| Le temps ne guérit rien | timlie #7 |
| | (#)Dim 18 Aoû 2019 - 19:57 | |
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Dernière édition par Charlie Villanelle le Dim 29 Nov 2020 - 8:13, édité 1 fois |
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| | | | (#)Dim 18 Aoû 2019 - 22:26 | |
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Dernière édition par Charlie Villanelle le Dim 29 Nov 2020 - 8:13, édité 1 fois |
| | | | (#)Lun 19 Aoû 2019 - 17:35 | |
| Le temps ne guérit rien
Il n'oublierait pas. Aucun de ces moments. Pas un seul geste, pas un seul son, pas une seule manière dont son corps pouvait se déformer sous les rafales de plaisir qui la subjuguaient. Tim avait senti tout l'amour passer à travers leurs deux corps, une union passionnée qui aurait pu ne jamais connaître de fin. Ils avaient dû s'y résoudre pourtant, bien trop portés par le flot du désir qui les avait tenus sur un fil fin au cours des dernières minutes qui s'étaient écoulées. De cette étreinte charnelle intense ne restait que cet amour si fou, si fort, si éternel, même s'ils devaient y mettre un terme sous peu. Un baiser sur son coeur pour la marquer pour toujours, lui rappeler que sa présence serait encore notable des années dans cet organe vital. Timothy ne contrôlait pas réellement ses mouvements et il avait laissé ses lèvres agir seules, le souffle court de tout ce qu'ils venaient de vivre. Si seulement il pouvait retourner un nouveau sablier et rejouer la moindre scène, de ce désir qu'il avait lu dans les yeux de Charlie la veille au soir jusqu'à le regard amoureux qu'il lui avait tendue alors qu'elle dormait à poings fermés jusqu'à leur étreinte ce matin là. Tout refaire. Repartir de zéro. Pouvoir s'aimer à nouveau sans aucune limite de durée cette fois là mais il n'y avait pas de prolongation pour eux deux, pas cette fois là car Charlie retournerait auprès de Kane et que Timothy lui avait fait la promesse de trouver une raison de vivre. Oui, enfin de se laisser porter par le flot de son existence, trouver la paix auprès de nouvelles âmes, libérer sa blonde de cet amour trop puissant qui n'apportait que le chaos à l'heure actuelle. Tim lui devait bien cela, même si à cet instant précis, son corps s'attachait au sien et que son regard bleuté ne lâchait pas le sien. C'était un crève-coeur d'imaginer les prochains jours loin d'elle, devoir recommencer sa vie d'avant, où il n'y aurait pas de jolie sirène pour le faire rire, le prendre dans ses bras quand il irait mal et lui faire découvrir les joies de l'amour quand il serait prêt. Elle ne serait plus là avec lui et les quelques minutes qui continuaient de défiler étaient si intenses que Tim avait l'impression que son coeur allait exploser. C'était peut être le cas, oui, car elle arrêtait de se mouvoir au dessus de lui, ses muscles se débandant peu à peu, au même rythme que le sien. Ils étaient de nouveau sur la terre ferme et Charlie les fit basculer sur le canapé. Là, en position allongés, Timothy redécouvrait à nouveau toutes ses fonctions vitales, sa capacité à respirer, à ressentir le décor, à pouvoir voir autre chose que ses paupières closes sous l'intensité de ses coups de rein salvateurs. Charlie était collée à lui et il la tenait fermement pour ne pas qu'elle tombe à la renverse, laissant une bonne partir de son corps sur le sien, au cas où. Son regard bleuté se posa enfin sur le sien et un sourire amusé s'afficha sur ses traits. "A part dans le monde de la pornographie, j'en doute un peu. Mais dans le monde de la pizza froide chez Decastel, toujours." Il ne put que rire car Timothy ne serait certainement jamais le garçon le plus assuré de cette planète. Pourtant, il sentait que son assurance se gonflait au fur et à mesure, bien aidée par ses expériences des femmes, son séjour à l'armée et sa capacité à exprimer beaucoup plus aisément ce qu'il avait sur le coeur. Et là, il ne pouvait que regarder Charlie avec cet air satisfait d'entendre ce qu'elle avait à préciser. "Ta bouche s'est donc mise en accord avec le reste de ton corps? J'aime beaucoup ça, tu sais. Non, j'adore voir ça chez toi..." Il était venu lui murmurer ces quelques mots à l'oreille car, oui, c'était une évidence, la vision d'une Charlie gémissante et à la merci d'un plaisir incommensurable ne pouvait que lui faire plaisir. Il en garderait de nombreux souvenirs, à défaut de pouvoir réitérer l'expérience quand il le souhaiterait. Rien ne serait oublié, absolument rien et sa main vint chercher celle de Charlie pour lacer ses doigts aux siens sur son ventre alors qu'il déposait un doux baiser sur sa tempe à la suite de son discours. "Je le ferai, oui. Je donnerai tout ce que j'ai pour, en tout cas... Et toi, reste aussi souriante que ce matin, c'est comme ça que t'es la plus belle. Profite de tout ce que la vie t'offre et..." Ses yeux bleutés se posèrent vaillamment dans les siens, une expression sérieuse ancrée sur le reste de ses traits. "... Ne nous oublie jamais. Sois heureuse de nos souvenirs, je le serai de mon côté." Pourtant, c'était dur de la laisser partir. Si dur de ne pas montrer à quel point elle allait lui manquer, ses yeux devaient le dire pour lui alors qu'il collait ses lèvres à son front, fermant les yeux pour humer son parfum si singulier et le garder en mémoire. Pour l'éternité.
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| | | | (#)Lun 19 Aoû 2019 - 18:29 | |
| Sentir Tim contre elle, l’enlacer encore et encore jusqu’à la fin des temps. Elle n’en demande pas plus, pas moins non plus alors que leurs yeux peuvent aisément se rencontrer maintenant. Bleu dans bleu, passion dans passion ; désir dans désir. Pour rien au monde elle ne décollerait ses mains de sa peau brûlante et elle sait qu’il en est de même pour lui alors que ses bras s’efforcent de la garder proche de lui. L’excuse officielle serait d’éviter qu’elle ne tombe mais officieusement il souhaite seulement la garder contre elle quelques minutes de plus encore. Si les minutes deviennent des heures, il ne lui en voudra sûrement pas. Charlie voudrait que le temps s’arrête, une dernière fois, juste une dernière fois. Il sourit et elle rigole de ces paroles qu’ils n’auraient jamais osé prononcer il y a deux mois de ça. « On va s’en tenir au monde de la pizza froide chez Decastel alors, cela me convient parfaitement. » Ses lèvres s’étirent en même temps que ses yeux rient. Au delà de sa soudaine confiance en lui, elle se réjouit simplement d’entendre son rire. Si doux, si franc, si naturel et par dessus tout, si beau. Elle n’a eu que bien peu d’occasions de l’entendre rire et c’est sûrement la chose qu’elle préfère dans ce monde. Entre le rire de Tim Decastel, le voir sourire, le voir heureux. Charlie se réjouit aussi de voir son ego gonflé par les deux simples mots qu’elle a prononcé mais elle avait besoin de partager toutes ses sensations avec lui au moins une fois. Elle devait le faire, pour leur dernière fois, leurs derniers moments de plaisirs partagés qu’elle regrettera d’ici quelques jours lorsqu’elle retrouvera le sourire de Kane. Lui non plus ne mérite pas quelqu’un comme elle. « Ca va, ça va. Ne commence pas à t’en vanter. J’ai pas dit que c’était exceptionnel non plus. » Malgré toute la sincérité qu’elle voudrait lui partager, une immense partie d’elle ne peut pas s’empêcher de vouloir jouer avec lui et surtout de lui. Il se vante d’être la cause de son dos cambrés, ses yeux fermés et ses muscles contractés une dernière seconde et il est pourtant vrai que le mérite lui revient. Villanelle ne souhaite cependant pas le lui concéder, supposant que si elle ne l’admet pas alors il devra tenter de se rattraper une nouvelle fois encore. Elle pourrait rester pour qu’il lui prouve qu’il peut encore l’approcher un peu plus de l’ataraxie, mais elle ne le doit pas. Tim ne lui en veut pas pourtant, rivalise de gestes doux auxquels elle est plus que réceptive, venant entremêler ses doigts aux siens et fermant ses yeux le temps de son baiser sur sa tempe. Charlie le laisse prendre toutes les initiatives, s’occuper d’elle comme il l’aurait fait s’ils avaient réellement été en couple et pas seulement ce duo d’une journée. « Il n’y a que toi qui me fait sourire comme ça, mais je te promets de faire de mon mieux. » Ces mots sont tout ce qu’il y a de plus vrai et elle sait que malgré la tristesse infinie et le vide en elle causé par leur dernière séparation, elle continuera aussi de rester elle même et de voir le bien en chaque chose. Ils sont de toute façon amenés à se revoir grâce à cet être qui continue de grandir en elle du temps qu’elle ne prend aucune décision. Ses doigts se démêlent d’ailleurs des siens pour laisser la paume de sa main se poser entièrement sur son ventre, secondée par celle de Charlie. Elle aura l’occasion de sentir cet enfant de mille manières possibles alors que le brun n’aura que des souvenirs auxquels se raccrocher. Elle veut que ces souvenirs soient les plus beaux possible et jamais rien d’autre. « Je suis tienne. Tu es mien. Pour toujours. Promis. » Les mots rivalisent de lenteur entre eux, sûrement pour leur donner toujours plus d’envergure alors qu’ils signifient tant à leurs yeux. Ces quelques mots qu’ils ne cessent de répéter pendant leurs moment intimes mais qui existent bien au delà du simple plaisir charnel. Elle donnerait réellement tout pour lui, chaque parcelle de son coeur, de son corps et de son âme. Lui, il a déjà fait tout ça. Il lui a déjà tout donné sans jamais rien attendre en retour. Le dos de sa main vient frôler la joue de son amant éternel, son front vient se coller au sien en même temps que ses yeux se ferment. La blonde profite une dernière fois de son corps, de sa chaleur et de son parfum alors que son pouce caresse ses lèvres. « Mon amour. Mon seul amour. » Leur souffle maintenant retrouvé, elle peut se permettre de l’embrasser avec douceur, lenteur et amour.
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| | | | (#)Lun 19 Aoû 2019 - 19:25 | |
| Le temps ne guérit rien
On disait souvent que le temps guérissait tout mais dans leur cas, ce serait toujours le plus tragique des mensonges. Le temps ne pouvait rien pour eux, il ne ferait jamais disparaître leur amour, pas quelque chose d'aussi fort que cela. Il pouvait simplement le faire taire pour un moment, même s'il menaçait toujours de réapparaître. Toujours là, quelque part, à attendre son heure. Timothy n'en avait aucun doute mais il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour tenir ses engagements vis-à-vis de Charlie, faire en sorte d'être heureux et d'offrir ce bonheur à d'autres qu'elle. A l'heure actuelle, l'acte semblait proprement surréaliste vu la quantité d'amour qu'il avait pu lui offrir et de ce fait, il lui était bien difficile de l'imaginer avec d'autres personnes mais il ne pourrait pas rester seul, évidemment. Alors, il n'y pensait pas pour les quelques minutes à venir, non, il se laissait simplement porter par ses gestes envers elle, ses doux baisers déposés sur sa peau, la sensation de l'avoir contre elle, sa main dans la sienne. Le monde pouvait se détruire là, autour de ce canapé que Timothy n'en verrait rien. Tout ce qui le retenait à la vie à ce moment là, c'était elle. C'était ses mots, ses regards et ses silences parce que ceux-là en disaient autant que tous les discours du monde. Decastel l'avait compris peut être trop tard, la dernière fois, lorsqu'elle lui avait raconté les pires inepties pour l'éloigner mais il ne se laisserait plus berner de la sorte. Il écoutait juste son coeur, là, non loin du sien, les réactions de son corps alors qu'ils étaient l'un contre l'autre et que Tim souriait des mots qu'ils pouvaient prononcer. Oui, cette pizza froide les avait portés vers d'autres cieux et Charlie avait l'air si heureuse de le voir rayonner ainsi qu'il n'eut même pas la force de répondre quoique ce soit. Non, il se terra dans le plus doux des silences, sa main se posant sur le ventre de son aimée alors qu'elle faisait en sorte que son ego ne prenne pas trop d'assurance d'un coup, question de principe avec Villanelle. "Pas exceptionnel? M'oblige pas à te faire une promesse lointaine de t'offrir ça au moment où on va se quitter, Charlie Villanelle, bon sang." Il fit semblant de monter le ton, un sourire naissant à nouveau sur ses lèvres après cela parce que cela voudrait dire qu'ils retomberaient dans les bras l'un de l'autre à l'avenir. Peut être, peut être pas, rien n'était écrit dans le marbre mais Tim ne devait pas s'accrocher à un espoir. Il savait que parfois cela pouvait être vain alors, il ne dit rien de plus. Durant un temps, c'était exactement ce qu'il fallait: des respirations qui se calmaient, des sourires échangeaient, des caresses sur des corps relaxés. Et puis, des mots à nouveau. Des mots d'adieux, des mots qui signifiaient tant pour eux et les joues rosies de Tim qui refirent leur apparition à ce moment précis. Charlie venait de lui dire qu'il était celui qui la rendait aussi resplendissante de bonheur et il ne pouvait qu'en être ému et très flatté en la regardant avec ses yeux azur. "Faire de ton mieux, c'est une réponse qui me convient." Autant que celle qui venait, des paroles qui étaient tant venues interrompre leurs ébats jusque là. Dans le feu de la passion, leur appartenance l'un à l'autre revenait toujours au premier plan mais c'était peut être la première fois qu'ils étaient suggérés en dehors de ce contexte et Tim sourit, resserrant son étreinte autour de Charlie d'un geste doux. "Promis." Il la regarda et il savait que c'était leur vérité, que d'autres relations viendraient mettre en pause la leur mais ce ne serait que pour le mieux. Ils avaient tous deux besoin de grandir, de se poser les bonnes questions avant d'envisager ce qu'ils pouvaient être réellement l'un pour l'autre, dans une logique saine plutôt que destructrice. La main de sa sirène se posa sur sa joue puis son pouce glissa sur ses lèvres et il resta là à la regarder avec amour, quelques instants encore, alors qu'elle vint l'embrasser. Les bras de Timothy amenèrent la jeune femme totalement sur son corps, plus de risque de tomber ainsi et il pouvait l'embrasser tout en sentant leur coeur l'un contre l'autre, cette promesse de se retrouver un jour, dans la douceur de cette étreinte amoureuse, de ces lèvres qui se battaient les unes contre les autres. Son seul amour, voilà ce qu'il était pour elle et il ne s'en était certainement pas douté après tout ce qu'elle avait vécu. Pourtant, Tim savait qu'elle disait vrai. "Mon grand amour." Il ne put que lui répondre ainsi, une main glissant dans ses cheveux, la seconde possédant sa joue avec délicatesse et là, en cet instant, il n'y avait plus d'adage sur le temps qui guérissait quoique ce fut qui puisse exister. Non, il n'y avait qu'eux, un triton et une sirène, et cette promesse éternelle.
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| | | | (#)Lun 19 Aoû 2019 - 20:48 | |
| « Si, promets le moi s’il te plaît. Promets moi que notre prochaine fois sera exceptionnelle, Tim Decastel. » Elle veut se raccrocher à cet espoir fou et totalement irraisonné qu’il y aura une seconde fois. Ce sera dans longtemps peut être, mais elle aura le mérite d’exister. Peut être qu’ils seront vieux et ridés et qu’ils auront tous les deux fondé leur propre famille, déménagé au bout du monde et vécu mille expériences mais à la fin ils se retrouveront. A la fin ils ne feront qu’un à nouveau parce que c’est écrit, bordel. Personne ne pourra s’y opposer, pas même les grands idéaux de la blonde et toute cette morale à la con qui la pousse à le rejeter encore une fois. Alors elle lui demande une ultime promesse, des derniers mots totalemet inconsidérés et dénués de toute retenue. La suite de leur discussion tourne seulement autour de leur amour, de ce simple mot si niais dans tous les films mais qui prend enfin sa signification qui lui est due, aujourd’hui et maintenant. La jeune femme se rend enfin compte qu’elle lui avait menti sur une chose alors qu’elle ne le savait même pas. Elle lui avait dit qu’il n’était pas son premier amour et ne serait pas le dernier non plus et de tous les mensonges c’était l’un des pires. Il est le premier. Il sera le dernier aussi, assurément, parce qu’elle ne compte plus donner autant d’elle dans une relation parce que ça fait bien trop mal. C’est destructeur d’aimer quelqu’un autant qu’elle l’aime lui et même son rire ne cache rien alors qu’il amène son corps sur le sien. Une dernière fois ; un dernier rapprochement, et un presque dernier baiser. Charlie est celle qui arrête ce dernier contre sa propre volonté, qui laisse sa tête reposer une dernière fois sur son torse pour entendre les battements de son coeur encore bien trop rapides. Ses mains sur ses épaules, elle ne peut que rester quelques secondes dans cette position puisqu’elle sait qu’elle ne pourra plus repartir ensuite. Sa tête se relève donc et elle ne peut le regarder dans les yeux alors qu’elle dépose un dernier baiser à l’emplacement de son coeur à son tour. Elle rend tout ce qu’il lui donne, et son souffle se perd une dernière fois sur son corps dénudé alors qu’elle se remet lentement debout. Villanelle repart dans la cuisine dans un premier temps pour attraper son sous vêtement lâchement abandonné sur place. La mine triste, le sourire disparu et oublié, elle commence à se rhabiller ; ultime signe qu’elle va vraiment devoir s’en aller cette fois. En repassant devant le canapé elle profite pour attraper le fameux tee shirt et lui lancer dessus dans un rire enfantin, parce qu’il est le sien après tout. Ses pas continuent jusqu’à la chambre, où elle retrouve le reste de ses habits à même le sol et les enfile à nouveau un à un en commençant par son soutien gorge et son propre tee shirt. Entendant les pas de Tim à sa suite, elle enfile son pantalon tout en commençant sa tirade sans oser le regarder dans les yeux. « Les filles sont compliquées. Elles disent pleins de choses fausses et au milieu il y a une vérité et elles espèrent … On espère que tu sauras la retrouver tout seul parce qu’on a trop peur de le dire en face. On a peur de tout et on a surtout peur que vous le sachiez. On vous envoie plein de messages au cas où vous nous oubliez au moment où vous en croisez une plus belle, plus jeune et plus intelligente. On laisse des cheveux partout et ça nous énerve autant que vous, je te le jure. On veut pas les gars bodybuildés qu’on voit dans les films, on veut pas des gars parfaits. Tout ce qu’on veut, c’est tomber amoureuse de quelqu’un comme toi Tim. On voudrait toutes t’avoir dans ta vie et je veux pas jouer au Cupidon pour toi, mais je sais que tu trouveras quelqu’un. Elle ne sera pas parfaite non plus mais laisse lui le temps de t’aimer et de t’apprécier. Je parle trop, beaucoup trop. Je te parle de choses que moi même je ne comprends pas et … je pense qu’au final tu comprendras quand tu vivras tout ça. » Le guide pour survivre dans le monde cruel des hommes et des femmes, par Charlie Villanelle, celle qui n’y connait rien. Elle l’a abandonné sans un mot ni un seul geste tendre la dernière fois et son seul désir avait été de tout recommencer et ne pas le laisser seul. Cette journée est celle de toutes les rédemptions, elle profite de ces derniers instants en sa compagnie pour lui dire tout ce qu’il a besoin de savoir, au delà de l’information évidente qu’elle l’aime plus que tout. Mais ça, il le sait déjà, alors elle ne devrait pas avoir à lui répéter à nouveau. Elle le fait, pourtant. « Sache seulement qu'aucune ne pourra t'aimer comme moi je le fais. »
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| | | | (#)Lun 19 Aoû 2019 - 21:54 | |
| Le temps ne guérit rien
Il n'avait pas envie de lui mentir, jamais. Timothy avait passé tant de temps à faire preuve de sincérité, avec tout le monde certes, mais encore plus avec elle. En compagnie de Charlie, Tim n'avait jamais rien caché: il lui avait montré l'étendue de ce qu'il avait dans le coeur et son âme toute entière avait été dévoilée au grand jour. La jeune femme savait tout de lui, de ses peurs les plus profondes à ses cauchemars les plus terrifiants, de son inexpérience avant de la rencontrer à la nouvelle personne qu'il était en train de se forger avant de la laisser partir. Il n'avait rien à lui cacher, pas maintenant, pas un autre jour et le mensonge ne serait certainement jamais quelque chose qu'il pourrait essayer avec elle. Il la regardait avec des yeux tendres, tâchant de ne pas trop rêver, de ne pas s'attendre à un moment qui ne viendrait peut être jamais car le destin était parfois bien cruel, tout pouvait arriver. La perte, la mort, des notions avec lesquelles Tim était plus que familier puisqu'il avait été gardien de cimetière pendant des années. Il avait vu des centaines de familles en deuil se remémorer les mots de la veille, les rires, tous ces doux souvenirs partagés et aujourd'hui plus que jamais, le soldat nageait dans l'incertitude. Oui, il avait fait un choix, il s'était engagé et il n'avait aucune idée où on le déploierait, aucune idée s'il reviendrait et pourtant, là, à ce moment précis, il ne pouvait pas lui dire autre chose. "Je te le promets." Non, Tim ne pouvait que lui vendre ce rêve parce qu'il avait le même, là, terré au fond de lui, même s'il essayait de ne pas lui faire prendre trop de place au moment des adieux. Elle l'embrassait et il respirait à nouveau, un doux paradoxe alors qu'elle était sur son corps à nouveau. Il ne voulait pas qu'elle s'en aille, pas même qu'elle se relève et que sa peau devienne froide à nouveau sans son contact délicat. Tim allait devoir s'y résoudre pourtant, même s'il profita largement de ses lèvres sur sa peau, de cette sensation intense au moment où elle atteignit son coeur comme il avait pu le faire avec elle quelques minutes plus tôt. Le point final était là, dans ses yeux qui se départaient peu à peu de leur joie, c'était la même chose chez Decastel. Il ne dit rien au moment où elle se releva, riant encore un peu lorsqu'elle lui jeta son tee shirt qu'il ne remit pas, non, il le porta contre son nez pour constater que son parfum si enivrant était ancré dans le tissu et il adorait cela, forcément. Il la regarda en même temps se diriger vers la cuisine pour commencer à se rhabiller puis vers la chambre pour finir cette tâche plus que périlleuse vu qu'ils avaient visité plusieurs pièces dans leurs ébats des dernières vingt quatre heures. Timothy finit par se relever pourtant, remettant son sous vêtement en place à son tour, ne prenant pas forcément la peine de chercher d'autres apparats pour le moment. Non, il rejoignit Charlie dans la chambre et la regarda remettre son pantalon. Elle ne lui rendait pas son regard mais elle aurait certainement vu l'étendue de son amour pour elle dans de simples yeux bleus. Si seulement ils n'étaient que cela, ils exprimaient tant mais son cerveau se concentra toutefois sur le monologue de sa sirène, apparemment prête à lui expliquer les affres de l'amour en quelques points essentiels. Il ne comprenait pas nécessairement ce qu'elle cherchait à accomplir en agissant ainsi, peut être qu'elle voulait juste le convaincre qu'il y avait quelqu'un d'autre quelque part qui lui apporterait tout ce qu'il méritait... Quelqu'un qui n'était pas Charlie Villanelle, néanmoins, elle lui assura qu'il n'y aurait qu'elle pour l'aimer de la sorte et de cela, Tim n'avait pas le moindre doute. "Je le sais. Dieu que je le sais." Il ne pouvait pas spécialement élaborer plus que cela. "Comme je sais que je pourrai en aimer d'autres, que ça se fera sûrement oui, mais qu'aucun amour ne sera comparable à ça, à ce qu'on a. Mais j'ai compris, tu sais... J'ai compris plein de choses en deux mois. J'ai compris que c'est pas un gamin dont t'as besoin, pas ce type qui a peur de tout et qui se bat jamais pour ce qui compte, celui que j'ai été jusque là. Et ça, je sais pertinemment qu'en te forçant à rester, maintenant, ça viendra jamais, je grandirai pas." Au moins, il ne pleurait plus, il ne cherchait plus à justifier un désarroi non plus, Tim était enfin un homme lucide et peut être que c'était la plus belle preuve d'amour qu'il pouvait lui offrir à ce moment précis. "Alors, j'espère que t'as raison. J'espère qu'un homme comme moi, ce sera ce qu'une femme voudra à un moment donné. J'espère que mon coeur, mon âme et mon corps suffiront parce que j'ai que ça mais c'est tout ce que j'ai de plus sincère. Mais je crois que l'amour, c'est ça, c'est tout donner et rien attendre en retour. Je l'ai fait et j'ai aucun regret. Aucun." L'amour, c'était ce qu'ils avaient été ensemble et la femme à qui il donnerait tout cela désormais aurait une chance inouïe, mais quelque part, dans un futur plus ou moins lointain, il fallait que tout cela revienne à sa propriété originelle, oui, ce serait forcément elle parce que, même si elle partait maintenant, Charlie emportait dans sa besace une partie de lui, Tim n'en avait pas le moindre doute à nouveau sauf que, cette fois, cette perte n'avait rien d'amère. Non, il lui souriait sans qu'elle ne puisse le voir et il posa une main tendre sur son épaule avant de venir l'enlacer, son buste contre son dos, sa tête au creux de son cou. Il ne regrettait rien. Absolument rien.
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| | | | (#)Mar 20 Aoû 2019 - 3:08 | |
| Ce monologue avait été extrêmement difficile à prononcer pour Charlie. Elle lui donnait quelques clés pour comprendre la gente féminine, quelques astuces pour savoir à quoi s’attendre sur le long terme avec une femme alors qu’au fond elle ne désirait pas le savoir avec qui que ce soit. Tiraillée entre jalousie et nécessité de le savoir heureux, le bien être de Tim a cependant gagné la partie et elle a lâché ces quelques mots en enfilant une à une les jambes de son pantalon pour le ceinturer ensuite. Dos à lui, tout semblait sûrement plus simple, moins réel. Elle aurait pu se croire chez elle en train de se faire une liste mentale de pourquoi il est parfois plus facile d’aimer les hommes. Pourtant la voix de Tim la ramène à la réalité, à ce doux rêve dans lequel il est encore présent pour quelques instants, dans lequel elle est encore dans sa chambre qu’elle a rapidement appris à connaître. La blonde s’effraye lorsqu’il admet qu’il en aimera d’autres, est rassurée quand il avoue que rien ne sera comparable à eux deux. Il en est déjà de même dans le coeur de Charlie qui aime d’un amour pur et sincère son doux pompier tout en sachant qu’elle ne vivra jamais avec Kane tout ce qu’elle a vécu avec Tim, peu importe combien de temps elle lui donne. Et cela ne fait rien, pourtant, puisqu’il n’y aura qu’un seul Kane et qu’un seul Tim dans sa vie. La suite de son discours est un crève coeur pour Charlie, qui ne croit plus les mots qui sortent de sa bouche. Ses pas reviennent vers son homme maintenant qu’elle est totalement habillée et lui à peine, elle revient quérir le contact avec ses mains, enlace ses doigts dans une, laisse l’autre tranquille pour venir poser sa propre main dans sa nuque. Un baiser se dépose sur leurs doigts liés et ses yeux ne le quittent plus. « Tu n’as jamais été un gamin à mes yeux. T’as été le seul à avoir eu le courage de venir me sauver, tu te souviens ? T’as été celui en qui j’avais le plus confiance pour venir me réfugier aussi, et on ne fait pas confiance aux enfants. Ce n’est pas parce que tu tombes que tu es faible. Ce n’est pas parce que tu es un homme que tu n’as pas le droit de pleurer toi aussi, de ressentir des choses qui te rendent humain. » Ses yeux bleus ne quittent pas les siens alors qu’elle pense chacun de ses mots, faisant valser les clichés de l’homme fort et sans coeur. Ce n’est pas de ça dont elle rêve, ni même du prince charmant. Elle souhaite simplement aimer quelqu’un qui en vaille la peine, quelqu’un qui la fera se sentir vivre à son tour et il est cette personne là. Seulement il n’a jamais appris à venir en trente deux ans et elle doit lui laisser du temps pendant qu’elle se reconcentrera de son côté aussi. Ils doivent seulement se laisser du temps pour mieux s’aimer ensuite, c’est tout. « Il y a déjà une femme qui désire un homme comme toi. Juste toi. » Elle, oui, évidemment. Elle se fait la tête d’affiche d’une liste sûrement bien trop longue dont elle n’a pas envie d’en connaître les détails. Sa pouce caresse doucement sa joue et ses pieds se mettent sur leur pointe pour qu’elle puisse simplement poser ses lèvres sur les siennes en guide de baiser, se restreignant déjà. « C’est le moment où je m’en vais, je crois. » Pourtant ses talons rejoignent le sol et elle ne bouge toujours pas, son coeur battant à nouveau la chamade rien qu’à l’idée de séparer ses doigts des siens.
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| | | | (#)Mar 20 Aoû 2019 - 18:15 | |
| Le temps ne guérit rien
La voir partir, ce ne serait jamais une image qu'il apprécierait beaucoup et pourtant, Tim savait que ce départ était nécessaire. Ils avaient besoin de vivre des choses différentes, de chacun prendre un chemin avant de retrouver, éventuellement, leurs origines. Timothy n'avait aucun doute à ce sujet, il allait éteindre ses sentiments pour elle, quelques temps, mais ceux-là seraient toujours bien trop puissants pour qu'ils s'envolent réellement. Charlie était la première, Charlie était celle qui l'avait éveillé à plus ou moins toutes les émotions humaines parce que Decastel avait toujours eu peur de tout avant elle. C'était beaucoup moins le cas désormais parce qu'il avait beaucoup appris au cours de ces dernières semaines de souffrance, seul ou presque au milieu du désert de Kapooka à penser à elle, à sa vie loin d'elle. Tim avait défailli à bien des occasions et il aurait pu y rester si sa force n'avait pas été plus surprenante encore que ce qu'il avait imaginé mais l'homme était capable de supporter énormément. Cette fois, le soldat le savait. En regardant Charlie s'apprêter pour partir loin de lui, Timothy était conscient qu'il était en mesure de le supporter, bien plus que la dernière fois qu'elle lui avait tourné le dos de la sorte. Cela ne voulait pas dire qu'elle ne lui manquerait pas, c'aurait été mentir d'oser dire ce genre de mots, mais il vivrait avec cette absence. Il essayait déjà de s'y faire à ce moment là, même s'il se sentait plus vide que quelques heures auparavant, persuadé que le temps n'était pas encore totalement terminé pour eux. Cette fois, c'était le temps des adieux, le temps où ses doigts s'entrelaçaient avec ceux de Charlie et il sentait le baiser qu'elle y déposa. Tim ferma les yeux et tâcha de déglutir, c'était si dur de s'imaginer dans une nouvelle vie où elle n'avait pas sa place mais, ce choix était le bon. Ce choix était le leur. Il la regardait et elle lui disait tant de mots, de l'amour y perlant si intensément. Tim avait envie de réduire cette micro distance entre eux pour l'embrasser jusqu'à mourir du manque d'air mais, il n'en fit rien. "Je crois pas que j'arrêterai d'être totalement cet homme là. Je serai toujours sensible et j'aurai jamais honte de pleurer... Surtout pas devant toi. C'est sur d'autres choses que je dois travailler et grandir." Il avait besoin de ce temps là pour ne plus fuir dès les premiers signes négatifs, pour être suffisamment fort pour elle. Charlie aussi aurait le temps de faire ce qu'elle devait de son côté et rien de tout cela ne signifiait qu'ils n'allaient plus s'aimer. C'était même totalement différent de cela car, eux deux, c'était la magie et ils le savaient. Bien sûr qu'ils le savaient. "Et cet homme là désirera toujours cette femme en question." Il savait qu'elle parlait d'elle et ainsi, Tim lui disait à demi mots que même s'ils allaient se séparer, il n'arrêterait jamais de la trouver belle et désirable. Elle était tout ce qu'il avait toujours aimé, la première femme qu'il avait embrassé, la première qu'il avait touché, la première qu'il avait aimé et tout cela était si fort. Oui, Tim s'estimait chanceux d'avoir connu tout cela dans toutes ces premières fois, cela faisait de lui un privilégié et il ne le renierait jamais. Leurs yeux se croisaient, encore et toujours, Decastel sentant son pouce caresser sa joue alors qu'elle vint déposer un tendre baiser sur ses lèvres, à peine une seconde et c'était fini. Un instant volé de plus mais qui avait le goût d'inachevé. "C'est pas comme ça que je dis au revoir aux gens que j'aime." Ses bras entourèrent Charlie et il l'enlaça, délicatement, tendrement. Le moment dura plusieurs secondes et au moment de la laisser s'échapper, il la souleva de terre pour l'embrasser comme si sa vie entière en dépendait parce que Decastel ne pouvait pas lui faire ses adieux autrement qu'ainsi, que ses lèvres contre les siennes, son souffle contre le sien, ses bras la tenant fermement contre lui. Après cela, elle pourrait partir. Après cela seulement, il serait prêt à retrouver sa liberté.
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| | | | (#)Mar 20 Aoû 2019 - 21:28 | |
| Elle s’était rarement sentie aussi mal de toute sa vie, à devoir dire au revoir à l’être qu’elle chérit le plus au monde lors d’une cérémonie qui a tout d’adieux. Personne ne veut lâcher l’autre et tous les deux comptent sur la volonté de l’être aimé pour qu’il fasse le premier pas. Aucun pas n’est fait, aucun geste n’est préparé. Ils continuent simplement de se regarder dans les yeux, la blonde relevant la tête vers lui. Elle se force à lui sourire alors qu’elle n’a qu’envie de pleurer à chaudes larmes. Elle voudrait déjà pleurer son départ alors qu’elle continue à enlacer sa main, priant pour que ce moment n’arrive jamais. Chaque seconde d’attente rend la chose toujours plus compliquée. Le plus dur c’est de ne rien savoir, de ne pas être certain de le revoir dans les semaines à venir ou même dans les mois qui suivent. Peut être qu’il vivra sa vie sans elle pendant des années, qu’il finira par proposer à une autre d’adopter un chien et de lui donner son nom de famille. Une autre finira par vivre ce qui ne restera à jamais qu’un rêve pour Charlie. Un rêve de gosse, le genre qui ne se réalisent jamais. Elle finit par ne rien lui répondre, attend seulement d’être fichue à la porte lorsqu’il en aura marre qu’elle sort trop fort sa main dans la sienne. Pourtant, comme toujours avec Tim, il ne fait pas ce qu’on attend de lui. Il n’en fait qu’à sa tête, rend les choses encore plus difficile alors que cette fois ci la blonde sent sa gorge se nouer et la chaleur lui monter à la tête. Pour la première fois de sa vie, elle se sent mal alors qu’il vient la prendre dans ses bras. Leurs doigts se démêlent, elle vient quérir son étreinte, le sert aussi fort que son corps le lui permet, tente de ne pas pleurer. Elle ne veut pas que son dernier souvenir d’elle soit ses pleurs puisqu’il mérite quelqu’un de fort. Son front posé sur une clavicule, elle ferme les yeux et souffle en douceur, calme ses émotions pour quelques minutes encore, s’étonne de sourire quand ses pieds se décollent du sol ; lui rend son baiser mille et une fois. Une main se pose sur sa mâchoire, elle oublie sa lèvre blessée alors qu’elle l’embrasse avec tant d’ardeur. Leur dernier baiser. Le dernier, pour de vrai. Le dernier avant bien trop longtemps. Ses pieds retrouvent peu à peu le sol et son étreinte se relâche, l’occasion pour Charlie de se rapprocher de la porte sans pour autant oser le lâcher encore, le traînant derrière elle alors que quelques uns de leurs doigts sont toujours liés. Leur chemin s’arrête face à la porte d’entrée, bout de bois n’ayant jamais autant effrayé Charlie de toute sa vie. Prenant les mains de Tim dans les siennes, elle l’enjoint à l’enlacer une dernière fois alors qu’elle est dos à lui et que son souffle lui hérisse les poils de la nuque. Inévitablement, elle ne peut pas s’empêcher de les faire se poser sur son ventre, preuve indéniable de leur amour. « Je veux le garder. » Elle ouvre à peine la bouche, souffle ces quelques mots d’un ton décidé et prie pour qu’ils lui permettent de rester quelques secondes de plus à ses cotés. Elle a vraiment envie de garder leur enfant, de le voir naître, vivre et grandir sous le regard aimant de son père. Elle a envie qu’il ait ses yeux à lui et ses cheveux à elle, et peu importe si ce n’est pas le cas puisqu’il sera parfait dans tous les cas. Pourtant elle actionne déjà la clé dans la serrure, se rapproche encore un peu plus de sa mort certaine.
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| | | | (#)Mer 21 Aoû 2019 - 19:44 | |
| Le temps ne guérit rien
Tout devait avoir une fin, même les purs instants de bonheur, comme celui-ci. Tim avait d'ailleurs rarement connu un tel moment d'épiphanie, perdu dans cette espèce d'euphorie dont il espérait ne jamais avoir à sortir mais c'était peine perdue. Elle était déjà partie. Dans son esprit, en tout cas, il s'y était déjà fait au moment de la soulever de terre pour l'embrasser sans demander son reste, accro à la sensation de ses lèvres contre les siennes, de son corps qui collait au sien, de tout ce qu'il ressentait lorsqu'elle était dans ses bras. Il n'y avait rien de plus fort que cela, que l'étreinte que lui rendait Charlie, que ses bras autour de sa nuque après l'avoir enlacée si étroitement. Si seulement il n'y avait pas de date butoir pour eux, si seulement il leur restait des heures, des jours, des mois, une éternité... Timothy en redemanderait encore, c'était une évidence. Il n'avait beau jamais avoir touché à aucune drogue: il se doutait que Charlie s'apparentait à cela pour lui. Dès la première seconde où il avait pu la toucher, il savait qu'il ne pourrait plus se détacher de ces sensations, de la douceur de sa peau sous ses mains rugueuses, du galbe de ses courbes qui frémissaient sous ses doigts. Est-ce qu'il pouvait encore rêver de cela? De sa voix si suave au moment où ils faisaient l'amour, de son envie si forte quand il la regardait sourire mais Villanelle n'était sienne que dans leur monde à eux. En dehors de cette bulle là, il y avait tout un univers qui s'étendait et celui-ci n'était pas le moins du monde clément pour les gens comme eux, ceux qui s'aimaient avec autant de hargne, ceux qui se mentaient pour mieux protéger l'autre, ceux qui préféraient sacrifier leur bonheur pour que l'être aimé puisse avoir le droit d'aimer et vivre autrement. C'était ce que Charlie faisait avec lui et Decastel lui rendait de la même manière, n'ignorant pas qu'elle avait tout risqué pour vivre ces moments avec lui, jusqu'à sa relation idéale. Le soldat lui rendait sa liberté pourtant en la regardant retrouver la terre ferme, s'apprêtant à la voir lui tourner le dos. Ce ne fut pas le cas, sa main encore ancrée dans la sienne, il dût l'accompagner jusqu'à l'entrée de l'appartement et Tim n'avait qu'une envie, voir cette porte fermée à clé pour l'éternité, qu'elle ne puisse plus s'échapper, plus le quitter. Ce n'était qu'un rêve idiot et il le laissa quitter ses pensées, se concentrant de nouveau sur une Charlie hésitante en actionnant la poignée. Elle le fit l'enlacer et Tim s'en donna à coeur joie, ses bras forts l'entourant d'une présence rassurante alors qu'il humait son parfum, si doux, si sensuelle, un mélange d'eux deux après tout ce qu'ils venaient de vivre ensemble. Elle parla pourtant et le regard de Tim se tourna vers le sien, ses deux mains caressant son ventre. Il était là, en dessous, cet enfant qui était chacun d'eux et que la belle blonde voulait conserver en vie. Ses yeux brillèrent et il ouvrit la bouche, prenant un peu de temps avant de répondre, aussi sincère qu'il ne l'avait jamais été. "Maman Charlie et papa Tim." Il lui sourit, se doutant que rien ne serait aussi facile que ces appellations car ils n'étaient pas ensemble et que la vie était parsemée d'embûches, surtout la leur mais, leur destin était ainsi: tous deux parents malgré tout, s'aimant à travers un petit être qui rendait Tim si ému. Alors, avant qu'elle ne parte, il la retourna vers lui et il souleva son tee shirt doucement, s'agenouillant mais cette fois, pour embrasser ce ventre qui allait s'arrondir irrémédiablement. Un geste d'amour, encore un et une certitude, quoiqu'il arrive, ils s'aimeraient. A deux, puis à trois.
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| | | | (#)Mer 21 Aoû 2019 - 21:02 | |
| La main de la jeune femme reste interdite, suspendue dans le vide pendant quelques secondes encore alors que le bout de ses doigts se tend faiblement pour atteindre la poignée. Ses yeux se ferment puisqu’elle sait qu’il ne peut pas la voir pour le moment, elle s’accorde un simple instant de faiblesse avant de devoir passer le bas de la porte. Tant qu’elle ne pleure pas, il ne pourra pas savoir la haine contre elle même qui l’anime en cet instant. Elle aurait aimé être quelqu’un de simple sachant ce qu’il veut, lui dire dès qu’elle l’aurait pu qu’elle l’aimait elle aussi sans aucune retenue. Elle lui aurait aussi dit que leur histoire ressemble beaucoup trop au cliché d’un film romantique, ils auraient rigolé et elle l’aurait embrassé. Dans ce monde ci elle n’aurait pas eu à espérer qu’il lui demande de rester une dernière fois pour enfin l’écouter. S’il lui dit maintenant qu’il aimerait l’avoir près de lui pour une éternité ou deux alors elle lui répondra jamais deux sans trois - moins poétique mais ô combien véridique. La vérité, c’est qu’elle n’a pas envie de faire un pas de plus ni même de demander à ses muscles d’appuyer sur la poignée. Cela signifierait la fin d’eux deux pour une durée indéterminée mais qui sera de toute façon bien trop longue. Elle ne sera plus sien pour un temps, malgré toutes les promesses qu’elle lui a faite. Il ne sera plus sienne non plus, même si elle persistera à le croire et que ça la rendra assurément malade. Elle ne saura contrôler ni ses instants de joie ni ceux de peine, comme elle a déjà du mal depuis vingt trois ans. Une année de plus n’y changera rien, mais un enfant en elle et le lot d’hormones offert avec, ça, ça changera tout. Pour un instant encore elle ne pense pas aux conséquences de ses décisions, se contente de poser ses mains par dessus celles de Tim, de le laisser être son roc quelques secondes encore. Le roc bouge pourtant et elle doit une nouvelle fois faire face à ce visage si angélique - un crève coeur, mais pas autant que les quelques mots qui suivent. Maman et papa. Eux deux, puis eux trois. Plus qu’un rêve un peu fou et irraisonné, une réalité. La blonde avait tant ignoré cet être, s’était persuadée que si elle n’y pensait pas il allait simplement cesser d’exister. Elle s’était inventée tant de mensonges pour faire croire au reste du monde que tout allait bien dans sa vie alors qu’elle attendait simplement le retour de l’être aimé. Elle ne pourra jamais le considérer comme autre chose que son âme soeur, peu importe la force qu’elle y mettra. Il ne sera jamais rien d’autre, que ce soit dans cette vie ou dans l’autre et la vision de lui à genoux devant elle et embrassant leur enfant est la seule chose qu’elle retiendra. Il ne s’agit pas seulement d’un moment de partage à deux entre une triton et sa sirène mais bien à trois. Un être nouveau qui les rendra infiniment heureux malgré tout ce qu’il pourra se passer d’ici à ce qu’il naisse, et ce jour là sera à jamais marqué d’une croix dans son coeur. Ce jour là, et tous les autres passés avec Tim auprès d’elle. Sa main s’éloigne de la poignée et elle s’agenouille à son tour face à lui, vient délicatement prendre sa tête entre ses mains et la fait basculer vers l’avant. Elle dépose un long baiser sur son front en même temps que ses yeux se ferment et que les émotions la submergent à nouveau. Quelques mots finissent par sortir de sa bouche avant que sa voix ne se brise. « Et bébé Decastel. » Le seul être qui sera un jour capable d’égaler l’amour qu’elle a pour Tim et peut être parfois de le surpasser. Elle voudrait encore lui donner mille conseils, le supplier de ne pas l’oublier et de garder une place dans son coeur pour leur famille à venir mais cela ne servirait sûrement à rien. Il sait déjà tout. Il savait tout ça avant même qu’elle ne lui en parle et qu’elle essaye seulement de se raccrocher à quelques mots dans l’espoir fou que le temps s’arrête. Il n’en est rien et cette fois ci elle se relève la première, tend sa main vers Tim dans un dernier sourire. Elle ne veut pas le voir genoux pour leur dernière union. Elle ne veut plus jamais le revoir à terre, sauf peut être le jour où il lui proposera de partager sa vie de manière permanente. Pour quelques temps encore ils devront vivre séparés, annonce brutale indiquée par la porte s’ouvrant peu à peu sur le reste du monde. Il avait cessé d’exister lorsqu’ils étaient réunis mais Charlie doit à nouveau s’y engouffrer pour laisser Tim respirer. Il en a bien plus besoin qu’elle et une infime mais totalement folle partie d’elle s’en est convaincue. Sa main caresse une dernière fois son bras, cherche à s’accrocher à chaque atome invisible, échoue. Elle n’a donc plus aucun choix et franchit le seuil, un pied puis l’autre. Le dernier regard qu’elle lui tend est accompagné d’un sourire et seulement après qu’il ait refermé la porte, elle se permet de fondre en larmes.
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| | | | | | | | Le temps ne guérit rien | timlie #7 |
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