| How wonderful life is while you're in the world ¤ Timlie |
| | (#)Jeu 20 Juin 2019 - 21:29 | |
| How wonderful life is while you're in the world charlie & timothy Le face à face de la terreur, un Timothy qui cherchait le plafond du regard, ou n'importe quel autre objet du décor pour ne pas avoir à supporter les yeux inquisiteurs de sa génitrice. Où était Sam? Un quart d'heure déjà qui l'attendait et Tim savait que plus le temps passait, plus l'inconfort serait de rigueur. Pour le moment, sa mère n'avait dit que des banalités, c'était mieux ainsi, plus aisé à supporter pour la boule bien ancrée au fond de sa gorge et de ses entrailles. "Ton frère arrive quand, Esmé'? J'attends qu'il vienne approuver le nouveau vêtement que je compte coudre pour toi." Elle n'avait plus le sens des réalités, Tim le savait depuis plus de vingt ans évidemment mais cela n'empêchait pas la douleur de se glisser dans son coeur à ce moment là. Ses poings se serrèrent sur ses genoux, sa peau devenant diaphane tellement il avait besoin de cette douleur pour oublier l'autre, psychologique. En effet, sa mère lui montra un croquis d'une robe, encore une, de princesse ou presque et instantanément, il se liquéfia. La colère vint après la tristesse et il ne put que sortir son téléphone pour envoyer un message d'urgence à son frère. Qu'il arrive, et vite. "Je vois que ça te plait. La prochaine fois que tu viens, on pourra faire les premiers essayages." Elle couinait comme une gamine et le regard de Tim lança des éclairs. Il ne pouvait pas tenir, pas alors qu'il avait trente deux ans. Il n'était plus ce gamin là, qui allait chercher le premier placard pour s'y terrer, il avait grandi et si elle ne pouvait pas le voir, il ne pouvait que lui faire comprendre. "C'est toujours écrit Timothy sur mon acte de naissance, maman, pas Esméralda. Tiens, regarde ma carte d'identité. Sexe: masculin." Il savait ce qu'il risquait mais il pouvait se défendre, non? Il n'était plus ce gamin, non, il n'était plus ce gamin, c'était tout ce qu'il pouvait se répéter alors que sa mère devenait pâle. La crise arrivait, il le savait bien mais il se refusait de bouger. Bien vite, elle devint hystérique, hurlant le prénom d'Esméralda, choquant Tim au moment où sa main vint se serrer autour de sa gorge. Celle-là, il ne l'avait pas vu venir et oui, il aurait dû se défendre, la pousser, hurler mais il se retrouva totalement immobile, en train d'étouffer. Il ne sut pas combien de temps il resta ainsi, attendant la mort lui sourire mais finalement, deux hommes entrèrent pour attraper sa génitrice et lui injecter un sédatif. Sous le choc, sa propre main sur sa gorge, Tim s'évada avant même que les hommes purent lui dire quoique ce fut. Decastel se mit à courir, oubliant même où il était et comment il était venu. Il avait mal, il tremblait, la crise de panique arrivait. Sans se rendre compte, il avait une nouvelle fois attrapé son téléphone portable mais cette fois, ce fut Charlie qu'il chercha dans ses contacts.
Il arriva chez lui une vingtaine de minutes plus tard, ses muscles ne lui obéissant même plus. Sa respiration était sifflante et l'angoisse ternissait le décor autour de lui. Tim était en train de perdre pied, totalement, irrémédiablement. Il courut jusqu'à sa salle de bain et tomba nez à nez avec son reflet dans le miroir. L'air décharné, Tim aperçut la trace rouge autour de son cou et sa main vint à nouveau la toucher. Il retournait vingt années en arrière, l'enfant maltraité, incapable de se défendre parce que c'était sa mère et qu'il était forcé de l'aimer. Sa haine le faisait vaciller et il éclata simplement en sanglots, tombant au sol, incapable de se relever durant les cinq minutes suivantes. Il entendit la sonnette de la porte d'entrée même si Timothy n'avait aucune idée depuis combien de temps on essayait d'attirer son attention. Il chancela quelque peu en se remettant sur ses jambes, essuyant les larmes qui ornaient ses si douces joues. Encore tremblant, avec un rythme cardiaque proche d'une attaque de tachycardie, il réussit à atteindre la poignée de la porte et à l'actionner pour découvrir Charlie. Il lui avait envoyé un message, c'était vrai et il dût se contenir le plus possible pour ne pas repartir dans des sanglots. A la place, il observa sa belle sirène, deux semaines après leur dernière entrevue. Elle était toujours aussi belle, évidemment, c'était lui qui se retrouvait anéanti. Il remarqua la trace jaunâtre sous son oeil et espéra de tout son coeur qu'elle n'avait pas subi à nouveau la colère de l'homme qu'elle avait mentionné lors de leur conversation. "Charlie... J'espère que tu faisais rien d'important. Je voulais pas te dérange, je... Je savais pas qui d'autre appeler." Son frère ne lui avait pas répondu, Ivan avait quitté la ville quelques jours. Il était seul au monde avec sa souffrance, devant se tenir à l'encadrement de la porte pour ne pas chuter, sa gorge en feu le laissant complètement asséché. "Je suis désolé. j'aurais pas dû... Je sais pas qui je suis." Cette fois, les larmes coulèrent à nouveau, à peine eut-il refermé la porte derrière la jolie rousse. Ses jambes ne le permirent pas de rester debout plus longtemps, il sombra au sol, tremblant et ne savant pas s'il allait y survivre car, peut être, oui, peut être que c'était la fois de trop. La fois où Timothy Decastel ne se relèverait pas.
code by exordium. @Charlie Villanelle |
| | | | (#)Ven 21 Juin 2019 - 0:48 | |
| How wonderful life is while you're in the world @Timothy Decastel
L’inquiétude s’était rapidement propagée dans le corps de Charlie après avoir lu le message de Tim. J’ai vraiment besoin de toi. Il lui a souvent dit qu’il avait besoin d’elle à ses côtés pour se sentir bien, mais rien n’avait jamais paru aussi réel que ce message. Il n’avait pas donné d’autres explications, seulement ces quelques mots alarmants qui avaient fait s'accélérer le coeur de la jeune femme dans la minute. Elle était d’autant plus alarmée qu’elle avait mis son téléphone en mode avion ne savait par conséquent pas de quand ce message datait, s’il le lui avait envoyé il y a une minute ou bien une heure … Elle aurait dû prendre de ses nouvelles plus tôt, ne pas essayer de lui cacher l’oeil au beurre qu’elle arborait depuis une semaine. Mais il avait déjà tant fait pour elle qu’elle ne voulait pas venir le voir et amener tous ses problèmes à chaque fois, tout ce qu’elle voulait c’était être auprès de lui, sentir son odeur et simplement être heureuse. Jamais elle ne pourrait être heureuse si Tim ne l’est pas et dans la situation actuelle des choses rien ne paraît moins sûr. Il a sollicité son aide et elle répondra bien sûr présente, s’efforçant d’être aussi douée dans ce rôle de personne réconfortante que lui l’aura été pour elle. Ils se sont promis d’être là l’un pour l’autre, de se donner du temps, de vivre une véritable aventure main dans la main. Toutes ces promesses prennent en compte le fait d’aider l’autre quand il en a besoin. La jeune femme abandonne toutes ses révisions avant même de recevoir la réponse pour savoir où est Tim. Elle ira chez lui, maintenant qu’elle habite aussi à Fortitude Valley pour une durée indéterminée il est bien plus simple de simplement avoir à changer d’immeuble. S’il n’est pas chez lui, peut être que son frère ou son coloc seront là pour l’aiguiller … Ou peut être qu’entre temps il lui aura répondu … Elle recommence à imaginer de nombreuses possibilités et créer des plans farfelus, c’est sa façon à elle de se rassurer et de minimiser l’ampleur de la situation. Autant dire que cela ne marche pas du tout et qu’elle arrive chez Tim plus en panique que jamais mais tentant au mieux de se calmer. Elle est ici pour lui, il est le seul qui compte à ses yeux. La vie ne devrait pas s’acharner sur une âme aussi pure que la sienne, il ne devrait jamais avoir à perdre ses jolis yeux rieurs et ce magnifique sourire si caractéristique. La jeune femme n’ose même pas imaginer ce qui lui est arrivé. Elle sonne et tambourine à sa porte, sans doute plus de fois que nécessaires, hésitant à entrer si elle n’entend personne dans l'appartement. Peut être qu’il se sentait mal et qu’il lui est arrivé malheur, peut être qu’il est en train de mourir alors qu’elle attend sagement derrière la porte en bois … Et soudain elle s’ouvre doucement, dans un long craquement brisant le silence. Charlie retient son souffle. Tim est méconnaissable. Ce garçon au visage si doux, aux traits si enfantins et à la mine toujours joyeuse. Pendant un instant elle prie pour qu’il s’agisse de son frère lui ressemblant beaucoup, mais l’homme à la peau livide est le même dont elle est éperdument éprise. Elle remarque aussitôt les marques rouges autour de son cou, quelque peu rassurée qu’elles ne ressemblent cependant pas à une corde. Mais qui a bien pu lui faire une chose pareil, à lui, à Timothy Decastel cet ange tombé du ciel ? La jeune femme en reste bouche bée un instant, ne sachant faire autrement que regarder amoureusement ses yeux livides. Ils ont les mêmes yeux clairs, ces mêmes yeux qui trahissent si rapidement s’ils ont pleuré. Il a pleuré. Au fur et à mesure que ses yeux se perdent sur son corps elle découvre de nouveaux stigmates et n’en devient que plus décontenancée. Oh, Tim. « Charlie... J'espère que tu faisais rien d'important. Je voulais pas te dérange, je... Je savais pas qui d'autre appeler. » Elle fait un pas vers lui, ses mains se rapprochant de son corps par automatisme comme s’il manquait de tomber à chaque nouvelle seconde. Rien n’aurait été plus important que Tim, rien ne pourrait l’être dans le monde entier. Les rôles se sont dramatiquement inversés depuis leur dernière rencontre, et si elle avait pu éviter à Tim de souffrir elle aurait préféré se faire frapper encore et encore. Il ne mérite rien de mal dans la vie, il semble avoir déjà bien trop souffert. Elle ne sait toujours pas quoi répondre, ses yeux paniqués regardant tantôt dans un oeil et tantôt l’autre. « Je suis désolé. j'aurais pas dû... Je sais pas qui je suis. » Perdue à son tour, elle n’a pas le temps de réfléchir à ses paroles alors qu’il commence à pleurer sous les yeux d’une compagne peinée. Il n’avait jamais pleuré de tristesse, rien n’aurait pu la préparer à un tsunami d’émotions comme celui-ci. Cette fois ci elle ne peut plus rester pantoise et alors que ses mains s’avançaient jusqu’à son visage le voilà qu’il tombe lourdement au sol dans un fracas. Il n’a pas cherché à atténuer sa chute ; elle n’en a pas eu le temps. La seule fois où Tim lui a demandé son aide elle n’a pas su être à la hauteur. Si l’homme qu’elle chérie est à terre alors elle le sera aussi. Fermant la porte d’un coup de pied, elle vient passer ses cheveux derrière ses oreilles et s’asseoir devant lui. Son corps entier est tremblant, ses larmes ne s’arrêtent pas de couler, les traces rouges sur son cou sont inquiétantes. Et Charlie panique, ne sachant comment réagir à tout cet amas de malheur dans une seule enveloppe humaine. Finalement elle se calme elle même et prend une grande inspiration. Elle doit être là pour lui. Une femme doit être là pour son mari, pour le futur père de ses enfants, pour son futur beaucoup de choses. Désormais à sa hauteur elle prend ses mains du bout des doigts, pouvant maintenant profiter d’un libre champ d’action sans son attelle. La jeune femme est la plus douce possible, tantôt caressant ses doigts avec ses pouces, tantôt réchauffant ses mains gelées dans ses paumes. « Tim, Tim, Tim. Concentre toi sur ma voix, d’accord ? Regarde moi. » Elle fait doucement passer son doigt sous son menton pour lui faire relever la tête. « Je suis là maintenant, tu n’es plus tout seul. Tu ne seras jamais plus seul. On va faire ça ensemble, on va rester là jusqu’à ce que tu te sentes mieux. » Ils resteront plusieurs heures si c’est ce dont il a besoin, Charlie enverra Yoko travailler à sa place, il n’y a aucune raison qui la ferait quitter cette pièce sans que Tim ne lui ait donné un véritable sourire d’homme heureux. Les pouces de la jeune femme se détachent momentanément des mains de son voisin préféré pour venir essuyer un peu de ses larmes coulant à torrent. Elle doit rester forte, pour lui, même si à l’heure actuelle elle a seulement envie de se la jouer Cian et de tuer la Terre entière. « Tim ne t’excuse pas, pour rien, jamais. Tu as le droit d’être qui tu veux, tu as le droit de te poser des questions parfois. Pour moi tu resteras toujours le triton de ma sirène, c’est au moins une chose qui ne changera jamais. » Elle n’ose pas trop en dire, ne sachant réellement d’où vient le problème. Une gaffe est si vite arrivée, rien ne saurait réparer les dégâts causés par des mots sincères. Villanelle sent qu’il s’agit du bon moment pour venir lui faire un câlin, bref mais réparateur. Elle fait basculer le poids de son corps vers l’avant et passe ses bras autour de ses épaules, caressant ses cheveux d’une main. Elle le sent encore trembler, et toute cette détresse la rend malheureuse. « Tu as le droit d’être qui tu veux. Personne ne te jugera. Il s’agit de ta vie et de la tienne seule, mais … s’il te plaît choisis d’être le Tim heureux, c’est celui que tu mérites d’être. » Elle s’abstient de poser des questions. Il lui en parlera s’il est prêt, comme elle l’a fait auparavant. Ils fonctionnent sur une confiance mutuelle, personne ne force personne à se livrer. Elle souhaite seulement qu’il soit un Tim véritablement et profondément heureux parce que c’est le seul qu’il mérite d’être, lui, la prunelle de ses yeux.
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| | | | (#)Ven 21 Juin 2019 - 1:42 | |
| How wonderful life is while you're in the world charlie & timothy On ne le voyait que très rarement dans cet état de désespoir avancé. Timothy détestait se montrer faible, il ne se laissait que peu d'espace pour faire preuve de sensibilité en public. Charlie n'était pas un public, justement, c'était Charlie et toute la différence résidait là. Elle était celle qui l'avait fait rêver quelques semaines plus tôt, dans ce vieux cinéma de quartier avant de lui promettre une réalité si douce et si magique dans un futur plus ou moins lointain. La jeune femme était tout simplement celle qui avait le plus d'importance aux yeux de Tim, lui qui s'empêchait de ressentir depuis de nombreuses années, depuis la désillusion avec Alex. Il n'avait jamais essayé de rencontrer qui que ce fut après le départ de son amie, remettant son coeur bien au fond de sa poitrine pour ne plus jamais avoir à le ressortir. La situation lui avait plu ainsi, pas de peine, pas d'attente, juste cette solitude qui l'enlaçant depuis qu'il était tout petit. Heureusement, Decastel y était habitué. Il avait passé des longues journées d'hiver à se parler tout seul, sa carcasse vide entourée de poupées blondes complètement fantomatiques. Il finissait toujours replier ses jambes vers son buste, tentant d'y cacher son visage car l'image l'effrayait au plus haut point. Voilà à quoi ressemblait son avenir, à quelques poupées Barbie qui l'entouraient, là, jonchées sur le sol à croiser son regard bleuté désespéré. Tim avait envie de s'enfuir dans ce genre d'instants mais ses muscles refusaient de s'actionner. Il savait tout simplement qu'il n'y avait pas d'issues possibles pour lui. Il n'avait qu'à attendre que la faucheuse ne vienne le quérir pour le libérer du fardeau de la vie. Bien des années plus tard, le jeune homme avait regretté ce genre de pensées, il aimait bien trop la vie pour se laisser aller à ce point. Tim avait retrouvé le sens de la vie, s'y perdant de manière fréquente mais toujours avec le sourire, jamais aux prises avec ses démons jusqu'à abandonner la lutte. Cela ne voulait pas dire qu'il avait arrêté de souffrir en coulisses, c'était même plutôt l'inverse. Timothy avait juste appris à mieux cacher le flot de ses émotions si vives étant enfant. Il était hors de question de se retrouver calfeutré dans un coin de la pièce, entouré par la haine de quelques poupées sans vie. Au contraire, Decastel restait toujours actif, généreux avec les autres, oubliant parfois que tout être ne pouvait pas être uniquement bonté et gentillesse. Tim n'arrivait quand même pas à les haïr: à ses yeux, personne ne pouvait avoir le rôle du démon. Celui-là était déjà pris par sa chère et tendre mère, cornes et fourche bien en évidence lorsqu'elle lui murmurait son prénom féminin. La vision d'horreur revenait bien vite dans ce genre de circonstances et à nouveau, Timothy se retrouvait au sol, entouré de figures mouvantes qui lui voulaient du mal. Qui voulaient le tuer, tout simplement. Ses fichues poupées, le gardien de cimetière ne pouvait plus les voir en peinture, tout comme il détestait les visites impromptues à l'institut pour constater que sa mère était toujours aussi folle. Cette fois, il avait eu le vain espoir qu'elle comprendrait. Elle le voyait après tout qu'il avait grandi, qu'il avait pris des muscles et avait acquis la compétence de pilosité nécessaire pour qu'on le fasse entrer dans la catégorie des hommes. A croire que Tim était bien trop optimiste une nouvelle fois, là, sur la chaise, à se retrouver pris au piège de ses souvenirs et de cet avenir qui lui échappait complètement. Elle avait enserré sa gorge et en même temps, toutes ses aptitudes à lui résister. Le gamin Decastel était encore bien vivace derrière ce corps de géant. En résultait un traumatisme plus immense encore que tous ceux qu'il avait connus. Pourtant, le nombre était conséquence: des bleus sur le corps aux traces de cigarettes en passant par la violence verbale qu'il avait eu à traiter lorsqu'il se rebellait. Il avait arrêté plus tard, comprenant que ses efforts étaient vains, que jamais elle n'ouvrirait les yeux sur la vérité car elle en souffrirait trop. Toute son existence était tournée vers cela, vers cette fille qu'elle aurait voulu avoir, qu'elle aurait très certainement troqué contre son rejeton aux yeux azur. Tim n'était qu'une déception supplémentaire dans sa vie déjà trop morbide pour qu'on s'en souvienne une fois qu'elle aura péri. Timothy, lui, ne pourrait que se souvenir d'elle, quoiqu'il arrive, jusqu'à expirer son dernier souffle, le rictus du malin collé à ses traits au moment où elle l'étouffait sciemment. Il avait mal, encore mal en se traînant jusqu'à la porte d'entrée de chez lui, les images se bousculant dans sa tête alors qu'il toussait, incapable de retrouver sa respiration. Il se voyait encore étouffé, périr là, au milieu d'une chambre blanche alors que les deux hommes arrivaient trop tardivement pour le sauver du démon. Il s'était échappé pourtant, à nouveau, il avait réussi à survivre, aussi étonnant que cela lui semblait être sur le moment. Puis, son visage mortifié croisa celui de Charlie, sa sirène, son tout, la preuve qu'il était encore vivant dans ce monde en noir et blanc. Il voulait faire preuve de force, de courage et lui prouver que rien ne pouvait l'achever, lui son triton si doux et si tendre. Il lui avait conté qu'il serait toujours là pour la protéger, pour l'enlacer lors des mauvais instants et lui sourire quand elle apparaîtrait face à lui. Pourtant, il n'en fit rien à cet instant. Tim n'en était tout simplement pas capable, se confondant en paroles qui ne faisaient que peu de sens pour la jeune femme, assurément. Le trou noir vint rapidement ensuite, Tim sentant son corps flotter jusqu'à ce que la douleur le terrasse sur le sol. Les images s'enchaînaient, toutes floues et ce désespoir latent l'enchaînait dans son propre corps. Il devait se concentrer, absolument. Le visage de Charlie. Sa douceur. Sa présence. Son odeur. Elle était là, Tim, elle était venue. Pourtant, il y avait encore cette inquiétude au fond de lui parce qu'il avait remarqué la trace autour de son oeil. Évacuer cette pensée, à tout prix. Il tremblait encore, son corps ne lui répondant plus, des sanglots lui arrachant encore la gorge sans qu'il ne puisse y faire grand chose. Pourtant, au milieu de cet univers définitivement obscur, Tim réussit à capter la voix de Charlie. Il l'écouta. Il sentit sa main jouer sous son menton pour qu'il capte son regard. Celui-ci était encore vide, Decastel paniquant de constater qu'il n'avait pas encore retrouvé la vision. Il était enfermé dans son propre corps, totalement désemparé et incapable de réaliser le moindre geste pour indiquer à Charlie qu'il l'entendait. Elle continua cela dit, murmurant encore quelques mots pour lui signifier qu'elle était là, avec lui et que rien ne changerait pour elle. Il était le triton de sa sirène, tout simplement. Cette promesse était encore bien vive et ce fut ce souvenir qui le rappela à Charlie peu à peu, entre ses mots si doux qui persistaient à lui dire qu'il avait le choix d'être la personne qu'il désirait. Il se rappela qu'il lui avait promis cela, d'être l'homme qu'elle méritait et c'était cette personne justement qu'il voulait être. A cet instant, justement, Charlie voulait le Tim heureux, il devait absolument lui donner cela car c'était elle et une promesse était une promesse. Son regard bleuté s'ouvrit sur le monde, et là, il sentit Charlie contre lui, son parfum calmant les tressaillements d'une bonne partie de son corps. Tout était encore trouble pour Tim mais il réussit à s'accrocher, des toussotements le forcèrent à se détacher de sa belle mais désormais, il pouvait la regarder malgré la douleur. Peut être même lui parler. "Merci d'être venue. Vraiment. Je voulais pas te faire peur, je suis désolée de te faire voir ça..." Son visage reprenait quelques couleurs, une chaleur incommensurable occupant les lignes de son cou, martyrisées par sa mère quelques temps plus tôt. Il n'y avait plus que ses mains qui tremblaient cette fois, quelques larmes roulant encore sur sa peau au moment où il attrapa celles de Charlie pour les calmer. Il avait besoin de cela, de son contact pour que tout s'arrête, qu'il retrouve la paix. Qu'il puisse sourire à nouveau. "C'est quoi cette trace de bleu sur ton visage? Pourquoi on peut pas être heureux, Charlie?" Une de ses mains se détacha de celles de Charlie pour que son pouce vienne instinctivement caresser la marque jaunâtre autour de l'oeil bleuté de la rousse. Il souffrait encore plus de voir cela et il recommença à trembler instinctivement, une autre crise de toussotements se rappelant à lui. "Je vais bien, ne t'en fais pas... Je suis toujours le Tim heureux des autres fois. C'est pas grand chose tout ça..." Il voulait y croire, pire, il voulait le faire croire à Charlie et c'était tout bonnement impossible. Il réussit à déglutir malgré la douleur, la regardant avec ses yeux si pénétrants. "C'est faux. C'est pas rien. C'est... Ma mère." Il baissa les yeux et sentit d'autres larmes couler à nouveau, Tim remontant ses genoux contre sa poitrine, comme s'il était de nouveau ce gamin entouré de poupées maléfiques. Cette fois, pourtant, elles n'étaient pas là. A leur place, il y avait la belle Charlie et au milieu des gouttes d'eau qui inondaient son visage, Tim ne put que lui sourire, sa main se tendant vers elle, paume en avant. Si seulement elle pouvait l'attraper. Si seulement il pouvait sentir sa paume contre la sienne, se perdre dans sa chevelure rousse et ne plus avoir à penser. Ne plus avoir à pleurer, à sentir sa gorge brûler, ses souvenirs le hanter. "Elle m'a fait du mal. Encore." Une simple phrase, rien de plus mais le regard de Timothy soutint celui de Charlie. Pourvu qu'elle reste. Pourvu qu'elle continue de rêver de lui malgré tout.
code by exordium. |
| | | | (#)Ven 21 Juin 2019 - 15:09 | |
| How wonderful life is while you're in the world @Timothy Decastel
Timothy, ce colosse aux pieds d’argile, celui pour qui elle serait prête à remuer ciel et terre quitte à chercher l’Atlantide ou la Cité Perdue de Z. Elle trouverait tout pour lui. Elle ne l’a pas vu depuis la première dispute avec John mais ses émotions ne se sont pas calmées pour autant. La rousse n’en a parlé à personne, aucun de ses proches ne connaît l’existence de Tim, il reste son jardin secret inviolé. Aujourd’hui pourtant quelqu’un lui a fait du mal, et si elle avait pris plus de nouvelles elle l’aurait su plus tôt, si elle avait dit à Léo qu’elle voulait aller voir son triton elle l’aurait su plus tôt. Si elle avait été là tout simplement peut être que rien ne serait arrivé. Encore une fois tout est de sa faute si les gens souffrent autour d’elle et voir Tim dans cet état la lui déchire le coeur. Elle voudrait pouvoir drainer toute ses souffrances, vivre les horreurs qu’il a subi à sa place s’il le faut ; tout faire pour ne plus jamais à le voir comme ça. Sa voix mielleuse continuait à essayer de rassurer Tim, à essayer de calmer ses tremblements et ses yeux arrondis semblant cherchant à se poser quelque part. La jeune femme cherchait désespérément comment améliorer la situation ou en tout cas comment éviter qu’elle n’empire en tentant de le rassurer par les gestes et les mots. Charlie continuait à lui parler, même s’il avait la tête relevée vers elle et les yeux divaguant dans le vide. Le dernier espoir de l’australienne consistait à lui apporter un peu de tendresse par ses gestes via un câlin, ce qui sembla fonctionner au vu de ses tremblements atténués quand elle retourna face à lui. A défaut d'inquiétants tremblements les toussotements viennent prendre leur place, ce qui rend Charlie davantage soucieuse à cause des traces dans son cou. « Tim ne t’excuse pas, c’est normal que je vienne puisque c’est ce que font les gens qui s’aiment. Ils sont là les uns pour les autres, même quand on va mal. » Sa propre voix est tremblante car ne peut s’empêcher d’absorber un peu de sa souffrance puisque s’il subit elle subit aussi. Ils ne font qu’un, la souffrance de Tim est sienne même si elle n’en connaît pas l’origine. Elle reçoit à nouveau ses mains dans les siennes et les caresse doucement ; c’est ce dont il a besoin et c’est ce qu’elle lui offre. Si seulement elle pouvait faire plus. Charlie se fige alors qu’il lui pose une question sur ce qu’il reste de son cocard. Dans la précipitation elle n’avait pas pensé à essayer de le cacher alors qu’il n’en reste qu’une simple tâche jaunâtre aujourd’hui. Beaucoup seraient passés outre mais même dans un tel état de panique Tim continue de se préoccuper d’elle. Si seulement il pouvait prendre autant soin de lui qu’il le faisait avec le reste du monde. « Ce n’est pas grave, ça partira vite et ce sera bientôt oublié. » Elle accompagne le doux mouvement de son doigt vers sa marque comme pour lui prouver que ce n’est pas si grave que ça. Profitant qu’il soit concentré sur son visage elle éloigne une nouvelle fois les larmes des joues de Decastel. « On est heureux tous les deux, quand on est ensemble. » Parce que quand ils ne sont que tous les deux rien de mal ne peut leur arriver, hormis le fait qu’ils doivent à chaque fois soigner les maux que le reste du monde leur a infligé. Surtout à lui. Surtout lui qui s’était toujours montré si fort jusque là mais qui cette fois ci n’a pas pu résister. Il est humain, il est faillible, et elle est là pour le soutenir dans sa chute et l’aider à mieux s’envoler à nouveau. Plus haut, plus loin. Alors qu’il recommence ses toussotements alarmants Charlie se relève rapidement pour aller lui chercher de l’eau. A défaut d’avoir de l’eau miraculeuse pour soigner tous les maux elle se contente de tâtonner dans les armoirs pour trouver un verre et le remplir, ressentant un pincement au coeur pour avoir abandonné son partenaire sur le sol. Il tente de se rassurer par des mots, croyant sans doute que tout ce qu’il deviendra réalité un jour. Charlie commence à lui répondre avant même d’être à nouveau assise face à lui. « On ne s’est pas encore promis de ne jamais se mentir, alors maintenant je l’ajoute à la liste. » Elle pose le verre à côté de lui, ne voulant le forcer à rien. Désormais il sait qu’il pourra boire si il recommence à tousser, elle lâchera même ses mains qu’elle tient pourtant avec tant d’amour à l’instant. « Tim … peu importe ce qu’il s’est passé, c’est important. C’est ... » Il prend lui même les devants, avouant que non justement ce n’est pas rien, qu’un Tim ne pleure pas s’il est vraiment heureux, qu’il ne tremble ni ne tousse pas non plus. Un Tim heureux ne s’effondre pas non plus. La révélation choque profondément Charlie. Elle n’avait pas réellement osé émettre des hypothèses sur qui avait bien pu le mettre dans un état pareil (sûrement bien trop heureuse qu’il n’en soit pas lui même le fautif), mais elle n’aurait jamais pu s’attendre à ce que sa propre mère y soit impliquée. Une mère peut réellement faire autant de mal à son enfant, à la chair de sa chair ? Pourquoi ? Lui qui représente pourtant l’être le plus parfait qui soit, elle ne pourrait rien avoir à lui reprocher. Aucun reproche, aussi fort soit-il, n’excuse qu’on fasse physiquement du mal à quelqu’un. Une mère ne devrait jamais avoir à vouloir étrangler son enfant … C’est ce qu’elle a fait bon sang, elle a voulu l’étrangler. Il ne s’est pas fait ça tout seul. Tim redevient un enfant, se recroquevillant sur lui même, genoux sous son menton et visage emplis de larmes. Sa mère ne lui a pas seulement fait mal physiquement et mentalement, elle l’a anéanti. Charlie attrape aussitôt la main qu’il lui tend désespérément, la sauve des affres du monde en la cachant entre les deux siennes. Toujours bouche bée elle se rapproche néanmoins de lui. Incapable de lui offrir une étreinte réconfortante dans cette position, elle se contente d’un doux baiser sur son front. « Les liens du sang te forcent à la qualifier comme ta mère mais une véritable mère ne t’aurait jamais traité comme ça. Tu n’as pas à la revoir, tu n’es forcé à rien. Tu n’as pas à pleurer pour quelqu’un qui ne te mérite pas, même si cette personne est celle qui t’a mise au monde. S’il te plait, Tim, ne t’inflige plus cette peine … pas encore. » Encore. Ce mot l’avait faite trembler à son tour. Elle lui avait fait du mal, encore. Et toutes les autres fois Charlie n’avait pas été là, elle espère sincèrement que quelqu’un avait tenu ce rôle qu’elle satisfait pourtant si mal. Elle force sa mâchoire à se serrer pour ne pas pleurer à son tour, il n’a pas besoin de ça. Au contraire, elle s’efforce de lui offrir un sourire attendrissant. « Il n’y a aucune raison valable pour qu’elle t’inflige tout ça Tim, pour qu’elle te fasse autant de mal. Dis moi seulement ce dont tu as besoin et je te l’offrirai. Je resterai toujours là pour toi. » Elle ferait tout pour celui qui fait battre son coeur. Absolument tout.
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| | | | (#)Ven 21 Juin 2019 - 16:05 | |
| How wonderful life is while you're in the world charlie & timothy Le désespoir s'était emparé de la moindre parcelle de son coeur et Tim avait cru en mourir. Il aurait pu, oui, s'il s'était retrouvé tout seul face à son reflet dans le miroir, ne serait-ce qu'une minute supplémentaire. Charlie était arrivée au moment opportun pour le sauver de lui-même, de ses souvenirs, de cette douleur si vive qu'elle le terrassait. Littéralement. La blessure était béante au coeur de sa poitrine et il n'était pas certain de pouvoir s'en remettre de sitôt, lui qui avait déjà des années de traumatismes derrière lui. Il savait qu'il aurait dû passer à autre chose depuis bien longtemps, simplement arrêter d'aller voir sa mère et laisser ce rôle maudit à son frère aîné. Sam, lui, n'était pas en danger car il avait eu le bonheur de naître en premier. Une fois que sa génitrice avait engendré un garçon, elle n'avait plus eu qu'un seul désir, fondre la famille parfaite: un papa, une maman, un petit garçon et une petite fille. Timothy avait eu le malheur de ne pas répondre à ses critères mais il avait toujours essayé de lui trouver une excuse parce que c'était sa mère et qu'elle ne pouvait pas être autant un tyran qu'il l'imaginait. Elle avait fait la guerre, usé de son arme, excuse valable numéro une. Elle était devenue folle et n'était plus maîtresse de son corps, excuse numéro deux. Pouvait-on tout pardonner, même le pire, aux personnes qu'on était censé aimer? Tim avait le coeur trop bon, il ne voulait pas voir le mal partout, ce n'était pas dans ses cordes tout simplement. Pourtant, il en était témoin tous les jours en voyant ces familles se déchirer au milieu du cimetière pour une histoire d'héritage. L'être humain était fait de noirceurs, autant qu'il pouvait être lumineux. Rien n'était tout noir ou tout blanc, entre les deux, il y avait des tonnes de teintes que Tim avait bien du mal à déceler. Au fond, personne n'était parfait mais il y avait des individus qui étaient juste profondément mauvais. Lui ne pouvait pas le voir ainsi. Non, il n'arrivait encore pas à l'imaginer alors qu'il se retrouvait à terre, totalement désemparé d'avoir attendu trente ans pour répondre aux sévices de sa mère, tout cela pour subir pour encore. Elle l'avait blessé à maintes reprises par le passé mais elle n'avait jamais réellement essayé de le tuer. Ce n'était que des punitions logiques dans son esprit parce qu'il s'était refusé à suivre ses désirs. Cette fois la lueur dans ses yeux avait été bien différente: ce Timothy, elle ne le voulait pas dans sa vie. S'il ne voulait pas devenir Esméralda, elle ne voulait tout bonnement plus le voir vivre. La cruauté était de rigueur mais Tim était encore là à lui trouver de bonnes excuses: elle était folle alors ce n'était pas franchement de sa faute si elle avait attenté à sa vie. Les tremblements se calmaient parce que Charlie était la clé pour guérir tous ses maux, ses mains berçant les siennes jusqu'à calmer le moindre crépitement qui y perlait encore. Elle était si patiente, si douce à nouveau mais aussi totalement sous le choc de découvrir Decastel dans un tel état de désespoir. Elle refusait de le laisser ainsi pourtant, s'accrochant à lui comme jamais et Timothy acceptait son discours sans rechigner. Oui, les gens qui s'aimaient étaient là les uns pour les autres, mieux encore, ils allaient se chercher un verre d'eau quand l'autre en avait besoin et ce fut ce que fit Charlie alors que Tim ne bougeait pas contre son mur de fortune. Elle fut de retour quelques instants plus tard et ses sanglots se taisaient peu à peu, le jeune homme retrouvant de sa superbe au fur et à mesure que les secondes s'égrenaient. Quel pouvoir Charlie avait sur lui, quel amour il ressentait pour elle. Il n'y avait personne qui pouvait le toucher ainsi, personne qui pouvait déposer un baiser sur son front sans qu'il n'ait un mouvement de recul d'habitude. Charlie n'était pas les autres, c'était une évidence et Tim laissa son esprit s'évader jusqu'à tous les tendres moments qu'ils avaient partagés. Tant d'autres viendraient, il en était certain et cela le faisait sortir peu à peu de sa torpeur. Villanelle ne le quitterait pas et il ne le ferait pas non plus, ayant accepté que Charlie ne lui en dise pas plus quant à la blessure qui arborait encore son visage. Tout cela viendrait plus tard parce que comme elle l'avait si bien dit, ils étaient parfaitement heureux lorsqu'ils étaient ensemble et rien ne pouvait les abattre, pas même les marques sur leur cors respectif ou les toussotements de Tim, entre deux pleurs qui se taisaient peu à peu. Jusqu'à ce qu'il se sente mal d'avoir osé laisser échapper ne phrase de mensonge. Il la retira bien vite, sentant qu'il devait bien plus à Charlie. Bien plus qu'un vulgaire mensonge sans saveur. L'histoire devait sortir à un moment donné alors il la regarda avec tendresse, malgré ses joues encore rougies après que Charlie eut évacué une bonne partie du cours d'eau qui s'y était installé au cours des dernières minutes. Il écouta la réponse de sa sirène, ses yeux osant finalement la regarder en face. Il aurait aimé y croire, se dire qu'il pouvait abandonner sa mère juste la laisser décrépir et ne plus jamais avoir à y penser mais cela ne marchait pas ainsi avec les Decastel. Jamais. "Je sais que t'as raison... Mais, c'est difficile. Tellement difficile. Je veux juste que tu t'installes près de moi et je vais tout te raconter. J'espère juste que tu continueras de m'apprécier après tout cela, Charlie. Vraiment." Il la regarda avec ses jolis yeux bleus, l'invitant à s'asseoir à ses côtés, Timothy réussissant à détacher ses jambes endolories de son corps pour les laisser choir de tout leur long sur le sol, son souffle court reprenant peu à peu un rythme plus normal. Il réussit à s'essuyer le visage de ses deux mains plus calmes et son regard se tourna vers Charlie à nouveau alors qu'il prit une grande inspiration. "Ma mère est complètement folle. Elle a été dans l'armée pendant longtemps, c'est là qu'elle a rencontré mon père et tout allait bien quand mon frère est né. C'est après que ça s'est gâté. Quand je suis arrivé." Il s'arrêta quelques instants, évacuant les émotions qui s'emparaient de lui en osant parler de lui, de ce lui que peu de personnes connaissaient réellement. "Ma mère voulait une fille. Comme tous les gens normaux qui découvrent que leur enfant n'est pas du sexe qu'ils auraient désiré, elle aurait dû accepter, me prendre dans ses bras et continuer sa vie l'air de rien mais... Elle a jamais pu décrocher. Elle m'a toujours appelé Esméralda, elle m'a toujours pris pour une fille alors, elle m'a affublé de robes et tout ce qui va avec et quand j'osais lui dire que j'étais un garçon, elle pétait un plomb et me faisait du mal... Comme aujourd'hui." Il réussit à soutenir le regard de Charlie malgré la douleur qui occupait le fond de son coeur en osant dire tout cela. "J'ai arrêté de me défendre au final, je l'ai laissé faire. Je me retrouvais à l'école avec des couettes, on m'humiliait sans cesse mais j'ai tenu... Jusqu'à mes treize ans. Mon frère m'a fait sortir de là et il a réussi à faire interner ma mère." Tim se gratta la gorge, sentant la rougeur encore bien présente avant de soulever sa chemise et montrer quelques cicatrices qui paraient sa peau pas loin de ses hanches. "Brûlures de cigarette là quand j'ai osé déchirer une de ses robes. Là, c'est un coup de fouet quand j'ai cassé en deux une poupée qu'elle m'avait offerte. Et puis le cou... J'ai osé lui dire que j'étais un garçon et que je m'appelais Timothy. Cette fois, elle m'aurait tué, je crois. Je suis juste parti, je l'ai laissé là mais..." Il s'arrêta en laissant son vêtement retourner sur sa peau découverte, son visage plus colorée se retournant vers sa belle partenaire. "J'ai honte, Charlie. Honte de pas être une fille comme elle l'aurait voulu parce qu'elle me déteste. Mon père a déjà disparu de la circulation et ma mère me méprise, qu'est-ce que je dois être au final pour être assez bien pour ce monde?" Son regard s'embruma de larmes à nouveau mais cette fois, Tim s'empêcha de pleurer pour s'armer d'un sourire en face de la jolie rousse. "Est-ce que je suis un garçon assez bien pour avoir le droit de rêver de toi?" La question le taraudait pour finir son discours parce qu'il avait eu peur de lui dire tout cela lors de leur dernière rencontre. Avouer qu'il avait été forcé d'être une fille un tiers de sa vie était la pire honte qu'il portait sur ses épaules et il avait simplement murmuré cette interrogation, ses deux mains collées l'une à l'autre, son regard se portant vers le plafond. Timothy ne voulait pas que Charlie l'abandonne. Il ne le voulait pas mais avait-il le contrôle de tout cela? Non, la balle était dans le camp de sa jolie sirène désormais.
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| | | | (#)Ven 21 Juin 2019 - 17:23 | |
| How wonderful life is @Timothy Decastel
La jeune femme répond à ses attentes et vient se poser aussitôt près du même mur, collant son bras contre le sien et écoutant ses paroles sans les commenter. Elle s’efforce de ne rien répondre, d’être une (future) petite amie à l’écoute, pourtant ce n’est pas l’envie qui manque. Elle a envie d’exploser toute la colère du monde contre cet être immonde qu’il lui présente peu à peu. Bien sûr qu’elle continuera à l’apprécier malgré tout. Elle continuera à l’apprécier littéralement après tout, rien ne pourrait la faire changer d’avis et surtout pas aujourd’hui. Il a le courage de raconter son histoire pourtant si terrible et elle l’admire réellement, même si les faits l’ont forcé à en arriver là contre son gré. Elle le laisse reprendre peu à peu le contrôle de ses gestes, étendre ses jambes, ramener ses mains près de son visage et enfin se retourner vers Charlie. Elle se retient avec force de ne pas le prendre dans ses bras à nouveau, craignant désormais l’histoire qu’il s’apprête à lui raconter. La jeune femme lui sourit alors qu’il prend une dernière inspiration, soutenant ses jolis yeux abîmés par le désespoir. De révélations en révélations, la suite s’annonce toujours pire que ce qu’il vient d’énoncer quand bien même Charlie n’aurait jamais cru que ce fût possible. Sa mère transparaît comme être l’être le plus ignoble que la Terre ait abrité, et pourtant il continue d’essayer de lui trouver des excuses, d’atténuer certains coups qu’elle a pu lui porter en toutes connaissances de causes. A chaque nouveau mot la jeune rousse se sent défaillir alors qu’il se contente de raconter son histoire, elle n’imagine même pas tout la peine et tout la souffrance qu’il a dû endurer pendant toutes ces années. Il n’était qu’un enfant ne demandant à découvrir la beauté du monde et on lui en a seulement montré l’horreur. Les autres enfants ont aussi été horribles avec lui, parce que c’est ce que font les enfants entre eux. Seulement arrive un jour où tout le monde grandi et où chacun se rend compte du mal qu’il a engendré … La mère de Tim n’a jamais grandi. Charlie manque un cri lorsqu’il soulève sa chemise, l’étouffant de justesse en mettant une main devant sa bouche. Comme pour s’assurer qu’il ne s’agisse pas d’un mauvais cauchemar elle vient caresser du bout de son index les vieilles cicatrice de son ange déchu. Le seul réconfort qu’elle trouve à tout ce malheur c’est qu’aucune de ses plaies n’est récente, sauf celle sur son cou. Comment est ce qu’on soigne une âme brisée et un cou brûlé ? Personne ne lui a appris. A quoi bon étudier pendant vingt ans et ne pas savoir prendre soin de ceux qu’elle aime ? Finalement ce qui remonte le plus la jeune femme c’est la honte que Tim dit ressentir. Sa mère a commis d’innombrables et d’impardonnables erreurs et c’est lui qui s’en sent coupable. Il pourrait vouloir revenir en arrière et vouloir changer les choses, comme l’auraient voulu la plupart des enfants devenus grands mais lui … Lui reste Tim, il reste doux, trop doux, et rejette une nouvelle fois toute la faute sur ses épaules. Il s’en veut de ne pas avoir été cette Esmeralda, de ne pas avoir su être celui que sa mère aurait voulu qu’il soit. Personne ne devrait s’en vouloir pour une chose qu’on ne contrôle pas. Cela n’a pas de sens. Son corps tout entier respire la bonté, la joie de vivre, le bonheur. Bien qu’il reste toujours cet homme discret qu’on ne remarque d’habitude pas, personne n’aurait pu se douter qu’il traîne un si lourd passé derrière lui. Chacun de ses révélations ne fait que conforter Charlie dans l’idée qu’il est un être incroyable, le plus fort qu’elle ait jamais rencontré bien qu’il ne la croirait pas si elle le lui disait. Il a déjà survécu au pire, rien de plus horrible ne peut lui arriver. Elle ne laissera plus personne lui faire du mal. La jeune femme n’y tient plus et décolle son dos du mur avant de venir poser ses mains sur chaque côté de sa mâchoire et de continuer à la regarder de ses yeux attendris. « Ce n’est pas toi qui devrait avoir honte dans l’histoire. » Elle se fait force pour ne pas lui dire tout le mal qu’elle pense de sa mère à l’instant. Elle mérite bien plus que l’internement. « Tu n’as pas à t’en vouloir pour les fautes de tes parents, tu as réussi à leur échapper et c’est le principal. Tim écoute moi, tu es déjà bien trop parfait pour ce monde, tu n’as pas à changer pour être ce que les autres voudraient que tu sois ... » Elle ne veut pas qu’il change. Égoïstement, elle veut qu’il reste le même pour toujours. Pourquoi devrait-il changer alors qu’il est déjà parfait ? Pour ses yeux épris, il est réellement parfait, lui, la prunelle de ses yeux. Il n’est pas Esmeralda ni qui que ce soit d’autre, il est Timothy Decastel et à ses yeux il le restera à tout jamais. Elle a un doux petit rire lorsqu’à nouveau il s’inquiète de ne pas être assez bon pour elle. « Tu es l’homme le plus parfait qui soit. Tu peux rêver de qui tu veux, même de ta sirène si c’est ce que tu souhaites. » Charlie souhaite lui dire tellement de choses que les mots ne sortent même pas de sa bouche. Elle doit se calmer un instant avant d’oser parler à nouveau. « Et moi je continuerai de rêver de toi, de t’aimer, parce que ton passé ne définit pas qui tu es aujourd’hui. Tu es Tim, seulement Tim, c’est ce que le monde retiendra de toi. Certaines personnes ne sont pas faites pour avoir des enfants mais toi tu feras un père formidable, bien plus que celui que tu as eu. Tu seras là pour tes enfants, peu importe s’ils sont filles ou garçons, et tu les aimeras. J’en suis certaine. » Elle marque une simple pause, furieuse de devoir se contenter d’éviter le sujet de sa mère pour ne pas avoir à l’insulter de tous les noms. « Tim, tu as des personnes qui t’aiment. Tu as ton frère, tu as ton meilleur ami, tu m’as moi. Ta mère t’aime pour celui que tu n’es pas … Promets moi de rester loin d’elle désormais. Tu ne lui dois rien, ne mets pas ta vie en danger. » Parce que je ne veux pas te perdre. « Si tu ne le fais pas pour toi fais le pour moi. Tu as déjà trop souffert pour une vie, maintenant tu mérites d’être heureux. » A eux deux ils pourront fonder leur propre famille, et même s’ils ne seront pas parfaits ils s’efforceront au moins d’être heureux. Avec Tim à ses côtés, c’est en tout cas ce dont Charlie sera aisément capable.
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| | | | (#)Ven 21 Juin 2019 - 18:04 | |
| How wonderful life is while you're in the world charlie & timothy Il se sentait redevable au destin de lui avoir permis de croiser la route de cette femme si importante à ses prunelles désormais. Tim n'arrivait même pas à se rappeler comment était sa vie avant qu'il ne croie la route de Charlie. Morne, sans doute. Il était triste avant de la connaître, désespéré même de ne pas comprendre ce que les autres personnes autour de lui pouvaient ressentir. Ceux-là sortaient en amoureux, se confiaient à leur moitié ans avoir peur du jugement ou d'avoir mal en retour. Timothy, lui, n'avait jamais pu osé ce genre de comportements, simplement parce que les gens s'étaient toujours moqués de lui. Au lycée, il avait été le plus malheureux du monde, sentant le regard des autres se poser sur lui, murmurer sur son passage qu'il n'était même pas un vrai garçon, qu'il faisait semblant et qu'il était très certainement gay. Decastel n'avait jamais contredit qui que ce fut, il s'était contenté de faire son petit bonhomme de chemin, séchant peut être un quart de ses cours parce que l'angoisse le paralysait quand trop de personnes chuchotaient en le regardant. Cette époque était loin désormais et Tim n'était plus seul. Il avait trouvé des personnes de confiance, il avait toujours son frère aîné même s'il avait fait l'erreur de ne pas venir ce jour là, Ivan qui traînait bien souvent sur le divan et désormais, il avait Charlie. C'était la chance de sa vie de tout recommencer, de pouvoir se confier à quelqu'un qui ne le jugerait pas, tout comme il ne l'avait pas jugé quand elle lui avait parlé de son petit ami qui avait fait preuve de violence envers elle. Decastel avait tout de même ressenti une haine immense envers cet homme là, qui avait osé abîmer l'âme si belle de sa sirène. Il n'avait clairement pas de coeur pour blesser quelqu'un d'aussi agréable qu'elle, d'autant à l'écoute, voire même à ses petits soins. Timothy se demandait si le destin avait fait exprès de le pousser dans ses bras lors de cette rencontre unique au cinéma. Si c'était le cas, il ne pourrait que le remercier jour et nuit jusqu'au jour de sa mort parce que c'était une évidence, le gardien de cimetière ne cesserait jamais de l'aimer. Il ne connaissait pas l'amour pourtant, il n'y avait jamais goûté mais il était tout de même capable d'en repérer les signes: son coeur qui battait à tout rompre contre sa poitrine, ses joues qui rougissaient dès qu'elle était proche de lui, ses mains qui devenaient moites quand elle le regardait avec admiration. Il avait beau être un novice en la matière, Tim comprenait qu'il était irrémédiablement en train de tomber amoureux de sa sirène. Sinon, pourquoi l'aurait-il appelé, elle? Il aurait pu implorer Ivan de revenir en ville et son meilleur ami l'aurait certainement fait puisqu'il était au courant des démons qu'il traînait derrière lui. Non, Decastel s'était instinctivement tourné vers Charlie, tapant le message en étant sur pilote automatique, ne s'attendant pas à ce qu'elle tambourine plusieurs minutes à sa porte juste pour vérifier qu'il allait bien. Elle était restée. Elle était même venue s'asseoir à ses côtés pour écouter son récit jusqu'au dernier mot. Tim avait du mal à trouver les mots et il n'était pas certain que tout cela fut compréhensible pour une personne extérieure à sa vie de famille mais d'un regard en coin, le jeune homme constatait que Villanelle l'écoutait attentivement. Il vit même son regard choqué en apercevant les quelques cicatrices qui ornaient le côté de son corps, mais il continua tout de même à parler. Maintenant qu'il avait commencé, il ne pouvait plus s'arrêter, la peur étreignant ses entrailles parce qu'il ne voulait pas que Charlie le voie différemment. Après tout, il avait toujours paru grand et fort, une personne à l'écoute et aimante, quelqu'un de discret mais qui donnerait sa chemise pour une femme comme elle. Cela n'avait pas changé, même s'il venait de lui dire qu'il avait passé une bonne partie de sa vie à subir les foudres d'une matriarche totalement folle. Ce qui lui faisait tant peur dans ses confessions, c'était la réaction des gens. Il se revoyait vingt ans en arrière, à subir les quolibets de ses camarades de classe, ceux qui ne comprenaient pas qu'il n'avait pas le choix de son identité. Ils riaient tous, hurlaient à la tapette et lui ne pouvait même pas pleurer. Ce traumatisme là était resté, même si les gens étaient bien plus admiratifs qu'il ait survécu à tout cela quand il racontait le fond de l'histoire. Charlie, d'ailleurs, était prête à réagir à merveille puisqu'elle attrapa son doux visage délicatement et commença à lui dire tout ce que Tim aurait déjà dû entendre cent fois mais qui s'avérait être une première pour son coeur blessé. Elle lui murmurait qu'il était parfait comme il était, que son passé ne changeait rien à ses yeux et qu'il était tout à fait maître de son avenir. Timothy pouvait bousculer n'importe quelle convention, oui, parce qu'il n'était pas ses parents. Il n'était pas un lâche comme son père et pas un fou comme sa mère. Il était lui même, un ange protecteur qui voulait continuer de rêver de sa sirène, de l'aimer en silence pendant les années à venir, le temps d'être prêt pour la belle et grande aventure qu'ils s'étaient promis tous les deux. "Je change pas, non. J'essaye juste de vivre comme je peux mais je crois que tout ça, ça m'a quand même défini. J'ai trente deux ans et j'arrive pas à être trop proche des gens parce que j'ai peur qu'on me fuie ou qu'on me fasse du mal... T'es la première avec qui je me laisse être moi-même." C'était une réelle confession. Non, il n'avait pas pleuré autant devant quiconque d'autre. Ses crises de panique, il avait même tendance à les dissimuler à son frère, par honte, par peur qu'il le force à aller voir un psychologue ou pire, un institut spécialisé. Rien de pire pour Decastel que de s'imaginer à la place de sa mère. "Oui, c'est ce que je veux toujours. Être avec toi un jour. Quand tu le pourras. Quand je le pourrai... Je sais pas quel père je serai, je crois que je risque d'avoir peur de ça, de l'ombre de mes parents. Et si j'ai récolté des gènes d'un lâche et d'une folle? Est-ce que c'est un risque à prendre?" Il espérait être père un jour, encore plus si c'était Charlie qui lui offrait cette chance mais Timothy ne pouvait qu'être effrayé de cette perspective car tout était encore flou quant à son patrimoine génétique, peut être aurait-il dû envisager de se faire tester... Là, encore, la peur. Encore, la peur. "J'ai envie de te le promettre, ma sirène mais tu me connais, je suis trop loyal et je sais pas si je pourrais m'empêcher d'y retourner. J'ai encore l'espoir qu'un jour, elle ouvre les yeux et m'accepte en tant que Timothy. Si je loupe ça parce que j'abandonne maintenant... Est-ce que je vais pas le regretter? Je peux te promettre de faire plus attention par contre, d'arrêter de me battre contre sa folie parce que je peux que perdre, mon corps l'atteste mais je vais prendre plus soin de moi, je t'assure. Je veux pas que tu t'inquiètes, ça va aller." Il posa son menton sur l'épaule de Charlie, la regardant avec un sourire plus mûri, malgré des yeux bleus fatigués. "Je ferai tout pour toi, tu le sais, surtout si tu acceptes mon passé si aisément, ça a pas été le cas de tout le monde... Les gens ont toujours eu cette tendance à se moquer, mais pas toi. Tu m'as pas traité de faible ou d'idiot, tu m'as écouté et ça..." C'était le plus beau cadeau qu'on pouvait lui et cela se lisait dans son regard énamouré. Sa Charlie, sa si belle Charlie qui lui offrait le bonheur justement, celui qu'elle désirait pour lui. "Je pourrai jamais l'oublier, Charlie. J'ai peur que tout ça s'arrête un jour parce que... Je crois que j'ai jamais ressenti tout ça pour une seule et même personne. De la reconnaissance, du respect, de la peur pour ta santé, de la joie quand je te regarde et te vois sourire... De l'amour, pour tout ce que tu représentes pour moi." Il lui avait dit. Subtilement à nouveau, son nez se cachant contre son épaule, quelques instants. "Dis moi qu'il t'est rien arrivé de grave. Dis moi que la douleur, c'est fini pour toi." Il ne voulait pas la perdre, il ne le pouvait plus car sans elle, Timothy Decastel n'était plus.
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| | | | (#)Ven 21 Juin 2019 - 19:40 | |
| How wonderful life is @Timothy Decastel
Cette situation est réellement une première pour la jeune femme qui tente de faire face au flot d’émotions qui envahit tant Tim qu’elle. Ils sont voués à se faire des confessions, inconfortablement assis sur les sols de diverses endroits, il ne leur reste qu’à espérer que les autres seront plus joyeuses que jusqu’à aujourd’hui. Finalement la seule fois où ils ont été le plus heureux fût lors leur première rencontre, aussi bizarre fût-elle. La deuxième a été dédiée aux confessions de Charlie, la troisième à celles de Tim. Cela veut bien dire que la prochaine fois qu’ils se verront rien de mal ne se sera produit auparavant, n’est-ce-pas ? « Beaucoup de personnes ont du mal à se sentir proche des autres, tu n’es pas tout seul Tim. Cette histoire fait partie de toi mais désormais tu peux l’utiliser comme une force et … merde je raconte n’importe quoi. Je sais pas ce que ça fait de vivre ce genre de choses, mais je vois à quel point ça t’a affecté et sache que tu as bien fait de te confier … que je ne fuirai pas, ne te ferai jamais de mal ou quoi que ce soit d’autre. » La jeune femme est émue qu’il ait eu le courage de se confier à elle, encore plus si c’est la première fois. Il garde ce lourd secret pour lui depuis tant d’années. Et oh bon sang qu’il ne mérite pas tout cet amas de malheurs autour de lui. « On peut déjà être ensemble aujourd’hui, pas autant qu’on le sera un jour, mais cela n’empêche. » Maintenant qu’elle a appris tout ce qu’il a bien voulu lui avouer, elle ne restera plus loin de lui, plus autant de temps. Il a besoin d’une présence rassurante à ses côtés et Charlie espère être cette personne. Elle ne le laissera plus jamais tomber. Ses mains restent posées sur sa mâchoire même après tout ce temps elle n’arrive pas à se lasser de son regard reprenant vie à peu à peu. « Tu n’es pas eux Tim, tu as seulement eu l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire tu n’auras qu’à rester toi même pour être un bon père. Ce n’est pas un risque à prendre, il n’y a pas de risque. » Il ne pourra jamais être un père violent, ni même absent. Ses yeux sont emplis d’amour il ne demande qu’à en offrir aux personnes qui le méritent et un jour il le fera pour ses propres enfants. C’est fou d’avoir autant de confiance en une personne qu’elle a si peu rencontrée, mais Charlie en est intimement convaincue, et elle valser la génétique et toutes ses règles. Ce n’est pas ce qu’elle veut entendre. Tim va bien, il est sain, il n’est ni un fou ni un lâche et c’est cet homme qu’elle aime tant qui aura de beaux enfants un jour. Eux n’auront jamais à connaître ce que lui a vécu. Elle lâche son visage des mains après qu’il ne puisse lui promettre ce qu’elle voulait. Charlie n’agit pas par déception mais plutôt par peur qu’elle lui fasse mal à nouveau et qu’elle doive le ramasser en lambeaux comme elle le fait aujourd’hui. Elle ne se plaint pas de devoir être là pour lui, elle se plaint qu’une seule personne puisse lui faire autant de mal même après toutes ces années. « Je comprends ton point de vue, mais … si tu y retournes, tu me le dis alors ? Je t’accompagnerai, enfin je t’attendrai en dehors de la salle mais je serai quand même là. Pour toi. » Elle l’attendra de l’autre côté de la porte ou peu importe dans quel genre d’endroits ils se rencontrent. Même après tout le mal qu’elle lui a fait il continue à la considérer comme sa mère ce qui prouve sa loyauté sans faille. Non décidément, il sera tout sauf un père lâche. Peut être qu’elle l’attendra seulement dans la voiture, ou à la maison et qu’elle se contentera de l’harceler de messages. Il y a beaucoup de scénarios possibles, elle les accepte tous, sauf ceux dans lesquels Tim souffre. Le scénario d’aujourd’hui n’aurait jamais dû être approuvé. La jeune femme est prête à rejeter la faute sur le monde entier. Sur elle, sur le personnel soignant, sur sa mère bien sûr, sur les parents de sa mère à son tour, … Pourquoi n’était-elle pas attachée alors qu’elle est si dangereuse ? Beaucoup de questions la taraudent mais elle s’efforce de ne pas avoir à aborder à nouveau le sujet avec lui. Elle le laisse se rapprocher d’elle à son tour, profitant de son menton sur son épaule pour venir passer une main rassurante dans ses cheveux. A nouveau il lui avoue beaucoup de choses et entre deux inquiétudes elle arrive à sourire, posant sa tête contre la sienne. « Tu n’es ni faible ni idiot et tu mérites encore moins qu’on se moque de toi pour les erreurs des autres. Tu as su te relever et aujourd’hui tu es un homme fort. » Un homme fort ne se résume pas à un tas de muscles, c’est aussi un homme qui ose pleurer et montrer ses sentiments. Un homme fort est un homme qui n’a pas peur de montrer sa faiblesse, ce devrait être la première définition, et Tim y correspond totalement. Aux yeux de Charlie, il est son Captain America, son sauveur, et encore beaucoup d’autres choses. Elle accueille ses derniers mots avec un sourire peiné. Il lui avoue tout à demi mot, mais il l’avoue quand même. Comme elle l’avait fait entre un flot de paroles. Elle ne relève pas mais apprécie énormément tout ce qu’il lui dit. « On vit le moment présent et on verra bien où tout ça nous mènera. On verra ça tous les deux, parce que je suis aussi effrayée que toi, tu représentes tant de choses … Je veux pas qu’on te fasse du mal à nouveau, tu ne mérites pas ça. » Elle aurait aimé lui promettre de faire toute sa vie à ses côté, de vieillir main dans la sienne et de ne plus jamais le quitter mais elle a peur de ce qui se passerait si ce n’était pas le cas. Si quelque chose venait à les séparer elle ne pourrait le supporter car elle aussi ressent beaucoup d’amour à l’idée de tout ce qu’il représente pour elle. « Il ne m’est rien arrivé de grave à moi, c’est juste un coup perdu. Il n’y en aura plus, c’est fini maintenant. Promis. » Ce n’est pas vraiment un coup perdu, c’est un coup que John a lancé dans un excès de rage, un coup admirablement bien cadré. C’était voulu. Pourtant elle ne ment pas à Tim, c’est à Léo que tous les coups étaient destinés et elle s’est retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment, erreur qu’elle commettrait à nouveau si elle avait le choix. Elle sera toujours là pour ceux qu’elle aime, qu’ils s'appellent Léo ou Tim. « Il faut mettre quoi sur ta plaie ? De la crème, de l’eau, du froid … ? Je sais pas gérer ça, je suis désolée, mais je ferai de mon mieux si tu me dis quoi faire. » Seul le temps pourra le soigner, elle a du mal à croire que même un bisou magique aiderait dans ce genre de situation. Elle serait prête à lui offrir tous les bisous magiques du monde.
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| | | | (#)Sam 22 Juin 2019 - 3:23 | |
| How wonderful life is while you're in the world charlie & timothy Il s'apaisait peu à peu, au contact de la douce Charlie. Tim n'avait pas l'habitude de tout cela, de ces élans d'amour si beaux, si forts, si lents aussi parce que c'était cela la clé entre eux, ils prenaient véritablement le temps. De se connaître d'abord, mais surtout d'effacer leur peine respective pour enfin être prêts pour ne aventure qui s'annonçait intense. Decastel n'avait jamais rien vécu mais cela, la jeune femme ne pouvait pas le savoir. Tout ce qu'il savait de lui, c'était ce qu'il avait bien voulu lui dire et si ce jour-là, ils faisaient véritablement un pas en avant avec le récit de Tim, il restait toutefois des zones d'ombres. De la même manière, le gardien de cimetière ne connaissait pas tout de la vie de Charlie, des autres hommes qu'elle avait pu côtoyer en dehors du dernier qui l'avait énormément blessé et de ce Alex qui n'avait pas brillé par son intelligence. Avec Tim, c'était bien plus simple... L'histoire se réduisait à un néant monumental, à des occasions manquées peut être puisqu'il n'avait jamais remarqué lorsqu'on s'intéressait à lui, de près ou de loin. Il sortait parfois lorsqu'il était plus jeune mais il ne faisait pas spécialement attention aux regards des gens qui se portaient sur lui et de toute manière, à cette époque, le pauvre Decastel était totalement focalisé sur l'inaccessible. Être l'ami était l'histoire de sa vie apparemment mais cette fois, il espérait que Charlie ne le verrait pas toujours ainsi, comme une épaule sur laquelle pleurer avant d'aller rejoindre un homme plus prometteur que lui. C'était une angoisse que Tim ne pouvait que conserver malgré tout, perdu entre deux eaux, entre l'homme qu'il souhaitait être celui qu'il était réellement. La vérité était là, oui, Timothy manquait cruellement d'assurance et quand d'autres hommes avaient vite fait de charmer les demoiselles de la région, le gardien de cimetière, lui, était le réconfort ultime de tous ces mauvais bougres qui profitaient d'elles. Tim détestait ces hommes là, ceux qui profitaient d'un corps ou d'une âme vulnérable pour mieux blesser. Il n'était pas ainsi, il n'était qu'un fournisseur de sourires, celui qui désirait voir le bonheur des autres avant de penser aux siens, même si c'était absurde. Tim ne se sentait pas plus malheureux qu'un autre, c'était une évidence, mais il ne se sentait pas vivre pour autant non plus. Avec Charlie, les émotions devenaient réelles, les moments plus intenses et il ouvrait enfin les yeux sur ses années d'errance. Il ne voulait plus vivre cela, être celui qu'on laissait de côté quand mieux apparaissait... Il voulait être celui qu'on choisissait en bout de course, même s'il avait dû être une Esmeralda pendant des années, même s'il était sensible, même s'il était sensiblement imparfait. Pour Villanelle, il pouvait tout être, elle n'avait qu'à lui demander. La preuve, il se confessait sur tout ce qu'il avait vécu pour devenir la personne qu'elle connaissait désormais et même si ce n'était pas très reluisant, elle restait à ses côtés, ses mains autour de son visage pour l'ancrer dans sa réalité. Non, leur réalité, à deux. "Je suis peut être encore trop touché par tout cela pour considérer que ça fait ma force mais un jour, ça viendra peut être... Quand elle sera enfin morte. C'est horrible de penser cela, mais peut être que ce jour là, je me sentirai plus libéré." Il méprisait cette pensée, le moindre mot qui s'était échappé de ses lèvres à cet instant parce que c'était de sa mère dont il s'agissait, celle qui l'avait mise au monde malgré tout et ce, même si elle n'avait pas su l'aimer à sa juste valeur. "Qu'est-ce que j'aurais fait si tu n'étais pas venue? J'avais vraiment besoin de tes mots, je crois... Même pas, juste de ta présence. Comme tu dis, être ensemble, c'est la clé de tout pour moi depuis notre rencontre. Et ce, peu importe la formule. Celle là me va très bien." C'était ce qu'il pouvait espérer de mieux à l'heure actuelle puisque aucun d'eux n'était réellement prêt à envisager un autre voyage. Ils étaient deux coeurs meurtris, deux corps mutilés par des âmes violentes et le temps devait les guérir avant qu'ils ne puissent envisager de se donner l'un à l'autre. Dans le cas de Tim, c'était peut être plus que cela encore, lui qui n'avait jamais offert son âme à personne, qui n'avait même pas espéré toucher un autre corps un jour. Il avait un énorme travail à faire à ce sujet pour espérer être à la hauteur de la belle Charlie mais dans tous les cas, il aurait forcément peur, c'était une étable obligatoire, un rite de passage et l'amour qu'il ressentait d'ores et déjà pour elle surmontait déjà n'importe quelle appréhension. Celle là n'en serait qu'une supplémentaire à combattre au moment opportun. "Parfois, je me dis qu'à force d'essayer de ne pas être ses parents, on finit par être à leur image alors peut être que je devrais arrêter de lutter contre eux... Il faudra que je le fasse si je veux des enfants, un jour, c'est certain." Il ne devrait pas se considérer comme son fuyard de père qui avait attendu le jour de ses trois ans pour quitter le navire face à la folie de sa femme. Il ne pourrait pas non plus envisager qu'il portait les gènes de la folie au fond de ses entrailles, c'était bien trop lourd à porter et c'était la recette évidente de l'échec. (color=indianred]"Tu serais prête à venir à l'asile avec moi? On m'a jamais proposé ça, tu sais... Mais si tu veux. J'ai pas envie que ça te traumatise, c'est pas joli à voir. Ou parfois, juste à entendre."[/color] Entre les patients violents, ceux qui avaient perdu toute notion de réalité, Tim n'y trouvait pas énormément de réconfort. Il détestait s'y rendre et restait toujours bien caché derrière Sam. Alors, oui, il accepterait la venue de Charlie à ses côtés, si et seulement si cela n'entachait pas son bonheur. Il se rapprochait d'elle, cherchant ce doux contact contre son épaule, sa tête se posant contre la sienne et Tim réussit enfin à reprendre une pleine respiration. Enfin, il ne ressentait plus le poids du monde entre ses poumons. Enfin, son coeur décidait à retrouver un rythme qui lui assurait une survie pour les quelques heures à venir. Charlie l'avait sauvé. A nouveau. "J'ai encore besoin de travailler sur moi pour vraiment être l'homme fort que tu décris. Je doute pas d'arriver à atteindre cette image un jour mais... Je suis encore vulnérable. C'est pas une mauvaise chose parce que je suis sensible aux gens du coup, je fais attention à leurs besoins, je suis à l'écoute également et peut être que ça aurait été différent si je n'avais pas eu ce parcours. Il n'est pas parfait, il est même certainement tragique mais... On ne m'aurait pas amené à toi s'il avait été autrement alors, ça me convient malgré tout." Il se targua d'un sourire, uniquement dirigé vers elle parce qu'il le pensait réellement. Tim avait beaucoup souffert mais il n'aurait pas été un chevalier servant aux compétences très instables s'il n'avait pas été ce petit garçon empli de souffrances. Ils ne se seraient pas rencontrés au cinéma sans tout cela, rien ne serait arrivé si Timothy Decastel n'avait pas été un petit garçon molesté alors, il ne pouvait renier le fond de son identité, pas quand cela remettait en cause la plus belle rencontre de son existence. "Tu ne veux pas que je souffre et moi je ne veux pas que tu souffres... On a l'air beaux, tiens. On a peur tous les deux de tout ça, à croire que nos points communs sont plus nombreux qu'on pouvait le croire. On était faits pour se rencontrer, tu crois pas? Et l'avenir nous sourira, j'en suis certain." Il le désirait en tout cas. Oui, cet avenir en compagnie de Villanelle, le bonheur de la découvrir a réveil chaque matin et de s'endormir près d'elle chaque soir. Son droit de rêver, de rire, de pleurer en sa compagnie, de refaire le monde autour d'un petit déjeuner et de sauver des plantes en perdition... Tous les deux contre le monde entier, leur lien si unique les amenant vers l'ataraxie. Le seul. L'unique. Le vrai amour. "Promis, promis? J'ai même pas pu te faire de bisous magiques comme tu m'as rien dit." Il voulait réellement que tout cela fut terminé, que ce pan de son histoire se conjugue désormais au passé. Plus question qu'on touche à un seul cheveu de sa sirène. Plus jamais. Et comme il n'osait pas encore une trop grande intimité, Timothy s'autorisa à déposer un doux baiser sur sa main désormais moins limité par les tremblements avant que celle-ci ne vienne caresser la tâche jaunâtre qui ne serait bientôt plus qu'un mauvais souvenir. Puis, chose faite, Decastel se mit à sourire avant de tousser à nouveau. Cette fois, il avala un peu d'eau que Charlie avait amené avant de se relever du mur, invitant Charlie à en faire de même en lui tendant la main. Son corps chancelait et il dût se tenir au mur tout de même, la fatigue menaçant le moindre de ses muscles après un tel niveau d'angoisse. "Tu m'accompagnes jusqu'à la salle de bain? Je vais mettre un peu d'eau froide, ça devrait aller, il restera qu'une petite trace mais ça durera pas longtemps." Il dût se tenir au mur et à Charlie en arrivant à la salle de bain qu'elle avait déjà visité la dernière fois, Timothy s'adossant au lavabo avant de sortir une serviette puis de la tremper. Ensuite, il s'assit sur le rebord de la baignoire et tendit le linge à sa si parfaite sirène. "C'est presque pareil qu'un bisou magique et ça guérira plus vite des mains de ma sirène, je pense... Et comme ça, tu pourras ma raconter ce que t'as fait ces deux dernières semaines. J'ai pas osé te déranger même si..." Il toussota une énième fois. "Tu m'as manqué." Il avait littéralement chuchoté ses mots entre ses dents, pas certain que Charlie puisse l'entendre distinctement, ses joues rougies, peut être à cause de la quinte de toux ou simplement parce qu'il n'avait jamais osé dire quelque chose de cet acabit à quelqu'un. Pas quand il s'agissait de la femme avec qui il envisageait un avenir, la seule avec qui celui-ci avait l'air possible en tout cas, un jour. Oui, un jour.
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| | | | (#)Sam 22 Juin 2019 - 12:19 | |
| How wonderful life is @Timothy Decastel
La peine de voir Tim dans cet état là est immense, incommensurable, et ne tend pas à s’estomper. Au contraire c’est lui qui reprend peu à peu des couleurs, qui cesse de trembler. Il arrive à se contrôler, ce qui redonne un peu de baume au coeur de la rousse même si elle se doute que s’il y arrive si bien c’est que ce n’est pas la première fois qu’un tel traumatisme arrive. Au delà des impressionnantes marques sur son cou, sa détresse psychologique l’est encore plus ; et cela ne saurait être guérit avec quelques onguent malheureusement. Finalement la jeune femme essaye de faire au mieux avec le peu de capacités qu’elle a, elle essaye d’être là pour lui, de le soutenir, de l'apaiser, d’être l’épaule sur laquelle il peut se confier et le corps sur lequel il peut s’appuyer. Si elle pouvait lui décrocher la lune elle le ferait, parce qu’il le mériterait sans aucun doute. Les mots de Tim reprennent, toujours justes, toujours calmes après tout ce qu’il vient de vivre. Elle l’admire toujours plus à chaque nouvelle seconde qui passe, lui qui se pense si faible et pourtant. Il ose dire du mal de quelqu’un pour la première fois depuis qu’elle le connaît ; il dit du mal de sa mère cet être qui a tant oeuvré pour le faire tomber. Il s’en veut aussitôt bien sûr, parce que c’est Tim … mais Charlie elle ne s’en veut pas. Il a raison. Même s’il ne veut pas se l’avouer, il a totalement raison. La jeune femme elle même s’en veut d’avoir de si horribles pensées à propos de quelqu’un qu’elle ne connaît pas et dont elle a seulement entendu parler une fois, mais il n’y a pas besoin de confronter les points de vue quand il s’agit de violence ; encore plus physique. Aucune excuse ne saurait être assez bonne pour pardonner le fait d’avoir posé la main sur quelqu’un, et elle commence à en savoir quelque chose. Peu importe sur qui ladite main est posée, peu importe à qui elle appartient ; cela ne devrait pas exister. Alors oui, sans doute sera-t-il enfin libéré après des années de calvaire quand elle ne sera plus de ce monde. Sans doute pourra-t-il oser rêver à nouveau, c’est tout ce que lui souhaite la jeune femme et c’est ce qu’elle tente de lui faire savoir en caressant doucement ses mains à nouveau. « N’y pense pas, je suis là et je le serai à chaque fois que tu as besoin de moi. On reste ensemble, peu importe la formule. » Le hasard les a rapproché et le hasard continue de le faire. Léo habite à Fortitude Valley non loin de l’immeuble de Tim, ils ne sont qu’à quelques minutes l’un de l’autre, elle peut voler à son secours et lui au sien. Ils ne verront pas les coquillages ensemble pour le moment mais cette erreur sera rattrapée un jour ou l’autre. Pour la jeune femme qui aimait tant vivre en annexe de la ville, elle pense de plus en plus à trouver une colocation dans Fortitude Valley et ce n’est pas ce qui manque. Comme ça elle sera proche de ceux qu’elle aime et cela laisse le temps aux plaies de cicatriser. Certaines ne seront jamais complètement guéries mais sans doute pourront-ils se réparer l’un l’autre. « Parfois il y a des choses pas jolies à voir, mais ça fait aussi parti de la vie. Je t’accompagnerai là bas si tu veux bien de moi. » Elle n’ose même pas prononcer le mot “asile”, parce qu’elle n’a jamais connu la folie ou toutes les horribles choses que le corps et l’esprit peuvent infliger à une seule personne. Elle n’a jamais été entraînée à voir les horreurs du monde en dehors que sur les papiers de l’école, alors bien sûr qu’elle en ressortira traumatisée et marquée à vie. Ce ne sera jamais rien à côté de tout ce qu’a vécu Tim, raison pour laquelle elle serait prête à vivre ce moment douloureux ; pour lui. Parce qu’elle vient de lui promettre à nouveau qu’ils resteront ensemble peu importe la formule. Elle rigole pour la première fois quand il se moque gentiment de leur duo dans lequel personne ne veut que l’autre souffre, quitte à vouloir drainer les mots de l’autre et lui faire encore plus mal à son tour. Les sentiments humains sont réellement compliqués, trouver un juste milieu sans être bien plus difficile qu’il n’y paraît. Désormais pour Charlie en tout cas John est définitivement sorti de sa vie, elle pourra recommencer à être heureuse, encore plus en sachant qu’un jour Tim prendra sa place. Du côté de Decastel cependant les choses ne sont pas aussi faciles et ses maux à lui sont ancrés dans son âme depuis sa naissance, nul doute que les effacer sera bien plus difficile. « C’est normal de ne pas vouloir que l’autre souffre, c’est ce qui devrait se passer pour tout le monde. On a bien assez pleuré pour le moment, il faudrait vraiment que le hasard commence à inverser la tendance oui. » Elle rigole à nouveau même si elle vient d’évoquer sa relation avec John une nouvelle fois sans s’en être rendue compte. Elle aurait dû se rendre compte que quelque chose n’allait pas avec lui et désormais qu’elle peut le comparer à Tim, cela semble évident. Tim s’inquiète déjà de ne pas être un bon père non pas à cause de ses propres agissements mais ceux de ses parents … Charlie n’avait jamais admiré de raisonnement aussi pur et aussi désintéressé. Il s’intéresse déjà d’une progéniture qui n’a pas encore vu le jour, puisse-t-elle le voir. « Promis promis. Avec ce bisou magique à distance plus rien de mal ne peut m’arriver. » Sa plaie n’est plus qu’un mauvais souvenir, une simple tache sur son visage pour laquelle elle ne ressent plus aucune douleur mais lui en prend soin comme si elle risquait d’en mourir à chaque nouvelle seconde. Un baiser sur sa main puis cette dernière qui lui caresse délicatement la joue ; personne n’avait habitué Charlie à tant de douceur. Elle n’en avait jamais demandé non plus. La vie lui avait appris à foncer dans le tas et voir ce qu’il se passait ensuite, alors qu’avec Tim tout est si différent. Ils sourient ensemble mais cet instant de bonheur cesse immédiatement lorsqu’il se remet à tousser, signe que tout ne va pas si bien finalement et qu’ils ont encore un long chemin à parcourir. Charlie le regarde boire et se lever ensuite mais reste préparée à toute éventualité d’une chute. Ainsi lorsqu’elle attrape sa main elle s’efforce au mieux de ne pas trop lui imposer de poids, il reste encore bien fragile malgré tous ses efforts. C’est aussi la raison pour laquelle elle reste près de lui alors qu’ils se dirigent vers la salle de bain, le tenant là où elle le peut. Il s’est relevé, il ne devrait plus jamais avoir à tomber désormais. Se transformant en infirmière du dimanche elle prend la serviette tendue par Tim, effleurant ses doigts du bout des siens, lui offrant un sourire un peu moins inquiet en retour. A son tour elle vient se poser sur le rebord de la baignoire, un pied dedans et l’autre dehors et cherche son équilibre en posant une main sur l’épaule de Tim. La seconde main tapote méticuleusement la brûlure et la jeune femme remercie tous les saints qu’il ne soit pas question de plaie ouverte sinon elle aurait été bien inutile. Son coeur s’accélère à nouveau après son dernier toussotement, tant parce qu’elle craint en avoir été la cause que parce qu’elle a cru comprendre les derniers mots prononcés. Toi aussi, tu m’as manqué. Se serait-elle risquée à dire si seulement elle avait été certaine que ce fût bien ses paroles. Charlie doit se contenter de lui raconter ses deux dernières semaines tumultueuses bien malgré elle … Il n’y a eu aucun mensonge intentionnel, mais il y en a eu par omission. « Je ferai tout pour que les pouvoirs du bisou magique se transmettent à la serviette et pour que tu sois rapidement sur pied à nouveau. Cependant ces derniers jours n’ont pas été très joyeux et j’ai pas envie de te mentir mais je veux pas que tu t’inquiètes non plus, je suis pas venue pour te raconter mes malheurs. » Elle lâche un instant son cou des yeux pour retomber dans yeux à lui, désormais séchés de toutes larmes. Charlie le voit déjà s’inquiéter, elle en dit trop et pas assez à la fois, stupide fille. « Mais maintenant il n’y aura plus de problème. Promis, promis. J’ai rompu avec lui et il ne pourra plus me faire du mal, ou à ceux que j’aime. Il ne sera plus qu’un mauvais souvenir, et nous on pourra avoir encore plus d’espoir. » Il n’a pas besoin de savoir pour tout ce qui est arrivé à Léo. Sa sirène lui racontera tout un jour mais pour le moment ce serait ajouter un détail qui n’a pas lieu d’être. Ce qu’il faut retenir c’est que plus rien ne la relie à son passé et que cette fois ci c’est le coeur léger (ou bien trop lourd) qu’elle peut lui dire qu’elle est célibataire. « Je suis désolée de pas avoir pris de tes nouvelles, j’aurais dû aussi je … je sais pas ce qu’il m’a pris. Mais à partir d’aujourd’hui en s’en donnera tous les jours, tu es d’accord ? Même si ce n’est qu’un message, ou qu’un smiley. Peu importe, tant que je vois ton nom s’afficher ça me fera sourire. »
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| | | | (#)Sam 22 Juin 2019 - 21:37 | |
| How wonderful life is while you're in the world charlie & timothy Trouver la paix, voilà ce qu'il devait faire, il était largement temps. Tim était en proie à ses démons depuis plus de vingt ans, ne connaissant pas un sommeil léger et heureux. Jamais. Le pauvre Decastel faisait fréquemment des petites nuits, entrecoupées de cauchemars qui l'éveillaient en sueur sans savoir où il était en réalité. Il n'était même pas rassuré lorsqu'il constatait qu'il était dans son lit, dans un corps d'homme et non de gamin parce que les images se faisaient bien trop vivaces pour qu'il puisse les évacuer dans les heures qui venaient. Il était habitué cela dit et Timothy avait fini par faire un véritable rituel lorsque ce genre de nuis devaient arriver. Il allait se passer un peu d'eau sur le visage et finissait dans son salon, à observer le plafond, espérant que ces quelques minutes de méditation le traîneraient vers le sommeil de nouveau. C'était rare bien évidemment et il terminait par se rendre au travail avec la boule au ventre, persuadée que sa génitrice s'étai échappée de son asile pour venir le cueillir et lui faire du mal. Voilà qui était Tim au bout du compte: un pauvre gamin traumatisé, un môme qui n'avait jamais fait le deuil de ses parents, un marmot qui ne pourrait jamais être normal parce qu'il ne savait pas du tout à quoi ressemblait la normalité, justement. Il la voyait partout autour de lui, de ces couples qui vivaient leur plus belle vie à ses enfants qui riaient en mangeant une glace payée par leurs parents aimants. Timothy n'avait jamais vécu ce genre d'instants, se promenant bien souvent seul en pleine rue, se prenant au jeu en observant les personnes autour de lui et se demandant à quoi avait pu ressembler leur histoire. La sienne, personne ne pouvait la deviner et seulement quelques chanceux en avaient eu connaissance au fil des années. Charlie faisait désormais partie de cette si rare catégorie et elle était peut être la seule à avoir pu être témoin de ces blessures en direct. Il l'avait appelée, elle, parce qu'il lui faisait confiance plus qu'à quiconque, ne rêvant que d'elle depuis des semaines. C'était là la beauté de cette affaire: les cauchemars de Tim se faisaient moins pressants lors des longues nuits, il y avait parfois le visage de Charlie qui prenait la place des horreurs qu'il subissait et il était le plus heureux des hommes. Dans ses rêves, Charlie attrapait sa main et elle tournoyait, lui ne pouvait que la regarder rire et sourire, comme il avait pu le faire deux semaines auparavant alors qu'elle prenait place dans son salon. C'était peut être la plus belle image qu'il avait d'elle, au milieu de tous les pleurs dont ils étaient coutumiers désormais. Au moins, il dormait plus paisiblement parfois, ne se réveillant plus en sursaut avec la sensation que la fin du monde était proche et le jeune homme pouvait s'autoriser un rêve de quelques heures. Un rêve où Charlie était avec lui. Sans aucun obstacle entre eux, aucune peine, aucun traumatisme, aucune peur... Juste cet amour qui les protégeait, là, dans leur bulle de bonheur. Celle-ci n'était pas encore de rigueur à ce moment-là car Tim avait trop vécu ce jour là, complètement paralysé par le poids des actes de sa mère, la belle Villanelle mettant tout en place pour lui faire retrouver le sourire. Elle y arrivait peu à peu, bribes par bribes, essuyant une larme à la fois, Timothy hochant la tête en l'entendant asséner à nouveau qu'ils seraient ensemble à l'avenir, même si la formule était encore en construction. Cette idée convenait parfaitement à Tim pour le moment, lui qui laissait la peine s'évader au fur et à mesure, même si la peur restait ancrée au fond de lui à cet instant précis. Il n'avait jamais su gérer cela, cette douleur amère qui circulait dans ses veines mais Charlie, elle, était la recette miracle au moindre mal dont il était la victime. Il n'avait qu'à la regarder, se perdre dans ses prunelles et son coeur perdait ce rythme cardiaque si régulier habituellement, ses pensées s'envolaient et la terre ferme ne faisait plus si mal soudainement. "Je t'appellerai dans ce cas." Il ne voulait pas blesser sa sirène en l'emportant dans l'aile d'un asile mais elle avait demandé à être présente pour la prochaine rencontre de Tim avec sa mère, ce qui risquait de promettre de nouvelles étincelles. Decastel allait probablement attendre plusieurs semaines pour cela, histoire d'évacuer la douleur au creux de sa gorge et que les images puissent s'estomper dans son cerveau encore lui-même endolori. Il n'était plus question de lui pourtant, du moins pas uniquement puisque Timothy s'entêta à vouloir protéger Charlie,ayant constaté les restes de bleu qui ornaient son si joli minois. Il avait prodigué le fameux bisou magique après avoir souri en l'entendant énoncer qu'ils devaient en avoir fini avec la souffrance, la roue devant tourner à un moment donné. Tout irait mieux, du moins le jeune homme l'espérait. Il était temps que toutes ces peines puissent se conjuguer au passé, qu'ils puissent également se reconstruire ensemble, tous les deux délicatement et doucement comme la manière dont Tim se releva avec l'aide du mur pour se diriger vers la salle de bain. Avec le soutien de Charlie, il réussit à s'asseoir sur le rebord de la baignoire, en espérant que sa toute nouvelle infirmière puisse lui parler un peu plus de ses combats récents. Evidemment, Timothy n'avait pas pu s'empêcher de lui chuchoter qu'elle lui avait manqué mais il avait fait en sorte qu'elle ne puisse pas l'entendre distinctement. De toute manière, il avait le menton relevé, recevant l'onguent à base d'eau que lui déposait Charlie sur sa peau meurtrie. Cette fois, il voulait qu'elle parle d'elle, que l'ange Tim reprenne sa place normale dans l'équation. Il fronça les sourcils en écoutant sa narration, toujours un peu inquiet de constater qu'une autre lutte avait eu lieu, même si elle lui assura que l'affaire était totalement terminée désormais. "Tant mieux Charlie... Tu sais que t'aurais pu venir m'en parler n'importe quand. Je t'aurais pas jugé ou quoi mais je suis content de savoir que ce sera bientôt de l'histoire ancienne. Tu mérites bien mieux que cet homme. Même si c'est pas moi au final, je suis sûr que tu trouveras quelqu'un qui méritera ton amour, pas un type violent qui ose toucher à ton si joli visage." Il admirait chaque trait face à lui, de ses joues à ses yeux, marquées par la tristesse, Tim le voyait bien. Il ne pouvait pas y faire grand chose, lui le simple ange gardien qui n'avait pas grand chose à dire dans l'affaire. C'était la vie de Charlie, seulement la sienne, lui n'y avait sa place que si elle le décidait. Rien de plus. Jamais il ne s'imposerait, encore moins dans cet état de disgrâce flagrante. "C'est pas grave, ne t'en fais pas. Je comprends. T'avais des choses à régler seule et moi, j'ai pas voulu te déranger... Mais un message quotidien, ça me va. D'ailleurs, tes plantes vont bien... Enfin, mieux que ma gorge, je crois." Effectivement, il posa sa main sur la peau rougie et sentit encore la douleur traverser ses cordes vocales. Tim se releva pour s'attaquer au robinet afin d'avaler une salve d'eau dans l'espoir de calmer sa respiration à nouveau sifflante. Puis, il revint s'asseoir aux côtés de Charlie, ses traits marqués par la fatigue. "Tu comptais faire quoi ce soir? Je voulais pas ruiner tes plans mais... Je sais pas si je vais pouvoir rester tout seul. Je sais ce qui va se passer si je dors. Je vais faire des cauchemars et je vais souffrir, est-ce que... Tu pourrais rester un peu?" Il ne lui en voudrait pas si elle refusait, après tout, il faisait peine à voir mais Tim, lui, avait l'impression qu'il ne subsisterait pas sans sa si douce sirène, l'angoisse s'engrainant dans son regard mais il lutta, hors de question de refaire une crise face à elle. Désormais, il voulait lui sourire, rire avec elle... Être en symbiose avec cette ange qu'il aimait déjà tant.
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| | | | (#)Dim 23 Juin 2019 - 0:32 | |
| How wonderful life is @Timothy Decastel
La jeune femme s’applique avec sa serviette comme si elle était en train de faire une opération à coeur ouvert, ou n’importe quelle opération pour laquelle la précision est de rigueur. Elle tapote doucement le tissu sans jamais le faire frotter et le remouille régulièrement lorsqu’elle commence à le sentir trop chaud, ou même tiède. Il doit rester froid pour que Tim se sente mieux ; elle n’y connaît rien en premiers soins mais elle sait au moins ça. Elle retient sa curiosité maladive et ne touche pas sa peau meurtrie du bout des doigts, elle ne veut pas lui faire de mal. Ses plaies sont réelles et les toucher n’y changera rien mise à part risque de le brûler encore un peu plus. Le silence se fait parfois entre eux mais il est tout sauf gênant, simplement un silence s’emboitant après de douces paroles et avant de nouvelles ; rien de plus naturel. Entre eux, tout est réellement naturel. Ils ne cherchent pas à se lancer de belles paroles et de promesses qu’ils ne tiendront jamais. Chaque mot est pesé et réfléchi tout comme le sont leurs gestes, même si elle persiste à penser que Tim le fait mieux qu’elle. « C’est pas par peur du jugement que je ne t’en ai pas parlé Tim. » La main initialement posée sur son épaule pour garder l’équilibre se retrouve sur une de ses mains qu’il gardait sagement posées sur ses cuisses. Son coeur se serre doucement lorsqu’il évoque la possibilité qu’il ne soit pas l’homme avec qui elle terminera ses jours. Elle sait bien que leur équilibre reste instable, mais au fond d’elle Charlie continue de garder espoir car il s’agit du premier moteur de leur vrai faux couple. Ils sont tous deux dans un équilibre instable basé sur les promesses de chacun et leur confiance mutuelle et pour le moment cela lui convient parfaitement. Elle a toujours vécu avec beaucoup d’espoir et de rêves pour sa vie personnelle, aujourd’hui elle est heureuse de pouvoir les partager avec Tim tout en espérant qu’il ne s’agisse pas que de fantasmagories. Pas de fantasmagories du tout, à vrai dire. Elle pensait chacun de ses mots sur les enfants, le mariage, le chien, … elle en pensait chaque virgule parce que laisser totalement libre arbitre au hasard lui ferait bien trop peur. « Je continue à espérer que cette personne sera toi, au moins je serais certaine de ne pas tomber sur un nouveau psychopathe. » Surtout parce que c’est lui qu’elle désire et personne d’autre, aucun autre homme ni aucune femme. Seulement Tim et toute la souffrance qu’il garde au fond de son coeur, Tim et tout son amour qu’il donne tout autour de lui. « Et ... à mon tour j’espère que tu me trouveras assez bien pour toi, même si j’ai été nulle comme petite amie aujourd’hui et que tout ce que je fais c’est te demander d’attendre. » La jeune femme laisse finalement la serviette humide collée sur son cou et la tient d’une main, sans appuyer. Elle utilise sa seconde main pour venir caresser doucement son visage, une des rares parties de son corps sauvée des sévices de sa mère. De l’extérieur il semble aller si bien ; si seulement c’était le cas au fond de son coeur. Ses yeux ont repris vie, ils ont recouvré leur flamme, mais l’image d’un Tim s’effondrant sur le sol restera à jamais gravée dans son esprit. Il mérite tant de belles choses, de choses bien meilleures qu’elle … et tout ce qu’il reçoit ce sont des coups. Au contraire les hommes méritants tous les supplices de la mythologie grecque et de bien d’autres s’en sortent sans une seule égratignure, le coeur léger. Charlie s’efforcera d’être le bourreau pour une fois dans sa vie, donnant à Tim tout l’amour dont il a besoin et bien plus encore et transformant la vie de John en l’enfer lui même. « Je savais qu’elles étaient entre de bonnes mains avec toi, j’ai une confiance aveugle en tes talents de botanistes, et en tous tes autres talents aussi. » Charlie ne connaît pas encore toutes ces parties réjouissantes de sa vie, mais elle est certaine qu’il est doué de ses mains pour bien d’autres choses encore. Il a choisi son métier pour ne pas avoir à être persécuté par personne, mais elle l’imagine en tant qu’artiste. Il est plein de rêves et d’espoirs, il aurait pu faire rêver le monde à son tour. Ce n’est cependant pas une critique ; s’il est heureux dans son travail alors Charlie est heureuse pour lui, vraiment. Elle espère qu’elle en apprendra plus sur lui pendant les semaines et les mois à venir, ses connaissances se résumant aujourd’hui à ses pires craintes et ses plus beaux rêves. En gros. Ne sachant quoi faire elle le laisse toucher sa peau meurtrie alors qu’elle regrette déjà de ne pas avoir arrêté sa main. Elle repose ses mains sur ses genoux et le laisse se désaltérer, effondrée de ne pas pouvoir faire plus pour lui. Des études de sciences politiques semblent tellement superficielles désormais. « Oh Tim ... » Sont les premiers mots instinctifs qu’elle a suite à ses dernières paroles. Cet homme est si parfait, il mériterait d’avoir déjà trouvé la femme de sa vie depuis si longtemps. Il ne devrait même pas avoir à attendre Charlie, pas si parfait qu’il le pense. « Je resterai, bien sûr que je resterai. Je comptais te le proposer de toute façon, je veux pas que tu aies à penser à tout ce qu’il s’est passé aujourd’hui. » Elle ne sait pas ce qui va bien pouvoir se passer mais elle gardera tous ses sens aux aguets, à l'affût du moindre indice de respiration saccadée, de mouvements trahissant la panique ou même de gémissements. Une nuit à son chevet, elle lui doit bien ça et tellement plus encore. Léo pensera qu’elle a trouvé un coup pour la nuit, c’est d’ailleurs l’excuse qu’elle lui donnera. Il n’est pas encore au courant qu’elle a trouvé l’homme avec qui elle veut terminer ses jours et pour le moment c’est le mieux à faire. Il saura en temps voulu, quand elle sera prête, quand Tim sera prêt. Prenant ses mains dans les siennes, elle abandonne momentanément la serviette sur ses genoux, laissant sa plaie à l’air libre. « Tu veux rester ici ? Ou sinon on pourrait aller à Bayside, j’ai pas encore redonné les clefs de ma maison et … tu m’as dit que tu aimais les coquillages alors on pourrait aller sur la plage ? » Cette maison lui rappelle beaucoup de mauvais souvenirs mais encore plus de meilleurs. Si elle y est avec Tim à ses côtés, elle ne pensera à rien de mauvais. C’est impossible d’être négatif à côté de la douceur de Tim. « Et je pourrais te présenter à mes doudous, tu pourras leur faire un câlin comme ça. Et moi aussi je pourrais t’en faire un si tu en as besoin. Enfin ... » Abort the mission, abort the mission. « Il y a deux chambres, tu sais. » Du temps. C’est ce dont ils ont tous les deux besoin. Tout ce qu’elle voulait c’était de passer une nuit à côté de Tim mais peut être que c’est trop tôt, peut être que ce n’est pas ce qu’il veut ni même ce dont il a besoin … Elle ne veut que son bien et tout ce qu’elle fait c’est échouer lamentablement encore et encore. « J'ai des pastilles pour la gorge, tu en auras besoin sûrement. » Le plaidoyer de Charlie est totalement bancal, mais elle aimerait réellement montrer une partie de sa vie à Tim, le faire entrer dans son cocon, son intimité.
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| | | | (#)Dim 23 Juin 2019 - 1:51 | |
| How wonderful life is while you're in the world charlie & timothy Avoir peur pour elle était devenu comme une seconde nature au fil du temps, comme si c'était normal qu'un garçon comme lui puisse s'y autoriser. Charlie n'avait pas eu besoin de lui pour survivre jusque là, en quoi les événements récents changeaient-ils cette réalité? Timothy, lui, sentait son coeur se serrer en imaginant tout ce que son ex petit ami lui avait fait subir et s'il avait été plus exubérant, il aurait certainement narré à qui voulait bien l'entendre que ce psychopathe méritait la peine capitale. Decastel n'était pas ainsi, il était capable de tout pardonner, même le pire s'il découvrait les raisons sous jacentes à un comportement détestable. Pas sûr que ce soit aussi simple que cela lorsqu'il était question de la santé de Charlie. Il ressentait une rage sourde, silencieuse certes mais tout de même présente parce qu'elle avait été battue et que jamais personne ne devait toucher à cet ange descendu du ciel pour le sauver de sa propre solitude. Timothy ne voyait plus son avenir de la même manière depuis qu'elle était entrée en trombe au sein de son existence, lui qui n'avait jamais eu envie de rien, pas même de vivre sur cette planète. Il s'était fait à sa petite routine, les mêmes moments qui s'égrenaient toujours de la même manière, les mêmes gens qui lui racontaient les mêmes choses constamment, les horaires toujours identiques, l'avenir toujours aussi futile... Et puis, Charlie, la vision du futur, la vision de ce qu'il pourrait peut être obtenir s'il faisait tout son possible pour la mériter. Timothy sentait la pression sur ses épaules parce qu'il savait qu'il n'avait pas le droit à l'erreur s'il voulait avoir le droit d'aimer une femme comme elle mais ce n'était pas une angoisse qu'il comptait abandonner. Il voulait le faire, se remettre sur pied, attendre qu'elle aille mieux également et voir où tout cela pourrait les mener. Même s'il devait batailler pour qu'ils aient un jour leurs rêves à deux, Decastel ne pourrait jamais laisser tomber, pas quelqu'un comme elle. Cela ne voulait pas dire qu'il n'aurait pas la peur de sa vie au moment d'entrer dans une phase plus intime en sa compagnie mais il savait qu'il tenterait de faire de son mieux dans tous les cas, faisant taire ses peurs parce qu'il s'agissait de Charlie et aucune autre. Peut être que c'était elle qu'il avait attendu toutes ses années, là, seul, au milieu de son cimetière, à pleurer parmi les pierres tombales après une cérémonie d'adieux difficile ou bien une énième marque de haine de la part de sa mère. Jamais il n'appelait quiconque dans ce genre de circonstances et pourtant, ce jour-là, c'était elle qu'il avait appelé, elle qui désirait à ses côtés. Sans limite. Sans mensonge, sans rien lui cacher. "Tu voulais pas que je te vois souffrir, alors..." Qu'en savait-il au fond? C'était le choix de Villanelle, elle seule avait le pouvoir de décider ce qu'elle désirait lui dire, ou non, et vraiment, elle ne lui devait rien du tout. Néanmoins, elle posait sa main sur la sienne, un geste des plus apaisants pour un Tim avec des nerfs encore à vif malgré tout. Il n'en montrait rien évidemment, mais on ne se remettait pas aisément d'une crise comme celle qu'il venait d'avoir. Il tâchait juste d'être fort pour elle, pour ne pas qu'elle s'inquiète plus qu'elle ne devait déjà le faire. Timothy avait conscience qu'il ne lui avait pas montré la meilleure image de lui-même à ce moment là, s'écroulant au sol alors qu'il avait toujours essayé d'être invincible. Au final, il lui avait montré qu'il avait peur comme tout le monde, qu'il n'était pas meilleur et pas moins sensible, c'était même tout l'inverse. Alors, oui, il avait encore un paquet d'insécurités qu'il indiqua subtilement à la jeune femme en suggérant encore qu'elle pourrait tout à fait choisir quelqu'un d'autre que lui après sa période de guérison. Decastel en aurait sûrement le coeur brisé si c'était le cas mais il préférait ne pas y penser, se concentrant plutôt sur sa main sur sa sienne et la seconde qui vint caresser son visage. La douceur de sa sirène lui mit du baume au coeur et les beaux yeux bleus de Tim se perdirent dans le sien. Comment pouvait-elle encore imaginer qu'elle n'était pas assez bien pour lui, elle, la seule qui avait toujours répondu présente? La seule qui ne l'avait pas jugé malgré ses inaptitudes dans plein de domaines si aisément gérés par autrui? C'était impossible, juste impossible et Tim lui montra en posant sa main sur celle qu'elle avait porté contre sa joue, fermant les yeux de ce contact nouveau. "A priori, je serai jamais dans cette catégorie, c'est vrai et si par malheur ça arrive à cause de mes gènes ou je sais pas quoi, je te demanderai de m'achever... Mais Charlie, dis pas de bêtises, t'as été parfaite aujourd'hui. Personne est jamais venue quand j'ai appelé à l'aide et t'as fait exactement ce qu'il fallait. T'es la petite amie idéale à mes yeux." C'était une certitude et il caressa de son pouce le dos de la main de sa belle rousse, en rouvrant les yeux finalement, espérant qu'elle n'était pas un mirage. Tout sauf une illusion parce qu'il avait encore besoin d'elle. Tim avait juste envie de passer d'autres moments en sa compagnie, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus le supporter, tout simplement. Il ne savait pas combien de temps cela allait prendre mais il comptait bien profiter de chaque seconde d'ici là. Elle et lui. Ensemble. Et lui, ce pauvre idiot, avec des rêves plein la tête. Il avait fallu trente deux ans mais il y était peut être arrivé, oui, à cet état de grâce où il sentait son coeur chavirer et tomber doucement mais sûrement amoureux d'une jolie jeune femme comme Charlie. Il put soutenir son regard à nouveau, pensant à cela, oui, au fait qu'il était condamné, purement et simplement. Tomber amoureux d'elle. Tomber dans ses yeux si clairs, s'y plonger et se laisser sombrer parce que c'était elle. Charlie, oui, qui semblait avoir une confiance aveugle en ses capacités ce qui fit rougir Tim. Pour cette fois, il ne répondit rien parce qu'il ne savait pas vraiment ce qu'elle voulait dire par là. A part ses quelques compétences en jardinage et en omelettes, il n'avait pas montré grand chose de ce qu'il savait faire mais Charlie aimait ce qu'elle avait vu jusque là alors c'était peut être la seule chose qui comptait. Decastel dût se détacher d'elle, résigné, pour boire un peu d'eau en espérant que la toux finisse par le quitter mais il savait que ce n'était qu'une blessure physique, rien à côté de ce qui le tiraillerait quand il se trouverait à nouveau seul. Il appréhendait énormément et ce fut pour cette raison que sur un coup de folie, il proposa à Charlie de rester en sa compagnie pour la nuit. "Merci... Je sais que ça se fait pas trop et que t'as tes trucs à gérer mais... J'ai un peu peur de pas gérer la première nuit." Ses joues rosirent à nouveau parce qu'elle avait accepté sa proposition et semblait même avoir plein d'idées pour que Tim n'ait pas à penser à la tragédie qu'il venait de vivre. Le gardien de cimetière l'écouta attentivement, jusqu'au bout, sans la couper, même quand elle essaya de noyer le poisson avec cette histoire de lits. Il n'y avait même pas pensé, c'était vrai qu'elle aurait pu croire qu'il était déjà en train de lui faire une proposition malhonnête alors que c'était une des dernières choses qu'il avait à l'esprit à cet instant précis, ses mains dans les siennes. "T'es sûr que ça va aller pour toi de retourner dans ton ancien appartement? Si c'est trop dur pour toi, je comprendrais... Mais, je serais ravi d'aller voir les coquillages en ta compagnie, de rattraper mes trente deux ans de retard en câlins de doudous." Il lui fit un sourire angélique, lui montrant qu'il avait entendu le moindre mot qu'elle avait pu prononcer. "Et ne t'en fais pas, t'auras pas à dormir avec moi si tu n'en as pas envie, j'essayerai de faire le moins de bruits possibles si je fais un cauchemar. C'est important que tu sois bien, toujours." Il n'avait pas changé de discours en l'espace de deux semaines, même si Timothy aurait certainement dormi plus aisément dans les bras de Charlie. Il ne demandait pas autant d'amour car peut être ne le méritait-il pas, toujours pas, non. Dans tous les cas, il ne voulait que passer du temps avec elle, à ramasser des coquillages ou jouer avec des doudous, peu lui importait. N'importe quelle formule, à nouveau. "Comment refuser des pastilles pour la gorge? J'ai envie de découvrir tout ça avec toi, si c'est ce que tu veux aussi, Charlie. Et je crois que je vais devoir trouver une écharpe pour... ça." Il pointa du doigt sa gorge avant de se relever délicatement, pas toujours sûr de ses jambes, posant un regard tendre sur Charlie pour l'inviter à se lever également. "Je te suis partout où tu vas, c'était ça la formule, non? Alors, montre moi le chemin, ma sirène." Il lui tendit la main, ne sachant pas si elle allait l'attraper dans la sienne. A quoi pouvait-il prétendre au final? Tim naviguait toujours dans l'incertitude mais il était au moins sûr d'une chose: il était en train de tomber fou amoureux d'elle et ce fut ce que son regard lui montra à ce moment là, irrémédiablement conquis. Irrémédiablement sienne.
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| | | | (#)Dim 23 Juin 2019 - 3:02 | |
| How wonderful life is @Timothy Decastel
Tim comprend. Il comprend tout. Il comprend les sous entendus, il la comprend quand elle même ne sait pas où elle veut en venir. Comment peut-elle encore douter qu’il soit parfait ? Non, ça elle n’en doute pas. Elle sait qu’il l’est. Elle se demande encore si elle l’est assez en retour, mais avec ses douces paroles elle commence peu à peu à reprendre confiance en elle. Charlie espère qu’en retour Tim sait qu’il est parfait, réellement parfait, et qu’il devrait avoir davantage confiance en lui et en ses capacités. « Oui, c’est ça, je ne voulais pas que tu me vois souffrir ... » Et désormais elle se trouve si bête à lui avoir caché son bleu alors que ses blessures à lui sont tellement plus profondes et qu’il n’a pas hésité à l’appeler. Il doit connaître bien d’autres personnes depuis bien plus longtemps qu’elle et il l’a quand même appelé. Elle ne saurait dire pourquoi, comme elle ne saurait dire pourquoi c’est vers lui qu’elle s’est tournée en première après son avant dernière dispute avec John. Parfois certaines choses ne s’expliquent pas, on se contente de les vivre, et dans la situation actuelle c’est sans doute le mieux à faire. Elle veut vivre auprès de Tim, peu importe la formule qu’ils choisiront d’adopter ou que le destin leur imposera. Dans la santé et dans la maladie, dans la joie et dans la douleur, elle lui sera toujours fidèle. Même si parfois elle ne sait pas quoi lui répondre (souvent, bien trop souvent à son goût), ses mots ont un énorme impact comme elle. Comme le “t’es la petite amie idéale à mes yeux” qui lui réchauffe le coeur et pour lequel elle aurait sûrement versé une larme si elle ne s’était pas retenue en enfonçant ses ongles dans la paume de sa main. Il n’a pas besoin de la voir pleurer maintenant, même s’il s’agit d’une larme de joie. En peu de temps Tim a pris une place très importante dans son coeur, bien plus que quiconque auparavant. Léo reste une part importante lui aussi, bien sûr, pour toujours et à jamais, mais pas dans les mêmes proportions que Tim. Tim ne sera jamais Léo, Léo ne sera jamais Tim. L’un sera le mari de ses rêves et l’autre le parrain de ces mêmes rêves. C’est tout ce dont l’enfant en elle désir. Plus de prince charmant, plus de grenouille à embrasser, seulement la réalité. Tim à ses côtés pour toujours, car il a su gagner son coeur et s’immiscer dans tous ses songes sans qu’elle ne voie rien venir. Il est juste arrivé, comme ça, après une rencontre anodine et s’est transformé en personne extraordinaire. Parce que c’est ce qu’il est, la personne la plus extraordinaire du monde. Ses yeux emplis d’amour le regardent comme ça en tout cas. Elle agrémente son regard d’un sourire, sa peine et son soucis enfin relégué au second plan, bien trop heureuse de sentir le pouce de Tim caresser doucement sa peau. Il s’agit toujours de délicatesse avec lui, de délicatesse et d’amour. Beaucoup d’amour. « Je préférais sombrer avec toi plutôt que de t’achever, mon preux chevalier. » Pour de vrai. Elle serait capable de le suivre jusqu’aux confins du monde, de celui ci comme d’un autre. A ses yeux à elle aussi il est le petit ami idéal. Ils pourraient déjà tomber dans les bras l’un de l’autre, se couvrir de baisers passionnés et de tendres caresses ; c’est tout ce dont Charlie rêve. Mais elle commence à apprendre de ses erreurs, à se rendre compte qu’à toujours trop se précipiter elle ne fait que commettre les mêmes erreurs encore et encore. Il leur faut du temps pour apprendre à s’aimer davantage, de la distance pour pouvoir savourer leurs instants de rapprochement. Il leur faut du temps pour guérir avant tout, parce que c’est ce dont il est question entre eux avant tout : se guérir l’un l’autre, se guérir soi même. Pourvu que cela fonctionne. Les yeux de Tim se ferment, elle en profite pour le regarder avec davantage d’amour (est ce bien possible ?), de profiter de chaque parcelle de son si parfait visage avant qu’il ne les rouvre à nouveau. Et finalement quand ce moment arrive elle est encore plus heureuse de retrouver le bleu de ses yeux. Le bleu des yeux de son Tim. « Ca se fait Tim, entre nous ça se fait. Rien n’est plus important que de m’occuper de toi pour ce soir, et pour autant de temps dont tu en auras besoin encore. » Toute la vie s’il le faut, cela ne la dérangerait pas ; au contraire. Si elle devait passer sa vie à ses côtés ce serait au contraire le plus beau présent qu’on pourrait lui offrir, si seulement Tim pouvait être heureux sans aucune plaie nulle part sur le corps. Si seulement Charlie pouvait effacer toutes ses cicatrices sur son ventre, ces brûlures, ces marques de fouet. Son corps si parfait meurtri à jamais. « Ca ira très bien ne t’en fais pas, j’ai aussi de bons souvenirs dans cette maison. Et puis de toute façon tu resteras près de moi, hein ? » Sa présence sera ce qui la rassurera le plus, puisque même tous les souvenirs du monde ne sauraient faire oublier un seul traumatisme. Pas un traumatisme de cette ampleur là. « On ira voir les coquillages, on ira voir le coucher de soleil, on écoutera le bruit des vagues, et tu rattraperas autant d’années de câlins, d’amour et de doudous dont tu as besoin. » Elle tentera au mieux de tenir ses promesses et de lui offrir tout ça en une seule soirée, mais si ce n’est pas le cas ils devraient avoir une vie pour en profiter. Une vie pour reproduire les mêmes soirées qui semblent si parfaites, en retenant seulement les moments de joie et non plus ceux de peine. Le coeur de Charlie s’allège quand, entre deux phrases ambiguës, elle comprend qu’il n’a pas peur de dormir avec elle. Elle n’a pas peur non plus, bien sûr qu’elle n’a pas peur. Il n’est pas John, il ne lui fera aucun mal. Si pendant tout ce temps elle refusait de dormir avec Léo c’était par peur que les choses dérapent mais avec Tim, elle n’a peur de rien. De littéralement rien. Si quelques chose doit se passer alors ça arrivera, si ce n’est pas le cas ils se contenteront de se soutenir pendant une longue nuit d’hiver ; et ce sera tout aussi magique. « Je voulais pas te proposer quelque chose qui pourrait te mettre mal à l’aise, mais si c’est pas le cas alors je dormirai avec toi. Et je le saurai si tu fais un cauchemar et si c’est le cas je te prendrai dans mes bras et je serai là pour toi. » C’est important aussi qu’il soit bien, pour toujours. Même s’il s’efforcera de faire le moins de bruits possibles, quoi qu’elle tente de lui faire promettre, elle aura le sommeil si léger qu’elle remarquera le moindre changement. Si son corps se raidit et commence à souffrir, elle le saura. Parce qu’elle sent ce genre de choses, d’autant qu’il sera proche d’elle ; pour toujours, elle l’espère. S’il se sent assez bien avec elle, s’ils ne vont pas trop vite non plus, elle aimerait le garder dans ses bras pendant toute la nuit, qu’il cauchemarde ou non. Et s’il préfère, c’est lui qui pourrait la tenir dans ses bras, parce que dans un cas comme dans l’autre elle se sentira bien, apaisée, en sécurité. La jeune femme espère de tout coeur que ses maigres mots et ses tentatives hasardeuses d’apaisement auront le même effet sur Tim. Elle ne sait pas ce qu’il veut dire par “découvrir tout ça avec toi”, mais il ne parle sûrement pas des pastilles pour la gorge. Charlie se contente de garder un petit sourire réconfortant et rigole alors qu’il parle d’écharpe. « Je t’aurais dit d’en porter une de toute façon, c’est l’hiver et il est hors de question que tu prennes froid ! » Aussitôt sa main tendue dans la direction de la jeune femme qu’elle vient y emboîter la sienne, comme le font les jeunes enfants forcés de se tenir correctement en rang à l’école primaire. Sauf qu'aujourd'hui elle n’est forcée de rien et que ce geste ne peut se résumer à un simple élan d’empathie. C’est un geste amoureux. Charlie prend la tête de leur duo d’âmes brisées et l’entraîne vers la porte, prenant l’écharpe pendue derrière et l’enroulant autour de son cou en quelques gestes d’expertes d’une jeune femme toujours malade. Souriante, rieuse, elle termine l’habillage de son cher et tendre par un nouveau baiser sur le front. Elle lui donne ensuite sa veste et seulement après qu’il soit emmitonné elle ouvre la porte pour faire face à la rigueur de l’hiver australien. Ses pas sont lents, elle regarde Tim à de nombreuses reprises de peur qu’il ne tombe à nouveau. Mais il est fort et fait le chemin sans vaciller, sans trembler, et sans lâcher la main qu’il avait tendu à la rousse. Leurs doigts sont frigorifiés par le vent mais cela semble bien anodin. Ils font tout le chemin en silence, Charlie levant la tête à de nombreuses reprises pour admirer tantôt le ciel, tantôt le sourire de Tim à jamais sur son visage. Elle arbore le même. Jamais le distance entre Fortitude Valley et Bayside n’avait parue aussi courte ; si seulement ça avait pu durer éternellement. Oubliant toutes les idées de vagues et de coquillages elle ouvre la porte de sa maison à Tim et le laisse pénétrer dans son intimité. Pour de vrai. Il ne s’agit plus de lieu public ou de son appartement, maintenant ils sont chez elle. Personne ne vient chez elle en temps normal. C’est vrai cette fois ci, c’est vraiment vrai. Elle lâche sa main et s’empresse de tournoyer à nouveau, heureuse de retrouver sa maison une dernière fois, fermant les yeux lorsqu’elle s’approche de la cuisine où elle a eu si mal. « Est ce que tu veux boire ? Ca va bien ta gorge, ça ne t’a pas fait mal avec le vent ou les frottements ? On peut toujours aller sur la plage demain si tu veux, les coquillages ne s’envoleront pas et la mer devrait rester sage pendant la nuit. » Se souvenant de ses promesses de pastilles pour la gorge, elle commence à fouiller dans les placards de la cuisine avant d’en ressortir une boîte de comprimés. Enfin non, deux. Sûrement parce qu’elle a quelques tendances hypocondriaques et qu’elle aime beaucoup trop le goût sur la langue. « Je te propose … citron ou … fraise ? Mon avis d’experte te conseille le citron, parce que la fraise c’est vraiment pas bon du tout. » Elle redevient l’enfant qu’elle a toujours été, tentant au mieux de faire oublier tous ses tracas à Tim par le rire. Pas qu’elle soit réellement drôle, mais au moins elle fait sourire, et sa joie de vivre est contagieuse. Passant sa main par dessus le canapé, elle attrape une grosse peluche de requin marteau. « Lui c’est Nemo. Je sais que Nemo ne ressemble pas tellement à ça mais j’avais pas compris quand j’avais cinq ans, ce qui a désespéré mes parents pendant des années … Enfin bref, je te le donne. On me l’a offert parce que j’avais peur des requins, et on m’a dit qu’au moins lui ne pourrait jamais me faire du mal. J’ai pas de peluches plus adaptées pour toi, désolée … Mais tu peux le renommer si tu veux, parce qu’il a vraiment pas une tête de Nemo. » Elle tient beaucoup à Nemo, lui qui la suit depuis dix sept ans, mais elle tient encore plus à Tim. Il saura davantage quoi en faire.
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| | | | (#)Dim 23 Juin 2019 - 4:01 | |
| How wonderful life is while you're in the world charlie & timothy Se sentir aussi vivant était vivifiant, oui, un véritable luxe dont Tim n'avait pas eu la chance de bénéficier jusque là. Lui l'âme en peine, lui l'âme morte sans avoir eu le temps de vivre. Timothy avait tellement manqué d'opportunités, toujours paralysé par la peur, par son passé douloureux et les moqueries des gens autour de lui. Au bout du compte, il était resté dans la torpeur durant bien des années, incapable bouger de la ligne droit qu'il avait créé entre son appartement et son cimetière. Entre les deux, un no man's land. A côté de cette ligne, la peur du monde extérieur. Ne jamais laisser des gens entrer dans son espace vital, ne jamais leur laisser une chance de lui faire du mal car il était encore si fragile malgré son âge. Timothy n'avait pas pu connaître l'enfance, il ne s'était donc pas construit tout à fait comme les autres et s'il paraissait grand et fort, à l'intérieur, l'affaire était toute autre. Les doutes étaient persistants, cette sensation de ne pas désirer être dans ce corps, de se mépriser pour tout ce qu'il n'avait pas pu promettre à son entourage. C'était cela, sa vie, une masse de regrets, de non-dits et cette attente, toujours cette attente qui le tuait. Decastel ne pouvait plus se permettre de stagner autant, il voulait transformer cette ligne droite en courbe, même s'il y avait de nouveaux obstacles qui s'y glissaient, même si les dérapages étaient plus dangereux, l'inconnu devant plus risqué. Ce serait toujours mieux que cette morne existence, où il n'y avait jamais rien qui se passait, où il se morfondait dans ses petites habitudes, commençant à croire qu'il resterait toujours dans cet appartement à regarder son meilleur ami s'acharner sur une manette de console de jeux vidéos alors que son frère lui faisait une leçon de morale de l'autre côté. Cette vision ne devait pas être éternelle ou alors Tim en mourrait de solitude. Alors, croiser le chemin de Charlie après autant de temps à ne plus croire en rien, à passer ses journées entre un cimetière, son appartement et le couloir d'un asile, c'était se découvrir une seconde peau, commencer à vivre pour de vrai. Son coeur se réveillait à nouveau, ses sens étaient de nouveaux aux aguets et son grain de peau ne rêvait que de découvrir les effets de tout cet amour accumulé en l'espace de quelques instants volés ici et là. Lorsqu'il avait entendu le récit de la jolie rousse, Tim s'était empêché de trop y croire, il avait en effet bien compris que Charlie s'était accroché à son petit ami même s'il avait été violent avec elle. Alors, il n'avait pas spécialement cherché à la recontacter, rongeant son frein en attendant un signe de sa part, sur les réseaux sociaux ou ailleurs. Son attente ft longue et douloureuse mais il avait fini par le briser avec cette catastrophe qui lui était tombé sur le coin du nez. Sa folle de mère l'avait brisé à nouveau et qui d'autre que Charlie pour reconstituer cet organe meurtri? Il n'y avait qu'elle pour porter de la pommade sur son palpitant, qu'elle pour lui faire retrouver le sourire, qu'elle pour panser sa blessure au cou. Il n'y avait qu'elle, toujours qu'elle, rien qu'elle. Et lui en échange, il ne pouvait qu'être cet homme là, que celui qui absorbait sa peine, si c'était ce qu'elle désirait, si elle avait encore besoin de lui. Il ne dit rien en l'entendant proclamer qu'elle n'avait pas voulu qu'il la voit ainsi, se contentant de lui caresser sa main avec douceur, cette nouvelle intimité lui prouvant qu'elle ne devait plus jamais avoir peur de ses réactions. Si elle souffrait, il souffrait également, c'était ainsi que l'affaire fonctionnait. Et à cet instant, il souffrait ensemble parce que Tim avait mal pour ce coquart encore visible sous son oeil et Charlie était en peine également d'éponger sa gorge rougie. Ils partageaient leur tragédie, s'épaulant dans les pires moments, espérant que les bons viendraient ensuite. Après tout, on disait toujours qu'après la tempête, le calme devait revenir. Peut être auraient-ils leur paix. Enfin, être heureux, tous les deux, ensemble envers et contre tout pour réaliser tous les fantasmes dont ils avaient déjà pu discuter par deux fois. Tim était suffisamment patient pour voir assez loin, en attendant, il se concentrait sur la réponse de sa belle sirène, toujours prête à sombrer dans la folie à ses côtés plutôt que de lui donner le coup final. Il aurait pu se remettre à pleurer, pour une autre raison cette fois, plus de tristesse ou de douleur mais d'amour. Ce qu'elle lui disait, la manière dont elle le touchait autant physiquement que mentalement, c'était tout ce que Tim avait toujours désiré. Il l'obtenir de cette belle personne, de cette âme si parfaite qu'il en aurait rêvé pour des décennies, encore et toujours. Il lui sourit, ses mots atteignant son âme à nouveau... Si seulement ils étaient prêts pour plus encore, si seulement Timothy connaissait les affres de l'amour, il aurait pu se perdre contre ses lèvres, lui montrer tout l'amour qu'il pouvait lui porter mais c'était déjà un pas en avant que de le sentir plus joyeux en entendant ce discours. La suite paraissait tout aussi agréable puisque Charlie acceptait de passer le reste de la soirée à ses côtés, lui qui avait eu si peur de se retrouver seul face à ses souvenirs. Non, la jeune femme serait là pour l'épauler, même si rien de tout cela ne convenait aux traditions du genre, même s'ils n'étaient pas un couple dans le sens biblique du terme mais pas des amis non plus, nageant entre deux eaux, sans savoir où véritablement se placer dans cette nouvelle courbe qui les reliait l'un à l'autre. "Si tout se fait entre nous alors... Très bien. Et bien sûr que je serai avec toi à chaque seconde, jamais loin donc il t'arrivera rien. Promis." Il l'encouragerait à reprendre le contrôle de son existence, même si de nombreux souvenirs éclataient dans cet appartement qu'elle avait décidé de quitter pour repartir de zéro. Timothy était toutefois heureux de pouvoir partager cet au revoir avec elle, qu'elle lui montre son passé avant de pouvoir construire son avenir, proche du sien, il s'estimait chanceux. "C'est le meilleur programme qu'on aurait pu me proposer pour la soirée. Coquillages, doudous, coucher de soleil... Que demander de plus?" Elle. Oui, elle. Un jour, il s'autoriserait à le faire mais l'heure n'était pas à cela. Tim avait besoin de cicatriser après tous ces mauvais moments qu'il gardait ancrés dans ses souvenirs. Bientôt, ils ne seraient plus là pour le hanter et quand ce jour arriverait, il pourrait être le triton de sa sirène, se donner à elle, totalement sans rien attendre en retour. "On va juste dormir, aucune raison d'être mal à l'aise, n'est-ce pas? Et on pourra s'empêcher mutuellement d'avoir des mauvais souvenirs qui se glissent dans nos rêves... Parce que la réciproque est vraie, Charlie, je serai aussi là pour toi si ta nuit ne se déroule pas comme prévu." Il était même fort probable que Tim dorme d'un seul oeil, de peur qu'elle ne disparaisse, on n'était jamais trop prudents. Ils n'en étaient pas encore là puisqu'ils devaient se mettre en route pour Bayside, Charlie prenant soin de couvrir Timothy, comme une maman poule. Il se contenta de sourire alors qu'elle lui enfilait une écharpe et son blouson, lui ayant des gestes plus lents avec ses muscles endoloris par la fatigue. Après cela, ils restèrent main dans la main pour effectuer le chemin jusqu'à l'appartement de la jeune femme,le froid piquant la gorge et les yeux bleus de Decastel. Il ne se plaignit pas cependant, heureux de se trouver aux côtés de Charlie, quoiqu'il arrive. Tant pis pour la plage et les coquillages du coucher de soleil, la fraîcheur avait raison de leurs belles résolutions et comme le disait si bien, les coquillages ne s'envoleraient pas dans la nuit. Ils entrèrent donc dans l'ancienne maison de Charlie et à nouveau, Tim la vit tournoyer, un rire naissant entre ses lèvres. Qu'elle était belle, à nouveau. "T'en fais pas, ça va très bien, j'ai pas besoin de plus que ce que j'ai sous les yeux... Et je suis pour la plage au petit matin, c'est aussi bien." Il la regarda s'affairer pour trouver les fameuses pastilles qu'elle lui avait promis en partant de chez lui, Tim ne pouvait que sourire, elle prenait tellement bien soin de lui. "Je vais te faire confiance et choisir citron, dans ce cas." Elle se dirigea vers le canapé pour exhiber sous ses yeux une bien belle peluche, un certain Nemo... Sauf que c'était un requin. Tim ne put que sourire en écoutant son explication, la Charlie enfant avait autant de piquant que celle qu'il avait face à lui. Il adorait cela et apparemment, la jeune femme lui offrit en cadeau, Tim se sentant gêné d'un tel geste de sa part. Il attrapa la peluche et la serra contre lui, comme s'il était l'enfant que Charlie avait été, parlant même au doudou d'une voix apaisée. "Coucou Nemo, apparemment, tu vas être en garde chez papa, maintenant... Mais promis, tu verras maman autant qu'avant, hors de question que tu deviennes moitié orphelin, non, non, non..." Puis il releva des yeux si doux et tendres vers Villanelle. "Merci. C'est ma première peluche et elle est parfaite." Comme elle, comme ce beau visage et ses manières d'ange. Tim garda donc Nemo dans ses bras, regardant autour de lui, intrigué. "Je suppose que tu gardes le reste de tes peluches dans ta chambre... En tout cas, c'est joli ici. J'espère que tu trouveras un nouveau chez toi où tu pourras te sentir de nouveau parfaitement bien... Tu me fais visiter?" Timothy se tint au canapé, montrant des signes de fatigue physique après une telle journée mais il conservait son sourire, approchant de Charlie pour lui mettre Nemo sous le nez, suppliant en prononçant ces quelques mots. Il était attendrissant dans ce genre d'instants, jouant au gamin qu'il n'avait jamais pu être, espérant que Charlie ne lui en tiendrait pas rigueur. "Nemo aura le droit de dormir avec nous, hein? Regarde, il a l'air tout triste..." Il finit par montrer ses yeux derrière la peluche, se mettant à rire en faisant jouer Nemo sur l'épaule de sa belle sirène. C'était le tableau qu'il voulait, être aussi insouciant en sa compagnie, en réussissant à parler aussi calmement d'une nuit à deux. Tim se révélait plus sûr de lui, étonnamment, malgré l'harassement qu'on lisait dans ses pupilles. L'amour prédominait, l'amour remportait toujours la bataille surtout lorsqu'il était aussi fort que celui qu'il ressentait pour Charlie, son ange, sa sirène. Son univers, désormais.
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| | | | | | | | How wonderful life is while you're in the world ¤ Timlie |
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