all i want for Christmas is you - ALL THE LIGHTS ARE SHINING SO BRIGHTLY AND THE SOUND OF CHILDREN'S LAUGHTER FILLS THE AIR
Savoir que Joanne est toujours épanouie dans son travail est un soulagement et une satisfaction. Je n'ai jamais douté qu'elle serait à la hauteur des attentes d'un travail plus complet que celui du Museum of Brisbane, sans quoi je n'aurais pas tant insisté auprès de Simon pour qu'elle ait la place. Mais cela aurait pu ne pas correspondre aux attentes et aux aspirations de la jeune femme ; heureusement, depuis le premier jour, elle y avait trouvé son compte. Après s'être adaptée et intégrée à l'équipe, elle compte profiter de la nouvelle année pour ajouter force de proposition à ses qualités. « Il n'est pas le seul. » à vouloir savoir ce qu'il y a dans la tête de la belle blonde, pour sûr, et bien des facettes d'elles demeurent un mystère. Mais il semblerait qu'elle se révèle, qu'elle s'ouvre, et cela est particulièrement agréable d'y assister. Ses projets personnels, ce qui lui manquait cruellement il y a encore un an, la motivent désormais. Le simple fait qu'elle sache sur quoi se pencher, quoi faire de son temps libre qui puisse également participer à son épanouissement relève de l'exploit par rapport à la Joanne que j'ai laissée l'année passée. « Tu me rends curieux. » dis-je donc sans oser poser plus de questions. Il m'avait été reproché de lui refuser d'avoir un jardin secret et je ne sais pas si ce rêve doit en faire partie. Je la laisse donc prendre le soin de m'en dire plus si elle le souhaite, au moment où elle l'aura choisi. Pour ma part, je tente de ne pas me laisser abattre par un faux départ à GQ. Redorer mon blason est capital, tout comme acquérir la confiance de mon équipe. « Je vais tout faire pour, en tout cas. » je confirme, relativement confiant. Et la jeune femme sait que ma volonté est bien suffisante la plupart du temps pour me faire parvenir à atteindre mes objectifs. Je suis, cette fois, propulsé par l'élan donné par cette crise cardiaque terrassante, et ce qui aurait pu marquer ma fin est désormais susceptible de marquer le début de belles choses. Pareil électrochoc ne laisse personne indifférent. Je crois bien que Joanne et moi avons alors réalisé qu'il était temps de mettre fin au gâchis, à la perte de temps et d'énergie qu'a été cette guerre pendant des mois. Qu'il fallait cesser de nier, de se voiler la face et se faire du mal. Personne n'était heureux ainsi. Aujourd'hui, à l'occasion de Noël, nos esprits sont uniquement remplis d'espoir. « Il te va bien. » je souffle au sujet de son bracelet, le tout premier que je lui ai offert et qu'elle aime visiblement beaucoup. Un cadeau réussi, donc, et j'espère que les autres ainsi que les prochains le sont tout autant. La réponse à cette question n'a plus que quelques minutes à attendre. Alors que la jeune femme s'occupe du dessert je lui tiens compagnie. Le grand désavantage à ne pas tenir l'alcool est que la dégustation des bonnes choses a forcément une fin plus rapide que prévue. Une coupe de champagne et quelques verres de vin plus tard, et voilà ma langue déjà bien déliée, le flux de pensées plus fluide et leur articulation plus aisée. Joanne se moque gentiment, mais je ne peux que lui donner raison ; ce n'est pas la faute de la boisson, juste la mienne. Elle approche et m'embrasse, et à chaque fois je prolonge ses baisers avec tendresse, les mains sur ses hanches qui la gardent tout contre moi. Puis je vole un bisou au bout de son nez. « Oui, il fait comme ça, et comme ça. » Mes mimiques inventent de toutes pièces une imitation grotesque de son nez qui se plisse et s'allonge, faisant grimacer tout le reste du visage de manière parfaitement ridicule -le genre de farce que je ne ferais jamais en public. Alors que nous plaisantons, Daniel s'active sur sa chaise haute. L'on peut entendre ses petits pied taper avec force sur le bois de l'assise qui grince sous ses bonds excités. Joanne décide de profiter de l'occasion, puisque le petit garçon s'est lui-même mis dans l'humeur propice à un peu de magie. Elle joue le jeu avec une telle facilité que je ne peux m'empêcher de me conseiller d'observer et prendre des notes pour la prochaine fois. Quand vient mon tour, je prends mon fils dans mes bras et tache de remplir mon rôle. Je l’emmène dans sa chambre, et il exige immédiatement d'aller près de la fenêtre. Intenable comme une puce, il plaque ses mains à la vitre, colle son front et y écrase son nez, scandant des « L'est où ? L'est où ? » d'impatience. « Sois attentif, regarde bien partout. » Daniel lève la tête bien haut vers les étoiles, puis en bas de la bute. Il assomme de questions à trois mots comme « est-ce qu'il vole ? » ou « est-ce qu'il arrive ? » auxquelles je ne peux répondre que par « je ne sais pas » ou « peut-être » qui le laissent à la fois frustrés et d'autant plus curieux. L’excitation tombe, le garçon perd vite espoir et finit par croire qu'il a raté le passage du Père Noël. Un simple « Oh, qu'est-ce que c'est ?! » ravive la flamme. J'indique dehors, au hasard, et lui suit du regard le point que je montre sans en douter, parce que si papa le dit, alors c'est vrai. « Tu as vu ? Juste là ! » Il fixe bien, il plisse les yeux, il hésite ; est-ce que cette ombre, là, ça peut être le Père Noël ? Rien de moins sûr. Un renne alors ? Il n'est même pas certain de savoir à quoi cet animal là ressemble. Mais il n'y a rien d'autre dans cette zone, alors Daniel suppose que oui, il a vu, et acquiesce d'un signe de tête. « Père Noël ! Hééééoooooh Père Noëeeeeeel ! » Le voilà qui tape sur la vitre et bat enore plus activement des jambes, si bien que le coup part directement dans mon estomac. De quoi me persuader de déposer le petit au sol en serrant les dents. Heureusement, Joanne arrive pour me relever. « Maman est là, regarde ici avec elle. Moi je vais voir depuis la fenêtre de ma chambre et si je le vois, je t'appelle. » Se diviser pour couvrir plus de terrain, bon plan, bravo papa ; Daniel approuve, il espère, il ne lâche rien. Moi je file et tourne bel et bien en direction de la chambre, là où se trouve ma propre pile de cadeaux pour la petite famille. Je n'en ai emballé aucun moi-même, étant une calamité absolue avec du scotch, des ciseaux et du papier, mais le contenu a bel et bien été sélectionné par mes soins, comme toujours, avec beaucoup d'attention. Le tout est déposé sous le sapin, à côté des présents de Joanne. Sur le point de retourner à la chambre, je remarque qu'un détail crucial manque à l'appel, et de ce détail dépend toute la véracité de notre histoire. Alors vite, je croque dans les cookies et engloutis la moitié du lait -quitte à m'étouffer au passage. Les carottes disparaissent, elles, dans le bac à légumes du frigo. Seules les fanes restent près de l'assiette et du verre pour parfaire la mise en scène. Parfait. Presque parfait. Comment le Père Noël a pu déposer les cadeaux sans que Daniel ait pu le voir passer ? Ou l'entendre ? Seigneur, puisqu'il le faut ; je lâche un « Oh, oh, oh ! » bien sonore au milieu du salon.
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Les engrenages emboîtés l'un l'autre que formaient l'esprit de Joanne était souvent une machine difficile à comprendre. Impossible de comprendre comment elle pouvait déduire certaines choses, comment elle en imaginait d'autres. Cela peut lui être à la fois extrêmement délétère, menant à des idées noires et à la limite de la paranoïa, et parfois, extrêmement bénéfique, dans la mesure où cela lui permettait de se projeter bien en avant. Jamie était l'un des rares à avoir compris certaines facettes, mais il était demandeur d'en connaître toutes les autres. Que les seuls secrets qu'ils peuvent garder soit volontaire et non du à un énième trouble de la pensée. Mais garder une partie de mystère avait quelque chose de captivant, et cette envie d'en savoir plus sur l'un l'autre émerveillait et rendait curieux. Joanne aimait surprendre de temps en temps, sinon tout risquait de s'embourber dans l'ennui. Elle esquissa un sourire particulièrement malicieux illuminait son visage lorsque le beau brun disait que lui-même aimerait savoir ce qui se tramait dans sa petite tête. Joanne était persuadée qu'il allait y parvenir, tôt ou tard. Qu'elle parvienne à se projeter, à se fixer des objectifs plus ou moins réalisables, était le témoin d'une nette évolution de son moral et de la confiance qu'elle pouvait enfin avoir à nouveau en elle. Se projeter n'était pas donné à tout le monde, se permettre de rêver et d'espérer que ça s'accomplisse, encore moins. Alors rendre Jamie curieux la satisfaisait encore plus. "Tant mieux." dit-elle avec un large sourire. "Tu en sauras plus bientôt." lui assura-t-elle. Mais pas tout de suite, elle voulait plutôt profiter de l'esprit de Noël et de la merveilleuse soirée qu'ils étaient en train de passer. Jamie montrait une nouvelle fois son optimisme pour son travail avant de clore à son tour le sujet. Il préférait se concentrer sur le bracelet qu'elle portait. "La personne qui me l'a offerte a d'excellents goûts et me connaît bien." répondit-elle, en lui lançant un regard tendre. Jamie avait toujours su quoi lui offrir. Que ce soit en terme d'habits ou de bijoux ou n'importe quel accessoire, il était du genre à savoir, au premier coup d'oeil, ce qui était fait pour elle ou non. Tout comme le parfum qu'il lui avait offert pour la fête des mères et qu'elle avait adoré. Il savait. Tout comme il savait qu'au bout de quelques verres, il partageait des pensées qu'il ne dirait habituellement pas, et Joanne s'en moquait gentiment. Elle rit de bon coeur lorsqu'il grimaçait pour tenter d'imiter comment son nez pouvait se retrousser. Joanne aimait sentir ses mains sur ses hanches. Mais il fallait se lancer dans la mission cadeaux et la jeune femme s'y lançait de bon coeur pour ajouter un peu de magie. Sans attendre, Jamie emmenait le petit dans sa chambre. Histoire qu'on n'entende pas trop ses talons taper le parquet à chaque pas, elle les retira et c'était pieds nus qu'elle se rendit jusqu'à la voiture pour récupérer les cadeaux et les mettre sous le sapin. Il lui fallait faire deux aller-retours car celui de son garçon était un peu plus gros que les autres. Elle lui avait acheté un tricycle adapté pour son âge, sachant pertinemment qu'il adorerait pédaler lors des prochaines promenades. Une fois sa part de mission effectuée, elle réenfila ses talons avant de se rendre dans la chambre du petit pour prendre le relais. Jamie justifiait son absence avec brio auprès de Daniel. Celui-ci exigea qu'on le prenne au plus vite dans les bras afin qu'il puisse à nouveau tenter de repérer le Père Noël. Quelques minutes plus tard, Joanne plaqua sa main devant sa bouche avait de dissimuler au possible le fou rire qu'elle commençait à avoir après avoir entendu Jamie imiter l'homme à la barbe blanche. "Tu as entendu ? Le Père Noël est dans la maison !" Elle le déposa par terre, et il se précipita à l'extérieur de la chambre alors que Jamie venait tout juste de les rejoindre. Joanne riait aux larmes, sa main étouffant ses rires en fixant Jamie. Elle prit quelques secondes pour retrouver un tant soit peu de contrôle. Joanne n'avait pas souvenir d'avoir autant ri depuis longtemps. "C'était génial." lui souffla-t-elle tout bas en essuyant ses larmes et laissant échapper encore quelques rires. "Mamaaaan ! Papaaaaa !" hurla le gamin en se précipita vers ses parents, expliquant ce qu'il avait vu avec des grands signes de bras de façon très théâtrale. "Père Noël est passé et... Plein de cadeaux ! Il a tout mangé, tout bu !" expliqua-t-il en bafouillant, tellement pris pa l'émotion. "Vite, viens !" leur dit-il en s'assurant qu'il était suivi. Tout le monde se rendait donc dans le salon et Joanne admirait l'émerveillement du petit. Il s'accroupit devant les cadeaux, les deux mains sur son visage, exclamant un long "Whoaaaaaa!" tant il était impressionné, laissant échapper ça et là quelques rires et quelques applaudissements pour exprimer sa satisfaction. La magie avait fonctionné jusqu'au bout, sans la moindre fausse note. "Tu crois qu'il y a aussi des cadeaux pour Maman et Papa ?" demanda Joanne au petite. Il haussa les épaules, comme si la réponse était évidente. "Bah oui !" En effet, la pettie blonde avait deux cadeaux pour Jamie. Il aura l'occasion de les découvrir un peu plus tard. Elle lui avait trouvé une broche conçue par Chaumet dont elle était tombée sous le charme, de par l'élégance que le bijou pouvait procurer par sa présence même en portant le plus simple des costumes. Et le second cadeau était beaucoup plus personnel et expliquait pourquoi Joanne était également arrivé assez tard, au dernier moment. Elle s'était évertuée à lui cuisiner des loukoums maison, qu'elle avait mis dans une boîte en ferraille où il était tout simplement gravé dessus homemade. Les loukoums en question étaient très largement enrobé de sucre glace, Joanne craignait même en avoir mis trop dans la boîte mais ce n'était certainement pas ce détail là qui allait déplaire au beau brun. Mais avant tout ceci, elle préférait que Daniel déballe tranquillement ses propres cadeaux. A chaque paquet tendu, il venait soit chez sa mère ou chez son père pour demander de lire les prénoms indiqués sur les étiquettes. Une fois la répartition faite, il ne tarda pas à déchirer le papier qui emballait ses cadeaux. Milo prit un malin plaisir à les déchiqueter davantage derrière – et Daniel se plaisait lui-même à lui donner des bouts, en mains propres, ce qui le faisait bien rire. Bien que Joanne, en d'autres circonstances, aurait levé les yeux au ciel, irritée, là, elle ne s'en souciait guère. L'atmosphère était bon enfant et particulièrement agréable, et un Milo surexcité ne faisait qu'agrémenter le bonheur qu'ils partageaient tous à être ensemble.
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Qu'est-ce que nous ne ferions pas pour nos enfants ? Pas une seule seconde de ma vie je n'aurais pensé qu'un jour je me retrouverais à devoir me gaver de cookies et de lait en un temps record, encore moins me serais-je imaginé en train d'imiter le Père Noël à pleins poumons. Et ce juste pour que la magie soit complète, l'illusion totale ; pour que mon fils y croit, qu'il nage dans ce rêve là qui lui sera sûrement enlevé bien trop tôt, même s'il ne s'en souviendra pas d'ici quelques années. Peut-être est-ce plus pour nous, les parents, que nous nous donnons tout ce mal. Car nous aurons les images gravées dans notre mémoire, et que, pour les adultes, voir débouler un petit garçon hors de sa chambre absolument persuadé que le Père Noël était juste là, chez lui, constater son regard pétillant et toute son euphorie, cela constitue notre propre part de magie. On peut entendre ses petits pieds taper le sol à toute allure, ses exclamations de joie au moment d'apercevoir les cadeaux sous l'arbre. Côté parents, l'une manque de s'étouffer dans ses propres rires, et moi, je fuis son regard, les pommettes écarlates, à la fois mort de honte et plutôt fier de mon coup. « C'était ridicule. » je fais mine de grommeler, les mains qui se triturent dans le dos. Mais il faut dire que cela valait le coup. Daniel ne marche pas, il court, il y croit. L'opération est réussie pour notre premier Noël en famille. Oui, c'est étrange, mais je le réalise ; pour la toute première fois, nous vivons cette soirée comme une famille. Nous nous installons au pied du sapin et le petit n'attend pas une seule seconde pour effectuer la distribution des cadeaux. Deux énormes paquets pour Daniel, un autre plus petit, un pour maman, deux pour papa. Je fronce les sourcils ; il en manque, les derniers ont sûrement glissé sous l'arbre. Le garçon arrache le papier gaiement, Milo y va de bon coeur également, et Ben, lui, reste allongé à côté de moi, les observe, la tête posée sur ses pattes avant. « Qu'est-ce que c'est ? » je demande alors que mon fils inspecte son premier cadeau, celui de sa mère, avec des yeux émerveillés et une bouche bien ronde. « Un vélo ! » « Presque, bonhomme, c'est un tricycle. Quand tu seras plus grand, tu auras un vélo. Mais avec ça tu peux aussi pédaler dans le parc. » « Trop bieeeeeeen ! » A mon avis, il sera d'autant plus enthousiaste une fois dessus. « On dit merci à maman, fais-lui un bisou. » dis-je en indiquant Joanne d'un signe de tête. Le petit s'exécute et colle un gros baiser sur la joue de la jeune femme. S'il pouvait courir partout en secouant les bouts d'emballage dans ses mains à travers le salon, il le ferait volontiers. On le sent qui frétille, qui ne tient pas en place et qui canalise son énergie dans l'arrachage du second paquet, de ma part, le plus petit. Celui-ci le laisse dubitatif, mais je m'y attendais ; à presque deux ans, on ne comprend pas en quoi un habit peut être un cadeau. « Ca, Daniel, c'est pour faire honneur à ta moitié anglaise. » j'explique en disposant devant lui, bien déplié, le pyjama à motif festif. Faute de Noëls enneigées, un pull n'aurait fait aucun sens, alors je lui ai trouvé un équivalent qu'il puisse concrètement porter un jour si l'envie lui prend. « Dans le pays de papa, on porte beaucoup ce genre de choses pour Noël. » Il acquiesce. Heureusement que c'est un garçon curieux ; en inspectant le motif, il reconnaît des rennes, le Père Noël et son traîneau, et cela suffit à lui inspirer de l'intérêt. « Celui-là va sûrement plus t'intéresser. » dis-je en faisant indiquant l'autre paquet, et Daniel se met immédiatement au travail. Celui-ci est grand, et s'il avait été disposé à la verticale, il aurait été plus haut que lui. De quoi l'intriguer et le pousser à aller encore plus vite. « Une cabane ! » il s'écrie au bout du compte. En moins de deux, le petit devient un boulet de canon qui s'écrase sur mon torse et que je peine à réceptionner dans mes bras. « On pourra la monter demain si tu veux. » Idée approuvée. Il ne reste plus qu'à ouvrir les cadeaux que nous nous sommes faits, Joanne et moi. Mais avant qu'elle ne déballe la montre qui l'attend dans un écrin, j'invite Daniel à aller vérifier quelque chose sous le sapin ; « Tu es sûr qu'il ne manque aucun cadeau ? » Ca serait une catastrophe, c'est impensable, le Père Noël ne ferait ja-mais ça. Vite, le petit se met à quatre pattes et sort deux autres objets qui s'étaient faufilés là ; des jouets pour Milo et Ben. Une corde toute neuve à tirer et mâchouiller son modération pour le petit qui aime chercher les ennuis, et un os très classique pour le plus vieux qui a passé l'âge des jeux trop animés. Bien vite, ils comprennent quelles sont leurs nouvelles possessions et les inaugurent avec joie, ajoutant des aboiements ravis aux exclamations d'un Daniel fou de joie.
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Ainsi, tout le monde était installé au pied du sapin. Daniel était le premier à découvrir ses cadeaux, on lui laissait le temps de s'émerveiller sous le regard bienveillant de ses deux parents. Joanne l'observait avec tendresse et était on ne peut plus heureuse que le tricycle lui plaise tant. Il était un petit garçon actif, qui aimait courir, se baigner dès que l'occasion se présenter, jouer, alors pédaler ne pouvait que lui plaire. Jamie lui expliquait calmement la différence entre un vélo et un tricycle avant de lui donner pour consigne d'aller remercier sa mère par un baiser sur sa joue. Joanne l'embrassa en retour sur son front avant de l'inviter à découvrir ses autres présents. Tout d'abord, un pyjama très festif et très british. Daniel ne comprenait pas trop l'intérêt de recevoir des habits, mais cela semblait tout de même lui plaire. "C'est adorable. J'ai hâte de le voir dedans." commenta Joanne en le regardant d'où elle était. Et ce n'était pas surprenant de la part de Jamie. Ce côté britannique lui rappelait les fêtes de l'année passée, au domaine qu'il possédait. Malgré l'ambiance étrange, elle avait vraiment aimé être là-bas, dans un si beau bâtiment, si joliment décoré, sous la neige. Elle se surprenait de temps en temps, en pensant que cet endroit lui manquait et qu'elle adorerait y retourner un jour. Enfin, le deuxième cadeau était déballé, et il s'agissait d'une immense cabane. Daniel allait sacrément s'amuser avec tous ces nouveaux jouets, c'était certain. Il se jetait littéralement dans les bras de son papa. Le lendemain, il fallait déballer et tester tout ça. Jamie allait prendre un malin plaisir à construire la cabane sous les yeux émerveillés de son garçon. Même les chiens avaient droit à emmener leurs propres cadeaux. "Maintenant, je regrette un peu de ne pas avoir emmené Nunki et Sirius, ils auraient été bien, tous les quatre." dit-elle en regardant Milo découvrir son présent. Un nouveau jouet, pour un chien, c'était toujours la bienvenue et grandement apprécié. "Tu as été sacrément gâté, dis donc, toi. dit-elle quand Daniel revint vers elle pour lui faire un câlin. "Ca, c'est parce que le Père Noël sait que tu as été vraiment très gentil avec Maman, et avec Papa, cette année." lui expliqua-t-elle. "Parce que même quand Maman était très fatiguée quand elle rentrait du travail, tu as toujours été adorable et vraiment très gentil." Joanne partageait là toute la reconnaissance qu'elle avait pour son fils. Il n'y pouvait pas grand chose, du haut de ses deux ans. Mais Joanne aurait très bien pu avoir un garçon au caractère turbulent, où chaque soirée relevait de l'impossible. Elle reconnaissait être particulièrement chanceuse sur ce point. Il avait été resté adorable presque tout du long, malgré ses bêtises et ses maladresses. Cette rétrospective rendait Joanne particulièrement émotive, ses yeux étaient bien plus humides que quelques secondes auparavant. "Tu es triste ?" lui demanda alors Daniel. "Non, non, je suis juste très heureuse. Très heureuse de t'avoir toi, d'avoir Papa. Je vous aime très très fort, tous les deux." dit-elle avec le plus large des sourires en lui caressant le visage, avant d'accueillir son fils dans ses bras pour quelques instants de tendresse. Il s'était ensuite mis en tête d'aller jouer avec Milo et les grands morceaux de papier cadeau qu'il y avait encore à déchirer ou déchiqueter. Joanne le regardait pendant quelques instants, l'air tendre, avant de croiser les iris verts de l'homme qu'elle aimait. "Il a vraiment été adorable avec moi. Il aurait pu me faire la misère, me faire comprendre qu'il m'en voulait pour que je ne sois pas assez avec lui, je n'en sais rien... Mais rien de tout ça." expliquait-elle avec un sourire. "Il y avait les bêtises que tout enfant fait à son âge, mais en dehors de cela..." Le plus mémorable pour le moment était le jour où il avait décidé de dessiner sur les murs du salon. "Il ne reste plus que nos cadeaux à ouvrir." dit-elle avec une certaine timidité. Elle proposa à Jamie de s'installer sur le canapé car le sol lui semblait être de moins en moins confortable. Cela leur permettait aussi de finir tranquillement leur verre de vin tout en prenant un peu plus de soin à ouvrir les paquets que Daniel ne le faisait. Joanne avait son paquet en main, Jamie les siens. "... Tu ne savais pas que j'allais venir ce soir." remarqua-t-elle. "Nous ignorions que tout allait si bien se passer, et tu as tout de même pensé à m'offrir quelque chose ?" Le regard qu'elle lançait était particulièrement touché, il débordait d'amour et de reconnaissance. Avec la plus grande délicatesse, elle ouvrait et découvrait le petit boîtier qui contenait une montre qui époustoufla la jeune femme. Pendant une longue minute, elle observait de très près les détails du paon, des couleurs, de la qualité du bracelet. "...C'est magnifique." dit-elle, véritablement émerveillée. Je l'adore, c'est..." Elle en perdait ses mots. Sans attendre, elle s'approcha de lui pour coller ses lèvres sur les siennes et l'embrasser amoureusement, une main délicatement posée sur sa joue. Elle caressait longuement ses lèvres, et elle prit ensuite Jamie dans ses bras pour l'enlacer "Merci. Merci infiniment." lui souffla-t-elle en effleur ses lèvres. "Elle est parfaite." Après quoi, elle se permit de retirer la montre de son étui pour l'enfiler autour de son poignet. Il était évident que ce bijou allait aussi avoir une très grande valeur sentimentale pour elle. La montre lui rappellerait ce réveillon de Noël tout particulièrement, le premier en famille et qui annonçait un nouveau départ pour tout le monde. Elle allait désormais la porter tous les jours, qu'importe si les couleurs ne s'accordaient pas avec sa tenue. Mais comme elle portait principalement du bleu, cela devrait largement faire l'affaire. La jeune femme montrait à Jamie le rendu du bijou au bras de sa belle. Oh oui, cette montre lui plaisait énormément. Encore une fois, le beau brun avait prouvé qu'il connaissait très bien les goûts de Joanne. "Je l'adore." répétait-elle inlassablement en admirant la montre, laissant échapper parfois quelques rires tant ce présent lui faisait plaisir. Mais c'était désormais au tour de Jamie de découvrir les siens. Elle espérait beaucoup qu'il allait autant les aimer qu'elle et son magnifique cadeau de Noël.
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Daniel, Milo et Ben trouvent leur compte avec leurs nouveaux jouets et cette tonne d'emballage à déchiqueter avec entrain. L'on m'a déjà dit plus d'une fois qu'à Noël, certes les tout petits apprécient leurs cadeaux, mais ce qui les amuse le plus, ce qui les tient vraiment occupés, ce sont les papiers qui des couvrent. Avant de filer s'amuser, le garçon s'en vient demander un câlin à sa mère. L'on peut aisément voir la force de ce qui les lie. Je mettrais ma main à couper que ce genre de tableau n'a jamais eu lieu avec ma mère. Je ne me souviens pas vraiment qu'elle m'ait déjà pris dans ses bras. A dire vrai, plus j'ai le sentiment qu'elle m'efface de sa mémoire, plus je l'oublie également. En y songeant, je me rappelle à quel point nous avons de la chance que notre fils soit là. Il est véritablement le plus beau des cadeaux, année après année. Je me sens encore si stupide d'avoir manqué tant de moments avec lui cette année, d'avoir été si absent. Je peux me promettre autant que je le veux que cela ne se reproduira plus, les jours passés ne reviendront pas. Mais, certes, nous avons la vie devant nous, et peut-être que l'année passée ne sera elle aussi qu'un souvenir flou d'ici quelques temps. La reconnaissance de Joanne envers Daniel me touche également, et je passe une main dans son dos comme pour calmer ses larmes. Le petit ne comprend pas encore qu'il est possible de lâcher quelques larmes pour autre chose que du chagrin. Il ne se souvient pas que, les premiers mois de sa vie, la musique que je lui jouais au piano pouvait le rendre bien émotif. Après un dernier bisou furtif, Daniel retourne auprès des chiens. Quant à Joanne, je lui adresse un sourire attendri. « Il a veillé sur sa mère. » dis-je. Parfois, les enfants savent. Ils n'ont pas besoin de comprendre la vie d'adulte, le pourquoi du comment, mais ils savent, ils ressentent, et il n'y a pas plus en harmonie avec la jeune femme que son propre fils. A notre tour, vient le moment des cadeaux. La petite blonde se surprend d'en recevoir un de ma part, mais je n'avais pas besoin de savoir qu'elle viendrait ce soir pour avoir prévu de lui offrir quelque chose. C'était une obligation, une évidence, et la moindre des choses. « Je te l'ai dit, tu as été présente pour moi quand j'en ai eu le plus besoin... » j'explique avec un petit sourire. Des jours sans repos à mon chevet, des jours ici à prendre soin de moi, des semaines à veiller à ce que j'aille bien. Mais ce n'était pas tout. C'était sans compter sur tous les moments où elle aurait pu décréter que nous n'avions plus rien à nous dire, toutes les occasions qu'elle avait eu de m'éjecter de sa vie ; cette année entière, en somme, où malgré le tourbillon qu'était sa vie seule avec un fils et son travail, elle était là. « Tu ne m'as pas laissé tomber. Pas une seule fois. Ca méritait un cadeau. » Pas une fois n'ai-je regardé le prix pour elle, et cette fois encore moins. Ma reconnaissance et mon affection ne se comptaient pas en nombre de chiffres sur la facture. Elle méritait quelque chose de beau, quelque chose à son image. Quelque chose qui la fasse sourire à tout instant, et pour moi, chaque œuvre de ce créateur a cet étrange pouvoir. La montre respire la poésie et l'harmonie avec un raffinement qui ne peut qu'être sublimé à son poignet. Avant que je ne puisse le réaliser, Joanne a pris possession de mes lèvres afin de me remercier. Un rire nerveux m'échappe, simplement satisfait que ce cadeau soit à la hauteur. Elle ne tarde pas plus longtemps pour l'enfiler, et le résultat est parfait. « Elle te va bien. » j'approuve timidement. Je sais que c'est à mon tour désormais et j'appréhende un peu ; la jeune femme a tendance à mettre les moyens afin de se hisser à ce qu'elle estime être en adéquation avec mon niveau de vie, quitte à y mettre le prix, et je ressens toujours une pointe de culpabilité. L'année dernière, ses attentions n'avaient pas fait mouche -mais il n'est pas bon de comparer une soirée aussi magique avec l'ambiance particulière qui régnait en Angleterre durant notre séjour. Il n'y a rien qui puisse être comparé à ce soir, rien qui puisse avoir autant de valeur que ce Noël là en famille et cette promesse d'un nouveau départ. « Est-ce que je dois en ouvrir un avant l'autre ? » je demande, au cas où, si l'ordre a de l'importance. Je m'occupe donc du premier paquet. L'emballage dévoile une petite boîte métallique, et à l'intérieur, une gourmandise dont je ne raffole que trop. « Oh, c'est adorable ! » je m'exclame immédiatement, comprenant bien sûr que Joanne les a préparés elle-même, et je ne doute pas une seconde qu'ils soient réussis. Ils baignent dans le sucre glace, à croire que la jeune femme connaît bien ma politique à ce sujet, à avoir qu'il n'y a jamais trop de sucre glace. « C'est si difficile à préparer, ça t'as sûrement donné du fil à retordre. » Ou peut-être est-ce juste moi qui ne suis pas destiné à les réussir puisque chaque tentative fut un lamentable échec, si bien que je me contente de ceux du commerce. Je ne me fais pas prier pour en goûter un, prenant garde à ne pas en mettre partout. La texture est impeccable et le goût est au rendez-vous. Mes yeux roulent au ciel face à ce délice qui me fait toujours autant fondre. « Hm ! J'adore. » Ma tête acquiesce, mes papilles approuvent ; c'est une première réussite et Joanne risque bien de se retrouver avec une commande récurrente sur les bras. Après avoir débarrassé mes doigts du sucre du bout des lèvres, je m'attaque au cadeau suivant. « Voyons voir... » Au coffret, il est aisé de deviner qu'il s'agit d'un bijou. Rien que l'inscription Chaumet met également sur la piste de la valeur pécuniaire de la chose -et il est certain, d'avance, que cela en vaut le coût. Une fois la boîte ouverte, je demeure muet quelques instants. A main vient même sur la bouche étouffer un « Mon Dieu... » abasourdi. La pièce est d'une folle délicatesse et d'une réelle élégance. Je prends le temps de détailler les ailes de l'abeille, les pierres incrustées, le sens du détail et les couleurs brillantes. « C'est superbe. » Qu'ajouter de plus ? Et pourtant, si je n'avais pas pour principe de ne jamais refuser un cadeau, je crois bien que j'aurais retourné celui-ci dans les mains de sa propriétaire par acquis de conscience. Comme on l'enseigne aux enfants, les présents sont pour les personnes qui ont été sages, et moi, je n'ai rien fait de tel. « Je… Je ne le mérite vraiment pas, je ne sais pas quoi dire. »
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Rester à ses côtés le temps qu'il se remette sur pied avait été comme une évidence pour Joanne. C'était avant tout par conscience. Si elle avait reprit plus rapidement le cours de sa vie, elle n'aurait jamais été sereine et aurait fini par culpabiliser de ne pas être à son chevet. Et avoir été si présente méritait un cadeau d'une très grande valeur pour Jamie. Parce que lorsqu'il n'arrivait pas à exprimer sa gratitude avec des mots, il le faisait bien souvent avec des cadeaux. La petite blonde l'observait avec un regard attendri. "J'étais là où je devais être." lui dit-elle tout bas. Elle fit délicatement tourner son visage en sa direction afin qu'elle plonge son regard dans le sien. "Ca ne pouvait pas être autrement." Joanne ne se l'expliquait pas. Bien sûr, l'amour qu'elle lui portait en était la raison principale. Il y avait ce magnétisme qui les attirait constamment, qui les empêchait de sortir de la vie de l'un l'autre quoi qu'il advienne. "C'était la moindre des choses. Et je sais que tu aurais détesté être seul si longtemps à l'hôpital, malgré les visites que tu as eu." Non, il avait besoin de voir de lui-même, dès qu'il ouvrait les yeux, qu'il y avait quelqu'un qui était là pour lui. Chacun avait pour ennemi la solitude, surtout durant de telles épreuves.La jeune femme lui caressait tendrement la joue. "Et je ne te laisserai jamais tomber." lui assura-t-elle avec un sourire confiant. "Il m'est inconcevable de vous laisser sortir de ma vie, Lord Keynes. Et ce n'est pas qu'à cause de notre enfant." Ce n'était pas l'unique lien qui les unissait, il y avait bien plus que cela. Tout un univers qu'ils s'étaient créés et où ils se comprenaient parfaitement. Joanne désirait tant retrouver leur bulle, ce monde qui n'appartenait qu'à eux, où il n'y avait qu'eux. Elle déposa un doux baiser sur ses lèvres, toute amoureuse. Elle avait enfilé la montre qu'il venait tout juste de lui offrir et le lui montrait fièrement. Qu'il confirme que le bijou lui allait bien fit esquisser à Joanne un large sourire satisfait. C'était désormais à son tour d'ouvrir les cadeaux, il semblait quelque peu hésitant. "Non, dans l'ordre que tu veux." lui dit-elle d'un ton enjoué. Elle vit choisir les loukoums en premier lieu. Il semblait particulièrement touché. C'était son péché mignon, après tout. "C'est un de mes objectifs, de m'améliorer en cuisine. Et ça faisait quelques temps que je voulais essayer d'en faire, de t'en ramener après être revenu de l'hôpital, mais j'ai manqué de temps, alors j'ai un petit peu décalé tout ça." expliqua-t-elle en un petit rire. Sans attendre, Jamie en goûtait un et semblait largement satisfait du résultat, ce qui fit particulièrement plaisir à la petite blonde. Il retrouvait toujours une âme d'enfant lorsqu'il dégustait des loukoums, ce qui était particulièrement attendrissant. Il se concentra ensuite sur le deuxième cadeau, qui le laissait longuement sans voix. Joanne craignait alors d'avoir fait un nouveau faux pas en terme de cadeau, surtout qu'elle avait mis les bouchées double cette année-ci pour rattraper l'année précédente. Elle retenait sa respiration le temps d'avoir une réaction quelconque. Et il semblait beaucoup aimer le choix de la jeune femme, ce qui la soulagea au possible. En revanche, Jamie avait le sentiment de ne pas mériter un tel présent. "Si, tu le mérites." rectifia-t-elle avec une voix douce. Elle se rapprocha de lui et happa son regard dans le sien. "Tu as eu une année si difficile Jamie. Je n'ai pas été tendre avec toi, il y a eu ce procès à la noix, ton changement de travail, ton arrêt... Tu as traversé tellement de choses et tu as toujours fini par te relever. Toujours. Et là, je trouve que tu en es ressorti encore plus fort, plus beau qu'avant. A mes yeux, tu l'es." Ses doigts glissaient dans ses cheveux. "Et même si tu étais blessé, tu étais détruit de l'intérieur autant que possible, tu gardais la tête haute, tu répondais présent. Tu es revenu d'entre les morts. Et quand je t'ai vu revenir du bloc, la première chose que je me suis dite était que je ne voulais plus jamais te perdre. Que tu méritais d'avoir toute l'affection et tout l'amour dont tu as besoin pour être qui tu es réellement. Pour que tu puisses à nouveau avoir ta maison, ta famille, et celle que tu aimes à tes côtés." Désormais ses doigts caressaient affectueusement sa joue, elle avait ce très léger sourire qui étirait ses lèvres. "Alors si, mon amour, tu mérites ce cadeau, bien plus que tu ne puisses l'imaginer. Tu mérites les plus belles choses qui soient. Et j'ai envie de te donner les plus belles choses qui soient." Que ce soit des objets ou des choses plus immatérielles, comme l'amour, l'affection, la tendresse, Joanne voulait le lui donner. Elle déposa délicatement un baiser sur ses lèvres. "Initialement, j'avais prévu de faire ma déclaration d'amour maintenant, et non à l'apéritif." confessa-t-elle ensuite en riant nerveusement. "Et si tu ne sais pas quoi dire, tu peux tout simplement m'embrasser, ça me suffirait largement." lui dit-elle avec beau sourire. Quelques temps plus tard, Daniel vint de lui-même réclamer un câlin. Et lorsqu'il devenait si silencieux et encore plus affectueux qu'il ne l'était déjà, c'était systématiquement signe de fatigue. Et vu l'heure, ce n'était pas vraiment surprenant. "J'en connais un qui va bientôt demander à aller au lit."
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A peine avais-je ouvert les yeux à l'hôpital et avais-je été confronté à une Joanne déterminée à rester à mon chevet aussi longtemps que nécessaire, j'ai enfin compris un aspect primordial de la jeune femme ; la laisser prendre ses décisions, faire ses propres choix. Je n'étais pas vraiment en état de discuter sa volonté à dire vrai et étais bien forcé de la laisser faire, n'ayant aucun moyen de la jeter dehors, ni aucune envie. Mais surtout, je me suis dit que si elle souhaitait rester, si ce qu'elle voulait vraiment était de veiller sur moi, alors je n'avais pas à lui dicter l'inverse. C'était son choix. Je pense que sous couvert de protection de cette belle poupée, bon nombre de personnes, depuis toujours, l'ont privée de ce droit de décision. Comme si elle ne peut as savoir ce qui est bon ou non pour elle, ce qui la rend heureuse. Elle a eu l'occasion, cette année, de prouver ô combien toutes ces personnes, et moi compris, avions tort. Et cela a été suffisant pour qu'elle se réveille, se fortifie et s'épanouisse. Plus que tout, Joanne a besoin de confiance, de foi. Pas de questions, pas de doutes, pas de cage dorée. Juste le privilège de choisir pour elle-même, par elle-même. Alors, si elle considérait que sa place était près de moi, quitte à en perdre le sommeil, je devais le respecter. Je devais savoir apprécier cette attention. Car l'idée n'a toujours pas quitté son esprit et aujourd'hui encore elle le soutient ; elle n'aurait pas pu faire autrement. La rejeter aurait empiré les choses. Et elle a raison, je n'aurais pas supporté la solitude dans cette chambre, en tête-à-tête avec les machines et les perfusions. Peut-être même ne serais-je pas aussi optimiste au sujet de l'avenir si la seule chose que j'eus constaté pendant ce séjour était l'ampleur de ma solitude dans les moments les plus critiques. En ayant une confiance aveugle en la jeune femme, en me laissant entre ses mains, je lui ai sûrement permis de me remettre d’aplomb plus que les médecins ne l'auraient pu. Et cette soirée est ce qu'elle est uniquement grâce à elle. Un sourire ne quitte pas mes lèvres. Je ne me suis pas senti aussi bien depuis des lustres. Je régresse un court instant en léchant le sucre glace des loukoums faits maison offerts par Joanne qui colle à mes doigts. L'idée n'est pas d'en mettre partout sur le cadeau suivant. La broche me laisse sans mots, et sa valeur, autant pécuniaire que sentimentale, me serre le coeur. Bien sûr je suis touché, peut-être trop. Je ne peux pas retourner le cadeau, mais sur le moment, je ne sais pas comment l'accepter non plus. La petite blonde s'efforce de me rassurer, elle sait quelle piètre estime j'ai de l'homme que j'ai été cette année, voire les années précédentes et leurs erreurs qui m'ont sauté à la figure. Je ne vois pas, moi-même, le quota d'épreuves que j'ai eu à mon compte. Je sais ce que j'ai traversé, mais pour moi, il n'est rien qui ne soit pas un revers bien mérité. Néanmoins, je ne veux pas discuter les paroles bienveillantes de Joanne ; je préfère appliquer ce principe simple, lui faire confiance, avoir foi. Il n'est pas question de gâcher quoi que ce soit à nouveau. Tant qu'elle sera près de moi, la seule chose que je souhaite, c'est d'avoir l'occasion de la chérir. Je l'ai perdue assez de fois, assez longtemps. J'ai compris que les jours sans elle sont les plus insupportables. Je ne veux plus jamais y avoir affaire. “C'est déjà le cas.” je lui assure, le regard se posant sur Daniel ; elle m'a déjà donné la plus belle chose qui soit, quelque chose qui est un cadeau de chaque jour. Je réponds à son baiser, tendre et amoureux. La boîte de la broche se referme entre mes mains, et je la dépose près de moi. J'en aime chaque détail, et j'aime les souvenirs qui s'y rattachent désormais. Un petit rire m'échappe alors que Joanne avoue qu'elle n'avait pas prévu les déclarations en début de soirée et qu'elle pensait attendre que j'ouvre ce cadeau pour exposer ses sentiments. “Eh bien, je ne m'en excuse pas, cela me permet d'avoir deux déclarations dans la même soirée.” A dire vrai, je suis touché de savoir que ses paroles de tout à l'heure n'étaient pas simplement une réponse aux miennes, momentanées et potentiellement irréfléchies, mais qu'en venant ici ce soir, elle avait tout prévu, même de dire ce qu'elle a sur le coeur. Je l'embrasse à nouveau pour la remercier comme elle me le suggère, et je souffle enfin ce “Je t'aime.” au bord de ses lèvres, en suspend depuis des heures. Le pic d'excitation de Noël de Daniel retombe soudainement et la fatigue finit par le rattraper. L'heure est bien tardive pour un petit garçon. Avec de petits yeux, il s'approche et réclame un câlin. Bien blotti dans les bras de sa mère, il est sage comme une image. L'heure de se coucher approche pour lui. Tendrement, je passe ma main sur ses cheveux et caresse sa joue. “C’était une soirée riche en émotions, hm ?” Il y avait eu les courses avec maman, puis la soirée chez papa, les jeux avec les chiens, la visite du Père Noël bien sûr, et tous ces cadeaux à déballer. Alors il acquiesce ; oui, c'était une longue journée. Mon bras passe autour des épaules de Joanne, formant une légère étreinte à trois. “Demain nous monterons la cabane, puis nous pourrions aller nous promener pour tester ton tricycle, qu'est-ce que tu en dis ?” Daniel approuve à nouveau, l'enthousiasme se devinant derrière sa moue fatiguée. Demain sera aussi une journée chargée, pleine d'émotions et de jeux. Il sait, au fond, que ce sera encore une journée avec ses deux parents, et cela est devenu si rare qu'il sait apprécier ces moments. Il ne sait pas encore qu'à l'avenir, il y en aura bien d'autres. Dans un dernier sursaut d'énergie, le petit quitte le canapé, traîne ses petits pieds jusqu'à sa chambre pour en sortir un de ses livres, escalade à nouveau les jambes de Joanne et pose « bonne nuit, Spot » sur mes genoux. “Tu veux une histoire ?” Oui, il a déjà vissé son pouce dans sa bouche, il s'est confortablement installé, il n'attend plus que la voix de son père pour le bercer. C'est un petit livre, mais juste assez long pour voir Daniel somnoler à la fin. Afin de ne pas trop le bouger, c'est Joanne qui se charge de le border après m'avoir laissé l'embrasser une dernière fois sur le front. Pendant ce temps, je récupère ici et là les morceaux de papier cadeau que les chiens ont disséminés dans le salon et jette le tout à la poubelle. Dans la cuisine, je remarque le dessert abandonné qui attendra sûrement demain, la fin de nos verres de vin. Lorsque la jeune femme revient, une fois le petit endormi, je sens mon coeur bizarrement accélérer. Lorsque nous étions trois, être ensemble était une chose facile, et maintenant qu'il n'y a plus que nous deux, je ne sais pourquoi cela me rend nerveux.
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Qu'importe le nombre de querelles et de regards noirs lancés, ils resteraient éternellement indissociables. Même durant les périodes où ils ne voulaient plus se voir, ils se soutenaient quoi qu'il advienne, quoi qu'il puisse se passer. Chacun était le mieux placé pour savoir ce dont l'autre avait véritablement besoin. Il y avait parfois besoin de temps pour déterminer ce dont il s'agissait, mais ils trouvaient toujours la bonne réponse. Si Joanne estimait qu'il méritait largement ce présent, c'était qu'elle avait raison. Jamie ne voyait encore que le négatif de l'année qui venait de s'écouler. Elle préférait voir le verre à moitié plein et lui montrer toutes les épreuves qu'il avait du traverser. Et cela méritait, à ses yeux, les plus beaux trésors qui soient. Certes, cette broche lui avait coûté cher, et même si ses ressources étaient plus limitées que celles de Jamie, elle voulait lui offrir ce présent-là. Raffiné, délicat, discret, mais qui suffit par sa simple présence. Elle comptait bien lui donner tout ce qu'il désirait, tout ce dont il avait besoin. Dieu seul sait toute l'affection que la jeune femme était capable de donner, en tout temps, à toute heure. Pour Jamie, le plus beau de tous les trésors était déjà présent sous leurs yeux, devant eux. Daniel faisait leur bonheur, et le garçon allait être d'autant plus heureux lorsqu'il aura compris qu'il verrait de plus en plus ses parents en même temps. Secrètement, la petite blonde espérait que la discussion d'avoir un autre enfant reviendrait un jour. C'était encore très tôt pour le dire, et ils avaient longuement rêvé ensemble d'avoir une famille nombreuse. Elle se demandait si Jamie le désirait toujours autant, s'il adorerait toujours avoir encore au moins une petite fille qui serait le portrait craché de sa mère. Ces rêves-là avaient-ils survécu à toutes ces épreuves ? Elle observait tendrement Daniel en même temps que Jamie, qui avait gardé près de lui le boîtier qui contenait son cadeau de Noël. Joanne avait ensuite avoué qu'elle comptait initialement lui partager son amour au moment où il aurait découvert la broche, ce qui fit rire le brun. "Vous êtes bien gâté ce soir, Lord Keynes." dit-elle avec un large sourire pendant qu'il s'approchait d'elle pour l'embrasser. C'était avec un regard plein d'amour et un coeur prêt à exploser que Jamie prononçait enfin ces trois mots qui signifiaient tant. Son rythme cardiaque s'accélérait. "Je t'aime aussi." lui répondit-elle dans un murmure, le regard particulièrement brillant. Leur petit garçon ne tarda pas à s'approcher pour réclamer les bras de sa mère. Il commençait à fatiguer car, comme Jamie le disait, cette journée fut particulièrement intense pour lui et une bonne nuit de sommeil l'attendait. Une étreinte familiale était de rigueur et cela semblait plaire à tout le monde. Chacun était là où il devait être, à sa place. Jamie exposait le programme du lendemain, qui s'annonçait lui aussi bien chargé. Et ce nous qu'il prononçait, sonnait comme un nous qui comptait trois personnes, et non deux. Et cela réjouit la petite blonde. Daniel utilisait ce qui lui restait d'énergie pour aller chercher un livre et venir réclamer son histoire du soir. Cela était rapidement devenu systématique. Tous les soirs, il avait droit un petit conte. Dans les bras de maman, papa qui racontait l'histoire, tout était parfait selon lui. Il se rendait bien compte que cela n'arrivait pas tous les jours d'avoir ses deux parents avec lui et il était très loin de s'en plaindre. Joanne déposait régulièrement des baisers sur ses cheveux jusqu'à ce qu'il soit l'heure d'aller au lit. Le petit se laissait totalement faire. Il commençait même à profondément s'endormir sur la table à langer. Après quoi, la jeune femme le gardait dans ses bras quelques instants pour lui chanter une berceuse en faisant quelques pas dans sa chambre, découvrant tout ce qui s'y trouvait. Car elle ne connaissait pas si bien que ça la maison de Jamie, après tout. Il était bien rare qu'elle ait passé le seuil de la porte, surtout lorsqu'elle tombait nez-à-nez avec une des conquêtes de Jamie – ça n'était arrivé qu'une fois, mais elle s'en souvenait comme si c'était la veille. Comment oublier Emma ? Elle l'effaça rapidement de son cours de penser lorsqu'elle sentait que Daniel devenait un poids mort. Bien endormi, elle le déposa délicatement dans son berceau avant de sortir de la chambre en catimini, sans faire le moindre bruit. Elle fut soudainement bien nerveuse de rejoindre Jamie au séjour. Il avait mis un peu d'ordre dans la pièce le temps qu'elle couche le petit. Ses doigts jouaient tranquillement entre eux. Elle le regardait, avec un sourire gêné, croisiat ses jambes tout en restant debout un moment. Joanne ignorait quoi faire. Elle ne savait pas si elle pouvait encore rester, si, dans ce cas, il fallait convenir d'une heure où elle devrait revenir le lendemain. Ou peut-être voulait-il qu'elle reste. Par gêne, elle passait une main dans ses cheveux, ignorant ce qu'elle pouvait dire. Ils se regardaient, s'observaient, attendant peut-être qu'il y ait une quelconque réaction qui puisse les mettre plus à l'aise. Elle finit par s'approcher lentement de lui, sans jamais quitter son regard. Hésitante dans un premier temps, son visage frôlait délicatement le sien et ses lèvres effleuraient les siennes avant d'y déposer un baiser. Ses mains s'étaient déposées sur ses joues, que ses pouces caressaient avec tendresse. "C'était vraiment une belle soirée." lui souffla-t-elle, souriante. "Ca l'est toujours, d'ailleurs." Un rire nerveux lui échappa. Elle se trouvait si maladroite. Elle ignorait comment qualifier leur relation, s'ils devaient tout reprendre depuis le début. Ce serait le plus logique, mais cela lui semblait impossible. Comment faire comme si de rien n'était après tout ce qu'ils avaient vécu ensemble ? Le bout de son nez frôlait l'arête du sien pendant qu'elle laissait glisser ses doigts le long de sa nuque, puis ses épaules, ses bras, pour enfin croiser les doigts avec les siens. Elle n'osait pas lui demandait s'il préférait qu'elle reste, s'il voulait la voir partir et qu'elle revienne le lendemain. En frôlant ainsi son visage, elle avait l'impression de le découvrir à nouveau. Joanne se blottit finalement tout contre lui, nichant son visage au creux de son cou. Elle s'imprégnait ainsi de sa chaleur, elle pouvait humer le parfum de sa peau, qui lui rappelait de très nombreux souvenirs. Ses lèvres finissaient par y déposer quelques baisers après avoir été tentée pendant de longues minutes. Lorsqu'elle redressait son visage, elle tentait de sonder son regard en s'y plongeant dedans. Ils étaient tous les deux nerveux, c'était évident, mais pourquoi ? Etait-ce une timidité similaire à celle des premiers jours d'un couple, ou plutôt le fait de ne pas savoir où tout reprendre ? Y avait-il des envies qu'ils n'osaient pas partager ? Certainement un peu de tout ça, supposait la petite blonde. "Je ... ne veux pas partir." souffla-t-elle tout bas, bien timide, au bord de ses lèvres. Elle ne voulait pas rentrer toute seule à Toowong, pas après tant d'émotions et une soirée qui était devenue un véritable tournant dans sa vie. Qu'importe si elle finit par dormir sur le canapé, qu'importe ce qu'il se passerait par la suite. Elle désirait plus que tout rester sous le même toit que son fils et de l'homme qu'elle aimait. Mais ce toit-là ne lui appartenait, ce n'était pas vraiment chez elle, ce pourquoi elle interrogeait du regard son hôte, essayant de sonder son esprit afin de deviner ce que lui désirait.
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La musique s'est arrêtée, je ne l'avais pas remarqué plus tôt. Les chiens sont calmes eux aussi, gagnés par la fatigue comme leur petit maître. L'un sur l'autre, ils somnolent et rêvent peut-être des heures de mastications joyeuses à venir demain. Un silence s'est donc installé dans la pièce à vivre. Il n'y a que le léger, très léger vrombissement des décorations électriques qui scintillent dans le salon. Puis, le claquement timide des talons de Joanne sur le parquet tandis qu'elle approche doucement. Les yeux dans les yeux, la nervosité se devine et se partage. Les coeurs qui s'emballent à l'idée d'être finalement seuls à seuls. La soirée touche peu à peu à sa fin, à cette heure avancée, dans cette nuit plus noire. Malgré cette tension, l'ambiance demeure douce. Il reste les souvenirs dans l'air, dans les murs, et ils s'imprègnent dans les esprits. Un Noël réussi, emprunt de magie. Un Noël en famille, comme il se doit. Maintenant qu'il ne reste que nous deux, se posent bien des questions qui ne s'avouent qu'à demi mot. Il serait étrange de s'asseoir autour de la table et négocier, mettre à plat, officialiser ce qui a eu lieu durant ces quelques heures. Ce que nous sommes l'un pour l'autre et comment l'avenir se profile. S'il est trop tôt, s'il faut recommencer, s'il faut reprendre où nous nous en étions arrêtés. Pour le coeur, tout est si simple ; j'aime Joanne et ma volonté de vivre chaque jour de ma vie avec elle est toujours aussi forte. Elle reste, en quelque sorte, la fiancée que j'ai perdu il y a un peu plus d'un an, notamment parce que tout autre qualificatif en dessous de celui-ci ne me paraît pas adéquat vis-à-vis de ce que nous avons traversé. Mais je ne nous vois pas remette une bague au doit comme si de rien n'était. C'est confusant, c'est étrange. Cela va nécessiter du temps. « Je suis heureux que tu sois venue. » je souffle au bord de ses lèvres, mon front posé contre le sien. Ses doigts qui glissent sur ma nuque me procurent cette sensation de confort comme à chaque fois. Ce simple petit geste de sa part m'avait manqué. Je serre délicatement ses mains dans les miennes, puis son petit corps tout entier, bien blotti contre moi. Oui la nervosité se partage, et la quête de réconfort aussi, le besoin de se rassurer. Ses baisers chatouillent mon cou. Mes mains glissent le long de son dos et se posent sur ses hanches. Impossible de s'arracher à son regard, mais difficile de lire dedans également. Du moins, je n'ose pas. Je ne veux pas être demandeur, je ne veux pas imposer ; bien sûr que je souhaite qu'elle reste, mais elle, que veut-elle ? Alors que Joanne avoue qu'elle préférerait passer la nuit ici, mon coeur s'accélère un peu plus. Peut-être qu'il aurait été plus simple qu'elle émette l'envie de rentrer chez elle et revenir demain, la question concernant le lit qu'elle occupera ne se serait pas posée et n'aurait pas fait grimper le rose sur mes joues. « Je ne veux pas que tu partes. » je souffle à mon tour. Ce sont des questions supplémentaires qui s'empilent dans mon esprit alors que mon simple souhait serait de pouvoir partager la nuit avec elle, pouvoir la sentir contre moi, près de moi à nouveau. Sa présence m'a tellement manqué. Sa chaleur, le matin, lorsqu'elle se blottissait dans mes bras pour se réveiller en douceur. Les baisers, les fines caresses lorsque nous traînions sous la couette, profitant d'un moment à deux avant que Daniel ne nous réclame. Et bien sûr, sa peau contre ma peau, le goût des baisers au creux de son cou, ses doigts dans mes cheveux, ses mains sur mon dos qui me serrent et me donnaient envie de d'être qu'à elle pendant que nous faisions l'amour. Mes yeux fuient, je tente d'éclaircir mes pensées. « Nunki et Sirius doivent t'attendre chez toi. Peut-être qu'il ne faudrait pas les laisser seuls tout ce temps... » dis-je afin de me changer les idées. Je ne sais pas ce que Joanne a prévu d'avance ou non. Après tout, rien n'indiquait que cette soirée se passerait si bien. Et j'ai peur, je l'avoue, une peur irrationnelle de tout gâcher à tout moment. « Mais si tu veux rester... » je reprends, nerveux comme tout, franchement ridicule, et le cerveau moulinant bien trop pour si peu. « Il y a une chambre d'amis à côté de celle de Daniel si... » s'il est trop tôt pour partager le même lit, s'il faut attendre, prendre le temps, s'il faudrait en parler, mettre les choses au clair avant ce genre d'étape, ou que sais-je. « … si tu préfères. » Mon regard rejoint le sien timidement. Qu'importe à quel point j'essaye de ne pas me trahir, mes yeux la supplient de rester et quémandent toujours plus de son affection. C'est comme réclamer un cadeau de Noël supplémentaire, ce qui n'est pas franchement correct après la surprise de sa venue et tous les présents qu'elle m'a offert, qu'il s'agisse de la broche ou de son amour déclaré au grand jour.
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Il n'y avait plus aucun élément pour les distraire, pour être une sorte d'échappatoire à un moment qu'ils redoutaient peut-être. Cet instante en suspens où ils ne savaient pas sur quel pied danser. Il n'y avait pas de règles, pas de conventions, dans leur duo. Ils avaient tenté de s'y plier, de faire comme les autres, mais ça ne les avait jamais convaincu. Parce que ça ne leur ressemblait pas, d'être raisonnable, de faire exactement comme les conventions l'exigent. Ce n'était pas eux, ils s'éloignaient bien trop de ce en quoi ils aspiraient s'ils respectaient les règles. Ils avaient créé les leur, leur univers, leur bulle, parfois incompréhensibles pour une personne lambda. Mais eux se comprenaient et c'était tout ce qui importait pour Joanne. Cette fois-ci, c'était encore différent. Ils avait chacun des envies, mais ils n'osaient pas. Il y avait la crainte que l'un dise que ça va trop vite, qu'il n'est pas près à répondre aux attentes de l'autre alors qu'au fond, ils avaient exactement le même objet de convoitise. Jamie exprimait la satisfaction qu'il ressentait, du fait qu'elle ait pris l'initiative de fêter Noël avec lui. La jeune femme reconnaissait le moindre de ses souffles. Il suffisait qu'elle passe ses doigts sur sa nuque pour qu'il se sente plus apaisé. Elle supposait que le toucher de chaque femme ne devait pas avoir le même impact, pas le même effet. Elle avait l'impression que cela lui avait manqué, tout comme elle, elle était soulagée de le voir si serein. Il ne l'avait plus été depuis bien longtemps. Ils avançaient peu à peu, d'un pas feutré. Joanne exprimait son envie de ne pas partir, lui ne voulait pas non plus la voir franchir le seuil de la porte. Elle remarquait que ses joues prenaient un peu de couleurs. Elle réalisait que personne n'osait demander de partager le même lit. Cela sonnait comme une évidence pour chacun, alors qu'ils venaient à peine de réétablir une relation amoureuse. Ce n'était pas trop tôt, parce qu'ils avaient tout un passif derrière. Ce n'était pas une première rencontre non plus. Difficile de mettre un nom sur ce lien qui les unissait. Un compagnon, un amant, un fiancé. Joanne ne savait pas. A ses yeux, ce n'était pas qu'un simple compagnon, il n'était pas juste le père de son fils. C'était bien plus que cela, c'était incomparable. Une relation d'un autre temps, d'un autre endroit, c'était céleste. Joanne sentait son coeur battre la chamade alors que Jamie fuyait son regard. "J'ai un compromis avec un de mes voisins. Comme il est régulièrement en déplacement, je m'occupe de nourrir son chat et d'entretenir sa litière. En retour, je lui ai simplement demandé de sortir les chiens assez tard puisque j'ignorais à quelle heure j'allais rentrer." expliqua-t-elle tout bas. "Ils tiendront jusqu'à demain." Et puis, Nunki et Sirius étaient là pour l'un l'autre, ils n'étaient jamais vraiment tout seuls. Jamie n'osait pas dire franchement qu'il voulait qu'elle reste, encore moins qu'elle partage son lit avec lui. Elle le comprenait bien lorsqu'il lui proposait de dormir dans la chambre d'amis, en précisant bien que c'était selon son bon plaisir. Le ton de sa voix laissait comprendre qu'il ne voulait pas qu'elle aille dans cette chambre là. Il voulait que les draps prennent son odeur, mais il voulait avant encore un peu plus de son affection. On devinait sur son visage qu'il ne se pensait encore une fois pas méritant de faire cette demande là. Le coeur de Joanne battait si fort qu'elle ne s'entendait plus penser. Sans dire un mot, elle prit délicatement sa main et l'emmena dans sa chambre. Elle pensait qu'elle se sentirait plus à l'aise une fois la porte fermée derrière eux, dans une pièce un peu plus petite, dans une sphère plus intime. Mais leur bulle ne s'était pas encore reconstruite. Cela aussi, cela demandait un petit peu de temps supplémentaire. Joanne restant Joanne, en voyant le lit, elle se demandait combien de femmes était passées par cette étape. Bien sûr qu'il y avait une pointe de jalousie, bien sûr qu'elle aurait préféré qu'il n'ait pas de relations charnelles avec d'autres même durant cette année de séparation. Mais elle était plutôt déterminer à effacer le souvenir de ce qu'elle voyait comme des concurrentes, alors qu'aux yeux de Jamie, ses conquêtes n'arrivaient certainement pas à la cheville de la petite blonde. Elle restait très longuement songeuse avant d'adreser un regard à Jamie. Peut-être même honteuse, gênée. La dernière personne avec qui elle avait couché, avec qui elle avait tout simplement partagé un lit, c'était avec lui. Et cela remontait donc à plus d'un an. Peut-être que ça se lisait sur son visage, peut-être que Jamie l'avait deviné de lui-même parce qu'il la connaissait, ou parce qu'il l'avait senti. Joanne n'en savait trop rien. Des pensées bien stupides la traversaient : l'appréhension qu'il n'aime plus son étreinte, sa chaleur, ses caresses. Ce qui était certain, c'est qu'elle désirait dormir dans ses bras. "Je préfère dormir avec toi." dit-elle finalement en un souffle, bien que la réponse était évidente depuis bien longtemps désormais. Ils savaient très bien qu'ils n'arriveraient pas tout simplement à dormir ensemble. Ils céderaient, la seue question était de savoir quand. Surtout que Joanne n'avait ramené aucune affaire pour elle. Ni pour la nuit, ni pour le lendemain. Peut-être était-ce trop demandé de retrouver cette fougue qui les animait. La jeune femme ressentait ce picotement étrange sur ces lèvres, sensation particulièrement agréable et qu'elle redécouvrait. Il y avait beaucoup de choses qu'elle redécouvrait, ce soir-là. Elle s'approchait à nouveau de lui, timide, réservée, mais le regard brillant d'une envie qu'elle ne parvenait pas à dissimuler. Elle avait pris du temps à lever les yeux pour croiser ses iris dans lesquels elle aimait tant se plonger. Elle fut immédiatement happée par son regard, impossible de s'en détacher. "La dernière fois, c'était avec toi." dit-elle tout bas, particulièrement gênée, peut-être même honteuse. Mais elle se sentait obligée de le lui dire, bien qu'elle ne cherchait pas à se dédouaner de quoi que ce soit. Son regard le fuyait finalement, gênée au possible, et il n'y avait plus grand chose qui pouvait dissimuler ses joues bien roses. Chacun savait qu'une fois cette étrange barrière sans nom qui les retenait, tout le reste allait reprendre le dessus, comme un raz-de-marée d'émotions et de passion, autant pour lui que pour elle. Il fallait juste un petit déclic.
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La main de Joanne se glisse dans la mienne et, laissant tout le reste en plan, elle me tire jusqu’à ma propre chambre. Et je la laisse faire, le coeur battant comme un tambour, les joues un peu plus empourprées à chaque pas. Je n’ai pas compté. Toutes les fois où j’ai remonté ce même couloir en disséminant sur le chemin les vêtements d’une autre femme. Combien de paires de jambes se sont enroulées autour de mes hanches sur ces draps. Dire que je ne me suis jamais qualifié d’homme à femmes, que ce genre de relations éphémères ne m’ont jamais attiré. Je ne voyais pas d’intérêt à se réfugier, se consoler de la sorte, jusqu’au jour où j’en ai ressenti le besoin moi-même. Je n’ai pas compté, non, et d’une bonne partie je ne me souviens sûrement plus. Elles n’étaient pas remarquables, elles n’étaient pas spéciales. Parfois, tout l’acte en soi s’avérait tout bonnement décevant et sans intérêt. Maintenant, Joanne est là. Elle se tient d’où d’autres se sont tenues, et elle les éclipse. Il suffit d’un regard pour qu’elle me fasse sentir vulnérable, qu’elle affirme, tout haut, même si cela est déjà assez clair, qu’elle choisit cette chambre là plutôt qu’une autre. Qu’elle passera cette nuit avec moi. La respiration coupée par la nervosité ne me permet que d’expirer un « okay... » qui acquiesce timidement. C’est l’option que je préfère également et même si cela est absolument évident, l’admettre paraît presque honteux. Mes pieds s’enfoncent dans le sol tandis que Joanne, elle s’approche de moi. Je reconnais sa magie de rougir, et l’allure de son regard lorsque l’envie est partagée ; tout ce qui me fait fondre un peu plus. Instinctivement, mes mains ont repris leur place sur ses hanches. Mon visage frôle le sien, animé par cette tentation encore vivement réprimée. D’une voix timide, la jeune femme avoue que, elle, en revanche, n’a partagé son lit et son corps avec personne d’autre depuis que nous nous sommes séparés. Une surprise mélangée à un soulagement anime mon visage qui demande si cela est bien vrai -comment cela peut être vrai. Manque de temps, d’envie, de confiance en un partenaire ? C’est égoïste de se satisfaire que la petite blonde n’ait été touchée par nul autre homme, pas même son ex-mari, mais c’est ce que je ressens de prime abord. D’une certaine manière, au moins cela n’est resté qu’à moi, même pendant tout ce temps. Mes marques ne se sont jamais effacées. Est-ce qu’elle y songeait, lorsque nous n’étions plus ensemble ? Est-ce qu’elle y pensait, à mes mains sur son corps et mes lèvres sur les siennes ? J’ai pensé à elle de cette manière plus d’une fois, car chacun de ces moments était particulier. Ils m’apportaient quelque chose que toutes celles auprès de qui j’ai voulu l’oublier ne pouvaient donner ; cette affection, cette complétude, quelque chose qui ne peut être décrit. Joanne comme moi savons que derrière cet aspect passionné de notre relation se cache l’essence de nos sentiments ; bruts, ardents, indomptables. Quelque chose de plus grand que nous et allant plus loin qu’un simple rapport physique. Quelque chose que nul autre ne peut égaler. Et alors que la jeune femme est juste là, à ma portée, que les appels suggestifs sont dans les regards, entre les lignes, je continue à me montrer bien plus craintif que je ne peux l’être habituellement. Sûrement parce que, justement, c’est elle. « Tu sais, rien ne t’oblige... » je murmure. La dernière chose que je souhaite, c’est que Joanne se sente forcée, qu’elle prenne cela comme un devoir, qu’elle se dise que si elle refuse cela annulera tout le reste. Nous avons le temps. « Si tu ne veux pas, si c’est trop tôt... » Est-ce trop tôt, vraiment ? Depuis le temps que nous nous connaissons, pour toutes les fois où nous avons couché ensemble, pour avoir eu un fils, pour ces deux fiançailles avortées, pour les épreuves de l’année passée, est-ce qu’il est encore vraiment nécessaire d’attendre ? Douter me paraît ridicule, mais me jeter sur ses lèvres paraît précipité. « Je... » Les mots sont plus difficiles à articuler cette fois. Habituellement, tout est si évident, fluide entre nous à ce sujet. Pas de questionnements, uniquement des gestes instinctifs, une véritable osmose. Je veux retrouver cela avec elle. Mes paroles ne sont pas un pas en arrière. « J’en ai envie, bien sûr, mais je peux très bien comprendre que pour ce soir, juste partager le même lit soit suffisant. Ca me suffirait aussi. » j’assure le plus sincèrement qui soit. Je peux l’accepter, je peux attendre. L’avoir à mes côtés cette nuit est déjà plus que je ne saurais espérer. Je ne sais tout simplement pas pourquoi la perspective de plus, alors que je le désire, je transforme en adolescent mal assuré. « Je peux… te trouver un t-shirt à enfiler. » j’ajoute en haussant les épaules, le petit rire nerveux se glissant en prime, me trouvant si maladroit, si ridicule que j’en meurs de honte.
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La surprise se lisait sur le visage de Jamie lorsqu'elle lui avait révélé qu'elle n'avait pas connu de relations intimes depuis qu'elle avait partagé son lit avec lui l'année passée. Des propos qui pouvaient surprendre, choquer, mais Joanne n'avait jamais été de ces femmes-là. Enchaînant les conquêtes éphémères juste pour le plaisir de la chair. Elle accordait bien trop d'importance à cela. A ses yeux, c'était une étape à franchir lorsque l'on était en couple, une autre manière de partager son amour. C'était dans cet aspect là que Jamie s'était toujours senti plus à l'aise pour l'exprimer. De plus, elle ne se serait jamais vu ramener des hommes chez elle alors que Daniel dormait dans la chambre à côté. Non, elle restait fidèle à elle-même et a finalement fait preuve d'une sorte de loyauté envers le brun. Mais à côté de cette surprise, il semblait être rassuré. Ils avaient toujours eu cette envie de laisser une marque sur l'être aimé. Invisible à l'oeil nu, mais eux savaient qu'elle était là. Gravé dans la chair à l'aide d'un baiser, d'une caresse ou de mouvements sensuels. Une quête constante et insatiable de s'appartenir l'un l'autre, de déclarer des sentiments que les mots ne parviendraient jamais à décrire. Et cette quête animait un peu plus chaque jour la flamme qui les faisait vivre de façon si symbiotique. Ils s'apportaient énormément l'un l'autre, ils dépendaient de l'un l'autre, plus que chacun ne voudrait bien l'admettre. Ils se désiraient, c'était une évidence. Mais il y avait une telle crainte de faire un faux pas, que tout était adorablement maladroit. On n'imposait pas, on ne faisait que proposer. D'habitude, la question ne se posait même pas, ce serait d'ailleurs l'une des bien rares fois où ils en discuteraient de cette façon-là, avec autant d'hésitation. Tous les deux avaient certainement peur de gâcher d'une façon ou d'une autre cette soirée qui jusqu'ici s'était parfaitement déroulée, bien mieux que Joanne n'aurait pu l'espérer. Jamie ne voulait pas la presser. Il ne cachait pas son envie, et l'exprimait même, mais il ne désirait à ce qu'elle, de son côté, voit cet acte comme une obligation. Il fallait qu'ils le désirent tous les deux, que ce soit un accord commun. Joanne était surprise qu'il veuille faire preuve de patience pour cela. Attendre n'avait jamais été son fort et pourtant, il s'en sentait capable. Joanne devinait aisément la sincérité qu'il y avait dans ses paroles. Même si l'idée d'enfiler un de ses t-shirts étaient une idée qui lui plaisait – juste pour avoir son odeur sur elle –, ce n'était pas ce qu'elle désirait véritablement. Savoir qu'il avait envie d'elle l'exaltait. Ce genre de propos était toujours flatteur, en soi. Et cela faisait bien longtemps que l'on ne lui avait pas glissé ce genre de mots dans son oreille. "J'en ai envie aussi." souffla-t-elle tout bas, se demandant si ses côtes allaient finir par céder tellement son coeur les frappait si fort à chaque battement. "Et je ne pense pas que ça nous suffirait, à nous." Il fallait admettre qu'ils étaient souvent intenables et qu'il y avait besoin de trois fois rien pour que l'un désire l'autre et que cela ne devienne très rapidement contagieux. L'un savait très bien éveiller les sens de l'autre, ils arrivaient parfaitement à prendre le contrôle. Des faiblesses, des gestes qui plaisaient, des paroles et parfois, un seul coup de regard suffisait. "Parce que c'estce que nous sommes." Cela faisait partie de leur définition, de leur vie de couple. Joanne se rappelait parfaitement du Noël où elle était enceinte de Daniel. Ils n'étaient plus fiancés et pourtant, ce soir-là, ils avaient couché ensemble, et ils gardaient tous les deux un très bon souvenir de cette nuit-là. Et là, voilà qu'ils se voyaient à nouveau comme un couple, et ils n'oseraient pas ? Ce n'était pas eux. Joanne frôlait son torse du bout des doigts et elle pouvait sentir l'intensité à laquelle son coeur battait. Elle avait l'impression qu'ils battaient à l'unisson, dans une parfaite symphonie. Joanne avait cette respiration haletante, qui était un bon indicateur qu'elle allait céder à cette tentation qui devenait bien trop grande pour elle. "J'ai envie de toi." lui souffla-t-elle au bord de ses lèvres. Elle savait qu'une fois qu'elle commencerait à l'embrasser, tout commencerait. Cette chaleur, ces papillonnements, l'exaltation de tous les sens, l'envie d'en toujours plus et toujours plus et qu'ils se devaient de modérer pour faire durer le moment. Le premier baiser de Joanne était doux, délicat, d'une incroyable tendresse. Le second se fit plus long. Elle sentait ses joues peu à peu s'empourprer, devenir plus chaudes. Le contact continuait de se prolonger, et commençait à gagner en une intensité. Ce n'était pas précipité, loin de là. Il gagnait en amour, en passion, et même en fouge à un moment donné. On pouvait deviner qu'ils n'oubliaient aucune étape de ce long baiser, parce qu'ils ne voulaient rien laisser à côté. Il ne fallait rien manquer, rien oublier. Elle n'osait pas encore trop tenter de chercher sa langue avec la sienne. Ca allait venir, mais pour le moment, la caresse de ses lèvres lui suffisaient. A l'issue de ce premier échange, Joanne semblait déjà quelque peu essoufflé. Son regard était vitreux, envoûté et envoûtant à la fois. Il ne lui fallait que quelques secondes pour comprendre qu'elle ne pouvait décemment pas se passer de ses baisers, si bien qu'elle encadra son visage avec ses mains afin qu'il n'éloigne pas ses lèvres des siennes une seule seconde.
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L’aveu me rend un peu plus fébrile ; elle le veut aussi, et de là, il n’y a plus de questions à se poser. Les barrières peuvent tomber, les frontières être abolies et les barrages céder. La nervosité et la honte s’envolent au profit de ce désir partagé. Désormais je m’accorde le droit d’être envoûté par son regard, le souffle qui traverse ses lèvres, d’avoir envie de l’embrasser encore et encore, et de l’avoir tout près de moi. Définitivement, aucune case ne nous convient, aucune convention et certainement pas la moindre définition du raisonnable. Joanne a raison, pourquoi le nier ; c’est ce que nous sommes, et ici, ce soir, à cet instant, il n’y a personne pour en juger. Le coeur battant à tout rompre, je frôle cette bouche qui me fait tant envie depuis bien longtemps. Du dos de la main, je caresse sa joue, chaude sous mon toucher. Nous partageons le même brasier, il n’y a qu’en a présence de l’autre qu’il brûle autant. Son nez frôle le mien dans une première légère caresse tendre qui scelle un accord tacite ; soyons nous-mêmes, sans concessions. Célébrons cette soirée particulière par une nuit toute aussi belle, retrouvons-nous pleinement, comme nous l’entendons, comme nous en avons tous deux envie. Cela n’a pas besoin d’être compliqué si nous en décidons autrement. L’instinct parle, le magnétisme aussi. Les lèvres de la jeune femme s’apposent aux miennes et alors plus aucun retour en arrière n’est envisageable. Ce baiser en particulier, doux et tendre, déclenche et éveille le reste. L’envie de répondre, de goûter toute sa peau, de la sentir nue sous mes mains. Un regard le confirme, ôte tout doute à propos de la suite des événements. C’est avec un discret sourire que j’embrasse à nouveau Joanne, le visage prisonnier entre ses mains. Je ne compte plus aller nulle part, mais je suis rassuré de voir qu’il reste cette possessivité ambiante durant nos ébats. Mes bras l’encerclent et la serrent un peu plus fort, pressant fermement sa silhouette contre la mienne afin d’en imprimer les formes. Des contacts aussi simples m’ont manqué. Alors que les baisers retrouvent leur intensité d’avant, faisait grimper ma température corporelle en flèche, la jeune femme s’occupe de la chemise qui me couvre, un tissu en trop qui nous sépare. Il ne faut pas longtemps avant que le vêtement n’atterrisse par terre. Dans ma cage thoracique, mon coeur s’affole. Les baisers s’exilent dans son cou alors que je n’ose pas encore la déshabiller à mon tour ; ce sont ses caresses qui parcourent mon dos et mon torse qui finissent par me donner envie de faire de même, d’avoir cet accès à sa peau, son ventre collé au mien, et ses formes à portée de regard. Il y a quelques mois, je les connaissais encore par coeur. Le souvenir est resté, comme à l’état de rêve, de chimère. J’ai fini par ne plus savoir si certains détails sont réels ou le fruit de mon imagination ; alors la hâte de la parcourir à nouveau n’est que plus grande encore. Du bout des doigts, je remonte le long du dos de Joanne en suivant la fermeture éclair de sa robe. En haut, j’attrape la glissière et effectue le chemin dans le sens inverse, ouvrant de plus en plus son vêtement et offrant l’accès à son dos. Un court instant, mes lèvres se détachent des siennes. Je veux voir la robe glisser sur le long de ses jambes et la dénuder peu à peu, je veux l’admirer ainsi, et explorer cette vue dont j’ai été privé tout ce temps. Lorsque je tentais de me souvenir derrière des paupières closes, même l’image la plus nette de la jeune femme ne faisait pas justice à sa réelle beauté. Je m’accorde ce moment, cette courte pause que je sais qu’elle comprendra. Puis je me penche sur son cou afin d’y déposer quelques baisers et se poursuivent sur son épaule. « Tu es magnifique. » je souffle avant de récupérer ses lèvres. Elle est parfaite. Il n’est jamais rien chez elle qui m’ait déplu physiquement, ni dans ses caresses et ses baisers ; j’ai toujours trouvé que nous sommes assortis de la plus belle des manières, que cette harmonie se ressent dans chaque étape de nos ébats. Le malaise s’est envolé. La flamme est encore douce, et les gestes tendres malgré le désir grandissant. Je redécouvre, pas à pas, celle que j’aime et qui a été trop loin de moi trop longtemps. Et il n’y a plus la moindre honte à cela.
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Il n'y avait rien qui pouvait les définir. Eux savaient, cela apparaissait comme une évidence. Joanne avait bien compris qu'il fallait arrêter de se cacher, de prétendre être quelqu'un d'autre en restant conforme à ce qu'il y avait d'acceptable. Ils s'acceptaient tels qu'ils étaient, ils s'aimaient et adoraient la manière qu'ils avaient de l'exprimer. L'on pourrait critiquer le fait qu'ils partagent leurs sentiments bien trop souvent au lit, Joanne s'en ficherait, parce que ces personnes là ne pouvaient pas comprendre. Ils ne pouvaient pas se permettre de juger leur relation hors du commun. Ils n'avaient plus à se mentir l'un l'autre, à prétendre que tout allait bien, à prétendre qu'ils se fichaient que l'une accepte de sortir avec un mannequin dans un bar, que l'autre ait sous son coude une journaliste qu'il entraînait dès qu'il en avait envie. Ils savaient qu'il n'y avait qu'une seule et unique personne qui pouvaient pleinement les satisfaire, qui n'étaient pas un objet qui permettaient de dissimuler les blessures incisées dès que l'un voyait l'autre partir avec une éventuelle conquête. Leurs sentiments étaient les plus purs qui soient. Trop intenses pour être gérés et pour contrôler les émotions qui en découlaient. La passion autant que la jalousie, la possessivité. Des qualificatifs bien péjoratifs. Mais eux savaient lire entre les lignes et savoir que ce n'était que l'expriession d'un sentiment sincère. Ils l'acceptaient, ils en jouaient parfois et ils se sentaient presque comme les rois du monde, comme si rien ne pouvait les atteindre. Ils avaient leur royaume, leur univers, leur bulle, qu'ils construisaient à nouveau. Joanne ne pouvait pas être plus heureuse que de constater que les barrières venaient à peine de s'effondrer, qu'il n'y avait plus de quelconque limite entre eux. Elle avait remarqué le léger sourire de Jamie. Il était satisfait de constater que certains comportements n'avaient pas changé. Joanne avait toujours été possessive envers lui, jamais n'avait-elle supporté l'image de lui s'unir avec une autre femme. Bien sûr qu'il y avait des soirs où elle pensait à lui, où elle se trouvait bien seule dans son lit, où elle se rappelait de leurs ébats sur ces mêmes draps. Beaucoup de pensées peu catholiques qui la surprenaient et qui mettaient ses hormones sans dessus-dessous. Des pensées bien gardées qu'elle lui révélerait peut-être un jour, comme une confession, pour qu'il sache qu'elle ne l'avait jamais oublié. Désireuse de pouvoir à nouveau parcourir son torse dénué de tout vêtement, elle déboutonna délicatement sa chemise et l'aida à la retirer avant de s'embrasser à nouveau. Avant de sceller un nouveau baiser, Joanne eut rapidement l'occasion d'admirer son corps. Ce n'était pas un secret que le voir torse-nu la rendait toujours particulièrement fébrile, il n'en fallait pas vraiment plus. Et qu'il était agréable de sentir sa peau brûlante sous ses doigts délicats. Ainsi, elle se remémorait chaque trait, chaque muscle, chaque détail qu'elle avait autrefois tant parcouru. Cela éveillait ses sens, la rendait de plus en plus désireuse de passer à l'étape suivante. Et s'il y avait bien quelque chose qui délectait totalement Jamie, c'était de sentir sa peau contre la sienne. C'est pourquoi, avec attention, il ouvrit la fermeture éclaire de sa robe. Le déshabillage avait toujours été un moment tout aussi important, presque procédurier, comme une évidence de toujours. Se délester progressivement de tissus coûteux pour découvrir une peau parfaite, prête à être chérie et caressée. Joanne avait depuis gagné en assurance, et cette fois-ci, elle ne craignait pas son regard une fois qu'il l'aurait débarrassé de sa robe. Au contraire même, elle se surprenait à vouloir lire dans ses yeux ce qu'il pensait. Joanne fit en sorte que la robe prenne son temps à glisser le long de son corps. Il la redécouvrait, il gravait dans ma mémoire la moindre de ses courbes. Et par la même occasion, Joanne pouvait également l'admirer, lui prodiguant ainsi quelques bouffées de chaleur. Elle voulait inscrire son nom sur la moindre parcelle de sa peau, dans chacune des fibres de ses muscles, elle voulait qu'il soit à nouveau tout à elle. La jeune femme avait hâte de retrouver ses lèvres mais Jamie jugeait de déposer quelques baisers au creux de son cou. Il savait qu'elle adorait ça, il savait exactement ce qu'il faisait. Il lui arrachait ainsi quelques premiers légers soupirs pendant qu'une des mains de Joanne vint se loger dans son cuir chevelu. Tous les gestes étaient tendres, délicats, mesurés. C'était ce qu'elle adorait aussi dans leur liaison, c'était qu'ils trouvaient bien des manières différentes de partager leurs sentiments et les préliminaires avaient toujours été une étape particulièrement importante dans leur vie conjugale. Avant de reconquérir ses lèvres, Jamie lui glissait un compliment qui était d'un véritable soulagement pour la jeune femme. Son insécurité lui avait fait craindre ce moment pendant un très court instant, mais les doutes s'envolaient très rapidement. Voilà qu'elle avait hâte de se dévoiler à lui à nouveau entièrement, voir l'expression de son visage. Sans jamais quitter ses lèvres, elle l'invita à faire quelques pas en arrière afin de se rapprocher du lit. En cours de chemin, la petite blonde se débarrassait de ses talons, juste avant que Jamie ne n'assoit au bord du lit. Délicatement, Joanne se mit à califourchon sur lu. C'était pour elle le seul moyen de le surplomber un peu. Ses mains parcouraient inlassablement sa peau, tenait parfois son visage alors qu'elle prolongeait le baiser avec une ardeur qui se faisait de plus en plus prononcer. Avoir à nouveau toutes ces sensations lui faisait comprendre que cela lui avait beaucoup manqué. Ce moment d'amour, de partage, de désir, de passion. Peut-être que cela la rendait plus fougueuse qu'elle ne l'était d'habitude. Elle savait que Jamie adorait dès qu'elle était sur lui. Ils profitaient de chaque baiser, les mains de son amant retrouvait rapidement leur place près de son fessier. Il y avait de temps en temps de très intenses échanges de regard, lorsqu'ils ne s'embrassaient plus. Les yeux pétillaient, l'envie n'était absolument plus dissimulée, et ils s'exaltaient de prendre leur temps, de constater qu'ils voulaient aller exactement au même rythme, un crescendo très progressif. Les baisers devenaient de plus en plus passionnés, Joanne était allé même chercher délicatement sa langue. Joanne finit par interrompre d'elle-même le baiser, passant ses dents sur sa propre lèvre inférieure brièvement, alors qu'elle dégrafait d'elle-même son soutien-gorge et s'en débarrassait avec une sensualité qu'elle se découvrait. Une initiative nourrie par l'envie de voir son regard, de voir quelle serait la première chose qu'il aurait envie de faire alors qu'elle venait tout juste de lui révéler une nouvelle partie de son corps. Elle n'était pas trop collée à lui, cela lui permettait de l'observer comme bon lui semblait. Un discret sourire étirait ses les lèvres, avec un air quelque peu malicieux. Elle avait oublié tout ceci, ce que c'était d'être autant adorée par un homme, de sentir tous ses sens en éveil pour ressentir la moindre émotion émise par l'être aimé. Ils ouvraient ainsi les portes à une symbiose qui retrouvait peu à peu de sa perfection, rendant cet instant encore plus beau à vivre qu'il ne l'était déjà.
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Son soupir fait exploser mon coeur et immédiatement, me pousse à en vouloir plus. Je n’avais pas oublié à quel point ses simples souffles pouvaient me faire de l’effet, leur manière de résonner avec délicatesse à mes oreilles, leur sonorité d’une folle sensualité m’enivrant, à la fois récompense et encouragement. Juste un soupir, et ses doigts qui se referment sur mes cheveux, et mes baisers s’appliquent un peu plus sur sa peau, mes mains la parcourent plus fermement. Derrière la délicatesse se cache la passion, derrière la tendresse, cette envie de posséder l’autre à nouveau. Bien qu’il n’y ait pas de précipitation, l’envie se faisait plus brûlante. Et je sais que Joanne a cette magie, cette faculté de faire monter le désir peu à peu, jusqu’à le rendre oppressant, intenable, étouffant de la plus délicieuse des manières. Je me souviens des nombreuses fois où elle n’osait pas, cette longue période qui avait été nécessaire afin d’acquérir sa confiance et qu’elle me permette d’admirer son corps dénudé. Quand elle avait besoin de se coller à moi, de se cacher, d’un brin de pénombre, d’une couverture pour en masquer le plus possible. Le chemin vers l’acceptation de sa sensualité avait été long, le temps pour elle de dompter mon regard, l’appréhender, le comprendre et finalement y déceler toute mon admiration pour elle, pour ses courbes, sa chaleur, son aura. Une adoration qui la met sur un piédestal dont, jusqu’à présent, personne n’a su la déloger. Personne à part elle-même à chaque fois qu’elle acceptait de se dévoiler, de faire confiance, puis de s’abandonner, offrant toujours plus, devenant celle qui maîtrise, apaise, attise la bestialité endormie. Et si tous les aspects de ma vie sont sous mon contrôle, j’ai toujours aimé que ce soit Joanne qui ait le dessus dans l’intimité, toujours avec cette douceur qui la caractérise. Elle sache quoi faire et comment le faire pour que je fonde comme neige au soleil, pour que je lui appartienne tout entier. Maintenant, même après plusieurs mois de séparation, la jeune femme n’a plus peur. Je la devine qui réclame mon regard comme s’il fait désormais partie de son plaisir, une étape de plus de ces préliminaires qui permettent de satisfaire une partie de notre envie de se redécouvrir. Ainsi, elle est peut-être même plus belle qu’avant, sublime et désirable à souhait. Elle prend les rennes et m’attire vers le lit du bout des lèvres, abandonnant ses talons au passage et retrouvant sa taille naturelle, faussement frêle et fragile à tort. Installé sur le bord du lit, haletant déjà, je peine à dissimuler ma surprise lorsque la belle blonde s’installe au-dessus de moi le plus naturellement du monde. Je me sens brûler tout entier sous ses paumes qui me parcourent, reprennent leurs marques, apposent leur trace, gravent son nom dans mon dos, sur mes épaules, sur mon torse. Les baisers plus fougueux s’installent, les caresses plus avides. Je sais son fessier sans me priver, manipulé par l’envie, frustré par le sous-vêtement qu’elle porte encore. Elle m’a manqué, et cela est un euphémisme. Mon regard se laisse complètement happer sur ses iris bleus, et j’en redemande, de ce pouvoir qu’elle a sur moi, celui de me consumer et de faire de son nom la seule pensée ayant du sens. Mes mains appuient au creux de ses reins, remontent dans son dos en se délectant de la douceur de sa peau jusqu’à saisir son visage et prolonger, accentuer les baiser, les rendre progressivement plus fougueux, plus passionnés. Lorsqu’elle se détache de moi, l’interrogation dans mon regard ne dure pas longtemps ; ses mains dans son dos dégrafent son soutien-gorge puis s’appliquent à en faire glisser les bretelles sur les bras lentement. Sa poitrine se dévoile peu à peu, et le cours de mes pensées s’arrête sur l’image avec un seul mot ; superbe. Et d’une certaine manière, cela me touche. Que Joanne ne se sente plus entravée par la pudeur face à moi, qu’elle se dénude de cette manière, qu’elle cherche mon regard et par la même occasion, à me faire plaisir. Mes yeux la dévorent toute entière avant que mes lèvres ne s’attaquent aux siennes. Je me surprends à lâcher quelques soupirs à mon tour, exalté par la simple chaleur du corps de Joanne tout contre moi, sa poitrine collée à mon torse, anticipant la suite, et mourant d’envie. Les baisers se faufilent jusqu’à l’un de ses seins afin de le flatter, le goûter et offrir les premiers frissons de plaisir à ma belle. Ses doigts se mêlent à mes cheveux, approuvent, apprécient. Les échelons grimpent dans le désir et l’envie de plus s’impose rapidement. Une avidité qui nécessite de franchir les étapes, qui rend de plus en plus difficile de se contenir et de modérer. Ma bouche retourne à celle de la jeune femme, ma main prend sa place sur sa poitrine. Doucement, je bascule en arrière et allonge mon dos sur le lit. Elle me surplombe totalement, armée de toute sa sensualité qui m’envoûte entièrement. Prenant l’une de ses mains, je la glisse délicatement le long de mon corps jusqu’à lui faire atteindre mon pantalon. Un simplement frôlement me fait souffler au bord de ses lèvres, tandis que mon regard planté dans le sien l’autorise à me déshabiller à mon tour afin d’ôter une entrave supplémentaire. Sous ses doigts se traduit tout le désir que j’ai pour elle, plus que pour quiconque, l’envie de s’unir à nouveau et de partager ces sensations envoûtantes.