Cette journée prenait une tournure étrange. Dire que Wren était venu à la plage en compagnie de Kane et le voilà qu'il se tirait sans demander son reste. Ils bossaient sous peu, certes, mais il y avait quand même des priorités dans la vie. Deborah était clairement plus attirante que la sirène d'une intervention, voilà ce qui tenait Doherty en haleine au moment de la rejoindre dans l'eau. En à peine dix secondes, il s'autorisa à faire le mariole, il avait lu dans un bouquin (ou pas) que c'était ce genre d'attitudes qui séduisaient les filles. Cela, ou les muscles. Autant mettre toutes ses chances de son côté en tout cas et le jeu en valait clairement la chandelle. Elle était jolie cette petite brune et elle avait du répondant, ce n'était pas un secret que Doherty adorait cela. Elle lui montra bien vite en faisant semblant de s'insurger de son maquillage et sa coiffure... Toutes deux inexistantes. Wren était d'accord avec lui, pourquoi s'apprêter pour nager au milieu des algues? Ridicule. Alors, il se mit à rire en la regardant plonger au fond de lui, s'échappant de son regard le temps qu'il regarde Kane s'en aller. Voilà, maintenant, ils étaient seuls... Enfin, au milieu de plein d'autres inconnus à vrai dire et Deb refit son apparition non loin de lui. Une bien belle vision qui apporta un regard brillant chez Wren. "'Faut profiter des petits plaisirs de la vie, tu vois. Et en l'occurrence, je me dois d'en profiter pour lui, tu penses pas? Et puis, qui te dit que c'est pour tes seins que j'abandonne mon collègue? T'as d'autres atouts physiques... Un joli regard, un sacré sourire et une répartie des plus intéressantes. J'aurais été bien triste de louper ça en arrivant au boulot en avance." Il lui lança un clin d'oeil, certainement moins subtil que deux minutes auparavant, se libérant peut être un peu plus maintenant qu'ils se retrouvaient tous les deux. Il se rapprocha d'elle avec un regard joueur, faisant glisser ses cheveux en arrière en l'écoutant parler à nouveau. "T'es libre quand? Cette nuit, j'espère..." Déjà qu'il était emmerdé de travailler sous peu, il était hors de question de laisser la brune s'échapper trop longtemps. Wren avait quelques pensées à son égard et quand c'était le cas, il ne fallait pas les laisser sans action trop longtemps, la preuve dans le regard qu'il lui fit à ce moment là. Il espérait qu'elle répondrait présente.

Elle jouait avec lui. Elle jouait sur les regards qu’il lui lançait, sur les sous-entendus qu’il avait émis (si elle y réfléchissait un tant soit peu) pour lui faire remarquer que la bromance perdait une fois de plus le combat, dans l’autre sens cette fois. C’était Wren qui restait et laissait Kane s’en aller tout seul. Elle ne pouvait qu’en sourire et que s’en amuser. D’autant plus quand il la nommait comme étant un plaisir de la vie. De quoi la faire sourire, presque rougir. C’est qu’il était charmeur (et charmant) dans son genre. « Méfies-toi des mots que tu emploies. Si tu dois en profiter pour lui, je vais être obligée de réclamer double attention de ta part. » disait-elle non sans un sourire taquin sur le visage. Elle entrait dans son jeu, faisait le pas dans la séduction, elle lui donnait le feu vert pour s’aventurer sur ce terrain glissant. Encore plus maintenant qu’il avait exprimé son attirance non pas que sur son physique. Sa poitrine, son regard, son sourire et sa répartie. Ce dernier petit détail avait fini par la convaincre que l’attrait qu’il avait pour la jeune femme n’était pas que physique et que cela soit mensonge ou vérité, sur le coup, ça lui avait fait foutrement plaisir qu’il ne s’arrête pas qu’à sa plastique.

Un clin d’œil, une approche subtile mais assez importante à la fois pour faire relever les yeux à Debra. Grand et séduisant bonhomme qui savait, visiblement, jouer de ses charmes. Il lui arrachait un rire, court et franc, celui qui transpirait l’étonnement tant la question/la demande était directe. Well…that escalated quickly. Tellement rapidement qu’elle était quelque peu troublée l’espace de quelques secondes, comme interdite, ne sachant pas quoi lui répondre. Punaise, qu’est-ce qu’elle foutait là ? Elle allait vraiment coucher avec ce mec qu’elle ne connaissait absolument pas et qu’elle avait bêtement rencontré sur la plage ? « Cette nuit ? » … Question rhétorique, elle avait parfaitement entendu ce qu’il avait dit. Ça ne faisait que lui permettre d’avoir encore un très court laps de temps de réflexion.

Et puis merde, elle avait bien le droit de vivre aussi et de profiter des plaisirs de la vie comme il le disait si bien. « Tu crois sincèrement que je vais avoir assez de patience pour attendre cette nuit ? Il me faut au moins une idée de ce qui m’attends. » Un pincement de lèvre inférieure plus tard, la distance entre eux mourait dans un élan presque timide qui tranchait avec ses mots si confiants, comme si la jeune femme avait fait 90% du chemin et que ses lèvres avaient stoppé leur course vers celles du brun, en attente d’une autorisation. Juste le temps que leurs souffles s’échangent et ses lèvres se scellaient aux siennes. Un baiser d’abord doux, à la découverte de l’autre, juste apprécier le contact et tout ce que ça peut déclencher en elle, en battement de cœur, en chair de poule sur les bras et en frissons dans la colonne vertébrale. Une sensation si agréable qui la poussait à glisser sa main sur sa nuque pour prolonger ce baiser, le rendre plus appuyé, évincer la douceur au profil d’une relative fougue, la même que ces jeunes couples qui ne savent pas se tenir en public, sans en être un pour autant.

Naturellement, la poitrine de Debbie était venue se plaquer contre le torse de l’ébène, comme précieusement cachée du regard des autres, jalousement gardée. Sa main libre s’était posée sur sa taille, à la découverte de sa peau. L’une de ses jambes s’était mêlée aux siennes. Tous ces rapprochements (sans compter les mains du géant qui s’étaient naturellement posées sur elle), ces contacts physiques si minimes comparés au baiser contribuaient farouchement à son envie d’aller plus loin, à s’autoriser une douce mais dangereuse folie. Quand ses lèvres se séparaient des siennes, à regret, il fallait se l’avouer, elle ne s’éloignait pas pour autant. Son regard s’ancrait dans le sien et elle lâchait la bombe dans un murmure (loin des oreilles indiscrètes), celle qui faisait monter l’adrénaline en elle. « Je te cacherais pas que j’ai envie d’un peu plus que ça. Maintenant. » Un sourire gêné étirait ses lèvres, le pourpre lui montait aux joues alors qu’elle précisait un peu plus sa pensée. « Jusqu’où tu autorises l’idée de ce qui m’attends à devenir un avant-goût ? » Elle avait envie de lui, sans aucun doute possible, mais elle refusait de prendre le risque de se faire attraper et de finir en taule s’ils couchaient ensemble dans l’eau… mais cette dernière restait assez profonde pour jouer avec lui discrètement, un avant-goût de cette nuit promise, un moyen de la faire patienter jusqu’à ce soir alors que ça risquait, lui, de le rendre plus impatient encore. Se faire désirer jusqu’à atteindre la limite de l’impudique.

L'impétuosité de Wren n'avait d'égal que son impulsivité. Il était toujours trop, constamment. Lorsqu'il était môme, il fallait toujours qu'il coure partout, qu'il rende dingue ses parents et en grandissant, l'affaire ne s'était pas arrangé du tout. Il avait commencé à devenir insomniaque, traînant dans les rues pour vendre de la dope à des sans domicile fixe contre trois ou quatre billets qui constituaient le salut des Doherty. Puis, il s'était rangé, du moins en apparence parce que, à l'intérieur, c'était toujours la tempête. Wren n'avait clairement pas envie de s'assagir et ce, même s'il avait atteint la fameuse limite des trente années, le temps de la sagesse aurait dû arriver avec ce nouveau chiffre rond, non? Une bien belle connerie parce qu'il était le type qui sautait dans l'eau à la suite d'une jolie brune parce que ses hormones étaient autant en feu que son cerveau aimait le brasier. Autant dire que si elle happait son intérêt à ce point-là, le suédois n'allait pas la laisser lui échapper de sitôt. Enfin, pour le moment, il tentait surtout de mettre toutes les chances de son côté pour montrer à Deborah qu'il était prêt à la séduire si elle était suffisamment intéressée par ce qu'il avait à lui offrir. De jolis mots pour le moment, et une présence parce que Kane était en route pour la caserne et qu'il avait l'air de s'en foutre royalement de louper une ou deux interventions pour cause de pelotage dans l'eau. Chacun ses priorités et là, l'occasion était trop belle pour qu'il passe à côté. "Si c'est un défi, tu sais que je peux le relever, j'espère... Me donner doublement, ça m'a jamais fait peur." Pas dans ce genre de contexte, c'était une évidence. Wren et le sexe, ce n'était pas de la rigolade, il prenait l'affaire très au sérieux et s'il fallait rester éveillé toute une nuit pour que sa conquête du moment ne reste pas sur sa faim, il acceptait le challenge sans sourciller. Cela l'arrangeait même grandement pour être honnête, vu à quel point il pouvait être insatiable, allez savoir si c'était ses gènes nordiques qui le travaillaient autant. Pour l'heure, il avait du pain sur la planche même si Brody avait l'air plus que réceptive aux idées qu'il pouvait avoir. Doherty se targua d'un sourire en entendant sa réaction, elle savait parfaitement ce qu'il voulait dire mais tout cela faisait partie du jeu, assurément. "Je suis heureux d'avoir piqué ta curiosité dans ce cas si tu demandes un avant-goût..." Il lui fit un clin d'oeil en sentant la proximité se transformer en réel contact cette fois. C'était joué d'avance et leurs lèvres se rapprochèrent dangereusement, jusqu'à se toucher, enfin. Un baiser qui démarra doucement, de quoi lancer une véritable lutte qui s'intensifia durant les secondes qui suivirent, les mains de Wren commencèrent à se balader dans le dos de Deborah pour la coller contre son corps, sa peau frissonnant de ce nouveau contact au passage. Il l'embrassa avec fougue, laissant échapper toute son impétuosité et il sentait à quel point la jolie brune partageait cette envie de laisser s'exprimer cette espèce d'alchimie qu'ils avaient fait naître au détour d'un regard et de quelques mots rapidement échangés. Ils finirent par libérer les lippes de l'autre, pour reprendre leur souffle autant que pour se montrer le désir qui était né au fond de leurs pupilles. Dans le cas de Wren, c'était très flagrant et il ne put que sourire en entendant Deborah lui dire qu'elle voulait plus. Envie partagé. Contrat déjà signé. Folie en marche. L'avant-goût devait être plus élaboré que cela, bien plus élaboré et Doherty n'allait certainement pas lui refuser, pas plus stressé que cela par les quelques badauds autour d'eux, sur la plage. "J'ai pas beaucoup de limites, figure toi alors... Je peux tout autoriser, Deborah." Il avait susurré ces quelques mots à son oreille juste avant de déposer de vifs baisers dans le creux de son cou, autorisant une de ses mains, aussi discrète que possible à passer sur sa poitrine, la caressant au passage et descendre délicatement dans l'eau, jusqu'à la lisière du seul vêtement qui ornait Brody. Il finit par se glisser à l'intérieur en revenant poser son regard dans le sien au moment où il la toucha, pressant ses doigts contre elle pour raviver le feu en elle. Un avant goût, c'était ce qu'elle lui avait demandé après tout.