RAELYN&TAD ► Things will never be the same

Things will never be the same
Raelyn Blackwell & @Tad Cooper - 3 semaines après le début de l'épidémie

C’est dingue. J’ai l’impression de devenir folle ces derniers. Ces derniers jours, ces trois dernières semaines. Ce qu’il s’est passé était impensable, digne de gros blockbuster américains. Je n’y ai pas cru, personne n’y a cru. Les premières rumeurs d’une infection, une épidémie frappant les grandes capitales nous sont venues trois jours avant que cela ne soit notre tour. Je n’y ai prêté qu’une oreille à moitié attentive. A ce moment encore personne ne croyait à ces créatures revenues d’entre les morts pour se nourrir de chair humaine. Sauf quelques illuminés qui pensaient les avoir vus. Je n’y croyais pas non plus, jusqu’à ce que je devienne une de ces illuminés. Jusqu’à ce que l’un d’entre eux me surprenne alors que je rentrais chez moi en pleine nuit, après une soirée un peu arrosée. Je n’avais dû la vie sauve qu’au type auquel j’avais proposé de rentrer avec moi, qui n’avait pas eu la même chance. Et alors que la créature qui ressemblait de façon troublante à un être humain en état de décomposition l’avait attrapé à la gorge, alors que le sang avait commencé à gicler sur les murs et surs ses vêtements j’étais restée tétanisée sur place, avant de me réveiller, de hurler et de partir en hurlant. Lorsque j’avais atteint mon appartement je m’étais effondrée, enfermée à double tour, et je n’avais plus osé le quitter. Trois jours après cet incident les militaires venaient boucler les rues, toutes les rues. La semaine suivante ils partaient, emportant avec eux des contaminés, vers des endroits inconnus. Vers le dixième jour l’électricité avait disparu, poussant les gens à sortir de chez eux. Pas moi. Après le quinzième jour on avait commencé à n’entendre plus que cris et grognement lorsqu’on ouvrait ses fenêtres, et du douzième étage j’avais osé passer la tête par le balcon pour observer la ville. La ville morte, digne d’un film d’horreur. Un cimetière, des corps aux différents coins de rue. J’avais réprimé un haut le cœur avant de me barricader. J’avais quelques conserves, de quoi tenir encore quelques jours en me rationnant, mais pas éternellement. Mais la question ne s’était pas posée de toute façon. Parce qu’au bout du vingtième jour l’eau avait cessé de couler lorsqu’on ouvrait le robinet. Je n’avais plus le choix, il fallait que je parte.

Hier j’ai récupéré un sac à dos dans lequel j’ai glissé ce qu’il me semblait pertinent. La nourriture qu’il me restait, un jean de rechange, quelques t-shirts de rechange, un bloc de savon solide, un peigne et un poignard. Le matin je m’étais préparée avant de lever du soleil, avait enfilé un jean et un débardeur noir, ainsi que ma paire de rangers et un blouson aviateur. C’était tout ce que j’emporterai, il ne servait à rien de m’encombrer de vêtements de créateurs. J’avais attrapé le flingue que je gardai chez moi dans la console, avant de refermer la porte de mon appartement, la peur au ventre.

Je ne croise pas âme qui vive en traversant les premières rues, longeant les murs pour avoir le moins de chances possible d’être repérée. Ce que je fais, où je vais, je n’en ai pas la moindre idée. Je tourne au coin d’une rue et tombe sur eux. C’est la première fois que j’en vois autant, ils sont en groupe, en horde ou meute. Et je reste tétanisée, incapable de bouger. Ils vont me repérer je le sais, mais mes jambes sont comme paralysée. Mais une main se referme sur mon bras me tire violement en arrière, et plaquant l’autre contre ma bouche, l’homme face auquel je me retrouve me fait signe de me taire, avant de me lâcher. Je l’observe un instant, je lui dois la vie à ce type. Quand il resserre à nouveau sa main autour de mon bras pour m’entrainer plus loin je le laisse faire incapable de réagir dans l’immédiat.

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Son premier contact avec l’épidémie avait été une surprise totale. C’était quelques jours avant que les médias ne commencent à retranscrire l’histoire des grandes villes qui commençait à connaitre l’épidémie. C’est trop tard pour le savoir, mais si jamais le monde arrive à se remettre de cet évènement, Tad pourra affirmer que dès que les infos informent de quelques choses, c’est déjà trop tard. Il savait tout et nombre de personnes l’avait pris pour un fou quand il s’était mis à raconter que les morts revenaient à la vie. La police l’avait laissé faire en estimant que les gens le prendraient pour un fou. Puis la télévision avait confirmé et alors, il avait été arrêté pour ne pas colporter que le mal dont on certifiait qu’il n’avait pas atteint Brisbane était déjà là depuis longtemps.

Ça avait commencé avec un simple autopsie : Charles Dunn, 53 ans, cancer du foie, il avait passé sa vie à avoir soif vu ce que montrait sa vésicule biliaire. La routine pour un Tad qui se retrouvait à en avoir presque dix des Charles Dunn dans ses frigos. Il avait été étonné par la rapidité de décomposition du corps. Cela n’était pas normal mais alors qu’il imaginait ce phénomène due à une mauvaise conservation des corps, il était à cent lieues de prendre conscience qu’une invasion zombie allait avoir lieu. Ce n’est que quand ce brave Charles ouvrit les yeux et l’attaque qu’il comprit la merde. L’affaire avait été réglée en un coup de scalpel bien placé. Un coup providentiel qu’il doit probablement aux années de catéchisme que maman l’a forcé à prendre et rien d’autre. Si c’était pas annonciateur de la fin du monde, c’était même le moment de jouer au loto. Jimmy le petit stagiaire était apparu pour retrouver un Tad au teint livide assis à côté des restes d’un homme dont on aurait dit qu’il avait passé les trois derniers mois à pourrir. Rien à voir avec l’homme qui était entré là les pieds devant. Puis les morts dans les frigo avaient commencé à s’agiter, la police avait été appelé et on avait demandé aux garçons de tenir leur langues. Tad n’avait pas obéit.

Il lui avait été difficile de sortir de la cellule dans laquelle il croupissait depuis presque un mois. Enfin, c’est surtout qu’il avait du être patient parce que maintenant que l’épidémie était officielle, les policiers avaient relâché tout le monde, laissant chaque être humain à sa cause. C’est là que Tad avait eu le bol de pouvoir se procurer un fusil. Les quelques jours qu’il avait passé à crier sur tous les toits la menace à venir lui avait servi à mettre de côté ce qu’il fallait pour survivre. Enfin, ce qu’il espérait être le strict nécessaire. Armé d’un fusil et d’une matraque, il sort du commissariat et attend de regagner son appartement. Un mois enfermé et la ville avait changé, cela n’avait rien à voir avec la promenade de santé. C’est au détour d’une rue qu’il la croise. Il s’était caché en voyant qu’ils étaient plusieurs, il avait aussi chopé quelques grenades au poste. Seulement, la fille était bien trop près. En l’observant, il eut l’idée de se dire que tant pis pour elle, à être aussi proche, elle finirait en carpaccio aussi mais c’est avec de telles pensées qu’on fait tourner sa chance. C’est donc un sauvetage risqué qui amène Tad à sauver de sa cachette pour arriver derrière elle et la saisir, en faisant pression de toutes ses forces pour qu’elle ne se débatte pas ou ne crie pas parce que là, ils seraient foutus. Les premières secondes de surprises passées, il lui fait signe de la suivre non sans la lâcher. « On va faire le tour du bloc. » Il chuchote, le bruit les attire et il sait que la moindre panique les jetterait sur eux. Où l’amène t-il ? Il l’ignore, pour l’instant l’objectif est de quitter le quartier en un bout. « On va passer par les égoûts. » ajoute t-il en relevant une bouche. A ce stade, ils seront moins en dessous qu’à la surface.

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Tétanisée, terrifiée, ce genre de sentiment ne m’a jamais autant traversée que ces dernières semaines. Avant tout ça j’étais une femme calme, une femme implacable et réfléchie, là j’avais juste l’impression d’être en train de perdre la tête, et de me perdre moi. J’avais tenté de joindre Alec, Mitch, Amos, même Prim et Jo, tous les gens que je connaissais et dont le sort m’importait un tant soit peu. Toute personne capable de me dire que j’étais en train de rêver et que j’allais me réveiller, ou qu’il s’agissait simplement d’une mauvaise souche de la grippe qui avait déjà été traitée. Je n’ai réussi à avoir personne, et j’essaye encore de tenir loin de mes pensées ce que cela peut vouloir dire, ce que cela veut surement dire, alors j’essaye simplement de me persuader qu’ils ont tous perdu ou laissé derrière leur téléphone en fuyant, ou que sans personne pour travailler chez les grand opérateurs les lignes ont été endommagées, coupées où je ne sais quoi. C’est pour ça aussi que j’ai mis tant de temps à quitter mon appartement. Parce que je sais que jamais Alec n’aurait quitté la ville sans tenter de venir me chercher, alors j’ai attendu, priant pour le voir débarquer, et terrifiée en pensant à ce que le fait qu’il ne vienne pas voulait dire. Je n’avais jamais été une grande optimiste, mais pour l’instant j’avais besoin de me bercer d’illusions pour arriver à mettre un pied devant l’autre.

Lorsque la personne au bout de la main qui s’est refermée autour de mon bras me fait signe de le suivre, je m’exécute, mon bras de toute façon encore enfermée entre ses doigts. « On va faire le tour du bloc. » Je hoche la tête simplement, l’heure n’est pas aux présentations ou aux bavardages, et j’ai vite compris qu’au moindre bruit nous prendrions le risque d’être découverts par ces… Comment les appeler ? Zombies, morts vivants, rodeurs ? Je le suis, ma main libre resserrée autour de mon flingue et alors qu’il s’arrêter en plein milieu d’une rue je jette un regard étonné autour de moi. Jusqu’à ce qu’il se baisse, attirant mes yeux au sol, sur la bouche d’égout qu’il est en train d’ouvrir. « On va passer par les égouts. » Je l’observe relever la lourde plaque en fer en silence et lorsqu’il relève les yeux vers moi pour me faire signe de passer la première, je ne réfléchis pas à deux fois, pas avec les grognements qui se rapprochent. Je vérifie que la sécurité du flingue est bien enclenchée avant de le passer à ma ceinture et d’attraper le premier barreau, posant mes pieds sur ceux du dessous. Lorsque j’arrive en bas, c’est bien évidement le noir complet, et je n’avais pas de lampe torche à emporter chez moi de toute façon. J’attends que le type arriver avant d’enfin prendre la parole doucement, mais nous considérant déjà plus à l’abris. « J’espère que t’as une lampe torche, parce que je vois pas encore dans le noir. » Et ce type, je l’ai suivi sans le connaître, dans les égouts sombre de la ville, c’est le moment de commencer à prier ou jamais. « Et je suppose que tu connais comme ta poche le plan des égouts de la ville ? » Il est toujours possible d’espérer. J’ai pas envie de remonter à la surface en plein épicentre. « Raelyn, au fait. »

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Sa grande âme n’aura pas de mal à le perdre si Tad se décide à sauver toutes les personnes perdues qu’il va croiser sur son chemin parce que son appartement n’est pas tout près, qu’il ignore encore l’état de contamination de la population et qu’un être humain, c’est un zombie en puissance et donc un risque de plus. Mais, il ne pouvait s’empêcher d’écouter sa nature profonde et alors qu’il tente de s’enfuir avec l’inconnue, il réalise qu’il sera plus simple pour eux que de se déplacer en utilisant les sous-sols de la ville. Logiquement, il devrait y avoir encore moins de monde la dessous qu’au-dessus. Tad devait réfléchir et cette option lui offre un répit pour le faire. « J’espère que t’as une lampe torche, parce que je vois pas encore dans le noir. » Bon, il mentirait s’il ne disait qu’il s’attendait à d’autres mots comme premier échange tel un merci ou autre chose dans ce goûts-là, mais l’urgence et le fait d’être constamment à deux doigts de finir en steack. Il parvient à comprendre. Aussitôt ses deux pieds posés au sol, il commence à fouiller dans son sac. On ne le voit pas dans l’obscurité mais il fait une sacrée grimace quand l’eau croupie au sol arrive à infiltrer ses chaussures. Il finit par la trouver dans son sac, la lampe qu’il a aussi volé au commissariat. « Askip, ça éclaire assez bien pour trouver un sachet de coke au fond d’un trou de balle ces bijoux-là. » Oui, il aurait pu s’épargner ce genre de commentaire mais c’était plus fort que lui. La lumière éclaire à près de quarante mètre devant eux, ce sera assez pour voir clair. Ne reste qu’à espérer que la suite soit plus engageante. « Et je suppose que tu connais comme ta poche le plan des égouts de la ville ? » Là, elle espère un peu trop. Il se retourne vers elle, honnête. « Non, pas du tout. Il va falloir que tu fasses confiance en mon sens de l’orientation. » Mais bon, il avait connu cette ville toute sa vie, ça ne devait pas être bien compliqué. « T’en fais pas, si faut aller à la surface pour voir où on est, je le ferais. » Le complexe du héros dans toute sa splendeur. « Raelyn, au fait. » « Tad. » répond t-il aussitôt en lui tendant la main. « Je te propose qu’on aille chez moi, j’ai des affaires à récupérer. » Son attirail de survie par exemple. « Tu cherches quelqu’un ? » Cela aurait du être sa première question, parce qu’aussitôt son packetage sur ses épaules, il comptait bien trouver Jean & Chuck et s’en aller très loin.

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Je n’ai jamais été une grande fan de l’obscurité, mais ces derniers jours elle est devenue réellement inquiétante, dangereuse, et si je n’ai pas hésité un instant avant de suivre l’inconnu dans les égouts – ok, cette phrase sonne dangereusement comme le début d’un mauvais polar – je suis à présent prise d’un vent de panique à l’idée qu’un de ces morts vivants débarque sans que nous ne l’ayons vu arriver. Mais le brun sort une lampe de son sac avant de l’allumer, projetant une lumière à quarante mètre devant nous. Ok, alors soit c’est un très grand fan de camping, soit je suis tombée sur un flic, à voir la gueule de la lampe en question. « Askip, ça éclaire assez bien pour trouver un sachet de coke au fond d’un trou de balle ces bijoux-là. » Ok, c’est un flic. Je n’arrive pas à savoir à quel point je suis dans la merde, si le dernier rempart entre moi et ces monstres est un membre des forces de l’ordre. « Ça tombe bien, on en aurait bien besoin là. » Je tente de détendre l’atmosphère, mais reste sur mes gardes. Si c’est vraiment un représentant des forces de l’ordre, pas dit qu’on soit fait pour s’entendre lui et moi. « Non, pas du tout. Il va falloir que tu fasses confiance en mon sens de l’orientation. » La confiance aveugle, c’est vraiment pas mon truc, mais alors pas du tout, mais je me contente de hocher la tête. « T’en fais pas, si faut aller à la surface pour voir où on est, je le ferais. » Un héros, je suis tombée sur un héros. Et tout ça continue à alimenter la piste du flic, et j’essaye d’oublier que j’ai un flingue non enregistré autour de la taille, entre autres délits. Mais ça n’a pas vraiment n’importance vu le contexte actuel, si ? « Je suis pas une empotée non plus hein. » Pourquoi j’ouvre ma gueule ? S’il veut jouer l’éclaireur, grand bien lui fasse. « Tad. » J’attrape la main qu’il me tend. « Je te propose qu’on aille chez moi, j’ai des affaires à récupérer. » D’où vient-il, pourquoi s’est-il aventuré dehors si ce n’était pas pour quitter la ville ? « Je te suis. » Est-ce que j’ai réellement un autre choix ? En quelques minutes dehors j’ai failli foncer directement dans la gueule du loup, et j’ai suivi ce type dans les égouts sans être capable de retrouver mon chemin. Alors je pourrais remonter là maintenant à la surface, mais je risquerais d’y recroiser la horde de mort vivants que nous venons de fuir. « Bien vu au fait, pour les égouts. » Premier soupçons de reconnaissance, venant de moi, il ne fallait pas s’attendre à ce que je lui tombe dans les bras directement de toute façon. « Tu cherches quelqu’un ? » Je lui emboite le pas, en réfléchissant quelques secondes à sa question. Mais je me rends à l’évidence, je n’ai réussi à joindre personne, et survivre me semble maintenant être la priorité. « Non. Ça sert plus à rien, ceux qui ne sont pas morts ont quitté la ville. C’est ce que je cherche à faire, partir le plus vite et le plus loin possible. » Trouver une voiture et des provisions. Et rouler vers l’ouest, là où la densité de population était faible.

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« Ça tombe bien, on en aurait bien besoin là. » Qu’elle pointe alors que lui affiche une mine fière de lui et de sa petite blague. Maintenant, ils sont dans ce genre de situation où la merde atteint le cou et où la seule solution pour ne pas s’enliser, c’est de chill et de se marrer un bon coup. Une chose terriblement difficile à faire quant au moindre détour, on court le risque de se faire bouffer. Bon, Tad relativise parce que quitte à finir dans l’assiette, autant s’amuser à faire tout ce que sa morale lui avait interdit pendant des années. Alors qu’ils ont gagné un semblant de sécurité, ils doivent décider de la suite des évènements. Tad avait pensé à la survie et très clairement, dans la liste des options qui s’offrent à lui, s’amuser à trouver son chemin dans des égouts lui parait bien plus intéressant que de risquer sa peau à la surface. Là-haut, c’est l’apocalypse et il ne veut pas voir ça. Ce qu’il propose, c’est de voir où tout ça les mènera. Il accepte même de mettre sa vie en danger bien que rien ne l’y oblige, elle peut après tout décidé de revenir là-haut. Tad l’avait sauvé d’une mort certaine mais ne l’avait pas épousé non plus. « Je suis pas une empotée non plus hein. » Qu’elle rétorque alors qu’il hausse les épaules, qui râle alors que quelqu’un accepte de jouer les chairs à canon ? « C’est pas ce que j’ai dit, mais si tu veux risquer ta peau toi aussi, sache que j’apprécie le sacrifice. » dit-il avant que les présentations s’en suivent, que son projet soit dévoilé. Rien d’extra : revenir chez lui pour faire le plein d’item de survie, bien que le fait de s’être servi au commissariat avec de bien meilleurs armes rend la chose non nécessaire. « Je te suis. » lui dit-elle, amenant nulle autre réaction qu’un signe de tête. De toute façon, là, ils sont dans un genre de sécurité et de ce qu’il déduit, elle n’a pas l’air d’avoir de but. « Bien vu au fait, pour les égouts. » lui dit-elle, il ne veut pas se la raconter mais c’est vrai que c’était une bonne idée. Soucieux, il se contente de répondre. « Ouais, j’espère que personne d’autres n’a eu cette idée. Il suffit d’un infecté pour que ça soit mort ici. » Bien que, à ce stade, ce soit encore possible de s’en tirer sans le moindre mal. « J’espère d’ailleurs que tu sais t’en servir. » dit-il en pointant du nez l’arme qu’elle a attaché à sa ceinture. Disons que c’est pas l’endroit pour une balle perdue. La suite, c’est de lui demander ses projets. Rester en vie, c’est bien, mais pour quoi ou pour qui ? « Non. Ça sert plus à rien, ceux qui ne sont pas morts ont quitté la ville. C’est ce que je cherche à faire, partir le plus vite et le plus loin possible. » explique t-elle, le faisant se sentir con sur le moment. Il espère très vivement que Jean aura réussi à tenir le coup. Il l’avait prévenu pourtant mais comme tant d’autres, elle ne l’avait pas cru. « Je dois trouver ma sœur et son fils. Tu es libre de venir avec moi ou partir, je compte pas m’éterniser ici après. » Il devait juste trouver Jean et s’en aller. Hors de question pour lui que de les laisser là.

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Dans des moments comme celui-ci, je me dis que je devrais apprendre à la fermer. Le brun veut jouer les héros et me prendre pour une demoiselle en détresse ? Grand bien lui fasse, qui suis-je pour l’en empêcher ? Ce n’est pas le moment de la ramener, ce n’est pas le moment d’être prise d’un élan de fierté. Je ne suis pas une lâche, mais je ne suis pas une idiote non plus. Si le supposé flic veut servir de chair à saucisse pour les morts vivants alors que je reste au fond des égouts, ça ne m’empêchera pas de dormir. « C’est pas ce que j’ai dit, mais si tu veux risquer ta peau toi aussi, sache que j’apprécie le sacrifice. » Je ne réponds rien, bien décidée à réfléchir un peu avant de parler.

A quoi je m’attendais en sortant dehors ? A réussir à mettre la main sur une voiture, puisque je n’en avais pas, à atteindre un supermarché ou n’importe quel endroit où trouver des provisions et à mettre les voiles, tout ça seule et sans finir en nourriture pour ces créatures ? Ça me faisait chier de l’admettre, mais ce type venait certainement de me sauver d’une mort bien idiote, parce que j’avais sous-estimé le choc que j’aurais une fois dehors. « Ouais, j’espère que personne d’autres n’a eu cette idée. Il suffit d’un infecté pour que ça soit mort ici. » Ma main se resserre instinctivement autour de la crosse de mon flingue, que je décroche de ma ceinture, pas rassurée par ses propos. « J’espère d’ailleurs que tu sais t’en servir. » Mon visage reste stoïque, et je me contente de lui répondre sur un ton calme et neutre. « Je sais m’en servir. » Les avantages de vivre dans un monde pas tout à fait légal… « Je dois trouver ma sœur et son fils. Tu es libre de venir avec moi ou partir, je compte pas m’éterniser ici après. » Je réfléchis aux possibilités qui s’offrent à moi. Je n’ai pas de lampe torche, alors je suis pour l’instant bien obligée de le suivre. Mais après ? « T’as une voiture ? » Parce que clairement, ça ça pourrait faire pencher la balance vers se barrer avec l’inconnu potentiellement flic plutôt que tenter ma chance seule et à pieds. Si je veux vraiment tirer à l’est le plus rapidement possible pour rejoindre des zones peu habitées, peut être que ce type est ma seule chance. Ou en tout cas la meilleure pour l’instant. Je le suis silencieusement quelques minutes de plus, avant de briser le silence. « D’où tu sors exactement ? Pourquoi t’es encore en ville, et pourquoi tu les as pas rejoint plus tôt ? » Et d’où tu tiens tout cet équipement tout droit sorti d’un commissariat ? Parce que c’est ça, ma réelle interrogation. Je tais mes doutes pour l’instant. Espère-t-il réellement trouver qui que ce soit en vie trois semaines après le début de tout ça ? Si sa sœur est censée, elle a cherché à fuir avec son fils rapidement. Si elle est douée elle aura réussi, et Tad n’a plus de raison de s’attarder ici. Sinon… Et bien disons qu’il n’aura pas plus de raison de le faire. Un cadavre ne tient pas réellement compagnie. « Il a quel âge son fils ? » Je ne peux m’empêcher de poser la question, parce que ça a son importance. Je n’ai pas envie de me trimballer avec un enfant de trois ans, cela serait signer notre arrêt de mort.

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La grande question à laquelle il fallait pouvoir répondre : c’est quoi la suite ? Parce que la société telle qui la connait est en train de s’effondrer et que le gouvernement, trop soucieux de générer une frénésie, a fait en sorte de couper toute communication avec le monde extérieur. Décision stupide parce que l’épidémie n’a pas été maitrisée, que la frénésie est en train d’avoir lieu et que Tad ne sait pas si le mal ne touche que l’Australie ou si la planète entière est concernée. Pour l’instant, ils sont à l’abri mais ils doivent apprendre à ne jamais trop se rassurer parce que comme le pointe Tad, d’autres personnes peuvent avoir eu son idée et présentement, des zombies peuvent très bien se balader dans le coin. « Je sais m’en servir. » répond t-elle alors qu’il point du nez l’arme qu’elle tient à sa ceinture, puis dans sa main. C’est une question qu’il se devait de poser. Maintenant, de savoir comment elle a appris et surtout comment elle se l’est procuré, le monde actuel n’en est plus à ce que ces questions importent. La seule crainte qu’il peut avoir, c’est qu’elle lui colle une balle entre les deux yeux. Vu qu’ils en sont à communiquer, Tad ne tarde pas à lui dévoiler son plan de route : récupérer Jean et son fils, avant de fuir. Ils étaient sa famille et hors de question pour lui que de les laisser derrière sans s’être assuré qu’ils soient encore en vie ou non. Alors même qu’elle pensait qu’il débloquait, Tad lui avait fait promettre de l’attendre. « T’as une voiture ? » Qu’elle demande, comme si c’était ça, le ticket de sortie. Il se tourne vers elle avant de lui demander « As-tu vu les autoroutes ? Les gens sont resté bloqués, l’armée les a empêché de quitter la ville. Une voiture servira à rien, les autoroutes ne sont plus qu’un cimetière de voiture. » Bon, dans le domaine de la bonne nouvelle, on avait connu mieux mais Tad n’était pas le genre à laisser les autres se bercer d’illusion inutilement, fuir la ville allait être un poil plus compliqué que de simplement prendre une voiture. De toute façon, même s’ils y arrivaient, les gens allaient se jeter sur eux. « D’où tu sors exactement ? Pourquoi t’es encore en ville, et pourquoi tu les as pas rejoint plus tôt ? » est une question pertinente parce que vu d’extérieur, Tad parait bien renseigné. La vérité, il avait juste potassé le sujet pendant ses quelques jours de liberté avant son arrestation. « La police m’a arrêté parce que je parlais trop au sujet de ce que j’avais vu, je me suis échappé de cellule y’a pas deux heures, elle ne savait pas où j’étais. » Mais ce qu’elle savait, c’est qu’il ne partirait pas sans elle. « Je suis juste un gars qui s’est retrouvé témoin des premières résurrection et qui a eu le temps de se préparer. » Rien de fou, bien que c’était actuellement en train de leur sauver la vie. « Il a quel âge son fils ? » « Treize ans. Pourquoi, tu veux que je te montre une photo ? » dit-il sous le coup de la blague, ce n’est pas du tout le moment mais vu qu’il ne comprend pas la raison de sa question.

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Je me retrouvais dans les égouts, à discuter plan de bataille pour quitter la ville avec un type juste-là inconnu qui venait de me sauver d’une horde de morts vivants. A quel moment était-ce devenu normal, ce genre de situation ? Encore en état de choc, je ne devais qu’à mon instinct de survie de ne pas encore être devenue complètement folle, m’être tirée une balle dans la tête ou dans tous ceux que je croisais jusqu’à être abattue. Je n’étais ni une sceptique ni fan d’obscurantisme, mais ce que nous étions en train de vivre dépassait l’entendement. « As-tu vu les autoroutes ? Les gens sont restés bloqués, l’armée les a empêchés de quitter la ville. Une voiture servira à rien, les autoroutes ne sont plus qu’un cimetière de voiture. » Je l’écoute laïusser, sans l’interrompre, mais assez dubitative. Comment comptes-t-il exactement réussir à quitter la ville en emportant un nombre satisfaisant de provisions sans utiliser un véhicule. Il n’y a pas que les autoroutes, nous pouvons emprunter des petites routes, où simplement trouver un véhicule plus loin. Je n’arrive pas à me résoudre à l’idée de longues journées de marches pour fuir, la peur au ventre et sans carcasse en métal pour nous protéger. « Et qu’est-ce que tu proposes dans ce cas ? » Assez curieuse, je lève un sourcil. Loin de moi l’idée de mordre la main qui me nourrit, ou dans le cas présent qui vient de me sauver la vie, mais superman me semble pour l’instant dénué d’idée concrète. « La police m’a arrêté parce que je parlais trop au sujet de ce que j’avais vu, je me suis échappé de cellule y’a pas deux heures, elle ne savait pas où j’étais. » Le soulagement détend mes muscles, et je roule mes épaules en arrière pour en ôter la tension. Il n’est pas flic, c’est ce que je retiens. « Tu t’es échappé ? Comment ? » Et j’ose espérer qu’il s’est également équipé d’un peu plus que de sa lampe torche dans ce cas. D’armes, par exemple. Qu’il sache s’en servir ou pas, il va devoir s’y faire. « Je suis juste un gars qui s’est retrouvé témoin des premières résurrection et qui a eu le temps de se préparer. » Je hoche la tête, continuant à marcher, bien heureuse d’avoir choisi d’enfiler mes rangers avant de quitter l’appartement : elles me tiennent pour l’instant au sec alors que nos pieds trempent dans une eau croupie. « J’en ai vu un aussi. Il s’est jeté sur le type qui m’accompagnait, et je suis restée tétanisée, avant de rentrer chez moi et de plus en sortir. » Pourquoi je lui dis tout ça ? Peut-être parce que d’en parler me donne un peu moins l’impression d’être folle. « Jusqu’à aujourd’hui en tout cas. » Trois semaines, trois semaines à avoir l’impression de perdre pied. Trois semaines sans réussir à contacter Alec ou Mitchell. « Treize ans. Pourquoi, tu veux que je te montre une photo ? » Je laisse échapper un rire jaune, avant de répondre. « Non ça ira. Je… 13 ans c’est bien. » 13 ans c’est mieux qu’un enfant qui nous fera tuer. C’est ce que je pense, mais j’ai un peu peur de passer pour une pétasse sans cœur. Et le brun est pour l’instant ma meilleure chance de survie. « T’habite dans quel coin de la ville ? » Nous étions à Spring Hill avant de plonger sous terre, combien allons-nous devoir marcher ?

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Il ne veut pas être défaitiste mais il avait un peu potassé le sujet. Bon, en vrai, il avait regardé la blinde de film traitant de la fin du monde pour savoir quels seraient les réflexes et contenir la panique pour qu’elle ne gagne pas le pays en était un auquel il s’attendait. Et bien sûr que partir très loin d’ici au volant d’un véhicule était dans ses projets mais il fallait composer avec deux informations : il est actuellement impossible de quitter la ville parce qu’elle est bouchée de partout et enfin s’ils trouvaient le moyen de s’enfuir, des inconnues se précipiteraient pour prendre place sur leur bouée de secours et si Tad avait sauvé la vie d’une demoiselle, il ne comptait pas sauver la ville. « Et qu’est-ce que tu proposes dans ce cas ? » Qu’elle retourne alors qu’il vient de foutre son plan en l’air. En vrai, l’idéal à ses yeux serait un hélico mais il doit faire face au fait qu’ils ne sont pas dans un film. « Remonter le fleuve. » dit-il de but en blanc, bien sûr ça a aussi ses points morts. « Seulement, pour ça, il faudra attendre qu’une bonne partie de la ville ait fini par être transformé. Avec un bateau à moteur, on attirerait l’attention et ils pourraient être plusieurs à vouloir se joindre à nous. » Faisant de ce fait couler leur seule porte de sortie et ça, c’est chose impossible pour Tad qui a femme et enfant à sauver. Il en vient à raconter la façon dont il s’est retrouvé dans ce merdier. La police, le zombie, tout ça. Il faut avouer après coup, c’était un sacré coup de bol parce qu’à l’heure qu’il est, tous les commissariats devaient avoir été pris d’assaut. Les gens allaient se battre pour survivre. « Tu t’es échappé ? Comment ? » « Un des policiers a ouvert la cellule avant de se faire bouffer. Sinon, j’y serais encore. » Bien à l’abri, il faut dire. « C’est là que j’ai trouvé ça, et d’autres trucs. » dit-il en montrant sa lampe. Peut-être cependant qu’il en dit trop. « J’en ai vu un aussi. Il s’est jeté sur le type qui m’accompagnait, et je suis restée tétanisée, avant de rentrer chez moi et de plus en sortir. » explique t-elle, elle avait eu de la chance et surtout elle avait été plus intelligente que lui de ne pas crier au loup avant d’être envoyé en cellule. « Jusqu’à aujourd’hui en tout cas. » « Qu’est-ce qui t’a fait sortir ? » Après tout, il y’a encore des vivants. Ils sont en train de faire bouffer au moment même où ils parlent mais elle aurait pu rester encore quelques jours avant d’être mise face à la réalité. Tad ne peut s’empêcher d’être un brin sarcastique quand elle pose des questions sur Chuck, son gamin. Il ne voudrait pas la juger trop vite mais en général, les gens s’en carrent des gosses des autres et dans une situation pareil, l’invers l’étonnerait. « Non ça ira. Je… 13 ans c’est bien. » Il ne sait pas pourquoi, mais si elle le dit. « T’habite dans quel coin de la ville ? » « Redcliffe. On va marcher un moment. » dit-il alors que de là haut, ils entendent du grabuge. « Il faut vraiment qu’on se casse de là avant que d’autres aient l’idée. »

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Raelyn Blackwell & @Tad Cooper - 3 semaines après le début de l'épidémie

Je suis toute ouïe, prête à entendre son plan brillant. « Remonter le fleuve. » Je fronce les sourcil un instant. Remonter le fleuve ? Je réponds presque sans réfléchir. « Tu sais conduire un hors-bord ? » Tu possèdes un hors-bord ? aurait surement été plus approprié comme question, mais je n’ai jamais eu que faire de devoir emprunter des routes détournées et illégales, alors ça ne va pas commencer aujourd’hui. S’il compte voler un hors-bord, alors on le volera, mais je préfère aussi être certaine de ne pas réussir à échapper à ces créatures pour mourir parce qu’il ne sait pas ce qu’il fait. « Seulement, pour ça, il faudra attendre qu’une bonne partie de la ville ait fini par être transformé. Avec un bateau à moteur, on attirerait l’attention et ils pourraient être plusieurs à vouloir se joindre à nous. » Je réfléchis quelques minutes. « …Et trouver une voiture plus loin, à Redbank ou même Ipswich. C’est une bonne idée. Seulement on a un problème… » Il ne le sait peut-être pas encore après tout. « L’eau a été coupée. En tout cas chez moi. Et sans je vois mal comment on peut attendre ici. » Nous allons devoir en trouver, et je n’ose pas imaginer à quoi ressemblent les centres commerciaux, des champs de bataille pour une conserve de haricot, surement. Il fallait se ravitailler, mais il fallait le faire le plus loin de la ville possible, à mon sens.

« Un des policiers a ouvert la cellule avant de se faire bouffer. Sinon, j’y serais encore. C’est là que j’ai trouvé ça, et d’autres trucs. » D’autres trucs. J’esquisse un sourire un peu forcé au vue des circonstances, avant de le citer. « Ces autres trucs, j’espère que tu sais t’en servir… » Parce que lui apprendre à tirer en plein Brisbane risquait d’attirer sur nous une attention non désirée. « Qu’est-ce qui t’a fait sortir ? » Je réajuste mon sac sur mes épaules, avant de répondre. « L’eau justement. J’avais de quoi manger quelques jours encore, mais depuis hier soir les robinets sont à sec. » Je n’ai pas réellement eu le choix. Si j’avais pu rester enfermée dans ma tour d’ivoire, nul doute que je l’aurais fait. « Redcliffe. On va marcher un moment. » Redcliffe. Je fais le calcul dans ma tête. On parle de trois à six heures de marche, en fonction d’où il habite exactement. Et c’est sans compter les probabilités que nous nous égarions dans les égouts. « Il faut vraiment qu’on se casse de là avant que d’autres aient l’idée. » Je sors un élastique de ma poche pour relever rapidement mes cheveux blonds en une queue de cheval, avant de répondre. « On peut courir. Pas sur toute la distance, mais pour nous éloigner. Je suis sportive, je devrais pouvoir suivre ton rythme.» Je tourne la tête vers lui pour planter mes yeux dans les siens. Je n’ai pas plus envie que lui de découvrir l’origine de l’agitation à la surface.

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« Tu sais conduire un hors-bord ? » Non. Mais il allait apprendre et dans le pire des cas, il utiliserait un bateau à rame voir même un pédalo, parce que ça, il sait faire. Juste que pour lui, s’échapper par le fleuve est la seule solution possible. L’armée est là et il ne prendre pas le risque de se faire trouer en quittant la ville. Sa question met en relief le fait qu’il n’ait pas pensé à tout. « Non, ça fait partie des choses que je n’ai pas anticipé. » Forcément, il n’avait pas prévu de se retrouver en prison. A dire vrai, s’il avait été plus malin, il aurait trouvé un moyen de se sortir, Jean et lui d’ici, avant que ça ne soit la merde mais non il avait décidé e prévenir tout le monde. Ça l’avait conduit dans la situation actuelle donc aujourd’hui, fuck les autres, ils n’avaient qu’à l’écouter. « …Et trouver une voiture plus loin, à Redbank ou même Ipswich. C’est une bonne idée. Seulement on a un problème… » Elle semble comprendre le plan, bien, parce que Tad n’était pas prêt à devoir tout ré-expliquer. Sortir de la ville serait leur premier objectif, ceci fait, il reste certain qu’ils n’auront pas de mal à trouver un véhicule. « L’eau a été coupée. En tout cas chez moi. Et sans je vois mal comment on peut attendre ici. » Il s’arrête un instant. Il allait falloir aussi penser à ce genre de détail. Lui comptait attendre des jours que la population se meurt avant de sortir. Là, il allait falloir ruser. « Je pense qu’on aura qu’à improviser, sinon on quitte la ville en utilisant aussi les égouts. » Là, c’est utopique.

« Ces autres trucs, j’espère que tu sais t’en servir… » Honnêtement ? Non, il ne sait pas. Va-t-il lui dire ? Il a l’impression qu’il vaut mieux ne pas trop en partager. Il se méfie des gens qui panique. « Au-delà du stand de tir à la carabine, non. Mais de toute façon, je ne compte pas sur les armes à feu pour me sauver. Elles attirent l’attention. » Non, à la maison l’attend une jolie batte de baseball cloutée qui sera très utile pour sa défense. Ils finissent par échanger quelques mots, des retours d’expériences. Tad est pas fâchée d’apprendre à la connaitre même s’il s’étonne qu’elle n’ait pas pris la fuite plus tôt. « L’eau justement. J’avais de quoi manger quelques jours encore, mais depuis hier soir les robinets sont à sec. » « Je crois que tu n’es pas la seule à avoir pris cette décision. » Depuis la veille au soir, la ville était agitée et Raelyn venait de lui donner une explication. Tout ce qu’il espère maintenant, c’est que Jean n’ait pas eu la mauvaise idée que de partir à son tour. La conversation est interrompue par du grabuge qu’ils entendent plus haut. C’est suffisant à lui faire peur, il n’a pas envie de croiser d’autres êtres humains. « On peut courir. Pas sur toute la distance, mais pour nous éloigner. Je suis sportive, je devrais pouvoir suivre ton rythme.» propose Raelyn, un seul point est à noter. « Chose à savoir, je ne suis pas du tout sportif. » Il se marre alors que c’est pas drôle, qu’ils vont crever. Il reprend vite son sérieux. « Mais tu as raison, on va tenter de faire un kilomètre, puis j’irais voir où on tombe. »

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« Non, ça fait partie des choses que je n’ai pas anticipé. » Bon au moins, il est honnête. Il a facilement mis en évidence les failles que comportait mon plan à moi – si on peut parler du fait de trouver une voiture et de tirer à l’est comme un réel plan – mais le sien ne semble pas beaucoup plus tenir debout. Donc petit un : on ne sait pas comment trouver un bateau. Petit deux, même si nous en trouvons un et arrivons par miracle à le démarrer, ce qui n’est pas gagné, le brun ne saura pas plus le conduire que moi. On n’est pas dans la merde. « Je pense qu’on aura qu’à improviser, sinon on quitte la ville en utilisant aussi les égouts. » Improviser, quelle brillante idée, qui revient à peu près à la même chose que la mienne. « Oui ou sinon à la nage, avec un peu de chance on arrivera en Nouvelle Zélande en trois quatre jours. » Je me laisse emporter par ma nervosité quelques secondes, répondant sur un ton un peu plus sarcastique que je ne l’aurais voulu. Zen Raelyn, ce type vient de te sauver la vie. « Désolée. J’ai plutôt des nerfs d’aciers d’habitude, mais là je t’avoue qu’on est sortis de ma zone de confort. » C’est le cas de le dire. Je suis dans les égouts, chaussée de rangers et en train de discuter survivalisme.

« Au-delà du stand de tir à la carabine, non. Mais de toute façon, je ne compte pas sur les armes à feu pour me sauver. Elles attirent l’attention. » Je prends une inspiration. « C’est… comme le stand de tir à la carabine de toute façon. » Non pas du tout, les armes à feu comme celles qu’ils doit avoir pris au poste possèdent un recul important, viser est compliqué, pour un débutant, mais j’essaye de détendre l’atmosphère comme je peux. Mais il a raison, pour l’instant, mieux vaut éviter de se faire remarquer. « Je crois que tu n’es pas la seule à avoir pris cette décision. » J’ai du mal à savoir si la ville est plus agitée, je n’ai observé la situation que du haut de mon douzième étage jusqu’ici. « Chose à savoir, je ne suis pas du tout sportif. » J’esquisse un léger sourire, même s’il manque de joie. Superman a déjà peur de ne pas pouvoir suivre le rythme ? « Laisse-moi deviner, t’as pas pris ta ventoline sur toi ? » Bon, je ne suis pas tombée sur Bear Grylls, vraisemblablement. Mais ce type a l’air d’avoir de bons instincts et de savoir se servir de sa tête, alors ça pourrait être pire. « Mais tu as raison, on va tenter de faire un kilomètre, puis j’irais voir où on tombe. » Je hoche la tête simplement. « On a qu’à aller doucement. » Je réponds plus calmement, presque avec sollicitude. J’ajuste une nouvelle fois les bretelles de mon sac à dos pour les raccourcir, avant de commencer à accélérer le pas. Avec ses jambes deux fois plus grandes que les miennes, Tad devrait quand même pouvoir suivre. Pendant une quinzaine de minutes le seul bruit qui trouble le calme des égouts est le son de nos pas dans l’eau qui stagne, et finalement, je ralenti le pas. « Ça a l’air plus calme ici. » Il a raison, il faut remonter à la surface. Ici, nous n’avons pas les compétences nécessaires pour nous guider convenablement.

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Il avait eu trois semaines et il avait fallu moins d’une heure à la jeune femme pour casser ses rêves d’évasion. A sa question, il avait eu un blanc avant de finalement se résoudre à lui dire la vérité : non, il ne savait pas conduire de bateau, ce qui allait compliquer son plan. Malgré tout, il ne se démonte, il tient à trouver Jean et si cette nana-là décide d’aller chercher de l’aide ailleurs, Tad ne l’a retient pas. Il attend juste un instant sa réaction. « Oui ou sinon à la nage, avec un peu de chance on arrivera en Nouvelle Zélande en trois quatre jours. » A dire vrai, il ne sait pas s’il ne préfère pas qu’elle se foute de sa gueule-là plutôt qu’elle soit en train de lui passer un savon pour lui faire sentir que son plan et ses idées, c’est de la même. « Désolée. J’ai plutôt des nerfs d’aciers d’habitude, mais là je t’avoue qu’on est sortis de ma zone de confort. » Il hausse les épaules. Tad n’a jamais été du genre susceptible et il est assez optimiste pour savoir que la solution s’imposera à un moment. « T’inquiète, c’est le cas de tout l’monde. Il faut qu’on commence à ne pas se formaliser dès que quelqu’un fera une réflexion sinon, on n’avancera pas. On trouvera comment sortir, d’abord, on va se contenter d’en arriver à ce que ce soit ça notre problème principal. » Donc, après être sortis des égouts. Puis, vu qu’ils en sont à parler franc-jeu, ils en sont à aborder le sujet de leurs capacités. Tad a le sang-froid et l’anticipation, Raelyn le maniement des armes à feu visiblement. A eux deux, ils devraient réussir à s’en tirer. « C’est… comme le stand de tir à la carabine de toute façon. » Alors que Tad confie n’avoir que des connaissances limitées dans le domaine. Ce n’est pas sa faute s’il faisait partie de ces australiens à la vie rangée. Tenir une arme à feu n’avait jamais été un projet avant maintenant et à dire vrai, ça ne l’enchante pas plus que ça parce que ces trucs là, ça attire l’attention et que c’est quelque chose qu’il cherche à tout prix à éviter. C’est alors que Raelyn propose la course comme moyen d’avancer. Une idée efficace dans la théorie, moins dans la pratique. « Laisse-moi deviner, t’as pas pris ta ventoline sur toi ? » Elle se fout de sa gueule encore, lui préfère ricaner avant de pointer. « T’auras pas à pratiquer de massage cardiaque si c’est ce qui t’inquiète. » Non, elle se trainera juste un gros boulet. C’est sûr que s’il avait pu anticiper ce qu’il se fasse là-haut, il aurait mangé sain et bougé. Seulement, elle a raison, s’ils continuent à petite allure, ça ne donnera rien. « On a qu’à aller doucement. » Qu’elle propose, il acquiesce et pendant les minutes qui suivent, c’est la petite course dans laquelle Tad tente de rester un minimum efficace. « Ça a l’air plus calme ici. » dit-elle en s’arrêtant alors que ses yeux se posent sur une échelle. « Ouais, attends, éclaire moi. » dit-il en lui tendant la lampe torche « Je vais monter à la surface et voir ce qu’on trouve. » Il l’espère, personne.

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Raelyn Blackwell & @Tad Cooper - 3 semaines après le début de l'épidémie

Je suis sarcastique de nature, j’ai toujours aimé voir se peindre la surprise sur le visage de mon interlocuteur alors qu’il ne sait pas comment prendre une remarque, une pique que je lance. Et le stress, la peur qui me serre le ventre n’arrange rien. Et c’est mon exutoire au final, l’ironie, et ça tombe fatalement sur le jeune homme qui est la première personne à qui je parle depuis trois semaine. Le premier être humain avec lequel j’échange depuis que le monde est parti en vrille, depuis que les morts se relèvent pour s’attaquer aux vivants. Comment commencer une conversation ? "Hey, au fait, est-ce qu’un proche ou une vague connaissance a essayé de s’attaquer à toi récemment pour te bouffer le visage ?" ou plutôt "Penses-tu qu’avec un bon fond de teint il pourraient retrouver un visage normal ?" Je ne sais pas, il ne doit pas savoir surement, nous n’étions pas préparés à ce genre de situation, en tout cas je n’étais pas préparée à me retrouver dans les égouts avec un parfait inconnu, une paire de rangers aux pieds et parlant de quitter la ville. « T’inquiète, c’est le cas de tout l’monde. Il faut qu’on commence à ne pas se formaliser dès que quelqu’un fera une réflexion sinon, on n’avancera pas. On trouvera comment sortir, d’abord, on va se contenter d’en arriver à ce que ce soit ça notre problème principal. » Très bien. Je ne suis pas du genre à me formaliser de mon côté, je sais encaisser les remarques sans ciller, et je suis contente de voir qu’on a l’air sur la même longueur d’onde lui et moi. « Ouais, un plus gros problème que ces choses en état de décomposition, je vois ce que tu veux dire. » Je propose de courir, et c’est le moment – plutôt adéquat – que choisi mon compagnon d’infortune pour me préciser qu’il n’est pas réellement un champion d’athlétisme. Bon, il m’a sauvé la vie, ce n’est pas le moment de devenir mesquine. « T’auras pas à pratiquer de massage cardiaque si c’est ce qui t’inquiète. » Je hausse les épaules, l’air de dire que de toute façon s’il devait faire une attaque, je perdrais pas mon temps à réanimer et me trainer un boulet. Et je n’ai pas prévu d’en être un non plus. « J’ai pas suivi de formation aux premiers secours de toute façon. » Pas mon genre d’acte purement altruiste. On se met en marche finalement, se contentant de petites foulées, et le brun arrive à suivre. Finalement, au bout d’un petit quart d’heure, je ralentis le rythme, m’arrêtant devant une échelle. « Ouais, attends, éclaire moi. Je vais monter à la surface et voir ce qu’on trouve. » J’attrape la lampe qu’il me tend sans faire de manières, c’est plus le moment d’être une princesse, et m’applique à suivre son parcours, éclairant barreau après barreau alors qu’il progresse. Finalement, il pousse doucement la bouche d’égout, et je murmure. « Alors ? » Il me fait signe de le rejoindre avant de sortir à l’air libre. Je le suis, montant rapidement l’échelle, et me redresse alors que mes yeux s’habituent à nouveau à la lumière. Je regarde autour de moi, reconnaissant les immeubles de Fortitude Valley. « Bon, la bonne nouvelle c’est qu’on a marché dans la bonne direction. » Je lui tends à nouveau la lampe, la remplaçant dans ma main par mon glock, et j’attends que Tad se mette en route et me montre la voie.

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