Il prend une longue inspiration au moment où le corps d’Ariane se découvre enfin sous ses yeux, il tente de contrôler le feu qui l’anime, de ne pas aller trop vite et ne surtout pas ruiner le moment. Elle est tellement belle, à sa merci, sous son corps qu’il prend un temps à la contempler, à penser à tout ce qu’il aimerait faire avec elle, à tout ce qu’il a à rattraper alors qu’elle s’offre à lui à nouveau, chose qu’il n’avait pas espéré. Ses sens sont en ébullition. Il veut tout, trop vite, tout lui faire, tout ressentir. Son sang cogne dans sa tête, bloque ses pensées alors que justement, il doit réfléchir et ne pas se comporter comme un complet animal. Débarrassée de son jean, ses sous-vêtement restent les derniers tissus à la couvrir, il revient vers elle, dépose des baisers sous son corps, s’infiltre délicatement sous ses dessous afin de l’amener à être dans le même état que lui, à brûler d’envie pour ce rapprochement, il chatouille ses sens sans aucune grâce pour ses plaintes. La délicatesse de ses gestes ne manque pas d’avoir leurs effets sur son corps. Rapidement, de sa main libre, il libère sa poitrine qu’il mourrait d’envie de découvrir, d’embrasser, de goûter, de titiller. Il y’a tellement de contact qu’il aimerait avoir et tellement peu de temps alors qu’il bouillonne, qu’il veut plus, qu’il veut lui faire sentir plus aussi. Il la sent frémir sous ses doigts et ça lui arrache des pulsions, ça précipité ses intentions, ses gestes sont calculés, exécuté comme il sait qu’elle apprécie et les plaintes sonores ne tardent pas à s’échapper de la bouche de la rousse, leur son variant au rythme de ses caresses et sans attendre plus, sa main se saisit du dernier morceau qui la couvre, lui arrache son dernier sous-vêtement tandis qu’il se redresse pour mieux la regarder à nouveau, alors que le corps d’Ariane semble le réclamer, que son corps à lui la réclame également et n’apprécie pas ce mouvement de recul qu’il fait pour se défaire lui-même de son jean, de son caleçon qui commençait à être ridiculement serré pour ensuite prendre position entre ses cuisses, pour l’épouser, pour alimenter la passion qui l’anime, décupler ses ardeurs, le tout dans un geste assez lent pour qu’il puisse profiter de la sensation de leur peaux nues l’une contre l’autre. Ses lèvres retrouvent les siennes, son corps se colle au sien alors que ses mains attrapent ses hanches pour qu’elles épousent les siennes, qu’elle écarte un peu plus les cuisses pour qu’il s’y loge et là, c’est la tension qui n’est que plus palpable, c’est son souffle qui s’accélère, cette chaleur à l’intérieur de lui qui atteint son plus haut niveau au moment où il s’insère en elle, d’un geste soudain, brusque et sauvage, comme les accoups qui suivent alors que ses mains s’agrippent à ses cuisses, la tiennent fermement le temps qu’elle cale ses mouvements sur les siens. Des grognements s’échappent de lui, entre deux baisers qu’il partage avec elle. C’est l’explosion des sens, c’est une danse endiablée, c’est l’épuisement total qui le guette, mais Tad y met toutes ses forces, toute son impétuosité. C’est le corps d’Ariane qui le motive, ses vibrations, ses gestes, son rythme, son parfum qui l’enivre. C’est un tout qui le déchaine, qui le rend un sauvage. Il étouffe ses rugissements par des baisers qu’il dépose sur sa joue jusqu’à sa clavicule. C’est sa langue, qui s’invite au creux de son cou, qui la goûte alors que partout ailleurs, sa sueur se mêle à la sienne. C’est la folie qui s’empare de lui un peu plus à chaque minute que leur corps s’anime ensemble.
Chaque contact m’en fait l’effet de dix, chaque baiser, chaque caresse, chaque mouvement et je soupire d’aise, et je gémis sans retenir, sans lui donner la moindre contre-indication. La pression de son corps contre le mien suffit à ce que je sache exactement que la suite est proche, qu’il ne laissera pas plus de secondes séparer nos ébats, qu’il tirera profit de ma soumission, immobilisée contre les coussins, étouffée par ses démonstrations tactiles. D’un geste empressé il retire son jeans, s’en prend à mes propres vêtements, sous-vêtements de dentelle qui volent, se retrouvent hors de portée, tout sauf nécessaires désormais. Et un frisson qui hérisse ma peau, qui l’électrise, maintenant que mon corps à découvert est à sa merci. J’ai anticipé et j’ai attendu, j’ai les mains qui papillonnent sur son dos, apprennent à détailler ses omoplates, ses muscles contractés, à presser maintenant son bassin plus près, de chaque côté de ses hanches que mes jambes enserrent sans lui laisser la moindre marche de manoeuvre. S’il ne me donne pas tout de suite ce que je veux, c’est pour mieux me faire languir de sa langue contre ma peau, de ses lèvres contre les miennes, ses doigts qui s’assurent que je suis au bord de la supplication, qu’il n’aura qu’à attendre une poignée de secondes avant que je l’implore, que je m’impose, qu’il n’ait plus qu’à assouvir cette pulsion qui dicte chacun de mes soubresauts, chacune de mes plaintes. Aucune douceur alors que nos corps ne font enfin qu’un, aucune attention particulière si ce n’est celle de mettre fin au supplice, et de m’arracher un cri de surprise, un cri de désir, que je noie dans le creux de sa mâchoire, mes doigts acérés griffant sa peau au passage. Il est loin le sexe par défaut, celui qui n’est là que pour combler un vide, que pour dépanner, que pour être coché de la liste des priorités. Elles sont loin les cambrures de nécessité que j’ai multipliées ailleurs depuis notre rupture, maintenant qu’après quelques coups à peine je sens déjà l’effet qu’il fait sur moi, je sens déjà la chaleur qui creuse mes reins, qui gobe, qui rend ses expirations plus animales, les miennes plus bruyantes. Le tempo s’impose à moi-même maintenant qu’il ne me donne plus le choix, qu’il m'immobilise en resserrant sa prise sur mes poignets, écrase mon corps contre le canapé qui en a vu d’autres, qui a été témoin de pire, de mieux. Incapable de faire quoi que ce soit d’autre que d’apprécier, égoïste à m’en mordre les lèvres et son épaule au passage, c’est facile, tellement facile de savourer chaque mouvement, d’accepter sa présence là, au creux de mes cuisses, de ressentir la moiteur de nos corps déjà bouillants qui se collent l’un à l’autre. Il s’anime en moi comme tant d’autres fois avant, il relance de fougue, brusque, presque violent, et c’est bien ce que mes gémissements demandent et redemandent, incapable de laisser le contact ralentir, de laisser les allers s’espacer. Mais c’est trop tôt, c’est déjà trop sensible et trop évident, et je sais qu’il n’a qu’à allonger un peu plus le plaisir pour que je succombe entre ses bras. Avide, et je refuse que ça se termine ainsi, et c’est impensable que déjà j’en sois réduite à collapser une poignée de minutes déjà après avoir eu les bribes de ce que je voulais, de ce que j’anticipais, quémandait. Et c’est profitant d’un relâchement, d’une faiblesse où il se cambre contre ma poitrine que je chavire le corps du brun, qu’il se retrouve au sol sur les vestiges de nos vêtements, les restes de la couverture livrée plus tôt déjà. L’impact de nos corps tombant du sofa m’arrache un énième soupir alors que Tad se love encore plus loin, encore plus fort. Maintenant le surplombant, je choisi le rythme, je choisis d’y aller plus lentement dans les courbes, de le faire languir comme il a su le faire pour moi, d’étirer ses intonations et d’en jouer jusqu’à sentir qu’il tremble, qu’il crave, qu’il savoure tout autant que moi.
Les ongles qu’elle plante dans son dos ne font que précipiter ses élans, il sent la passion qui l’anime, les sensations qui l’habitent se déchainer partout en elle et la chaleur du moment le consumer tout entier, chaque coup de griffe est traduit par un encouragement à faire grimper l’action, plus vite, plus fort, et ça le galvanise entièrement. Son enthousiasme se sent à travers ses coups de reins et il se délecte de toutes les réactions qu’il obtient de la part d’Ariane, encouragé par chacune de ses plaintes, par ses propos d’un peu plus tôt à rendre cet échange digne de leur ébats d’antan, dont les souvenirs lui reviennent en mémoire. Et c’est ainsi qu’il se souvient de toute ces petites attentions qu’elle apprécie tant, de la façon dont elle aime l’amour, des petits tricks que ses derniers amants n’ont pas su trouver (et qu’il se targue intérieurement d’être encore le seul à avoir les secrets) et qu’il s’empresse d’exécuter pour lui rappeler qu’ils étaient bien à deux, qu’il n’y avait pas que des problèmes et c’est aussi une manière de se flatter, de continuer à être celui de ses galants avec qui la débauche est la meilleure, avec qui elle aura eu le plus de bon temps. C’est important pour lui, maintenant qu’ils ont amené le sujet sur le tapis et c’est tout ce que Tad a à l’esprit au fur et à mesure qu’il lui fait l’amour, le plaisir qu’elle ressent et la contenter du mieux qu’il ne le peut. Ses mains s’empresse de prendre le contrôle de son corps, de lui dicter ses gestes, sa façon de l’accueillir tandis que ses lèvres continuent le chemin au creux de son cou, leurs baisers étant par moment interrompu par les rugissements de plaisir que Tad émet, alors que son rythme s’accélère et devient plus violent, plus animal, plus déchaîné. Et il se précipite, gagne en ardeur, en folie, en volume sonore, jusqu’à ce qu’Ariane renverse tout, dès qu’il lui laisse une opportunité, qu’il se replace, c’est elle qui prend la main, qui le chavire sur le côté, les faisant tomber sur le sol dans un élan qui n’apporte pas de bobo, la couette qui lui avait apporté plus tôt, faute de plaid ou autre tissus pour se couvrir, pour amortir la chute, rendre la chose moins violente et le choc, même mince, sort Tad de ses pensées, rappelle l’humain derrière la bête et au moment où il s’éveille, c’est Ariane qui se dresse au-dessus de lui, la belle Ariane, dont la domination ne le dérange en rien, dont le changement de position n’atténue pas son excitation, alimentée désormais par cette pleine vue qu’il a sur son corps qui se déhanche au-dessus de lui. Un spectacle qu’il prend son temps à observer, pendant lequel il ne fait rien, à part admirer la façon dont ses seins se dressent vers lui, dont leurs bassins s’animent ensemble et sa bouche qui laissent sortir des soupirs de plaisir qu’il se plait à entendre, qui l’enfièvre, le transporte jusqu’à le réveiller à nouveau, à lui donner envie de capturer chacun de ses soupirs. Après quelques secondes de pleines observation, il se redresse vers elle, saisit ses hanches à nouveau pour mieux coordonner le rythme de leurs va-et-vient, tandis que les lèvres de Tad rejoignent celle d’Ariane, qu’il s’endiable dans un énième baiser qui tait toutes leurs plaintes, laisse planer un moment de presque silence, seuls leur souffle résonnant dans la pièce et une main qui remonte, se plonge dans la crinière de feu de sa belle, tandis que son bras valide la serre encore un peu plus fort.
Et j’en raffole. De lui, du contact assumé, de la fougue qu'il y met. De ses mains sur moi, de son regard qui s’attise de lui-même, de ses supplications, de celles qu’il m’arrache. C’est une danse que je connais par coeur mais qu’il arrive tout de même à se ponctuer de surprises, de soubresauts que je ne lui connais pas, plus, qui sont allés se loger dans le dossier réglé, fini, terminé, qui reprennent du service à chaque nouvelle cambrure, des baisers nichés dans mon cou à ses paumes baladeuses qui m'agrippent fermement au moindre à-coup. Il se souvient de tout, il maîtrise encore comme jadis. C’est un Tad animal qui évolue au-dessus de moi, qui me presse contre lui, qui prend tout ce que je lui offre, qui en redemande, qui me laisse à peine le temps de gémir pour accuser une nouvelle plainte, pour en provoquer un torrent tout entier. Et il est trop en contrôle, il arrive déjà à me faire regretter ma soumission, à m’en donner encore plus envie. Un regard ailleurs, un mouvement de recul et il se retrouve au sol sous mes cuisses, l’air plus surpris que déçu. Ses rétines se vissent à mon corps qui s’enflamme, à mon bassin qui reprend le tempo, qui s’assure de lui rendre la tâche beaucoup plus facile, et difficile à la fois. Ses mains sur mes hanches s’en retrouvent vite enlacées par mes doigts, force que je presse avec attention, sentant son contact s’ancrer dans ma chair, influencer mes impulsions. C’est plus facile maintenant que je me charge du reste, c’est plus simple maintenant que j’éloigne ma peau de sa tendresse, maintenant qu’aucune distraction ne risque de me rappeler tout le reste. Tout le reste que j'oublie un peu plus à chaque fois que le rythme de ma respiration s’accélère, qu’il me répond d’un soupir d’aise, de désir. Ses iris qui chauffent dans ma direction, et ses lèvres encore humectées de nos précédents baisers qui finissent par attirer, attiser mon intérêt. Et s’il profite du spectacle que j’encourage en faisant papillonner ses mains sur mon corps brûlant, c’est presqu’attendrie que je finis par me pencher plus près, à la hauteur de son visage, les prunelles dérivant vers ses mèches ébouriffées, là où mes doigts se sont perdus un nombre incalculable de fois. Il est tout aussi haletant que moi, il reprend à peine son souffle que je laisse mon index et mon pouce monter jusqu’à son crâne, y déloger les plectres qui sont allés s’y cacher, la gueule de Céline qui m’arrache un rire plus qu’autre chose. Tad comprendra bien vite la supercherie, et mon hilarité qui casse le reste, et la distraction, et le quotidien qui nous rattrape. C’était plus qu’une pulsion entre un duo d'inconnus, ce n’était pas juste deux corps qui s’embrasaient au contact, à la nostalgie de leurs anciens ébats, mais c’était surtout nous deux, et c'était ce qui rendait le tout si complexe, si complet. L’instant d’après et mes lèvres se posent sur les siennes, plus doucement encore que je ne l’aurais voulu. Un baiser puis un autre, le contact bouillant et son corps qui tremble autant de plaisir que le mien, et j’en profite pour reprendre la cadence, pour aligner les derniers remous, valse plus sensible maintenant qu’il visse son regard au mien, que ma respiration frôle sa bouche, se love dans sa nuque, mon front posé sur le sien. Encore un peu et je sens mon corps entier qui se contracte, encore une seconde et une autre et il assène le dernier frisson, se logeant tout au creux de mes reins, remontant le long de chacune de mes vertèbres, m’arrachant un énième gémissement que j’étouffe contre sa mâchoire moite, qu'il accompagne d'un râle trop rauque pour ne pas m'en féliciter, et nos corps qui n'en finissent plus de se détendre sous l’impulsion.
Et le rythme ralentit, s’intensifie. Leur étreinte se resserre et Tad se dresse face à elle, l’attrape de son bras valide pour mieux sceller leur étreinte, pour mieux la sentir frémir, pour rajouter du contact avec elle, pour avoir meilleur goût de ses gestes, de ses émotions. Ses doigts glissent dans sa chevelure alors qu’il l’embrasse avec ardeur. Le ton monte dans la pièce. Il nourrit plus intensément la fièvre qui l’habite en ne quittant pas ses lèvres, en jouant malicieusement avec sa langue tandis que les doigts de la belle se baladent dans sa chevelure pour en écarter les morceaux de plastique, offert un peu plus tôt, venus s’y loger par mégarde lors de leur changement de position. Il profite de ce moment pour l’observer rire entre ses bras, elle rit autant qu’elle gémit et à ce moment-là, Tad ne peut s’empêcher de penser qu’elle peut être parfaite, qu’elle est belle quand elle affiche ses émotions et que cette capacité à être amusée même dans les moments les plus ardents, là où le rire n’a pas toujours sa place est probablement sa plus belle qualité. L’enlacement n’en prend que plus d’emballement, leurs lèvres se rencontrent à nouveau, les doigts de Tad se retrouvent à caresser le dos d’Ariane alors que la chaleur grimpe encore, qu’il gagne en impétuosité et qu’il sent le désir grimper en flèche en lui et qu’Ariane poursuit ses mouvements sur lui, l’amenant à crier de plus en plus furieusement, le corps de la belle entre ses bras gagnant en électricité, les frissons passent d’un corps à l’autre et soudainement, tout se précipite encore plus vite, encore plus fort jusqu’à ce que l’instant termine et atteignent son paroxysme. Désormais, tout ce qui compte aux yeux de Tad, c’est que son amante y trouve son plaisir, comme il sent que lui va trouver le siens et il l’agrippe, l’embrasse encore et encore, la serre un peu plus fort jusqu’à ce que sa dernière plainte le libère, mette fin à la supplique, jusqu’à ce que ses muscles se détendent et qu’il ne reste dans la pièce que le son de leur deux respirations, épuisées, rebondissantes sur le corps de l’autre et les bras de Tad qui n’en finissent pas d’entourer Ariane, qui la garde en son sein, le temps que chacun ne se remettent de ses émotions. Il a la tête qui vacille un peu, le retour à la réalité, ou alors le flux sanguin qui arrêtent de battre ses tempes. Le souffle chaud de la rousse chatouille son cou, lui arrache un sourire d’entre lequel il ne fait passer aucun rire parce qu’il ne veut pas couper le silence, parce qu’il veut continuer à entendre sa respiration saccadées et son cœur battre fort la chamade contre sa poitrine. L’instant suivant, il passe une main dans ses cheveux, amène son visage au sien pour l’embrasser à nouveau et se perdre sur sa joue, son cou, ses omoplates. Il n’a pas fini de la couvrir Ariane. Il n’est peut-être pas encore complètement encore rassasié de son année loin d’elle. Lentement, l’enlacement se défait, chacun revient à ses esprits et il ne reste autour d’eux que le chaud qu’ils ont produit, ce qui ne le satisfait pas, il ne veut pas qu’elle s’éloigne trop vite. Il pose doucement sa main sur sa joue, ça a presque l’air d’une caresse avant de lui murmurer. « Je crois que tu ferais mieux de rester ici pour cette nuit. » Et c’est presque dit sans arrière-pensée, mais la nostalgie l’habite et la dernière chose qu’il souhaiterait, ce serait qu’elle lui échappe là, maintenant. Demain, elle pourra, mais pour cette nuit, elle est avec lui.
C’est une sensation que je connais trop bien, additionnée à tout ce que j’ai pas pu oublier, nier, dont je me suis privée, durant les douze derniers mois. C’est son emprise sur moi qui m’arrache un ultime gémissement, additionné à son râle qui me file la chair de poule sur tous les millimètres de peau qu’il a pu découvrir, couronner de baisers, toucher, admirer, depuis le début de nos ébats. C’est Tad qui laisse aller son propre plaisir dans l’équation, qui resserre son étreinte sur moi, qui additionne chacune de mes sensations des siennes, que j’admire du coin de l’oeil alors que son visage est si prêt, que toutes ses expressions s’enregistrent, tous ses gestes se font une place dans ma mémoire, se savourent. C’est l’apothéose avant de redescendre doucement, de retrouver un semblant de respiration normale, de sentir ses bras qui se referment un peu plus confortablement autour de moi, presque protecteur, possessif. Et la chaleur qui avait pris naissance en moi, qui avait nourri mon bassin de longues minutes plus tôt, commence doucement à s’apaiser, laissant passer un frisson puis un autre de sentir mon corps nu tantôt brûlant, et maintenant exhibé à la brise qui entre par la fenêtre du salon, qui caresse ma peau à relai, soulève une mèche ou deux. Tad multiplie les contacts, distraitement, l'esprit ailleurs, muet, ce silence dans lequel je retrouve mes aises, mon confort, mes habitudes. Le plafond et ses rainures, le plancher de bois, ses noeuds. Le torse de Cooper que je détaille du bout de l’index, que je capte, sillonne du bout des doigts, corps que je réapprends encore à assimiler, entre une piqure de rappel et une impression de déjà-vu. Tout revient vite, de la courbe de sa mâchoire jusqu’à la poigne de ses paumes, de la chute de ses flancs jusqu’à sa nuque où je vrille maintenant mon regard, ma tête prenant appui sur mon bras plié, surélevé. C’est le calme après la tempête, c’est Tad qui s’assure que je ne bouge pas d’ici le petit matin, c’est mon sourire qui lui répond d’abord, presque énigmatique, se voulant ainsi du moins, maintenant qu’il sait autant que moi que la possibilité de ma fuite a déjà été écartée maintes fois dès l’instant où nous nous sommes retrouvés seuls dans l’appartement, où les bouteilles d’alcool ont siégé sur la table basse, où les vieilles habitudes charnelles ont pris le relais. « Je pourrais pas partir au moins avant d’avoir terminé le marathon, là. » et je pointe du menton le téléviseur qui n’a pas arrêté sa course aux épisodes de Modern Cendrillon, une scène d’adieux déchirants tout en haut d’un pont illuminé suffisant à appuyer mes propos. « Parce que ouais, c’était mon plan depuis le début. “Un seul épisode”? De la foutaise. » et je rigole, désabusée, un peu trop. Il ne verra pas le voile qui passe, l’excuse parfaite et la distraction à l’écran de laquelle je joue l’instant de ravaler la nostalgie, de la nier encore un peu. On était bien là, sans se poser la moindre question. Le reste n’avait pas lieu d’être - surtout si, comme un accord implicite, il ne s’agissait que d’une seule fois, d’un adieu, d’un énième corps à corps censé justifier, enflammer les autres. Il ne verra pas, parce que je prends le temps de loger ma tête au creux de son cou, d’y déposer mes lèvres, d’y murmurer encore. « De toute façon, quand t’as fait ça... » et ma langue s’assure d’accuser le reste, mimant le geste qu’il avait pu entamer dans un élan de passion, alors que le canapé était témoin de nos premières faiblesses, et que Tad avait lancé les hostilités. « … l’envie de filer s’est envolée direct. » c’est un frémissement que je vois là, traverser son corps, avant de sourire de plus belle pour finir par doucement me replacer, remonter à hauteur respectable, engager même le mouvement de façon à me retrouver face au téléviseur, et le corps encore brûlant de Tad qui s’allonge derrière moi, enlace mes hanches. Son souffle chatouille ma nuque, et le lit de fortune aménagé au sol me paraît être bien plus confortable qu’il ne l’est vraiment. Un peu plus, et je pourrais vraiment y fermer l’oeil, sans demander mon reste.
Et il l’invite à rester. Parce que c’est impensable qu’elle rentre chez elle maintenant. Il ne parvient déjà que très difficile à quitter leur étreinte, pour une position peut-être plus adéquat. Alors qu’elle se défait, il est heurté par le manque soudain de contact, et le froid, qui provient de la fenêtre restée ouverte pour s’assurer que l’on ne suffoque pas trop à l’intérieur. Ses mains ne quittent pas pour autant le corps de la belle, saisissant chaque opportunité pour la caresser ou même ressentir la douceur de sa peau. Tout autour de lui n’est qu’Ariane, jusqu’à son odeur qu’il se prend à respirer comme si elle avait embaumé toute la pièce. Et c’est son sourire qui vient après l’invitation, la confirmation silencieuse qu’elle restera. « Je pourrais pas partir au moins avant d’avoir terminé le marathon, là. » Qu’elle dit, en désignant la télé qui a continué à jouer la série en sourdine, qui a passé un épisode depuis qu’ils ont commencé à boire des shots dès que le personnage principale devient trop agaçant, et c’est la télé qui revient à l’esprit de Tad pendant qu’Ariane poursuit. « Parce que ouais, c’était mon plan depuis le début. “Un seul épisode”? De la foutaise. » Et il rit. Parce que son ironie est drôle, qu’elle lui avait manqué et que l’idée que c’est qui l’ait piégé dans ce qui est passé d’une soirée entre pote à un makeup sex l’amuse aussi terriblement. Pour le moment, il capture le moment. Profite des frissons que provoque la proximité encore forte de leur corps enlacés l’un à l’autre. Et le visage d’Ariane se perd dans son cou, provoquant de légères chatouilles au passage. « De toute façon, quand t’as fait ça... » Et elle copie le geste, celui qu’il avait su directement l’effet qu’il aurait sur elle. La réaction est automatique, un sursaut dans lequel il se retient à elle, accompagné d’un râle. C’est que ce geste lui fait tout autant d’effet. « … l’envie de filer s’est envolée direct. » Qu’elle explique, alors qu’il approche son visage du siens et murmure à quelques centimètres de ses lèvres. « Je crois qu’on tient là une de mes plus brillantes idées. » Et pas de rire pour l’égo, pas de vanne. Une énième capture de ses lèvres, un énième échange passionné avant que tranquillement, ils ne prennent une place plus confortable, sur le lit de fortune, au pied du canapé. D’un geste du bras, Tad écarte la table basse, suffisamment pour qu’ils aient une vue dégagée. Et il prend place derrière elle, un bras qui l’entoure, sa main qui vient trouver un sein qu’il caresse tranquillement en regardant la télévision. Son autre bras qui vient servir d’appui à sa tête, qui entre deux scènes se logent dans la chevelure d’Ariane, sur sa joue, son cou. « Et donc, on en était où ? Je crois que je t’ai fait rater le moment de la lingerie dans la ruelle. » Qu’il annonce, faussement coupable, tout sauf désolé. « Mais si tu veux, on peut reprendre le jeu. Dès qu’elle fait un truc ridicule, je fais ça. » Et de sa main libre, il commence à taquiner sa poitrine, à la faire faire frémir sous ses doigts pour l’exemple. « Ou, je peux même faire ça. » Et sa main rejoint à nouveau son entrecuisse, qu’il effleure délicatement en murmurant « Shot » à ses oreilles, juste histoire de l’allumer un peu plus comme elle l’avait fait un peu plus tôt sans s’en rendre compte. Sauf que Tad est tout sauf innocent dans cette entreprise.
Il y avait ce petit quelque chose de plus, à rester dans les bras de Tad, contre tous les autres. Il y avait cette nostalgie, il y avait ce contact déjà tant de fois enregistré, il y avait son regard sur moi, sa prise plus possessive, espérée. Il connaissait mon corps mieux que quiconque, savait où presser, où peser, où embrasser, et encore, même un an plus tard, il savait tirer les ficelles comme s’il les avait lui-même installées. Je m’éternise à poser mes lèvres là, au creux de son cou, le sourire fin qui se dessine lorsque j’entends le râle qu’il laisse pousser sous le toucher délicat, qui contraste avec la scène jouée précédemment, plus animale, guidée par nos passions respectives. La blague est trop facile et je rejette la faute sur la série télé qui joue en sourdine, personnages grossiers qui dépeignent l’amour au vingt-et-unième siècle comme un baisodrome sans la moindre saveur si ce n’est celle de vieux latex cheap et de lubrifiant acheté par litres sur amazon. Je bats des paupières, il resserre son étreinte et c’est à mon tour de laisser pousser un soupir de sentir son corps encore brûlant frôler le mien, l'oppresser. Pas question que je bouge d’un centimètre une fois que je lui fais dos, qu’il en profite pour prendre ses aises, qu’il retrouve là encore ses marques sur ma poitrine légèrement sensible faute de ses paumes dédiées, mon corps qui s’emboîte au sien, qui s’y colle parfaitement après une jambe qui glisse là, un bras qui entoure, une tête qui se pose. « Tant que ce n’est pas la scène de gymnastique dans la douche, je râlerai pas. » il sait exactement de quel moment-clé je parle, il se souvient probablement des dizaines de rembobinages, de l’étude que j’en avais faite à 10 centimètres de la télévision, avant de l’obliger à me suivre à la salle de bain pour refaire frame by frame la scène où Cendrillon avait cumulé deux douches entre ses ébats avec un ancien mannequin reconverti en parrain d’alcoolique mais qui, le soir, ne disait jamais non à une ligne de coke. Charmant - et incroyable sur la flexibilité. Si le confort du plancher aurait pu être discutable en d’autres circonstances, j’avais trouvé dans ce nid de couvertures et dans les attentions de Tad suffisamment d’aisance pour peut-être penser, dans une minute ou une heure, fermer l’oeil. Ce qu’il semble refuser catégoriquement, relançant la partie, y ajoutant sa propre petite touche. Le Tad joueur qui m’arrache d’abord un éclat de rire, puis un gémissement, étouffé entre les coussins éparpillés ça et là, et son bras qui me rapproche à lui. La chaleur qu’il provoque en multipliant les caresses, en effleurant là où il s’est déchaîné quelques minutes plus tôt suffit à faire remonter un flot de sensations toutes plus intéressantes les unes que les autres, qui cambrent mon dos, appuient la chute de mes reins contre ce qui me semble être la confirmation que lui aussi n’a besoin que de quelques minutes à peine pour se remettre dans le mood, pour en redemander encore, pour être tout sauf satisfait. Tad et son parfum qui se fraye un chemin jusqu’à mon souffle saccadé, Tad et son toucher calculé, Tad et sa voix qui pique, de laquelle je me délecte, sachant qu’à chaque fois elle n’annonce que mieux. « J’aurai pas le choix de me laisser perdre alors. » que je murmure, enlaçant ses doigts des miens pour accentuer le geste, pour l’empêcher d’aller nulle part si c’est pour me priver de la suite. Une brève seconde plus tard toutefois, et il verra mon regard qui l’attise par-dessus l’épaule, qui l’attrape, et le sourire qui va avec. « Le seul truc, c’est que je ne suis pas une perdante. » si dans une autre vie, il en avait fait les frais alors que très, très rarement je cédais lors de nos disputes, ce petit caractère bien chiant que je me targuais d’avoir au quotidien devient encore plus intéressant maintenant qu’il finira au final par lui bénéficier. Et un peu encore avant qu’il se détache, qu’il demande à voir, et que je glisse mes doigts libres le long de sa hanche, son bassin, effleurant chaque parcelle de peau sans même la voir, la savourant du bout de l’index avant de terminer ma course entre ses propres cuisses, confirmant qu’il n’est pas moins sensible à mon charme que je le suis au sien. À l’écran, on se déverse, et c’est d’un chic et d’une vulgarité qui encourage mon mouvement, qui comble les justifications alors que Tad m’entend chuchoter un shot bien senti, beaucoup trop dégusté pour que mon propre petit sadisme du moment ne suffise. « Je pourrais continuer comme ça encore bien longtemps. » que je chante, ignorant si je parle de ce qui se joue là, entre nos deux corps de plus en plus brûlants, ou entre nos deux coeurs qui doucement reprennent le même rythme, ce à quoi je n’accorde plus d’importance qu'au nouveau râle que Cooper finit par laisser glisser le long de ses lèvres, de ma nuque.
Et elle sort ses excuses sous le regard amusé de Tad. Son ironie, son humour, ses blagues qui ne peuvent lui arracher un sourire, tout cela lui avait manqué. Il se rend compte qu’ils sont toujours sur la même longueur d’onde, qu’ils ont toujours réponse à tout ce que l’autre pourrait sortir. Ces tirades-là, c’est du naturel qui revient au galop. C’est ce qui marchait le mieux entre eux et ça revient, là, sans qu’il ne le voit vraiment, la nostalgie de cette entente si parfait étant là à ne le faire voir que le positif de ce qu’il y’avait entre eux. « Tant que ce n’est pas la scène de gymnastique dans la douche, je râlerai pas. » Qu’elle rétorque, arrachant à rire à Tad, vu le souvenir que cette scène provoque. Il arrivait à Ariane d’avoir des lubies, de se poser des vraies questions et d’étudier pendant des heures jusqu’à en obtenir une réponse. Ces scènes sous la douche, elle avait eu l’objectif de les reproduire, de tester la véracité scénaristique de la série. Ça avait demandé à Tad un extrême effort de souplesse que d’en faire l’expérience avec elle. Y’avait eu des chutes, des hématomes mais ils y étaient parvenus et ça représente probablement encore aujourd’hui, l’une de leur partie de sexe les plus drôle. « Je te préviens, si tu veux recommencer, j’ai bien peur de perdre un muscle. Je manque d’entraînement. » Non pas que l’abstinence l’ait pris dans ses rangs pendant cette année, mais comme elle, il n’avait rencontré personne d’aussi challengeant pour ce qui est des acrobaties crapuleuses. Et le visionnage reprend son cours dans une position toute différente. Enlacé l’un à l’autre, le corps d’Ariane contre lui, il laisse aller ses mains à un peu d’exploration, se plait à retrouver ses formes qu’il avait réussi à apprendre par cœur avec le temps, il se plait à aller là où elle va le sentir, à la faire frémir et à percevoir les frissons qui vont s’échapper d’elle. Cela peut-être de la torture, mais de la douce. Et alors que l’épisode continue à défiler, il relance le jeu qu’elle a proposé un peu plus tôt, plutôt que de choisir l’alcool, cette fois, le geste qui accompagne le miaulement ridicule de l’héroïne de la série se veut plus sensationnelle, plus en adéquation avec toutes les choses que Tad a envie de faire et c’est en expliquant ses nouvelles règles qu’il en vient à la mettre en pratique en allant trouver son entrecuisse, à le caresser du bout des doigts tout en murmurant à ses oreilles dès qu’un soupir franchit ses lèvres. « J’aurai pas le choix de me laisser perdre alors. » Qu’elle murmure en joignant ses doigts aux siens, en les guidant un peu pour accroitre ce qu’elle ressent, en y mettant plus de vigueur et en excitant Tad par la même occasion. « Le seul truc, c’est que je ne suis pas une perdante. » Et elle se retourne, et elle fait la même chose que lui, avec le même vice dans le regard qui ne tarde pas à précipiter Tad là où il était il y’a plusieurs minutes. C’est le feu en lui qui s’embrase à nouveau, c’est la respiration qui s’accélère alors qu’elle en vient à trouver son membre et qu’elle a le plaisir de prendre sa revanche sur les douces tortures qu’il lui infligeait un peu plus tôt. Et c’est le râle qui vient, l’action qui monte, le sang qui revient aux tempes et il la laisse vraiment, se faire tout docile avec un sourire de complaisance sur le visage alors qu’elle le faire bouillir. Il y’a la télé qui se joue, avec du son cette fois, et il ne parvient même pas à l’entendre, son regard observe Ariane, l’expression de son visage alors qu’elle se joue de lui et qu’il est en train d’aimer. « Je pourrais continuer comme ça encore bien longtemps. » Qu’elle menace, ou bien qu’elle encourage. Lui ne le prend pas comme une mauvaise chose, sauf que ça le réveille très vite, et très rapidement, ce n’est plus l’adresse des mains d’Ariane qu’il souhaite, mais bien la chaleur de son corps à nouveau en communion avec le siens. Alors il se redresse d’un geste rapide, prend position face à elle, il est un peu brutal. « Je ne suis pas sûr de vouloir te laisser gagner sans me battre. » Qu’il annonce, alors qu’il prend position, que ses mains écartent un peu plus ses cuisses, que ses propos font écho aux jeux, mais également à toute cette relation où il n’aura fait que de lui tenir tête. « Et puis, j’ai terriblement envie de toi aussi. » Qu’il murmure, les mains toujours baladeuses, qui s’occupent très vite de susciter la même envie chez elle. .
C’est trop facile de retrouver mes marques, c’est trop facile de l’effleurer du bout des doigts, de laisser ses murmures me dicter le rythme, d’en ajouter encore en cambrant mes hanches, en laissant peu, si peu de place à l’imagination. C’est facile parce que c’est lui, parce que c’est Tad, parce que je le connais par coeur, chacune de ses réactions, de ses envies, habitudes. L'inverse est toute autant vraie, lui qui sait pertinemment qu’un baiser ici me fera frissonner, qu’une caresse là suffira à ce que je laisse le désir délier tout le reste. Un peu de nous, et un peu du reste, les années d’avant que je n’arrive même pas à compter, maintenant qu’il laisse un bon souvenir, bien meilleur que celui troué de nos disputes, de mes exigences, de ses échecs. Comme si tout ce qui manquait avant n’existe plus, stupide réalisation, comme si le passé et nos erreurs goûtaient beaucoup moins amer, contre sa peau salée, contre sa langue sucrée. À peine mes prunelles ancrées aux siennes, à peine le générique d’un nouvel épisode qui de Modern Cendrillon se lance, à peine ce sourire, vif, sous-entendu, que je reconnais, qui annonce ses couleurs bien avant que ses mains prennent la direction de mes cuisses, affirment ses nouvelles intentions. Et je laisse mes lèvres glisser sur les siennes, finir leur course sur sa mâchoire, la détailler jusqu’à sa nuque, amusée, désireuse.
« Déjà? » et faussement offusquée surtout. C’est flatteur de savoir qu’il en redemande, c’est l’ego qui laisse aller un sourire, et c’est l’aise, celle qu’il m’a toujours inspirée jadis et maintenant et toujours, celle qu’il a réussi à remettre, à réaligner dès ses premières embrassades, qui guide mon rire, mes supplications qui le ponctuent. « Oh allez. » de sa clavicule, mes lèvres passent maintenant à ses épaules, son torse, s’attardent là où je sens son coeur battre un peu plus fort, un peu plus vite, sûrement légèrement par ma faute. Mes iris s’accrochent aux siens de là où je suis, et une mèche que je balaie de mon visage pour mieux le voir encore. « Joue un peu Tad. » j’en oublie le jeu en lui-même et ses règles, prenant pour acquis que comme à l’habitude, chaque scène recèle de pleurs, qu’on y cumule les stupidités, qu’elle râle comme une pauvre petite poupée de porcelaine sans défense contre le monde entier. Ainsi, je peux continuer de m’adonner à ma propre torture le prenant lui pour cible, mes doigts n’ayant toujours pas lâché l'objet de leur intérêt, les mouvements de va et de vient qui s'accélèrent brièvement pour ralentir la seconde suivante au rythme de la respiration de Cooper. « S’il-te-plaît. » et je le supplie maintenant, le sourire aux lèvres, et ces mêmes lèvres qui poursuivent leur chemin le long de son ventre, s’arrêtent à son nombril, remontent un peu, avant de redescendre de plus belle. Il sait exactement où je me dirige, il sait exactement ce que je propose comme compromis, ma façon à moi d’avoir le dernier mot, en ne sacrifiant pas une seule seconde son propre plaisir. C’est la musique bien déprimante de piano et les pleurs sous la pluie qui agissent à titre de signal, maintenant que mon souffle a rejoint mes doigts, et que ma tête enfouie sous les draps prend agilement la direction de sa virilité. « Shot. » et je laisse un premier gémissement me confirmer qu’il n’a pas oublié l’attention que je porte au geste, maintenant que mes lèvres s’y attardent, papillonnent, appliquées, délicates.
Et il revient à la charge. Le souffle lourd. Le regard libidineux planté directement dans le siens. Et il se le répète Tad, qu’elle est belle Ariane, qu’elle est parfaite, et en l’observant, il se pose la question de la dernière fois où il a pu lui partager cette pensée. La dernière fois qu’il a osé un compliment sincère, qu’il lui a partagé qu’elle était plus que les autres, qu’il pouvait ne regarder qu’elle dans une pièce sans s’en rendre compte. C’est peut-être ça aussi qui a pêché dans leur couple. Le fait qu’il n’ose plus aller à de telles démonstrations. Encore maintenant, il n’ose pas le faire. Seulement lui crier son envie d’elle, lui faire comprendre qu’il est fou de désir, qu’il a besoin d’un rapprochement là, alors qu’il tente de se faire une place contre elle, qu’il n’attend qu’elle pour le faire. « Déjà? » Qu’elle parait s’offusquer, alors que ses mains ne cessent de l’agiter, de le faire languir et il souffle parce qu’il en peut plus, parce qu’il veut plus et que là, c’est à son tour à elle de le torturer et que vraisemsablement, elle est bien plus forte que lui à ce jeu. Il se le dit, alors qu’elle promène ses lèvres sur lui, qu’elle embrasse chaque parcelle de sa peau qu’elle est trop forte à ce jeu et qu’il n’a probablement plus qu’à se plier à ses souhaits. « Oh allez. » Et elle l’allume alors qu’il brûle déjà bien. Elle lui arrache ce sourire, celui du mec qui a lamentablement perdu au jeu, mais qui aime ça, qui n’a aucune regret parce qu’il a présentement la main de sa partenaire à un endroit vraiment intéressant. « Joue un peu Tad. » Qu’elle supplique, alors que ce devrait être à lui de le faire, mais qu’il est bien trop occupé à râler en la matant. « S’il-te-plaît. » Et il jette un regard à la télévision, mais il a totalement perdu le fil et à vrai dire, il ne cherche pas à le reprendre. Ariane s’est lancée dans son propre qui consiste à le torturer lui délicieusement, et hormis la frustration d’être totalement à sa merci, il doit bien avouer qu’il n’est pas en train de détester ça. « Shot. » Et les plans de la belle se précisent plus alors que son visage s’éloigne du sien, que ses lèvres se promènent sur son corps, qu’elles rejoignent la chaleur de son bas-ventre et le premier contact ne manque pas de provoquer un sursaut, de précipiter les complaintes de Tad qui pour le coup, se soumet totalement à elle, ne touche plus à rien alors que l’excitation grimpe en flèche, que le son rauque de ses râles grimpe en intensité, qu’il relève de temps à autre la couverture pour la regarder lui faire perdre la partie. Et Tad s’avoue très rapidement vaincu. « T’as déjà gagné. » Qu’il articule entre ses suppliques, pas qu’il voudrait lui donner le goût d’arrêter, mais il se rend à l’évidence qu’il est temps de rendre les armes devant elle. Elle gagne. C’est toujours elle qui gagne, et au final, cela lui va très bien comme ça. Et il sent la fièvre qui monte, le désir qui le prend et sa main qui vient avertir Ariane de la proche fin de son supplice, ses lèvres qui l’appellent « Ariane » et son visage qui ressort de la couverture, alors que sa main s’occupe d’aller jusqu’au bout, de le finir sous la couverture alors qu’il étouffe son dernier cri dans le cou de sa belle et qu’il retombe aussi sec. « Je suis mort, tu me tues. » Qu’il glisse à son attention, ses doigts venant à écarter de son visage une mèche de cheveu venu le lui cacher avant de l’attirer à lui « Et t’es belle, je ne crois pas te l’avoir assez dit. » .
Il est difficile, tellement difficile de garder un air sérieux, la mine fermée, alors que tout ce que j’entends, que tout ce à quoi je me rattache, restent les réactions de Tad, les indices qu’il me laisse comprendre, les gémissements qui franchissent sa gorge, qui viennent s’échouer contre ma peau, contre mes mouvements, contre la fougue qui se mélange au doigté, à l’étude de son anatomie particulièrement apprise par coeur, pour les besoins d’un résultat optimal. Je me fais rire, à me la jouer si précautionneuse, si attentive, à m’assurer de le guider un peu plus loin, un peu plus vite dans cette pente ascendante qu’il aura tôt fait de franchir, et c’est presque déçue - quoi que franchement flattée - que je réalise qu’à chaque geste, qu’à chaque attention, qu’à chaque baiser volé, il n’est qu’à une fraction de seconde de céder. Mon prénom sur ses lèvres et il me donne le signal, celui de revenir me blottir contre lui, d’observer son visage, chaque trait qui se contracte une dernière fois sous mes caresses, qui se soulagent non sans laisser aller un soupir, et mes lèvres qui trouvent les siennes avec évidence, avec chaleur, sensualité. « Survis un peu quand même. » que je chuchote, amusée, profitant de sa défaite cuisante et assumée pour me lover contre lui, pour acclimater mon corps au sien, bouillant, pour passer une jambe là, un bras, ici. « Il doit bien avoir des gens qui ont encore besoin de toi, des mafieux qui veulent faire disparaître les corps de leurs victimes. » pendant que Tad reprend ses esprits, pendant qu’il trouve délicatement la peau de ma nuque, de mes épaules, qu’il la reconnaît, qu’il se l'approprie, et je fabule, et je rigole, et je joue avec ses mèches, satisfaite du tableau qu’il m’offre. La nostalgie a la fâcheuse manie de revenir se loger entre nous deux, de lever la main, de nous signifier que rien n’est vraiment fini, bouclé, chassé si on en est encore là, et lorsqu’il me dit qu’il me trouve belle, lorsque j’entends la phrase, sans flafla, bondir de sa langue à mon oreille, lorsque je la capte, et ce ton doux qui réussissait à chaque fois à me faire baisser les armes, à capituler à mon tour, c’est un craquement, fin, un truc indicible que je nierai en bloc si on me demande, mais qui s’attaque à mon coeur, à ses battements. À cet avant en sourdine, comme l’épisode qui roule sans recevoir la moindre graine de notre attention. Face à ça, à ses mots, à sa déclaration simple et à tout ce qui se voyait, avant, dans ses yeux, dans la façon dont il avait de me regarder, comme personne d’autre. Et je me fais violence, je me retiens, parce qu’à l’époque, la réponse classique, celle que j’avais dite encore et toujours, aurait été je t’aime. Je t’aime et c’est tout, je t’aime et c’est suffisant, je t’aime, et voilà. Pas aujourd’hui, pas comme ça. « Je sais. » il laisse glisser un rire, je fais mine de bomber le torse, trop fière, trop imbue pour être prise au sérieux. Ces deux petits mots qui sonnent faux, mais qui font du bien, qui permettent de chasser ce qui aurait facilement pu compliquer le reste.
Et si la lumière du jour n’avait pas trouvé une faille dans les rideaux, et si le matin venu trop vite ne m’avait pas tiré un soupir, la tête allant se cacher par réflexe dans la nuque de Tad, c’était plus qu’assuré que j’aurais laissé des heures filer avant de réaliser où je me trouve, avec qui. Il respire encore lourdement lorsque je finis par ouvrir l’oeil, par constater, par râler un brin, ramener la couette plus haute sur nous, baillant avec vigueur. « J’ai pensé, un peu. » le bon matin qui se tire dès que je le vois de la cuisine bouger entre les draps. Le bon matin traditionnel qui fait place à ma gravité de fausse adulte, qui jure avec la chemise à carreau que j’ai piquée dans ses affaires, et mes jambes nues qui s’exhibent sans aucune gêne maintenant que je le rejoins, deux tasses de liquide brûlant en mains. « Et je me suis dit que ce serait horrible de te priver de tout ça. » tournant sur moi-même, m’assurant que le mouvement fini par faire lever le tissu et dévoiler plus encore que ma pseudo-pudeur aurait dû, et un clin d’oeil plus tard, c’est la proposition qui suit, celle de ne pas dire adieu à tout le reste, pas encore. Celle de garder des bribes de nous deux, celles qu’on avait ressassées la veille. « Café? »
Et il lui dit qu’elle est belle. Il ose, finalement, parce que sur le moment, c’est sa première pensée et qu’il n’y a pas de filtre pour l’empêcher de la partager. Pas de barrière qui l’empêche de vouloir prendre le risque d’être ridicule. Et puis, c’est la vérité alors pourquoi pas. Il se laisse tomber à ses côtés à attendre que ses esprits lui reviennent tout en la serrant tendrement dans ses bras. Il profite de l’étreinte d’après sexe, laisse ses doigts caresser doucement sa peau « Survis un peu quand même. » Qu’elle lâche, avec son cynisme habituel, l’amusement qui se sent dans ses yeux et sa fierté, qui l’observe alors qu’il est complètement à sa merci. C’est symptomatique d’elle, de sa façon d’être. C’est propre. Et il le retrouve, il l’embrasse parce que, y’en a pas deux comme elle. « Il doit bien avoir des gens qui ont encore besoin de toi, des mafieux qui veulent faire disparaître les corps de leurs victimes. » Qu’elle poursuit, la blague continue. . « Je pourrais toujours leur filer ton adresse, je suis que tu t'défendrais pas mal en disparition occasionnée. » Il aime aussi cette façon qu’ils ont de s’entretenir peu sérieusement, le fait que chaque réplique soit une boutade, totalement dénuée de réflexion qu’il lâche le fameux compliment. « Je sais. » Qu’elle répond, sans lâcher sa fierté, sans afficher une seule pointe de modestie, ce qui de tout façon ne lui aurait pas ressemblé. De toute manière, il sait qu’une autre réponse ne serait pas à attendre. Qu’espérait-il en lâchant sa connerie ? C’est la nostalgie qui s’empare d’eux, mais pas au point d’en revenir à leurs vieux gimmick, à leur « je t’aime » parce que cette époque est toujours terminé malgré ce qu’il se passe. Et il n’ajoute rien, il se contente de passer un bras autour de son corps, de la presser contre lui, de l’embrasser encore un peu, de plonger son nez dans ses cheveux avant que naturellement, chacun ne se cale pour s’endormir dans les bras de l’autre, simplement. Le son de la télé en est venu à ne même plus déranger, le vent de dehors symbolise la parfaite excuse pour une étreinte plus serrée afin de partager plus de chaleur. Tout se normalise, se calme et sans attendre, tous deux s’endorment, là, tout doucement.
Et c’est l’odeur du café qui pique ses narines, alors qu’il reste bien au chaud sous la couverture. C’est la chaleur aussi qui s’y est installé, maintenant que la pièce est baignée de soleil et qu’elle affiche une chaleur propre à l’été australien. C’est de ne plus sentir Ariane contre lui aussi, et de savoir qu’elle est debout, de l’entendre dans la cuisine aussi. C’est tout ça qui fait qu’il se lève, se sort de son lit de fortune pour aller la retrouver un peu plus loin, sans même que l’idée de se couvrir ne fasse son chemin. « J’ai pensé, un peu. » Qu’elle annonce alors qu’il arrive à sa portée. L’embrasser pour lui souhaiter le bon matin, oui, non ? Il se questionne, et s’assied finalement pour la laisser parler, le café son bon ami s’occupera de lui remettre les idées en place et il lorgne déjà dessus. « Et je me suis dit que ce serait horrible de te priver de tout ça. » Et ça, c’est la proposition qui suit. Il l’observe, qui tourne sur elle-même, il mate aussi, ce que son jeu de jambe l’a laissé entrevoir, elle n’a pas besoin d’expliquer plus pour qu’il comprenne où elle veut en venir. Ce qu’il a juste envie de répondre, c’est ce que ce serait pour elle qu’il serait dommage de priver de tout ça, qu’il pense en désignant mentalement son propre corps. Mais, ce serait pointer une de ses faiblesses, bousculer sa fierté et l’amener à se raviser juste pour qu’il ait tort, donc il ne dit rien. L’arrangement lui sied bien trop et sa fierté reste au bon endroit. « Et donc, tu as décidé d’être généreuse et de m’épargner un terrible tourment ? » Qu’il demande, pointant là avec ironie ce qu’il appellerait fausse-générosité, fierté mal placée. « Café? » Qu’elle propose, ce à quoi il acquiesce, avec un grand sourire. Et dès qu’elle s’approche pour lui déposer le mug devant, il s’empresse d’attraper son poignet, de l’attirer à lui. « Allez, viens là. » Et il la tire, sur ses genoux, il enroule ses bras autour de son corps, dépose sur sa joue son baiser du matin. « Et je suppose que tu as déjà réfléchie à tout ? »
Les cheveux éméchés comme on l’avait prédit la veille, les yeux encore collés du réveil, les pas qui traînent et la lumière du soleil qui pointe sur sa peau nue, qui me rappelle sa chaleur, qui m'en donne envie à nouveau. Il s’exhibe Tad, il me nargue au petit matin, et je m'appuie sans subtilité aucune sur le comptoir derrière, détaillant sans retenue la vue, légère morsure sur la lèvre qui signale mes couleurs, résument hier, tout à l’heure, demain. Peut-être. Je n’attends pas trop avant de lui faire part de ma réflexion du jour, avant d’insinuer que c’était peut-être juste ça, qui nous manquait. Que le contact de ses doigts agiles sur ma peau, que ses lèvres chaudes sur ma nuque, que les cambrures qu’il m’occasionne, que tout ça était suffisant, qu’on n’avait pas besoin de plus, qu’on ne savait pas y faire de toute façon. Trop tôt pour lui dire adieu, trop tard pour faire marche arrière, et je suis stucked in the middle, les bras ballants, le regard qui brille, la vue moins pure et chaste que mon corps lui offre en esquissant quelques pas de danse dans la cuisine de l’appartement, ensoleillé. « Disons que c’est ma bonne action de l’année. » les lueurs du jour illuminent mes chevilles, remontent le long de mes jambes, rendent éclat à ces fesses qu’il verra, seulement s’il cambre bien la nuque. Les mèches rebelles qui tombent de partout, je suis sûre qu’il me reste un peu de mascara sur les yeux, de poudre sur les joues.
Devant ma proposition il me fait signe d’approcher, m’installer confortablement sur ses genoux après une longue, une salvatrice gorgée de café bouillant. « Si t’insistes. » machine à espresso qu’on avait achetée sous les conseils de sa pote d’enfance, probablement l’un des trucs duquel je m’ennuyais le plus d’ici. À part lui. De l’arête du nez, je caresse sa joue alors qu’il me pique, qu’il répond à ma question par une autre, qu’il lève le drapeau blanc tout en signalant son propre jeu. Il veut savoir depuis quand j’y pense, autant être honnête, l’idée n’est venue qu’à retardement, mon coeur ne pouvant, ne voulant pas y penser avant aujourd’hui. « Depuis que j’ai trouvée celle-là ; ma préférée a disparu j’pense. » doux murmure à son oreille, et je remonte mes bras le long de son corps, les enroulant savamment autour de son cou. Le pan de la chemise que je mentionne lui avoir volée, enfilée à la va-vite, tombe légèrement, épaule dénudée sous ses yeux pour la peine. Et dans l’ambiance feutrée du matin, entre les bruits de la ville qui se réveille à nos pieds, entre ces murs que je connais par coeur, que j’ai vu sous tous les angles, entre l'emprise de Tad et son odeur, son parfum duquel ma peau s’est imprégnée toute la nuit, qui remonte à chaque nouvelle inspiration maintenant que j’ai volé ses vêtements comme tant d’autres fois avant, je me dis que c’est peut-être ça la solution. Le sexe facile, le sexe avec lui, la tendresse, la douceur de ses gestes, le regard qui vient avec. Dire adieu aux responsabilités et au sérieux de la chose, le nous qui nous a tant brisés jadis qu’on oublie. « Tu crois qu’on est trop cons pour que ça soit une bonne idée? » mes mains parcourent son corps, mes lèvres trop occupées à susurrer à son oreille. J’abuse, je sais. Je tente, j’essaie. Et c’est un rire qui quitte ma gorge pour venir faire écho dans toute la cuisine, un rire doux, un rire innocent, de gamine, sans conséquence. « Ou justement. On est trop cons et c’est pour ça que c’est une bonne idée. » si les risques étaient grands, si l'impression qu'on était facilement capable de tout faire foirer était là, vive, insistante, j'avais bêtement espoir que ce ne soit qu'une frousse injustifiée, et que les deux adultes qu'on s'étaient targuées d'être devenus dans la dernière année avaient assez d'intelligence pour bien s'en sortir. Mieux.
Il n’y a pas une seconde qui s’écoule depuis la proposition d’Ariane où il se dit que cela peut-être une mauvaise idée. Certes, elle vient de la faire. Mais, en bon homme qui se respecte, faible devant les plaisirs de la chair et la vue qu’elle lui occasionne en tournant sur elle-même, il n’hésite pas un instant pour se jeter dedans, sans attendre de tirer des conclusions de leur soirée de la veiller ou même déterminer ce qu’il pense réellement de tout ça et si c’est vraiment une bonne idée. Ariane et lui, il y’a toujours eu cette alchimie à deux mais l’eau avait tourné au vinaigre, et même s’il n’y a rien dans la proposition d’Ariane qui sous entende quoi que ce soit de sérieux, Tad devrait se demander si à un moment, une quelconque rancœur venue lors de leurs années ensemble ne va pas se mettre en eux et rendre tout compliqué comme il le déteste. Non, aucune de ces questions ne fait son chemin dans la tête de Tad, qui pour toute réponse fait un peu d’ironie sur l’altruisme à peine dissimulé de la rousse. « Disons que c’est ma bonne action de l’année. » Elle fait comme si de rien. Elle laisse transparaître aucun raisonnement interne. Ça semble si simple sorti de ses lèvres et Tad prend exemple. Qu’elle est la pire chose qui pourrait arriver ? Rompre ? Déjà fait. « Oui, il était temps que tu la fasses vu que l’année finit bientôt. » Qu’il fait remarquer en s’marrant. Peut-être que son argument tiendra mieux après le Nouvel An. Il s’arrête de se moquer d’elle pour se saisir du premier café du matin qu’elle lui apporte bien gentiment. C’est la première gorgée de la journée, celle qui réveille et en parlant de ça, il ne tarde pas à l’inviter à s’installer sur ses genoux, l’idée de pouvoir toucher au lieu de regarder lui ayant traversé l’esprit. « Si t’insistes. » « J’insiste. » Qu’il répond du tac au tac avant de l’accueillir, d’avoir un léger râler sa nudité sous cette chemise qu’elle lui a piqué. Il se dit qu’elle aurait dû faire comme lui : rester dans le moindre appareil. Il n’a pas le projet de la laisser longtemps dans cet état-là. « Depuis que j’ai trouvée celle-là ; ma préférée a disparu j’pense. » Et elle a dû s’en rendre compte, qu’il observe un peu trop cette chemise tandis que ses doigts se baladent tranquillement sur l’une de ses cuisses, parce qu’elle tombe bien vite, parce qu’elle lui offre la vue en plus de l’occasion de toucher et que Tad ne tarde pas à profiter de cette épaule découverte pour y placer un baiser, puis un autre, pour étendre cette surface découverte à un seins qui prend en main avant de prendre en bouche. L’étreinte se resserre. Il est prêt à reprendre là où le sommeil les avait empêchés de continuer. « Tu crois qu’on est trop cons pour que ça soit une bonne idée? » Et c’est une question sérieux qui vient, en même qu’elle l’allume à son tour, ce sont ses murmures qui parviennent à le faire penser un peu. Qu’est-ce qu’ils sont en train de faire exactement ? « Ou justement. On est trop cons et c’est pour ça que c’est une bonne idée. » Qu’elle poursuit en riant, lui ignore quoi en penser, là il est plutôt d’avis à laisser les choses se faire et aviser. Ironie quand on sait que c’est cette attitude qui a causé leur rupture. « Je dois t’avouer que, de là où je me place, l’idée n’est pas mauvaise du tout. » Forcément, il est déjà chaud. Il n’y a aucune envie d’arrêter ça là. « Ariane, on devrait prendre tout ça à la légère, pas se monter l’un contre l’autre et faire les choses autrement. » Qu’il répond doucement, en passant une main dans ses cheveux, en étant sérieux. « Peut-être même qu’on verra là où on a merdé. » Qu’il ajoute, sourire aux lèvres, l’humour est dangereux sur ce thème, mais il est d’avis qu’il va falloir commencer à rire de ces choses-là. Et ses bras l’enlace, son corps commence à la réclamer. « Je t’ai montré les aménagements que j’ai fait dans la chambre ? Il faut que tu vois ça. » Qu’il suggère, évidemment, hormis le fait que maintenant, c’est le bordel, il n’y a rien à rien à voir, juste un leurre pour l’amener dans la pièce et aller peut-être un peu plus loin. .