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 We are the best, so screw the rest ஐ Primbel

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Message(#)We are the best, so screw the rest ஐ Primbel EmptyJeu 6 Juin 2019 - 21:48


 
Abel & Primrose

We are the best, so screw the rest
Je ne sais sincèrement pas ce qui m’a pris d’accepter cette sortie, je crois que j’avais simplement besoin de redevenir une étudiante comme les autres après cette période compliquée que je viens de traverser. Je suis toujours aussi épuisée, les cernes sur mon visage en témoignent, mais la fin de la période de rush universitaire m’a permis de relâcher un peu la pression et j’ai enfin rattrapé toutes les heures que je devais au club pour ne pas avoir de retenue sur salaire. Je suis donc exténuée mais heureuse de voir le bout du tunnel et ce weekend, j’ai prévu de n’être rien d’autre qu’une étudiante lambda puisque je n’ai pas de soirée de travail prévue. Lorsqu’une des mes copines de fac – que je n’apprécie pas particulièrement, d’ailleurs – ma proposé la place qui lui restait pour la prochaine compétition d’ultimate frisbee, j’ai sauté sur l’occasion, trop contente de pouvoir donner l’illusion d’avoir une vie tout ce qu’il y a de plus banale. On ne va pas se mentir, ce n’est pas pour la beauté du sport que je fais le déplacement, déjà parce que je n’y connais absolument rien, même si j’ai pris la peine de m’informer des règles du jeu grâce à Wikipédia, mais aussi et surtout parce que je n’ai jamais été une adepte de ce genre de ce genre d’événement. Voir plein de gens boire de la bière tout en s’époumonant à chaque action de mecs qui sont en train de courir derrière un frisbee pour marquer un maximum de points n’a rien de transcendant, mais il est assez facile de se laisser porter par la bonne ambiance quand cette dernière est au rendez-vous et l’idée de pouvoir enfin décrocher un peu de mon quotidien devenu beaucoup trop lourd ces derniers temps est assez importante pour que j’accepte n’importe quoi.

C’est donc pour cette raison que je me retrouve à me geler les fesses sur un siège en plastique devant un terrain dont j’essaie à peu près de comprendre l’organisation alors que les cinq filles à mes côtés gloussent en comparant les différentes teintes de rose de leurs vernis à ongle. Pour ma part, j’ai logé mes mains l’une contre l’autre entre mes cuisses pour tenter de les réchauffer, maudissant celui qui a décidé de prévoir une compétition en plein air alors que nous risquons tous de mourir gelés – sans exagération aucune, bien sûr –. Le match commence et j’essaie tant bien que mal d’en suivre le déroulé. Ma copine nous a obtenu de bonnes places, je devrais sûrement me montrer davantage reconnaissante et je fais des efforts pour être aussi enthousiastes qu’elle à chaque jolie action sur le terrain même si je ne comprends rien et que j’ai du mal à me calquer sur leurs élans d’émotion à la limite de l’hystérie pure. Le match a déjà bien avancé lorsqu’un joueur en particulier attire mon regard, je scrute ses faits et gestes pendant de longues minutes, cherchant à m’assurer que mon esprit ne me joue pas des tours. White. Merde, mais qu’est-ce qu’il fout là, lui ? Depuis la soirée au bar, j’ai eu du mal à le chasser de mes pensées et du mal également à ne pas espérer que mon téléphone vienne me donner de ses nouvelles. J’ai fini par me faire violence, décidant de m’en tenir à mon idée première, à savoir faire de cette soirée des adieux en bonne et due forme, rien de plus. Franchement, le revoir ici, aujourd’hui, c’est une grosse blague. Il me fera chier jusqu’au bout. Malgré tout, mes yeux ne le lâchent plus une seule seconde, j’assiste à chacune de ses actions, de la plus minable à la plus réussie, en passant par un léger incident se traduisant par l’atterrissage d’un disque dans son visage qui se couvre de sang et l’oblige à faire une brève pause. Lorsque le match se termine, je me rends compte que je ne sais même pas qui a gagné ou perdu tant je ne me suis pas intéressé au match en lui-même.

Debout en moins de temps qu’il ne faut pour le dire alors que les joueurs commencent à quitter le terrain, je prends la seule décision que je devrais éviter. « Partez devant, je vous rejoindrais au bar. » Je lance, à ma bande de copines pour la journée avant de prendre la direction des escaliers pour descendre des gradins et longer le terrain vers la sortie des joueurs. Je marche vite autant pour éviter de le louper que pour ne pas me laisser le temps et la possibilité de changer d’avis. J’ignore ce qui me pousse vers lui alors que je devrais tout faire pour l’éviter, je dois aimer le danger, il n’y a pas d’autre explication possible. Je ne croise pas grand monde sur mon passage et je rejoins White sans aucune difficulté, passant sous la barrière pour venir me planter devant lui, sourire aux lèvres, scrutant son visage amoché. « Salut White. » Je lance, en guise d’introduction. « Waw, tu fais peur, tu t’es vraiment pas loupé, je suis contente d’être là juste pour avoir assisté à ça. » Ce qui en soit n’est pas faux, je n’avais pas prévu de passer le meilleur moment de ma vie, aujourd’hui et finalement, le match s’est déroulé à une vitesse folle. Je n’ai pas vu le temps passer. « Je suis venue exprès pour t’admirer. » Je précise, avant qu’il saute sur cette trop belle occasion pour s’envoyer lui-même des fleurs. « Tu m’excuseras, j’avais prévu de mettre un T-shirt à ton effigie mais j’ai pas eu le temps de le repasser. » A dire vrai, j’ignorais surtout qu’il pratiquait ce sport et j’avoue que ça m’intrigue, il va sûrement falloir à un moment ou à un autre que je laisse tomber cet humour qui me sert de façade, sinon, à quoi ça sert que je revienne encore une fois vers lui ? Je ne peux pas l’aborder pour ensuite me comporter avec une indifférence que je suis loin de ressentir mais pour le moment, j’ai bien peur qu’il doive s’en contenter.

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Message(#)We are the best, so screw the rest ஐ Primbel EmptyVen 7 Juin 2019 - 11:44



We the best so screw the rest
FEATURING @Primrose Anderson & Abel White
Make us worthy, make us proud, teach us not to be to loud, we'll try and fit in with the crowd. We cant fake the way we feel, we were born to keep it real. You bite us, we'll bite you back, better be scared when we attack, feel the fear we're maniacs. Check out our battle cry : a song to terrify, no one can stand in our way. We are the best, so screw the rest, We do as we damn well please




Ce n’est pas le meilleur temps pour jouer à l’Ultimate, le vent souffle fort aujourd’hui et fait dévier les trajectoires de nos disques, rendant les passes difficiles et le jeu éreintant. C’est aussi agaçant d’avoir la sensation de trimer pour des occasions ratées, alors les esprits s’échauffent un peu sur le terrain sans toutefois en venir aux mains. La promesse de se foutre sur la gueule après le match a tout de même été faite et je ne vais pas être le dernier à me battre. Il y en a plusieurs qui m’ont bien échauffé le sang, et je suis du genre bagarreur. On va se prendre une note de merde pour l’esprit d’équipe, principalement à cause de moi, ce qui ne va pas aider au score final. Les conditions n’aident pas vraiment à rester positif et agréable. J’ai plus eu envie d’envoyer mon coude dans la gueule du défenseur que de lui faire un sourire. Et pour ne rien arranger à mon humeur de chien, je me prends un disque en pleine tronche qui m’explose littéralement l’arcade me faisant pisser le sang sur le terrain. Je ne l’ai pas vu venir celui-là, et je suis obligé de rejoindre le bord du terrain, aveuglé et sonné quelque peu. L’un de mes coéquipiers balance de l’eau sur la plaie pour entrevoir la profondeur et la gravité. Je crache, excédé, en nage et fatigué. Je ne sens plus mes jambes et le score, mauvais, m’agace énormément. Mon arcade pisse le sang et j’appuie une compresse dessus jusqu’à ce que mon coéquipier me fasse un pansement miséreux sur la moitié du visage. Du moment que ça s’arrête de saigner, je me fiche bien de la gueule que je peux avoir. Je ne ressens même pas la douleur, j’ai juste envie de finir le match et après quelques instants, je rentre à nouveau sur le terrain bien décidé à me donner encore plus à fond pour gagner. Je me suis trouvé une réelle passion pour ce sport, la cohésion d’équipe y étant pour beaucoup, ainsi que le challenge. Je n’ai jamais été passionné de sport, même s’il m’arrive comme tout mec qui se respecte de me planter parfois devant un bon match de boxe. Je préférais nettement faire la fête tous les weekends plutôt que de courir sur un terrain et d’être assidu. L’Ultimate fait partie de mes nouvelles résolutions et je tiens mon engagement depuis plus d’un an maintenant. J’y ai trouvé une sacrée bande de potes, des mecs vraiment cools que j’aime revoir en soirée et avec lesquels je m’entends vraiment bien. A la fin du temps réglementaire, le score étant de 10-9, le premier à 12 gagne. Il nous faut donc trois points supplémentaires pour gagner, ce qui n’est pas impossible mais tout de même compliqué. Et, malgré nos efforts enragés, nous sommes perdants de deux points lorsque le match se termine.

En nage, je m’essuie le front avec le bas de mon t-shirt, déçu par le score. J’ai hâte de regagner les vestiaires, me changer et essuyer la défaite avec quelques pintes de bière. Enfin, avant tout ça, il me faut une clope. Pour calmer mes nerfs et me détendre, c’est obligatoire. Ne m’attendant absolument pas à être accosté sur le bord du terrain, je sursaute en voyant Anderson venir vers moi. Qu’est-ce qu’elle fout là elle ? Je suis plus que surpris, décontenancé même en la voyant s’approcher avec son petit air mutin et sûre d’elle. – Salut White. Waw, tu fais peur, tu t’es vraiment pas loupé, je suis contente d’être là juste pour avoir assisté à ça. Je suis perplexe, je ne m’attendais absolument pas à tomber sur elle près d’un terrain d’ultimate et la surprise m’empêche de réagir rapidement. Anderson n’a tellement pas l’air d’une nana qui suit le sport (ni d’une nana qui suit les sportifs) voilà pourquoi sa présence en ce lieu me semble surréaliste. Je porte la main à mon arcade et enlève l’énorme pansement que m’a posé mon coéquipier, dévoilant la plaie suintante ainsi que la coulée de sang qui a séché sur mon oreille et mon cou. Plus glamour, c’est impossible ! Je tâte la plaie et constate qu’à défaut de ne plus saigner, elle est toujours ouverte et qu’un amas de sang s’est formée tout autour. Il me faudra sûrement des strips pour que ça cicatrise plus vite. – Je suis venue exprès pour t’admirer. Tu m’excuseras, j’avais prévu de mettre un t-shirt à ton effigie mais j’ai pas eu le temps de le repasser. Ces piques me détendent et me font sourire. Je secoue la tête et m’approche du banc pour attraper mes affaires, et surtout mes clopes. – Tu me déçois, Anderson, je te pensais plus parfaite que ça. Je tire la langue, cale une cigarette entre mes dents et avant de l’allumer demande – Qu’est-ce que tu fous là ? T’as une passion pour les frisbees ? Ce qui me semble tellement impossible ! La fumée envahit mon visage, et j’aspire avec avidité la nocive qui calme instantanément mes nerfs. Je sens alors une première goutte tomber sur ma main. Puis une suivante sur mon front. Levant les yeux vers le ciel et l’amas de nuage qui s’est formé au-dessus, je comprends que l’averse qui arrive va être terrible. Sans réfléchir, j’attrape mes affaires et la main d’Anderson pour la tirer vers le parking et ma voiture alors que des trombes d’eau se déversent brusquement sur nous. Je trouve rapidement mes clés malgré l’empressement et ouvre la voiture dans laquelle on se précipite, pressés par le déchaînement des éléments autour de nous.

Cigarette trempée, pendante à mes lèvres étirées à cause du fou rire qui me secoue, je tourne mon regard vers Anderson assise sur le siège passager, toute aussi trempée que moi. La situation est cocasse, il faut bien l’avouer. Je n’arrive pas à calmer mon fou rire, d’autant plus que c’est le déluge dehors. Nous sommes coincés dans le tout petit habitacle, qui mériterait bien un peu de nettoyage. Quelques paquets de cigarettes vides trainent sur le sol, ainsi que des canettes de Red bull. Le cendrier déborde de mégots et de cendres, quelques vieux Cds de rock prennent la poussière dans les portières car avec l’arrivée des clés USB sur les autoradios, ils sont devenus obsolètes. J’ouvre mon sac de sport et en sort une large serviette que je tends à Primrose, généreux. Je passe ma main dans mes cheveux trempés et les replace vers l’arrière tout en hallucinant sur le temps. – C’est ouf comment c’est tombé d’un coup ! Heureusement que j’étais là pour te sauver, n’est-ce pas ?  J’écrase ma cigarette trempée dans le cendrier et observe Anderson, trempée, à côté de moi.  Toute ma colère et ma frustration se sont évaporées et je ne réalise pas vraiment encore qu’elle est bien là, à côté de moi. Je crois que je suis heureux de cette situation improbable. J’ai beau être trempé jusqu’aux os, la plaie de mon arcade recommence à saigner, je me fiche de tout car mes yeux dévorent Anderson à présent. Et ça suffit à me donner l’impression d’être sur un petit nuage.





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Message(#)We are the best, so screw the rest ஐ Primbel EmptyVen 7 Juin 2019 - 22:13


 
Abel & Primrose

We are the best, so screw the rest
Je sais que c’est une mauvaise idée, que ma présence à proximité du terrain est une grave erreur et qu’aller aborder Abel à la fin du match en est une plus grosse, mais j’en ai envie et cette envie est bien plus forte que toutes les conséquences possibles que je me force à ne pas imaginer alors que je vais à sa rencontre dans un pas rapide destiné à m’empêcher de revenir sur cette décision. Le revoir aujourd’hui est une pure coïncidence et je me déculpabilise en me disant que si jamais je ne l’avais pas croisé complètement par hasard, jamais je ne l’aurais recontacté, bien que l’idée m’ait traversé l’esprit, par moment. Je crois que j’aime le danger, il n’y a pas d’autre explication à cette folie. White m’intrigue, j’ai envie d’en savoir plus sur lui, de le connaitre même. Il m’a laissé entrevoir pendant quelques minutes qu’il n’était pas que le connard égocentrique que j’avais pu imaginer. Il pense peut-être que le monde est à ses pieds, la plupart du temps, mais comme tout être humain il possède ses propres failles et je veux les connaitre. Evidemment, ce n’est pas tout, mais je crois que je ne suis pas prête à admettre le reste de cette vérité, encore. Je n’ai pas envie de m’avouer que j’aime sa répartie, son répondant, le petit accent chantant avec lequel il ponctue chacune de ses phrases, le sourire moqueur avec lequel il me pousse dans mes retranchements… Toutes les raisons pour lesquelles je le haïssais au départ deviennent désormais celles pour lesquelles il me plait et ça me rend malade. Lutter contre un tel ressenti n’étant pas évident, j’ai choisi de le nier et d’opter pour l’ignorance. Cette bonne résolution n’aura pas tenue bien longtemps, finalement, puisqu’il me suffit de l’apercevoir de loin sur un terrain pour aller à sa rencontre, oubliant en une fraction de seconde toutes les barrières que je me suis jurée de dresser entre nous la prochaine fois qu’il se retrouverait sur mon passage. Et il commence bien, White, une fois la surprise passée, me taquinant comme si nous étions quittés la veille, les bonnes habitudes n’étant définitivement pas bien loin. « On ne peut pas être plus que parfait, White. » Je rétorque, jouant sur les mots comme si ça avait son importance alors que c’est loin d’être le cas, en réalité. Ce que je retiens surtout, c’est qu’il me pensait parfaite, contrairement à ce qu’il a pu laisser penser lors de nos premiers échanges plutôt houleux. « Je suis sûre que tu aurais adoré que je partage ta passion, mais non, j’ai été trainée ici par des copines. » J’admets en haussant les épaules, l’information n’étant certainement pas des plus captivantes. « Je ne savais pas que tu étais sportif, ça fait longtemps ? » Normal, je ne sais rien de lui et c’est bien mon problème. J’ai des tonnes de questions à lui poser.

Ces questions devront rester en suspend puisqu’avant que nous ayons eu le temps d’aller plus loin dans cet échange plutôt banal mais certainement instructif, c’est le ciel australien qui semble nous tomber dessus. White attrape ma main pour me trainer en courant vers le parking – je me félicite d’avoir opté pour des baskets qui me paraissaient plus adaptée à une rencontre sportive que mes habituels talons –. Je ne proteste pas lorsqu’il déverrouille les portières de sa voiture et m’invite à prendre place sur le siège passager. Lorsque je claque la porte derrière moi, je suis déjà complètement trempée, ma vision est floue, mon maquillage a certainement coulé et le fou-rire que je partage avec Abel m’empêche de protester contre le déroulement des événements que je n’ai absolument pas pu contrôler. Mes cheveux ruissellent, mon haut devenu légèrement transparent aux endroits non recouverts par ma veste que je n’avais pas pris le temps de fermer laisse apparaitre mes sous-vêtements et mon jean mouillé me colle désagréablement à la peau. Malgré tout, je ne peux que rire et rire encore de la situation dans laquelle nous nous retrouvons malgré nous. Je ne parviens à reprendre mon souffle que lorsque White me tend une serviette que j’attrape avec reconnaissance. « Merci. » Et j’entreprends de la passer dans mes cheveux qui gouttent sur mes épaules puis sur mon visage ruisselant, oubliant l’idée de faire quoi que ce soit de mes vêtements irrécupérables tant qu’ils ne seront pas étendus quelque part loin de ma peau. La remarque d’Abel m’arrache bien évidemment un sourire, il n’en manque pas une. « Tu ne m’as pas sauvée du tout, je ne ressemble plus à rien, tu aurais pu au moins t’arranger pour que je ne sois pas mouillée. » Je rétorque, profitant de cette trop belle occasion de râler alors qu’Abel a effectivement été assez gentil pour ne pas m’abandonner à mon triste sort. Chercher à attraper un bus sous un tel déluge aurait été un véritable calvaire. « En plus, je suis sûre que c’est toi qui as provoqué ça, juste pour que je me retrouve là, avec toi. » Cette hypothèse bien évidemment fausse me permet de tenter d’inverser les rôles en agissant comme si ma présence à ses côtés était de son fait alors que je me souviens parfaitement avoir pris la décision de le rejoindre il y a à peine quelques minutes. « Tu saignes. » Je constate en montrant du doigt son visage meurtri. « T’as pas un mouchoir ? » Ou n’importe quoi qui permettrait de ne pas ruiner sa serviette. Je jette un coup d’œil à l’habitacle que je n’avais pas analysé jusque-là, avisant tour à tour le cendrier sale, les paquets de cigarette au sol et autres déchets sans apercevoir la moindre trace de mouchoir. « Tu ranges, parfois ? C’est dégueulasse. » Je lui fais remarquer, sans le moindre scrupule. Bon, il est vrai qu’en comparaison avec l’appartement d’Harvey que j’ai eu la chance – relative – d’apercevoir, il ne s’en sort pas si mal que ça, mais cette voiture ressemble plus à une poubelle qu’autre chose. Malgré cela, à ce moment précis, je n’aimerais être nulle part ailleurs.

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Message(#)We are the best, so screw the rest ஐ Primbel EmptyDim 9 Juin 2019 - 14:26



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Par quel coup du sort est-ce que je me retrouve dans cette situation pour le moins étrange ? Anderson, que je n’ai pas revu depuis plus d’une semaine, et à qui je pense très – trop – souvent depuis la soirée que nous avons partagée, se trouve assise, complètement trempée sur le siège passager de ma voiture. Je calme difficilement mon fou rire, qui résulte de notre course effrénée sous la pluie pour nous mettre à l’abris dans le petit habitacle et réussis à lui tendre ma serviette de sport afin qu’elle puisse éponger un peu ses cheveux et essuyer son visage. – Tu ne m’as pas sauvée du tout, je ne ressemble plus à rien, tu aurais pu au moins t’arranger pour que je ne sois pas mouillée. Je lève les yeux au ciel, comme toujours amusé par sa répartie, même si je n’en crois pas un mot. – Fais pas genre que t’en as quelque chose à foutre de ressembler ou non à quelque chose. Je la teste, évidemment. Mon envie d’en apprendre plus sur elle est toujours bien présente, dévorante et je sais qu’avec ce genre de remarque, ses réactions vont me dire tout ce que je veux savoir. Je désigne la tempête qui sévit et inonde le parebrise, ne nous laissant pas voir au-dehors. – Mais tu peux toujours essayer de tenter ta chance ailleurs, je ne m’y oppose pas. Et j’affiche un grand sourire, trop fier de moi. La taquiner, ça m’éclate. Je crois que je ne vais jamais pouvoir m’en lasser, c’est trop bon pour que je m’arrête. J’ai cette fille dans la peau, c’est dingue. – En plus, je suis sûre que c’est toi qui a provoqué, juste pour que je me retrouve là, avec toi. Je ris. C’est qu’elle me prête des pouvoirs que je n’ai pas ! C’est plaisant et flatteur ! Ce terrain-là, je le connais bien, elle devrait faire attention. – Oh Oh Maître des éléments à présent ! Attention Anderson, si tu souhaites m’ouvrir un culte, sache qu’il va y avoir beaucoup d’adeptes à gérer. T’es sûre d’être prête pour ça ? Mon regard charmeur et mon air sérieux ne trompent personne, je suis en train de plaisanter. Quoique… J’ai un certain nombre d’admiratrices en réalité !

- Tu saignes. T’as pas un mouchoir ? Et merde, ça s’arrête jamais ce truc ! ça me soule, ça fait plus d’une heure que je me suis pris ce disque et la plaie n’est toujours pas refermée. Je me penche alors vers l’avant en m’excusant de lui faire replier les jambes pour ouvrir la boîte à gants. En tombent aussitôt le dauphin rose pailleté de Mo’, ainsi que mon serre-tête Hello Kitty avec les oreilles de chats fluos, ce qui me fait lever les yeux au ciel. Je les cache là pour éviter de faire rire mes potes, ils seraient bien capables de m’imposer le port du serre-tête à vie ces cons. En fouillant un peu, je tombe sur la boîte de pansements Minnie et me redresse, vainqueur de ma lutte contre la boîte à gants. – J’ai des pansements ! ça f’ra l’affaire tu crois ? Tu peux me soigner ? Pourquoi est-ce que l’image d’elle en costume d’infirmière vient tout de suite hanter mes pensées ? Reflexe masculin il faut croire. Mon regard glisse sur son corps que je devine sans mal, étant donné que ses vêtements trempés laissent entrevoir ses sous-vêtements et lui collent à la peau. – Tu ranges, parfois ? c’est dégueulasse. – Oh ça va, fais pas ta princesse, je suis sûr que tu as connu pire. Et ce ne sont que des paquets de clope, des cannettes et… ouais bon j’admets, je devrais vider le cendrier, ok, là c’est dégueu. J’ai pas eu le temps de le faire. L’excuse du temps, c’est la pire de toute. Car en réalité, on a toujours le temps, c’est juste nos priorités qui différent.




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Message(#)We are the best, so screw the rest ஐ Primbel EmptyDim 9 Juin 2019 - 15:31


 
Abel & Primrose

We are the best, so screw the rest
Mon corps est glacé sous mes vêtements trempés mais je ne ressens pas le froid tant je suis occupée à taquiner encore et encore celui qui vient pourtant me sauver des trombes d’eau qui continuent à nous entourer alors que nous sommes enfin à l’abri dans le petit habitacle de sa voiture. Loin de se laisser faire, White rebondit sur chacun de mes propos, me cherchant encore et toujours en utilisant ce même petit jeu que je commence à apprécier, sans pour autant vouloir me l’avouer totalement. S’il savait à quel point il est important pour moi de ressembler à quelque chose, il serait sûrement déçu, les apparences sont justement ce autour de quoi tourne toute ma vie. Sans mon goût pour les fringues hors de prix, les accessoires tout aussi chers et le maquillage, je n’en serais pas là aujourd’hui. J’ai beau être la petite étudiante discrète quand je suis à l’université, je n’ai pas toujours été comme ça et ce sont mes goûts de luxe qui m’ont poussée à vouloir encore et toujours plus d’argent, jusqu’à atteindre ce fameux point de non-retour. C’est aussi pour ça que j’apprécie tant le monde que Raelyn veut bien me faire découvrir, parce que c’est dans ce dernier que j’ai l’impression d’avoir le moins à me cacher finalement. Je n’ai pas besoin d’être une étudiante modèle, de masquer mon goût pour les belles choses, d’avoir l’air plus sage que je ne le suis. Mais j’ai également conscience que ma famille et mes proches n’appartiennent pas à ce monde et que si je décidais d’en faire partie à cent pour cent, il faudrait que je fasse une croix sur ceux que j’aime et ça, je n’arrive pas à l’envisager. « C’est vrai que ce n’est pas comme si je cherchais à impressionner quelqu’un. » J’admets, sourire aux lèvres, trop contente de lui faire remarquer une fois de plus que je n’en ai absolument rien à faire de lui alors que c’est tout le contraire, en réalité. « Je crois que je vais rester encore un peu, quand même. » Je ne suis pas du tout prête à ressortir sous cette pluie battante mais j’admets que je suis plutôt contente qu’il continue à pleuvoir pour ne pas avoir besoin de trouver une vraie excuse pour prolonger ma présence auprès de lui. Tant que le déluge ne se sera pas arrêté, je n’aurais pas à me demander pourquoi j’ai envie d’être ici et nulle par ailleurs, ça m’arrange bien. Mais évidemment, le rendre responsable de cette averse – qui ressemble plus à la fin du monde, de mon point de vue – me parait tout à fait essentiel et il semble beaucoup trop content que je l’aie envisagé. « C’est vrai, j’avais oublié qu’Abel White était le centre du monde et que toutes les têtes devaient se retourner sur passage. » Je lève les yeux au ciel, geste ô combien fréquent dès que je me retrouve en sa compagnie. « Je me demande combien de filles se sont allongées sur cette banquette arrière. » J’enchaine, non sans un coup d’œil à l’arrière du véhicule. Puisqu’il ne ramène pas ces fameuses conquêtes chez lui, j’imagine que cette voiture doit être son lieu de prédilection pour les fins de soirées arrosées. C’est triste.

Loin de se transformer en une véritable hémorragie, la blessure de White est tout de même assez inquiétante puisqu’elle ne semble pas sur le point de cicatriser, bien au contraire, même. Il va falloir faire quelque chose pour que ça s’arrête, je n’ai pas la moindre envie de le conduire aux urgences pour qu’il se fasse suturer – même si en l’occurrence c’est lui qui va conduire puisque nous sommes dans sa voiture –. A dire vrai, j’ignore à quel point ce genre de bobo peut être grave mais à mon avis, si ça continue de saigner, ce n’est pas très bon signe. Je le regarde ouvrir la boite à gants à la recherche des fameux mouchoirs, attrapant le dauphin rose pailleté qui vient de choir de cette dernière. « Waw… Il y a des parents qui acceptent de te confier leurs gamins pour que tu les gardes ? J’aurais tellement pas confiance à leur place. » Je balance, sourire aux lèvres, consciente que le mec tatoué avec la clope à la bouche quatre-vingt pour cent du temps n’est probablement pas celui qui inspire le plus confiance auprès des familles de Brisbane. J’ignore totalement à quel point je suis dans le vrai sur ma supposition, mais je ne m’y attarde pas car il brandit enfin une boite de pansement ô combien ridicule qu’il me tend. « T’as cru que j’étais bénévole pour médecins sans frontière ? » Je lui lance, sachant pourtant pertinemment que je vais l’aider, bien sûr. « Je crois pas que ce soit l’idéal de mettre des pansements sur une plaie sans l’avoir nettoyée. T’as pas une bouteille d’eau ? Je peux utiliser ta serviette ? » Tant qu’à faire de jouer les infirmières, je préfère faire les choses bien et poser un pansement sur une plaie qui pisse le sang ne me parait pas être idéale. Mon inspection de l’habitacle se poursuit donc à la recherche des accessoires nécessaires à un rafistolage plus soigné de son visage, mais outre le fait que les éléments que j’aperçois ne servent absolument à rien, je ne peux m’empêcher de constater qu’il n’est pas spécialement ordonné, bien au contraire. « Non, jamais, on m’a habitué à mieux. » Je l’enfonce alors qu’il n’a pas du tout tort. S’il savait le nombre d’appartement miteux, d’hôtels bas-de-gamme ou de voiture tout aussi minable que j’ai pu rencontrer dans ma courte vie, il pourrait se vanter que sa voiture est en fait un véritable paradis. Mais je ne veux pas lui donner ce plaisir, bien au contraire. «La prochaine fois que tu provoqueras la pluie pour attirer une fille, essaie de faire un minimum de ménage. » Non, je ne compte pas le lâcher avec cette stupide supposition et oui j’ai bien l’intention de continuer à vivre dans le déni. Parce qu’il est évident que je n’ai pas la moindre envie d’être là et que ma présence ici n’est liée qu’à l’orage et rien de plus.

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Message(#)We are the best, so screw the rest ஐ Primbel EmptyLun 10 Juin 2019 - 11:09



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-C’est vrai que ce n’est pas comme si je cherchais à impressionner quelqu’un. Je crois que je vais rester encore un peu quand même. Nos joutes verbales sont un pur plaisir. Si Anderson savait à quel point elle m’a déjà impressionnée, et elle n’a pas eu besoin de son physique pour cela. C’est son esprit qui la rend belle (même s’il faut avouer qu’elle est très sexy, et encore plus lorsqu’elle se retrouve sur mon siège passager, trempée), et le challenge qu’elle peut représenter aussi. J’aime qu’elle me soit inaccessible et j’aime encore plus qu’elle me rejette. Elle me surprend malgré tout aujourd’hui car je la sens bien plus réceptive et bien moins sur la défensive avec moi. J’ai l’impression que cela lui fait autant plaisir qu’à moi que nous nous retrouvions dans cette position étrange. Pour une fois, je ne vais pas me plaindre du climat australien et simplement apprécier l’opportunité qu’il m’offre : quelques instants en tête à tête avec elle…

-C’est vrai, j’avais oublié qu’Abel White était le centre du monde et que toutes les têtes devaient se retourner sur son passage. Je me demande combien de filles se sont allongées sur cette banquette arrière. J’éclate de rire alors qu’elle persiste à me voir comme un gros cliché. –Tu serais tellement déçue de la vérité, je préfère laisser ton imagination fructueuse à mon égard faire des siennes. Je lui tire la langue, conscient que cette réponse vague la laisse dans le doute. Le fait est que ma voiture n’est pas un baisodrome et que, de toute façon, je ne m’envoie pas tant de nanas que ça. Et puis, pour baiser autant être à l’aise si possible, ce qui n’est clairement pas le cas à l’arrière d’une voiture. Je suis trop grand pour ces conneries.

Lorsqu’elle me signale que je saigne encore, je rage un peu et cherche dans la boîte à gants les pansements de Morgane. En tombent mon serre-tête et le dauphin acheté à l’hôpital (flippant avec ses yeux globuleux immondes) qu’Anderson s’empresse de saisir en déclarant –Waw… Il y a des parents qui acceptent de te confier leurs gamins pour que tu les gardes ? J’aurai tellement pas confiance à leur place. Et si cette remarque aurait clairement pu me vexer, ce n’est pas le cas. Je sais très bien que je n’ai pas le look du père idéal (mes ex beaux-parents me l’ont fait remarqué bien trop souvent pour que je l’ignore), ni même l’attitude… Et pourtant, lorsque je suis avec Morgane, je suis un autre. L’arrogance disparaît au profit du bien-être de ma fille et je suis capable de faire preuve d’abnégation et de don de soi. Cela dit, Anderson n’a pas besoin de le savoir et j’ignore pourquoi mais c’est bien la première fois que parler de Morgane ne me semble pas opportun. –J’ai peut-être une passion pour les dauphins flippants aussi. Je réponds, haussant les épaules avant de sortir les pansements Minnie et de les lui brandir devant elle.

-T’as cru que j’étais bénévole pour médecins sans frontière ? Je crois pas que ce soit l’idéal de mettre des pansements sur une plaie sans l’avoir nettoyée. T’as pas une bouteille d’eau ? Je peux utiliser ta serviette ? Je me tords la bouche en l’écoutant et observe la plaie dans le rétroviseur, écartant légèrement la peau pour en déterminer la profondeur, mais l’amas de sang m’empêche de bien voir. Je me penche vers l’arrière et récupère mon sac où se trouve ma gourde pour le terrain. Je la secoue, vérifié qu’il reste un peu d’eau et la donne à Anderson. –Tiens, et ouais tu peux utiliser la serviette. Attends, ne bouge pas. L’étroitesse de l’habitacle ne rend pas les choses faciles, alors je décide de me contorsionner, la surprenant en me tournant, pieds sur mon siège, dos sur le levier de vitesse et arrière du crâne sur ses cuisses. –Coucou toi ! Gamin. Je lui tire la langue, dans cette position incongrue et inconfortable. –Comme ça tu pourras exceller dans ton job de médecin sans frontières et me faire un superbe pansement. Et puis je profite de la vue parfaite sur sa poitrine à présent. –La prochaine fois que tu provoqueras la pluie pour attirer une fille, essaie de faire un minimum de ménage.Je n’ai personne à impressionner, tu sais. Je lui rétorque en lui offrant l’un de mes sourires les plus charmeurs. Ma position m’enchante, je ne peux guère être plus proche d’elle désormais. Sentir son parfum qui m’entoure et m’enivre. Et même si ses vêtements sont trempés et qu’elle a clairement froid, je me sens bien. –Tu veux que j’allume le chauffage ? Je demande, prenant soudain conscience qu’on risque de choper la mort en restant ainsi.




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Message(#)We are the best, so screw the rest ஐ Primbel EmptyLun 10 Juin 2019 - 22:27


 
Abel & Primrose

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La réponse vague que White apporte à ma supposition me surprend et me laisse pleine d’interrogations. Pourquoi croit-il que je serais déçu ? Parce qu’il y en a eu beaucoup plus que ce que je peux imaginer ou au contraire beaucoup moins ? J’admets que je serais curieuse de le savoir mais je ne vais évidemment pas lui poser la question à voix haute, je ne ferais que lui prouver mon intérêt et je n’en ai pas la moindre envie, car il est évident qu’il ne m’intéresse pas, bien sûr. J’ai parfaitement conscience de me voiler la face, ou plutôt d’essayer de le faire car je parviens de moins en moins à tromper mon subconscient qui me rit au nez à chaque fois que j’essaie de lui faire croire que ce n’est pas parce que White m’intrigue et m’attire que je suis allée à sa rencontre et que ce n’est pas non plus parce que j’apprécie ce moment que je reste dans sa voiture alors que je pourrais repartir sous la pluie qui a déjà eu raison de mes vêtements, pour tenter de rejoindre mes copines ou rentrer chez moi par mes propres moyens. D’ailleurs, j’espère que les fameuses copines ne me tiendront pas trop rigueur de mon absence qui risque fort de se prolonger alors que j’étudie les jouets enfantins qui tombent de la boite à gant d’Abel et qui ne manquent pas de me surprendre. Une fois de plus, je les vois comme une belle opportunité de me foutre de lui et il me prouve pour sa part qu’il n’est jamais à court de répartie. Celle-ci me fait sourire puisque j’imagine parfaitement le jeune homme tatoué au milieu des petits jouets pour fillette au milieu du salon à essaye de faire entre les poneys aux crins arc-en-ciel dans des petites écuries sur-mesure. Ce serait extrêmement gênant. « Tu les collectionnes ? » Je demande, sourire légèrement moqueur sur le visage. « Je comprends maintenant que tu ne ramènes pas de fille dans ton lit, si elle doit se retrouver avec vingt-cinq trucs comme ça qui la fixe, il y a de quoi se sentir mal. » Petite référence à notre première rencontre durant laquelle il avait essayé bien trop de fois à mon goût d’obtenir mon numéro et de me ramener chez lui pour qu’on travaille plus au calme. Comme si je risquais d’accepter une telle invitation, franchement, je ne voudrais pas prendre le risque de me faire ligoter sur une chaise alors qu’il chercherait toutes les manières possibles et imaginables de me torturer pour avoir fait de ce devoir un véritable enfer. Il va cependant falloir que j’arrête de faire référence aux filles avec lesquelles il couche, car bien que ce soit assez facile quand on s’attaque à un mec qui joue les tombeurs, il va finir par croire que ses conquêtes m’obsèdent parce que je veux être l’une d’entre elles ce qui est évidemment archi faux. Je suis exceptionnelle moi, je ne serais jamais un prénom noyé dans une liste.

Jouer les infirmières de substitution ne m’enchante guère, notamment parce que je me souviens parfaitement de l’électricité qui est passée entre nous la dernière fois que j’ai eu le malheur de l’effleurer. Je ne veux revivre ça pour rien au monde, aussi lui en serais-je reconnaissante s’il pouvait s’abstenir de me demander de le tripoter même pour raison médicale. Malgré mes supplications silencieuses, le jeune homme fait même pire que tout puisqu’en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, il se retrouve la tête sur mes genoux, me regardant avec une tête d’enfant qui vient de faire une bêtise ce qui a le dont de m’irriter. « Sérieusement ? » Je demande, sourcil relevé, un vague soupire de lassitude traversant mes lèvres. « Non seulement je vais devoir jouer à la doctoresse mais en plus je deviens même le lit d’hôpital improvisé, quelle chance. » J’ironise, à la fois pour continuer dans ma lancée et pour masquer la gêne provoquée par cette proximité à laquelle je ne peux pas vraiment mettre un terme puisque la manière dont elle est justifiée est tout à fait pertinente et absolument pas en lien avec un quelconque rapprochement. Il insiste en plus, souhaitant une nouvelle fois que je le soigne, sauf que pour le coup, je m’exécute, appliquant tout d’abord la serviette sur la plaie ensanglantée pour faire ce qui peut s’apparenter à un semblant de nettoyage avant d’appliquer deux pansements – puis un troisième pour aider à coller les deux premiers que je n’ai pas été fichue de mettre bien droits – à peu près correctement sur son visage. « T’es vraiment canon comme ça, inégalable. » Je précise, alors que sa tête encore pleine de sang, ses cheveux mouillés et les pansement aux têtes de souris forment un joyeux contraste bien ridicule. Il prétend n’avoir personne à impressionner et pour le coup, je le crois sur paroles. Il se croit au-dessus de tout et de tout le monde, il n’est donc pas spécialement étonnant qu’il ne pense pas devoir se forcer pour attirer quoi que ce soit. « C’est vrai pardon, j’avais oublié que c’était toi qui impressionnais les autres. » Je corrige, non sans levers les yeux vers le ciel. Il me propose de mettre le chauffage et j’admets que sa proposition est plutôt la bienvenue tant le froid de l’eau de pluie qui traverse mes vêtements commence à me geler. « Je veux bien s’il te plait. » J’acquiesce, laissant tomber les vannes pour m’assurer que mon état de santé ne soit pas passé de correct à catastrophique quand je quitterais ce véhicule. « Et tu en profiteras pour me rendre mon espace vital par la même occasion, merci. » A dire vrai, je n’ai pas spécialement envie que sa tête quitte mes genoux. Sentir son regard sur moi n’a rien de désagréable mais c’est justement pour cette raison qu’il vaut mieux y mettre un terme tout de suite. Je ne veux pas autoriser mes pensées à vagabonder dans une direction que je n’aurais jamais pu penser emprunter un jour. C’est de White dont il s’agit et je veux parvenir à le considérer de nouveau comme un connard prétentieux et rien de plus.

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Message(#)We are the best, so screw the rest ஐ Primbel EmptyMar 11 Juin 2019 - 21:08



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→ A force qu’elle sous-entende que j’ai un sacré palmarès, j’en viens à me demander si elle n’a pas envie d’en faire partie. Je devine néanmoins à travers ses remarques et ses piques, son envie d’en apprendre plus sur moi. Elle me teste. Elle cherche à savoir si elle peut avoir confiance ou non, ce qui est légitime. Car après tout, même si notre rencontre est fortuite, notre échange n’a rien d’innocent. Le jeu de séduction instauré lors de notre dernière rencontre se ravive et crée des étincelles entre nous. Cette tension agréable et douce attise ma curiosité et réchauffe mon corps en tordant d’excitation mon ventre. Anderson me donne des frissons, et ces remarques visant à me tenir à distance ne font que susciter davantage mon intérêt. Je l’ai dans la peau. S’étant saisi du dauphin multicolore de Morgane pour se moquer de moi, elle poursuit sur sa lancée tandis que je cherche les pansements. –Tu les collectionnes ? Je comprends maintenant que tu ne ramènes pas de fille dans ton lit, si elle doit se retrouver avec vingt-cinq trucs comme ça qui la fixe, il y a de quoi se sentir mal. Je souris, claque la boite à gant pour la refermer en brandissant les pansements. Il est évident que je ne ferais jamais collection de ses peluches immondes, mais comme toujours j’ai cédé. Je suis un homme faible dans le fond. Et ça ferait bien rire Anderson de le savoir. Je pense que Morgane la ferait surtout fuir en courant, et voilà pourquoi je me tais à son sujet. Je n’ai pas envie qu’Anderson me fuit. Je veux qu’elle se rapproche de moi, encore et encore… Je veux plus d’elle, tellement plus. Je rétorque alors, sur le ton de la taquinerie mais avec un minimum de sérieux pour semer le doute malgré tout : –Tu te sentirais mal toi ? Parce que si c’est le cas, pour toi je m’en débarrasserais. Je hausse deux fois les sourcils, lui faisant bien comprendre qu’elle est une exception pour moi. Et c’est réellement le cas.

Ayant trouvé les pansements, je lui demande de me rafistoler et pour ce faire, je me tourne et m’allonge en travers de l’habitacle, le levier de vitesse dans le dos et la tête sur ses genoux. Je souris en voyant son air faussement outrée alors qu’elle râle –Sérieusement ? Non seulement je vais devoir jouer à la doctoresse mais en plus je deviens même le lit d’hôpital improvisé, quelle chance. Je ne peux pas m’empêcher d’avoir un grand sourire niais en l’observant. –Je suis le plus chanceux j’crois bien. Et sur ces mots, je pose mes mains sur mon ventre et ferme les yeux, lui faisant confiance pour soigner ma petite plaie. La chaleur de son corps à proximité du mien, l’odeur entêtante de son parfum amplifié par le taux d’humidité, je sens ses mains froides et douces glisser sur ma peau et s’affairer. Mon cœur bat un peu plus vite, je ne contrôle pas ce que je ressens mais je suis bien. Vraiment bien à cet instant. Elle applique avec douceur la serviette pour nettoyer la plaie, avant de positionner un pansement. Je rouvre les yeux, mais les referme aussitôt en voyant qu’elle n’a pas fini. Sagement, je patiente, inspirant doucement les effluves de son parfum enivrant, avant la terrible envie de l’imprimer sur ma peau. –T’es vraiment canon comme ça, inégalable. Je dois donc avoir une tête de merde. Je n’en ai absolument rien à faire ! La beauté c’est un concept qui m’échappe totalement de toute façon, le milieu de la mode m’en a quelque peu dégoûté. Tout est dans les apparences, le superficiel. J’aime la profondeur, ce que les gens cachent à l’intérieur d’eux… Je rouvre les yeux, observe Prim de ma position et lui trouve un air incroyablement mignon de ce nouveau point de vue. Ses cheveux mouillés forment de jolies petites boucles qui lui donnent un air sage, petite fille modèle. Elle ne l’est pas, exemplaire. Je le sais. Elle cache bien trop de choses pour l’être.

-C’est vrai pardon, j’avais oublié que c’était toi qui impressionnais les autres. Je ris en l’entendant et me contorsionne légèrement sur le côté pour récupérer les clés de la voiture qui se trouvent dans mon sac. –S’ils se laissent impressionner c’est leur problème, pas le mien. J’pars du principe qu’on est tous égaux sur cette terre. Oui, j’ai des idéaux de gamin et j’y crois avec une ferveur non dissimulée. Stupide, sûrement, mais je m’accroche à ces idéaux qui sont comme des rêves, persuadé qu’ils font de moi une meilleure personne. Je mets le contact, la voiture se met en branle et vibre sous la pluie battante. Je tourne alors le chauffage au maximum –Et tu en profiteras pour me rendre mon espace vital par la même occasion, merci. Je lève les yeux vers elle et fais une petite moue en demandant –Vraiment ? Si je me relève, tu vas avoir froid tu sais. Et je me mordille la lèvre en la fixant, joueur. Mon regard glisse sur ses lèvres et mon imagination s’emballe. Ma main se pose sur le volant pour prendre appui et je me redresse légèrement, jusqu’à ce que mon visage soit si proche du sien que je sente son souffle sur ma peau. Un frisson me parcourt et le temps semble suspendu alors que nos deux corps se frôlent. Désir infini. Un brasier ardent s’allume alors et à nouveau mes yeux font la navette entre ses prunelles claires et ses lèvres rosées. Comme j’aimerai y goûter. Je souris, la tentation est si forte et pourtant… Ce n’est pas le bon moment. Je romps alors ce très bref instant en terminant de me hisser sur le siège. Et pour masquer la tension qui m’habite, je m’affaire et farfouille à l’arrière pour trouver un sweat chaud. Noir, à capuche, avec une tête de mort immense, je tends le vêtement  à Primrose et lui dit –Enfile ça, tu vas être malade sinon.





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Message(#)We are the best, so screw the rest ஐ Primbel EmptyMer 12 Juin 2019 - 19:55


 
Abel & Primrose

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Je ne sais pas pourquoi je prends autant de plaisir à le charrier en prenant n’importe quel prétexte qui s’offre à moi. Peut-être que je me sens en sécurité derrière les fausses piques que je lui lance, j’ai l’impression de maitriser la situation. Cette impression est de courte durée puisqu’il finit par retourner un de mes traits d’humour contre moi, me posant une question qui me déstabilise et me laisse quelques secondes sans voix alors que je réfléchis au ton qu’il vient d’employer. Il avait l’air sérieux, vraiment sérieux, et c’est ce qui me dérange le plus. Pourquoi se comporte-t-il comme ça avec moi ? Il devrait être le garçon imbuvable que j’ai rencontré quelques semaines auparavant, c’est ce à quoi je m’attendais et c’est ce que je veux avoir en face de moi. Enfin, c’est ce que je veux faire croire à mon subconscient parce qu’au fond, j’admets que j’apprécie ce revirement d’attitude, je me sens spéciale quand il me regarde, j’aime voir ses yeux se poser sur moi autant que j’apprécie parcourir ses traits. Je lutte contre toutes les émotions qui se bousculent dans ma tête, rendues plus fortes encore par la promiscuité que nous impose le petit habitacle. Pourtant, je ne regrette pas d’être allée à sa rencontre et tout ce que je veux, c’est prolonger ce moment encore et encore. « Ce serait dommage. » J’essaie tant bien que mal de camoufler cette brève hésitation par une assurance encore plus évidente que précédemment. « Je te rappelle que je n’ai pas la moindre intention de mettre les pieds chez toi. » Et si c’était vrai il y a encore quelques semaines, ça l’est désormais beaucoup moins. J’aimerais découvrir son univers, celui qu’il est là. Je joue avec le feu et je vais me brûler, c’est une certitude.

Sa tête repose sur mes genoux alors qu’il attend que je soigne sa blessure. Il est cash, sans filtre, lorsqu’il s’admet chanceux d’avoir cette place. Je sens mes joues rosir et me hâte de me mettre à la tâche, désireuse de masquer cette gêne qui n’est pourtant pas si désagréable que ça, je dois bien le reconnaitre. Mes gestes sont hésitants et maladroits lorsque je tente de donner à son visage une apparence acceptable. Laisser mes doigts effleurer sa peau lorsque je ne fais pas parfaitement attention à conserver la serviette ou un pansement entre nous me fait presque frissonner. J’ai du mal à comprendre cet effet étrange qu’il provoque chez moi mais j’ai envie de le fuir autant que d’en avoir plus, beaucoup plus. « Tous égaux, ben voyons. » Je me moque, une fois le pansement terminé. Je n’imaginais pas que White puisse être ce genre de garçon utopiste, mais j’imagine que ça va de pair avec le fait qu’il soit né avec une cuillère en argent dans la bouche. J’ignore si cette information est vraie, il ne me l’a jamais confirmée mais pour une raison qui m’échappe, je n’arrive pas à me défaire ce cette image de jeune premier jouant les apprentis rebelles en sachant pertinemment que maman sera toujours là pour le sauver d’un mauvais pas. Pourtant, il n’est pas originaire de Brisbane et ici, il est loin de sa famille, malgré tout cette première impression est tenace. « Tu ne dirais pas ça si tu la regardais vraiment, notre terre. » La misère humaine est omniprésente, personne ne peut passer à côté et l’ignorer. J’ai peut-être l’occasion de la côtoyer d’un peu plus près que d’autres, mais je n’ai jamais eu besoin d’attendre d’être sur mon lieu de travail pour m’en rendre compte. Il est juste plus difficile de fermer les yeux sur son existence au club.

Essayant de ne pas apprécier la position dans laquelle nous nous trouvons plus que de raison, je l’incite fortement à se relever, voyant là évidemment une manière de lui montrer, une fois de plus, que je suis parfaitement capable de conserver une distance entre nous. Sa remarque me fait évidemment lever les yeux au ciel – ça faisait longtemps – parce que même dans ces circonstances, il arrive à se sentir indispensable. « Franchement, ce n’est pas comme ça que tu vas réussir à me… » réchauffer. Ma phrase reste non terminée alors que je réalise que je l’incite à trouver une autre technique pour éviter que je sois totalement frigorifiée, ce qui n’est évidemment pas l’objectif. « Bref. » Je balaye ma précédente remarque aussi facilement que si je ne l’avais jamais prononcé. « Oui, vraiment. » J’insiste, fière de réussir à être aussi ferme malgré mon envie de le garder auprès de moi. Lorsqu’il se redresse, son visage s’approche dangereusement du mien et mon cœur loupe un battement. Tous les signaux d’alerte se sont déclenchés automatiquement dans ma tête mais je n’ai pas le moindre mouvement de recul. Je sens presque mon souffle se mêler au sien alors que les secondes défilent, lentement ou beaucoup trop rapidement, je ne sais plus vraiment, j’ai perdu la notion du temps. Il met fin à ce petit jeu et je reviens difficilement à la réalité, me concentrant sur la boite de pansements que je range dans la boite à gants pour m’occuper les mains et l’esprit, bloquant les images beaucoup trop tentantes qui surgissent dans mon esprit. Lorsque je me redresse, il tient un sweat beaucoup trop grand pour moi qu’il m’impose de me mettre sur le dos pour ne pas avoir froid. « Et toi ? Tu vas mettre quoi ? » Je ne veux pas le priver de ses vêtements de rechange et faire la fine bouche me permet de réfléchir à la manière dont je suis censée enfiler ce sweat sachant que le mettre par-dessus mes vêtements mouillés serait totalement stupide mais qu’il est évidemment hors de question que je me déshabiller dans cette voiture à proximité de White. Aucune solution évidente ne me vient à l’esprit.

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Message(#)We are the best, so screw the rest ஐ Primbel EmptyJeu 13 Juin 2019 - 11:21



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-Ce serait dommage. Je te rappelle que je n’ai pas la moindre intention de mettre les pieds chez toi. Je lève les yeux au ciel en l’entendant. Evidemment qu’elle n’en a pas la moindre intention, dire le contraire aurait été totalement hallucinant ! Je lui fais un grand sourire et rétorque simplement, sûr de moi, un petit –Pour l’instant. Et je sais qu’avec cette unique réplique, je l’énerve. Mon arrogance irritante l’aide à me détester – ou à en créer l’illusion, je ne sais pas très bien. Je crois que j’évite surtout de me poser trop de questions avec Anderson. J’apprécie nos tête à tête et je n’ai pas envie de gâcher ces derniers en y mettant des envies, des espoirs et des attentes particuliers. Je veux juste profiter de sa présence, sentir l’excitation courir dans mes veines, le désir bouillir en moi et la chaleur se répandre dans tout mon être. Toutes ses sensations exquises qu’elle provoque en moi et que je savoure avec délice. Je m’allonge en travers de l’habitacle, dans cette position particulière qui me permet de l’admirer sous un autre angle, avec une proximité nouvelle et sensuelle.

Je la laisse faire, yeux fermés, en confiance. La douceur de ses doigts sur ma peau me fait frissonner, j’aime sentir ses mains courir sur moi. Mes pensées s’emballent, et je m’engouffre dans la boîte à pandore de mon imagination avec plaisir. Son odeur m’envahit entièrement, pénètre ma peau et vient titiller mes sens, je me sens affreusement bien là. La pluie qui s’abat avec fracas sur la carrosserie agit comme une berceuse et je résiste à l’envie d’enfouir mon visage contre son ventre pour me blottir davantage contre elle. Je lui fais part de mes idéaux de gamin, un brin rêveur et idéaliste. –Tous égaux, ben voyons. Tu ne dirais pas ça si tu la regardais vraiment notre terre. Cette phrase me fait froncer les sourcils, car je sens derrière cette affirmation douloureuse, une déception amère. J’ouvre les yeux, observe le visage concentré de Primrose quelques instants, avant de demander en murmurant –Qu’est-ce que je ne vois pas ? Je suis curieux de ce qu’elle sait et que j’ignore. C’est l’un de mes traits de caractère le plus marqué : la curiosité. J’aime apprendre de nouvelles choses, comprendre ce qui m’échappe, découvrir de nouvelles façons de fonctionner, d’être, de faire… C’est cette curiosité, parfois un peu malsaine, qui m’a poussé à faire des expériences en tout genre lorsque j’étais ado. Et je n’en regrette aucune, même si je me suis retrouvé dans des situations étranges parfois.

Alors qu’elle me demande de me relever après avoir terminé de poser les pansements sur ma plaie, je la taquine en dévoilant mon envie de rester bien contre elle. Elle s’arrête en pleine phrase, son assurance se fissure et je m’en amuse. Elle se reprend bien vite malgré ça et je me redresse, effleurant son visage durant quelque secondes. La tentation est si proche, à seulement quelques centimètres et l’envie est là, grouillante dans mon bas-ventre, prêt à exploser en un feu d’artifice exceptionnel, mais y céder maintenant ce serait réduire à néant tous nos efforts, tout ce qui se construit entre nous et tout ce qui rends nos échanges si agréables et excitants. Alors je me relève et farfouille dans la voiture à la recherche de mon sweat pour qu’elle ne soit pas malade. –Et toi ? Tu vas mettre quoi ? Je souris, puis attrape le bas de mon t-shirt que je fais passer par-dessus ma tête l’instant suivant, avant de le balancer en boule sur la plage arrière. –Rien, mais moi j’suis habitué à ce climat-là. La pluie ça m’connait. Les rhumes aussi d’ailleurs. -Et puis, comme ça tu peux admirer la montagne de muscle que je suis. J'ai la peau sur les os, alors les muscles... Attrapant la serviette, je la frotte sur mon torse à m’en faire rougir la peau, puis je regarde Anderson qui n’a toujours pas bougé. –Et bah qu’est-ce t’attends ? Tu veux que je me tourne pendant que tu te changes ? Promis je ne regarde pas. Et ce disant, je plaque mes mains devant mes yeux et écarte mes doigts… Ce qui fait que je regarde quand même. Je ris de ma propre bêtise, avant de me tourner finalement vers ma fenêtre… Ce qu’elle ignore c’est que son reflet dans la vitre me permet de ne pas louper une miette du spectacle. Et je ne vais sûrement pas louper ça ! Je tapote sur le volant en attendant qu'elle termine, réfléchissant à ce que nous allons faire après. J'ai la possibilité de kidnapper Anderson alors je ne vais certainement pas m'en priver...





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Message(#)We are the best, so screw the rest ஐ Primbel EmptyVen 14 Juin 2019 - 20:17


 
Abel & Primrose

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J’aimerais me dire que seule la pluie qui tombe au-dehors m’empêche de sortir de cette voiture alors que White fait de nouveau preuve de son arrogance habituelle, mais la vérité, c’est que même sa prétention ne parvient plus à me faire passer l’envie de le découvrir davantage. Cette journée me parait lumineuse alors qu’il n’en est rien. Nous sommes loin du pique-nique dans la prairie suivie de l’après-midi détente à contempler les légers friselis de l’eau de la rivière, au contraire, nous sommes coincés dans cet exigu habitacle, trempés par la pluie qui nous a surpris quelques minutes auparavant, le visage de White ensanglanté, à tenter d’avoir une conversation alors que ça n’a jamais été vraiment entre nous. Pourtant, je ne souhaiterais être nulle part, ailleurs, et si je pouvais remonter le temps pour décider à nouveau du déroulé de cette journée en toute connaissance de cause, j’agirais exactement de la même manière, ne changeant absolument rien, pas même le plus insignifiant petit détail. Malgré tout, ce n’est pas pour autant que je vais le laisser s’en tirer à si bon compte car si je tolère davantage son arrogance, à présent, je suis tout de même bien décidée à lui montrer mon agacement face à ce trop-plein d’assurance qui doit être restreint. « Tu ne devrais pas t’imposer pareil challenge. » Je rétorque, lueur de défi dans le regard, parce qu’en réalité, au fond de moi, j’ai envie qu’il relève ce défi même si c’est complètement stupide et que j’ai bien conscience que garder mes distances est primordial. « Je suis sûre que tu es le genre de mec qui n’aime pas perdre. » Parce qu’il ne peut qu’échouer, bien sûr, car je ne le laisserais pas faire s’il essaie d’obtenir de moi ce que je ne peux pas lui accorder. Enfin, c’est ce dont je tente de me volonté alors que ma volonté est loin d’être aussi solide que j’aurais pu l’espérer.

J’essaie d’ignorer le fait que me battre pour ne jamais mettre les pieds dans son appartement est sûrement stupide si je l’autorise sans broncher à mettre sa tête sur mes genoux. Me l’avouer nécessiterait de remettre en question ma capacité de résistance à ce garçon pour lequel je me pensais incapable d’éprouver de l’attirance et c’est absolument hors de question. A son contact, j’agis avec un peu moins de discernement et bien que je m’applique à nettoyer la plaie du mieux que je peux, mes gestes ne sont pas très adroits et mes paroles trop irréfléchies. Je ne réalise que trop tard que je me suis montrée sans doute trop désabusée par le monde qui m’entoure et ce n’est pas forcément un sujet sur lequel je devrais avoir envie d’exprimer mon opinion. Si je voulais réellement donner mon point de vue, il faudrait que je sois capable de donner des exemples concrets pour appuyer mes propos et c’est quelque chose que je ne peux pas me résoudre à faire, surtout pas avec lui. C’est pour cette raison que je hausse les épaules, comme si ça n’avait pas vraiment d’importance, alors que ça en a tellement pour moi. « L’envers du décor. » Je finis tout de même par lui répondre, comme si cette justification suffisait à éclaircir les choses alors que je sais pertinemment qu’il n’en est rien. Il ne sait pas ce qu’il se passe dans les zones les plus sombres de notre monde, celles qu’on ne montre pas et qui restent tapies dans l’ombre. Moi, je le sais. Je côtoie tous les soirs ces endroits oubliés des médias qui ne peuvent pas se permettre de montrer au grand public une telle perdition de l’espèce humaine. Tout le monde préfère fermer les yeux sur des horreurs inacceptables pour ne pas avoir à admettre qu’elles sont réellement. Ça me révolte. Je suis en colère, mais je ne sais même pas contre qui ou contre quoi.

Il s’est relevé, mais le charme ne s’est pas rompu et j’ignore si ça me plait davantage ou si, au contraire, je suis encore plus déstabilisée. J’avise le sweat qu’il me tend sans pour autant faire mine de le porter, m’assurant par avance qu’il ne se prive pas de vêtements chauds. Ma question provoque une réaction instantanée à laquelle je ne m’attendais pas puisqu’il se retrouve torse-nu devant moi. L’absence de tissu laisse apparaitre ce que ses vêtements laissaient déjà entrevoir, un torse fin, pas de muscles saillants mais des lignes précises et bien définies. Mes yeux s’attardent sans doute une seconde de trop avant que je ne relève les yeux pour croiser son regard. « Tu aurais au moins pu le plier. » Je lance, jamais contente, désireuse d’avoir toujours quelque chose à critiquer combien même son geste est pourtant altruiste, à l’origine. L’autodérision dont il fait preuve m’arrache un sourire et je me garde bien de lui faire remarquer que l’absence de muscle ne gâche rien, bien au contraire. « Je croyais que c’était une légende, le fait que l’Angleterre soit toujours sous la pluie. » Remarque certainement bien moins intéressante que celle que j’avais en tête, mais surtout moins dangereuse et c’est tout l’intérêt, je ne dois laisser ni mon regard, ni mon imagination dévier de nouveau sur White. Il est tout de même obligé de m’inviter une deuxième fois à me changer pour que je daigne envisager de porter le pull. Il s’amuse en me promettant de ne pas regarder, me faisant une nouvelle fois lever les yeux au ciel. « Toujours plus con. » Je lui fais remarquer, même si mon sourire prouve que son humour digne d’un enfant de quatre ans à fait mouche, bien malgré moi. Il finit par vraiment se tourner et je fais de même, de telle sorte que nous nous retrouvons dos à dos – on est jamais trop prudent – alors que je me déleste de mon T-shirt mouillé, conservant seulement mon soutien-gorge qui lui aussi est un peu humide pour revêtir le pull dans lequel on aurait pu faire loger pas moins de trois filles de la même corpulence que moi. « C’est bon. » Je le préviens, me repositionnant correctement sur le siège passager en pliant mon T-shirt trempé sur mes genoux. « On risque d’être coincé un moment. » Je remarque, observant le manteau de pluie qui n’a pas diminué d’intensité depuis que nous sommes montés dans la voiture. « J’espère que tu n’as pas prévu de m’initier à un autre jeu pour passer le temps. » Pourtant, j’ai été la première à adorer cette soirée, mais le nier n’est qu’une vaine tentative de plus de me persuader que cette distance existe toujours entre nous.

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Message(#)We are the best, so screw the rest ஐ Primbel EmptyDim 16 Juin 2019 - 13:04



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- Tu ne devrais pas t’imposer pareil challenge. Je suis sûre que tu es le genre de mec qui n’aime pas perdre. A l’entendre, on pourrait croire que je suis en train de me lancer dans quelque chose de bien trop ambitieux pour ma modeste personne. Anderson se définit elle-même comme le trophée inatteignable, l’ultime but, la récompense merveilleuse, étincelante et lumineuse qui rend fou même le plus sérieux des hommes. Au jeu de l’arrogance, elle m’égale plutôt bien finalement. Alors, j’adopte ce petit sourire qui semble la contrarier parfois car il témoigne de l’absence d’impact que peuvent avoir ses remarques cinglantes. – Tu sembles me connaître tellement bien, Anderson, je suis décontenancé par autant de clairvoyance. Mon ton est moqueur, légèrement insolent et piquant. Le fait est qu’elle ne me connait pas, justement. Elle ignore tout de moi, et j’ignore tout d’elle. Et à chaque fois qu’elle essaie de me définir (pour se rassurer ? pour rester en contrôle ? dominer la relation ? être maître du jeu ?) elle se base sur des préjugés, ou des illusions que je crée moi-même par mon attitude nonchalante. Cela dit, je suis assez perspicace pour comprendre qu’ainsi elle me garde à distance et instaure un climat de tension délimitant une frontière à ne pas dépasser entre nous. Sauf que cette tension m’excite, m’attire et me donne envie d’être un clandestin. Et c’est en poussant davantage les barrières érigées entre nous que je viens poser l’arrière de mon crâne sur ses cuisses afin qu’elle me soigne. Ce faisant, je l’admire avec son petit air concentré et appliqué. Une légère ride se fronce entre ses sourcils alors qu’elle s’applique en posant les pansements sur mon arcade fichue. Et puis je ferme les yeux, me satisfaisant pleinement d’être à sa merci. Et elle laisse entrevoir une partie désabusée d’elle, Anderson, en se moquant de mes idéaux de gamin. Alors je l’interroge et c’est le silence qui me répond pendant plusieurs secondes. Comme si la vérité était trop crue à dire, comme si elle ne pouvait pas se confier sur ce qu’elle sait, comme si je ne pouvais pas comprendre… - L’envers du décor. Réponse vague, déroutante  qui signifie à la fois tout et son contraire. Elle reste malgré tout une bonne indicatrice de ce qui peut troubler Anderson. Je fais partie de ces éternels optimistes agaçants qui préfèrent voir le verre à moitié plein qu’à moitié vide. La cruauté peut toujours, selon moi, être surpassée par la bonté humaine. Traitez-moi d’idéaliste rêveur, d’utopiste ignorant, je continuerai malgré tout de m’accrocher à cette idée car elle transporte l’espoir que ce monde ne court pas à sa perte et qu’on peut encore le sauver. Je laisse la réflexion mourir, sentant que ce sujet-là n’est pas à approfondir car je m’engage sur un terrain trop inconnu et miné. Je n’ai pas l’intention de sauter tout de suite et de disparaître de la sorte. Après tout, j’ai un challenge à gagner non ? C’est bien comme ça qu’elle s’est qualifiée, et s’il y a un challenge, c’est qu’il y a la possibilité de gagner. Je dois donc continuer à jouer avec habileté, éviter les tirs, les mines ou tout autre élément pouvant me mettre hors course. Et c’est exactement ce que je fais en renonçant à ses lèvres tentatrices l’instant suivant. Le désir est palpable entre nous, il y a de l’électricité dans l’air et malgré l’humidité qui nous fait frissonner, mon corps brûle à l’intérieur. J’enlève mon t-shirt trempé, le jette sur la plage arrière avant d’aviser mon reflet dans le rétroviseur central tandis qu’elle me reproche, encore une fois, ma négligence envers mes affaires. En guise de réponse, je souris. Je palpe les pansements alignés les uns sur les autres, enchevêtrés en un tas difforme qui laissent supposer que ma coupure est énorme.  –Je croyais que c’était une légende, le fait que l’Angleterre soit toujours sous la pluie. J’observe le parebrise inondé de tonnes d’eau et hausse les épaules en expliquant –Ce ne sont pas les mêmes pluies… Il pleut beaucoup, un peu tous les jours, mais rarement à torrent comme ici. C’est assez impressionnant, je ne crois pas pouvoir conduire avec aussi peu de visibilité. Je me tourne vers elle et remarque qu’elle ne s’est toujours pas changée. J’insiste, et lui propose de me tourner pour qu’elle garde un minimum d’intimité. Son reflet dans la vitre me dévoile son dos et je mordille ma lèvre d’un air absent tout en me perdant un peu dans la contemplation de sa chute de reins qu’elle finit par recouvrir de mon sweat chaud et trois fois trop grand pour elle. –C’est bon. On risque d’être coincé un moment. J’espère que tu n’as pas prévu de m’initier à un autre jeu pour passer le temps. Je me rassois face au volant et cherche mes cigarettes un instant. – Tu es une joueuse, Anderson. C’est une affirmation. Pas un reproche, juste une constatation. Elle aime jouer et elle en a envie. Trouvant mes clopes, j’en cale une entre mes lèvres et lui demande – Pourquoi tu ne m’initierais pas toi à un autre jeu ? Je ne connais que ceux où il y a de l’alcool dedans… Je me pince les lèvres, observe les torrents d’eau qui se déverse tout autour de nous, le déluge a commencé. Peut-être faudrait-il se mettre à chercher l’arche non ? – Action ou vérité. Un autre jeu d’adolescents stupides sortis tout droit de tes films préférés ! Tu commences ? J’arque un sourcil, celui où mon arcade est encore intacte, et la provoque avec un regard flamboyant, largement excité à l’idée d’être intraitable avec elle dans les minutes à venir.





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J’ignore à quel point je suis dans le vrai dans mes suppositions concernant l’attitude de White, je pars du principe que ma première impression était bonne, ignorant volontairement le fait qu’il me prouve à chaque instant à quel point je me suis trompée sur lui. Je ne veux pas avoir tort, je déteste ça presque autant qu’être déstabilisée et il arrive mieux que quiconque à me mettre mal à l’aise. J’ai l’impression de ne rien contrôler avec lui et ça me déplait, je veux au moins m’assurer que je suis capable de garder une prise sur les événements, peu importe si je dois me mentir à moi-même pour cela. Il me nargue en plus, certainement conscient que mon assurance n’est plus aussi solide qu’auparavant et qu’il peut se permettre de jouer avec mes nerfs autant qu’avec mes émotions. Je ne sais pas si je suis irritée ou bien admirative de son attitude, il arrive à faire sauter un à un les verrous qui maintiennent ma carapace en place et mon subconscient me hurle d’éviter ce garçon le plus possible. Malheureusement, il agit sur moi comme un aimant, me poussant à être de plus en plus proche de lui, à vouloir le connaitre davantage et à passer du temps en sa compagnie. C’est une erreur, je le sais déjà mais je suis certaine que le temps me le prouvera. Malgré cette certitude, je n’arrive pas à faire marche arrière, à enrayer la machine que je viens moi-même de relancer alors que nous aurions pu ne plus jamais nous revoir après cette soirée au bar. « Ce sont seulement des suppositions, ce n’est pas de ma faute si tu es si linéaire, que je suis obligée de viser juste à chaque fois. » Répondre à la moquerie par l’attaque, c’est ce que je fais faire de mieux et c’est ce à quoi il a le droit, peu importe que ce soit totalement faux.

Est-on réellement en train de parler de la pluie et des différences entre l’Angleterre et l’Australie ? J’en ai bien l’impression et pourtant, je n’ai pas l’impression de m’ennuyer, je n’ai pas envie de partir, je ne lève pas les yeux au ciel, je me contente d’écouter ce qu’il a à dire, imaginant ce qu’aurait pu être son quotidien là-bas, à des milliers de kilomètres de là où j’ai toujours grandi. J’ai des milliers de questions à lui poser, je voudrais savoir pourquoi il a atterri ici, qu’est-ce qui a motivé son choix, s’il en est heureux, s’il arrive à voir sa famille… Mais je n’oserais pas, parce que je sais pertinemment que poser des questions permet certes d’obtenir des réponses, mais également d’être questionné à son tour et parce que j’ai l’impression de marcher sur des œufs à chaque fois que je parle de ma vie privée, je préfère évidemment éviter. Pourtant, je dois admettre que sa vie m’intrigue, parce qu’elle n’est pas aussi linéaire que j’ai pu le prétendre un peu plus tôt, qu’il a forcément dû traverser des épreuves et que j’aimerais connaitre la nature de ces dernières. Ou peut-être pas. Je suis curieuse, c’est vrai, mais je crois que je veux surtout me rassurer en m’assurant qu’il me révèle quelque chose qui suffise à me repousser définitivement et je me dis que c’est évidemment en creusant dans son passé que j’arriverais à apprendre cette fameuse information. Je dois être maso. « Ça te manque ? » Je demande, à la place, loin de satisfaire ma curiosité mais désireuse de ne pas manquer une occasion de le faire parler de lui. Le fait qu’il ne puisse pas conduire m’importe peu, à l’heure actuelle, rester coincée ici pendant des heures encore moins. Je me sens étrangement bien, ici, assez pour ne pas avoir envie que ça s’arrête, ou du moins, pas tout de suite.

Il veut jouer. Encore. Cette fois, pas d’hésitation pour moi, il prétend que je suis une joueuse mais ce n’est pas ce que je suis et ce n’est pas comme ça que j’ai envie de me qualifier. Pourtant, il y a un fond de vérité, parce que j’ai passé toute ma vie à jouer avec le feu, à tenter des choses auxquelles j’aurais mieux fait de ne tout simplement pas penser, à détruire tout ce que je construisais dans l’espoir d’obtenir encore plus et à faire du mal aux personnes qui avaient le malheur de s’attacher un minimum à moi. Alors, peut-être qu’il a raison et que je suis effectivement une joueuse, mais ce n’est pas ce que je veux être et ce n’est pas un trait de personnalité que je compte assumer face à lui, surtout pas maintenant, pour que ça se termine comme la dernière fois. En plus, je détester l’idée de revivre une situation passée encore une fois, est-ce que ça doit toujours être comme ça entre nous ? Il faut qu’on joue pour réussir à se parler ? Je sais que c’est de ma faute, parce que je suis toujours sur la défensive, que je ne laisse rien paraitre, que j’essaie de me protéger mais ce n’est pourtant pas ce que je veux, c’est juste le seul moyen que j’ai trouvé pour le tenir à distance. « Tu penses que tu peux me demander de jouer à chaque fois que tu auras envie de me parler pour ne pas avoir à l’admettre, n’est-ce-pas ? » Je demande, sans trop savoir ce que je fais, mais sans pour autant le quitter des yeux, conservant cette assurance que je suis loin d’éprouver. « Si t’as vraiment envie de me connaitre, il va falloir trouver un autre moyen. » Mais pourquoi en aurait-il envie, en réalité ? Tout ce qu’il a à apprendre à mon sujet ne pourrait que me desservir et je m’en rends parfaitement compte.

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Message(#)We are the best, so screw the rest ஐ Primbel EmptyMar 18 Juin 2019 - 12:01



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→ - Ce sont seulement des suppositions, ce n’est pas de ma faute si tu es si linéaire, que je suis obligée de viser juste à chaque fois. Parfois, avec elle, j’ai l’impression d’être en train de jouer au Tennis. Ayant une petite faiblesse au poignet, dû au fait qu’il se soit brisé durant l’enfance, j’ai toujours eu du mal à manipuler les raquettes et à exceller sur un terrain. Heureusement pour moi, la balle qu’on se renvoie est imaginaire et ce sont les mots qui ont un impact gagnant – ou perdant. Et ceux-là, je sais les manier correctement. – Je suis terriblement désolé d’être aussi ennuyeux. Je réponds simplement, pas vraiment touché par son attaque. Anderson n’est pas ennuyée sinon elle ne serait pas venue à ma rencontre près du terrain tout à l’heure avec son petit air fier et narquois. Si elle n’était pas intéressée, elle se serait contentée de repartir avec ses copines sans se soucier de ma petite personne. Et bien qu’elle tente de masquer son plaisir à être à mes côtés avec ses petites piques froides, je sais qu’elle aime être là. Je l’attire, tout comme elle m’attire c’est évident. Comme deux aimants dont les extrémités peuvent tout autant se repousser que s’accoler, la tension entre nous ne s’explique pas réellement : elle se vit. A l’abri de la pluie,  dans le petit habitacle sûr qu’est ma voiture, nous avons délaissés nos amis pour un tête à tête improvisé à l’atmosphère grisante et électrique.

Est-ce que Londres me manque ? Si je fais attention au vide sidéral creusé au sein de ma poitrine, évidemment. Mon regard se perd dans la contemplation des gouttes d’eau qui s’écrasent avec fureur sur le pare brise alors que les souvenirs m’assaillent. J’évite, bien souvent, de penser à ma ville car ça m’fous le cafard. Je mordille ma lèvre, avant de soupirer et de répondre – Oui, ça me manque. Tout me manque en vérité : le climat, l’ambiance, l’accent, les pubs, les odeurs et les bruits. Même ma mère me manque. Sa folie, ses histoires, sa présence… On a beau dire, facetime est un substitut génial, mais il ne remplace pas la chaleur réconfortante que peuvent nous apporter nos proches lorsqu’ils sont prêts de nous. Le manque est terrible à vivre. Je n’ai que ma mère, mais j’ai déjà hâte qu’elle me rende visite cet hiver. La cohabitation va être horrible, mais j’en ai besoin pour recharger les batteries. L’Australie est différente de l’Angleterre à bien des égards même si on y parle la même langue. Je cale une cigarette entre mes lèvres, ne me prêtant pas plus que ça au jeu des confidences. Londres, c’est un sujet délicat pour moi. Ça le sera toujours. Je ne suis pas le même là-bas, je le sais.

Persuadé qu’Anderson souhaite jouer pour en apprendre plus, étant donné que cela semble notre moyen préféré de communication, je lui propose un jeu en soufflant la fumée de ma clope qui va bientôt envahir tout l’habitacle. Je descends un tout petit peu ma vitre, laissant un filet d’eau couler à l’intérieur et sur mon épaule pour tenter d’évacuer un peu la fumée – ça ne marche pas vraiment. Je crois que je ne m’attendais pas à une réaction aussi vive de sa part. – Tu penses que tu peux me demander de jouer à chaque fois que tu auras envie de me parler pour ne pas avoir à l’admettre n’est-ce pas ? Si t’as vraiment envie de me connaître, il va falloir trouver un autre moyen. Surpris par son attitude réfractaire, je la fixe bêtement durant plusieurs secondes sans savoir quoi dire. Son attitude princière me laisse cois. Je fronce les sourcils et avoue simplement – Je pensais que c’était notre truc. Et pour la première fois, elle a réussi à réellement me blesser en insinuant que je devais faire des efforts et lui courir après. Je n’ai jamais vraiment envisagé ça comme ça entre elle et moi. Ce jeu de séduction n’imposait aucune domination dès le départ et je déteste le fait d’être considéré comme le chien à la langue pendante. – Pour ta gouverne, je n’ai pas de problème à admettre que j’ai envie de te parler. Mais j’suis pas en chien non plus, je ne réclame pas ce qu’on ne veut pas me donner. Légèrement agacé, j’actionne les essuie-glaces afin de déterminer si je peux rouler sous cette pluie diluvienne. Il me semble que c’est possible, alors je décrète – Met ta ceinture. Et après avoir mis la mienne, j’enlève le frein à main et commence à manœuvrer pour sortir de ma place de parking. Ma vision est limitée mais ça ne va pas m’empêcher de conduire finalement. Arrivé au bout du parking, je me tourne vers elle et lui demande – Madame a une adresse ?




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Message(#)We are the best, so screw the rest ஐ Primbel EmptyMar 18 Juin 2019 - 20:12


 
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White est désolé d’être ennuyeux et moi je suis désolée qu’il ne le soit pas davantage, justement. Les choses auraient été tellement plus simples s’il l’avait été. J’aurais aimé n’avoir absolument rien à faire de sa petite personne, être complètement indifférente à ses paroles et à sa présence, mais je dois bien me rendre à l’évidence, il n’en est rien. Au contraire, tout en lui m’attire, son accent, ses petites mimiques, voire même son air hautain. C’est frustrant parce que, quelques semaines auparavant, tous ces petits détails qui aujourd’hui me plaisent avaient le don de m’énerver. Est-ce que je me voilais la face ? Je n’en ai pas la moindre idée, mais je n’ai aucune envie de me replonger dans mes souvenirs, je devrais d’ailleurs penser à une seule chose : fuir avant qu’il ne soit trop tard. Evidemment, je ne le ferais pas et ce n’est pas le déluge le véritable frein à mon départ, même si je trouve cette excuse parfaitement bien trouvée pour ne pas avoir à justifier mon envie de rester auprès de lui. J’aime les discussions que nous avons, ce n’est sûrement pas flagrant parce que je reste sur la réserve, peu désireuse de briser cette atmosphère si spéciale qui se crée autour de nous lorsque nous sommes ensemble, mais c’est pourtant le cas. Chacune de ses paroles me donne envie d’en savoir plus, de le connaitre davantage, de savoir ce qui se cache sous le masque de ce garçon sur lequel chaque mot semble glisser sans l’atteindre. Je le pique pourtant, encore et toujours plus, espérant sans doute réussir à le repousser sans que ce mouvement de recul vienne de moi. Il n’en fait rien, pourtant, au contraire même et chacune de nos rencontres apporte une dimension nouvelle à cette relation qui n’en est évidemment pas une. Ce n’est que la troisième fois que nous sommes confrontés l’un à l’autre pourtant, et bizarrement, j’espère sincèrement que ce n’est pas la dernière. « Pourquoi tu restes ici si Londres te manque ? » J’ai osé et je ne sais pas si je dois le regretter ou non. Il m’intrigue, son histoire, son passé, j’ai envie d’en savoir plus. Pourquoi un garçon qui semble aimer son pays a décidé de prendre l’avion pour s’envoler à des milliers de kilomètres, loin des siens ? Je trouve ça surréaliste. Il n’a pas le profil type de l’aventurier, mais je crois que je ne suis pas douée pour analyser les gens, en réalité, ou en tout cas pas pour l’analyser lui. Je me suis trompée sur lui, je ne l’avouerais jamais, bien entendu, j’ai trop de fierté pour ça, mais j’en ai la certitude désormais.

Je suis allée trop loin cette fois, j’en acquiers la certitude en voyant White se refermer. Il pensait que c’était notre truc. Je ne sais pas pourquoi, cette simple phrase fait battre mon cœur un peu plus vite, peut-être parce que je perçois une certaine déception derrière ses mots, ou parce que son accent ressort particulièrement ou encore parce qu’il évoque un nous qui bien qu’étant irréaliste n’est pas si désagréable à l’oreille. J’ouvre la bouche pour lui répondre, essayant de trouver la réplique cinglante pour lui donner ce fameux coup de grâce certainement mérité mais aucun son ne sort et son énervement est encore davantage visible dans la suite de sa justification. Je ne l’ai jamais considéré comme un chien et je n’ai jamais estimé qu’il devait me courir après. Est-ce vraiment l’impression que je renvoie ? Je me rends compte que je suis fermée, bien sûr, mais j’avais l’impression d’être différente avec lui, peut-être un peu moins sur la défensive, mais en réalité, je l’ai peut-être été encore davantage parce que, contrairement aux autres, il arrive bien à me déstabiliser. « J’ai jamais… » refusé de te donner quoi que ce soit. Ma phrase ne se termine pas parce qu’au fond, je sais que ce n’est pas vrai, j’ai effectivement voulu lui montrer que je n’allais rien lui donner, qu’il allait se heurter à un mur et je viens de lui prouver que ce n’était que la vérité en l’envoyant sur les roses une fois de plus. Je regrette d’avoir dépassé ses limites, parce que le but recherché n’a jamais été de le blesser. Au moins, maintenant, il comprend pourquoi il ne vaut mieux pas m’approcher. Je casse tout ce que je touche, c’est mon truc. Je m’exécute sans réfléchir lorsqu’il m’ordonne de mettre ma ceinture et le regarde manœuvrer sous la pluie battante pour sortir du parking. C’est une très mauvaise idée. Arrêté à la sortie du parking, il me demande mon adresse que je refuse évidemment de lui donner. « C’est pas une bonne idée de conduire par ce temps, t’inquiètes, je vais rentrer à pieds. » Il veut se débarrasser de moi parce que je l’ai mis en colère et je le comprends, je détache la ceinture que je viens à peine de mettre et tente de rassembler leu peu d’affaires que j’avais en ma possession avant d’envisager affronter les intempéries. Main sur la poignée de la portière, je me tourne tout de même vers lui, mon sourire narquois m’ayant définitivement abandonnée. « Je suis désolée. » Je le suis, sincèrement. La pluie s’engouffre dans l’habitacle alors que j’ouvre la portière pour rejoindre l’extérieur. Je vais sûrement chopper une pneumonie, mais je ne l’aurais pas volée, celle-là.

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