Ton coeur bat si vite que tu as cette impression qu'il va sortir de ta poitrine, qu'il ne va pas supporter cette conversation. Pourquoi est ce qu'elle ne te l'a pas dit avant ? Pourquoi est ce qu'elle ne t'a pas dit qu'elle était encore amoureuse de Cian ? Parce que oui, tu vois le geste, tu comprends, et ça te déchire encore plus le coeur de n'être que le géniteur d'Ailis Naomi, son père, mais rien de plus qu'un géniteur pour la mère, parce qu'elle ne t'aime pas, elle ne t'aime pas, elle ne t'a jamais aimé, alors que toi, oui, toi tu l'aimais. C'est vrai que tu es tombé sous son charme physiquement parlant, mais tu as appris à voir au delà de ça, au delà des apparences, parce que l'apparence finira par se flétrir avec le temps. Bien entendu, pas maintenant, pas tout de suite, elle a le temps de se faner, mais c'est l'intérieur qui compte. Et elle te révèle que son coeur est un coeur chaud comme la pierre à ton égard, et ça fait mal, ça te fait si mal que déjà tu sens que tu es proche d'un effondrement total. Heureusement, les deux autres s'en vont pour que tu puisses avoir cette conversation là avec elle, parce qu'il le faut, il le faut plus que tout, sous peine que tu n'en fasses à faire une énorme erreur. Alors, elle se met à parler. Tu sais ce qu'elle va dire, elle va te repousser loin d'elle, elle va te faire choir sans même que tu ne t'en rende réellement compte. Elle s'est montré égoïste, et à ses mots, et aux suivants, elle te donne envie de l'étrangler sur place. Tes mains se crispent, les larmes montent, parce qu'elle veut repousser encore un peu l'échéance. Cela fait des mois que vous vivez ensemble, que tu allais faire le nécessaire pour la chambre, mais non, ça ne servira à rien du tout, elle veut partir, elle veut te laisser comme une vieille chaussette puante, elle veut te mettre en dehors de sa vie, même si soit disant elle tient à toi. Elle aime Cian, depuis toujours mais toi tu n'es qu'un fer valoir, juste ça, rien d'autres, rien qui ne puisse être satisfaisant à tes yeux au vue de la situation dans laquelle, elle t'a mis. Parce que tu n'as rien demandé toi, tu n'as jamais voulu fonder une famille avec elle si rapidement. Elle aurait pu te dire que ça ne le ferait pas, mais non, elle n'a rien dit, elle a continué de s'enfoncer pour qu'elle arrive à l'hôpital, à cause du stress qu'elle s'est engendré elle-même, et que tu arrives dans le plus parfait des timings pour te détruire de l'intérieur. Tu l'écoutes, elle semble au bout du rouleau, tu te retiens de frapper dans quelques choses. Pas sur elle, tu ne l'a frapperais pour rien au monde même après ce qu'elle te fait subir. C'est sur que niveau honnêteté, elle crève le plafond, mais il y a des choses que tu ne comprends pas, que tu n'arrives pas à comprendre, que tu ne comprendras jamais parce que tu es un homme. Elle t'a blessé et en te parlant ainsi, elle te barde de coups plus puissants les uns que les autres. Alors pour seule réaction, quelques larmes perlent sur tes joues.

" Demain alors, je vais veiller sur toi cette nuit, cette chaise me semble très confortable pour que je puisse dormir un peu, si j'y arrive, si j'arrive à encaisser les coups que tu viens de me donner. "

Essuyant ses larmes, il s'assoit sur le fauteuil se trouvant à proximité du lit, et le regard devenu vide, il regarde devant lui, comme s'il tentait d'encaisser encore les coups, le choc. Il dormira là cette nuit, pour avoir la conversation demain, parce qu'elle ne passera pas à côté, et que sans doute la nuit lui portera conseil, il l'espère.