| Le temps ne guérit rien | timlie #7 |
| | (#)Mer 14 Aoû 2019 - 1:27 | |
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Dernière édition par Charlie Villanelle le Dim 29 Nov 2020 - 14:10, édité 1 fois |
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| | | | (#)Mer 14 Aoû 2019 - 3:36 | |
| La respiration de la jeune femme s’apaise peu à peu, son rythme cardiaque ralentit à son tour et ses muscles se débandent les uns à la suite des autres. Elle reprend le contrôle de chacun de ses membres, en profite pour resserrer un peu plus ses cuisses et ses mollets autour des reins de Tim. Elle est celle qui l’a abandonné la première et celle qui est effrayée qu’il fasse de même avec elle maintenant. Pourtant il ne part pas, il ne bouge pas non plus. Il répond avec toujours plus de taquinera aux paroles de Charlie et cela rassure aussitôt toute une partie d’elle. Il reste. Elle reste. Il demande qu’il recommence, il en formule verbalement le souhait et elle ne peut que sourire face à cette proposition. « Ouais, on verra bien ... » Qu’elle lui lance avec une fausse moue pensive. Comme si elle hésitait réellement à refaire l’amour avec lui à nouveau. Comme si elle n’était pas celle qui continuait de se rattacher à la moindre parcelle de lui qu’il lui offrait ; c’est à dire tout. L’amoureuse ne lui refuse pas le nouveau baiser qu’il lui demande et le fait même perdurer alors qu’il articule quelques mots, reprenant les paroles qu’elle avait eu quelques temps auparavant. Elle lui avait dit être sienne pour la nuit. Il lui confirme qu’il est sien pendant ce même laps de temps. Cette nuit et cette nuit seulement. Il sait à quoi s’en tenir et elle en est réellement rassurée. Pas de faux espoirs, seulement deux adultes faisant d’horribles erreurs ensemble. Il vient finalement l’éloigner d’elle avec la douceur qu’il lui est propre. Il lui rend sa liberté mais elle aimerait retrouver ses chaines si cela lui laissait encore quelques instants avec lui. Le contact du drap frais dans son dos contraste avec la chaleur de son corps mais ni ça ni ses baisers amoureux disséminés sur le haut de son corps n’arrivent à contrebalancer le vide qui s’est déjà formé. Elle le veut lui tout entier et pas seulement ses baisers ni ses caresses. Charlie accepte cependant ce bras autour d’elle alors qu’elle vient loger sa tête dans le creux de son épaule. « Tu m’as tellement manqué Tim si tu savais. » Qu’elle répond à ses paroles. Il y aura toujours ce “trop” quelque part quand il s’agira de manque. Même quelques minutes sans lui seraient de trop. Un regard fuyant est déjà trop. Cette fois ci elle ne joue pas d’ironie et expose la réalité telle qu’elle la ressent, la réalité telle qu’elle lui faisait si mal. La jeune femme garde encore pour elle tous les doutes qui l’assaillisent, exacerbés par la main de Tim qui se laisser glisser sur son ventre à peine bombé. Celle de Charlie l’enveloppe à son tour comme si elle voulait protéger ces deux êtres qu’elle chérit tant. Le premier ne peut pas être à elle et le second lui sera enlevé sous peu. « Je ne veux pas te parler Tim parce que je vais finir par dire quelque chose que j’aurais dû garder pour moi et ça finira pas tout briser encore une fois. » Sa main libre joue avec les doigts du bras qu’il a entouré autour de ses épaules. Elle se rassure comme elle peut alors que les marches dans son dos commencent à la brûler légèrement maintenant que l’adrénaline est redescendue. « Souviens toi de mes gestes plutôt que de mes mots. Souviens toi seulement de moi. » Qu’il se souvienne de son corps qu’elle lui a donné sans retenue plutôt que de ses mots emplis de haine. Qu’il se souvienne de la cambrure de son dos, des soubresauts de ses jambes, de ses dents un peu trop aventures, de ses ongles trop longs. Qu’il se souvienne de ses lèvres pincées et de ses yeux fermés à cause d’une plaisir trop grand pour être contenu. Qu’il se souvienne d’elle de cette manière ci alors que son corps parlait de lui même, parce que quand les mots s’en mêlent tout s’effondre. La jeune femme se relève sur ses coudes, sourit, dépose un simple baiser sur ses lèvres avant de venir attraper le bout de ses doigts pour l’emmener dans la salle de bain. Ils doivent se laver et cette fois ci c’est bien ce qu’ils feront. Seuls quelques baisers traîneront de ci de là, jamais rien de plus. Charlie ne s’en sent pas la force alors que ses jambes sont encore bien trop flageolantes et ses genoux trop enclins à se cogner l’un contre l’autre. « Si je reste ça implique une douche et un repas cette fois ci. » Il n’y a pas de “si” qui tiennent alors qu’elle enclenche déjà le jet d’eau de la douche qu’elle connait si bien. Elle sait qu’il faut toujours placer la température un peu plus haut que ce que l’on souhaite au risque de n’avoir que de l’eau froide. Elle sait que le pommeau a du mal à se raccrocher et qu’il faut y réfléchir à deux fois avant de le retirer de son arceau. Elle sait tout ça parce qu’elle connaît déjà trop bien cet appartement dans lequel elle a tant de souvenirs. « Par dessus tout, ça implique que tu me prêtes un tee shirt pour la nuit. Il rejoindra la pile de ceux que je ne te rendrai sûrement jamais. » Elle sourit toujours autant alors qu’elle se laisse glisser la première sous le jet brûlant qui la fait se souvenir des plaies bénignes qui couvrent désormais son dos. L’enfant insouciante se laisser avoir des rêves fous pour une dernière nuit. Elle reposera à nouveau les pieds sur Terre demain, c’est promis. Ce soir elle laisse encore Tim habiter ses pensées. Une dernière fois.
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| | | | (#)Mer 14 Aoû 2019 - 15:11 | |
| Le temps ne guérit rien
Ils l'avaient fait, à nouveau. L'événement avait été parfaitement inattendu étant donné que Charlie était arrivée comme une furie dans son appartement pour l'incendier de bêtises avec cette histoire de lettre qui lui avait envoyé de son camp militaire. Forcément, ils n'avaient pu que se déchirer, une constante désormais, oui, une constante depuis que Charlie l'avait fait entrer dans le monde des adultes pour mieux le détruire une fois que l'instant fut terminé. Ce soir-là, Tim espérait que les choses seraient différentes, qu'elle ne le quitterait pas tout de suite après avoir succombé de plaisir entre ses bras. La dernière fois, elle lui avait tourné le dos et elle avait tué son coeur de milliards de coups de poignard, il lui avait fallu des semaines pour apprendre à respirer de nouveau... Il lui avait fallu qu'elle revienne cette nuit pour qu'il retrouve l'usage de ses poumons. Timothy relâchait la jeune femme pour mieux la porter entre ses bras sous les draps et il espérait que l'instant durerait toujours puisqu'il avait conscience que ce n'était que le temps d'une soirée, qu'elle n'était pas sienne officiellement en dehors de ces quelques heures. Son coeur, lui, pourtant, était persuadé que c'était le cas maintenant qu'elle lui avait offert son corps avec autant de fougue. Désormais, Decastel comprenait qu'il ne devait jamais prendre garde aux mots de sa belle sirène, mais seulement à ses actes et, lorsqu'elle se cambrait autant, qu'elle hurlait son plaisir à la mort sous l'action de ses doigts, de ses lèvres et de ses reins, il savait que c'était une réalité. Qu'elle était sienne et qu'il était sien. Peu importe leur réalité respective. Leur monde ne s'arrêterait jamais de tourner car ils s'aimaient trop pour cela, Tim le savait alors qu'il baisait sa peau, la caressait avec tendresse, sa main venant quérir son ventre, sentant celle de Charlie se poser au dessus de la sienne, en toute délicatesse contrairement à ce qu'ils avaient pu créer ensemble quelques temps plus tôt. Elle parlait et cette fois, Tim était persuadé qu'elle ne lui mentait pas: il lui avait manqué, c'était une certitude ou elle n'aurait pas tant craqué face à leur ardeur commune. C'était un fait avéré, ils s'étaient manqués et Timothy ne put que sourire, ses lèvres contre sa peau. Pourvu qu'il ne dorme pas. Pourvu qu'elle reste là, qu'elle continue de caresser son bras et qu'elle prenne le temps de lui dire ce qu'elle avait en tête. Ou peut être pas, finalement, parce qu'elle avait raison, les mots avaient toujours détruit leurs doux instants par le passé. Alors, Tim hocha la tête, se raccrochant à leurs souvenirs déjà, conscient que c'était la plus belle chose qu'il pourrait avoir d'elle à l'heure actuelle. "Je le ferai. Je sais maintenant que tes actes valent plus que n'importe quel mot. Tu pourras plus jamais me mentir, je sais ce que t'as dans le coeur. Je sais tout." Et c'était vrai. Timothy avait lu son âme ce soir là, il l'avait lu dans ses gémissements plaintifs, dans ce corps qui en demandait toujours plus, dans les regards qu'elle lui avait offerts. Elle ne lui mentirait plus jamais, même si elle essaierait certainement. Decastel ne se laisserait plus avoir par un discours, il se fierait toujours à ce corps qu'il serrait contre lui, encore quelques instants puisqu'elle finit par se relever, l'entraînant avec elle jusqu'à la salle de bain. De nouveau, ils retrouvaient cet endroit qui avait vu naître leur idylle mais les circonstances étaient bien différentes, Tim n'était plus l'enfant qui avait grandi sous le jet de la douche, il était l'homme qui suivait sa belle blonde du regard quand elle lui annonçait qu'ils allaient manger et se laver, prendre le temps de profiter de chaque instant avant une séparation annoncée. Il y aurait de l'amertume certainement mais, cette fois, Timothy savait qu'il pouvait la gérer, il y était préparé. "Et c'est toujours toi qui cuisine?" Il la regarda entrer dans la douche avec un sourire alors que Tim passait une petite seconde à se regarder dans la glace. On aurait cru qu'il s'était battu, entre sa lèvre tuméfiée et la trace de suçon dans son cou. En quelque sorte, aimer Charlie était une bataille terrifiante, une qu'il n'avait pas l'impression de souvent gagner depuis les premiers jours mais désormais, il avait acquis cette certitude qu'il arriverait plus souvent à maîtriser ce feu ardent. Il y reviendrait toujours évidemment, mais avec plus de contrôle sur ses états d'âme. "Il va vraiment falloir que je fasse du shopping exprès pour cette fameuse pile de vêtements usurpés par Charlie Villanelle... Mais bien sûr, tu prendras celui que tu veux." Tim ne semblait pas s'en inquiéter plus que cela en la rejoignant sous le jet d'eau mais avec un peu de pommade au creux de sa main qu'il posa délicatement sur le dos de sa sirène, appliquant délicatement pour ne pas la faire sursauter. "Je suis désolé pour ça. Je veux pas que tu me ranges dans la catégorie des hommes violents que tu as rencontré, je suis pas comme ça, même en étant dans l'armée. Je pense que cette crème te soulagera, c'est celle que j'utilise souvent quand ma mère..." Il s'arrêta là, se concentrant sur sa tâche, délicat dans les caresses qu'il offrit à Charlie puis déposant un baiser dans son cou, souriant malgré tout. Il n'avait pas spécialement envie de repenser à tout cela, juste de profiter de ce moment, ses yeux se fermant sous le jet d'eau brûlant alors qu'il venait enlacer Charlie, ses mains se rejoignant délicatement sur son ventre. Voilà, là, il était bien, là, il pouvait respirer. Et à, surtout, il lui montrait qu'il l'aimait et que ce serait toujours le cas. Tout cela était parfaitement éternel.
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| | | | (#)Mer 14 Aoû 2019 - 19:42 | |
| Le temps ne guérit rien
Elle a eu pour Tim des mots qu’elle n’avait jamais eu pour personne d’autre. Il sait ce que peu de personnes savent, a compris comment fonctionnait Charlie en bien trop peu de temps. Il lui dit tout s’avoir d’elle et la blonde le croit. Il sait réellement tout parce qu’elle s’est totalement confiée à lui, bien au delà de ses mots maladroits. Maintenant elle aura bien du mal à essayer de le protéger en lui mentant, en l’éloignant, en atténuant ses sentiments pour lui et tous ses espoirs. Tim lira la détresse dans ses yeux, il saura quoi déduire de ses mains tremblantes et de ses sourcils froncés, il saura quoi faire quand les larmes commenceront à nouveau à couler sur ses joues. Cette perspective l’effraye terriblement mais elle n’aurait pas voulu que personne d’autre ne la connaisse autant que son français. Il est un être à part à bien des niveaux et leur histoire est loin d’être terminée. Ce n’est pas parce qu’ils ne peuvent pas être ensemble qu’ils sont séparés pour autant. Une partie d’elle lui appartiendra pour toujours, ce soir plus encore. Les amants se retrouvent dans la salle de bain, toujours aussi complices avant la fin annoncée de leur union. Ils profitent de chaque instant alors qu’ils sont encore dans leur bulle, dans leur monde à eux dans lequel tout est si parfait. Il ose rigoler à son tour, se moquer de ses talents de cuisinière totalement absents et elle sourit. Tout a l’air si réel. « Je pourrais m’occuper de surveiller que rien ne brûle. Ca sera déjà un bon début. » Mieux vaut pas qu’il compte sur elle à vrai dire. Tête en l’air comme elle est, elle pourrait laisser la cuisine entière prendre feu si cela lui donnait le droit de passer quelques minutes de plus en compagnie du beau brun. Elle lâche sa main pour les mêmes raisons, assurée qu’il le suivra sous le jet comme il l’a déjà fait par le passé. Leurs sourires se mêlent et elle se sent réellement heureuse de vivre ce moment avec lui. Ils sont heureux ce soir enfin. Ils savent ce que l’autre ressent, ils savent tout et ça leur permet d’être heureux pour un temps. L’étudiante recule, fait passer ses cheveux mouillés dans son dos et laisse rentrer Tim à son tour. Elle est trahie par ses yeux transits d’amour et ce sourire qui ne la quitte plus, comme si tous les cris qu’ils avaient échangés n’avaient tout simplement jamais existés. Il est bien plus facile de rire à son futur shopping pour remplacer tous les tee shirt volés que de s’excuser pour les horribles paroles infondées qu’elle a eu envers lui. Et cette lettre, toujours dans la poche arrière de son jean qu’elle ne souhaite plus que brûler désormais. Rien n’est plus faux que tous les mots qu’elle avait posé sur papier. Elle décide donc de les oublier à leur tour, de se laisser bercer par le jais brûlant sur ses épaules et la main curatrice de Tim dans son dos. Il s’en veut, s’excuse, s’explique, et elle lève ses yeux en sa direction. « T’as pas intérêt de t’excuser pour ça. Tu ne seras jamais dans aucune catégorie. » Surtout pas celles des hommes violents alors qu’ils avaient simplement partagé un moment complice un peu plus fougueux que prévu. Elle ne le relance pas sur le sujet de sa génitrice, bien trop au courant de tout le mal qu’il a à parler d’elle. Cette soirée sera joyeuse et seulement joyeuse, elle le laisse donc appliquer la crème dans son dos alors qu’elle laisse seulement une main sur son épaule et l’autre dans le creux de son dos. Sa tête se pose dans le creux au dessus de sa clavicule et Charlie garde les yeux fermés, déposant quelques baisers sur son os, souriant lorsqu’il en fait de même dans son cou. Comment a-t-elle pu être aussi odieuse envers cet homme si doux qu’elle chérit plus que tout ? Ses bras l’enlacent à nouveau et elle se sent protégée plutôt qu’enfermée. Elle se sent protégée avec cet enfant qu’elle avait tant négligé jusque là. Cette soirée a réellement tout changé mais elle ne dit rien à ce propos, se contente de faire remonter ses mains sur le visage de Tim et de retrousser sa lèvre inférieure pour constater les dégâts de ses dents. « Désolée pour ça par contre, ce n’était pas prévu. » Le sang ne s’écoule plus mais ses incisives ont quand même fait une légère entaille qui a aussitôt fait gonfler la lèvre. A défaut de pouvoir utiliser une crème elle dépose seulement un baiser magique sur la plaie. Ses doigts glissent vers son cou et ses lèvres avec puisqu’elle dépose un nouveau baiser sur le suçon passe-velours. « Pas du tout désolée pour ça par contre. » Sur la pointe des pieds, elle finit par venir passer ses bras autour des épaules de Tim pour qu’ils restent proches quelques minutes encore, leur enfant entre eux. « Tu crois qu’on pourrait rester comme ça pour toujours ? »
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| | | | (#)Jeu 15 Aoû 2019 - 22:25 | |
| Le temps ne guérit rien
Ces nouveaux souvenirs viendraient effacer les anciens et Tim ne pouvait qu'en être satisfait. Tant de douleurs avaient bercé leurs précédentes rencontres et celle-ci aurait pu être du même acabit. Charlie en avait décidé autrement, elle avait voulu vivre en harmonie avec lui le temps de quelques heures, lui faire comprendre qu'elle l'aimait malgré tout, même si les circonstances n'étaient pas leurs alliées à ce moment précis. Timothy le savait bien mais cette fois, il ne s'en inquiétait plus parce qu'il connaissait sa Villanelle, il avait conscience qu'elle l'aimait lui aussi et que tous les mots qu'elle avait pu lui dire n'avaient été qu'un moyen supplémentaire de l'éloigner d'elle. La jeune femme avait presque réussi à vrai dire mais ce soir-là avait montré à Tim qu'il n'était plus question de mots entre eux, mais plutôt de gestes, de tant de choses qui ne s'exprimaient pas. Il avait compris qu'elle l'aimait au moment où elle avait effacé les deux portes de sortie qu'il lui avait proposées pour éviter de ruiner sa relation avec un autre homme. Elle lui avait prouvé une nouvelle fois lorsque son corps s'était lié au sien avec une harmonie des plus dévastatrices parce qu'ils avaient appris à se connaître l'un l'autre, qu'ils savaient pertinemment comment procurer du plaisir à cet être cher. Elle avait commencé avec lui et Decastel n'avait pu que la suivre en profitant sans honte de son corps, de ses réactions qu'il aimait tant. Comme il lui avait dit, son sourire était une perle à ses yeux mais sa jouissance, c'était à un tout autre niveau. Tim avait apprécié chaque instant de cambrure, chaque gémissement, chaque mot qu'elle avait pu lui dire et il n'avait pas l'intention de la laisser partir de cet appartement avant le petit matin. Ils n'avaient jamais eu le droit à ces moments joyeux qu'on pouvait partager avec l'être aimé après le sexe et cette fois, on ne leur retirerait pas cela. Il y avait cette douche qui apaiserait les muscles contractés de leur corps et qui permettrait également d'amoindrir les quelques traces physiques qu'ils avaient laissé sur l'autre dans un élan de passion incontrôlable. Tim s'en était retrouvé quelque peu angoissé d'ailleurs et le premier acte qu'il put avoir fut de poser une pommade réparatrice sur le dos de sa belle Charlie. Cela apaiserait l'irritation des traces de doigts qui resteraient peut être quelques jours, certainement moins longtemps que cette plaie à la lèvre ou cette trace violacée dans le cou de Tim, cela dit. Il lui souriait, sans s'arrêter, complètement obnubilé par sa beauté, même si elle faisait brûler sa cuisine, il ne lui en tiendrait pas rigueur. Non, à ce moment là, ce qui l'intéressait uniquement, c'était son bien être et qu'elle ne l'assimile pas à un de ces salauds qui avaient osé la toucher avant lui et lui faire du mal. "Tant mieux. Je recherche que ton bonheur, toujours." C'était le quête qu'il avait eu en tout cas avant de laisser des griffures dans son dos. Elle n'avait pas l'air d'en être atrocement gênée, néanmoins, elle se retourna vers lui pour vérifier l'état de sa lèvre et il n'y avait pas besoin d'avoir un sacré diplôme pour comprendre d'où une telle trace était venue mais Tim s'en fichait, Charlie l'embrassait en guise d'excuse et c'était amplement suffisant pour lui. Non, t'excuse pas, je prends ça pour un compliment si t'étais obligée de me mordre..." Il lui fit un clin d'oeil, signifiant ainsi qu'il savait qu'elle avait pris du plaisir dans ses bras, en le chevauchant avec autant d'ardeur et de toute manière, sa remarque ensuite laissa suggérer qu'elle avait bien envie de le garder pour elle, que le monde entier le sache même si elle déposa un doux baiser sur la trace en question. "Je suis tien et le monde le sait, je comprends que tu ne t'excuses pas." Il l'enlaça lorsqu'elle passa ses bras autour de ses épaules et Tim ne put que la soulever du sol pour qu'elle puisse être totalement à sa hauteur pour répondre à sa question de manière tout à fait sérieuse. "Cette nuit, c'est notre moment. Là, j'arrête le temps. Je te regarde dans les yeux et je sais que ce souvenir restera gravé à jamais dans ma mémoire donc là, dans ma tête, on va rester comme ça pour toujours. Fais pareil que moi, Charlie. Fais nous vivre pour l'éternité dans ton esprit... Parce que, dans nos coeurs, c'est déjà le cas." C'était cela la réalité. Oui, ils s'aimaient et même s'ils devraient le cacher pendant encore un temps indéfini, il y avait ce petit quelque chose qui resterait toujours réel et tangible, quoiqu'il arrive dans leur vie respective. Avec Charlie dans ses bras, Tim finit par éteindre le jet d'eau et les faire quitter la douche, asseyant sa belle sirène sur le comptoir du lavabo, s'armant d'une serviette pour essuyer sa peau comme il avait pu le faire la dernière fois. Il prit son temps, ne la lâchant pas des yeux avec un large sourire ancré sur ses lèvres avant de se détourner quelques instants pour lui proposer deux tee shirts. "Tu me voles lequel? Enfin, voler... Je risque de te le retirer encore une fois avant que tu me le voles officiellement au matin mais, tout de même." Il déposa un léger baiser sur ses lèvres, caressant ses cuisses de ses mains, avec une tendresse plus que palpable. Timothy aimait tellement Charlie que son coeur aurait pu imploser à tout moment et il accepterait cette mort comme son salut. Enfin.
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| | | | (#)Jeu 15 Aoû 2019 - 23:47 | |
| Le temps ne guérit rien
Chaque seconde passée en sa compagnie semble durer une éternité et Charlie trouve encore le moyen de trouver que le temps passe trop vite. Elle entrevoit déjà la fin de la soirée, la fin de la nuit et le réveil au petit matin et rien ne l’a jamais autant effrayé. L’enfant dans son ventre semble être un bien petit problème en comparaison au peu de temps qu’il lui reste à passer en compagnie de Tim. La jeune femme essaye de se souvenir de chaque instant, de chaque sourire, de chaque émotion et Dieu seul sait qu’elles sont nombreuses. Alors à défaut d’être capable de se souvenir exactement du plaisir qu’ils ont partagé, elle se raccroche aux meilleurs instants et aux pires - une pensée à part pour sa lèvre tuméfiée. Ses doigts courent entre ses omoplates avant qu’ils ne se rhabillent tout deux et qu’elle doive déjà passer à autre chose.Tout est une première. Ils n’ont jamais eu l’occasion d’être heureux sans avoir à penser à leurs problèmes et ce soir encore il reste encore des parts d’ombres, mais c’est ce qu’ils ont connu de mieux depuis leur première rencontre. Personne n’a été blessé par personne et c’est déjà un bon début, ils ne gardent que quelques traces d’un amour un peu trop passionné qu’ils s’excusent l’un l’autre en souriant. « Tu avais déjà compris avant que je ne te morde, gros beta. » Qu’elle rigole doucement alors qu’elle reste toujours aussi proche de cette plaie à la lèvre. Il aurait pu comprendre qu’elle était réellement passionnée sans qu’elle ne le morde et les deux adultes le savent bien. Tout s’était seulement passé trop vite et elle n’avait pas anticipé tous les gestes de Tim, sa mâchoire s’était alors refermée dans un gémissement court et aigu. « Tu pourras toujours dire que t’as adopté un chat et qu’il a voulu faire ses griffes sur toi. » Que le chat en question voulait peut être marquer son territoire autant que la blonde, qui sait. L’excuse ne marcherait sans doute pas mais elle rigole déjà en imaginant Tim se balader avec sa lèvre gonflée et son suçon dans le cou ; un véritable adolescent. Il a bien changé son Tim, à se vanter d’être la cause d’une réaction incontrôlée du corps de Charlie. Pourtant il a raison, tellement raison. Il est la cause de tant de ses choix, de ses mots, de ses actions. Elle n’agit que pour lui, même quand il est loin. « Tu es mien. » La blonde reprend ses mots en même temps qu’elle l’entoure de ses bras dans le seul but d’appuyer encore un peu plus ses paroles. Elle est jalouse, tellement jalouse. Ce n’est pas parce qu’elle ne peut pas être avec lui qu’il est libre pour autant et tout son être se moque éperdument de l’avis de Tim à ce sujet. Il est à elle et d’une certaine manière elle lui appartiendra toujours aussi. Ce suçon en sera la marque pour un temps mais son amour pour l’homme, lui, ne disparaîtra jamais. Ses pieds se décollent du sol avec une facilité déconcertante, son rire est caché derrière les gouttes d’eau s’abattant sur le sol et elle finit par enrouler ses pieds autour de ses reins comme seule protection contre une possible chute. Il ne la lâchera pas. Il ne la lâchera jamais. Elle cherche seulement à être proche de lui pour quelques secondes de plus alors qu’il lui répond par une tirade emplie de douceur dont seul lui a le secret. « Je fais pareil Tim. Cette soirée, dans ma mémoire, pour toujours. Quoi qu’il arrive demain et les jours d’après, on pourra toujours se raccrocher à ce moment là. » Ils sont des adultes pleins de bons sentiments mais qui ne l’expriment jamais de la bonne façon. Ils finissent toujours par se faire du mal et même si Charlie aimerait croire que ce temps là est révolu, c’est loin d’être le cas. L’avenir sera dur avec eux, vraiment dur, et ce petit moment de bonheur est la seule chose à laquelle ils pourront se rattacher. Les gens qui s’aiment se font du mal et eux ont amené cette vérité générale à un tout autre niveau. Ils sont cruels, si cruels. La blonde se laisse porter par son amant, littéralement, alors qu’il la reconduit hors de la douche après avoir pansé ses égratignures. Il prend soin d’elle comme d’un blessé de guerre alors qu’elle pourrait très bien apprendre à vivre avec la trace de ses ongles dans son dos pour quelques jours. Pourtant elle choisit de ne rien dire, de le laisser prendre soin d’elle si ça le fait rester là pour quelques minutes encore. Qu’il la suture si ça lui chante, tant qu’elle peut encore sentir ses doigts sur sa peau et son souffle lui procurer la chair de poule. La confiance absolue qu’elle a en lui depuis le premier jour le laisse s’occuper de la sécher alors qu’elle reste seulement assise à le regarder avec ce sourire qu’elle aurait détesté observer chez quelqu’un d’autre. Elle est bêtement amoureuse de lui et le moindre de ses gestes semble désormais incroyable, même celui d’empoigner une serviette ou d’aller pioche deux tee shirts dans sa penderie. Elle aimait tant le garçon timide qu’il était qu’elle aime l’homme taquin et confiant qu’il est maintenant. « Le retirer ou le balancer sans aucune considération ? Il faudra que je vous touche deux mots à propos du traitement que vous octroyez aux vêtements dans cet appartement, monsieur Decastel. » Pour cause, maintenant qu’elle a enfilé le premier tee shirt venu elle doit repartir à la recherche de sa petite culotte et ne sait pas vraiment par où commencer. Les priorités veulent qu’elle réponde au baiser de Tim avant toute chose, laissant s’évanouir son rire dans la pièce en même temps qu’elle laisse son pouce glisser sur sa plaie. « Ca te fait mal ? » Les remords l’envahissent déjà alors qu’elle ne peut lui offrir aucun bisou miracle pour tout contrer et qu’elle n’ose plus vraiment mêler leur langues de peur d’infecter la plaie encore un peu plus. Elle finit par laisser ses mains reposer sur celles de son amant et se rapproche petit à petit du bord pour se laisser glisser au sol en même temps que ses doigts à lui restent à la même hauteur et remontent au niveau de ses hanches. La blonde dépose un dernier baiser sur sa clavicule avant de l’entraîner à sa suite dans la chambre en quête de sa culotte. « Fais au moins semblant d’être habillé toi aussi, imagine si Ivan rentre à ce moment là ? Ou si un voisin se plaint du bruit ? Ou si on commande pizza ? … On commande pizza ? Je te laisse choisir, tant que ça n’implique pas que tu me laisses derrière les fourneaux rien de mal ne peut se passer. » Les paroles s’enchaînent alors qu’elle n’y réfléchit pas tellement. Elle a l’impression d’avoir toujours été en symbiose avec Tim, de pouvoir lui parler de tout et de rien et même de disserter sur le bienfait de la sauce piquante sur n’importe quelle pizza et d’être certaine qu’il écoutera avec attention. Alors, elle finit par retrouver le dernier bout de tissu qu’elle cherchait et l’enfile fièrement avant de se reposer au milieu du lit complètement défait, les jambes en tailleur, attendant patiemment qu’il soit en autre chose que sa tenue d’Adam sans que cela ne soit pour lui déplaire pour autant. « Je te ramènerai les plantes. On a toujours pas de chien, alors je te les ramènerai au moins elles. Elles sont peut être un peu désechées à certains endroits mais elles ont survécu. »
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| | | | (#)Ven 16 Aoû 2019 - 0:50 | |
| Le temps ne guérit rien
Se faire du mal n'était pas spécialement indiqué dans le mode d'emploi d'une relation amoureuse mais Tim avait bien vite compris que le lien qu'il avait avec Charlie n'était pas tout à fait dans les normes habituelles. Il s'était plus ou moins renseigné auprès de ces connaissances et en règle générale, les rencontres étaient banales, liées au travail ou aux amis des amis, rien qui ne débutait dans un cinéma en jouant au preux chevalier. Il n'y avait pas de situation de crise à désamorcer dès la deuxième rencontre non plus, pas plus à la troisième et tout cela n'était pas censé se terminer dans les larmes aussi rapidement. Les couples plus communs se rencontraient devant un café et se découvraient peu à peu avant de se mettre ensemble d'une manière tout à fait banale après un rendez-vous sans encombre et il n'y avait pas de génitrice qui strangulait son enfant, pas plus qu'un homme violent qui laissait des traces sur le visage d'une si jolie femme. Tim et Charlie ne jouaient pas dans cette cour là, mais leur relation valait bien plus que toutes les autres en conséquence parce que, justement, ce qui les liait relevait de la passion, de ce manque constant qu'il y avait lorsqu'ils n'étaient pas ensemble, de cette étrange capacité qu'ils avaient à blesser l'autre mais à le désirer dans le même temps. Jusque là, c'était surtout Decastel qui en avait souffert puisque c'était lui qui avait subi le rejet et les abandons en chaîne mais, après cette soirée, plus rien n'était sûr. En tout cas, il savait à quoi s'attendre et ne se montrait pas si fragile que prévu. Oui, il saurait qu'elle retournerait auprès de Kane et ferait comme si leur nuit ensemble n'avait pas existé mais une part de lui était persuadée qu'elle y penserait. Souvent. Trop souvent peut être, alors, elle reviendrait. Le jeune soldat devait y croire car, sans cet espoir un peu fou, il ne voyait pas tellement comment il pourrait continuer à mettre un pied devant l'autre. Son avenir, c'était Charlie Villanelle, il en était sûr et certain mais, il ne lui disait plus car, justement, les mots n'avaient plus la moindre importance après ce qu'ils venaient de vivre. Ce qui comptait, c'était tous ces gestes d'amour et de tendresse, cette manière qu'ils avaient e se regarder et de panser les plaies de leur bien aimé, même si ce n'était pas tout à fait normal d'agir ainsi quand on connaissait leur situation. Tim voulait l'ignorer pour encore quelques heures, oui, il voulait juste avoir le bonheur qui faisait briller ses yeux au moment où Charlie s'amusait de sa répartie inédite. "Que t'aimes énormément ce qu'on faisait? Je crois, oui." Et il ne rougissait pas en lui disant cela, pas comme le Tim d'avant aurait pu le faire. Il avait tant grandi en deux mois, son monde avait tellement été bouleversé que sa douce réserve était reléguée au second plan, surtout dans un contexte comme celui-ci. Maintenant, Tim savait qu'il pouvait avoir un pouvoir sexuel sur les femmes, qu'il pouvait les satisfaire et il n'avait plus honte de le faire ou de le signifier, encore moins à celle qu'il aimait, celle qui tâchait de trouver une justification aux plaies qui ornaient son corps. Comme si Timothy avait besoin de se justifier, au bout du compte. "Ou sinon je peux juste dire que j'ai eu une tigresse dans mon lit, pas besoin de dire qui c'est et j'ai pas besoin de mentir..." Il en était bien incapable de toute manière, voilà quelque chose qui n'avait pas changé malgré l'armée. Decastel était un homme définitivement honnête et sensible, qui pensait aux autres avant de penser à lui. Ce soir, justement, il voulait penser à Charlie avant de s'occuper de ses propres blessures, de sa propre peine qui s'éveillerait certainement lorsqu'il ferait jour. Il n'y avait qu'une chose à retenir malgré tout, il était sien et cette marque dans son cou en était une preuve, peut être pas autant que son coeur qui battait quand les bras de Charlie l'entourèrent. "Tu es mienne aussi, je le sais." Il touchait les griffures dans son dos mais de son regard, il lui signifiait que cela allait bien au delà d'une trace sur son corps, c'était ce qu'ils avaient fait tantôt, cet amour qu'ils avaient partagé, ce tout si puissant qu'elle lui avait donné. Tim savait qu'elle était sienne, même si elle lui donnait l'impression de la partager à l'heure actuelle. Non, ce n'était pas ce que Tim voulait retenir, pas tout de suite. "On s'y raccrochera, toujours." Pour le moment, il la regardait avec des yeux pétillants d'affection alors qu'elle était assise sur le comptoir et qu'il la séchait avec une patience si délicate, si lui. Certes, l'avenir ne serait pas doux avec deux personnes qui s'aimaient mais qui se mettaient constamment des obstacles pour s'empêcher de sombrer dans cette tourmente qu'était l'amour qu'ils se vouaient. Tim ne voulait pas penser aux souvenirs, pas encore alors il sécha sa belle sirène, la voyant sourire, sentant son regard sur son visage, elle appréciait juste la douceur de l'instant et elle s'autorisait à plaisanter avec lui, comme ils n'avaient jamais réellement pu le faire jusque là. "Je t'ai pas entendu te plaindre du traitement de tes vêtements tout à l'heure, ma chère... Mais promis, je te le retirerai tout doucement pour le poser, ça te va ça?" Pas sûr qu'il réussisse dans le feu de l'action mais Timothy avait envie de croire qu'il était encore un garçon qui pouvait tenir des promesses, aussi futiles fussent-elles. "Non, je sens rien. Pas quand tu m'embrasses. Du coup, t'as aucune raison de pas le faire." Il arborait un sourire espiègle forcément en sentant les lèvres de Charlie se jouer des siennes un court instant avant qu'elles ne les laissent glisser sur son omoplate pour mieux descendre du comptoir car, ils n'allaient pas rester là tout le reste de la nuit. Pour le moment, il était justement question de s'habiller, enfin avant tout, de retrouver ses vêtements s'ils voulaient pouvoir manger quelque chose sans jouer aux nudistes. Comme le disait si bien Charlie, on pouvait les interrompre à tout moment. "Ivan bosse toute la nuit donc ça, on raye. Va pour la pizza, je suis l'avis de ma sirène et je sens que t'en as envie donc on va pas laisser de frustration sur le feu. Et j'ai pas forcément le courage de surveiller la nourriture, ça me ferait perdre de précieuses minutes avec toi..." Il l'avait suivi jusqu'à la chambre et Charlie retrouva bien vite le vêtement perdu quelque part au bord du lit. Non, clairement, Timothy n'avait pas fait attention à cela tout à l'heure mais il n'avait pas l'air de spécialement regretter en attrapant son propre sous vêtement pour l'enfiler et s'asseoir juste à coté de Charlie, prenant une petite minute pour commander une pizza sans faire dans l'originalité des saveurs et lorsqu'il eut raccroché, il put se concentrer sur la jolie blonde. "Les plantes sont à toi, vraiment, je veux que tu les gardes... Et que tu t'en occupes, que tu les fasses vivre comme si c'était notre amour que tu devais sauvegarder, d'accord? Tu ferais ça, pour moi?" Il avait attrapé sa main et l'avait posé sur son coeur, lui montrant que c'était important pour lui et qu'il croyait suffisamment en elle pour qu'elle arrive à endosser cette responsabilité. "Mais pas de pression, tu sais, ça arrive que les plantes meurent toutefois même si tu t'en occupes bien... Promis, si ça arrive, ça changera rien pour nous. Peu importe avec qui tu es ou avec qui je suis, nous deux, ça existera toujours. Vraiment." Il lui fit un sourire, si optimiste car, oui, c'était cela leur amour, de cet acabit. Impossible à détruire, impossible à faire taire, toujours présent en fond sonore et la main de Tim se posa instinctivement sur le ventre de Charlie, sous son tee shirt comme s'il voulait sentir cela une dernière fois également, le rêve d'une paternité qui s'envolait. "Tant pis pour le chien. Tant pis pour tous nos rêves et je sais que tu prends une décision logique et saine mais, je veux que tu saches que je l'aurais aimé comme un fou notre enfant. Parce que c'est toi et moi." Il n'était pas amer en prononçant ces mots, pas du tout même en lui faisant un sourire. Tim voulait juste qu'elle sache que ce qu'ils étaient avait de la valeur à ses yeux et que ce petit eux en aurait eu s'ils avaient été prêts pour cela. Son doigt caressa la peau de Charlie et il ne regrettait rien de ce qu'ils étaient en train de vivre, il ne regretterait jamais d'aimer cette femme, son éternel salut, c'était elle.
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| | | | (#)Ven 16 Aoû 2019 - 2:20 | |
| Le temps ne guérit rien
Ce nouveau Tim qui se dévoile peu à peu à elle est immensément attirant et attise toujours plus la curiosité de sa blonde. Elle aurait aimé qu’il reste toujours cet enfant insouciant pourtant elle sait apprécier tout ce qu’il a pu endurer pour devenir l’homme qu’il est aujourd’hui. Il est passé d’enfant à homme en seulement quelques semaines et pour ça il a toute la considération de Charlie. Il a toute sa considération, tout son amour, et bien d’autres choses encore. Il a littéralement tout et elle l’avoue sans aucune honte. Si tout avait été plus simple entre eux, ils auraient réellement pu être un de ces couples niais que l’on retrouve dans les films de seconde zone. Même si le destin se joue de leur couple, ils savent tous deux qu’ils finiront par se retrouver un jour. Ils doivent seulement avancer chacun de leur côté, vivre ce qu’ils ont à vivre. Quand le moment sera venu, ils se retrouveront. Ca doit se passer ainsi parce que Charlie n’imagine pas sa vie loin de lui. Jusque là Tim a toujours été celui à tomber devant elle mais un jour elle le ferra à son tour et avec l’absence de retenue qui lui est propre. Ca ferra mal, ça sera dangereux, et peut être qu’il sera déjà trop tard. « Quelque chose comme ça, ouais, peut être. » Elle minimise, sourit, rigole. Si elle lui avait parlé ainsi après leur première fois il se serait noyé dans la gêne mais maintenant ils connaissent tous deux la vérité. Ils savent comment interpréter les corps qui ne font qu’un, les lèvres mordues, les yeux révulsés, les corps qui ne peuvent rester statiques, les spasmes, les gémissements, … Toute cette liste de choses que Tim ne connaissait pas il y a quelques mois encore. Pas dans le bon contexte, en tout cas. Désormais ils en jouent ensemble et ils arrivent à se comprendre sans que personne ne brise le coeur de personne, ce qui est un véritable miracle. « Une tigresse, ça me plaît. » Elle passe outre les sous entendus à propos d’un malentendu sur la femme dont il s’agit, préfère continuer à penser qu’elle est la seule dans sa vie et que cela restera ainsi pour toujours. Une partie d’elle souhaite vraiment lui poser un milliard de questions mais ce soir ils n’ont pas le droit de se crier dessus, ils ont déjà explosé le quota. « Bien sûr. Bien sûr que je suis tienne. » La blonde ne l’avait pas précisé parce qu’elle sait qu’il est au courant. Ils connaissent la vérité, personne n’avait à la souligner. Il continue seulement de jouer avec elle, de marquer son territoire à son tour. Il n’a pas le droit de lui imposer un suçon (pour des raisons assez évidentes), alors elle l’autorise à se rassurer par les mots. Elle ment souvent, mais pas à ce sujet là. Elle est réellement à lui et elle n’a cessé de le lui répéter encore et encore avec sincérité. « Je suis sûre de m’en être plains à un moment … Ou alors je l’ai pensé très très fort mais j’étais un peu trop occupée pour t’en parler. » Ses yeux se lèvent vers le ciel comme si elle était réellement en train de penser au traitement de ses pauvres habits. Et elle sourit. Encore. Elle ne sait plus faire que ça quand il est là. « Maintenant que tu as promis, tu es obligé de t’y tenir. Je compte sur toi. » Il ne s’y tiendra sûrement pas et d’ici là la blonde aura oublié cette stupide demande seulement stipulée pour embêter son amant. Il est vraiment son amant, au sens propre du terme. Et dans tous les autres sens. Parce qu’elle est celle qui trompe son petit ami qu’elle aime pourtant réellement et elle se déteste pour ça, pour ne penser qu’à elle encore une fois. Il la rassure à propos de sa lèvre blessée, lui laisse le feu vert pour l’embrasser autant qu’elle le veut et elle ne tarde pas à ponctuer ses paroles pour un baiser langoureux. Elle veut lui retirer ce sourire espiègle qui la fait pourtant tant rire. Fuck off, I love you.
Le nouvel homme face à elle reste tout aussi mignon et doux que l’ancien et elle se sent retomber amoureuse de lui comme au premier jour. Comme si elle avait cessé de l’être à un seul moment. Alors il ne se fait pas prier, il commande une pizza et elle l’écoute à peine énoncer les ingrédients puisqu’elle n’a pas faim de toute façon. Elle n’a pas non plus oublié l’injonction qu’elle lui avait lancé ; celle de boire et de manger. Il a bu une gorgée ou deux alors maintenant elle veut qui mange et quand ce sera enfin fait, elle se sentira réellement mieux pour lui. Comme il l’a si bien dit, ils pourront ensuite profiter de chaque précieuse minutes que la nuit leur offre. Alors elle se tait pour une fois, se contente de sourire, de vivre dans ce conte de fée, de se poser sur le lit et de l’observer se rhabiller à son tour. Son corps aussi a bien changé après ces deux mois passés à l’armée. Aucun doute là dessus. Vraiment aucun. Les iris bleutées de la jeune femme arpentent son corps qu’elle n’avait paradoxalement pas eu le temps d’observer jusque là et il aborde en même temps le sujet des plantes ; ou plutôt il répond à ses paroles. Ces trois plantes vertes n’ont rien de magique mais leur symbolique est vraiment forte pour le couple. Elles sont ce qui les lie depuis le premier, ont une importance capitale. Si elles meurent, une partie d’eux meurt aussi. Ca crève le coeur de savoir ces plantes chez son meilleur ami alors qu’elle ne lui rend plus vraiment visite mais ça lui crèverait encore plus le coeur de les amener chez Kane. Elles seraient un aveux flagrant de sa tromperie et ça ferait trop de mal aux deux blonds. « Je ferrai ça pour toi alors. » Ses yeux cessent de divaguer lorsqu’il attrape sa main et la pose au plus près de son palpitant, elle relève son regard pour le poser dans le sien. Chaque geste lui paraît si important. Ses mots la rendent faible, sa tête tombe doucement entre ses clavicules. Les mots de Tim la rassurent autant qu’ils lui font du mal à cause de sa sincérité. Elle se rend compte qu’elle ne peut pas continuer à vivre sa vie de son côté et lui demander de l’attendre du sien. Il ne peut pas rester seul parce que maintenant qu’il a pris confiance en lui, toutes les connasses des environs vont lui tomber dans les bras. Et Charlie n’y peut rien. Ça la brise déjà. « Pour toujours, toujours ? Tu m’oublieras jamais, hein ? Même si je sais pas ce que je veux, que je suis trop jeune, que je suis perdue et que j’ai vraiment les ongles trop longs apparemment ? » Ses doigts glissent le long des égratignures dans son dos, elle se dit qu’elle aurait du lui passer de la pommade aussi. Au moins si une connasse s’approche de lui dans les jours à venir, il sera impossible pour lui de nier qu’une Tigresse est déjà passé par là et qu’elle ne sera jamais loin de lui. Malgré le manque flagrant de confiance en elle à ce moment précis, elle lui sourit faiblement à son tour. La main de Tim se pose sur son ventre et elle pose à nouveau une des siennes par dessus de manière instinctive. Amenant un coussin sous sa tête, elle laisse son corps s’étendre sur le lit, ses yeux maternels focalisés sur leurs mains liées. « Arrête Tim … Je sais que tu penses ce que tu dis et que tu crois bien faire, mais je t’en supplie arrête. » Sa tête roule sur l’oreille, son regard se pose à l’opposé de son triton. Elle ne peut pas faire face à tous ces problèmes qui l’assaillent. « Je t’ai dit ça parce que je ne pensais jamais te revoir. Je ne pensais pas qu’on allait se retrouver un jour et je ne me voyais pas élever un petit Decastel sans le grand à mes côtés. Mais maintenant … Tu es là et tu ne repartiras plus jamais, hein ? Alors je ne suis plus sûre de rien. Je sais pas quoi faire … je l’aime déjà, ce toi et moi. » Elle est vraiment en train d’émettre l’hypothèse de garder cet enfant au milieu de tous ces problèmes et ça lui fait peur autant que ça la réjouit.
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| | | | (#)Ven 16 Aoû 2019 - 3:07 | |
| Le temps ne guérit rien
Les circonstances avaient été contre eux, et peut être que c'était encore le cas finalement. Etaient-ils réellement prêts pour une telle histoire? Timothy était en pleine découverte de la personne qu'il était, Charlie était dans l'indécision et au milieu de tout cela, le temps passait inexorablement. Decastel aurait aimé être en mesure de le stopper, juste pour avoir le temps de comprendre tout ce qui leur arrivait ces derniers mois mais rien n'était aussi simple. On ne pouvait pas arrêter le temps ni faire cesser le cours des événements. Tim l'avait bien senti puisqu'il lui avait fallu deux mois loin d'ici pour comprendre que jamais rien n'était acquis, qu'un mot ou un simple geste pouvait tout détruire. Il avait eu si mal au coeur loin d'elle, à ne plus savoir qui il était ou ce qu'il pouvait bien faire. Il se rappelait pertinemment des mots qu'il avait utilisés pour parler de Charlie à Heïana et il les pensait encore, si fort. Il aurait pu en mourir s'il lui arrivait quelque chose et pourtant, le jeune homme avait été bien égoïste en quittant la ville. Jamais Tim n'aurait pu imaginer que de leur nuit d'union serait né un petit foetus, un petit eux qui changeait tout mais parfois, on ne décidait pas de ce genre de choses. Ils n'avaient pas fait spécialement attention, pris dans le feu de l'action, dans cette passion intense qui était la leur lorsqu'ils se trouvaient ensemble. C'était une première nuit d'amour Decastel et voilà que les conséquences l'avaient plus ou moins ruiné. Il avait été à plus de mille kilomètres pour panser ses plaies, plus ou moins vainement d'ailleurs, mais il s'avérait qu'il avait plus changé qu'il ne l'aurait cru. Oui, Tim avait grandi, il avait connu d'autres femmes, avait découvert l'alcool et il était aussi dans une grande période d'incertitude quant à son avenir. Il était loin le temps où il était le jeune gardien de cimetière qui allait mourir ici, entre deux stèles qui venaient de redécorer, sans l'ombre d'un doute, toujours dans la stagnation la plus terrible qu'on aurait pu vivre. Cette fois, Timothy devait faire face à toutes les peines de la vie: au doute, à la peur, à l'amour et au chagrin que tout cela pouvait engendrer. Il avait eu le coeur brisé en quittant Charlie, celui-ci avait été émietté bien plus encore quand elle avait débarqué dans son appartement pour lui suggérer d'aller se faire voir ailleurs. Les mots n'étaient rien, c'était ce qu'il fallait retenir parce que la suite avait été bien différente. Ils s'étaient laissés s'aimer à nouveau et aucun mot qui avait pu être prononcé avant n'avait eu la moindre importance à partir de là. Désormais, il y avait les conséquences, le fait que leur vie respective allait reprendre, qu'ils allaient de nouveau s'éloigner inévitablement mais que leur coeur, eux, resterait bien ancré vers l'autre. Tim, en tout cas, n'en doutait pas une seule seconde et les marques sur leurs deux corps étaient une preuve supplémentaire à tout cela. Il pouvait être fier de cela d'ailleurs, de tout ce qu'il avait pu donner à Charlie sans avoir peur ou sans avoir honte, de tout ce qu'il pouvait lui dire avec un air taquin collé à ses traits. Elle aurait pu être surprise mais elle lui répondait avec la même expression et Tim riait. Oui, pour la première fois depuis des semaines, un son cristallin s'échappait de ses cordes vocales et c'était beau, si unique, si fou aussi. Il n'y avait que Charlie pour lui permettre de libérer cette part de lui, celle qui parlait d'elle comme d'une tigresse, celle qui lui faisait comprendre qu'elle aurait toujours une place à part dans son existence. "Tigresse et sirène quand même, les appellations s'accumulent." Il n'irait pas dire au monde entier que c'était Charlie qui l'avait marqué parce qu'elle n'était pas une femme libre et qu'il ne voulait pas être le briseur de ménages même si, par extension, il serait responsables des problèmes de la belle Villanelle quand elle devrait faire face à son infidélité. Il ne voulait pas y penser maintenant, certainement pas alors, il se concentra plutôt sur sa réponse, sur ses mots qui le firent rougir pour la première fois de la soirée. Elle était sienne. Si sienne qu'il avait laissé son ADN sur son dos. Si sienne qu'il aurait le droit de revivre leurs moments volés dix mille fois dans son esprit et cette fois, Timothy savait qu'elle en ferait de même, qu'elle n'essayerait pas d'oublier ou en tout cas, qu'elle n'y arriverait pas. Non, on ne pouvait pas effacer tout cela, les vêtements qui volaient et l'oubli de tout ce qui se passait autour parce qu'on était trop concentré sur soi, ses propres sensations et sur l'autre, sur le plaisir intense qui naissait d'une union comme la leur. "T'étais bien trop occupée, je le confirme." Il souriait encore parce que les images défilaient dans sa tête et on ne pouvait pas dire qu'elles étaient déplaisantes, bien au contraire. "Et si j'oublie momentanément, c'est quoi les conséquences? Que je sache si je dois vraiment faire attention à mes vêtements ou si c'est une menace en l'air..." Du moment qu'elle ne le stoppait pas dans un moment de folie parce qu'il avait tout de même l'intention de revivre encore une fois quelque chose de fougueux avec Charlie. Un dernier adieu. Assis sur le lit, Decastel se perdit dans la contemplation de Charlie, dans ses cheveux blonds qui tombaient si bas encore ébouriffés après la douche, dans ce sourire qu'elle arborait en le regardant et Tim savait qu'il avait la même expression collée au visage. Ils parlaient des plantes qui voyageaient entre leurs deux appartements et Tim voulait qu'elle les conserve précieusement et Charlie semblait être encline à réaliser ce miracle, ce qui amena un nouveau sourire sur les traits du soldat. Il savait qu'elle accepterait mais il avait tout de même peur que cette mission lui prenne trop à coeur et qu'elle s'en veuille si une plante périssait dans l'entreprise. Il ne pouvait qu'essayer de la rassurer alors qu'il sentit sa tête se poser sur lui, la main de Charlie encore sur son coeur. Il avait tant besoin d'elle et elle ne pouvait même pas s'en rendre totalement compte. Pourtant, c'était une réalité et ses questions si innocentes le firent s'émouvoir. Forcément. "Oui, pour toujours. Avec tout ça, oui. Parce que c'est ce qui fait que t'es toi et tout ce que tu es, c'est tout ce que j'ai toujours apprécié. Et tu sais que t'es ma première... C'est même pas important ça, en fait, tu sais surtout, Charlie, que t'es mon grand amour et ça, on peut pas l'oublier." Il ne lui mentait même pas là dessus. Peut être qu'il y aurait d'autres histoires, elles seraient peut être belles mais aucune d'entre d'elles ne pourrait surpasser cet amour là, celui qu'il vouait à cette jolie blonde, alors qu'il posait une main sur son ventre encore bien plat. Il ne savait pas pourquoi il faisait cela, Tim voulait peut être faire ses adieux à ces deux personnes à la fois, à sa beauté blonde et à ce petit être qui ne serait plus d'ici quelques jours. Evidemment, Charlie ne voulait pas qu'il en parle et il s'apprêtait à retirer sa main... Jusqu'à ce qu'elle ouvre de nouveau la bouche pour dire quelque chose de totalement inattendu. Tim se rapprocha d'elle et d'une main, il souleva son menton pour qu'elle le regarde, ses yeux bleutés si intenses et si doux à la fois uniquement tournés vers elle. "Change pas d'avis pour moi, Charlie. Vraiment. Ne fais pas ça juste pour moi. J'étais prêt à lui dire adieu si c'est ce que tu désires. C'est ta vie aussi et c'est ton corps. Tu es encore jeune et tu as tant à vivre, pense aussi à..." Non, il ne dirait pas son nom. Ce n'était pas à propos de Kane ou de leur relation, ou de son enfant qui pourrait potentiellement être élevé avec un autre homme, non, c'était uniquement à propos de Charlie, de ses voeux à elle. "Non, je ne repars pas tout de suite, j'ai encore deux mois de formation à faire mais ce sera plus tard et je reviendrai ici dans tous les cas mais... Tout ce qui m'importe, c'est que tu sois heureuse et je te soutiendrai quoiqu'il arrive. En parlant de bonheur, c'est notre thème de la soirée donc pas question qu'on pense à tout ça si ça nous rend tristes ou si ça nous sort de notre bulle. Ce soir, c'est toi et moi, avant que la vie ne reprenne et nous sépare alors..." Alors, il embrassa sa joue, sa mâchoire, à de multiples reprises, en resserrant son étreinte autour d'elle, amoureux et pas encore prêt à faire éclater cette bulle qui mourrait au lever du jour. "Qu'est-ce qui te rendrait heureuse là jusqu'au matin?" Il ferait n'importe quoi, absolument n'importe quoi pour atteindre ce but, posant sa tête dans le creux de son cou quelques instants avant de chercher de nouveau ses beaux yeux bleus. Elle était si belle et il n'y avait aucun mot qui pouvait l'exprimer, juste ce regard là et cette peur que le temps s'accélère désormais et qu'elle le quitte plus tôt que prévu. Arrête toi, temps, ne redémarre jamais, s'il te plaît.
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| | | | (#)Ven 16 Aoû 2019 - 4:40 | |
| Le temps ne guérit rien
Le jeu de la taquinerie plait énormément à Charlie et elle ne s’en cache pas pour le faire remarquer à son brun, usant de reproches qui n’en ont que le nom. Il finit par avoir le dernier mot sur la plupart des sujets et elle le lui concède sans mal. Il a un sourire enfantin lorsqu’elle lui avoue avoir été peut être un peu trop occupée pour penser au sort réservé à ses vêtements et elle rigole, s’imaginant déjà les pensées qui défilent dans sa tête. « Je ne fais jamais de menace en l’air et tant que je serai là tu ne seras jamais à l’abri d’horribles conséquences. » Et elle n’a aucune crédibilité alors que son sourire se fait toujours plus grand et que ses doigts courent sur les hanches de Tim sans qu’elle ne les commande réellement. Le pire qu’il puisse lui arriver est qu’elle refuse de le prendre dans ses bras une fois avant de céder quelques secondes plus tard. Elle est bien incapable de lui faire du mal volontairement et lui le sait aussi.
Ils finissent par se retrouver sur ce lit, ce terrain neutre dans lequel ils se croisent désormais innocemment, la bouche emplie de belles paroles et de bonnes intentions. La blonde l’écoute encore et toujours, les gestes emplis d’amour, le front posé sur son corps, le nez collé à sa peau, la main sur son coeur. Elle pourrait faire ce qu’elle veut de cet organise si fragile. Elle pourrait le faire battre pour toujours ou le broyer en une seconde seconde. Il la laisserait sûrement faire quoi qu’elle décide et cette perspective effraie l’étudiante au plus haut point. « Je te crois. J’espère que tu as raison. » autant qu’il a tort. Encore une fois, elle aimerait ne jamais être oubliée et pourtant elle lui souhaite d’être heureux avec quelqu’un qui saura mettre une putain de capote, quelqu’un qui saura le rendre heureux sans le faire pleurer la seconde qui suit. Elle n’est assurément pas cette personne et Kane n’a rien à voir dans cette histoire. Il subit tout et n’est la cause d’aucun de leurs problèmes. Charlie est la seule fautive, la seule qui a brisé le coeur de Tim et est en train de faire de même avec le pompier, sachant déjà qu’elle lui rétorquera un “told you I was a mess” quand les choses tourneront mal.
Toujours présent pour elle même dans les pires moments, elle laisse sa tête obéir à la main délicate de Tim. Ses yeux tristes se reposent sur son brun alors qu’elle est bien incapable de sourire cette fois et de faire honneur à son rire cristallin résonnant encore comme un doux son dans ses oreilles. Leur regard se croisent à nouveau, chacun illuminé d’une lueur bien différente. Les jambes de la jeune femme se replient sous elle, sa seconde main se pose cette fois ci dans le cou de son être aimé. « J’aurais pu avorter avant, si c'était ce que je voulais vraiment. Une partie de moi savait que ce n’était pas la bonne décision à prendre et … j’en sais rien Tim. Je me dis que si je ne fais rien, ça me fera prendre une décision sans que je ne m’en rende compte mais ça ne sera peut être pas la bonne … Mais d’accord, on n'en parle pas. Je ne suis pas encore grosse et j’étais déjà chiante avant, donc ça ne change rien pour ce soir. » Au fond elle aurait réellement aimé parler de quelque chose de sérieux sans que personne ne s’enfuit mais elle respecte son choix de rester dans leur bulle. C’est pour cette même raison qu’elle ne soulève pas le sujet d’un nouveau départ pour deux longs mois alors qu’il vient à peine de rentrer. Elle sait que si elle en parle elle sera bien moins conciliante qu’il l’est avec elle, qu’elle lui lancera le désormais célèbre “si tu pars je ne serai pas là à ton retour” et que cette fois ci sans doute elle aura la force de rester éloignée. Parmi tous les mots qu’elle pourrait lui lancer à propos de cette fameuse formation, il n’a pas envie d’en entendre un seul. Charlie n’a pas envie de les prononcer non plus alors elle se laisse aller sans un bruit à ses nouveaux baisers placés à des endroits stratégiques, lesquels elle est incapable de résister. Le décompte est lancé, chaque secondes ne fait que les rapprocher un peu plus d’une mort et d’une séparation certaine. La blonde analyse la dernière question de Tim avec attention, ayant perdu la notion de rêve et de désirs depuis bien trop de temps déjà. « Je voudrais que tu fasses passer tes besoins avant les miens pour une fois. » Mais il ne le ferra pas. « Je voudrais pouvoir arrêter le temps. » Personne n’a encore inventé cet outils miracle. « Je voudrais pouvoir être avec toi pour de vrai, maintenant. » Mais il y a Kane et elle est incapable de reprocher au blond d’être entré dans sa vie au moment où elle en avait besoin, d’avoir été là quand personne ne l’était, de l’avoir aimé et chéri. Elle est incapable de lui reprocher quoi que ce soit et encore plus de le rayer de sa vie maintenant. « Je voudrais pouvoir revenir plus souvent. » Sans pour autant devenir une petite copine infidèle, ce qui est déjà compromis. Ses yeux se posent à nouveau sur les siens, lui qui a posé sa tête si près du corps de la jeune femme. « Et je voudrais vraiment pouvoir être avec vous deux, n’avoir à faire souffrir personne parce que vous méritez bien mieux que ça. » Elle dépose un baiser sur son épaule, incapable de trouver les bons gestes à conjuguer avec ses paroles. « Sauf que tout ça n’arrivera jamais, alors prends moi dans tes bras s’il te plaît. » Ça au moins elle sait qu’il le fera alors elle n’attend aucune réponse de sa part et vient se rapprocher encore un peu plus de son torse, resserre ses mains au niveau de sa poitrine et pose sa tête entre sa clavicule et sa mâchoire. Les yeux de la jeune femme se ferment instinctivement alors qu’elle attend seulement que les mais de Tim viennent les enlacer tous les trois. Ils arrêteront le temps à leur façon. « Je t’aime, mon amour. »
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| | | | (#)Ven 16 Aoû 2019 - 16:06 | |
| Le temps ne guérit rien
Le cours de leur vie allait bientôt reprendre, une nouvelle séparation qui serait aussi difficile que les précédentes mais pour une fois, cela dit, ils ne se seraient pas déchirés. Au contraire, ce qui serait plus dur à gérer serait cet amour qu'ils s'étaient voués avec aucun mensonge pour venir ternir le tableau, juste eux deux, seuls contre le monde. Tim se sentait bien pour le moment et il n'y pensait pas le moins du monde, pas encore, pas alors qu'il lui restait quelques heures pour serrer sa belle Charlie contre lui, pour lui montrer de mille manières qu'il l'aimait et que rien ni personne ne pourrait y changer quoique ce fut. Il savait pourtant que ce n'était pas le bon moment pour eux, qu'il y avait encore des étapes à suivre avant de pouvoir faire renaître de ses cendres cet amour si passionnel mais cela n'empêchait pas le jeune homme de se prendre à rêver. Puis, à sourire. C'était ce qu'il faisait de mieux en présence de la jolie blonde, se sentir vivant parce qu'elle était là, qu'elle le regardait et qu'elle jouait avec ses nerfs. "D'horribles conséquences, vraiment? Je vais vraiment commencer à avoir peur..." Tout cela n'était qu'un jeu et les vraies conséquences qu'il avait pu subir avec elle étaient bien plus terribles que ces histoires de vêtements éparpillés. Alors, Timothy ne pouvait que la regarder avec ce bleu si profond ancré dans ses pupilles, tant d'amour s'y lisait, tant d'incertitudes y étaient terrées mais le soldat n'en montrait aucune. Cette fois, pour ce soir, il serait ce monstre d'assurance, cet homme qui n'avait peur de rien et surtout pas de la perdre. Pourtant, c'était un si doux mensonge: les quelques personnes qui avaient pu le croiser depuis son retour en ville ne pouvaient pas être dupes. Tim avait été si misérable sans Charlie: il s'était mis à boire, à agir plus ou moins sur des coups de tête alors qu'il n'était qu'un garçon timide et peu sûr de lui jusqu'ici. Il changeait, ce n'était peut être pas la meilleure manière de le faire mais Timothy n'était pas totalement en contrôle de ses émotions ces dernières semaines et le début de cette soirée l'avait montré. Il avait chuté, elle avait essayé de le rattraper et il avait eu si mal avant que Charlie ne lui offre cette nouvelle chance de l'aimer... Il aurait pu sombrer bien plus encore si elle ne s'était pas laissée tenter par le feu de la passion qui était si vivace entre eux. Il ne pouvait que lui redire des évidences, statuer qu'elle était son grand amour en plus de son premier, que jamais rien ne pourrait changer ce qui était si logique entre eux. Certainement qu'il n'aurait pas dû en être ainsi en vue de leur situation mais Decastel ne pouvait plus revenir en arrière, pas plus qu'il ne pouvait effacer le jour de leur rencontre et tous les sentiments qui étaient nés par la suite. Les choses étaient ainsi et Charlie le croyait, c'était le plus important, la seule chose qui pouvait compter pour cette nuit... Si on excluait le fait que Charlie portait un petit être dans son ventre et qu'il allait bien falloir envisager de prendre une décision le concernant. Tim constata le regard triste de sa jolie sirène et se sentit obligé de couper court à cette détresse qui s'installait. Il l'écouta, oui, chaque mot, voyant bien qu'elle ne savait plus vraiment ce qu'elle voulait faire, elle qui semblait si certaine de vouloir avorter quelques heures auparavant. Le soldat lui caressa la joue d'une main, le ventre de l'autre et il ne put que dire quelques mots, que la rassurer de son regard azur. "Je comprends, rien n'est simple et je serai avec toi à chaque étape. On en reparlera. Là, tout de suite, je veux juste que ton joli sourire revienne éblouir ton beau visage, ma sirène." Il était hors de question de la rendre si triste, même si cet état viendrait sûrement avec le temps qui passait et s'approchait inexorablement de leur fin. Pas tout de suite, pas encore alors Tim embrassa chaque parcelle de sa peau, se laissant aller à tous ce gestes tendres en espérant pouvoir apaiser son coeur et son esprit pour les moments à venir. Oui, il ferait n'importe quoi pour elle, pour qu'elle retrouve ce sourire et qu'elle soit parfaitement heureuse d'être avec lui. Alors, il écouta ses réponses, en continuant à baiser sa joue, puis sa mâchoire voire le haut de son cou, sentant bien qu'elle désirait tant de choses mais que l'impossible était le maître mot de tout cela. Il la laissa faire, la laissa exprimer tout cela, ses sentiments contradictoires en déposant un baiser bien placé entre chaque phrase, jusqu'à ce qu'elle en fasse de même au creux de son épaule. "On ne peut pas avoir tout ce qu'on veut, pas en même temps mais ça... Oui, ça, tu pourras toujours l'avoir." Ses bras, elle demandait ses bras et il sentit la jeune femme se rapprocher encore plus de lui, se coller à son corps et les bras de Tim se refermèrent autour d'elle, une alcôve parfaite pour la belle blonde, une alcôve qui ne put qu'offrir des frissons à Tim puisqu'il entendit ses mots au moment où il déposa un léger baiser sur sa tempe. Je t'aime, mon amour. Des mots qu'ils avaient écrit, dit, des mots qui étaient si eux et la passion de tout cela irradia tout son corps alors qu'il vint chercher les yeux de Charlie, ému, encore. Ému, toujours. "Tu sais ce qui arrivera un jour? On pourra se dire exactement cette phrase en se regardant dans les yeux... Comme on se regarde là." Il caressa son visage d'une main, la seconde fermement ancrée autour de son corps si fin et il n'avait pas besoin de lui répondre par cette évidence, ce n'était pas ce jour là qu'il le dirait parce qu'il attendait qu'elle soit totalement sienne, irrémédiablement sans aucune ombre au tableau. Pour l'heure, ses yeux lui criaient tout cela, la force de son amour et de tout ce que Decastel ne contrôlerait jamais totalement mais la tendresse, elle, il pouvait encore la contrôler en déposant un nouveau baiser sur sa tempe puis sur son nez pour terminer sa course sur ses lèvres, délicatement alors que la main qui entourait Charlie la rapprochait encore plus de lui, comme s'il désirait qu'il ne devienne plus qu'un seul et même corps, qu'une seule et même âme si ce n'était pas déjà le cas. "Tu peux dormir si tu veux. Je peux rester éveillé pour nous deux, j'irai nulle part jusqu'au matin..." Non, il ne voulait pas la lâcher une seule seconde parce qu'elle partirait à ce moment là mais d'abord, il lui dirait au revoir. Adieu, à nouveau. Non sans amour, bien sûr.
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| | | | (#)Ven 16 Aoû 2019 - 22:33 | |
| Le temps ne guérit rien
And if it all goes bad And our love sits like the sun I'd give up a hundred thousand loves For just this one
Elle finit par se laisser porter par ses mots, par leur accorder un moment de répit en espérant qu’ils en reparleront vraiment un jour. Elle espère qu’il sera toujours là quand le moment sera venu de poser des mots sur la chose, elle espère qu’il sera là tous les jours du reste de sa vie. Ce n’est pas parce que cette fois ci il la prévient d’un départ à venir qu’elle sera capable de mieux l’accepter. Charlie a déjà du mal à ne plus sentir son corps serré contre le sien même si elle peut toujours le regarder, alors le savoir à un millier de kilomètres cela semble impensable. La blonde anticipe déjà qu’il ne voudra pas parler de ça non plus, pas ce soir, alors elle se contente de garder toute cette peur au fond d’elle et de lui tendre le meilleur sourire qu’elle ait en réserve. Il mérite de la voir sourire pour quelques temps encore, pas qu’elle fasse remonter les problèmes à la surface de manière systématique. Elle se sent si illégitime à avoir un homme comme lui dans sa vie, lui qui est toujours capable de tant de tendresse alors qu’elle a été horrible à son encontre encore quelques heures plus tôt. La blonde n’a aucune idée de comment lui rendre la pareille, de lui dire une nouvelle fois à quel point elle l’aime plus que tout au monde sans que cela ne semble trop niais, trop cliché, trop faux alors qu’il ne s’agit que de la stricte vérité. La vérité qui sort du plus profond de son être et qui lui fait mal par sa sincérité. Il lui demande seulement un sourire et ça, ça elle peut lui offrir. Elle sait sourire même quand rien ne va et ce soir ils se sont promis que tout allait bien se passer alors elle y fait contribuer son sourire enfantin et ses yeux rieurs. A ces derniers se mêlent quelques rires discrets quand il l’embrasse à divers endroits stratégiques, les mêmes talons d’achille de Charlie qu’il ne connaît que trop bien désormais. Tim détourne son attention de manière aussi douce que maligne et elle est incapable de lui en vouloir parce qu’il s’agissait sûrement de la meilleure chose à faire. Ils doivent penser à autre chose que tout le malheur qui leur tombera dessus et ce peu importe les choix qu’ils feront. Ses dernières peurs enfin avouées à l’être aimé, elle se tait enfin et cesse de le tourmenter, replie ses poignets au bout proche de son thorax pour se rapprocher le plus possible de son amant. Ca, elle pourra toujours l’avoir. C’est lui qui l’a dit. Tim ne ment jamais, contrairement à elle. Au plus profond d’elle elle gardera toujours cet espoir fou de pouvoir fondre dans ses bras à n’importe quel moment, dès que les choses commenceront à mal tourner. Il est son dernier pilier, le plus fort, le plus imposant, le plus insoupçonné. Son arme secrète, celle qui reste dans l’ombre contre son gré de peur que le reste du monde ne souhaite la lui voler. Et il la lui sera volé, assurément. Elle espère seulement qu’il s’autorisera quand même des moments avec elle même si son coeur sera momentanément volé. Aucun amour ne sera comme le leur. C’est ce qu’elle souhaite croire, en tout cas, puisque toute autre réalité alternative lui fendrait le coeur. Son être tout entier se raccroche à ce moment de complicité unique qu’ils n’ont que trop peu eu l’occasion de vivre, de ses bras qui passent au dessus de sa tête pour venir l’enlacer et des muscles qu’elle sent se resserrer autour de ses côtes. Tim qui se montre toujours aussi parfait, qui rend les choses toujours plus compliquées tant il est impossible d’en vouloir à un être comme lui ; lui qui rivalise de gestes toujours plus tendres, de baisers dont elle a toujours plus besoins. Villanelle ne peut que se sentir en sécurité dans cette bulle qui est la leur, cette alcôve dans laquelle rien de mal ne peut leur arriver et où elle a le temps de fermer ses yeux et laisser son souffle descendre le long du torse de Tim. Ce Tim qui est sien et elle qui est sienne, pour toujours. Ses yeux bleus se relèvent en direction dans siens lorsqu’elle sent qu’il le lui demande et elle hoche tristement la tête à ses paroles. Un jour ils se diront ce je t’aime mon amour dans un contexte plus adapté. Ce jour là ils n’auront que l’autre dans leur coeur et une vie entière à lui consacrer. Ce jour là arrivera bientôt, peut être demain, peut être dans un an. Ca sera bientôt, dans tous les cas. Ils n’auront qu’à modifier leur vision du temps et leur happy end arrivera plus tôt que prévue et elle n’aura d’end que le nom. Ils auront un happy beginning, un putain de happy beginning. Ses mains glissent à nouveau sur son corps avec la délicatesse qui lui est propre, la force qu’elle lui découvre un peu plus à chaque seconde. La blonde n’a plus la force de l’enlacer à son tour, elle se contente de se faire petite et de savourer chaque nouvelle preuve d’amour comme si elle allait être la dernière. La jeune femme en profite donc pour lui rendre ce dernier baiser si langoureux, de laisser s’étendre ses longs doigts fins jusqu’à sa mâchoire. Le Decastel lui annonce qu’elle peut se laisser aller à Morphée, qu’il sera là pour les surveiller tous les trois et elle trouve la proposition infiniment plaisante alors qu’elle tombe de fatigue, mais elle sait aussi qu’elle a toute une vie pour dormir et qu’elle ne sait pas quand est ce qu’elle pourra revoir Tim un jour. « Parle moi de toi Tim. Dis moi comment tu vas en ce moment, ce qu’il se passe dans ta vie, comment ça s’est passé là bas … J’ai raté tant de choses et on ne parle toujours que de moi. » Elle rouvre les yeux en sa direction, dépose un baiser sur ce bras qui l’enlace, laisse une main s’y poser alors que l’autre atterrit dans son cou. « Tu fais toujours des cauchemars ? Parce que je peux rester éveillée toute la nuit si tu veux. Je peux être là pour toi. » Elle sera là pour lui cette nuit à défaut de l’être pour toutes les suivantes et ce même si son coeur ne pourra s’empêcher d’avoir une pensée pour cet être si formidable à chaque instant. Elle se répétera ces mots tous les jours en attendant le bon moment pour les lui dire en face.
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| | | | (#)Ven 16 Aoû 2019 - 23:09 | |
| Le temps ne guérit rien
Il ne parlait pas vraiment de lui: Tim considérait qu'il n'avait de toute manière pas grand chose à raconter. Pendant longtemps, rien n'était vraiment arrivé dans sa vie, si on excluait quelques excès de violence de la part de sa mère. Le reste avait été morne et routinier mais ce n'était peut être plus tellement vrai depuis plusieurs mois, depuis sa rencontre avec Charlie. Decastel avait totalement changé de vie à partir de là parce qu'il était tombé amoureux pour la première fois et que, même s'il en avait souffert, il avait tout de même compris qu'il ne pouvait pas se reposer sur ses lauriers et rester un petit garçon toute sa vie. Non, il ne pouvait plus se permettre d'être aussi innocent et naïf, pas à trente deux ans, pas quand la vie passait si vite et qu'il n'avait pas le temps de la regarder en face. Timothy avait tout à découvrir et c'était Charlie qui avait été l'instigatrice de toutes ses découvertes, ou presque. Elle était son premier baiser, sa première fois, son premier amour... Il ne restait plus qu'une chose à barrer sur la liste, sa première petite amie. Lui n'était rien de tout cela pour elle parce qu'elle avait aimé avant lui, qu'elle avait connu tant de corps, tant de désillusions et Tim savait qu'ils n'étaient pas sur un pied d'égalité, car il y avait tant de façons pour Villanelle de l'oublier, de l'ajouter sur une liste et le laisser de côté. Pour lui, c'était tout à fait différent parce qu'elle était tout pour lui mais c'était aussi pour cette raison qu'il allait devoir la quitter à un moment donné. Il n'était pas encore totalement au clair avec son identité et n'avait certainement pas fait le deuil de cette personne qu'il avait longtemps été. Alors, c'était peut être mieux qu'ils s'éloignent à nouveau pour cette raison même si Tim n'arrêterait pas de l'aimer pour autant. Il savait que c'était la plus tangible des réalités depuis leur premier soir, depuis qu'ils avaient ri et pleuré ensemble. Aucune circonstance ne pouvait transformer quelque chose d'aussi fort: rien ni personne ne pouvait bouleverser le lien qu'ils partageaient et c'était encore plus vrai pour cette soirée. Timothy la regardait, il souriait, il caressait sa peau en y déposant de tendres baisers, ses bras l'entouraient et il la serrait contre lui. Elle allait lui échapper à nouveau et il aurait certainement mal au coeur pour les jours à venir, c'était inévitable mais la terre continuerait de tourner et il devrait s'y faire. C'était un adieu supplémentaire mais un adieu tendre cette fois, un adieu qui lui donnait des ailes au moment où il se taisait face à elle. Non, il ne pouvait rien dire de plus face aux peurs de Charlie, il ne pouvait pas vraiment la rassurer sur l'avenir, encore moins sur ce qui adviendrait de ses relations parce qu'il n'en avait aucune idée. Pour le moment, elle était avec Kane tout en étant enceinte de lui, c'était les seules informations qui restaient de l'ordre de leur réalité et ils devaient opérer avec tout cela en tête. Ils verraient plus tard pour les douloureuses prises de décisions concernant le petit être qui était la moitié de chacun d'eux: là, il était question d'un homme et d'une femme coincés dans leur petite bulle, de deux êtres qui s'aimaient énormément mais qui ne pouvaient pas être ensemble. C'était leur tragédie mais elle ne serait de nouveau une réalité qu'au matin et en attendant, Tim l'embrassait en lui offrant sa vie du bout des lèvres. Il ne la lâchait pas, cherchait le contact de son corps, de sa peau, de son souffle, comme si sa rédemption résidait dans son âme, à elle. C'était sûrement le cas mais il était encore bien trop apeuré pour l'admettre alors, il se concentrait sur ses mots lorsque leurs lèvres se détachèrent. Cette fois, Charlie lui demandait des nouvelles de sa vie, de la manière dont il avait vécu ces dernières semaines, au camp et ailleurs, s'il était encore ce gamine effrayé qu'elle avait pris dans ses bras lors de ses plus douloureux instants. Ses yeux se perdirent dans les siens, elle avait l'air si exténuée mais elle ne voulait pas lui dire au revoir momentanément alors, il ne put que caresser sa joue délicatement pour apaiser les maux présents au fond de son coeur. Douceur, tendresse, tout cela pour remplacer cette passion dévastatrice qui avait été la leur un peu plus tôt dans la soirée. "Que je parle de moi? Je sais pas si c'est vraiment génial, tu sais... Sans toi, j'ai un peu..." Il n'osait pas lui dire les mots, il ne voulait pas la blesser, pas maintenant. "J'ai sombré mais j'ai découvert des choses aussi, l'alcool et la gueule de bois en première ligne. J'ai rencontré de nouvelles personnes et puis, l'armée. C'était dur mais c'était bien, vraiment. Outre cette musculature que j'arbore fièrement, je me suis rendu compte que j'étais capable de faire plein de choses, moi qui pensais être bon qu'avec une pelle et une bêche à la main. Il s'avère que les parcours du combattant et le maniement des armes, c'est aussi mon dada. Je ferai pas ma vie là dedans, c'est sûr mais pour le moment, ça me convient." Il avait besoin de cela, de prouver sa valeur, d'avoir quelque chose auquel se raccrocher quand il se sentait sombrer. "Parfois, oui mais il est hors de question que je gâche ton sommeil, tu sais. C'est comme tu veux, Charlie, vraiment et tu sais, je dors très peu maintenant. Tout ce qui compte pour moi, c'est de te sentir contre moi encore quelques heures, peu importe la formule. Je sais que je ne dormirai pas parce que je veux avoir un maximum de souvenirs avant la fin... Mais, je t'emporterai partout avec moi à défaut de pouvoir te faire l'amour tout le temps ou de pouvoir de garder dans mes bras, c'est déjà beaucoup, j'en suis très content." Il joua avec ses cheveux, fit mourir ses lèvres dans son cou et l'enlaça encore plus vivement en faisant passer une jambe entre l'une des siennes. Être entrelacé avec elle, sentir chaque membre de son corps, c'était le clap de fin qu'il désirait. Un clap qui n'était pas un déchirement mais une promesse d'un avenir lointain pour eux. Un jour, oui, un jour.
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| | | | (#)Sam 17 Aoû 2019 - 0:11 | |
| Le temps ne guérit rien
Ses mots doux sont comme une berceuse à ses oreilles. Elle sourit parce qu’il a quand même trouvé de nouvelles choses au milieu de ces rues sombres. Il a rattrapé des années de réclusion, a fait ses propres erreurs et sourit désormais face à ces dernières. Tim a survécu à sa formation accélérée et c’est tout ce qui compte. Il en parle avec quelques regrets dans la voix, comme chacun l’aurait fait à sa place sûrement. Charlie est néanmoins heureuse d’entendre tout ce qu’il a à lui raconter, de l’entendre dire qu’il n’a pas si mal vécu son séjour dans le camp. Par dessus tout, elle veut réellement croire tout ce qu’il lui raconte, ne fait que resserrer son étreinte sur cet homme qu’elle aime tant. Son sourire est discret mais présent, son sourire se mue en un simple souffle et elle laisse ses doigts caresser doucement sa peau. « T’as mangé un oeuf cru contre la gueule de bois ? Il paraît que ça marche bien. » Elle n’en sait pas grand chose, n’a plus vraiment le droit de s’autoriser une gueule de bois maintenant, mais en tout cas elle l’a vu sur Doctissimo. Elle imagine déjà Tim casser méticuleusement un oeuf sur le rebord d’un meuble, les yeux à moitié clos, la vision floue. A vrai dire elle a vraiment du mal à l’imaginer autrement que l’aimant d’un amour inconditionnel et dévastateur, mais la gueule de bois doit en être une conséquence directe dans un sens. Si elle ne l’avait pas brisé il n’aurait pas eu à trouver du réconfort autre part que dans ses bras. Peut être que s’il n’a essayé que la boisson il n’est pas tout à fait perdu. L’addiction arrive sans prévenir mais sans doute est-elle plus simple à guérir qu’une à la drogue ? Elle espère de s’en convaincre en tout cas, très sincèrement. « T’as toujours été bon pour plein de choses mais tu t’es jamais laissé le temps de t’en convaincre. » A ce moment là elle aurait pu laisser placer un énième sous entendu sexuel mais elle n’en ressent ni le besoin ni l’envie. Ce moment privilégié entre eux est trop doux pour aborder ce sujet là à nouveau. Il lui a déjà promis de laisser voler son tee shirt dans la pièce à nouveau et il ne ment jamais. Ils profitent une dernière fois de cet instant de calme, de ces quelques minutes de repos avant de se sentir vivant une ultime fois. « Rester contre toi, ça me va. Je peux le faire. » La blonde sourit une ultime fois, laisse la chaleur de ses baisers l’irradier, se rapproche d’encore quelques centimètres de son corps. Elle a même du mal à respirer tant ils sont proches pourtant elle ne voudrait se détacher de lui pour rien au monde. Son corps obéit instinctivement et ses pieds viennent s’enrouler autour de cette jambe qu’il a fait passer entre les siennes. Charlie a réellement besoin de le sentir proche d’elle, peu importe comment. Il ne s’agit pas d’un désir enfantin mais réellement un besoin irrépressible qu’il ne cesse d’assouvir à chacune de leurs rencontres. Il sait qu’elle a tellement besoin de lui et qu’elle pourrait crever à cause de son absence. Personne ne pourra jamais le remplacer, seulement être une branche à laquelle elle se raccrocherait dans sa longue et interminable chute dans les abysses. Il est le seul à pouvoir la sauver et cette nuit elle n’en doute plus une seconde alors qu’elle sent ses muscles se détendre et son souffle se réguler. Il sera là pour elle, pour eux, et rien de mal ne lui arrivera cette nuit. Alors oui, elle s’endort, là, lovée dans les bras de l’être qu’elle aime le plus au monde. S’ils mouraient ainsi elle l’accepterait avec joie puisqu’elle ne se voit pas terminer ses jours avec personne d’autre ni d’aucune autre manière. Triton et Sirène face au reste du monde.
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