Approximativement deux semaines sont passées depuis la soirée chez Archie, et rien n’a changé entre Ambroise et Clément. Et le premier apprécie que cela reste ainsi, sans questions, sans moment gênant, sans silence bizarre. Ces baisers ne sont pas oubliés, pas pour lui en tout cas, mais il n’est besoin d’en parler. Les deux amis étaient déjà plus proches, physiquement parlant, en habitant ensemble, ça n’a pas beaucoup évolués. D’autres auraient cru que la soirée avait changé des choses, mais non. Leur dynamique est la même, toujours meilleurs amis. Noël a été assez amusant à vrai dire. Comme prévu, Clément l’a passé auprès des jumeaux, et autour d’un bon repas qu’il avait préparé. Pour une fois, Ambroise a même bien participé, pour ne pas laisser seul son meilleur pote. La soirée s’est très bien déroulée, très tranquillement, et l’ouverture des cadeaux a ponctué cela parfaitement. Et Ambroise et Clément se sont retrouvés à s’offrir le même genre de cadeau. L’outback. Bonnie a choisi un trek pour son ami, en petit groupe avec un guide. Et Clément, une virée consacrée à l’observation stellaire. Ils étaient sur la même longueur d’onde.
Le nouvel an va être une toute autre paire de manches. Beaucoup plus fun que tranquille. C’est l’occasion de trouver de bonnes soirées en ville, alors avec un groupe d’amis, ils ont décidé d’aller voir ce qu’il se passait du côté des Enchanted Gardens. Depuis Noël, voire un peu avant, il se passe des choses le soir, un DJ, un coin pour danser toute la nuit, un endroit pour les enfants, des balades, de la magie... ça a l’air de promettre. Noah, un gars de l’université et pote de July, a déjà eu l’occasion d’y faire tour et a beaucoup apprécié. Ambroise a trouvé l’idée sympa, et il veut absolument finir l’année sur une bonne soirée, où ni lui ni Clément ne terminera pas vomir ses tripes. La soirée chez Archie est loin, mais depuis l’australien a eu une certaine mauvaise expérience qu’il a très envie de mettre de côté.
Pour partir du bon pied, ils ont déjà pris l’apéro chez l’un du groupe, pour ne pas trouer trop violemment le porte-monnaie dès le début de la soirée. Arrivés en bordure du – vaste – coin de parc qui est réservé pour les nuits, Ambroise décroche de sa discussion avec Max et Sybbie pour se rapprocher de Clément. Observant l’ambiance et écoutant la musique, il se penche vers son meilleur ami. « Comme on a dit hein, pas trop fort sur la boisson, même si on part d’ici j’veux pas rentrer à l’appart’ avant au moins 4 heures du matin. » Il est sans doute optimiste, mais il pourrait faire aisément une nuit blanche tant son rythme naturel est décalé. Qui plus est, avec les vacances, il ne se couche plus avant 5 ou 6h, et ne se réveille qu’à midi. Il balade son regard sur la piste danse, globalement l’herbe, une petite plaine, dont l’un des bords est marqué par une scène digne d’un concert de festival. Les jeux de lumière aussi sont au point, et tellement puissant que les étoiles s’effacent dans le ciel nocturne.
Plus loin, il y a tout de même un coin bar, et Ambroise espère qu’il n’y a pas que de la bière, sinon il ira illico se chercher un truc plus fort. L’apéro fait déjà son petit effet, mais ça n’est pas bien suffisant pour lui. Alors qu’il s’apprêtait à parler de nouveau, July vient le prendre par le bras avec entrain. « Allez j’te veux pour moi d’abooord ! On va s’pécho des mecs, tu vas m’aider », annonce-t-elle avec un air entendu, qui ne laisse place qu’à un soupire de la part de Bonnie. Il ne sait pas comment il l’a supporte dès qu’elle boit celle-là, mais ensuite il se rappelle que sa sœur est aussi énergique tout le temps, alors il se raisonne. Il lutte un peu quand même, regardant Clément avec des yeux interrogateurs. « Tu viens quand même ? » demande-t-il, avant d’articuler assez bas : « Me laisse pas seul. » Il rigole légèrement ensuite, sous le regard sévère que lui lance July. « J’suis pas encore sourde Einstein ! Allez fais pas ta prude ça t'vas pas du tout. »
Emi Burton
Dernière édition par Ambroise MacLeod le Sam 20 Jan 2018 - 14:51, édité 1 fois
Aujourd'hui, 2017 fait place à 2018 et avec cette nouvelle année ne viennent pas que les bonnes choses. Sa relation avec Ambroise n'a pas été entachée par les deux baisers qu'ils ont échangé chez Archie, ça, c'est une des bonnes nouvelles. La seconde c'est qu'ils sont à nouveau sur, exactement, la même longueur d'onde concernant les cadeaux : ils ont où tous les deux eu l'idée d'une virée dans l'outback Australien, l'un pour observer les étoiles, l'autre en trek guidé. Le 24 décembre était une parfaite soirée, placée sous le signe de la bonne humeur et la bonne bouffe qui, avouons-le, a rendue Clément un peu nostalgique de la nouvelle Zélande. Le lendemain, comme promis, il est allé rejoindre sa mère dans l'après midi pour le goûter seulement. Hors de question de passer la soirée entière avec Billy et sa famille. Le problème n'était, bizarrement, pas son beau père mais est venu sous la forme d'une lettre. Un écriture soignée et totalement féminine, mais surtout un voile de tristesse dans le regard de Sara lorsqu'elle l'a tendu à son fils. C'est ce qui a fait flippé Clément. Il a gardé la lettre mais n'a osé l'ouvrir qu'en étant de retour chez lui, dans l'appartement, la nuit, alors qu'il était prit d'une insomnie, autant à cause de la chaleur qu'à cause de son esprit tourmenté.
Le contenu de la lettre a achevé de lui coller une nuit blanche dans les baskets. Deux pages blanches remplies avec la même écriture soignée, légèrement penchée sur la droite. Des mots doux et pourtant si durs à la fois qui détruisent le monde du Néo Zélandais. Les mots ont défilés sous ses yeux mais il n'en a prit conscience qu'en relisant la lettre une deuxième puis une troisième fois. Il a été adopté. Cette lettre a été écrite par une certaine Mary King, qui est persuadé qu'il est son fils biologique. Celui qu'elle a été obligé d'abandonné il y a 23 ans, pour une raison qu'elle a envie de lui expliquer lorsqu'ils se verront en personne. Elle lui a laissé le numéro de téléphone ainsi qu'une adresse postale et email et il devra la contacter dès qu'il en aura envie.
Le problème, c'est qu'il n'est pas certain d'en avoir envie. Il sait qu'il devrait en parler avec Ambroise, que lui aura sûrement une idée ou pourra au moins l'aider à prendre une décision et ce n'était pas les occasions qui manquaient ! Sauf que Clément n'a pas eu le courage de confronter son meilleur ami avec cette nouvelle. Donc il a décidé de garder ça pour lui, pour éviter d'entacher quoique ce soit de leur si parfaite entente. Idiot, évidemment, de penser une telle chose, mais on ne refait pas Clément hein.
Sauf que tout ça a prit un peu trop d'ampleur. Encore plus lorsque, sur un coup de tête, il a appelé cette Mary, qu'il a entendu sa voix, qu'il lui a raccroché au nez sous la panique et qu'il n'a plus jamais donné suite à aucun appel. Si bien qu'aujourd'hui, la veille de la nouvelle année, Clément n'est pas totalement concentré. Il est présent physiquement mais pas mentalement. Il a suivi Ambroise chez leur pote pour y faire un apéro puis il a suivi l'Australien jusqu'à la fête qu'ils ont choisi. Là, lorsque Bonnie lui dit de ne pas trop forcé sur la boisson car il n'a pas envie de rentrer avant 4h du matin, Clément hoche simplement la tête et s'efforce à sourire «Ouais, ouais t'inquiète pas » dit-il, moyennement convaincu de lui-même.
C'est alors que July débarque et attrape Ambroise par les épaules. Déjà qu'en temps normal Clément a du mal à la supporter lorsqu'elle a but, aujourd'hui il doit vraiment prendre énormément sur lui-même pour pas dire quoique ce soit qui risquerait de gâcher la soirée. Mais, lorsque son meilleur ami le supplie -ironiquement- de ne pas le laisser seul, Clément pose enfin une main sur son épaule et plante son regard dans celui de July « Tu lui fous la paix, ok ?» grogne-t-il «S'il veut te suivre, il te suivra de lui-même, mais tu vas arrêter tout de suite de faire chier parce que sinon la soirée va être rapidement écourtée » July semble reprendre ses esprits d'un coup et le fixe, clignant des yeux avant de se renfrogné «ça va, c'est bon hein, pas besoin d'être aussi rabat-joie. Tu l'as été toute la soirée, si t'avais pas envie d'être là t'avais cas pas venir hein ! » Clément soupire doucement et se pince l'arrête du nez «Dé … désolé July. C'est juste que ... » il lance un coup d’œil à Ambroise «J'ai besoin de te parler. En privé » dit-il sur un ton assez grave, contrastant fortement avec l'ambiance joyeuse dans laquelle il se trouve.
Bien que partiellement alcoolisé, Ambroise reprend facilement ses esprits et comprends que le moment n'est pas à la rigolade. Sans trop hésité, il suit Clément qui l'emmène un peu a l'écart, promettant tout de même de les rejoindre assez rapidement. Une fois un peu plus loin, près d'un muret, Clément soupire doucement et sort la lettre soigneusement plié de la poche arrière de son jeans « J'ai eu ça à Noël, le 25, chez ma mère» dit-il sobrement en croisant les bras, montrant ainsi son malaise «J'avais envie de t'en parler déjà mais je ...je sais pas, j'ai jamais eu le temps ou l'occasion et ...bref » il désigne la lettre dans les mains d'Ambroise «Lis-la, s'il te plaît et dit moi ce que tu en penses. J'ai ...besoin d'avoir un avis extérieur » il déglutit et ressert un peu plus ses bras autour de sa poitrine, le regard baisser.
Cela fait plusieurs jours que Clément n’a pas l’air dans son assiette, mais Ambroise met globalement ça sur le compte des fêtes de fin d’année, ce moment étrange entre Noël et le Jour de l’An, lorsque ne sait plus ni l’heure, ni le jour, ni son propre prénom. Il s’en est inquiété, mais a jugé bon d’attendre que son meilleur ami vienne le voir, s’il a vraiment un problème. Il a imaginé aussi, que cela puisse avoir un rapport avec leurs baisers, mais Wolf ne réagissait pas différemment à la présence ou au toucher de l’australien, du coup ça ne faisait aucun sens. Bonnie pense sérieusement que ce réveillon peut le secouer un peu, le faire réagir, de quelques manières que ce soit. Malheureusement cela commence... difficilement.
Premièrement, Clément n’est que moyennement là, répondant de façon à peine convaincante quand Ambroise lui dit qu’ils ne vont pas rentrer avant longtemps. Secondement, July fait des siennes en venant chercher l’australien par le bras, dans le but affirmé d’aller se chopper des mecs, tout les deux. Cela n’est pas la première fois qu’il joue au copilote, et souvent elle lui rend la pareille. Mais il n’est pas bien chaud, et résiste, demandant même à son meilleur ami de ne pas le laisser seul avec elle. Le comédien ne cache pas son début d’énervement et demande à July de foutre la paix à Bonnie, de leur foutre la paix. Ambroise écarquille légèrement les yeux, regardant son meilleur ami avec un mélange d’inquiétude et d’étonnement. La jeune femme ne se détourne pas avant d’avoir répondu d’un ton brusque que Clément était vraiment un rabat-joie, comme depuis le début de la soirée. Le néo-zélandais paraît reprendre ses esprits et s’excuser, mais le mal est fait. Alors c’est à son tour de prendre Ambroise par le bras, souhaitant lui parler en priver. Soupirant, il se demande ce qu’ils ont tous à le tenir aujourd’hui, alors qu’il n’aime pas franchement ça.
Mais le ton grave de son ami l’empêche de faire quoique ce soit, même pas de se plaindre, alors il suit ses pas un peu plus au loin, assurant aux autres qu’ils reviendront vite. Cependant, il n’en est plus si certain lorsqu’il lève les yeux sur Clément. Il paraît mal à l’aise, nerveux. Fronçant les sourcils, il prend le papier tendu par son ami. Une lettre, qu’il déplie avec moins d’agitation dans les doigts qu’il y en a dans la voix du comédien. Clém a reçu ça le 25 décembre, chez sa mère, et bien qu’il ait eu envie d’en parler il n’a jamais trouvé l’occasion. Ambroise lui jette un dernier regard, avec un petit hochement de tête avant d’obtempérer et de se mettre à lire. Il est assez anxieux de ce qu’il va découvrir, mais vraiment, il ne s’attendait pas à ce qu’il lit, et comprend. Sous le choc, il garde un visage très impassible, ne sachant comme traiter ces informations. L’écriture délicate, soignée, d’une femme explique pour le moins clairement que Clément a été adopté. L’auteure, une certaine Mary King, est certaine d’être sa mère biologique et lui fournit toutes les coordonnées pour pouvoir la joindre, dès qu’il le souhaitera, pour avoir de plus amples informations. Car visiblement, il a une bonne raison derrière cet abandon forcé.
Concrètement, Bonnie ne sait pas comment réagir, alors il reste figé là, à lire, relire, les phrases et mots marquants. Il se trouve très en colère contre cette femme qu’il ne connait même pas pour avoir abandonné son meilleur ami, pour lui imposer cette vérité maintenant, et osé dire qu’il y a une bonne raison à tout cela. Il aura besoin d’un putain de verre de whisky. Ou d’une bouteille. Au bout d’un moment, il finit par replier soigneusement la lettre et la rend à Clément, avant qu’il ne froisse définitivement en serrant les poings trop forts. Il ne le regarde pas encore, il ne sait pas quoi dire, quoi faire. Il se détourne un peu, réfléchissant, puis se passe une main sur le visage et hausse les épaules en se positionnant face à Clément. « Je.. Je sais pas quoi te dire... Je sais pas si quelqu’un pourra te dire quelque chose d’utile... » Il soupire à nouveau. « Putain c’est pour ça qu’tu f’sais tout le temps la tête, mais t’aurais dû m’en parler du con ! » s’emporte-t-il, avant de serrer les poings et de se recentrer en expirant. « Non désolé tu fais c’que tu veux. C’est juste.. Bon sang c’est pas rien quand même ! Elle t’a dit quoi ta mère ? Elle t’en a jamais parlé avant ? Et tu l’as appelé l’autre là ? King ? » demande-t-il, un peu fébrile. Il est rarement comme ça, Bonnie, surtout que ça ne le concerne pas directement. Ou peut-être que si, trop directement, en fait. Il lui faudra vraiment de l’alcool, parce que tout début d’ivresse s’est comme volatilisé.
S'il est vrai qu'Ambroise ne pourra en rien décider pour lui, il pourra au moins lui donner son avis, dire ce que lui pense de tout ça. Et Clément fait assez confiance à son meilleur ami pour être sincère avec lui et, même s'il ne pourra sans doute que très difficilement se mettre à sa place, il saura garder un regard et un avis neutre en apprenant les nouvelles. Mais pour cela, il a besoin de lui parler et le confronter à tout cela. Et ce n'est pas chose facile cela va de soi. Sauf que, dans un éclair de lucidité, c'est ce soir, entre deux fêtes, que Clément décide de le faire. Sauvant en même temps Ambroise de l'emprise de July, froissant cette dernière, il lui demande de le suivre un peu à l'écart et attends qu'ils soient bien en retrait pour sortir cette fameuse lettre. Il la lui tend, lui demande de la lire et attend.
Cette attende, tout ce moment qu'Ambroise met pour parcourir ces lignes, lui semble interminable. Les secondes et les deux minutes qui passent, avant que son meilleur ami ne relève les yeux, lui donne l'impression d'être déjà dans la nouvelle année. Lorsqu'il croise le regard d'Ambroise, ses lèvres se pincent et son cœur se serre. De la rage et de l'incompréhension, voilà ce qu'il lit dans ces iris émeraudes. Délicatement, l'australien replie la lettre et la lui redonne avant de dire, sur un ton qui contraste vraiment avec son calme extérieur, qu'il ne sait pas quoi dire. Déçu, n'étant pas la réponse à laquelle il s'attendait, Clément hoche la tête alors qu'Ambroise s'emporte, le traitant de con et qu'il aurait pu lui en parler avant. En tant normal, le néo Zélandais ce serait emporter à son tour et lui aurait donné une quelconque réponse sur un ton cinglant, mais pas aujourd'hui. D'autant plus qu'Ambroise se calme rapidement, annonce un semblant d'excuse puis commence à poser des questions plus ou moins objectives.
Si sa mère lui en parler ? Non. S'il a appelé Mary King ? Oui, a peu près, plus ou moins. « Non» répond-t-il finalement « Ma mère ne m'a jamais rien dit. Jamais. Je … je ne sais pas pourquoi elle n'a pas jugé bon de me le dire. Je veux dire...comme tu dis, ce n'est pas rien » dit-il en déglutissant «Elle ne pensait sans doute pas à mal, mais apprendre ça comme ça, sans aucune autre explication, c'est tellement ...Tellement horrible !» il relève son regard vers Ambroise et agite la lettre qu'il tient toujours en main « Elle aurait très bien put m'envoyer une carte de noël avec seulement 't'as été adopté ! Haha ! Alors surpris ?' écrit dessus, ça aurait fait le même effet» il baisse le regard sur la lettre et soupire doucement, secouant la tête « Je comprend pas ...pourquoi elle ne m'a rien dit ma mère ? Pourquoi elle n'a pas jugé bon de me dire que non, je ne suis pas son fils biologique ? On a vécu tellement de chose et je l'aime tellement ma mère que je ne me serais jamais détourné d'elle, même si elle m'avait annoncé ça » il pince les lèvres « là je remet tout en question, toute ma vie et tous mes choix. Et je ...» il se tait, ne sachant pas vraiment ce qu'il compte ajouter de plus. « J'ai appelé cette King» change-t-il finalement de sujet «Mais j'ai paniqué en l'entendant décrocher et j'ai raccroché directement sans aucun mot. Ce … ça voix était douce, peu assurée. Je crois qu'elle est tout aussi peu à l'aide à prendre contact avec moi »
Il range finalement la lettre à sa place et s'adosse contre le mur « Qu'est-ce que je dois faire Ambroise ? » demande-t-il finalement, relevant un regard désespéré sur son meilleur ami « J'ai pas envie d'avoir de remord, je veux pas blesser ma mère, je ne sais pas si je veux contacter ma ...génitrice» il grimace, trouvant ce mot assez horrible à prononcer «Mais en même temps toute cette histoire m'intrigue. Si j'ai une 'vraie' mère, j'ai sans doute aussi un 'vrai' père, voire carrément un 'vrai' frère ou une 'vraie' soeur » il croise à nouveau les bras, se mordillant légèrement la lèvre inférieure «J'ai envie de l’appeler et en même temps je flippe à mort quant à la vérité que je vais peut-être découvrir. » il soupire doucement « Je sais pas quoi faire, et ça me fout la trouille» avoue-t-il finalement à mi-voix, se passant une main sur la nuque. Clément n'a, jusque là, jamais été habité par tant de sentiments contraires qu'actuellement et il ne sait pas trop comment gérer tout ça.
Pour une lettre manuscrite, les mots inscrits étaient assourdissants. La vérité qu’ils contiennent chamboule le monde de Clément, et celui d’Ambroise en un écho sévère. Possessif et protecteur des gens chers à son cœur, l’australien ne peut que haïr ce qu’il tient entre les mains. Cette femme a abandonné son fils, Clément, son meilleur ami, et revient dans sa vie en menaçant de faire s’écrouler toute structure. Il se sait être égoïste, il en a bien conscience lorsqu’il se dévoile, mais là, là ça dépasse tout. Ses pensées tourbillonnantes à toute vitesse dans sa tête, tout effet de l’alcool envolé, il doit se maintenir un long moment immobile et silencieux. Lorsque son cerveau va trop vite, il n’a pas d’autre choix. Sa voix ne peut suivre ce flux de sentiments négatifs, surtout que c’est la dernière chose dont le comédien a besoin. Furtivement il se demande pourquoi il a décidé de l’emmener à l’écart pour lui parler de ça maintenant, et lui en veut presque d’avoir jeté une telle incertitude sur la soirée.
Il commence par lui dire – d’un ton qu’il déteste car assez peu contrôlé –, qu’il n’a absolument aucune idée de ce qu’il peut dire après ça. C’est la seule chose sur laquelle il arrive à se concentrer. Personne ne peut prendre de décision à la place de Clément, et il ne peut pas, aussi vite, avoir un avis sur la question. Bonnie s’emporte, revenant sur sa frustration de n’apprendre toute cette histoire que maintenant, précisément à une soirée où il comptait bien s’amuser, alors que Wolf a reçu la lettre il y a une semaine. Mais il se reprend bien vite, car pour la colère non plus ce n’est pas le moment. Il la ressent, mais elle est contre cette femme, et non contre son meilleur ami.
Il pose alors quelques questions qui lui viennent à l’esprit. Bien qu’il l’ai déjà compris, Clément confirme que sa mère ne lui avait rien dit de tout cela, et qu’il ne connait pas ses raisons bien qu’il imagine qu’elle pensait bien agir. Bon, du coup, il n’a pas dû l’évoquer du tout avec Sara, et Ambroise devine que ça commence mal. Clément a appris tout cela d’une façon crue, sans même pouvoir en discuter avec sa mère, la femme qui l’a élevé. Bonnie l’écoute avec moins d’attention, car il se met à poser des questions dont il n’a pas la réponse. « T’as qu’à lui demander, déjà, pour commencer. A Sara, t’as qu’à lui parler de tout ça, pour comprendre pourquoi elle a agi ainsi. Parce que moi j’peux pas te répondre mais elle si. » Allez au plus simple, ne pas s’encombrer l’esprit. Comme souvent, la solution est le plus souvent en face de notre nez. C’est à se demander si Clément a vraiment réfléchit deux secondes, et ça remet Ambroise sur le droit chemin. Si son ami se perd en émotions et en doutes il doit être là pour le soutenir. Il a retrouvé sa logique et son calme, beaucoup plus analytique une fois que les émotions ont été reléguées automatiquement à l’arrière. Contrairement à Clément, qui se laisse plus aller, qui est plus impulsif, et qui parle davantage de son ressenti.
« Pourquoi tout remettre en question, tu es qui tu es, tes choix sont les tiens, pas ceux de ta mère ou de Mary King. » fait remarquer Ambroise, doucement, inclinant légèrement la tête sur le côté comme s’il cherchait à comprendre le train de pensées de son ami. C’est facile à dire bien sûr, il ne peut qu’à peine imaginer ce que ça fait de découvrir qu’on a été adopté. Personnellement, il serait bien plus outré par le mensonge de sa famille d’adoption ; après, cela n’efface pas les années, l’amour et la chaleur d’une famille, car l’adoption reste une chose incroyablement belle. Clément parle alors de cette Mary King et de sa tentative pour l’appeler, du fait qu’il n’a pu que raccrocher et qu’il n’a rien fait d’autre. Evidemment qu’elle ne peut que mal à l’aise aussi, elle ne sait pas à quoi s’attendre, et elle a laissé son fils biologique faire le choix de la joindre ou non. Mais Ambroise ne pousse pas le sujet plus loin, se contentant de croiser les bras.
Il n’est pas plus aimable en pensées envers Mary King, du coup il hausse les épaules quand son meilleur ami lui demande le chemin à suivre. Son cœur se serre aux vagues de désespoir dans sa voix, alors il baisse les yeux pour rester maître de lui-même, et ne pas se jeter sur lui pour le serrer assez fort afin que tout ceci disparaisse dans le néant. Alors il parle. « C’est toujours mieux de savoir la vérité si t’en as l’occasion que de s’imaginer des scénarios trop beaux ou trop douloureux. Après, ça vaut pour moi, à toi de t’faire une idée, mais visiblement t’as envie d’en savoir plus, alors vas-y. » Il observe son meilleur ami. « Au pire tu la vois plus jamais ensuite », ajoute-t-il avant d’hausse les épaules, et de glisser ses mains dans ses poches. Il va s’adosser contre le mur, à côté de son meilleur ami. « Tu ne blesseras pas Sara en cherchant à savoir qui sont tes parents biologiques, elle reste ta mère bon sang. Et franchement ce que tu DOIS faire, on s’en tape. T’as le droit de réagir comme tu l’entends, te mets pas de pression, personne n’a le droit d’attendre quelque chose de toi. Prends plutôt le temps de savoir ce que tu VEUX faire », conclut-il assez sérieusement. Il ne sait pas ce qu’il peut dire de plus. Alors il regarde la fête de loin, et se demande s’il pourra savourer encore cette soirée qui devait être placée sous le signe de l’amusement. D’un côté c’était pour dérider Clément, et il comprend maintenant la raison de son air morose et introspectif depuis plusieurs jours. Air qui ne lui allait pas du tout d’ailleurs, il préfère un sourire qu’un front plissé d’inquiétude sur le visage de Wolf.
« On peut rentrer si tu veux pas participer à la fête », lâche-t-il, presque trop doucement pour être entendu. Bien qu’il regretterait de passer un peu de temps ici à danser et boire, à profiter, il suivrait Clément sans hésiter.
Ambroise ne donne pas non plus l'impression de savoir ce qu'il doit penser de ce qu'il vient d'apprendre. Du positif ? Du négatif ? Peut-être un peu des deux ? Mais autant semble-t-il perdu, autant il sait, lui, être rationnel et poser les bonnes questions qui font avancer la discussion. Et ça, ça aide Clément à canaliser un peu sa panique. Se concentrer sur les questions que lui pose son meilleur ami l'oblige à se focaliser sur l'essentiel. Le conseil d'Ambroise est logique et naturel et en temps normal Clément y aurait sans doute penser aussi, mais avec tous les sentiments contraires qui l'habitent actuellement, il n'a même pas songer que le plus simple aurait été d'aller poser ces questions là à sa mère, celle qui l'a élevé et qui lui a donné tout son amour pendant 23 ans et qui continuera encore longtemps à le faire. Il hoche doucement la tête, baisse le regard et croise les bras attendant une suite aux paroles de son meilleur ami.
Celui continue de le rassurer sur un point essentiel : jamais il ne blessera Sara car vouloir découvrir la vérité est une chose humaine et tout à fait naturelle. Il est libre de ses choix qui sont les siens et non ceux de sa génitrice ou sa mère. Vouloir connaître celle qui lui a donné la vie est une chose que tous le monde devrait être capable de reconnaître, Ambroise le premier. Clément le savait déjà de base mais en est d'avantage persuadé maintenant : peu importe ses décisions, son meilleur ami le soutiendra. Et ça c'est ce qui importe le plus au néo zélandais qui hoche doucement la tête lorsqu'Ambroise continue à lui expliquer qu'il doit attendre de voir ce que lui-même veut vraiment. «Pour tout te dire ...j'ai de plus en plus envie d'apprendre à la connaître, cette Mary ... » avoue-t-il a mi-voix. « Je veux dire … ça fait 5 jours que je me triture l'esprit, que je me demande ce qui est le mieux pour moi. Je ne cesse d'inclure ma mère dans tous ça mais … je ne peux pas lui en vouloir à elle. Je ...» il se passe une main sur le visage puis dans les cheveux «Je ...ne sais même pas si je peux en vouloir à l'autre ... » il hausse les épaules puis se redresse et hoche la tête «je vais l'appeler. Demain ou après demain et essayer de la rencontrer. Au pire, comme tu dis, je peux décidé de ne pas donner suite à tout ça et me concentrer sur la famille que j'ai encore » il sourit légèrement «Au mieux, le courant passe et je peux doucement rattraper le temps perdu et construire quelques chose avec celle qui aurait pu être ma famille » Il tourne le regard vers Ambroise, pose une main sur son épaule et plonge son regard dans celui de son meilleur ami « Merci» dit-il avant d'aller le prendre dans ses bras et le serrer furtivement contre lui.
C'est, en le relâchant, que l'australien lui demande s'il veut rentrer et profiter un peu de la fête. La réponse est évidente «Bien sûr ! » s'exclame-t-il, le cœur bien plus léger à en juger le sourire plus serein qu'il affiche tout à coup «J'ai déjà bien trop gâcher la soirée aujourd'hui, j'vais pas non plus nous priver de nous amuser un peu plus » il l'attrape par les épaules et le tire derrière lui « Déjà, première mission : retrouver July et lui présenter mes excuses en lui promettant de ne plus recommencer» explique-t-il en se dirigeant vers l'entrée.
Il s'avance un peu sur la plaine et regarde un peu autour de lui avant de se diriger naturellement vers le bar, pensant y retrouver leurs potes. Et c'est bel et bien le cas. C'est, avec deux shot -et un regard noir pour Clément de la part de July- qu'ils sont accueillit. Les deux amis descendent leur verre cul sec avant que le jeune comédien n'attrape son amie par les épaules et l'attire contre lui «Tu te doutes bien que c'était pas voulut tout ça, hein » dit-il alors que la jeune fille se débat un peu, pour la forme. « Et je sais qu'en vrai tu ne m'en veux pas...» murmure-t-il à son attention. July grogne et le repousse assez violemment avant de croiser les bras, boudeuse. Clément rigole doucement et l'enlace par derrière «Allez, j'te paye un verre, j'te promet de plus recommencer et on oublie tout ça, ok ? » Le regard de July s'illumine rapidement et, sans plus attendre, elle s'avance vers le bar pour commander un mojito. Clément roule des yeux et regarde Ambroise «Aujourd'hui c'est a elle qu'il va falloir tenir les cheveux » marmonne-t-il avec un coup d'oeil vers la jeune fille. Il s'avance vers le bar, se commande aussi un cocktail puis paye pour eux, trinque avec son amie puis retourne vers les autres « Alors Ambroise ? Tu veux bien m'aider à choper quelques mec ?» demande-t-elle en lui faisant son regard de chien battu qui fonctionne à tous les coups, en temps normal.
C’est une tempête qui fait rage dans sa tête, dans son esprit. Ambroise ne sait pas sur quoi se concentrer et c’est presque en train de le rendre fou – entre ses sentiments et ses pensées, c’est le bordel. Mais avoir laissé un peu de tension s’échapper en parlant enfin, certes pour ne rien dire de trop utile, il est capable de se reprendre en main. A nouveau maître de lui-même, il pose quelques questions choisies pour comprendre un peu mieux la situation, car cette simple lettre ne lui explique pas ce que Clément a fait depuis l’avoir reçue. Son meilleur ami s’ancre sur ces questions pour rassembler un peu de logique. Bonnie est ensuite capable de l’aider davantage, puisqu’il a plus d’éléments à sa disposition. D’abord, en discuter avec sa mère, Sara, serait un excellent début. Chose que Clément n’a même pas fait, trop paniqué et perdu, même si les questions qu’il renvoie à l’australien aurait pu trouver réponse auprès d’elle.
Et puis, il lui rappelle qu’il ne blessera pas sa mère en cherchant à savoir qui est sa mère biologique. C’est un droit de savoir d’où l’on vient. Bonnie donnerait n’importe quoi pour avoir connu la sienne réellement, et non uniquement par des histoires et des photos. De toute façon Sara est bien trop proche de son fils pour ça. Elle l’aime plus que tout au monde ; comme Wolf le répète souvent, elle n’a que lui au fond. Ensuite il exprime une chose qui lui paraît importante, car son meilleur ami croit qu’il doit choisir la « bonne » solution. Or il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de faire dans ce genre de situation, et Ambroise lui rappelle qu’il doit avant tout faire ce qu’il veut, lui, c’est tout ce qui compte. Ce sont ses propres choix auxquels il doit réfléchir, et non ceux que les autres voudraient qu’il fasse. Dans tous les cas, Bonnie sera là, quoiqu’il décide de faire.
Clément a déjà une petite idée sur la question d’ailleurs... Il commence à avoir envie de connaître Mary King, d’en savoir plus. Depuis plusieurs jours il y réfléchit, tourne ça dans tous les sens, et pense à présent qu’il ne peut en vouloir réellement ni à Sara ni à Mary. Ambroise hoche simplement la tête, l’écoutant lui dire être résolu d’appeler cette femme bientôt, et peut-être la rencontrer. Clément ajoute qu’effectivement, rien ne l’oblige à quoique ce soit, il peut y aller lentement, ou même décider de ne pas donner suite. Avec un léger sourire, Bonnie approuve d’un nouveau signe de tête. Clem ne peut pas tout prévoir maintenant, pas avant d’avoir rencontré réellement Mary. Il retrouve bientôt dans les bras de son meilleur ami, qui le remercie, et son sourire prend une teinte plus douce alors qu’il passe ses bras furtivement autour de sa taille pour répondre à l’étreinte. « Y’a pas de quoi... » Il se détache ensuite de lui, et lui demande ce qu’il en est de la soirée. Si Wolf veut rentrer, il ne dira pas non, et le suivra même.
Cependant Clément a l’air d’avoir reprit du poil de la bête et ils retournent auprès des autres. Ambroise rit légèrement quand le comédien l’attrape par les épaules pour le faire suivre la cadence. « T’as l’air plus en forme que ces derniers jours, ça fait vraiment plaisir à voir j’t’avoue », lance-t-il, le cœur plus léger. Après tant d’émotions, le simple fait d’avoir eu Clément dans ses bras l’a remis dans les rails et il sent que cette soirée est repartie sur le bon pied. « T’as vraiment d’l’espoir pour July ! On ferait mieux d’aller direct chercher à boire puis danser. » Cependant Clément fait la sourde oreille, et c’est avec un soupir et un regard au ciel qu’Ambroise le suit jusqu’au bar, puis directement vers la jeune femme. Vu son regard, elle a encore quelques ressentiments. D’abord ils s’enfilent les shots qu’on leur tend, sans se demander ce qu’il y a dedans, puis Clément va s’excuser en bonne et due forme. Avec un verre offert.
Bonnie garde un œil sur eux, sur lui, tout en rassurant sa jumelle, en lui disant que Clément lui expliquera plus tard de quoi ils ont parlé, mais qu’il n’y a aucune raison de s’en faire pour ce soir. Ayant une totale confiance en son frère – la réciproque est vraie –, Sybille lui offre un grand sourire et un baiser sur la joue avant de s’en retourner vers le bar alors qu’elle finit sa pinte. Elle va souffrir demain, et Ambroise s’y prépare déjà mentalement avec un petit sourire amusé. C’est alors que son meilleur ami lui lance un commentaire à propos de July, qu’il remarque aussi accoudée au bar. « Ouais, et à Sybbie aussi, elle est bien partie pour ne pas voir le décompte de la nouvelle année », ricane-t-il. Ca l’amuse toujours qu’elle boive autant alors qu’elle ne tient pas si bien que ça l’alcool, mais elle est courageuse, c’est respectable. Peu importe le nombre de gueule de bois, elle profite justement de ses jeunes années où elle n’a pas besoin de plusieurs jours pour s’en remettre.
Sybille revient avec un verre pour son frère, qui tombe à pic, et July est aussi de retour, ce qui cloc la petite conversation. Elle revient sur le sujet des mecs, avec une brillance dans le regard qui veut tout dire. Elle n’abandonnera pas ; elle va même jusqu’à utiliser son regard de chien battu ! Ambroise n’est pas dupe, mais il sait surtout qu’elle ne lâchera pas l’affaire, alors autant accepter. « Tu m’laisseras pas tant qu’t’auras pas un beau mec à galocher hein ? » la taquine-t-il. Elle hoche alors vivement la tête. « Ok très bien », soupire-t-il. « Attends-moi Clément, j’en ai pour quelques minutes », l’informe-t-il en vidant cul-sec son verre, avec un clin d’œil pour son meilleur ami. Il a tout juste le temps de déposer son verre sur le comptoir que July le tire par la main, en scannant la foule et en discutant déjà garçons.
Et en effet, quelques minutes plus tard, alors qu’ils sont en train danser, elle repère sa cible. Après en avoir changé plus d’une fois, à la grande exaspération de Bonnie qui perd patience. Mais leur tactique habituelle fonctionne, et en un rien de temps la glace est brisée avec ce mec. C’est qu’un gars se croit permis d’aborder Ambroise, comme ça, sans pression. Et même après qu’il se soit désisté, le mec revient à la charge, se collant bien trop près.
Cette discussion était plus que nécessaire. Voilà ce dont Clément se rend compte lorsqu'il prend Ambroise dans ses bras pour le remercier avec le plus de chaleur et de sincérité possible. S'il n'avait pas engagé cette conversation, le jeune néo Zélandais n'aurait sans doute pas pleinement apprécié cette soirée et hors de question pour lui de faire son entrée en 2018 avec le cœur autant chargé de sentiments contraires et d'interrogations. Clément n'est pas superstitieux, mais il est persuadé que s'il commence l'année de cette manière, il ne survivra pas à 2018. Alors autant profiter de son meilleur ami qui a toujours réponse à tout pour vider son sac et lui demander des conseils. Et en vrai Ambroise ne fait que confirmer ce que Clément aurait dû faire depuis longtemps : avoir une réelle discussion avec sa mère adoptive, lui demander des explications et des conseils, lui expliquer que même s'il apprend à connaître Mme King, ça ne voudra jamais dire qu'il se détourne d'elle.
Et finalement, lorsqu'Ambroise lui demande s'il est toujours motivé pour la fête -entendre par là que, certes, ça le ferait chier de pas y aller mais que si Clément veut rentrer il l'accompagnera sans doute- le jeune comédien accepte avec un certain entrain qui contraste fortement avec son état précédent. Peut-être est-ce un peu trop d'entrain d'ailleurs, mais au moins il fait bien comprendre à son meilleur ami que c'est bon, ces questionnements sont rangés dans un petit coffre au fond de son esprit et qu'il peut maintenant totalement apprécier le reste de la soirée. Il lui dit d'ailleurs que sa première mission est d'aller s'excuser auprès de July pour sa réaction un peu trop excessive tout à l'heure et, malgré les recommandations contraires de son meilleur ami, il s'en va vers le bar. Là il retrouve Sybbie, July et les autres. Sans plus attendre, il se dirige vers July et s'excuse, se prends un gros vent dans la gueule mais les simples mots 'boisson gratuite' font leur petit effet. Elle commande un mojito qu'il lui paye en plus du sien, alors qu'il glisse à Ambroise qu'ils vont devoir garder un œil sur la jeune femme. Son meilleur ami indique sa jumelle d'un coup d’œil et précise que la même chose vaut pour elle aussi. Clément hoche la tête et lui signifie, silencieusement, qu'il veillera avec lui que Sybille ne fasse pas de conneries et arrive seine et sauve dans son lit.
C'est alors que July reprend la conversation qu'elle avait commencer avec Ambroise avant que Clément ne l'envoie chier assez violemment : les mec. Elle a faim aujourd'hui, elle veut un mec 'à galocher' comme lui dit le jeune Australien en roulant des yeux. Clément hoche la tête en rigolant alors qu'il lui promet de revenir rapidement. C'est un peu à contre cœur qu'il le laisse partir mais il se retrouve rapidement plonger dans une discussion avec Sybbie. Cette conversation commence tout doucement à prendre un tournant assez philosophique, montrant ainsi que l'alcool commence à monter à la tête de la jeune Macleod. «Eh Clément, t'as vu ?! » s'exclame-t-elle brusquement en désignant la piste de danse. Le néo zélandais suit du regard la direction qu'elle pointe du doigt mais ne voit pas ce qu'elle voit elle. « Y a pas que July qui s'est trouvé un mec ! Bonnie aussi ne va pas finir la soirée tout seul !» dit-elle en ricanant.
Le sang de Clément ne fait qu'un tour lorsqu'il aperçoit cet inconnu qui est entrain de serrer Ambroise. Et celui-ci ne semble même pas trouver ça gênant ! Ses doigts se referment un peu plus sur son verre alors qu'il sert les dents. Mais il ne laisse rien paraître et hausse simplement les épaules, l'air détâché alors que dans le fond un sentiment de pure jalousie le prend aux tripes. Lorsqu'en plus il voit comment le mec attrape Ambroise par les hanches et commence à frotter son entre jambe contre le bas du dos de son meilleur ami, Clément doit réellement prendre sur lui. Il se prend le temps de finir son cocktail puis offre un large sourire à Sybbie « Tu viens ? On va danser ?» l'invite-t-il alors qu'il est déjà entrain de se reculer vers la piste de danse «Naaah, sans moi » dit-elle, secouant la tête. «Roh alleeeez ! » insiste Clément en faisant la moue. Mais ça ne fonctionne qu'avec Ambroise ça. Sybbie, elle reste sur sa réponse négative.
Tant mieux, en vrai, car comme ça Clément pourra s'occuper lui-même du compte de cet inconnu qui ose approcher SON Bonnie. En chemin, il se demande ce qu'il va bien pouvoir faire. Une crise de jalousie comme la dernière fois à la fête ? Non, se serait trop obvious et puis faut qu'il innove un peu. Il marque un petit temps d'arrêt, remettant ses idées en ordres et observe l'inconnu. Il est beau gosse et il bouge quand même super bien. Il a très bon rythme et des gestes calculés et précis. Nul doute qu'il ne danse pas seulement en boîte.
Et effectivement. En se tournant légèrement en direction du néo Zélandais, celui-ci reconnaît son visage. Jordan. Il fait parti de la troupe de danse rivale à celle de Clément. La première place des concours, auxquels ils participent, se joue très souvent entre leur deux troupe. Secouant légèrement la tête, Clément s'approche par derrière et tapote l'épaule du beau métisse. « Hey Jordan» l'interpelle-t-il avant de lui offrir un large sourire lorsqu'il se retourne « Tu t'rends comptes qu't'es entrain de danser avec l'ennemi là ?» demande-t-il en désignant Ambroise d'un coup d’œil de tête. Le regard de Jordan passe de Clément à Ambroise et inversement avant qu'il ne le darde sur le danseur. « C'est quoi ces conneries ?» demande-t-il sur un ton qui laisse transparaître un début d'agression. « C'est pas des conneries» explique Clément en se déplaçant pour venir se mettre, calmement entre Jordan et Ambroise «c'est mon meilleur ami et non un objet auquel tu peux impunément frotter ta queue » il hausse les épaules gardant son regard rivé sur son rival. «Mais va te faire foutre Winchester ! » grogne-t-il et faisant un pas en avant. Clément secoue la tête, souriant amusé « Ok. Mais seulement si tu t'en charge toi !» répond-t-il, sourire narquois sur les lèvres. Jordan cligne des yeux, puis soupire lourdement et se détourne en lançant un bon nombre d'insultes contre Clément et même contre Ambroise.
Le néo Zélandais le suis du regard puis se tourne vers son meilleur ami et hausse les épaules d'un air entendu « Voilà, de rien» dit-il, souriant «Faut pas t'laisser faire. Encore moins par les danseurs, ils te charment avec quelques pas de danse qu'ils ont apprit pendant les entraînements » continue-t-il, en faisant lui-même quelques enchaînement sur le rythme de la musique «Ils savent quoi faire pour t'attraper dans leur filet et après toi t'es là comme un poisson qui sait plus en sortir » il hausse les épaules, s'approchant un peu plus de l'australien «Tu es là, à te débattre et tu ne peux que prier que son meilleur ami vienne pour te sauver » il s'arrête, alors que son corps n'est plus qu'à quelques centimètre d'Ambroise, se tait, le fixe, puis se recule et fait un tour sur lui-même avant de le fixer quelques instants, charmeur au possible...et fini par éclater de rire, quelque peu fier de sa connerie. «bon, t'as réussi à caser July ? » change-t-il finalement de sujet en se calant à nouveau sur le rythme de la musique.
Repartie du bon pied dans une nouvelle année, c’est l’important, et cette discussion y a contribué. Clément se sent mieux, cela se voit à ses traits détendus et à son sourire non forcé. Et donc, Ambroise aussi se sent mieux. Après que son meilleur ami se soit excusé auprès de July, Bonnie accepte cette fois-ci d’accompagner la jeune femme pour l’aider à chopper un mec. Elle ne le laissera jamais en paix sinon, et puis autant l’aider à bien démarrer l’année elle aussi. Il y va, en promettant à Clément de revenir vite, mais les choses ne se passent pas tout à fait comme prévu. Si July se trouve bien un mec, Bonnie aussi. Assez contre son gré, il se retrouve à danser avec un jeune homme bien trop collant. Il tente de lui faire comprendre qu’il n’est pas intéressé, mais doit sûrement être subtil, parce que l’inconnu continu sa franche approche. Ambroise peut sentir l’alcool dans le souffle qui se perd dans son cou, et se dit qu’il n’a décidemment pas assez bu, lui. Finalement, après un vrai coup d’œil, il se rend compte que le mec n’est pas moche, et décide d’en profiter un peu avant de retrouver Clément et de ne plus pouvoir le faire.
Ce gars sait y faire en plus, il bouge bien, sexy au possible. Puis il devient plus clair dans ses intentions, qui ne sont pas celles de l’australien. Il se laisse pourtant perdre, un ou deux instants de trop. Pile au moment où il discerne la voix de Clément derrière eux. Le mec se retourne, et Bonnie en fait de même, assez étonné de leurs paroles. Ils se connaissent... ? Il arrive à comprendre qu’ils parlent de danse, et que ce gars est dans une autre troupe que celle de Clément. Il les laisse parler, de toute façon il s’en fiche un peu de ce qu’ils peuvent bien se raconter. Quand le type part, au bout de quelques secondes, en les insultant, Ambroise laisse échapper un rire en lui faisant un signe de la main et en lui souhaitant une bonne soirée. Puis il se place face à Clem avec une légère moue, alors que celui-ci lui dit ‘’de rien’’. Et il lui explique alors avec un sourire en coin qu’il ne doit pas se laisser faire, et qu’il doit faire spécialement attention aux danseurs, tout en faisant ses propres pas rythmés. Ambroise a soudainement chaud, et ça n’est pas la température extérieure. Et il n’arrive même plus à bouger, bizarrement fasciné, alors que Clément lui parle comme s’il était un débutant, un bleu, alors que celui qui a le moins d’expérience ici, c’est le néo-zélandais. Bonnie trouve sa gorge nouée, son torse contrit, quand son meilleur ami n’est plus qu’à quelques centimètres de lui. Aucune réaction. Aucune chose à dire sur le moment, ce qui est extrêmement rare.
Heureusement Wolf rompt le charme en se mettant à rire, et en cessant son jeu charmeur. Or, comme l’australien s’en rend brusquement compte, il n’avait pas envie que ça soit un jeu. Il secoue la tête alors, pour se remettre d’aplomb. Son assurance revient en un rien de temps. « Ouais, ça pas été difficile, tu la connais. Pis tu m’connais, j’suis doué. » Il sourit ensuite en coin, se rapprochant de Clément alors qu’il s’est aussi remis à bouger au rythme de la musique. Pour ce qu’il lui a fait ressentir tout à l’heure, pour l’avoir à ce point déstabilisé. Il aime rester maître de lui-même, et de la situation. « D’ailleurs qui t’dis qu’j’avais envie qu’on m’vienne en aide hm ? » souffle-t-il, en plantant son regard dans celui de Clément. « J’suis grand, j’aurais pu débrouiller seul, j’suis pas une princesse à sauver... » Il pose une main sur le torse de son meilleur ami, avant de la faire glisser lentement jusqu’à sa nuque. Dans le même temps, il cale ses mouvements sur ceux du comédien, avant de relever la tête pour reprendre le contact visuel. « Les danseurs sont pas les seuls à savoir attirer les gens dans leurs filets. Ils n’ont pas le monopole de la séduction... » Ses doigts délicats viennent se glisser dans les cheveux à la base du crâne de Clément. « Il suffit souvent de quelques gestes, de quelques mots, et boum », vient-il susurrer à son oreille, bien plus à l’aise d’être aux commandes, même si, bon dieu, tout ce qui se passe là, ça ne lui suffit pas.
« J’t’ai eu. » Il conclut sa victoire, qu’il entend dans le souffle court de son ami, par un baiser au niveau de sa joue. On ne peut plus chaste. Puis il se recule, d’un pas, puis un autre, en se disant qu’il va devoir retrouver ce danseur, ou un autre. Littéralement. Il a présentement des envies qu’il ne veut pas réprimer, mais qu’il ne veut pas non plus (ou croit ne pas pouvoir) assouvir avec Clément. Cela ferait franchir un gros cap à leur amitié, et si Bonnie pourrait le supporter, il sait à présent que ça ne serait pas le cas pour son ami. D’autant qu’il est vierge encore. Trop de complications juste pour du sexe, ça n’en vaut pas la peine. Ambroise ne souhaite pas bousiller tout ce qu’ils ont construit. Une nuit avec le comédien ne vaut pas leur amitié. Pas après qu’il a eu un aperçu il y a quelques temps d’une vie sans Clément, après un maudit baiser. Reprenant contenance, à présent à distance raisonnable, l’australien se met à sourire. « J’irais bien me reprendre un verre, je suis clairement trop sobre encore, tu m’accompagnes ? »
En faisant fuir Jordan, Clément ressent une certaine fierté ...et en même temps un stress, une jalousie et même une espèce de trahison. C'est la deuxième fois qu'Ambroise flirt avec un mec en l'attendant, lui. Et ça, Clément commence à ne plus le supporter. Alors qu'en fait s'était toujours l'australien celui qui se montrait jaloux et possessif, les rôles sont inversés depuis plusieurs semaines maintenant. Et le jeune comédien a du mal à accepter ça de sa part, bien qu'il ne puisse rien y faire en soit. Soit, il a fait fuir celui qui se mettait en travers de son chemin et s'est déjà une très bonne chose ! Se tournant vers Ambroise, Clément se surprend à se montrer un peu aguicheur et met le tout sous le signe de la comédie lorsqu'il éclate de rire, gâchant tout l'effet qu'il était entrain d'installer.
Sauf qu'Ambroise ne semble pas l'entendre de cette manière. Après lui avoir dit qu'il n'est pas une princesse qui a besoin d'être sauvé -Clément roulant des yeux à cette déclaration- l'australien s'avance vers lui, pose une main sur son torse, la glisse sur sa chemise pour aller lui chatouiller la nuque. C'est à ce moment précis que le monde se tait et que la musique se met en sourdine tandis que Clément plonge son regard dans l'émeraude des iris d'Ambroise qui s'approche encore d'avantage. Il remarque qu'il est toutefois bien plus captivé par ces lèvres dont il ne se rappelle que trop bien goût sucré. Il déglutit légèrement en voyant le visage de son meilleur ami s'approcher d'avantage et se prépare à accueillir ses lèvres.... mais Ambroise lui colle un baiser sur la joue en lançant un joyeux « j't'ai eu ! » engendrant un lourd soupire de frustration chez Clément. Il secoue la tête, se forçant tout de même à rigole doucement «1 point partout » déclare-t-il en haussant les épaules, innocent.
Ambroise se recule alors, son corps captant à nouveau parfaitement le rythme de la musique pendant quelques minutes avant qu'il ne décide qu'il n'a pas assez bu. Clément est assez d'accord avec cela et l'accompagne au bar. Là, ils enchaînent quelques shot, d'alcool plus ou moins fort et plus ou moins dégueulasse. Après un dernier jäger bomb, Clément décide de finir la série alcool avec un deuxième mojito qu'il dégustera longuement après un grand verre d'eau. Armé de leur boisson respective, ils décident d'aller s'installer un peu en amont sur une petite butte. Soupirant en se laissant tomber sur l'herbe, Clément prend une gorgé de son cocktail «ça va bientôt être le décompte » indique-t-il, mais il voit bien que son meilleur ami n'est pas tout à fait concentrer. En vrai, il a même l'impression qu'il n'est là plus que physiquement tant son regard semble observer autre chose.
Et lorsque Clément remarque que son meilleur ami est entrain de reluquer les mec, ses doigts se serrent sur son verre alors qu'il observe les feuilles de menthes qui se trouvent à l'intérieur, mélangées au rhum et à l'eau des glaçons fondus. Il pince les lèvres, se renfrogne légèrement, lève le regard vers la grande horloge qui indique minuit moins une puis soupire doucement. Posant délicatement son verre à ses côtés, le calant bien pour pas qu'il ne se renverse, il se penche finalement vers Ambroise, pose une main sur sa joue et l'oblige à tourner la tête vers lui avant de capturer ses lèvres avec les siennes. Tout d'abord doucement avant qu'il n'intensifie graduellement le baiser. Sa main se pose à l'arrière de sa tête au niveau du haut de sa nuque et le maintient en place, ne le laissant pas s'échapper. Ce baiser, est sans doute le plus long et le plus intense qu'ils aient pu échanger jusque là. Sans doute parce que dans le fond Clément n'est pas entrain de jouer à un quelconque jeu et qu'il insuffle une certaine sincérité dans ce baiser.
«bonne année » souffle-t-il finalement en se reculant légèrement lorsque les premiers feux d'artifices ne commencent à éclater et éclairer le ciel. Clément lui sourit tendrement puis dépose un autre baiser, plus chaste et plus furtif sur les lèvres de son meilleur ami. En même temps il essaie de contenir cette drôle de sensation qui commence à se répartir dans son bas ventre.
En intervenant, Clément vient de ravir et énerver Ambroise tout à la fois. Alors, énervé est un bien grand mot, mais Bonnie n’apprécie pas que son ami s’imagine l’avoir sauvé tel un chevalier secoure une demoiselle en détresse. S’il avait laissé durer, c’est parce qu’il le voulait bien, et qu’il préparait quelques plans. Il a aussi quelques envies charnelles, quelques hormones qui s’agitent en ce 31 décembre, et même si ces désirs sont plus tournés vers le comédien ces derniers temps, il doit bien les assouvir. Il ne s’est tapé personne depuis un petit moment, et ça lui monte légèrement à la tête à force de contacts physiques avec Clément. Mais il a l’impression d’être en chaleur et il déteste ça, alors il s’est retenu, consciemment ou inconsciemment. Ce danseur qui l’a abordé lui a fait remettre en question ses décisions. Après tout, il ne sait pas vraiment si c’est le manque de sexe qui l’attire vers Clem (m’enfin il ne se voile pas trop la face, son attirance pour lui n’est pas apparue du jour au lendemain), alors s’il passe à l’acte, ça le calmera peut-être.
Il se reprend vite après un moment de faiblesse face à Clément qui fait tourbillonner ses pensées et sens en jouant les séducteurs. Bonnie retourne la situation. Reprenant la main sur les règles du jeu et leur proximité, une attitude aguicheuse juste ce qu’il faut, et voilà comment le néo-zélandais tombe dans le piège. Le jeune a de l’expérience dans le flirt, c’est un fait ; il sait utiliser son corps pour parvenir à ses fins, et ça marche. La touche supplémentaire se trouve dans son regard émeraude, une leur qui trahit son envie belle et bien réelle. Ses yeux, qui dévoilent bien trop de choses à son goût la plupart du temps – mais les gens sont aveugles –, se font ensuite rieurs lorsqu’il esquive les lèvres de son meilleur ami pour embrasser sa joue. Il met ensuite de l’écart entre eux, un moyen pour lui de souffler et de rester maître de son corps. De la même façon que Clément il y a quelques minutes, il brise le sort en riant, alors que son ami admet sa défaite. Ils sont quittes à présent.
Souriant, Ambroise se remet à danser en essayant d’évacuer toutes les pensées parasites. Il se défoule en rythme, tentant de ne pas se rappeler des lèvres de son meilleur ami, ou de la sensation de son corps si proche du sien. Il garde le contrôle de son propre corps pourtant, et arrive sur l’idée qu’il va devoir un jour au l’autre tirer un coup s’il ne veut pas devenir fou à fantasmer sur Clément. Et le plus tôt sera le mieux. Il ne veut pas risquer leur amitié bien trop importante à ses yeux. Cependant, il finit par se décider à boire, en espérant que cela assourdira un peu ce maëlstrom dans sa tête. S’il trouve un joint, ça serait encore mieux même. Il en fait part à Clem, et celui-ci accepte de l’accompagner au bar, où ils restent plus longtemps que prévu. De toute façon la musique est assez forte pour avoir le rythme n’importe où aux alentours dès que la musique leur convient. Plusieurs shots plus tard, les deux amis se retirent un peu plus loin et trouvent un coin accueillant dans l’herbe. Sirotant son verre de mojito, Ambroise remarque qu’il n’est absolument pas fatigué, alors qu’ils ne sont pas restés assis ces dernières heures. Bon point cependant, il pense moins à ce que son corps a envie, et plus à.. d’autres trucs. Il trouve ça notamment extrêmement dommage que les lumières citadines dissimulent les étoiles.
Le nez levé vers le ciel un moment, il finit par baisser la tête vers les gens en contre-bas. Ils sont pas mal sur leur petite butte, et devrait avoir une belle vue sur les feux d’artifices. En y repensant, Bonnie n’a aucune notion de l’heure. Clément lui parle bien du décompte mais il n’écoute pas vraiment, le regard bloqué sur un groupe de mec. Et pourtant il ne les voit pas. Les yeux dans le vague, ses pensées n’ont plus de lien entre elles, signe que l’alcool fort des shots fait son effet. Son air est détendu, et pourtant il voit défiler les images de la soirée avec Clem au fond de sa mémoire. Sa main sur sa taille, ses lèvres sur les siennes, sa rage ensuite, et puis les baisers échangés lors de ces jeux stupides. Tout ceci ce mélange avec d’autres positions, d’autres environnements, d’autres visages. Mais ce ne sont pas les bons. Il fronce légèrement les sourcils, pas très heureux d’arriver à la conclusion qu’il va devoir se contenter d’un autre pour se satisfaire. Cela ne sera pas difficile d’en trouver un autre qui l’attirera physiquement, néanmoins ça le laissera frustré. Mais il est encore très décidé, même dans son esprit embué de vodka, à ne rien faire avec son meilleur ami.
C’est précisément à ce moment-là qu’une main se pose sur sa joue et le force à tourner la tête. Bonnie sort de ses pensées, un poil trop lentement. Il remarque d’abord la trop grande proximité de Clément, mais n’a pas le temps de réagir ou de remarquer la brillance dans son regard. La bouche légèrement entrouverte pour manifester son incompréhension, il se retrouve encore plus choqué de recevoir un baiser. Un vrai. Un putain de vrai baiser qui fait voler en éclat toutes ses résolutions. Alangui, ses paupières se ferment d’elles-mêmes alors qu’il savoure et répond à ces lèvres intenses. Il a d’abord laisser Clément guider le rythme – il n’a pas eu le choix, il a eu besoin de temps pour se remettre de la surprise –, et à présent il prend un peu les devants, sans pour autant brusquer quoique ce soit. C’est un équilibre. Dans son ventre et dans sa tête, il a l’impression que des feux d’artifices ont déjà explosés, alors que leurs langues entament un doux ballet. C’est plus enivrant que n’importe quelle drogue ou alcool ; cette sincérité de part et d’autre, cette intensité, ces longues secondes qui s’égrènent... Cette réalisation lui ferait peur s’il n’était pas grisé par ses boissons.
La main de Clément sur sa nuque l’empêche de reculer, ce qu’il n’aurait pas fait pour rien au monde. A vrai dire, il bouge un peu la tête simplement pour sentir ces doigts dans ses cheveux. C’est le néo-zélandais qui s’éloigne d’ailleurs, soufflant un souhait de bonne année au passage. Ambroise, encore un peu lourd de ce déferlement d’émotions, ne fait que regarder son meilleur ami. Il n’a pas la force d’autre chose. Machinalement, il suit le mouvement comme un assoiffé lorsqu’après un chaste – et trop court – baiser, Clément se redresse à nouveau. Merde. Merde. Merde. Merde ! Il voudrait soudainement engueuler son meilleur ami pour avoir agit avec autant de folie ! L’australien n’est pas sûr de garder sa raison après ça ; le souvenir de sa bouche sur la sienne encore physiquement présent. Il voudrait l’insulter, le traiter de con, lui en vouloir pour avoir réussir à détruire sa détermination d’un simple baiser. Bordel c’est pas le premier et le dernier, mais c’est le seul à lui avoir fait perdre ses moyens de cette façon. Avec arrogance, il rejette une partie de la faute sur l’alcool. De toute façon l’éclatement dans le ciel nocturne du premier feu d’artifice lui fait tourner la tête, et se concentrer sur autre chose. Il s’y force, sérieusement, à garder son calme. Les genoux à présent pressés contre son torse, ses bras les entourant comme une protection, il tente de faire diminuer les sensations d’excitations qu’il ressent dans son bas ventre. C’était un simple putain de baiser et son corps réagit comme un adolescent de quinze ans. Et la raison même de sa perte de contrôle est assise bien trop prêt de lui.
Heureusement, pas un ne dit un mot durant tout le feu d’artifice, savourant le spectacle. Ambroise finit par l’apprécier aussi, au bout d’une dizaine de minutes, et il retrouve une position en tailleur plus confortable. Il finit son verre durant la demi-heure lumineuse, se félicitant intérieurement de ne pas avoir sauté sur son meilleur ami purement et simplement. A la fin, les applaudissements fusent, mais l’australien reste immobile, à sourire légèrement. Cette année commence difficilement, dans le bonheur et la douleur. Il a reçu son meilleur baiser de nouvelle année, mais ce qu’il promettait n’arrivera jamais. Il tourne finalement la tête vers Clément, avec un regard indescriptible, un mélange complexe de contradictions. L’obscurité relative lui rend service pour le coup. « Bonne année à toi aussi Clément », dit-il enfin, d’une voix qu’il ne reconnait même pas tant elle est douce dans sa façon de prononcer ce prénom.
Ambroise ne l'a pas vu venir ce baiser. A vrai dire, Clément non plus. Mais il l'a embrasser et ce sans hésitations avec une sincérité des plus incroyables. Et bien qu'au début le comédien était assez fier de son effet sur son meilleur ami, il se rend compte que le manque de réaction de ce dernier est bien plus gênant qu'autre chose. N'a-t-il pas apprécier ce geste à sa juste valeur ? Aurait-il préféré que Clément n'en fasse rien ? Il aurait été capable de finir la soirée dans le lit d'un inconnu et ça, ça aurait sans doute été pire que ce malaise qui vient de s'installer. Toutefois, son meilleur ami garde encore et toujours le silence et plus les minutes défiles plus Clément se dit qu'il vient de gâcher 3 années d'amitié en seulement quelques minutes d'échange de bonheur.
Il reste silencieux, comme Ambroise, à observer le ciel qui s'éclaire sous les nombreux feux d'artifices et attends que son meilleur ami montre une réaction. Celle-ci ne vient qu'au bout de trente interminables minutes, sous forme d'un simple 'bonne année' dit avec une certaine douceur qui réchauffe quelque peu le cœur du comédien. Clément lui répond par un sourire et hoche la tête, restant silencieux et laisse son regard glisser sur les gens présent qui fête la nouvelle année avec joie et bonne humeur. «AMBROIIIIISE ! » c'est la voix de July qui rompt le silence qui s'est installé entre eux. Les deux amis se redressent alors que le regard de Clément se pose sur la jeune femme qui arrive avec un jeune homme au bras. Sans doute celui qu'Ambroise l'a aidé à pécho. «Ambroise, faut qu'tu viennes ! Jeremy a un pote qu'il veut te présenter !» elle se penche vers lui « Et c'est un bon coup» qu'elle précise avec un clin d'oeil.
Clément regarde Ambroise, effaré, lorsque celui ci ne semble pas franchement hésiter avant de se lever. Il faut qu'il dise ou fasse quelque chose, n'importe quoi, pour éviter cela. Car si Ambroise ne rentre pas avec lui ce soir, c'est clair et net qu'il va pouvoir tirer un trait sur leur amitié. «Non, attend ! » s'exclame-t-il en se levant d'un bond. Les trois se retournent et l'interroge silencieusement du regard, lui faisant tout à coup perdre tous ses moyens. «Je ...uhm ...je viens avec vous …. » dit-il en se baissant pour attraper son verre « Pas envie de rester seul» précise-t-il. July et son homme échangent un coup d'oeil avant d'hausser les épaules et se détourner. Finissant son mojito d'une traite, Clément descend de la butte derrière eux, laisse son verre sur une table et enfouit ses mains dans ses poches.
Ils arrivent bien rapidement au niveau d'un groupe de jeunes hommes à qui Jeremy s'adresse. Il en revient avec un autre, pas bien grand, adorable avec ses petites boucles blondes et ses yeux bleus, mais qui a l'air bien trop innocent. Clément lance un coup d'oeil à Ambroise alors qu'ils font les présentation. Janiz. Un Suédois qui a décidé de partir à l'aventure à l'autre bout du monde, arrivé ici en début Décembre pour fêter noël et Nouvel an. Il voyage seul et Jeremy l'a rencontré dans un bar juste avant d'arriver ici. Voilà ce qu'il explique à Ambroise. Et plus il parle, plus Clément est tendu. Il se boirait bien un deuxième mojito ou d'autres shot, là, maintenant, tout de suite.
Soupirant il se passe une main sur le visage et regarde autour de lui avant de reporter son attention sur Ambroise qui s'est approcher de Janiz. Il faut qu'il agisse, maintenant. Alors, faisant brusquement un pas en avant, Clément attrape le bras de la main qu'il tendait vers le jeune blond et plante son regard dans celui de son meilleur ami lorsqu'il le regarde avec incompréhension. «Fait pas ça » le supplie-t-il d'une petite voix. Plus que son ton, c'est son regard qui trahis son malaise avec cette situation. « Rentre avec moi plutôt» il sait qu'Ambroise n'est vraiment pas fort pour comprendre les sous entendu, mais peut-être a-t-il un minimum de bon sens et il comprendra que Clément n'est pas bien actuellement. En vrai, le jeune comédien est bien décidé : s'il faut qu'il baise avec son meilleur ami pour espérer le garder auprès de lui, alors il le fera. « Si tu dois conclure cette soirée avec quelqu'un, fait le avec moi et pas avec un gamin que tu viens de rencontrer et que tu sais pas où il a traîner» avouer les choses telles qu'elles sont, le tout sous couvert d'une insulte gratuite, voilà la spécialité de Clément.
Après quelques secondes de surprise, Ambroise répond au baiser et se laisse tomber dans ce tourbillon avec plaisir. Il arrive à y lire une sincérité sans égale. C’est bien différent de ces baisers échangés par jeu, lors de la soirée chez Archie. Cela ressemble davantage à leur échange lorsqu’il était habillé en Véga. Avec un goût de « plus ». Une dimension autre. Cela le laisse sans voix, assez littéralement. Il a trop apprécié ce baiser et en paye le prix alors que les feux d’artifices décorent le ciel. Il profite du bruit des explosions et du spectacle pour ne pas répondre. Pas tout de suite. Il a besoin de remettre ses idées en ordre, autant que possible. Il a peu d’espoirs, mais parvient à retrouver contenance. A la fin des feux d’artifices célébrant la nouvelle année, il se tourne vers son meilleur ami pour lui souhaiter ses meilleurs vœux. Sa douceur est particulière, de sa part. Il ne démontre que très rarement cette partie de lui, préférant un silence et un regard que seuls sa sœur et Clément peuvent intercepter et décrypter.
Il en dirait davantage, même s’il ne sait pas quoi, quand July revient faire des siennes. Accompagnée par le jeune homme avec qui Bonnie a réussi à la caser, elle vient lui proposer de rencontrer un des potes de Jeremy, qui pourrait lui convenir. Et c’est peut-être sa chance. Pourtant il ne sourit pas lorsqu’il hoche la tête et se lève pour les suivre, encore partagé. Il n’a pas envie de laisser Clément seul, il n’a pas envie de le laisser tout court, mais s’il n’obtempère et n’écoute pas son corps, il pourrait le regretter plus tard en perdant toute raison. Et il ne veut pas, sous aucun prétexte, forcer son meilleur ami à faire quoi que ce soit pour son bon plaisir. Cela serait égoïste de sa part de faire passer ses pulsions avant le bien-être de son ami, qu’il sait beaucoup plus réticent. Il se rappelle encore de ces mots, lorsqu’il lui a très clairement fait comprendre que l’attitude d’Ambroise vis-à-vis du sexe ne sera jamais la même que la sienne. Et c’est normal, quelque part, Clément est plus connecté à ses émotions, les séparer de l’acte charnel doit du coup être compliqué. Sans oublier qu’il n’a tout simplement jamais rien fait en dessous de la ceinture avec une autre personne, donc en plus de penser que son ami est différent, Bonnie n’a de toute façon pas de point de comparaison.
C’est pour ça qu’il se lève, sous le regard de chipie de July qui doit être contente de pouvoir lui rendre la pareille. Au moins elle est mignonne avec ce gars, ce Jeremy, ils vont bien ensemble et le courant a l’air de passer. Dans sa tête, un plan se met en place. Rencontrer ce gars, conclure s’il en vaut la peine, et rentrer avec Clément ensuite. Parce ce que dernier point est immuable. Le néo-zélandais, malgré tout, n’est pas au mieux de sa forme avec toute cette histoire d’adoption, il n’est pas question qu’Ambroise lui préfère un type lambda. Il n’a pas envie de passer la nuit avec un inconnu, de se réveiller demain en ne sachant pas où il est, il a juste envie de libérer le feu qui menace de tout ravager sur son passage.
Il sursaute légèrement et se retourne vers Clément lorsque celui-ci l’interpelle, avec un certain empressement qu’il ne loupe pas. Et qu’il ne comprend pas. Ambroise fronce légèrement les sourcils, attendant des explications comme les deux autres, puis hoche la tête lorsque son ami dit qu’il les accompagne. Pas besoin de crier juste pour ça allons. En se dirigeant vers un groupe de jeunes, l’australien prend conscience du malaise entre lui et Clem. Il voudrait dire un truc mais encore une fois, il n’a aucune idée de ce qui serait utile dans un moment pareil. Son esprit est trop embrouillé. Cependant, quand Jeremy revient vers eux accompagné d’un jeune blond aux yeux bleus, d’un charme adorable et nordique, Bonnie se dit qu’il y a moyen. Ça n’est pas vraiment son type – si on part du principe qu’il en a un –, mais il n’est jamais contre un peu de changement. Il sourit alors, avenant, à ce jeune suédois presque tout juste débarqué, et s’approche de lui pour lui parler et faire plus amples connaissances.
Mais Clément intervient. Ne comprenant pas où il veut en venir, Bonnie se retient de justesse de l’envoyer paître. Il a l’impression que le comédien fait absolument tout pour le faire chier et l’empêcher de parvenir à ses fins. Des fins qu’il n’est pas en mesure de proposer. Concrètement, c’est lui qui se montre égoïste là. Cependant, la supplique dans sa voix est bien trop nette pour passer à côté, Ambroise reste donc silencieux à l’observer, en attendant qu’il s’explique, et ramène son bras le long de son corps. Ses yeux s’écarquillent lorsque Wolf lui demande de rentrer avec lui. Cela ne l’aide pas trop à comprendre où il veut en venir (trop de possibilités dans cette phrase), et penche légèrement la tête sur le côté. « J’allais pas... » commence-t-il avant de laisser sa phrase s’éteindre, faut de savoir la continuer. Clément n’a pas l’air bien, et il n’arrive pas à se concentrer sur autre chose. C’est de sa faute, c’est à cause de son comportement, il le sait mais ne peut faire autrement. Clem ne peut pas lui refuser de vivre, ça serait comme priver un oiseau d’ailes.
Il est de plus en plus frustré, et une pointe de colère monte dans sa voix à l’entente de l’insulte à peine dissimulée de son meilleur ami envers le suédois. « Ok on a des choses à s’dire je crois », marmonne-t-il sèchement avant de regarder Janiz avec un léger sourire. « Excuse-le s’il-te-plaît, c’est un crétin. Désolé pour la fausse joie du coup, mais j’ai deux trois choses à régler. Bonne fin de soirée, et bienvenue en Australie », conclut-il avec un clin d’œil avant de prendre Clément par le bras pour le tirer derrière lui. Au regard interrogateur de July, qui articule un ‘’what the fuck’’ silencieux à son attention, Bonnie hausse les épaules, avec une expression pourtant tendue et, il faut le dire, quelque peu en colère. Deux fois. Ça fait deux fois dans la même soirée que le néo-zélandais lui fait le coup. Ça mérite une mise au point. Les deux amis s’éloignent d’un pas rapide, la cadence rythmée par Ambroise qui ne relâche pas sa poigne.
Il s’arrête enfin, brusquement, et se tourne vers Wolf. « Ok, avant qu’tu m’explique ce que t’as dans la tête et à quoi tu joues, laisse-moi te dire un truc que t’as sûrement pas prévu venant de moi : je ne vais pas rentrer ailleurs que dans mon appartement avec toi et Sybbie ce soir. » Il le fixe, sans ciller. « Ce n’est pas parce que j’me tape quelqu’un que ça va changer. Je rentrerais avec vous, j’irais pas finir la soirée avec une autre personne. Pigé ? » Il desserre alors sa main du bras de Clément, et le lâche complètement une seconde plus tard. C’est compliqué tout ça, très compliqué. Il n’a pas envie de révéler quoique ce soit de trop, mais il n’a pas non plus envie de mentir à son meilleur ami. Il croise les bras sur sa poitrine, poussant un soupire. « J’ai pas couché avec quelqu’un depuis un bail » – la soirée chez Archie – « et ça commence à être relou de me débrouiller seul. » Sûrement qu’il fera encore ça ce soir du coup, pour libérer la pression, puisqu’il connait assez son ami pour deviner qu’il ne le laissera tout de même pas faire ce qu’il veut. « Du coup si tu m’empêches de trouver de quoi me mettre sous la dent, et ce peu importe tes raisons j’m’en tape, tu vas devoir gérer les conséquences et prendre tes responsabilités de ton attitude casse-couille de petit-copain. »
Et... Il n’aurait pas dû dire ça. Il n’a aucune idée de ce qui va arriver ensuite, lui qui a si souvent une longueur d’avance. L’alcool le fait parler avant de réfléchir, ça peut être une erreur, comme ici. Malgré tout, il garde une expression assez dure, presque fermée, pour na pas laisser paraître l’inquiétude qui l’envahit. Il vient de mettre Clément au pied du mur, et il s’en veut autant qu’il déteste que son ami envahisse ainsi sa liberté. Le forcer à faire quoique ce soit est bien la dernière chose qu’il souhaite, mais on dirait qu’il lui pose un ultimatum. Cependant il est hors de question de se laisser diriger, il a sa fierté, son indépendance farouche, c’est une part de lui aussi importante que peut l’être sa passion de l’espace. Il accepte parfois de laisser ça de côté, si on lui laisse le choix ; mais imposer quelque chose à Ambroise est le meilleur moyen pour qu’il se braque et refuse. C’est globalement ce que vient de faire Clément. Une fois n’est pas coutume, ‘’contradiction’’ est un mot qui résume très bien ce début d’année.
Lorsqu'Ambroise s'est approché de Janiz, Clément l'a déjà vu partir aux bras de ce blond qu'il ne connaît même pas et qu'il ne connaîtra jamais. Janiz sera encore un de ces nombreux coups et ça, Clément ne le souhaite en aucun cas. Autant pour le bien être moral du jeune Suèdois que pour son propre bonheur égoïste. Ne supportant pas cette image, sans savoir qui il veut préserver, Clément attrape le bras de son meilleur ami, le fixe longuement et le supplie de ne rien entreprendre, de conclure la soirée avec lui et non avec Janiz qu'il insulte gratuitement et sans réellement le vouloir. Il a l'air adorable ce petit scandinave, mais aux yeux de Clément il est une conquête sale comme Ambroise en a déjà connue. Celui-ci, d'ailleurs, met quelques instants à réagir et, en plus de l'ennuie et la lassitude, Clément entend bien un soupçon d'énervement quand il s'adresse à lui. Il ressent, d'ailleurs, ce début de rage, quand Ambroise l'attrape par le bras et l'entraîne, sans ménagement derrière lui pour mettre de la distance entre Janiz, July et les autres.
Quelque part, ce n'est pas pour lui déplaire, mais le regard qu'Ambroise pose sur lui est tellement différent et froid que Clément se demande s'il a vraiment bien d'agir de la sorte. Il déglutit lorsque son meilleur ami met les points sur les i, lui disant que même s'il baise il rentrera avec lui. Le jeune néo zélandais sert les poings et les dents, mais ne dit rien, le laisse continuer. Il lui explique n'avoir pas coucher avec qui que ce soit depuis longtemps ce qui fait réagir Clément. Hautain, il roule des yeux, trouvant que ce n'est pas une excuse. Mais son meilleur ami continue, lui dit que s'il l'empêche de tirer un coup aujourd'hui il devra assumé les conséquence de ses actes de « casse couille de petit copain ».
Après avoir tiqué un instant à l'utilisation de « petit copain » Clément se redresse et darde son regard dans celui du jeune homme « Je n'évoquerais pas les bonnes centaines de fois où TU étais à ma position actuel. Ou a cause de TES putains d'accès de jalousie et de possesivité à la CON tu as gâcher un nombre incalculable de coup potentiel. » il se recule et soupire lourdement « Bon dieu, Ambroise ! J'dois te le dire en quelle langue, hein ? Tu comprends pas les sous entendu, je le sais bien, mais mon 'conclure avec toi' n'était pas assez obvious à ton sens ?» demande-t-il en inclinant légèrement la tête sur le côté « Tu veux que je te le dise en quelle langue ?Allemande ? Portugais ? Chinois ? Ou peut-être Japonais ? J'peux le dire en Français si tu veux. Ou tu veux que je te trouves un constellation qui dit 'toi. Moi. Dans un lit. Ce soir' ?» il incline la tête sur le côté puis soupire et roule des yeux «Si t'as toujours pas compris alors … on fait l'amour ? Ce soir ? En rentrant ? » Et voilà, c'est dit. Ambroise en fera ce qu'il veut de cette demande. Il refuse ou il accepte, c'est à son bon vouloir. Clément ne peut rien faire de plus. A part prier et espérer pour que la réponse ne soit pas négative.
La réponse d'Ambroise n'est absolument pas étrange. Il est aussi choqué que Clément l'a été lorsqu'il s'est rendu compte ce que signifiait ces sentiments qu'il éprouvait après leur baiser. Ces "papillons dans le ventre", Il en a souvent entendu parlé mais ne les a jamais senti. Jusqu'à ce qu'il n'embrasse les lèvres de son meilleur ami cette année. Ce baiser, ce n'est pas n'importe quel baiser. Il signifiait quelque chose, celui-là. Il y avait, dans cet échange, quelque chose de plus, qu'ils ne retrouvaient pas dans les autres baisers. Peut-être y avait-il un soupçon de cette sincérité lors de leur premier échange, lorsque Clément pensait embrasser Vega, mais le sentiment qui l'abrite maintenant et qui ne cesse de grandir et prendre plus d'ampleur n'a rien à voir avec ce qu'il ressentit lors de cette soirée il y a plusieurs mois de ça.
«Me regarde pas comme ça Ambroise » finit-il par dire, afin de faire réagir son meilleur ami qui semble rester figer dans cet état de choc «Et répond moi. Tu dis que tu veux 'tirer un coup' ce soir, que si tu ne le fais pas tu vas être imbuvable. Je ne veux pas être celui qui est à l'origine de ton mal être, mais j'ai encore moins envie de te savoir dans les bras de quelqu'un d'autre » avoue-t-il, le regard quelque peu fuyant «alors voilà, je te propose qu'on rentre et que tu me ...me montre à moi, comment on fait» grimace-t-il, mal à l'aise « vois le bon côté des chose: tu peux pas te montrer jaloux envers toi-même» raye-t-il avec humour, un petit sourire en coin. Dans le fond, par contre, le stress est de plus en plus palpable. Si Ambroise ne donne pas rapidement une réponse, Clément va péter un plomb.
Franchement, Ambroise ne sait pas ce qu’il se passe dans la tête de son meilleur ami lorsqu’il l’empêche de faire connaissance avec le jeune suédois. Et ça l’énerve un peu. Ce qui l’énerve un peu plus au passage, c’est cette systématisation de Clément de le retenir d’aller voir un mec, alors que – même s’il ne le sait pas –, c’est un peu pour lui que Bonnie se doit d’aller chercher ailleurs. Il voudrait une chose irréaliste : coucher avec son ami, l’avoir pour lui tout seul, toute nuit, et découvrir son corps comme personne ne l’a encore jamais fait. S’ils sont échangés quelques baisers, certes, mais tous avaient un côté qui les rendait caduques. Le jeu ou l’ignorance. Sauf celui de ce soir, pour minuit, mais il est tellement récent qu’à part être submergé par l’émotion à l’instant T, et y voir beaucoup d’attachements, Ambroise n’y a pas réfléchit, et ne l’a pas analysé. Ce qu’il rarement, de toute façon. D’ordinaire pour lui, ce genre de gestes est synonyme d’attirance sexuelle, et tout s’arrête là. Qui plus est, il a très nettement conscience que Clément ne veut rien de tout ça, et il ne souhaite pas lui imposer ça. Trouver un autre type pour assouvir ses pulsions est sa seule solution s’il ne veut pas commettre une erreur ou se débrouiller par lui-même.
Du coup, il prend carrément l’attitude de Clément comme une atteinte à sa liberté d’action et ça l’agace profondément. Il sait être présent pour lui et ne pas aller flirter lorsqu’il lui demande, c’est déjà arrivé des soirées consacrées uniquement à son meilleur ami, en parler aurait suffi. Il entraîne le néo-zélandais plus au loin, à l’écart, pour le recadrer sans mâcher ses mots. Comme d’habitude. Sauf qu’il s’emporte un peu. Ses mots dépassent sa pensée et, il a soudain l’impression d’avoir acculé Clément à avoir une relation avec lui s’il veut qu’il ne termine pas la soirée avec une autre personne. Il serre la mâchoire et garde une expression de façade assez fermée, attendant la réaction du comédien qui ne se fait pas attendre. Il commence par lui rappeler le nombre incalculable de fois où la situation fût inversée et où Bonnie empêcher Clément de conclure. Le plus jeune lève ostensiblement les yeux au ciel, n’ayant jamais imposé quoique ce soit à son ami. Pas sa faute si aucune d’elles n’étaient à son niveau, il aurait gâché son temps. Et s’il était possessif et jaloux, encore une fois, il ne lui imposait rien. Il se faisait persuasif, mais avec un peu de courage Clément aurait pu bien plus tôt le mettre de côté s’il voulait vraiment tenter sa chance. Mais bon, toujours plus facile de rejeter la faute sur les autres.
La suite est plus intéressante, et beaucoup, beaucoup plus inattendue. En fait, Bonnie n’en croit pas ses oreilles. Son meilleur ami lui fait comprendre que le mot conclure était à prendre dans le sens... Dans ‘‘ce’’ sens-là. Alors non, en effet, ça ne pouvait être obvious car Bonnie n’a tout simplement pas imaginé que Clément pouvait consciemment proposer une chose pareille, comme sortie de nulle part. Il doit avouer qu’il sent ses joues s’échauffer à mesure que la révélation prend des proportions de réalité. Lui. Dans un lit. Avec Clément. La voix de ce dernier, son soupire, ces mots ultra directs... Son cœur s’emballe mais sa raison est prompte à stopper sa course, malgré la tension délicieuse présente dans son bas ventre. Ses réflexions fusant à toute vitesse, il reste silencieux, bouche-bée, presque en état de choc. Chaque son qu’il veut formuler meurt dans sa gorge avant même d’être né, et il a mille questions. Clément ne peut pas penser ça réellement, c’est bien trop beau pour être vrai. C’est l’alcool, ou la peur de voir Bonnie partir ce soir, parce qu’il lui a lancé un ultimatum en avouant à demi-mots qu’il avait lui aussi envie de ça... Ou... Autre chose, n’importe quoi. Le jeune homme est absolument perdu, et ce n’est plus la joie qui traverse son corps, c’est une inquiétude sans nom.
Mal à l’aise face à son silence qui s’éternise, Clément reprend la parole en s’approchant légèrement, pour lui demander une réponse. Peu importe, juste une réponse. Il lui dit deviner qu’il sera imbuvable s’il ne tire pas un coup ce soir, et accepte d’être le coup en question. Pour Bonnie ? Pour lui ? Pour son bien-être, plaisir ? Ambroise comprend pas mal de choses qui lui échapper plus que de raison. Son meilleur ami ne veut pas le voir dans les bras d’un autre, pas ce soir, alors il se propose de prendre la place de conquête pour tout de même lui faire plaisir et ne pas l’empêcher de mener à bien ses désirs. L’acte de le priver de ce qu’il veut est égoïste et le comédien le sait, mais il se donne entièrement en échange. Il propose donc ce deal : rentrer, tous les deux, pour le satisfaire lui, et ensuite il remplira sa part du marché en satisfaisant Bonnie. Celui-ci sait encore moins comment réagir, et il retrouve un état d’instabilité comme un peu plus tôt dans la soirée lorsqu’il lisait la lettre. Il bouge enfin, détournant les yeux du visage de son meilleur ami, regardant partout ailleurs, et se passe une main dans les cheveux. Même son soupire est tremblant. « Je.. Mon dieu... Clément, tu te rends compte de ce que tu m’dis là... ? De ce que tu proposes... ? » demande-t-il, en reportant ses yeux sur lui. « Je ne veux pas t’imposer quoique ce soit, s’il-te-plaît, ne pense pas ça. J’ai bien compris, après Véga, que te faire du mal est la dernière chose que je souhaite même si... Même si j’ai envie de... De te toucher, de t’embrasser, et tout ce qui va avec. » Ca y’est, il l’a dit, et il est complètement rouge. Il se passe une main sur le torse, ayant presque du mal à respirer avec ces conneries. Sa raison vient de décéder d’ailleurs, tout comme sa force. Il ne peut pas refuser ça, alors que c’est un rêve depuis déjà un moment.
« Putain Clem, j’arriverais jamais à te dire non. Sérieux. Si je voulais me taper un mec c’est justement pour ne pas déraper avec toi, parce que putain... Ça devient difficile. » Il baisse les yeux en avouant ses faiblesses. Il déteste ne pas se maîtriser, et son corps le trahit très clairement. « Mais je veux pas que tu te sentes obligé de te plier à mes désirs. Si c’est juste pour que j’sois content ça sert à rien, je veux pas, j’aurais l’impression de... que tu te forces. » Il soupire, ayant la nette impression que tout ça ne veut rien dire. Il espère pourtant que Clément comprend où il veut en venir. Il se mord légèrement la lèvre inférieure, en essayant de se recentrer. « C’est pas rien de coucher avec quelqu’un, si les deux ne le veulent pas ça vaut pas vraiment le coup. Et c’est ta première fois, si tu ne le veux pas réellement oublie et laisse-moi être frustré, t’en fais pas pour moi. »