Freya contemple le bordel de la cuisine tout en tapotant sur ses bras croisés. Elle va le tuer. Pas à l’aide d’un torche flamme mais elle trouvera autre chose. Elle va le dépecer sur place et faire bouillir le tout pour nourrir les animaux errants en bas de l’immeuble. C’est un bon plan, n’est ce pas ? La jeune femme se met à hurler le prénom de son jumeau qui sort de sa chambre en furie à son tour. Entre le frère et la sœur, rien ne va plus et ils ne vont pas sur une pente montante dans leur relation. Elle ne sait pas quoi faire et lui ne veut clairement pas de son aide.
Une spirale sans fin qui l’épuise, de toutes ses fibres, de toute sa tête et de toute son énergie. Le cimetière a beau être calme en cette période, il n’en reste pas moins qu’elle reste fatiguée quand elle rentre. Alors quand elle rentre le soir, le plus tard possible (le plaisir de n’avoir pas un patron pour surveiller vos horaires au dessus de votre épaule), elle apprécie que l’appartement est un minimum de contenance.

Et évidemment, ce n’est pas le cas. Parce que ce n’est pas le genre de Tobias d’être une fée du logis.
Et ça, ça a le don à l’exaspérer au plus haut point. Elle est très limitée, question patience.

Alors quand quelqu’un se met à tambouriner à la porte, Freya crut d’abord que c’est un voisin qui vient de se plaindre de leur dispute. C’est déjà arrivé et ça l’avait mis encore plus en mode boule rageuse. Elle s’apprête à lui dire de dégager le palier quand une feuille est brandie sous son nez. Pas un avis d’expulsion, quand même ? Elle a payé le loyer du mois dernier, pourtant. Avec un peu de retard vu le bordel que ça a été avec son ancien job mais quand même. « Toi, moi, et un genre de road trip ? Je sais, ça parait complexe mais il FAUT que je vois autre chose que les murs du coin. Alors, tu en dis quoi ? »

Freya soupire de soulagement avant de baisser furieusement la main tendue d’Eavan, qui se planque donc derrière son bout de papier. « P’tin, meuf, t’es sérieuse ? J’ai failli faire un arrêt, là. » Et pour de vrai, elle est persuadée que son pauvre organe vitale à manquer un battement. Doherty regarde son amie tout en secouant la tête avant de prendre la feuille des mains et de s’effacer pour la laisser entrer. « J’en dis que t’es à huit mois d’grossesse et qu’c’est pas raisonnable pour toi de prendre le volant pour un putain de roadtrip. » Enfin, disons que Freya sera toujours prête à prendre la relève. Elle n’a certes pas le permis, mais elle a les bases (merci Elias!). Mais quand même. C’est complètement taré comme idée.

C’est pour ça qu’elle l’apprécie.
« Mais t’sais quoi, j’pète un câble aussi. J’prends d’la bouffe et on y go. » Freya attrape un sac à dos pour aller piller ce qu’ils ont dans les placards. Pas grand-chose mais Tobias sera avec encore moins et franchement, ça la comble de bonheur. « T’as ta bagnole ? C’est loin ? »

Une vraie gamine. Eavan est enceinte jusqu’au pif et pourtant, elle reste une grande enfant dans sa tête. A savoir qui va éduquer l’autre entre son petit et elle, le mystère reste encore entier. Freya n’a jamais trop suivi la situation, juste que les déboires de son amie irlandaise la dépassent complètement. Mais elle ne juge pas, Doherty, parce que ce n’est pas son rôle et qu’elle aime trop son amie pour ça. Elle n’est pas dans sa tête pour savoir ce qui l’a poussé à tromper l’amour de sa vie avec un autre. Et elle n’ose même pas imaginer ce qui doit se passer en ce moment, les hormones et toutes ces conneries qui doivent la rendre encore plus sensible.
« I keep being quiet. I say no to the quiet ? I’d say let’s make some noise for once ? I can’t even breath theses times. i can’t do it, i need to do anything. Pretty pleaseeeeeeee ? » Comme si elle a lu dans ses pensées, là voilà qui enchaine les mots comme s’ils coulent tout seul. Et c’est sûrement le cas parce qu’Eavan a l’air à la fois épuisée et énergique. Freya a la sensation qu’elle va la lâcher d’un moment ou un autre, quand elle se rendra compte que non, elle n’est pas Wonder Woman, qu’elle est une simple humaine et que tirer sur la corde quand on a un paquet sous le ventre, ce n’est pas une bonne idée. « You know I’ll always help you to breath. Let’s go rock that world, darling.  »

La jeune femme finit de remplir son sac à dos. Pas besoin de vêtements, elles ne partent pas si longtemps. Après tout, Freya a une promesse et une responsabilité à tenir et elle ne peut pas se permettre de s’absenter trop loin. « FYI, I need to come back in two days max, ‘kay ? I can’t miss my new work too long. I like taking care of deads but it doesn't mean I want to become one.  » Même si Tim ne sera pas là pour voir une journée de clôture de son cimetière. Et puis, il est bien trop bon pour lui en vouloir.
Mais rien n’est moins sûr pour les gens qui veulent venir se recueillir sur les tombes de leurs disparus.

« I took the bus...But we could take a rental ? I’ll pay. » Freya passe le bras sur les épaules de son amie tout en souriant. « We won’t pay shit, darling. C’mon.  » Elle lui fait un clin d’œil taquin tout en remontant une bretelle du sac à dos sur son épaule avant d’attraper ses clés et de fermer la porte. Tobias va sûrement hurler dans quelques heures, quand il se rendra compte qu’il n’a plus rien à bouffer. « Eat your shit » lui dirait alors sa sœur. Avec toute l’affection qu’elle lui porte.

Arrivée en bas, la nuit est encore tenace. C’est l’hiver, les journées sont rallongées et il a beau être encore tôt, le soleil peine à se lever. Mais tant mieux. Ce qu’elle s’apprête à faire, il vaut mieux le faire dans l’obscurité de toute façon. Freya conduit son amie vers le parking à quelques pas de l’immeuble. « Tada ! So… Which one ?  » Elle suggère exactement ce qu’elle suggère. Et Freya regarde Eavan d’un œil interrogateur. « Not too scared ? I don’t want you to suddenly fall down.  »

« That’s ok, i just thought about one day, we’ll see right ? » Freya fait un signe de la main contre sa tempe, à la caporal, affirmant qu’elle est d’accord. Une journée, c’est déjà bien. Heureusement qu’Eavan finit sa grossesse en hiver parce qu’elle n’ose imaginer à quoi elle aurait ressemblé si elle avait dû être confrontée à la chaleur australienne en plein été.
Carrément une catastrophe. Déjà que c’est une chaleur écrasante qui vous étouffe, mais en plus enceinte. Faites des enfants, qu’ils disent. Freya n’est toujours convaincue du bien fondé de ce propos, ceci dit. Le jour où elle se retrouvera avec un moutard dans le capot, c’est le jour où elle signera l’arrêt définitif pour l’humanité entière. Parce que Freya n’a pas la volonté ni l’énergie pour que ça arrive. Ni maintenant, ni jamais. Et par bonheur, elle n’a jamais rien eu à déclarer de ce côté là. Ses amants, elle a toujours pris soin à ce qu’ils soient protégés. Parce que non, rien à faire, ça gâcherait tout sinon. Freya n’est pas psychologiquement en état d’être mère, un point c’est tout.

« You could show me, your work i mean ? I’m curious. » Doherty hoche la tête. « Search for the tombstones and you’ll find me there. You sure it’s something you want to see ? It’s beautiful but not pretty.  » Mais après tout, malgré son caractère de merde, Freya possède cet œil artistique qui lui fait voir la beauté que le monde peut offrir, même quand elle est au plus bas. Ça lui permet au moins de garder un semblant de tête hors de l’eau, de ne pas finir en apnée et avaler par les vagues.

Quand elles arrivent au parking et que Freya lui demande de choisir, la blonde voit les sourcils froncés puis l’étonnement et enfin le questionnement passé sur le visage d’Eavan. « I don’t even know how to.. You know how to start the car without keys ? » Freya balaie sa phrase de la main tout en haussant les épaules. « Yeah yeah, I saw it in movies, but I can do it I’m sure. Details details ! » Même si bon, effectivement, faire démarrer une voiture ne fait pas encore parti de ses attributions. Visiblement, c’est sûr le point de changer. Elle ne peut pas songer qu’elle n’y arrivera pas parce quand il s’agit de faire de mauvaises choses, Freya est toujours au top.
Et franchement, l’excitation que ça lui donne vaut bien la peine d’essayer.

« You’re crazy girl. Like it ! » Freya fit un sourire tout mignon, parce qu’elle sait qu’elle peut l’être (physiquement). Un véritable petit ange aux goûts du diable. « I thought you knew it already. » Puis elle balaie le parking des yeux. « So… We need to hurry the fuck up before people start waking up and all that shit. » Puis elle balance un sourire amusé à Eavan. « On est en train d’commettre une putain de prévarication, là. You’re ready to be an outlaw, darling ? »

Que Dieu est pitié de leurs pauvres âmes et surtout, sur le petit être qui n’a même pas encore vu le jour.

« Yeah, it’s peacefull, and you can hurt anyone… » Freya secoue la tête. « Exactly. Well, actually, it’s surprising but people still come crying so I guess there is hurt in that place. You know, death and all that jazz. I’m sure I won’t have anyone crying under my tombstone. Because I’ll be immortal and you will all be dead before me. » Et elle rigole à sa connerie parce que c’est stupide. Elle est loin d’être immortelle, elle sera sûrement une des premières de sa génération à partir. Elle a vingt sept ans, limite ça serait l’âge parfait pour partir. Le prestigieux club des 27, rejoindre Amy Winhouse, Jimi Hendrix et Kurt Cobain, c’est une équipe qui vend du lourd et du rêve, non ?

Mais non. Pour l’instant, cette année, elle n’a pas été trop irraisonnable. Sa dépression de fin d’automne lui a juste valu une bonne dispute avec Ariel alors qu’elle ne lui avait rien demandé. Mais Freya sent que ses petits cachets lui font du bien parce qu’elle respire de nouveau mieux et à plein poumon. Même si on peut avoir du mal à le croire en la voyant défaillir ou chanceler dans la rue tous les quatre matins.
« In the movies ? You know you scare me right ? Do what you need to do. Hope it’s that easy. » Freya roule des yeux. « Your lack of faith in me disappoints me, Eavan. » Après tout, si elle dit qu’elle peut le faire, c’est qu’elle peut le faire. Elle hausse les épaules. « Trust me, I’m good at stuff like that. Can’t be that difficult, right ? » Elle roule des bras parce qu’elle veut faire la maligne mais franchement, si quelque chose tourne mauvais pour elles, Freya ne s’en remettrait pas de faire subir encore plus de pression et de stress à Eavan, qui a déjà tant à gérer.

« I know, sometimes i forget. I like you that way after all. »
Oublier ? Freya sourit tout en se massant la nuque. « Yeah, I’m more fun now than two months ago, for sure. » Inutile de ressasser tout ça. Elle vit au gré des vagues de sa condition et c’est comme ça. Ses cachets lui font au moins la sensation d’avoir un semblant de contrôle sur ses humeurs et ses pensées – mais juste un semblant parce que le contrôle, la maîtrise de soi, ce n’est toujours jamais vraiment acquis.
Eavan capte de nouveau son attention en choisissant une voiture. Simple, sobre, qui se fond dans la masse. « Let’s make some noise babe ! » Freya sourit et sort sa pince à nourrisse. Dix minutes après, elle est en train de débattre avec les fichus fils sous le volant. Heureusement qu’Eavan a choisi une vieille voiture qui a bien ce panel toujours au même endroit qu’on peut le voir dans les films. Avec les nouvelles voitures et l’électronique à ras le bord, ça doit être beaucoup plus compliqué. Enfin, pas que ça la dérangerait d’essayer.

Puis enfin le moteur gronde et Freya pousse un cri de victoire. « Ha ah ! Told ya ! I’m the best ! » Puis elle regarde son amie. « You can drive, right ? I don’t mind to but I have no paper and we will probably end up in a wall or something. That’d be bad. »

« I’m sorry babe, it’s my first time. Omg, i was a virgin. » C’est qu’il lui en faut plus pour la faire fuir, la Doherty. Cette dernière se met à rire tout en se mettant à sa besogne. « Don’t worry, hon, I’ll always have your back. It will be like riding a bike all over again ! » Eavan peut toujours compter sur elle si elle a besoin de décompresser, de faire des folies ou juste pour se remettre le pied à l’étrier une fois le petit – non, la petite – mise au monde. Freya n’attend que ça, que son amie ne soit plus un bibendum pour qu’elle puisse enfin l’accompagner le soir et ne plus boire autre chose que du jus de fruit. Ou des cocktails non alcoolisés. Même si Eavan n’a pas besoin de ça pour être drôle de toute façon.

« Hell yeah, let’s go...where ? Near water ? Ireland is so much better for that, here, we are in an oven. I think when she’s here i’m going there, to see my parents. What do you think ? » Freya arque un sourcil. « I’m stealing a car but not a plane, hon. » Non, même Freya Doherty a ses limites, il ne faut pas avoir les yeux plus gros que le ventre – ou est-ce que ça serait l’inverse dans le cas présent ? Elle l’ignore. Freya pose le sac entre ses pieds et fait sa bonne citoyenne en mettant sa ceinture. Comme si ça peut effacer le fait qu’elles vont voler une voiture.
Promis, elles la ramèneront toute propre à sa place.
(Ou pas.)

« Didn't you have a map or something ? You seemed prepared when you came with your damn paper in my face. » Ce qu’elle a cru à un avis d’expulsion, elle s’en rappelle, c’est gravé là haut. La peur panique et fulgurante, qui est retombée comme un soufflé au fromage. Quand Eavan lui parle de l’Irlande après la naissance de sa gamine, Freya réfléchit un moment avant de hocher la tête. « I think it’s a good idea. You’ll need time for you and your little one without any manstraction around you. » Si ça peut permettre à Eavan d’échapper à toute cette folie, entre le fameux Cian et son copain actuel, c’est ce qu’il y a de mieux à faire. « Besides, I'm sure your parents would be happy to see their granddaughter. »
Parce que ça, ça sera quelque chose d'inconnu si jamais elle vient à mettre au monde un gamin.

« I know, but there, see, it’s near water, i forgot i had the map ok ! » Freya sourit tout en balayant la feuille de devant ses yeux. Eavan n’est pas mieux qu’elle, elle est aussi spontanée et remontée qu’un coucou suisse. Même enceinte de huit mois, elle fait preuve d’une énergie à tout épreuve. Mais bon, après tout, elle est juste en train de créer la vie dans son ventre, elle n’est pas sur le seuil de la mort.

Le trajet se passe sans encombre parce que pourquoi il y aurait des soucis sur la route campagnarde qu’avait sélectionné Eavan ? C’est calme, il fait bon et personne pour les klaxonner. De toute façon, impossible de leur reprocher une démarche lente puisqu’Eavan appuie sur l’accélérateur sans vraiment faire attention qu’elle va trop vite. Mais ce n’est pas grave, qu’elle profite encore ces derniers instants de liberté avant d’avoir un marmot à s’occuper.
Freya pousse un léger sifflement d’appréciation en voyant l’endroit choisi. Son amie avait bien choisi pour le coup. C’est mignon, c’est joli et le soleil qui se lève leur laisse présager une jolie journée près de la rivière qui coule tranquillement plus bas.

« I think i’m gonna need you for that.. And after, join me in the water ? » Freya arque un sourcil, peu incline à l’aider ou la suivre. « Mmh, darling, it’s still morning, water will be cold as shit, you sure about that ? I don’t want you or the babe to die on me right now right here. » Et on est quand même en plein hiver. Est-ce qu’Eavan veut vraiment se risquer à un bain aussi matinal ?
C’est sûrement les hormones qui déraillent ou un truc du genre, non ? Freya n’en sait rien parce qu’elle n’y connaît rien (et qu’elle ne souhaite pas le savoir pour l’instant). La blonde prend son sac à dos sur l’épaule et y dégote une barre de céréales qu’elle tend à Eavan. «  At least eat something, ok ? You’ll have all day to go play the fish. »

Elle n’est pas assez téméraire pour laisser son amie risquer de faire une hypothermie, encore moins enceinte.

« I wanted to get wet. It’s better than my bathtub. But ok. » Freya sourit avec une malice non retenue. « Getting wet is exactly why you’re in this state right now. » Et elle est fière, Freya, de sa répartie sans nom et de son humour à deux francs six sous. Et puis quoi, alors, si Eavan avait su tenir un peu sa libido, elle ne serait pas enceinte et peut être que le fameux Cian serait toujours avec elle.
Mais ce n’est pas son propos. Parce que malgré tout, Eavan ne semble pas regretter d’avoir une tuile sous le capot pour autant. Et avec toutes les merdes qu’elle a pu vivre (et qu’elle a quand même cherché et provoqué, il ne faut pas se le cacher), ça reste quand même impressionnant.

« How can anyone resist THAT ! Theses eyes, this look ! » Installée sur la couverture, Eavan te brandit son téléphone sous le pif. Décidément, elle a bu combien de cafés avant de venir chez elle ? Freya esquisse un sourire avant de la rejoindre tout en prenant une barre pour elle et posant le sac entre elles. Elle hoche la tête en voyant la photo un peu floue, un peu datée aussi. Elle ne sait pas trop lequel est celui qu’elle doit regarder – sûrement celui qui prend la photo, en premier plan. Freya eut une seconde d’égarement, d’absence où son sourcil vacille légèrement avant qu’elle se reprenne et sourit à Eavan. « He does looks handsome. And hot. »

Freya hoche la tête tout en approuvant les paroles de son amie. Elle ne peut pas s’empêcher de lui jeter un coup d’œil du coin des yeux quand elle lui parle de whisky. Un alcool fort, pur et qui a toujours sa place sur la table d’Eavan. Au grand péril d’une Freya Doherty qui n’atteint jamais le quart de la bouteille sans déjà tourner de l’œil et finir la tête dans le caniveau. « We will drink as much irish whisky as you want when your thing will be out of your body. » Ne pas juger sur la façon qu’à Freya de parler des enfants.
Ce sont des parasites, c’est tout.

« You think i have a chance ? Even just as friends ? I told him i was gonna get somewhere wih you. He doesn’t know who you are, but he knows i’m not alone. I don’t know why i did that. » Freya regarde son amie commencée à somnoler. Elle doit être plus épuisée qu’elle n’a laissé paraître – ou même qu’elle pensait l’être. « He will always have this special place in your heart and in your life. It’s normal. » Doherty songe à ses propres désastres amoureux qui lui sont revenus à la figure un par un ces derniers mois. « I guess it’s a way to show him you still care about him. And perhaps you want to be sure he still cares about you too. » Puis elle jette un regard plein de sous entendu. « Even if you did screw up big time. You need to try to give him time. And be prepared for the worst. »
C'est-à-dire d'être irrévocablement rejeté, d'une façon ou d'une autre.