J’avais pas pris le temps de suivre le pointage, prenant pour acquis que je saurais bien assez tôt qui avait gagné quoi. Depuis le début du Brisbane Health Fest, c’était devenu tradition que tous se rassemblent au dbd pour l’apéro post-compétition, où y’avait une populace de gens en vêtements de sport, des dossards de toutes les couleurs, des discussions de temps record, d’entraînements, de performance. Ça me rappelle le lycée obviously, les entraînements de rugby jusqu’à pas d’heure, les voyages de compétition, le bon vieux temps. Aucun regard envoyé à l’horloge que je sais déjà que le match du jour est fini, lorsqu’en un claquement de doigts, un coup d’oeil à la réserve, un dernier café glacé servi pour emporter et l’établissement est presque plein à craquer. D’une Scarlett qui lave des verres avec un mouvement au ralenti pour s’assurer de pas pousser l’effort trop loin et d’étirer ses heures de boulot devant un café vide, je la vois de suite passer en mode productif, courir dans tous les sens, prendre les commandes le sourire aux lèvres et le stylo qui s’agite avec entrain la seconde suivante. Shaker en main, je compile les divers papiers qu’elle laisse à mon intention avant de butiner à travers les différentes tables, et le tout s’apparente presque à une chorégraphie étudiée, si c’est n’est qu’on y va au feeling et que c’est probablement le fait de bosser ensemble depuis presque six mois et se connaître depuis toute une vie maintenant qui fait le reste.
Du service de cocktails, je passe maintenant à celui des bières quand un groupe pêle-mêle et quelques visages familiers viennent s’installer aux dernières places restantes au comptoir. Pintes par ci, verres par là, je dispose le tout avant de capter un sourire au passage. À force de travailler dans le public, les détails du genre étaient du tacite pour lancer la conversation, bien loin de ceux et celles qui débarquent ici pour cumuler les boissons et s’enfermer dans leur mine résignée. Salutations de base, et je fais ce que je sais faire de mieux. Du small talk en bonne et dûe forme. « Ce qu’il y a de bien, c’est que peu importe qui a gagné et qui a perdu, on a une bonne raison de remplir nos verres. » d’un geste, je pose devant ses yeux la commande passée précédemment déjà toute prête à être engloutie. « Ils ont gagné, on célèbre. » servant trois shots au prochain, ma théorie du dimanche que j’explique tout bonnement au fil des onces distribuées. « Ils ont perdu, on est en deuil. » levant à nouveau la tête vers mon public - ou mes clients, ce qui est beaucoup mieux et me fait sonner un tantinet moins douchebag faut dire - je renchéris, curieux. « Vous buvez votre victoire, ou votre défaite, aujourd’hui? »
Made by Neon Demon
Pour ceux & celles qui veulent se joindre:
Un petit RP sans prise de tête pour souligner la team apéro dans toute sa splendeur. Tout le monde est bienvenue, mais n'hésitez pas à m'envoyer un MP si vous voulez discuter d'un lien avec Matt au préalable.
Dernière édition par Matt McGrath le Ven 14 Sep 2018 - 21:35, édité 1 fois
Une soirée imprévue au Death Before Decaf, tu aimes ça. Surtout que t’as un truc à fêter. Fini le traitement et tes résultats d’analyses viennent d’arriver, elles sont parfaites. Le HIV t’a frôlé mais t’as eu les réflexes qu’il fallait. Un mois durant, t’as pris religieusement ton traitement, mettant des rappels sur ton téléphone afin de ne pas commettre d’impairs. T’as aussi levé le pied considérablement niveau du sexe, mais cette lettre avec les précieux résultats, c’est le feu vert pour retourner dans ta vie de débauche. Et donc pour ça, il faut sortir et boire. Pourquoi pas trouver quelqu’un à baiser. En plus tu pourrais bien te faire une place chez Matt afin de tirer ton coup confortablement. Il ne t’avait pas dit non la dernière fois que tu lui as ouvertement demandé si tu pouvais squatter. C’est donc un oui, techniquement.
T’as envoyé un SMS dans le group chat avec tes potes de soirées et y’a Ashley qui a répondu par l’affirmative. Ashley, elle t’a remonté les bretelles assez souvent récemment à cause des mauvais pronoms que tu utilises à son égard. Tu vas essayer de pas faire le con ce soir à ce niveau là. T’as bien compris qu’elle était sérieuse. Après presque 10 ans les habitudes ont la vie dure. Elle a toujours été un dude à tes yeux. Un dude super efféminé mais un dude quand même.
Une de tes chemises préférées sur le dos, une Burberry bleu marine avec des motifs à gros carreaux. Tu l’as laissée ouverte sur un tshirt blanc. Les manches sont relevés aux trois quarts. Tu t’es trouvé beau gosse avec ton jeans qui te moule le cul parfaitement. Tu entres dans le bar et tu cherches ta pote des yeux. Tu fais un petit tour des lieux au cas où elle se cacherait mais non. Elle n’est pas encore arrivé apparemment. Tu vérifies ton téléphone et t’as la confirmation qu’elle est en chemin. Tu décides d’aller vers le bar et en y allant, tu passes à côté de Matt qui discute avec des clients. Tu glisses ta main dans son dos pour qu’il te capte. Ton geste est doux. Quand il se tourne pour te regarder, tu lui fais un clin d’oeil, tu lui souffles un baiser alors que tu files déjà vers le bar, le laissant à ses occupations.
Y’a du monde, alors tu patientes. Tu jettes un coup d’oeil au peuple autour de toi et tu y vas de ton petit commentaire pour faire le malin.
« Faut baiser qui pour être servi plus vite ? »
T'es même pas assez proche du bar pour que la personne qui bosse de l'autre côté du comptoir puisse t'entendre. La musique n'aide pas non plus.
Pour changer, Maze avait décidé de ne pas aller courir mais plutôt de profiter du beau temps pour observer les autres suer sang et eau à sa place. Posée dans l'herbe, ses lunettes de soleil sur le nez, il n'y avait à ses yeux rien de mieux que de regarder les autres souffrir quand elle pouvait de son côté tranquillement profiter d'être assise sur ses fesses pour reposer ses jambes. Elle jugeait qu'elle s'était suffisamment entraînée ces derniers jours avec Isaac en prévision d'un marathon à venir -quelle folle idée avait-elle encore eu là ?-, et qu'un peu de repos s'imposait à elle. L'Anglaise avait décidé de terminer cette dure et fatigante journée par un tour au Death Before Decaf. Cela lui donnerait l'occasion de voir Matt tout en dégustant l'un de ses fameux cocktails ; ce programme lui semblait plus que satisfaisant. Cependant, elle ne s'attendait pas à ce que le café soit aussi bondé en passant la porte. D'abord surprise, elle plissa les yeux en essayant de repérer des têtes familières dans la foule. Un sourire vint éclairer son visage en reconnaissant la silhouette de Matt qui était dos à elle...assis au comptoir ? Étrange, il avait plutôt l'habitude d'être de l'autre côté ; c'était en effet bien plus pratique pour servir ses clients. Elle haussa les épaules sans se poser davantage de questions et se dirigea d'un pas décidé vers lui. Se sentant d'humeur joueuse ce jour-là, elle décida de se manifester d'une manière plutôt originale et posa fermement sa main sur les fesses du jeune homme pour le saluer. Alors qu'elle s'apprêtait à lui lancer une pique dont elle avait le secret, son regard accrocha soudainement celui de Matt qui était...en train de circuler à travers la salle et de s'occuper de ses clients. Ok. À qui étaient donc ces fesses sur lesquelles sa main reposait toujours de manière indécente ? Le mystère restait entier. Il ne lui fallut pas plus d'une demi-seconde toutefois pour retirer sa main ; ce qu'elle fit d'ailleurs en répondant le plus naturellement du monde à l'interrogation du propriétaire de ce fessier. "Si tu trouves la réponse à cette question ça m'intéresse !" Recevoir une dose d'alcool plus rapidement, elle ne disait pas non. Même si clairement, elle n'avait jamais eu à se plaindre de ce côté là à chaque fois qu'elle était venue au DBD. "Et désolée pour heu...ma main mal placée. Je t'ai pris pour quelqu'un d'autre ! J'ai l'habitude d'au moins payer un coup à boire en général avant d'en arriver là..." Mais c'était une manière comme une autre de socialiser et de faire connaissance après tout. Et puis la jeune femme n'était pas du genre à s'excuser platement pendant des heures et des heures. Elle était certes quelque peu gênée, mais maintenant le "mal" -si tant est que l'on puisse appeler cela ainsi- était fait. Autant passer à autre chose. "Je m'appelle Maze au fait." Elle adressa à l'inconnu son plus beau sourire, histoire de se faire pardonner. Mais avec la question qu'il venait de poser, elle doutait du fait qu'il s'offusque de ce geste malencontreux. Et boire un verre en compagnie de ce genre de caractères, cela l'enchantait. Elle était certaine de ne pas s'ennuyer une seule seconde. Bon, et maintenant qu'elle avait touché sans gêne les fesses d'un inconnu, il était peut-être temps qu'elle se commande un verre !
J’essaie d’éviter le regard empli de réprimandes de Nadia que je sens de suite se foutre dans ma direction lorsque je finis par débouler de ma voiture au parking, des lignes entremêlées au trottoir à ses côtés - en retard, de 12 minutes 39 secondes, et je lui laisse à peine la latitude d’insister là-dessus. « Tu l’as amené à la zumba?! » aucune salutations autour qu’un baiser claqué bruyamment sur sa joue, et de suite, une contre-attaque le sourire aux lèvres. Mon regard lui, il parle tout seul. Oui, je sais Nadia, I suck. J’avais dit que je te viendrais te voir à mon retour d’Angleterre. Oui, je sais Nadia, j’ai passé la majorité de mon temps enfermée au boulot à snobber tous les appels entrants, en faisant ma sauvage pour rattraper mon retard, pour avancer mon livre. Oui je sais Nadia, je suis une meilleure amie médiocre depuis plus longtemps que ça, depuis qu’on a mis en boîte mes affaires, depuis que je me suis tirée de chez toi avec mes belles promesses. Oui, je sais Nadia, ma vie est un mess de délais et de pression et de frustrations ces temps-ci, mais comme d’hab je t’aime plus que tout. On fait la paix? « Il avait encore des courbatures ce matin le pauvre. » parce qu’évidemment, y’a fallu que le Cooper joue la carte de la pauvre victime le temps que je me charge de faire le café, qu’il rampe du lit jusqu’à la cuisine. En soit, faire tout le boulot ne me déplaisait pas, tant que ça restait temporaire. C’était un travail d’équipe ce qui se passait entre nous deux, et sous nos draps défaits. Ne l’oublions pas.
Entamant le pas vers le café où la brunette a proposé qu’on passe prendre un verre, que je lui raconte de but en blanc - et enfin! - mon roadtrip prise deux avec Kane sur la côte anglaise, j’ouvre la porte d’un geste désinvolte de l’épaule, lorgne à peine à l’intérieur le temps de voir qui est là, qui je connais. Quand y’a Banks pas loin, le reste est secondaire. « T’as des photos? Des vidéos? Tu peux me dire à quel point t’as cru qu’il allait y rester? » je pouffe, me réjouis déjà de partager ça avec elle, de rigoler comme avant. Quand Nad, Tad et moi on était un trio d'enfer, quand la fine équipe était alive and kicking. Depuis peu, tout le monde a repris sa place, tout le monde y met du sien pour colmater les fuites, pour faire comme si de rien n’était, pour reprendre là où nos vies éclatées ont tout bousillé sur leur passage. Mais c’est pas encore ça. Certains le force un peu, je sens que Charles parfois est plus chiant que les autres tellement il tient à notre esprit de famille - ou alors Charles est simplement chiant au naturel, allez savoir. Mais d’avoir la confirmation que Nadia et Tad ont recommencé à passer du temps ensemble, qu’ils ont renoué leur lien, ça me suffit. « C’est cool, que vous ayez repris votre rythme. Juste, si tu pouvais ne pas l’achever, s’te-plaît. » assez pour nous commander deux verres à la serveuse qui passe à notre hauteur, avant de chercher sans vraiment le faire des places au bar. Ça semble assez populaire, mais y’a peut-être de quoi faire pour deux single ladies. Jusqu’à ce que je repère Andy. Qu’il nous aperçoive à son tour. « Gardez vos mains là où je peux les voir. » à lui, à elle, et l’air audacieux qui couronne mon visage les met au défi d’oser quoi que ce soit rien que pour voir.
Je tentais un peu pas mal chaque mois d’organiser des trucs du genre au café. Soirées karaoke, after-party une fois les restaurants du coin fermés, après-midis de coworking, matinées de coffee testing. C’étaient pas les idées qui manquaient et honnêtement, je m’étonnais moi-même d’être toujours à la tête d’un commerce roulant relativement bien depuis plus d’un an. Tombé sur le local au hasard, bâti l’idée de rien, simplement parce qu'avant à mes yeux le café du coin goûtait la pisse à arrière-goût de regret, et voilà que je me retrouvais avec 3 employés à charge, et une belle brochette de clients remplissant l'endroit de leurs commandes, leurs discussions. Un régulier qui passe, une habituée qui répond d'un sourire, je vogue maintenant entre les différentes tables avant de sentir une main glisser le long de mon échine, le rire carnassier d’Andy à la clé. « Faut baiser qui pour être servi plus vite ? » ça lui aura tout de même pris 0.4 secondes avant de faire une allusion, disons qu’il perd soit du nerf, ou qu’avec le temps il est devenu plus vif et direct. « Et après ils disent que le romantisme est mort. » me moquant ouvertement du sens de l’humour du colombien - qui, soyons honnête, arrivait toujours à me faire éclater de rire anyways - je me dandine sous le baiser soufflé qu’il me renvoie, avant de le laisser se poser au bar, attendre qu’on le serve. Un oeil rivé sur les verres qui sortent, et sur Deklan qui maintenant semble plus fournir de tout, je ne mets pas longtemps avant de rejoindre le comptoir pour servir à quelque chose.
"Et désolée pour heu...ma main mal placée. Je t'ai pris pour quelqu'un d'autre ! J'ai l'habitude d'au moins payer un coup à boire en général avant d'en arriver là..." juste à temps pour apercevoir Maze dans tout son art, et Andy qui en fait physiquement les frais. Les mains baladeuses par excellence, elle a les joues écarlates mais s’en sort à ravir, assez pour que je rétorque avec sarcasme, leur tende à tous les deux le menu par la bande. « Ça veut dire que tu vas enfin payer pour un verre ici? J'suis ému. » évidemment que je fais allusion à la dernière fois où elle est passée, et au menu qu’on a saigné volontairement, pour en construire la nouvelle carte. Grandes âmes que nous sommes, je sais. Faut aussi souligner que j’avais la tendance généreuse avec les potes qui devenaient clients, et l’inverse. Du coup, c’était pas rare que le comptable me toise par fier du tout en réalisant qu’encore une fois, j’avais légèrement abusé sur les shots gratuits mensuellement. « La même chose que d'habitude? » m’affairant tout de même à leur préparer chacun leur cocktail respectif, j’écoute d’une oreille distraite, veille au bon roulement du truc, et m’assure que les télés repassent le match pour qu’on puisse voir, et entendre, de suite qui prenait pour quelle équipe.
Nadia attend et c’est à l’heure exacte où Ariane devait passer la prendre qu’elle termine d’appliquer son rouge à lèvres qui lui donne un air un peu moins petite fille à papa. « T’es en retard Parker, j’étais à deux doigts de me remettre en pyjama. » Et comme d’habitude, un seul regard suffit à ce qu’elle lui pardonne et se rende avec elle au Death Before Decaf pour une soirée qui était visiblement immanquable. Une soirée qu’elle aurait justement à tout prix manquée si Ariane n’avait pas été là, mais elles avaient des choses à rattraper. Le cours de zumba est apparemment le plus important pour le moment. « Oui bah ça l’apprendra à ce que tu me délaisses. Ouais, ça lui apprendra à lui parce que toi je ne peux pas te blâmer, par contre Tad, pas de soucis. Il réglera ses comptes avec toi, moi j’essaye juste de passer des vacances sympas ! Mais il a adoré, je suis sûre ! » Pénétrant dans le café, la première chose qu’avait vu Nadia était une brune qui mettait ses mains sur les fesses d’Andy, sans se poser de questions. Ce mec était incroyable. « Nooon pas de photos ou de vidéos, il me tuerait... Bon, alors, ce road trip ? » avait-elle commencé en attendant la commande passée par Ariane, une habitude qu’elles avaient, c’était toujours la rousse qui commandait pour éviter l’humiliation de devoir demander un sprite pour miss-pompette-en-deux-verres. Puis, gentiment, sans s’en rendre compte, elle insiste et évoque Tad comme si il lui appartenait et Nadia est incapable d’y voir de la négativité tant elle sait qu’Ariane ne se permettrait pas d’ouvertement la faire souffrir. Pourtant, sans le vouloir et pensant peut-être mettre sa meilleure amie mal à l’aise, c’est vers Andy en premier lieu qu’elle se tourne alors qu’elle connait probablement pas mal de monde ici. « Oh ! Salut Andy, mets tes mains où tu veux t’en fais pas trop pour elle. » qu’elle lance, comme si le fait d’avoir passé une soirée lui justifie de le saluer alors qu’il parle de baiser quelqu’un pour être servi. Il n’appréciera peut-être pas mais accompagnée de son bulldozer, Nadia ne risque pas grand-chose. Elle lance un sourire complaisant à une Ariane subjuguée par tant d’insolence de la part de la brune. Nadia scrute l’endroit et ne reconnait personne à part Andy et Matt, le serveur, mais la soirée ne venait que de débuter – impossible pour l’institutrice d’arriver en retard, ou pire, dernière.
Une main sur ton cul. Déjà ? Tu viens à peine d’arriver. T’es vraiment trop attirant pour ce monde. C’est pas toi qui le dit, c’est l’univers qui te le prouve une fois de plus et c’est pas pour te déplaire. La meuf, car oui, après coup d’oeil, il s’agit d’une personne qui a l’air de se qualifier avec des pronoms féminins, prend la peine de répondre à ton interrogation. Ton regard se fait un peu plus intéressé et le sourire qui s’affiche sur tes lèvres le reflette assez bien. Sauf qu’elle revient sur son geste, s’excusant. Matt vous file les menu et tente une approche avec la fille. Ariane débarque en même temps, parlant de ce geste également et tu réponds à Maze qui vient de se présenter.
« L’écoute pas. »
Comme si c’était déjà ta pote alors que tu la connais depuis moins d’une minute. Les contacts physique, ça rapproche. Nadia également présente, y va de sa remarque et ça te fait sourire parce que t’allais dire un truc similaire.
« Ouais. Ariane est pire que moi. »
Que tu dis à Maze sur le ton de la confidence. Tu en profites pour aller faire un bisou sur la joue de la rousse, parce que t’es bien content de la voir dans le coin. Ca fait un moment que vous vous êtes pas vu.
« Je suis Andy, comme Nadia l’a précisé. »
Tu fais les présentations subtilement au passage. C’est la moindre des choses pour cette jeune fille qui a l’air d’avoir de bons goût au niveau du fessier. Tu ne vas pas embrasser Nadia par contre, un baiser soufflé fera l’affaire.
Le menu dans les mains, t’as même pas besoin de le regarder que Matt propose la même chose que d’habitude. T’es pas sûr à quoi il fait référence parce qu’il t’as déjà fait pas mal de cocktails différent ici. Toujours parfait. A ton goût. Alors tu hoches la tête, reposant la carte.
« Je te fais confiance. »
Tu te retournes vers Maze parce que clairement, c’est la seule de tout ce monde autour de toi avec qui t’as potentiellement une chance de tirer un coup. Priorities.
« Donc si j’ai bien compris… On fait parti du club fermé des gens qui boivent à l’oeil ici ? J’ose pas lui dire que même si je devais payer tous mes verres je viendrais quand même à son bar. »
Tu jettes un coup d’oeil à Matt qui t’a certainement entendu et tu nies tout en bloc.
« Quoi ? Non. Bien sûr que je viens ici juste pour faire des économies. J’ai un voyage à Vegas à préparer. »
Parce que Gaga a annoncé sa residency pour la fin de l’année. Y’a pas moyen que tu loupes ça.
Dernière édition par Andy Rivera le Lun 20 Aoû 2018 - 15:24, édité 1 fois
Le Brisbane Health Fest, depuis quelques jours impossible de faire le moindre pas en ville sans en entendre parler. Ici une affiche, là une banderole, des flyers en tel nombre qu'il aurait été facile de retapisser tout un appartement avec, sans parler de tous les sportifs occasionnels, amateurs ou plus avancés, qui semblaient s'être donné le mot pour ressortir et revêtir leur tenues techniques en vue de la fin de l'hiver austral, suivis de près par leurs fervents supporter et autres spectateurs. Une drôle d'idée qui plaisait cependant bien à Gaby qui commençait à apprécier cette effervescence nouvelle. Décidément Brisbane regorgeait de surprises, d'animations et d'imagination, il en avait une nouvelle fois la preuve !
Loin d'être un mordu de sports, il s'entretenait tout de même un minimum physiquement - par goût mais aussi par obligation suite à l'accident - grâce à la marche, au vélo, au yoga et autres mais il aimait s'adonner à ces derniers dans le calme et le plus souvent en solitaire. C'était plus ressourçant pour lui. Il y avait néanmoins un événement qui avait particulièrement attiré l'attention de Gabriel, le Kangaroo Point's Kite Fest. Le brun avait toujours apprécié ces créations volantes aux formes et dimensions variées alors il n'aurait pour rien au monde raté ce festival se tenant en plus sur l'un des lieux offrant le plus beau panorama des alentours. Profitant d'un jour de repos, le voilà parti admirer ces drôles d'oiseaux multicolores. Et puis il avait finalement poussé sa longue balade jusqu'à la grande Plaine Détente installée à Logan City où les amoureux du yoga et de la méditation et du taï-chi cohabitaient avec les énergiques danseurs de zumba dans un joyeux mélange de disciplines. Assis sur un banc il avait croqué quelques sportifs en action sur l'éternel calepin qu'il trainait partour avec lui, avant de jeter un coup d’œil à sa vieille montre, cette journée avait beau toucher tranquillement à sa fin Gaby était décidé à en profiter encore un peu et quoi de mieux pour cela que de la clôturer par un passage au Death Before Decaf ? Un café-bar, un peu atypique autant par son format que par son propriétaire, où le brun était déjà passé boire un verre ou un thé en de trop rares occasions. Il savait la bière excellente et ce soir il ne dirait pas non à un verre !
Gabriel avait poussé doucement la porte, découvrant l'endroit bondé de monde. Certes il n'était pas particulièrement à l'aise avec la foule, pourtant l'ambiance bon enfant et accueillante du lieu l'aida à faire abstraction tandis qu'il se frayait un chemin jusqu'au comptoir. Il avait fini par se dégoter une petite place non loin d'un groupe de jeunes gens à la conversation animée. Un sourire s'étira sur ces lèvres alors que des souvenirs de soirées entre amis lui revinrent. Un soupçon de mélancolie. Il l'avait cependant vite chassé d'un revers de la main, ses yeux céruléens faisant un tour d'horizon du bar en attendant de pouvoir commander une bière brune, repérant au passage le propriétaire des lieux, visiblement afféré à la préparation de cocktails. Son regard finit par se perdre sur l'une des télés diffusant les matchs du jour.
Du moins jusqu'à ce que quelque chose le tire de la contemplation de l'écran. Une voix en fait, une voix qu'il n'avait pas entendu depuis un sacré bout de temps et qui pourtant vint trouver un écho positif dans sa mémoire. Une remarque qui avait cinglée sur un ton espiègle, s'élevant du groupe tout à coté de lui. « Gardez vos mains là où je peux les voir. » Le bleu pâle de ses iris vint alors se heurter à la chevelure rousse flamboyante d'une jeune femme à quelques pas à peine.
Se redressant, et la surprise aidant, Gaby ne put retenir un « Ariane ? Ariane Parker ? », bien plus audible que ce qu'il aurait pu imaginer.
Certes il était plutôt physionomiste mais, alors que ces mots franchirent ses lèvres, il se demandait, au fond de lui, si son esprit ne lui jouait pas des tours. Car après tout ça remontait bien à quelques années, cette rencontre avec une drôle de rouquine, un peu extravagante sur les bords, alors qu'il voyageait en Europe. Lui ça l'avait marqué, assez en tout cas pour qu'une simple voix lui remette ce nom en tête, restait à savoir si il ne s'était pas trompé et sinon s'il n'était pas le seul à s'en souvenir !
La journée avait été un calvaire sans nom pour le jeune avocat. A commencer par toute la paperasse qui se trouvait à son bureau le matin en arrivant, chose qui avait tendance à le décourager. En prime, il se ramassait une énième gueule de bois pour avoir encore passé toute la nuit à faire la bringue avec Chadna. Cette petite soirée cinéma entre copains avaient terminé en bamboula et le poussaient, pour la quatrième édition de la semaine, à prendre le petit déjeuner avec une boite d’aspirines. Le pompon était qu’il avait fini par croiser, par hasard, Heidi sur le chemin en rentrant chez lui. Non seulement il pouvait encore flancher devant elle par son allure naturellement élégante mais, en bonus, elle n’était pas seule à cet instant. Se sentant comme le pire des cons et s’en voulant à lui-même d’être toujours aussi crétin par rapport à elle, il changea tout aussitôt de direction et oublia l’idée de rentrer sagement chez lui. L’heure était la picole et à l’oubli des problèmes, se dit-il finalement.
Ainsi, sur le chemin, il vit le Death Before Decaf. L’établissement était aussi coloré que le Brisbane Health Festival. Fuck, ce festival, pensa Dean. Voilà une raison plus sage de passer le temps, en faisant du sport, un peu de musculation accompagnée par un peu de cardio. Faisant une mine hésitante quelques instants, tout en regardant la devanture du bar, le jeune Irlandais se dit que finalement, son choix était déjà fait. Il poussa alors la porte du pub et afficha le sourire le plus trompeur possible, cachant toute once de tristesse concernant son état. Ainsi, il vit une ribambelle de personnes déjà présentes, tout autant vêtues de tenues de sport les unes que les autres. Lui, bien habillé, chaussures cirées et chemise pas encore tâchée par le vin, faisait presque mouche.
Au loin, il vit le plus bel étalon de la pièce, à savoir Matt McGrath. Il avait l’air de gérer son établissement à la perfection. De là où il se trouvait, Dean pouvait voir qu’il parvenait à servir à boire à ses clients, tout en louchant de temps en temps sur le derrière de Scarlett. Quel homme ! Inutile de préciser qu’il en fallait peu pour impressionner Dean Maguire à ce moment-là. Lentement, mais d’un pas assuré, il se dirigea vers son ami qu’il avait eu l’occasion de croiser plusieurs fois depuis son arrivée à Brisbane. Entre-temps, il vit Maze Crawley qui parlait avec un inconnu. Une belle gueule de latino qu’on ne voyait habituellement que dans les magazines de mode. Dean leva les yeux au ciel en voyant cette drague pointer le bout de son nez, fit un grand signe à son amie en passant à côté d’elle, en se notant dans un coin de la tête qu’il reviendra plus tard vers elle, puis arriva face à Matt, au comptoir : « Mets-moi la meilleure bière que tu aies mon vieux. Et prends la même pour toi, c’est ma tournée. » Mais avant que Matt n’ait eu le temps d’ouvrir la bouche, Dean leva son index pour lui indiquer de se taire : « Et je me fiche que tu sois en service, tu prendras bien une petite pils avec tonton Dean, non ? ».
Dernière édition par Dean Maguire le Jeu 25 Oct 2018 - 5:51, édité 3 fois
Quand Andy est dans le coin, je sais de suite que la soirée risque de prendre de drôles de - bonnes - proportions. Et si à lui s’ajoute une Maze en format pile électrique, y’a pas de doute que je risque d’éclater de rire à chaque 0,3 secondes jusqu’à ce qu’ils quittent le comptoir pour voler vers d’autres cieux. « Je te fais confiance. » « Au point où en est notre relation, mon coeur aurait été brisé si ça avait été l’inverse. » faussement ému par mes mots envolés vers Rivera, je pose même ma paume de libre sur mon coeur question de surjouer le truc au maximum. Un clin d’oeil à Maze le temps de préparer son cocktail, et je file chercher de quoi compléter en faisant la même pour Andy. Le comme d’habitude, c’est le langage de code pour je fais ce dont j’ai envie avec ce qu’il y a de dispo, tu vas aimer ça j’te jure en plus c’est gratuit. Et je rigole surtout, de dos, entendant le colombien qui renchérit. « Donc si j’ai bien compris… On fait parti du club fermé des gens qui boivent à l’oeil ici ? J’ose pas lui dire que même si je devais payer tous mes verres je viendrais quand même à son bar. » grommelant dans ma barbe, les doigts occupés à couper des agrumes et le regard qui file sur les différentes bouteilles de rhum, un « J’ai entendu. » hilare confirme que sa déclaration d’amour n'est pas passée inaperçue. Et même si c’est un non-dit, même si ça arrive qu'une fois aux pleines lunes, je sais qu’il est honnête, qu’il est sympa. Ça me touche, mais je préfère faire un shot de tequila avec Deklan qui passe dans l’angle avant de retourner voir mon duo d’amis. « Quoi ? Non. Bien sûr que je viens ici juste pour faire des économies. J’ai un voyage à Vegas à préparer. » nouveau soupir, nouveau roulement d’yeux alors que je les sers en tandem. « Et tu nous invites même pas? T’as vu ça, cet égoïsme. » à Andy d’abord, à Maze ensuite. Faudra qu’on se trouve notre propre voyage coup de tête extra prêtre Elvis à ce rythme, la Crawley et moi. J’allais rester près d’eux quand une rousse et une brunette se faufilent exprès pour se moquer d’Andy - ce que j’approuve tout plein, mais c’était sans compter l’arrivée toujours épique de Dean. Sourire Colgate maîtrisé, il approche avec un but et un seul en tête. « Mets-moi la meilleure bière que tu aies mon vieux. Et prends la même pour toi, c’est ma tournée. » la générosité sous forme d’avocat irlandais à la gueule d’ange - ça va, je prends. « Et je me fiche que tu sois en service, tu prendras bien une petite pils avec tonton Dean, non ? » dégainant les pintes, je marche jusqu'au fût sous son regard amusé, obéissant au doigt et à l’oeil. « Y’a encore des gens ici qui savent comment me parler. » juste un peu plus fort question que ça s’entende bien, qu’on remarque comme la politesse se gère de nos jours. Bières versée, je passe de l’autre côté du comptoir pour me faufiler entre Dean et Maze. « Un jour, ça sera la spéciale McGrath la meilleure du bar. » l’idée de commencer à faire ma propre bière me trotte en tête, mais les projets sont nombreux cette année, autant y aller un à la fois. « Andy, Maze, Dean. » le colombien se retourne à nouveau vers nous, j’entame le tout en levant mon verre à leur hauteur, une fois les présentations faites. « On trinque à quoi? » silence, ou instant suffisamment long pour que je sente le regard d’une brunette incendiaire à l’autre bout du bar vissé dans ma direction. « J’ai 10 minutes avant que Scar me trucide de prendre encore une pause. Make it count. »
« Oui bah ça l’apprendra à ce que tu me délaisses. Ouais, ça lui apprendra à lui parce que toi je ne peux pas te blâmer, par contre Tad, pas de soucis. Il réglera ses comptes avec toi, moi j’essaye juste de passer des vacances sympas ! Mais il a adoré, je suis sûre ! » Nadia jacasse sous mes rires, sous mes regards entendus, mes pas qui suivent les siens et mes solaires que je retire de mon nez pour les foutre pêle-mêle dans mon sac. « Laisse-moi hors de vos histoires veux-tu. J’aime bien mieux vous observer vous disputer avec du pop corn à la clé. » et je bats des cils, pas particulièrement intéressée à me coltiner leurs rengaines sauf si je peux y assister en direct, prendre les comptes, et boo-er l’un ou l’autre selon les vannes lancées et les piques envoyées. Puis, pour ce qui est de régler ses comptes, Tad est tout de même un grand garçon qui peut très bien se gérer tout seul. Courbatures ou pas. « Nooon pas de photos ou de vidéos, il me tuerait... Bon, alors, ce road trip ? » pfffffff, amatrice, aucune preuve visuelle, et cette déception que je rends lisible sur mon visage la seconde d’après. Ouvrant la porte du commerce, je laisse en suspens le Tad-talk dehors pour reprendre là où mon amie l’a laissé, et mon fameux retour de roadtrip qui a pris fin il y a à peine quelques jours. « C’était cool. Plus court que l’autre d’avant, mais avec Kane on se trompe jamais. Puis, j’ai revu... » énumérant le truc, j'ouvre le chemin pour Banks vers le bar, qu'on trouve un angle au comptoir où s’appuyer et commander. Interrompue dans l’élan par Andy qui évidemment n’a pas trop traîné avant de s’étaler, racoleur. « Oh ! Salut Andy, mets tes mains où tu veux t’en fais pas trop pour elle. » mes sourcils se haussent de surprise, devant une Nadia qui se rebelle sous mes yeux. Pas particulièrement convaincue, j’ajoute tout de même, arquant la nuque vers le principal intéressé la seconde d’après. « Alors je commence par t’arracher la couille droite, ou la gauche? » ma voix chante, notre commande est prise, Rivera en profite pour jacasser à sa copine du soir, justifier mon comportement ce que je trouve amusant à souhait. « Ouais. Ariane est pire que moi. » « Fais pas genre t’en a jamais rêvé. » baiser soufflé dans sa direction, je le laisse retourner vaquer à ces autres conversations avant d’entraîner Nadia avec moi là où deux sièges se libèrent. « Ariane ? Ariane Parker ? » à peine posée, à peine les lèvres trempées dans mon scotch qu’on m’interpelle dans mon dos. Et même si j’ai tout à fait envie de snobber le dude qui étale mon nom le temps de poursuivre docilement ma conversation avec Nad, y’a tout de même une pointe de curiosité qui me pousse à tourner la tête, à appuyer mon menton sur mon épaule et à lorgner vers là où apparemment, on me réclame. De ma chaise et sans la moindre intention de me lever, j'accoste plutôt le grand brun barbu qui ne me lâche pas des yeux. « Qui la demande? C’est pour la cogner ou pour la complimenter? » une gorgée plus tard et je soupire, faussement blasée, surtout amusée par les traits que je reconnais sans en être encore tout à fait sûre. Qu’il s’approche un peu, qu’il me laisse l’observer, et je confirmerai l’impression de déjà-vu. « Oh allez, j’ai confiance ce soir. Elle-même. » plissant un brin les yeux, je tends la main à Gabriel, ma mémoire qui se charge de faire le reste et me rappeler, surtout, les circonstances de notre rencontre à l’autre bout du globe. « Le libraire. Je pensais que vous restiez tous cachés derrière vos vieux bouquins poussiéreux en attendant qu’on vous renvoie de nouveaux exemplaires neufs par centaine. » amusée, j’attends d’avoir l’attention de Nad pour murmurer vite fait à son oreille. « Fais comme moi. » un hochement de tête, puis je m’appuie à nouveau sur le comptoir derrière moi, sourire narquois aux lèvres. « Nadia, mon agente. » à savoir qu’aux yeux du jeune homme, j’étais apparemment une auteure à grand succès en Australie, plusieurs bouquins derrière la cravate et un dernier opus en relecture. La blague de s’inventer une nouvelle vie quand on est certains de ne jamais revoir la personne à qui on a raconté toutes ces conneries.
Cela ne faisait que quelques semaines à peine que Jill McGrath se trouvait à nouveau sur le sol australien que c’était déjà le bordel partout où elle passait. C’était à commencer par cette femme enceinte qu’elle avait agressé en pleine rue, uniquement pour prendre son portefeuille. Fort heureusement pour la femme en question, les policiers n’étaient pas loin et avaient pu arrêter Jill tant qu’il en était encore temps. Cependant, pour Jill, c’était une tout autre affaire. A présent, elle était obligée de suivre une thérapie, ordonnée par un juge, à cause de sa maladie serait responsable de son acte. Selon Jill, c’était n’importe quoi. Elle avait délibérément piqué le portefeuille parce que, putain de merde, elle était en chien sur l’argent. Retrouver Finnley Coverdale n’avait été qu’un des seuls points positifs de son retour. Jusqu’ici, Jill n’avait pas encore trouvé la force de poursuivre ni son frère ni sa petite sœur. Il lui fallait quelques jours d’adaptation avant d’à nouveau faire face à la réalité familiale, qui allait sûrement encore lui mettre une claque en pleine gueule… à condition qu’elle ne mette une claque à cette situation elle-même avant. Quelques heures plus tôt dans la journée, son fidèle complice Theodore et elle étaient dans son appartement, en train de refaire le monde, surtout tous les deux complètement enveloppés par l’alcool. Cette poussée d’adrénaline, doublée par le traitement qu’elle prenait, lui donna une idée de feu de Dieu. Theo semblait, lui, ne pas apprécier l'idée. Et si aujourd’hui était justement le jour idéal pour se rendre à l’établissement de son frère ? Après tout, elle aussi pouvait aller faire la fête à cet endroit. Jusqu’à preuve du contraire, sa tête n’était pas encore affichée sur la devanture comme quoi elle était interdite d’entrée. Autant elle avait toutes les forces en tête pour affronter Ginny et sauter dans le train de sa vie infernale, avec Noah, Ezra et toute la smala, autant Matt était la corde sensible, celle qui pouvait créer une explosion d’une seconde à l’autre. Cela justifia pourquoi l’alcool allait l’aider grandement à franchir le pas de la porte du DBD. Et elle y arriva. Une fois la porte claquée derrière elle, Jill poussa un long soupir pour se donner le courage et tituba grandement vers le bar, changeant aussitôt d’attitude : elle s’était redressée, avait levé le menton et abordait le plus grand des sourires. C’était comme si elle venait de se mettre des œillères pour ne voir que le comptoir en face d’elle et ne pas croiser le regard de son frère, au cas où ce dernier se trouverait dans la place. Autour d’elle, toute l’agitation des nombreuses personnes qui se trouvaient déjà dans le bar lui donnait déjà des étourdissements. La foule, fait chier. Comment ce bar pouvait-il avoir du succès et attirer autant de monde ? Si Jill aimait se montrer en spectacle d’habitude, pour le coup, avoir beaucoup de personnes autour d’elle ne l’aidait pas des masses. Et la musique qui allait fort dans le bar non plus. Les boum boum de la musique drillaient néanmoins ses pas. Une fois arrivée au comptoir, non sans mal, ayant attrapé un verre avec un restant de scotch qui trainait sur l’une des tables, elle se posa entre des personnes qui étaient de dos, qu’elle ne connaissait pas. Du moins, qu’elle ne pensait pas connaître avant de s’y attarder. A sa gauche se tenaient deux femmes et le client de plus fidèle du McTavish Pub, à savoir Gabriel Carnahan. Sans vouloir l’interrompre, Jill lui adressa un clin d’œil coquin pour lui montrer qu’elle l’avait vu. Puis elle fit claquer le verre de scotch sur le comptoir après l’avoir bu d’une traite, ce qui devait sans doute attirer l’attention de la personne à sa droite, qu’elle avait sans doute bousculé au passage : son propre frère, Matt McGrath. « Ah, super ! Une bière ! » dit-elle en se tournant vers lui, faisant mine de rien, aveuglée par la réalité qui la titillait de fondre en larmes ou de tout casser dans le bar, que celle d’avoir Matt en face d’elle. Elle but une grande gorgée de la bière qu’il avait en main comme pour s’assommer encore plus, puis jeta un coup d’œil à la jeune femme, Maze Crawley, puis aux deux hommes, à savoir Dean Maguire et Andy Rivera, à côté de son frère. « Tu ne me présentes pas à tes amis, frérot ? ‘paraît que tes copains rendent folles les filles de la famille ! » lâcha-t-elle, une pointe de rancune coincée dans la gorge, alors qu’elle fit mine de lancer un regard de braise aux amis de son frère en question, suivi d'un geste de la langue passée sur ses lèvres d'une manière provocante.
Dernière édition par Jill McGrath le Mar 30 Oct 2018 - 13:12, édité 7 fois
Comme elle l’avait prédit avant même de venir à la soirée, Ariane allait être connue comme le loup blanc. Un bon point pour Nadia qui pouvait ainsi aisément se contenter de siroter sa boisson au bar, sans être trop dérangée par des relations sociales parfois gênantes. Mais, bien sûr, avec une Ariane Parker en meilleure amie, impossible de se fondre dans la masse, et puis, c’était quand même elle qui avait eu l’idée de se rendre à cette soirée. Le monde arrivait à une vitesse folle et c’est d’abord Gabriel qui avait adressé la parole à la rousse et Nadia n’avait pu étouffé un petit rire en voyant le garçon visiblement fort étonné de la voir ici. A coup sûr, c’était une conquête. Observant les retrouvailles, Nadia regardait également le monde s’amasser quand un jeune homme qui semblait plutôt sympathique était arrivé pour aller droit au but, ou plutôt droit au bar. « Mets-moi la meilleure bière que tu aies mon vieux. Et prends la même pour toi, c’est ma tournée. » « On peut profiter de cette tournée nous aussi ? » Souriante, l’institutrice tentait de créer des liens et de sortir de sa zone de confort en parlant à des personnes qui ne faisaient pas partie de la fine équipe, un exploit, surtout que la première tournée commandée par Ariane avait déjà été servie par un Matt McGrath survolté - assurant et l’accueil, et la discussion, et le service. Nadia tentait des sourires ici et là, se montrant sociable, chose difficile avec son binôme qui relançait justement la discussion. « C’est toi qui a commencé à parler de lui, moi je change de sujet quand tu veux, j’essaye même de so-cia-bi-li-ser, t’as vu ? » Soulignant l’extrême effort qu’elle venait de faire et exagérant chacune des syllabes de son dernier mot, Nadia avait trinqué avec celle qui lui permettait de ne pas se sentir affreusement seule dans le lieu. Andy n’avait été que très évasif, soit gêné par Ariane, soit totalement désintéressé de Nadia malgré leur conversation durant la dernière soirée. Peu importe, il n’était pas le centre du monde et la jeune femme avait déjà imaginé l’idée qu’ils ne se parleraient que durant cette fameuse nuit. Laissant la rouquine assaillir Andy de menace - avec un air satisfait, tout de même - et discuter avec celui qui s’avère être un libraire à ses dires, Nadia se retrouve finalement prise dans une blague inventée sur le tas par sa meilleure amie. Lui mettant un coup de coude discret, outrée d’être reléguée au rang de simple agent, Nadia la suit tout de même. « Un fan des ouvrages de Madame Parker, je suppose ? Enchantée ! » Plus sociable qu’elle ne le pensait, Nadia se retient de ne pas rire pour ne pas ruiner la farce qui fait visiblement jubiler Ariane. Discrètement alors que Gabriel détourne le regard, elle cherche des explications. « C’est quoi ce délire encore ?! » La soirée promettait encore d’être riche en surprises, si Nadia comptait sur Ariane pour lui présenter du monde, visiblement, son amie avait plutôt en tête de faire tourner les gens en bourrique. Puis, encore une autre personne arrive, Jill, visiblement la soeur du gérant, un exemple de sociabilité qui pousse Nadia à la fixer, également pour s'étonner de la ressemblance avec son frère.
Tirage de langue en bonne et due forme à l'attention de Matt, digne de la plus capricieuse des petites filles de 5 ans, mais rapidement suivi d'un sourire en coin. Non, elle ne payait effectivement pas souvent ses verres au DBD, mais elle ne rechignait jamais à laisser un pourboire pour l'équipe de choc qui y travaillait. C'était la moindre des choses. Grande consommatrice de café dans la journée, et addict des cocktails du meilleur des bartenders le soir, elle se demandait parfois si l'intégralité de son salaire ne passerait pas ici si elle était une cliente lambda. Merci à Matt de sauvegarder ainsi le porte monnaie de l'Anglaise. "Enchantée Andy !" lança-t-elle tout sourire, maintenant rassurée de savoir qu'avoir les mains d'une inconnue sur ses fesses ne semblait pas le déranger outre mesure. Elle adressa par la même occasion un signe de tête aux deux jeunes femmes qui venaient de faire leur apparition. Était-ce le rendez-vous des tempéraments de feu aujourd'hui ? Toutes ces piques, ces vannes, cette ironie...tout cela avait le don de l'amuser. Elle s'apprêtait à répondre à Andy qui venait d'avouer qu'il payerait bien volontiers chacune de ses consommations mais Matt la devança avec son "J'ai entendu", ce qui eut pour effet de la faire sourire avant qu'elle ne se penche vers Andy pour lui dire sur le ton de la confidence : "J'ai entendu dire que les verres à l'oeil étaient réservés aux plus beaux clients, et à ceux qui avaient de l'humour...ainsi qu'un fessier digne de ce nom. Donc c'est bon, de ce que j'ai pu en voir, t'es sauvé." Déclaration suivie d'un petit sifflement impressionné. "Vegas ? Il reste de la place dans ta valise ?" Elle attrapa le verre que son ami venait de lui servir en lui adressant un regard à la fois interrogateur et amusé. "Quand est-ce qu'on se fait une tournée des bars à Vegas, Matt ?" Question purement professionnelle. Il était évident qu'il fallait se renseigner sur ce qui se faisait ailleurs niveau cocktails ; alors pourquoi pas Vegas ? Et Maze était prête à se sacrifier et à devenir testeuse officielle pour le DBD ; quelle grandeur d'âme. Elle adressa un sourire à Dean qui venait de débarquer à son tour au café. Son plus fidèle partenaire assidu de bingewatching, la personne avec laquelle elle aimait le plus regarder les derniers épisodes de ses séries préférées, et celle qui ne rechignait jamais à critiquer avec elle les choix scénaristiques les plus foireux. La faune du DBD était décidément très agréable ce jour-là. Nouveau coup d'oeil à Matt suivi d'un air plutôt impressionné. La spéciale McGrath ? Elle avait hâte d'y goûter. "Je propose de trinquer à la future spéciale McGrath, aux soirées Netflix and chill...", sourire en direction de Dean, "...et aux fessiers fermes et athlétiques !", regard amusé à l'attention d'Andy. "Qui dit mieux ?" Qui disait mieux ? Une tornade brune qui venait de faire une entrée remarquée visiblement. C'est quand elle s'adressa finalement à Matt qu'elle comprit le lien de parenté qui les unissait. Elle adressa un léger coup d'oeil inquiet à son ami. Si elle avait déjà entendu parler de Jill, l'Anglaise n'avait jamais eu le plaisir de la rencontrer jusqu'à présent. Mais au vu de la situation et de son comportement, elle trouverait sûrement un meilleur moment pour faire les présentations.
Journée de merde, nerfs à vif, je claque la porte de l’agence avec la force de mon agacement. Généreuse dans l’âme, j’ai besoin de partager mon agacement avec mes collègues qui ont dû se taper ma mauvaise humeur toute la journée. Le plaisir de bosser avec Chad Lakshmi, à n’en pas douter. Je fais griller ma clope alors que je me demande ce que je peux foutre de mon temps libre, et il est hors de question que mes miches prennent sagement la route de mon appart. J’ai besoin d’un verre ou de plusieurs, après j’irai récupérer ma bestiole chez Carmen, en retard c’est sûr, elle va finir par s’y faire. Solaire sur le nez, je vais poser mon cul à l’arrêt de bus comme le commun des mortels, on remerciera ce tas de ferraille capricieux qui a refusé de démarrer ce matin. Et à peine installée que mon téléphone sonne. Carmen. « Ouais, t’inquiètes je suis en chemin » je mens, elle le sait. « Il t’emmerde ? » Non « T’as un rencard ? » non « pourquoi t’me fous la pression alors ? » tu sais que t’fais chier ? « t’inquiètes j’suis là dans une heure » t’as intérêt, sinon j’l’fous à la porte « t’as pas de cœur » elle raccroche. J’écrase le reste de ma cigarette à mes pieds et grimpe dans ce bus qui a l’air d’avoir fait toutes les guerres. Une heure et demi de secousses, de cris de gosses, de conversations inintéressantes, de freinage brutal plus tard, je débarque enfin avec la promesse de régler mes problèmes de caisses parce que je risque de finir en taule pour meurtre à ce rythme.
Sans surprise le bar est bondé, même si c’est un ironique avec l’évènement santé en ville. Tous ces efforts tués avec des verres de téquila, c’est comme se prendre un menu maxi au mcdo avec un coca zéro, de mon côté je trouve ça dommage que mcdo se soit pas encore mis à la téquila, meilleur remède pour calmer les petits et les grands. Je repère des visages familiers, Matt le grand manitou de ce château et à ses côtés, Dean habillé pour aller voir le curé, ça m’arrache un sourire. « Tu t’es perdu entre l’église et le bar ? » je lance à Dean quand j’arrive à sa hauteur « ou bien t’avais un rencard et elle n’est pas venue ? » il y a aussi l’option boulot, mais c’est chiant. Finalement, je porte mon attention sur le proprio des lieux, un air de donzelle en détresse sur la tronche « j’suis en pleine déshydratation, envoie ma dose de téquila » je reste persuadée que des ampoules de téquila manque à notre quotidien, au mien surtout.
Accueil
J’avais pas pris le temps de suivre le pointage, prenant pour acquis que je saurais bien assez tôt qui avait gagné quoi. Depuis le début du Brisbane Health Fest, c’était devenu tradition que tous se rassemblent au dbd pour l’apéro post-compétition, où y’avait une populace de gens en vêtements de sport, des dossards de toutes les couleurs, des discussions de temps record, d’entraînements, de performance. Ça me rappelle le lycée obviously, les entraînements de rugby jusqu’à pas d’heure, les voyages de compétition, le bon vieux temps. Aucun regard envoyé à l’horloge que je sais déjà que le match du jour est fini, lorsqu’en un claquement de doigts, un coup d’oeil à la réserve, un dernier café glacé servi pour emporter et l’établissement est presque plein à craquer. D’une Scarlett qui lave des verres avec un mouvement au ralenti pour s’assurer de pas pousser l’effort trop loin et d’étirer ses heures de boulot devant un café vide, je la vois de suite passer en mode productif, courir dans tous les sens, prendre les commandes le sourire aux lèvres et le stylo qui s’agite avec entrain la seconde suivante. Shaker en main, je compile les divers papiers qu’elle laisse à mon intention avant de butiner à travers les différentes tables, et le tout s’apparente presque à une chorégraphie étudiée, si c’est n’est qu’on y va au feeling et que c’est probablement le fait de bosser ensemble depuis presque six mois et se connaître depuis toute une vie maintenant qui fait le reste. 
Pour changer, Maze avait décidé de ne pas aller courir mais plutôt de profiter du beau temps pour observer les autres suer sang et eau à sa place. Posée dans l'herbe, ses lunettes de soleil sur le nez, il n'y avait à ses yeux rien de mieux que de regarder les autres souffrir quand elle pouvait de son côté tranquillement profiter d'être assise sur ses fesses pour reposer ses jambes. Elle jugeait qu'elle s'était suffisamment entraînée ces derniers jours avec Isaac en prévision d'un marathon à venir -quelle folle idée avait-elle encore eu là ?-, et qu'un peu de repos s'imposait à elle.
J’essaie d’éviter le regard empli de réprimandes de Nadia que je sens de suite se foutre dans ma direction lorsque je finis par débouler de ma voiture au parking, des lignes entremêlées au trottoir à ses côtés - en retard, de 12 minutes 39 secondes, et je lui laisse à peine la latitude d’insister là-dessus. « Tu l’as amené à la zumba?! » aucune salutations autour qu’un baiser claqué bruyamment sur sa joue, et de suite, une contre-attaque le sourire aux lèvres. Mon regard lui, il parle tout seul. Oui, je sais Nadia, I suck. J’avais dit que je te viendrais te voir à mon retour d’Angleterre. Oui, je sais Nadia, j’ai passé la majorité de mon temps enfermée au boulot à snobber tous les appels entrants, en faisant ma sauvage pour rattraper mon retard, pour avancer mon livre. Oui je sais Nadia, je suis une meilleure amie médiocre depuis plus longtemps que ça, depuis qu’on a mis en boîte mes affaires, depuis que je me suis tirée de chez toi avec mes belles promesses. Oui, je sais Nadia, ma vie est un mess de délais et de pression et de frustrations ces temps-ci, mais comme d’hab je t’aime plus que tout. On fait la paix? « Il avait encore des courbatures ce matin le pauvre. » parce qu’évidemment, y’a fallu que le Cooper joue la carte de la pauvre victime le temps que je me charge de faire le café, qu’il rampe du lit jusqu’à la cuisine. En soit, faire tout le boulot ne me déplaisait pas, tant que ça restait temporaire. C’était un travail d’équipe ce qui se passait entre nous deux, et sous nos draps défaits. Ne l’oublions pas. 
Nadia attend et c’est à l’heure exacte où Ariane devait passer la prendre qu’elle termine d’appliquer son rouge à lèvres qui lui donne un air un peu moins petite fille à papa. « T’es en retard Parker, j’étais à deux doigts de me remettre en pyjama. » Et comme d’habitude, un seul regard suffit à ce qu’elle lui pardonne et se rende avec elle au Death Before Decaf pour une soirée qui était visiblement immanquable. Une soirée qu’elle aurait justement à tout prix manquée si Ariane n’avait pas été là, mais elles avaient des choses à rattraper. Le cours de zumba est apparemment le plus important pour le moment. « Oui bah ça l’apprendra à ce que tu me délaisses. Ouais, ça lui apprendra à lui parce que toi je ne peux pas te blâmer, par contre Tad, pas de soucis. Il réglera ses comptes avec toi, moi j’essaye juste de passer des vacances sympas ! Mais il a adoré, je suis sûre ! » Pénétrant dans le café, la première chose qu’avait vu Nadia était une brune qui mettait ses mains sur les fesses d’Andy, sans se poser de questions. Ce mec était incroyable. « Nooon pas de photos ou de vidéos, il me tuerait... Bon, alors, ce road trip ? » avait-elle commencé en attendant la commande passée par Ariane, une habitude qu’elles avaient, c’était toujours la rousse qui commandait pour éviter l’humiliation de devoir demander un sprite pour miss-pompette-en-deux-verres. Puis, gentiment, sans s’en rendre compte, elle insiste et évoque Tad comme si il lui appartenait et Nadia est incapable d’y voir de la négativité tant elle sait qu’Ariane ne se permettrait pas d’ouvertement la faire souffrir. Pourtant, sans le vouloir et pensant peut-être mettre sa meilleure amie mal à l’aise, c’est vers Andy en premier lieu qu’elle se tourne alors qu’elle connait probablement pas mal de monde ici. « Oh ! Salut Andy, mets tes mains où tu veux t’en fais pas trop pour elle. » qu’elle lance, comme si le fait d’avoir passé une soirée lui justifie de le saluer alors qu’il parle de baiser quelqu’un pour être servi. Il n’appréciera peut-être pas mais accompagnée de son bulldozer, Nadia ne risque pas grand-chose. Elle lance un sourire complaisant à une Ariane subjuguée par tant d’insolence de la part de la brune. Nadia scrute l’endroit et ne reconnait personne à part Andy et Matt, le serveur, mais la soirée ne venait que de débuter – impossible pour l’institutrice d’arriver en retard, ou pire, dernière. 
Cela ne faisait que quelques semaines à peine que Jill McGrath se trouvait à nouveau sur le sol australien que c’était déjà le bordel partout où elle passait. C’était à commencer par cette femme enceinte qu’elle avait agressé en pleine rue, uniquement pour prendre son portefeuille. Fort heureusement pour la femme en question, les policiers n’étaient pas loin et avaient pu arrêter Jill tant qu’il en était encore temps. Cependant, pour Jill, c’était une tout autre affaire. A présent, elle était obligée de suivre une thérapie, ordonnée par un juge, à cause de sa maladie serait responsable de son acte. Selon Jill, c’était n’importe quoi. Elle avait délibérément piqué le portefeuille parce que, putain de merde, elle était en chien sur l’argent. Retrouver Finnley Coverdale n’avait été qu’un des seuls points positifs de son retour. Jusqu’ici, Jill n’avait pas encore trouvé la force de poursuivre ni son frère ni sa petite sœur. Il lui fallait quelques jours d’adaptation avant d’à nouveau faire face à la réalité familiale, qui allait sûrement encore lui mettre une claque en pleine gueule… à condition qu’elle ne mette une claque à cette situation elle-même avant. Quelques heures plus tôt dans la journée, son fidèle complice Theodore et elle étaient dans son appartement, en train de refaire le monde, surtout tous les deux complètement enveloppés par l’alcool. Cette poussée d’adrénaline, doublée par le traitement qu’elle prenait, lui donna une idée de feu de Dieu. Theo semblait, lui, ne pas apprécier l'idée. Et si aujourd’hui était justement le jour idéal pour se rendre à l’établissement de son frère ? Après tout, elle aussi pouvait aller faire la fête à cet endroit. Jusqu’à preuve du contraire, sa tête n’était pas encore affichée sur la devanture comme quoi elle était interdite d’entrée. Autant elle avait toutes les forces en tête pour affronter Ginny et sauter dans le train de sa vie infernale, avec Noah, Ezra et toute la smala, autant Matt était la corde sensible, celle qui pouvait créer une explosion d’une seconde à l’autre. Cela justifia pourquoi l’alcool allait l’aider grandement à franchir le pas de la porte du DBD. Et elle y arriva. Une fois la porte claquée derrière elle, Jill poussa un long soupir pour se donner le courage et tituba grandement vers le bar, changeant aussitôt d’attitude : elle s’était redressée, avait levé le menton et abordait le plus grand des sourires. C’était comme si elle venait de se mettre des œillères pour ne voir que le comptoir en face d’elle et ne pas croiser le regard de son frère, au cas où ce dernier se trouverait dans la place. Autour d’elle, toute l’agitation des nombreuses personnes qui se trouvaient déjà dans le bar lui donnait déjà des étourdissements. La foule, fait chier. Comment ce bar pouvait-il avoir du succès et attirer autant de monde ? Si Jill aimait se montrer en spectacle d’habitude, pour le coup, avoir beaucoup de personnes autour d’elle ne l’aidait pas des masses. Et la musique qui allait fort dans le bar non plus. Les boum boum de la musique drillaient néanmoins ses pas. Une fois arrivée au comptoir, non sans mal, ayant attrapé un verre avec un restant de scotch qui trainait sur l’une des tables, elle se posa entre des personnes qui étaient de dos, qu’elle ne connaissait pas. Du moins, qu’elle ne pensait pas connaître avant de s’y attarder. A sa gauche se tenaient deux femmes et le client de plus fidèle du McTavish Pub, à savoir Gabriel Carnahan. Sans vouloir l’interrompre, Jill lui adressa un clin d’œil coquin pour lui montrer qu’elle l’avait vu. Puis elle fit claquer le verre de scotch sur le comptoir après l’avoir bu d’une traite, ce qui devait sans doute attirer l’attention de la personne à sa droite, qu’elle avait sans doute bousculé au passage : son propre frère, Matt McGrath. « Ah, super ! Une bière ! » dit-elle en se tournant vers lui, faisant mine de rien, aveuglée par la réalité qui la titillait de fondre en larmes ou de tout casser dans le bar, que celle d’avoir Matt en face d’elle. Elle but une grande gorgée de la bière qu’il avait en main comme pour s’assommer encore plus, puis jeta un coup d’œil à la jeune femme, Maze Crawley, puis aux deux hommes, à savoir Dean Maguire et Andy Rivera, à côté de son frère. « Tu ne me présentes pas à tes amis, frérot ? ‘paraît que tes copains rendent folles les filles de la famille ! » lâcha-t-elle, une pointe de rancune coincée dans la gorge, alors qu’elle fit mine de lancer un regard de braise aux amis de son frère en question, suivi d'un geste de la langue passée sur ses lèvres d'une manière provocante.