool dans le sang, mes paroles étaient plus rapides que mes pensées Peut-être que je n'en ai pas envie. Et puis c'est comme si un voile se redressait de devant mes yeux et je voyais la jeune femme en face de moi, non la jeune fille et je remarquais enfin qu'elle était bien trop habillée pour dormir Tu n'as pas trop chaud ? Je ne vais pas te manger tu sais. Oui, je remarquais depuis un petit moment qu'elle était gênée et j'y étais pour quelque chose, et même si elle est tout à fait charmante pour une femme, je ne me voyais pas la toucher. Sauf que j'avais déjà sa main dans la mienne, on était déjà assez proche et je ressentais cette envie de la toucher encore plus. Non, elle faisait bien de rester avec sa robe de chambre, je n'ai plus les idées très claires et quelques flash de Selina m'apparaissaient, pour repartir bien vite et ne laisser place qu'à cet instant avec Essence.

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Ses yeux étaient grands ouverts et ne cessaient de me fixer. Je ne comprenais pas pourquoi, l'alcool aidait dans ce genre de situation non? Après tout je n'y connaissais rien, je n'avais jamais été saoule de ma vie, même pas un peu "pompette". Peut-être que chez Colin ça le réveillait au lieu de l'endormir.

Nos mains étaient toujours serrées, mon pouce caressant furtivement le dos de sa main et il prit enfin la parole, en susurrant. Il ne voulait pas dormir ? Il était prêt à dormir au sol il y a même pas trente minutes... Je le regardais timidement dans les yeux sans trop savoir quoi répondre. J'étais étrangement apaisée... Ce que je prenais pour de la fatigue était juste une sensation de bien être. J'aimais avoir sa main dans la mienne et me sentir importante aux yeux de quelqu'un, surtout auprès de Colin... Alors oui, je sentais un peu mon corps se réchauffer, mes joues se rougir mais dans la quasi obscurité de ma chambre cela ne devait guère se voir.

- Euh...

Je ne savais pas trop pourquoi il me disait cela, sans doute pour mon bien. Je lui avais bien enlevé ses chaussures et sa veste en cuir, mais pour le coup lui il était vraiment en sueur après son escapade dans la nuit pour grimper ensuite jusqu'ici.

- Je sais que tu ne vas pas me manger. Puis je doute que cela soit très légal de toute façon...

Nerveuse je préférais jouer de ses mots et sourire bêtement. Mais oui, dormir avec ma robe de chambre n'était pas très pratique et je n'aimais pas vraiment cela. Encore si ça avait été une belle robe de chambre en soi, super douce, légère... Sauf que je n'avais aucunement les moyens de m'acheter ce genre de vêtements, mais un jour... peut-être.

Difficilement, je quittais la main de Colin pour me redresser dans le lit. Je regardais un peu autour de moi, comme si je voulais m'assurer que tout était réel. Ca semblait l'être en tout cas. Doucement je fis tomber ma robe de chambre sur mes épaules avant de défaire le noeud qui la maintenait sur moi pour libérer mes bras en premier. Cette nuisette était trop "nuisette" pour l'occasion, je n'aimais pas ne pas avoir de soutien-gorge en dessous alors oui, être de dos à Colin me semblait préférable. Je la tirais ensuite sur le côté, maintenant une main sur ma cuisse pour ne pas que ma nuisette remonte et je jetais ma robe de chambre sur quelques peluches encore au sol. C'était vraiment trop bizarre. Mon coeur s'accélérer, ma respiration en faisait de même. Puis tout doucement, je revins m'allonger sur le côté, auprès de Colin, mettant mes bras devant ma poitrine après avoir monter le drap jusqu'à mes hanches pour couvrir mes jambes nues.

Je n'osais même pas le regarder, préférant me cacher comme je pouvais. Je n'avais jamais été à l'aise avec mon corps de toute manière, jamais. La seule personne m'ayant vu nue sur Terre n'était que... ma mère. Et les médecins quand j'étais née, mais soit, ce n'était qu'un détail et ça ne comptait pas... Si? Non.

- Je dois faire quoi pour que tu dormes Colin?

Je riais un peu avant de remettre une mèche derrière mon oreille. Ca me faisait bizarre de ne plus avoir sa main dans la mienne c'était si agréable mais je ne voulais pas le brusquer ou qu'il me trouve... bizarre. Peut-être même que ça pouvait sembler déplacé. Je préférais alors m'abstenir, compressant mes bras nus pliés contre ma poitrine. Bras qui cachaient en prime mon petit nounours sur ma nuisette pas du tout sexy à souhait. Mais bon... Même si j'avais été nue face à Colin, je doute que ça lui aurait fait quelque chose, même un tout petit peu. Il devait aimer les... "vraies femmes", pas quelqu'un comme moi même si parfois j'avais espoir que...

C'était étrange de me dire que finalement, dans ce lit avec Essence, je n'avais pas envie de dormir. Alors que j'étais arrivé dans cette chambre totalement exténué. Etait-ce simplement le fait d'être confortablement installé ou juste d'être avec Essence et d'être obnibulé par elle et son histoire ? Je ne préférais pas chercher à comprendre. Et forcément quand je lui proposais d'enlever sa robe de chambre, je ne me doutais pas ce qu'il allait arriver. Evidemment que si elle l'enlevait j'allais voir une plus grande partie de son corps, je m'attendais à quoi franchement ? Clairement pas à ça. Elle s'était redressée et commença doucement à retirer sa robe, commençant par les épaules. Pourquoi avait-elle fait ça ? D'un coup j'avais envie de lui dire de la remettre, mais encore une fois, j'étais incapable de bouger, de regarder ailleurs que ses épaules dénudées qui me faisait un effet interdit. Je déglutissais assez mal et espérais qu'elle se dépêche de revenir sous la couette pour que je sois moins perturbé. Rien ne s'arrangea quand elle revint avec ses bras croisé sur sa poitrine qui était loin d'être enfantine, pas comme je l'avais imaginé. Je ne l'avais d'ailleurs jamais imaginé, comme celle de ma sœur, et pourtant, elle en avait une et j'étais curieux, bien trop curieux, mais je ne me laissais pas avoir. Mais impossible de fermer les yeux, je la trouvais subitement bien trop jolie pour oser ne plus la regarder. Sa gêne la rendait encore plus adorable et j'avais encore plus envie de la toucher. Mais avant que je ne puisse me décider sur quoi que ce soit, elle me demandait ce qu'elle devait faire pour que je m'endorme. Encore une fois, je ne réfléchissais pas, je n'y arrivais plus, elle me déstabilisait bien trop, tellement que mes pensées étaient devenues trop floues. Te laisser faire. Lui répondais-je simplement avant de venir dégager ses quelques cheveux de son cou pour caresser doucement ce dernier. J'aurais pu m'arrêter là, mais ma main glissa dans son dos et le touché de sa peau me rendait encore plus avide. Sa peau était si douce et si finir que je ne pouvais plus m'arrêter. Si elle avait eu envie de me caresser tout à l'heure, c'était mon tour. Je revenais vers sa nuque et descendais cette fois sur son épaule, sa clavicule, me surprenant à avoir envie qu'elle abaisse ses bras. Mais il fallait que je me contrôle un minimum, alors je revenais dans son dos pour plus de sécurité. Même si je m'étais un peu trop rapproché d'elle entre temps.

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Je le regardais tant bien que mal dans les yeux, je compressais toujours mes bras pour cacher ma poitrine et ce nounours pas du tout sexy. J'avais peur qu'il me demande de lui chanter une berceuse au point où j'en étais... Ou lui chanter quelque chose tout court. J'attendais sa réponse mais il semblait comme.... absent. Dormait-il? Enfin?

Je relevais encore plus les yeux pour m'assurer qu'il était soit éveillé ou endormi mais ses yeux me fixaient... bizarrement. Je ne l'avais jamais vu me regarder de la sorte, j'avais fait quelque chose de mal? Intimidée, mes yeux se baissèrent mais à l'entente de ses mots, j'avais été prise de panique en l'espace de deux secondes. Me laisser faire? Je m'étais imaginée le pire des scénarios dans ma tête en un si peu de temps que lorsqu'il posa sa main sur moi, j'étais braquée, tétanisée. C'était Colin pourtant... Je savais qu'il n'était ni un violeur, ni un gars méchant... Mais ses paroles me firent peur jusqu'à que ses caresses vinrent m'apaiser en moins d'une minute. Il avait dégagé mes cheveux de mon cou, posant avec délicatesse sa main sur ce dernier... Et mon corps qui s'était braquée en deux-deux se décontractait aussitôt. On ne me caressait jamais comme ça, même pas ma mère sauf quand j'étais horriblement malade et que je lui faisais de la peine... Mais là avec Colin c'était... différent. Peut-être car il était dans mes pensées depuis un moment, que je l'avais mis sur un piédestal en le nommant secrètement "mon fantasme que je n'avouerais jamais".

Je n'osais même pas le regarder, mes yeux s'étaient même fermés instinctivement, mes bras toujours repliés sur ma poitrine. Je me surprenais même à sourire quand il vint caresser le haut de mon dos nu pour revenir sur mon épaule et ma clavicule. De bref frissons avaient survolé mon corps et je serrais mes poings contre moi, sans trop savoir pourquoi en fait... J'étais si bien mais c'était si... Bizarre... J'avais l'impression d'abuser de Colin. Il était saoul... Jamais il ne m'aurait fait ça... dans un autre contexte.

- Colin...

Avais-je à peine osé susurrer sans savoir quoi dire par la suite. Et s'il me prenait pour... son ex? La mère de ses enfants? Peut-être avait-il une hallucination ou je ne sais pas... Mais son corps s'était rapproché. Je me trouvais ridicule à rester presque en boule sur moi-même, mes bras toujours repliés, ma tête baissée pour ne pas croiser le regard de Colin tandis que j'aimais ses petites caresses. Oui moi je lui avais caressé juste le bras pour l'aider à dormir mais lui... Pourquoi ça lui servait au fond? A dormir sans doute aussi...

- Ca t'aide à... dormir?

Il fallait que je parle, je ne pouvais pas me taire... Je me sentais juste horrible d'apprécier ce genre d'attention et de vouloir en profiter. Ca faisait tellement du bien... Est-ce que ça allait changer quelque chose après? J'avais peur d'à peu près tout.

- Colin je veux pas que tu crois que j'abuse de... la situation...

Oui, les mots étaient lancés et je ne pouvais pas me permettre d'abuser ainsi. J'étais trop gentille, honnête ou innocente... Cette brebis galeuse que tout le monde pouvait dévorer en une seconde. Je me contentais juste de replace mes cheveux, encore... A croire que c'était un tic quand j'étais stressée, trop. Si stressée, qu'inconsciemment un de mes doigts passait sur mes lèvres mais oui... J'aimais ça. Tellement que je me rapprochais de lui pour qu'il ait accès plus facilement au haut de mon dos, sentant ma respiration devenir plus calme et apaisée même si mon coeur, lui, c'était tout l'effet inverse... Il allait exploser.

Quand je lui avais dit de se laisser faire, je voyais un brin de surprise et de panique dans son regard. Mais je n'allais rien faire de déplacer. Je voulais juste toucher sa peau et avoir certaines idées impures me répugnaient, parce que même si elle était majeure, je la voyais comme une enfant. Une chose est pratiquement sûre, elle n'avait jamais du se retrouver aussi proche avec un homme. Elle ne me repoussait pas, mais je la sentais crispée. Et je voulais éviter qu'elle le soit. Alors je continuais alors que très certainement, la meilleure solution était d'arrêter mes caresses et de la laisser dormir. Mais là j'en étais incapable. Au son de sa voix, je me suis un peu arrêté. Je ne voulais pas la brusquer et c'est ce que je faisais. Mais quand elle me demanda si ça m'aidait à m'endormir, je reprenais davantage mes caresses et lui souriais tendrement Si on veut. Non, clairement pas du tout. J'avais encore envie de continuer, comme une drogue dont je ne contrôlais plus rien. J'avais envie de continuer encore plus loin, mais je ne voulais pas abuser d'elle davantage. Parce que c'était moi là qui abusait d'elle, et non l'inverse. Alors à ses paroles, je m'arrêtais de nouveau sans pour autant retirer mon bras et ma main de sur elle Pourquoi je croirais ça ? J'avoue que j'étais perdu là tout de suite. Déjà que je n'avais pas les idées très claires, elle ne m'aidait pas. Elle se rapprocha alors encore un peu plus de moi, nos corps se retrouvant presque collés l'un à l'autre. Je sentais sa chaleur et j'avais envie d'encore plus de proximité. Mais je reprenais simplement mes caresses dans son dos qui était à présent bien plus facile d'accès. Ma main descendu, forcément, en passant dans un premier temps sous sa nuisette, mais je remontais pour passer au dessus. Je ne voulais pas aller trop loin, mais finalement ma main descendait quand même le long de son dos, pour venir se caler au creux de sa cambrure, venant par la suite sur sa hanche. Mais il fallait que je calme sérieusement mes ardeurs. Je revenais dans le creux de son dos et voilà que je l'attirais contre moi. Cette fois-ci, complètement. Ses bras qui cachait sa poitrine étaient les premiers à toucher mon torse et nos visage n'étaient plus très loin l'un de l'autre. Juste là, contre elle, je me sentais bien, et certainement prêt à m'endormir, mais je continuais à la caresser le long de son dos. Dis moi d'arrêter. Sinon c'est moi qui risque d'abuser de la situation. Lui murmurais-je avec une certaine faiblesse dans la voix.

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Mon visage était brûlant, mon coeur ressortait presque de ma poitrine, mes doigts toujours près de mes lèvres et mes bras toujours repliés cachant ma poitrine. J'étais gênée mais si bien à la fois. Il avait une main si grande et si... douce. A croire qu'il faisait ça tout le temps... Bon certes, c'était peut-être le cas mais j'étais juste... bien. Je n'arrivais pas à décrire ce que je ressentais tant ça ne m'était pas familier... Pas du tout.

Quand il me dit que ça l'aidait à s'endormir, je ne disais rien, je le laissais faire, si ça pouvait... aider. Puis je ne faisais rien de mal, il caressait juste ma peau. Oui, juste ma peau... Je me pinçais délicatement mes lèvres me sentant si apaisée seconde après seconde... J'aurais aimé que cet instant dure jusqu'à la fin de ma vie. Mon dos plus à sa portée, je sentais sa main plus à plat et propice aux tendres caresses qu'il m'apportait mais quand il passa sa main sous le dos de ma nuisette, je m'étais comme cambrée. Je n'avais pas compris pourquoi j'avais fait ça, c'était parti tout seul. Zen Essence... Tout est irréel... Tout.

Mes yeux fermés, je me concentrais sur la main de Colin parcourant mon corps sans geste déplacé... Mon dos, ma hanche... J'étais horriblement bien que je me sentais partir. Pas dans le sens où j'allais m'endormir mais... comme si j'étais sur un petit nuage, oubliant mes problèmes... Profitant de Colin, juste Colin. Pinçant une nouvelle fois mes lèvres je le laissais me coller à lui, il était bouillant mais j'aimais cette sensation. C'était une chaleur agréable et si relaxante. Je pouvais même sentir son souffle chaud faire des riccochés sur ma peau, mes bras pliés désormais collés à son torse, l'unique barrière qu'il nous séparait. Mais quand il reprit la parole je ne compris pas de suite ses mots tant je me sentais bien. Pourquoi avait-il peur d'abuser de la situation? Je n'étais pas en couple et je suis majeure et vaccinée... Je me contentais de sourire, desserrant mes poings serrés pour plaquer mes mains sur son torse délicatement, faisant de petits cercles à l'aide de mes doigts.

- J'ai 23 ans Colin, je suis majeure et vaccinée... Tu n'abuseras jamais de moi. Jamais.

Cette phrase était partie toute seule, comme mes jambes nues qui collaient celles de Colin sous la couette... Sauf que dans cette position il pouvait très clairement apercevoir mon décolleté et mon nounours mais là j'étais juste bien sous cette flottée d'affection... trop bien... horriblement bien.

Il fallait que je me contrôle mieux, mais quand je sentis son corps contre le mien, je savais que je ne serais plus en mesure de me contrôler. Alors j'avais demandé à Essence de m'arrêter. Je pensais vraiment qu'elle allait le faire et qu'on pourrait s'endormir, de notre côté, comme si rien ne s'était passé, mais j'avais apparemment sous-estimé l'effet que je lui faisais. Que voulait-elle dire avec le fait que je n'abuserais jamais d'elle, voulait-elle dire qu'elle me donnait n'importe quel feu vert ? Pourtant je la sentais si mal à l'aise. Même si son corps commençait peu à peu à se détendre. Même ses mains venaient collés mon torse, et non pas pour me repousser, mais pour continuer à me caresser malgré mon satané t-shirt toujours présent. Et forcément mon regard dériva encore plus sur sa poitrine qui était bien plus apparente à présent, et vraiment plus imposante que dans mes pensées. Je n'arrivais à présent plus du tout à la regarder comme une enfant, non, je la voyais bel et bien comme une très belle femme dont je commençais à avoir de plus en plus envie. Elle se collait davantage à moi, par le biais de ses jambes et je me sentais foutu. Il n'y avait plus de retour en arrière et pourtant j'essayais de me concentrer pour ne pas trop monter, même si c'était bien plus mon caleçon et mon jean qui m'en empêcher. Mais ça me serrait de plus en plus. Il fallait que je respire. Et je me suis mis à rire légèrement en apercevant le charmant dessin de sa nuisette Il en a de la chance cet ourson. Lui fis-je remarquer, autant pour rire un peu que pour lui faire comprendre que j'avais davantage envie de la toucher. D'ailleurs ma main ne put s'empêcher d'aller bien plus bas cette fois-ci. Le long de sa cambrure qui s'était légèrement accentué pour atteindre son charmant fessier, que je n'avais jamais eu l'envie de mater auparavant. Je continuais de laisser glisser ma main jusqu'à sa cuisse, pour finalement l'agripper et la faire monter par-dessus mes jambes. Je continuais de la caresser, ne voulant pas aller plus vite, de peur de la brusquer. Une chose est sûre, j'avais envie d'elle comme jamais je n'aurais pu l'imaginer.

AVENGEDINCHAINS

J’étais là contre Colin et vraiment je ne savais pas quoi faire à part me laisser faire… Comme il l’avait dit. Je pensais juste qu’il voulait me caresser… gentiment. Comme moi je lui avais caressé le bras, je n’avais pas pensé ou imaginé une seule seconde qu’il aurait voulu m’avoir contre moi. Je n’avais jamais été aussi proche d’un homme, jamais et encore moins de Colin. Oui il m’avait déjà pris dans ses bras, oui il m’avait déjà embrassé le front, oui… Mais là c’était totalement différent.

Mes mains contre son torse, je me sentais fiévreuse, je ne comprenais vraiment rien. Pourquoi avais-je l’impression d’abuser de lui ? Il était saoul et jamais il n’aurait agi ainsi avec moi en règle générale et j’en avais marre de toujours me priver, de toujours penser à ma mère avant tout… De me mettre en second plan.

Alors oui, je le laissais faire car j’aimais ça… Je fermais les yeux, le laissant flirter avec ma peau qui ne pouvait s’empêcher de frissonner. Je me sentais horriblement bien, trop sans doute. Mes mains à plat sur son torse j’appréciais le moindre de ses touchés sur mes bras, mon dos… Mais laissant ma poitrine à peine exposée je me sentais toujours aussi gênée, alors qu’il ne voyait rien ou peu à part ce début de colleté sauf qu’à sa remarque, je me mis à rougir… Comme une petite fille. Une femme n’aurait jamais fait ça mais comment agir ? Je comprenais ce qu’il voulait dire, je secouais juste ma tête pour dire « non » tant je n’assumais rien de mon corps.

- Il n’est pas si chanceux que ça, il est surtout ridicule… Non?

Susurrais-je encore contre lui tandis que sa main descendait le long de mon dos jusqu’à mes fesses. Mon cœur s’accéléra davantage, j’allais vraiment pas bien. Se rendait-il compte de ce qu’il faisait ? Je voulais pas qu’il le regrette et même moi je… Je ne savais pas. Colin était MON fantasme mais là je n’avais jamais espéré autant tant je me croyais inexistante à ses yeux. Gênée, je recachais à nouveau ma poitrine, quittant son torse mais je le laissais me redresser ma jambe pour qu’elle recouvre son corps, comme si sa main sur ma cuisse me faisait du bien et que j’aimais qu’on me caresse à cet endroit ou alors me sentir aussi proche de lui. Ou peut-être les deux mais ça me faisait tellement bizarre.

- Colin…

Je débutais encore une phrase mais impossible de savoir sa continuité. J’avais vraiment peur qu’il me déteste de l’avoir laissé faire, se souvenait-il que j’étais… inexpérimentée ? Sexe ou pas sexe même juste cette sensation, ces caresses m’étaient étrangères, mon corps réagissait bizarrement sentant ma poitrine me frotter contre ma nuisette, j’en étais encore plus honteuse, compressant mes bras dessus pour que Colin ne voit rien tandis qu’à contrario ma jambe se resserrait autour de lui.

Jamais je n'aurais osé agir comme cela, d'une manière si aisée avec elle si je n'avais pas bu un coup. Déjà je ne serais pas ici, et en second lieu elle n'aurait pas eu besoin de s'occuper de moi ainsi. Et malheureusement, j'ai toujours su au fond de moi un complexe d’Œdipe. Voilà pourquoi j'avais tellement apprécié les caresses d'Essence et que je m'étais mis à la voir davantage comme une femme. Le pire dans tout ça, c'est que je me sentais vraiment bien éveillé et loin d'être bourré. Comme si tout l'alcool ingurgitait n'avait laissé place qu'à l'euphorie agréable qui fait pousser des ailes. Et même lorsque j'apercevais son nounours sur sa nuisette, j'étais loin de débander, non, j'avais encore plus envie d'être à sa place. Mais les bras de la jeune femme m'en empêchait et je suis loin d'être inquisiteur à ce point-là. Surtout que si je n'avais pas de l'alcool dans le sang, je n'aurais pas été si doué avec elle. Ou alors que tout simplement, je devrais plus me laisser aller avec les femmes. Comme quoi, c'est certainement le remède miracle. En attendant, elle se trouvait ridicule par le biais de cet ourson et je ne pus m'empêcher de rire de nouveau, doucement, pour lui répondre Non, je suis toujours jaloux. Peu importe l'apparence qu'il avait, il avait accès à un endroit qui m'était interdit et qui me donnait encore plus envie. Alors que franchement, d'habitude, je ne suis pas le genre à désirer autant une partie d'un corps. Là j'avais l'impression de désirer chaque parcelle du corps de la jeune femme et je me trouvais de plus en plus malsain. Mais ça ne m'empêchait pas de lui remonter sa jambe sur mon corps pour la sentir encore plus contre moi. Pour mon plus grand bonheur, elle se laissait de nouveau faire. Mais elle en profitait pour se cacher la poitrine de nouveau derrière ses bras. J'allais trop loin, bien trop loin, et il est vrai qu'elle n'est pas habituée à ce genre d'expérience et que je la lui imposais sans lui laisser le choix. Promis, j'arrête. Je ne veux pas te forcer à quoi que ce soit. Je continuerais juste à te caresser jusqu'à ce que tu t'endormes. Oui, j'avais envie d'inverser les rôles, j'avais envie de lui faire du bien, et même si je m'imaginais la caresser de façon bien plus sexuelle, je préférais calmer mes ardeurs avec mes paroles, pour être sûr de ne pas aller plus loin. Après tout, je suis sensé être en couple.

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Mes mains sur ma poitrine, je sentais mon corps se cambrait sous ses caresses, mon bassin se faisant trop près du sien. Si près que je le sentais comme… réveillé en bas. Rêvais-je ? Cela ressemblait à cela ? Ou alors c’était juste dans ma tête ? Je n’y connaissais tellement rien. Je rougissais et ma nuisette en devenait presque gênante. Je n’aimais pas sentir mes seins ainsi contre ce tissu déjà pas confortable de base… Mais les mots de Colin me firent sortir de mes pensées. Il était toujours jaloux et ça me rendait… Toute chose. Car oui, j’étais gênée mais une part de moi avait envie de lui donner ce fameux accès… Je ne voulais pas qu’il le regrette par la suite et serais-je capable d’aller plus loin ? Je n’avais jamais vu un homme nu dans ma vie. Enfin, en cours de médecine oui, dans des livres, sur des photos oui… Mais… Là, aussi près, chez moi… Non et j’avais peur. Peur de ne pas être à la hauteur. Colin était papa, il avait dû en connaître des femmes avant… Il était tout sauf vierge, il connaissait son corps et le corps des femmes. Je ne savais même pas ce que j’aimais, ce qu’il me faisait vibrer, je ne m’étais jamais vue, jamais touchée… Quand je sortais de la douche, je me cachais sous ma serviette ne me regardant nullement dans le miroir.

- Tu ne me forces pas Colin… Tu ne me forces pas…

C’était dit mais je ne savais pas trop s’il allait comprendre : envie de quoi ? Des caresses ou de… Plus ? Il savait que je n’avais pas le même niveau d’expertise que lui dans le domaine mais se souvenait-il que j’étais vierge et pas juste « peu habituée au sexe » ? Je ne voulais pas lui rappeler de peur de tout casser alors je déglutissais et pris un grand souffle d’air frais. Mes bras se baissaient venant attraper le bas du t-shirt de Colin que je soulevais doucement pour lui faire comprendre de lever les bras. Je lui avais déjà enlevé ses chaussures et sa veste tout à l’heure après tout… J’en avais marre d’être cette brebis galeuse si pure, si innocente si… tout et n’importe quoi.

- Je suis d’accord….

Je n’arrivais pas à faire des phrases plus explicites que cela, j’espérais juste qu’il sache lire entre les lignes. Une fois le t-shirt retiré, je me retournais légèrement pour le poser au sol, laissant ma poitrine transparaître par le biais de ma nuisette où il avait un total accès désormais. Je revenais sur le lit, restant sur le dos mais j’avais dû mal à… savoir quoi faire. Je voulais juste cacher ma poitrine et baisser ma nuisette qui remontait trop, laissant apparaître un bout de ma culotte noire. Je laissais juste un bout de ma jambe contre les siennes et je posais timidement ma main gauche sur son torse brûlant et musclé que je venais caresser du bout de mes doigts. Je n’osais pas le regarder dans les yeux, il m’intimidait trop et je n’osais pas venir l’embrasser ou autre. Ca devait faire 4 ans que je n’avais pas embrassé de garçons, 4 ans depuis Diego, le fameux garçons de l’université qui m’avait dégagé car j’avais refusé de coucher avec lui à l’époque. En attendant, je scrutais le torse de Colin, il était si imposant, je caressais ses biceps pour descendre vers ses abdos, tout doucement…

Voilà que j'étais à deux doigts de faire la même connerie que celle de mon ex. Mais etait-ce vraiment une connerie ? Là, je pensais à tout sauf à ça. Oui, je pensais au fait que j'étais sensé être en couple avec Selina mais mon envie pour Essence remontait violemment et je ne pensais plus à rien d'autre. Et j'étais prêt à tout ce soir. Je le sentais. Sûrement parce que je savais que la brunette était loin d'être à l'aise avec les hommes. Mais je voulais rester là avec elle, quitte à ne faire que la caresser, même si je savais qu'au bout d'un moment mes caresses risquaient de devenir bien moins chaste. Elle insista alors en me disant que je ne la forçais pas. Pour bien me le prouver, elle me fit d'ailleurs retirer mon t-shirt. Je n'allais pas m'en plaindre, au contraire même. J'en étais plus que ravi, j'avais encore bien trop chaud. Je la voyais qui faisait tout pour se détendre, mais sans vraiment réussir. Elle était loin d'être naturelle dans ses mouvements et je trouvais ça attendrissant. J'aurais pu revoir la jeune et jolie Essence, mais je n'y arrivais plus, je la voyais de façon bien trop claire comme la femme que je désirais. C'est alors qu'elle me confiait être d'accord. A ce que je la caresse toute la nuit ? Certainement. Mais dans ce cas-là, pourquoi m'avoir retirer mon haut et commencer à me caresser de plus en plus bas. Je la laissais bien sûr faire, même si l'envie montait de plus en plus et que ça commençait à me faire de plus en plus mal au dessous de la ceinture. Ses doigts étaient mal assurés et cela avait un côté excitant. J'hésitais à la laisser faire toute seule, mais je sentais bien qu'elle avait du mal. Et même si je n'avais qu'une seule idée, c'était de lui caresser les seins, je préférais m'occuper d'abord de sa main baladeuse. Je posais ma main sur la sienne et l'emmenais doucement vers la boucle de ma ceinture et la fit enlever de ses doigts fins, comme si c'était elle qui était au commande. Je lui fis ensuite déboutonner les deux boutons de mon jean, et ouf, je respirais enfin. A croire que j'avais bien failli les faire exploser. Mais je n'allais pas plus loin, je ne voulais pas la choquer, pas pour l'instant. Ma main en profitait alors pour rejoindre sa jambe qui me collait pour remonter doucement vers son entre jambe. Je m'y frayais un chemin. Je rapprochais en même temps mon visage du sien, prêt à l'embrasser, mais sans pour autant le faire et ma main se faufila dans sa culotte et mes doigts atteignirent son clitoris ainsi que ses lèvres du dessous et la caressais doucement Tu es sûre Essence ? Tu es sûre de vouloir la même chose que moi ? Oui, là, au moins, ça se serait clair.

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