J'étais un peu paumé, ne comprenant pas ce qui pouvait être gênant à tout cela. Après tout, Charlie était déjà arrivée chez moi alors qu'un type ou une fille de passage était en train de quitter mon appartement. Elle avait déjà eu les détails des nuits les plus what the actual motherfucking fuck, je ne trouvais plus rien de gênant à cette situation. Et puis s'ils se connaissaient, qu'est-ce que ça faisait ? Clément et elle devaient avoir approximativement avoir le même âge, ils se connaissaient peut-être de l'université, qu'est-ce que ça faisait ? Clément expliquait qu'ils s'étaient déjà rencontré, un truc banal autour d'un devoir. Je mordais encore dans mon toast, mon regard allant de l'un à l'autre. Ouais et alors ? Y'avait quoi de gênant à faire un devoir ensemble ? Et soudain mes yeux s'arrondirent. Je venais de comprendre. Enfin, je croyais comprendre. Faire un devoir, quelle bande de menteurs. Un petit sourire se dessinait au coin de mes lèvres alors que je mordais encore dans mon toast. La blague de Clément me fit légèrement froncer les sourcils. La bourde de Charlie me demanda une concentration immense pour retenir un éclat de rire. Tout gêné, le brun fila vers la chambre pour aller s'habiller. Je retenais un grognement de protestation. Super. Pourquoi est-ce que ça se finissait comme ça, avec des gens gênés ?

« J'crois que j'ai pigé... », disais-je en mordant une dernière fois dans mon toast alors que Charlie s'avançait, un air vraiment triste sur le visage. Je la questionnais du regard, un peu troublé. En fait, je n'avais probablement rien pigé. C'était quoi le problème ? Elle était avec John. « C'est quoi le problème ? T'as couché avec lui et c'est ton crush ? T'aurais dû me le dire, je savais pas. Mais je croyais que t'étais avec John. N'empêche que si c'était le cas fallait me le dire, maintenant c'est ok je ne me le ferai plus. », disais-je doucement. Les meilleurs amis ne se piquent pas les crush entre eux. S'ils avaient eu une petite histoire ensemble, assez fougueuse pour que Charlie en éprouve quoi que ce soit, j'étais résigné à m'éclipser. La rousse me sortait le truc du bonheur, de notre manière de faire, les trucs que sont supposés se dire les gens quand ils vont crever, comme des espèces d'adieux suppliants qui veulent dire "reste". Je me redressais, me levais de ma chaise pour aller à la fenêtre en secouant la tête, un peu blessé. Je tournais comme un fauve en cage, piqué par le culot qu'elle avait de me dire que c'était « notre manière de faire » alors qu'elle était en couple avec ce connard de John, qu'elle semblait lui être totalement exclusive alors qu'elle me demandait à moi de ne pas cocher deux fois avec le même mec. « Tu ne le reverras sans doute jamais. » si je le voulais, d'abord !

Je m'arrêtais un instant, planté dos à la fenêtre. « C'est quoi, ça ? De la jalousie ? T'es avec John, non ? Je peux pas coucher avec qui je veux ? Si y'a une bonne raison, donnes la moi parce que je ne piges pas, là. » Je me massais la mâchoire, infoutu capable de rester en place. Je tournais en rond, bras croisés. Il me fallait bouger, pour me contenir, la faute à l'hyperactivité. « Qu'est-ce que ça fait si Clément et moi on couche ensemble ? Si je le revoit demain, après demain, le jour suivant et le jour suivant d'après encore ? Tu peux pas m'enfermer dans une petite boîte Charlie, pas en me fixant des règles comme ça. Moi j'ai jamais rien demandé, je suis content pour toi et John... » Menteur ! « ...et je t'ai jamais demandé de, je sais pas... Plus le voir, parce que c'est pas comme ça qu'on fonctionnait ou je sais pas quoi. » Je prenais une fraction de seconde pour respirer, me calmer, et enchaînais. « T'es ma meilleure amie, alors parles moi, dis moi ce que ça peut faire, tout ça. » Parce que je ne comptais pas juste arrêter de voir Clément uniquement parce qu'elle ne le voulait pas, alors qu'elle s'était posée avec John et que je n'avais jamais rien dit à propos de l'étrange peine que m'avait provoqué cette annonce - alors qu'il était tout à fait normal que ma meilleure amie respecte les règles qu'elle et son copain s'étaient probablement fixés. C'était normal, je n'avais pas à être jaloux. Charlie était toujours ma meilleure amie et j'avais accepté la situation, parce que de toute façon je n'en avais pas le choix - et il était égoïste de râler à propos de tout ça. Je n'aimais pas John, mais de doute façon, c'était mon rôle de ne pas l'aimer. J'avais toujours peur qu'il ne lui fasse du mal.

Debout dans la chambre, adosser contre la porte, je me prend le visage entre les mains et crispe le visage. Quel idiot. Quel con. Quel imbécile de m'être ainsi échappé de cette situation. N'avais-je pas dit que je ne fuirais plus jamais une telle situation ? Je referme mes mains sur mes cheveux, sert les dents puis soupire et abaisse mes bras. Déglutissant, mes épaules s'affaissent et j'ai l'impression que mes jambes ne me soutiendront plus très longtemps. Que faire maintenant ? Je pourrais rester ici, dans la chambre jusqu'à ce que Charlie parte, mais ais-je réellement envie de laisser le malaise s'installer d'avantage ? Je prends une profonde inspiration et soupire doucement en me poussant de la porte.

Regardant autour de moi, je me rend compte que mes affaires sont encore dans le salon, Léo les ayant mit à sécher. Je ferme un instant les yeux puis secoue la tête et fini par me tourner pour sortir le plus discrètement possible de la chambre. Sachant pertinemment que Léo et Charlie sont en pleine discussion, peut-être que, si je suis vraiment silencieusement, je vais réussir à m'éclipser totalement de l'appartement ? Dans ce but, je me dirige, sur la pointe des pieds, vers l'endroit où mes affaires sont accrocher et m'empresse d'enfiler mon pantalon -grimaçant en le sentant encore humide sur ma peau- puis enfile mes chaussettes. Jusque là, tout va bien. Je me stoppe à l'abri des regards juste le temps d'entendre Léo dire à Charlie qu'il ne serait pas contre le fait de me revoir les prochains jours.

Mon cœur manque un battement, tout comme moi je manque d'équilibre alors que j'étais entrain d'enfiler ma deuxième chaussette. Sautillant sur place, je fini par me rattraper à la bibliothèque, faisant tomber les livres au passage qui se fracassent au sol dans un bruit bien trop assourdissant et, bien évidemment, pile au moment où Léo se tait. Fermant les yeux, me figeant, je grogne contre moi-même, maudissant mon équilibre bien trop précaire. Secouant doucement la tête, je fini par mettre correctement ma chaussette puis me baisse pour commencer à ramasser les livres lorsque je me dis que le silence est bien trop pesant et trop lourd de sens.

Me redressant, je me retourne et fait face à Charlie et Léo qui se trouvent, debout, devant moi. Malaise puissance 10. J'affiche un sourire forcé, hausse puis soupire doucement  « Sorry pour tes livres» m'excusais-je, essayant de changer de sujets avant de déglutir  « Je enfin … du coup, j'ai pas envie de m'imiscer dans vos histoires. C'est juste que ...» je lève mon regard sur Charlie  « Je suis désolé que t'ai apprit la chose comme ça. Crois moi si j'avais pu éviter cette situation je l'aurais fait et je ...» je regarde tour à tour Charlie puis Léo  « Je ne vais pas vous déranger plus longtemps » reprenais-je en attrapant mon t-shirt pour l'enfiler rapidement. Et maintenant ? Je fais quoi ? Je reste ? Je pars ?

@Charlie Villanelle
@Léo Ivywreath

Je détestais cette situation. J'avais passé une tellement bonne soirée, une tellement bonne nuit, la journée d'hier avait été géniale et il fallait que ce matin soit sur un tout autre ton. Charlie m'assurait qu'ils n'avaient pas couché ensemble et je haussais les épaules. Pour moi, c'était l'idée la plus plausible. Elle pouvait avoir un crush sur lui, l'aimer à la folie et vouloir me garder loin de lui. Mais j'étais son meilleur ami, non ? Et on se disait tout, non ? Alors, il n'y avait pas besoin de passer par quatre chemin. si elle voulait me dire quelque chose, elle devait le faire et puis voilà. On resterait amis, elle et moi. De très bons amis, exactement comme avant. Il suffisait de discuter. Parler résolvait toujours tout. J'avais confiance en notre amitié et je savais qu'elle ne pouvait pas se briser ainsi. Je crois qu'elle avait mal compris le fait que je sous entendais la possibilité de le revoir. « Heureux avec lui ? Come on Charlie, on a couché ensemble, je parle pas de couple, je parle juste de la possibilité de le revoir. C'est vraiment quelqu'un de sympa. » J'appréciais Clément et l'expérience sur le canapé et dans le lit avait montré que ça fonctionnait aussi sur une autre registre, entre nous. Une musique qui prenait bien.

Elle m'assurait ne pas être jalouse, je croisais les bras et jouais avec un petit cailloux du bout de l'orteil. Pas jalouse. Alors pourquoi une scène ? C'était pas comme si on était en couple, très justement. Charlie était ma meilleure amie, la personne que j'appréciais le plus présentement, ma confidente et mon alliée. Celle que j'irais voir en premier si je devais planquer un cadavre. D'après elle, je ne savais rien pour John. Mon cœur ratait un battement : comment ça ? N'étions-nous pas supposés tout nous dire, surtout quand ça n'allait pas ? « Qu'est-ce qu'il se passe, avec John ? », murmurais-je alors que ses mots suivants piétinaient les miens. Je n'avais probablement pas parlé assez fort. Je voyais qu'elle était blessée par les mots que je venais de lâcher. L'évocation de revoir Clément venait de la faire sortir de ses gonds. J'étais suspendu à ses lèvres, incapable de renchérir, n'étant pas sûr et certain d'avoir compris la fin de la phrase, avortée. Ma bouche s'asséchait alors qu'elle me lançait que nous étions un peu comme Bonnie & Clyde. Unis face au monde. Je me rapprochais doucement, juste un peu. « Mais... C'est toujours le cas, Villanelle, t'es ma meilleure amie, tu crois quand même pas que je vais te lâcher demain ? » Il semblait y avoir un truc qu'elle ne voulait pas me dire. Je retournais près de ma fenêtre, histoire de marcher pour faire redescendre la pression. Je fuyais les yeux remplis de larmes de mon amie un instant, avant de revenir vers elle. J'amorçais un mouvement pour la prendre dans mes bras. « Ecoute, je- » Et j'étais interrompu par un fracas. Mes yeux se braquèrent tout de suite vers le salon et je passais déjà dans cette dite pièce.

Clément venait de faire tomber certains livres de ma bibliothèque et je venais l'aider à les ramasser, le visage fermé, murmurant des « C'est pas grave, t'inquiète. ». Il s'excusait auprès de Charlie. « Putain mais personne est mort, arrêtez les excuses.. », grognais-je à voix basse. Clément enfilait son tee-shirt alors que je finissais de ranger les livres, Charlie lui grognait qu'il n'allait certainement pas partir si vite. Au passage, j'apprenais le nom de famille de mon amant de la veille. « Bon, merde, hein ? Stop, je veux pas de disputes. Je sais pas c'est quoi votre truc, peu importe si vous ne voulez pas m'expliquer, mais vous engueulez pas, ok ? » Mes yeux se posaient sur Clément et ma voix retrouvait un peu de douceur. « Elles étaient sèches, tes fringues ? Tu peux en prendre dans mon placard si tu veux. » J'allais m'asseoir sur le canapé, me frottait le front en soupirant. « C'est impossible, que vous vous entendiez bien ? Si vous avez bossé ensemble, c'est que vous vous entendiez bien, non ? Alors faites un effort merde. On a qu'à prendre le petit déj' ensemble. Ça vous détendra un peu. » Et je quittais la pièce, les laissant ensemble un instant, non sans laisser traîner mes oreilles tout en rassemblant les affaires du petit déjeuner histoire de pouvoir tout transporter au salon.

Je. Suis. Trop. Con. Je. Suis. Un. Putain. D'idiot. Sérieusement, j'aurais dû rester dans cette fucking chambre, m'y terrer jusqu'à ce que le passage de Charlie ne soit plus qu'un mauvais souvenir. Je les aurais laisser régler leur problème, elle serait parti et j'aurais pu dire au revoir à Léo sans être déranger. Mais au final, non. Non, il a fallut que mon équilibre me lâche au moment le plus horrible qui soit. En plus de me faire surprendre sans aucune discrétion, je fulmine contre mon corps qui m'a toujours parfaitement bien répondu. A croire que je n'ai jamais fait de danse de ma vie. Bien évidement, je ne suis pas passé inaperçu et mon regard tombe bien rapidement sur Charlie et Léo qui me font face.

Et, comme bien trop souvent, je me laisse un peu trop submerger par la panique et les paroles sortant de ma bouche ne veulent rien dire. Pourquoi m'excusais-je au près de Charlie ? Ce n'est pas de ma faute, ni de celle de Léo. En vrai, si c'est la faute de quelqu'un ce serait celle de Charlie qui a débarqué telle une furie dans l'appartement sans prévenir personne. Mais en même temps elle ne pouvait pas savoir qu'elle me trouverait ici.

Le ton sur lequel elle m'ordonne de rester me clou sur place. Je ne la connais pas, mais cette rage qui émane d'elle me fait me sentir tout petit et encore plus con que ce que je ne suis.  «Je ...hum ...okay ... » bégayais-je avec un petit mouvement de recule, lissant un plis de mon t-shirt lorsqu'elle me dit que de toute façon je suis bien habillé.

C'est, finalement, Léo qui reprend la parole nous disant d'arrêter de nous engueuler, que si on bossait ensemble c'est sans doute parce que nous nous entendions bien et qu'on devrait prendre le petit dej tous les trois parce que ça nous détendra. Je ne suis pas totalement certain que ce soit une bonne idée, j'avoue aussi avoir perdu l'appétit mais il a raison : gueuler de mènera à rien. Toutefois, il s'en va avant que je ne puisse dire quoique ce soit, nous laissant seul, Charlie et moi.

Voilà qui est fort malaisant. Ne sachant vraiment pas quoique faire, ni quoi dire, je n'ai qu'une envie: celle de partir. Trouver une excuse et déguerpir d'ici, voilà ce que j'ai envie de faire. Mais je sais parfaitement que quitter l'appartement n'est absolument pas la bonne solution. Me mordillant la lèvre inférieure, j'ose un coup d'oeil vers la jeune femme puis soupire doucement.   « Merci» dis-je finalement   «De n'avoir rien dit » c'est tout ce qui me vient à l'esprit en vrai. Je ne sais vraiment pas quoi dire d'autre.   «Et ... hum...Léo, il ... » je lance un coup d'oeil vers la cuisine  «Il a l'air d'être vraiment un chouette type et je ... » je quoi ? J'ai envie de lui faire l'amour à nouveau? Le revoir? Être son partenaire sexuel régulier ?  « je ne sais pas si ce n'est qu'un coup d'un soir ou ...enfin si on décidait de se revoir, c'est possible que ce ne soit qu'autour d'un café ou une bière ou un truc comme ça. Genre ...je sais pas, j'ai vraiment envie de le revoir tu sais. Mais je n'ai vraiment pas envie de me mettre en travers votre ...relation» est-elle simplement d'origine amicale? Ou est-ce plus complexe que cela? Je lance un coup d'oeil vers la cuisine  « Mais il a raison sur une chose » reprenais-je avant de sourire doucement  « un petit déjeuné ne pourra que nous faire du bien » je parle sur un ton assuré, persuadé que nous serons tous plus détendu autour d'un café ou d'un thé.


@Charlie Villanelle
@Léo Ivywreath

Alors que Clément n'était pas encore revenu, Charlie me posait une question qui me fit grincer des dents. Si je revoyais souvent les coups d'un soir. Non, bien sûr. Non. Seulement certains avec lesquels j'avais une vraie affinité. Ceux avec lesquels ça n'étais pas juste du sexe. Avec lesquels c'était aussi des rires, des discussions, des pizzas et des verres de rhum. Je n'avais pas beaucoup d'amis, alors ils étaient rares. Mais Charlie avait raison, la plupart du temps c'était l'histoire d'un coup ou deux. Pas plus. Je ne m'étais jamais posé, je n'avais jamais rien ressenti qui aurait pu m'indiquer que j'avais trouvé une personne avec qui le faire. Dans les livres, on décrivait souvent une étincelle. Moi, je ne la cherchait pas spécialement... mais ne l'avait jamais ressenti non plus. Il y avait eu ces fois où l'alchimie était forte, comme ça avait été le cas avec Emmy. Avec Charlie. Avec Archie. Et puis avec Clément. Mais c'était tout, je voulais me persuader que c'était tout, à chaque fois. Je n'avais pas besoin de plus. Je ne voulais pas me poser de questions. Ma vie était très bien comme ça. Je ne répondais pas à la question de Charlie, et elle embrayait de toute façon à propos de John. Je serrais les poings. Je n'aimais pas ce type. Si quelque chose clochait, j'allais être au courant un jour ou l'autre, de toute manière. Nous finissons notre discussion sur une plaisanterie de Charlie que je prenais très au sérieux, petit sourire au lèvre, avant un câlin avorté par un grand fracas dans la pièce d'à côté. Clément venait de renverser une partie de ma bibliothèque.

Je l'aidais à ramasser les dégâts de sa maladresse, plus énervé qu'autre chose à l'idée que mon hôte surprise et mon amant du soir précédent se chamaillent sous mon nez, et sous mon toit. Charlie m'assurait qu'il ne s'était rien passé entre eux, mais si ça n'était pas d'ordre sexuel, ça devait être d'une autre nature. Je savais déceler les menteurs et mes deux cadets me cachaient quelque chose. Je les sermonnais un instant avant de passer dans une autre pièce, les laissant en plants. Deux options s'offraient à eux: se disputer et se battre, ou discuter et arrêter de se grogner dessus. La première incluait de se faire virer de mon appartement et de ne plus y remettre les pieds avant un bon moment, la seconde garantissait ma bonne humeur - et l'annulation du bain de sang qui se profilait à l'horizon. Je distinguais à peine quelques mots de Charlie, une poignée de ceux de Clément. Levant les yeux au ciel, me trouvant ridicule d'écouter aux portes, je m'éloignais quelques minutes afin de prendre une douche en quatrième vitesse. Il ne me fallut pas plus de trois minutes pour revenir dans le salon, cheveux trempés, une serviette de bain autour de la taille. La cafetière faisait un bruit assourdissant. « Personne n'est mort. », répétais-je en passant devant Clément, installé sur le canapé. J'attrapais mes fringues de la veille, encore humides, pour aller les jeter dans le couloir. Je passais ensuite par la cuisine pour attraper un toast et embrasser la joue de Charlie. « Aimez vous les uns les autres. C'est le seul truc catho' que j'ai retenu de la Messe. » Je lui affichais mon sourire joueur, repassais dans le salon en fredonnant. « Clément t'es sûr pour tes fringues hein ? Les miennes étaient pas sèches, du coup si les tiennes non plus je peux te filer de quoi te changer. » Vraiment, cette fois, pas comme hier soir. L'idée était sous entendue dans mon sourire.

Je retrouvais le chemin de ma chambre, posais mon toast pour enfiler une chemise rose que je rentrais dans un jean bleu délavé. De nouveau dans le salon, je venais me jeter sur le canapé à côté de Clément et ébrouais mes cheveux encore humides en souriant. « La douche est libre, si tu veux. Sinon y'a des toast, de la confiture et des bières... » Je lorgnais les bières que nous avions laissé sur la table avant de migrer vers la chambre, la veille. Le souvenir en était délicieux.

J'ai vraiment envie de revoir Léo. Bizarrement, encore plus depuis que Charlie ne semble pas être d'accord avec cela. Je le vois bien dans son regard et encore plus dans son ton. L'année dernière j'aurais sans doute fait profil bas, j'aurais accepté toutes les conditions et je n'aurais plus contacté Léo. Toutefois, j'en ai réellement marre qu'on me dicte quoi faire de ma vie et je refuse que Charlie contrôle mes relations. Je n'ai aucun compte à lui rendre et même si je l'ai trouvé adorable et très compréhensive lorsque nous nous sommes vu au BDB, mais si c'est pour me dire quoi faire, qui voir et qui ne plus revoir, je préfère passer.

Au final, après nous avoir engueuler tous les deux, disant que nous devrons arrêter de nous excuser, il disparaît dans la chambre dans laquelle j'ai dormi cette nuit, me laissant seul avec la rousse. Ne sachant pas vraiment quoi dire, croisant les bras, je soupire doucement, tandis qu'un silence des plus inconfortables s'installe entre nous. Pinçant les lèvres, hésitant, je fini par avouer à Charlie que j'ai envie de revoir Léo, qu'il me semble être un très chouette type. Toutefois je ne sais pas de quelle nature sera notre nouvelle rencontre, si c'est autour d'un café ou autre, j'ai réellement envie de savoir où tout cela nous mènera. Et au final, Charlie fini par revenir à la raison, confirmant que Léo est quelqu'un d'adorable et me donne l'approbation officielle de le revoir, disant que nous nous entendrions super bien.  

Je l'observe quelques instants puis sourit doucement, reconnaissant d'avoir la l'acceptation de la jeune femme alors qu'elle lance à Léo qu'il peut sortir car personne n'est mort. Je l'observe sortir de la chambre pour se diriger vers la salle de bain. Au même moment Charlie se penche vers moi -j'avoue tressauter avec un mouvement de recule lorsque je la vois être un peu trop proche de moi- et déglutis, écarquillant légèrement les yeux en l'entendant me mettre en garde.  «o...oui...oui non t'inquiète pas. Je risque pas de ...de lui faire du mal ... » dis-je, entrant légèrement ma tête entre mes épaules et lui adresse un petit sourire forcé.

Au final je vois Léo ressortir de la salle de bain et le déteste quelque peu à se balader avec un seulement une serviette autour des hanches et ses cheveux magnifiquement humide. Cachant mon malaise derrière un sourire, je secoue doucement la tête lorsqu'il me demande si je suis sûr que mes fringues sont sèches.  «Oui, oui t'inquiète pas. Ça ira déjà » cette sensation de fringues humides sur la peau est vraiment désagréable, mais bien moins désagréable que l'idée de me mettre à poils dans la pièce adjacente à celle dans laquelle se trouve Charlie. Il fini par retourner au salon, évoquant les toast, la confiture et les bières. Instantanément, mon regard se poser sur les bouteilles d'alcool et repense à la soirée d'hier avant de regarder vers le bacon maintenant froid sur mon assiette et attrape un toast que je couvre de beurre avant de croquer dedans lorsque mon portable sonne, me remémorant l'heure de mon rendez-vous avec Bailey. Soupirant doucement, je me frotte les paupière puis me redresse  « 2coutez je ...je suis vraiment désolé, mais faut que j'y aille. Si je rate ce rendez-vous, Bailey ne voudra plus jamais de moi dans son studio» plaisantais-je en me levant avant de me tourner vers mon amant de la veille et désigner mon portable  « Léo je t'enverrais un message pour confirmer si oui ou non je serais présent lors du workshop à la Northlight et je t'enverrais les informations nécessaire. Sinon, jusque là ...» je me tourne vers Charlie  « Bonne journée à vous » j'offre un sourire plus ou moins forcé à la jolie rousse puis mord dans mon toast et commence à me diriger vers la porte.

@Charlie Villanelle
@Léo Ivywreath