| | | (#)Mer 18 Sep 2019 - 23:35 | |
| Encore une journée banale pour l’italien. Embauchant le travail à 8h à l’association Beauregard, soit une heure avant l’ouverture des portes aux patients. Ca laissait le temps aux professionnels d’arriver tranquillement, boire leurs cafés et aller à leurs quartiers en temps et en heure. Tout le monde avait toujours l’air content de venir travailler, c’était sans doute car ils étaient aussi contents de retrouver leurs collègues pour le café et le petit dej. Le seul hic, c’est qu’ici, peu de monde calculait vraiment l’agent d’entretien. Que ce soit le corps médical ou social, ça devait pas être très intéressant d’échanger avec lui. Mais peut être que si Nino ne s’était pas montré si solitaire depuis qu’il avait commencé à travailler à l’association, il serait à la table avec tout le monde, en train de boire un café pour émerger. Mais son café il le buvait seul, dans le patio qui séparait les bâtiments en deux, clope à la main, il regardait le ciel et les oiseaux qui volaient au-dessus de lui. Il se dépêchait de tirer sur sa première clope matinale et l’écrasa rapidement avant qu’un médecin n’arrive pour lui dire qu’il devrait avoir honte de fumer ici alors que beaucoup avaient le cancer. Remarque que l’italien ne pouvait pas supporter. Si le cancer devait s’occuper de lui et bien qu’il fasse, il n’avait pas contre faire grandir une petite tumeur dans ses poumons, prenant ça comme une nouvelle fatalité à sa vie merdique. Il balança son mégot dans le cendrier – qui malgré les remarques des médecins, était quand même présent dans cet espace ouvert, ce n’est donc pas juste pour faire jolie. Les messages de préventions recouvraient tous les murs des couloirs dans l’association, ne pas fumer, faire du sport régulièrement, ne pas manger trop gras, trop sucré, trop salé, stop à la malbouffe… tout ce qui résumait en réalité la vie de l’italien, qui pourtant, ne se portait pas trop mal. Il était d’ailleurs chargé d’afficher une nouvelle campagne de prévention, cette fois, concernant les perturbateurs endocriniens qui pouvaient se retrouver dans l’alimentation et les cosmétiques. L’italien ne comprenait rien du langage utilisé sur ces affiches mais il s’empressa de prendre son lot de papier de toutes les couleurs pour aller les scotcher aux quatre coins des locaux. Les portes de l’association s’ouvraient et il retira l’alarme de sécurité. La première personne qu’il vit entrer dans les locaux était Adèle. Cette jeune patiente qui collait aux baskets de Nino depuis la première fois qu’elle avait mis les pieds ici. Il s’empressa de faire demi-tour pour aller au fond du couloir, espérant n’avoir pas été suivi. Il connaissait les capacités d’Adèle de le repérer à plusieurs dizaines de mètres à la ronde et il miserait pas sur le fait qu’elle sache pas déjà où elle pourrait le trouver. C’était presque devenu un jeu pour lui, ce jeu de cache-cache. |
| | | | (#)Jeu 19 Sep 2019 - 5:28 | |
| « il y a des raisons qu'on explique pas... » nino marchetti & adèle shephard
C’était inévitable pour la jeune femme, comme si ses lieux l’avaient appelé. Cette maladie venue de nulle part alors qu’elle est très sportive, aucun signe héréditaire à ce qu’elle sache – mais comment le savoir ses parents étant morts quand elle n’était qu’une adolescence, et à cet âge-là on ne parle pas de maladie, ou de mort. Elle ne fume pas, et n’a jamais fumé et avec l’accident de ses parents, justement provoqué par un fou de la cigarette et des drogues en tout genre, elle ne risque pas de mettre cette saloperie dans sa bouche, jamais ! Elle se souvient encore la colère qu’elle avait eue quand elle avait retrouvé dans le jardin son petit frère avec un joint au bec trois jours après le décès de leur parent. Il n’a plus recommencé devant elle du moins, et Adèle ignore si il fume toujours mais ce sera la même rengaine si elle le retrouve de nouveau avec ça. Mais cette maladie qui provenait bien de quelque part lui avait permis de se remettre en question, et plus encore de faire connaissance de personnes dont probablement jamais elle n’aurait rencontré. Même par le biais d’un hasard, Adèle ne fait pas partie de celles qui pensent que la vie est un hasard, le jeu oui, mais la vie ça se construit. Ce sont des choix qu’on prend. Il n’est pas toujours facile de trouver sa place dans ce monde et la jeune femme ne doute pas qu’elle ne l’a pas encore trouvé. Pas totalement du moins, encore fragilisé par la disparition des gens les plus importants dans sa vie, elle aurait aimé qu’ils soient prêts d’elle pour l’aider à vaincre ce cancer. Rien que ce mot lui fait mal, mais elle n’a encore jamais baissé les bras, et désormais qu’elle était entourée de plusieurs personnes solides, bâtissant les fondations même de sa réussite, elle ne pouvait plus faire marche arrière, encore moins s’effondrer. Et pourtant, les choses seraient plus simples. Pour elle. Peut-être plus douloureuses pour d’autres comme ses frères. Entre autre. Mais Adèle se voulait rassurante, c’était ce qu’elle disait à qui voulait l’entendre. Elle vaincra même si elle ne doute pas que cette maladie a plus d’un tour dans son sac et en a vu s’effondrer des biens plus forts qu’elle, dès bien plus robustes, du haut de sa petite taille toute fluette. Sortant de chez elle, souvent très matinale, elle avait préféré se rendre immédiatement à l’association alors que son rendez-vous n’était qu’à dix heures trente. Combien de fois Noa, la directrice avait voulu lui avancer son rendez-vous, la voyant déjà dans les locaux, et qu’elle refusait. Toujours. Sans une once d’hésitation. Créant sans le vouloir des interrogations dans l’esprit des membres de cette association. Elle n’y pouvait rien Adèle, c’était plus fort qu’elle, elle avait ce besoin irrémédiable de le voir, de pouvoir lui parler parfois juste quelques minutes, ça lui permettait de lui donner un peu de baume au cœur, et au plus profond d’elle, elle en avait besoin. Alors même qu’elle prétend au reste du monde qu’elle ne souhaite s’attacher à quiconque. Et c’est vrai avec Nino aussi, mais elle n’arrive pas à remédier à le voir. Parfois quand le temps lui permet, qu’elle n’a pas école ou travail, elle reste un peu plus longtemps auprès de lui. Juste à l’observer il en a pris l’habitude même si au début il semblait bouder, parce qu’il ne souriait jamais Nino. Qu’il n’avait pas un mot pour elle, comme si elle était invisible à ses yeux. Mais ça, c’était avant que la tempête Adèle ne frappe à nouveau, le poussant toujours dans ses retranchements, c’est une évidence quand on les observe, qu’ils se cherchent, mais ce lien peu de personnes dans ses locaux ne pourront comprendre vraiment de quoi il s’agit. Parce qu’ils n’ouvrent pas leur yeux, parce qu’ils ont des préjugés et que Adèle déteste les laisser pour compte ! Elle a besoin de se sentir utile avec lui, et elle ressent ce besoin pour lui de ne pas vouloir toujours la repousser. Les portes des locaux qui s’ouvrent, Adèle a déjà hâte de sautiller dans le hall à la recherche de l’Italien. Parce qu’il a pris cette mauvaise habitude de toujours vouloir se cacher à son arrivée. Et qu’elle est rentrée dans son jeu à l’instant même où elle a croisé son regard. Ses yeux espiègles ne font même pas attention aux personnels autour d’elle, elle leur dit à peine bonjour, tout en saluant d’un signe de tête, un léger sourire sur ses lèvres suspendu sans raison. Mais qui s’agrandit quand elle voit l’ombre dans le couloir de l’Italien, qui se cache derrière une autre porte, la jeune femme avance rapidement, se faufilant entre deux personnes du personnel qui tentent de lui dire que ce n’est pas par-là, mais ici, elle connaît désormais chaque couloir par cœur pour les avoir fait en courant derrière Nino il y a quelques semaines, alors qu’elle n’a jamais pu le rattraper dans sa course folle. Il est bien plus grand qu’elle, c’est de la triche ! Elle pousse légèrement la porte de la salle, silencieusement pour se mettre derrière lui avant de poser ses deux mains devant ses yeux alors qu’il fixe la baie vitrée d’où on peut voir à distance le hall mais aussi le parc attenant aux locaux. « C’est moi que tu cherches comme ça ? » Ses yeux se posent sur la silhouette de l’Italien qui se retourne vers elle. C’était une évidence que peu comprendront, parce qu’elle-même ignore ce qui la pousse à aller vers lui. |
| | | | (#)Jeu 19 Sep 2019 - 9:13 | |
| Elle avait fini par marquer les journées de l’italien. Il savait qu’elle venait régulièrement, presque un jour sur deux. L’association Beauregard était devenue son QG, aussi triste cela pouvait être, mais c’est aussi pour ça qu’elle existe, c’est association. Pour permettre aux personnes malades d’avoir un lieu ressource, de pouvoir à la fois rencontrer des professionnels compétents et formés à l’accompagnement médico-social des personnes atteintes du cancer, mais aussi de pouvoir se poser, de souffler. Ici personne n’irait les juger, poser un regard de pitié sur eux. Personne sauf peut être Nino. Des fois, il avait pitié et au début, c’était compliqué pour lui de croiser des personnes avec des tuyaux dans le nez, des perfusions, des crânes chauves. Ce n’était pas le cas de tous, mais c’était ceux qui le marquaient et qui le mettaient mal à l’aise. Il s’était longtemps demandé pourquoi il travaillait ici et pourquoi il s’infligeait tout ça. Ca lui tordait l’estomac, ça le prenait aux tripes, ça le faisait surtout grave flipper. Il avait l’impression de sentir la mort à chaque couloir, de voir des cadavres partout. C’est comme ça qu’il les représentait, morts vivants. Comme si chacun n’avait aucune chance de survivre et de battre la maladie mais petit à petit, son regard changeait, il entendait de bonnes nouvelles, des patients qui finissaient par s’en sortir, redonnant de l’espoir à la vie. Il se rendait compte que justement, ils n’étaient pas tous destiné à une fin tragique et que finalement, il était possible de s’en sortir. Il avait appris à ne plus baisser les yeux face à un crâne rasé, à ne plus détourner le regard face à des tuyaux et à garder la tête haute en toute circonstance, estompant petit à petit ce sentiment de pitié. Adèle faisait à présent partie de son quotidien, ou presque. Il la fuyait autant qu’il la cherchait. S’assurant qu’elle venait bien, l’observant de loin, cherchant une lueur d’espoir dans son regard, il la voyait toujours. Le jour où elle perdrait cette étincelle dans ses yeux, l’italien se ferait du souci pour elle. Il n’avait jamais croisé aussi vive qu’elle, aussi bruyante aussi. Elle dépassait parfois Maze et c’était un challenge compliqué ! L’italien avait de travail ce matin là et s’il n’esquivait pas la jeune brune, il allait se mettre en retard. Il commença alors à coller quelques affiches ici et là, dans le couloir le plus éloigné de l’entrée. « C’est moi que tu cherches comme ça ? » entendant cette voix, il lève les yeux au ciel mais souris à la fois, sourire qu’il se dépêche d’effacer lorsqu’il se retourne. « C’est étonnant, je m’attendais pas à te voir aujourd’hui. » mensonge, elle le savait. « J’ai du boulot Adèle, comme toujours. Alors, soit tu m’aides à afficher ce paquet d’affiche qui te dise quoi manger pour te sentir bien, soit tu peux aller voir ailleurs si j’y suis ? » il lui tendit des punaises parce qu’il savait déjà qu’elle était capable d’accepter de l’aider. « C’est quoi aujourd’hui tes rendez-vous ? » s’il y avait une chose qu’il avait toujours pas compris, c’était si Adèle venait réellement pour croiser des professionnels dans le coin ou si c’était pour participer à des activités avec les bénévoles ou pour une toute autre raison. |
| | | | (#)Jeu 19 Sep 2019 - 10:04 | |
| « il y a des raisons qu'on explique pas... » nino marchetti & adèle shephard
Jour après jour, semaine après semaine elle avait appris à connaître cet homme, qui faisait désormais partie intégrante d’un quotidien lourd et pesant. Mais Adèle se disait qu’elle avait toujours su faire l’unanimité et qu’elle s’en était toujours sorti haut la main. Jusqu’ici, et ne comptait pas remédier à cela. Si ce cancer arrivait à cet instant de sa vie ce n’était pas un hasard, elle saurait le vaincre. Elle n’avait pas le choix la demoiselle car elle ne comptait pas partir de ce monde. Elle avait encore trop de choses à vivre, la passionnante Adèle qui court derrière un bonheur perdu, croyant dur comme fer que quelqu’un l’attend quelque part et qu’elle saura le reconnaître au premier regard. Elle est sans doute une femme-enfant, à considérer que l’amour est partout, même là où on ne l’attend pas. Adèle vous direz, surtout là où on l’attend pas. Elle est sans filtre, avance en sautillant affrontant les pires conneries de sa vie. Parce qu’Adèle en fait des conneries, parfois plus ou moins importantes, qui entraînent des conséquences plus ou moins graves. Mais on a qu’une vie n’est-ce pas ? Et il est certain que depuis qu’elle a appris pour son cancer, elle voit les choses bien différemment, si elle devait vivre ses derniers instants, autant que ce soit avec humour et dérision. Ne pouvant pas vraiment accepter que cela pourrait un jour aller à sa perte et envenimer la situation plus qu’elle ne l’est déjà. Elle n’avait pas mis longtemps avant de se retrouver derrière lui, tenant sur ses pointes de pied pour arriver à toucher ses yeux. Un contact qui n’avait pas semblé lui faire du mal, elle n’avait pas vraiment réalisé que son geste pourrait être mal vu par l’Italien. Pouvait-il réellement lui en vouloir pour si peu ? Il se retourne vers elle, un visage fermé, aucun sourire ne s’affiche sur ce dernier, et ça la fait bondir, Adèle. « C’est étonnant, je m’attendais pas à te voir aujourd’hui. » Menteur ! Elle hausse les épaules, est-ce une taquinerie parce qu’il la voyait de trop ? Le pire c’est que si elle le lui faisait part, il dirait certainement que la porte est par là, un jeu quelque part un peu malsain et dont elle n’avait pas spécialement l’habitude. Mais l’Italien est dur à cerner, et malgré ses heures et ses heures en sa compagnie, elle ne connaissait rien de lui. Quand elle lui posait des questions, il répondait une fois sur deux, au grès de ses humeurs sans doute. « Est-ce que ça signifie que je t’ai manqué même avec un infime manque ? » Demande t’elle d’une voix remplie de douceur comme quand elle sait qu’elle doit faire craquer son interlocuteur tout en accompagnant ses paroles de ses doigts qui prennent forme devant le visage du jeune homme, qui semble préoccupé, aujourd’hui, plus que d’habitude. « J’ai du boulot Adèle, comme toujours. Alors, soit tu m’aides à afficher ce paquet d’affiche qui te dise quoi manger pour te sentir bien, soit tu peux aller voir ailleurs si j’y suis ? » Le bougre ! Elle le maudit de quatre générations et encore ! Mais très vite elle le voit tendre vers elle les affiches et les punaises. « Tu vois sans même que je te réponde, tu me tends déjà tes affiches et tes punaises. » Qu’elle remarqua tout en les récupérant néanmoins. De toute façon elle comptait bien plus parler que travailler. « Tu as finis dans le bureau de la directrice toi ? » Qu’elle demande alors qu’elle lui tourne le dos pour accrocher une affiche. Il a l’air tendu, et deux options s’ouvraient à elle, soit il tentait par tous les moyens de la faire fuir de lui, mais Adèle avait pensé (peut-être naïvement) que c’était loin derrière eux tout cela, soit il avait été convoqué dans le bureau pour lui rappeler ses tâches, et qu’il ne devrait pas sympathiser avec les patients. Mais il est vrai qu’elle n’est pas vraiment certaine de vouloir savoir car peu importe la raison, elle n’allait pas se laisser faire et elle était capable de se rendre sur le champ dans le bureau de Noa pour lui dire de la lâcher cinq minutes ! Adèle n’est pas vraiment du genre à se laissée marcher dessus, même si quand on la regarde on voit une douce et charmante enfant au visage angélique. Comme elle dit, un ange n’a qu’à un œil et elle, elle en a deux ! « C’est quoi aujourd’hui tes rendez-vous ? » Sortant de la pièce avec Nino ils se dirigeaient dans une autre quand il lui demandait son programme aujourd’hui, « j’ai rendez-vous avec Noa pour le compte rendu de la semaine et j’enchaîne à onze heures avec un atelier bien être. » Elle allait se faire dorloter, et il y avait un atelier maquillage avec une marque spécialisée pour le cancer « Même » et la jeune femme avait déjà hâte de pouvoir toucher, et découvrir cette marque complète qu’elle ne connaissait pas encore. Elle était donc enthousiaste mais Nino arriverait à casser le morale de toute une troupe de volontaire avec cette tête d’enterrement qu’il faisait à chaque fois qu’il la voyait. « Mais j’ai encore un peu de temps devant moi. » Qu’elle enchéri, pas sûr qu’il apprécie à sa juste valeur, du moins qu’il lui montre lui aussi autant d’enthousiasme. |
| | | | (#)Lun 23 Sep 2019 - 20:35 | |
| « Est-ce que ça signifie que je t’ai manqué même avec un infime manque ? » L’italien reste sans réponse, il se contente de la regarder, ne voulant ni la blesser, ni lui donner grand espoir. Lui manquer ? Qui pouvait bien manquer à Nino Marchetti ? Sa mère sans doute. Oui, sa mère lui manquait parce qu’elle était la seule et unique femme de sa vie. Celle qui, avec milles et unes maladresses, l’avait élevé, nourri, vu grandir, elle l’avait aimé et choyé. Elle faisait de son mieux, elle avait tout essayé pour protéger son Nino mais elle avait été incapable de le contrôler. Il mettra ça sur la faute de tous ces hommes qu’il voyait défiler chez eux. Tous ces hommes qu’elle avait été incapable de garder. Trois fils, trois pères, elle avait simplement décidé d’arrêter d’enfanter en se décidant à se protéger une bonne fois pour toute, quand elle avait compris. Nino fuyait, pas sa mère mais plutôt le spectacle qu’elle lui offrait, se rouler des pelles sous ses yeux, se soumettre à l’autorité masculine d’homme qui n’en valait pas la peine. Nino n’avait jamais osé donner d’ordre à sa mère, jamais osé lever la main sur elle, il la respectait bien trop et pourtant il haïssait chacun des hommes qui passaient le pas de la porte de cet appartement à Scampia. Et pour cette raison, il était aigris, mauvais, il cherchait sans doute à se venger en trouvant refuse dans la rue. Ou c’était peut être juste un moyen de disparaitre et de ne pas être confronté à tout ça. Mais oui, sa mère lui manquait. Décédée il y a quelques années, rongées par les soucis, par les regrets et les remords, elle avait été emportée par un AVC fatal que Vitto avait mis sur le dos de Nino. Rongé à son tour par la culpabilité, il avait fini par s’y faire. Sa mère lui manquait, il vivait avec ça. Quant à Adèle ? Lui avait-elle manqué ? Elle ne s’était sans doute pas absentée suffisamment longtemps pour qu’il puisse ressentir ce manque, ce qu’il pouvait dire c’est qu’il n’était pas mécontent de la voir. Il lui tendit les affiches et les punaises, gage qu’il la supporterait encore à ses côtés quelques temps. « Tu vois sans même que je te réponde, tu me tends déjà tes affiches et tes punaises. » parce que peut être, il connaissait la réponse. Que sans vouloir l’admettre, il connaissait déjà quelques-unes de ses manies et qu’il avait appris à la décrypter, à l’observer, simplement, il s’était habitué à elle et il apprenait à la connaitre réellement. « Tu as finis dans le bureau de la directrice toi ? » Il sait pas bien pourquoi elle lui demande ça. « Qu’est ce que tu veux dire par là ? T’as entendu quelques chose ? » elle a les oreilles partout, elle entend tout et elle sait tout. « J’suis convoqué ? » qu’il s’inquiète presque. Manquerait plus que ça qu’elle soit au courant avant lui. Il pouvait flipper, depuis qu'Ezra Beauregard savait qu'il était le père de Lucia, sa nièce, Nino redoutait de se faire virer tôt ou tard de l'association... « Pourquoi j’devrai aller voir Noa ? » ou Madame Jacobs. Mais il parait qu’elle a pas envie qu’on l’appelle comme ça, la directrice. Tant mieux, ca éviterait à l’italien de faire l’hypocrite. Ce que ça pouvait l’emmerder que ce soit une femme qui le dirige… Ils changent de pièce, Nino qui guide Adèle et ouvre un nouvel accès. « La bas, sur le tableau d’affichage, s’il te plait. » qu’il lui commande sans se montrer trop directif pour autant. « j’ai rendez-vous avec Noa pour le compte rendu de la semaine et j’enchaîne à onze heures avec un atelier bien être. » un atelier bien être, Nino s’était toujours demandé ce qu’il s’y passait vraiment la dedans… « Mais j’ai encore un peu de temps devant moi. » il hoche la tête. « j’vais te laisser faire le taf alors, pendant que moi j’vais aller me la couler douce dans l’jardin. » qu’il plaisante enfin, il se détendait, petit à petit. « c’est quoi, l’atelier bien être ? Vous faites quoi exactement ? » |
| | | | (#)Lun 23 Sep 2019 - 21:26 | |
| « il y a des raisons qu'on explique pas... » nino marchetti & adèle shephard
Elle ne savait pas Adèle. Elle ne comprenait pas pourquoi elle se sentait attirée par Nino. Pourquoi son cœur s’emballait en sa présence – bien qu’elle dira à qui veut l’entendre qu’il ne représente rien pour elle, sauf une personne qui travail dans l’association. Une personne qui a pris beaucoup de place, inconsciemment. Un personne qui n’est pas que ça, car elle ne réagit pas comme ça avec les autres. C’est certain. Mais elle ne veut pas le décevoir Nino. Elle n’explique pas son sourire plaqué sur son visage quand ses yeux se posent sur la silhouette de l’Italien. Elle n’explique pas ce besoin vitale depuis six mois de le charrier, de le taquiner parfois à outrance – et ce malgré l’air bougon du jeune homme. Adèle n’explique rien, mais ça se passe tout naturellement. Et ça l’effraie, autant que sa maladie. Quand elle repart de l’association, elle se dit toujours que demain elle arrêtera de le chercher, qu’elle l’évitera. Et quand le lendemain sonne, c’est d’un vital qu’elle le cherche du regard ou qu’elle sautille presque trop enthousiaste à le voir près d’elle. C’est complètement idiot, elle le sait, mais Addie a toujours été ainsi, se procurant une envie sans aucune mesure pour ses palpitations dans son cœur pourtant fragile. Il ne veut pas répondre à sa première question, et dire que ça l’étonne serait mentir. A sa place, elle aurait esquivé, néanmoins peut-être présentant un semi-sourire caché. De toute façon même si elle démentira, ça se voit comme un nez en pleine figure qu’elle le trouve pas repoussant ! Hélas. Mais il s’rait bien capable de ne pas s’être rendu compte ! « Qu’est ce que tu veux dire par là ? T’as entendu quelques chose ? » Qu’il demande en se tournant vers elle, elle hausse les épaules, elle qui pensait qu’il allait pouvoir lui en dire plus, « j’suis convoqué ? » C’est mignon il s’inquiète. Alors qu’elle reste silencieuse, elle accroche une affiche, l’Italien continue, « pourquoi j’devrai aller voir Noa ? » Il persiste alors que le silence de Adèle lui fait penser au pire, une fois qu’elle peut en placer une, elle lui répond, voulant le rassurer, « Non j’sais pas moi. C’est toi qui m’envoie bouler à peine arrivée ! » Elle dit pourtant calmement, d’habitude il attend qu’elle le saoule un peu, et là même pas, elle reprend alors. « Je pensais qu’on t’avait dit quelque chose, c’est tout… elle soupire avant d’hausser les épaules et d’ajouter, sur le ton de la plaisanterie cette fois, qu’on t’aurai dit que tu glandes un peu trop. » Elle le taquinait bien volontiers. Même si Addie c’était évident que si elle savait quelque chose, elle viendrait le voir directement. Il ne s’en était pas fait une ennemie, malgré qu’il essaye de la repousser, à chaque fois… « La bas, sur le tableau d’affichage, s’il te plait. » Elle accroche alors la pancarte, avant de quitter la pièce, elle se sentait bien à ses côtés, elle ne devrait pas. Elle ne devrait pas lui laisser prendre place à ses côtés, parce qu’Adèle refait toujours les mêmes erreurs, et la passion finit toujours par voler en éclat. « j’vais te laisser faire le taf alors, pendant que moi j’vais aller me la couler douce dans l’jardin. » Il avoue, souriant légèrement, enfin. Elle lui tire la langue avant d’ajouter, un sourire en coin. « C’est vrai que je bosse mieux que toi, je remarque. » Il avait plutôt intérêt à rester là, sinon elle allait se la couler douce elle aussi. Et tout retomberait sur lui ! « C’est quoi, l’atelier bien être ? Vous faites quoi exactement ? » Il demande finalement, il semblait intéressé aussi elle lui répond, elle la mode elle connaît. Elle raffole de faire les magasins d’ailleurs ses frères et son cousin certain qu’ils apprécieraient qu’elle se trouve un mec juste pour être épargné d’être forcé de faire les magasins. Les manucures, les massages, tout ce dont la jeune femme raffole. « Tu te fais dorloter, ils t’apprennent à retrouver goût au maquillage, à te trouver belle après… » La chimio, des mots qui ne viendront pas forcément, mais dont Nino pourrait aisément comprendre. Elle, elle avait peur pour ses cheveux, elle avait vu des vidéos sur internet, écouté des interviews, et pour elle les cheveux c’est la féminité par excellence, elle ne s’imagine pas sans eux, aussi son regard est fuyant, encore un sujet qu’elle évite, la date de sa première séance approche, et elle aimerait tellement qu’elle s’éloigne… Elle a peur de ne plus plaire après cela. De ne plus pouvoir conquérir d'autres coeurs. |
| | | | (#)Lun 23 Sep 2019 - 22:45 | |
| « Non j’sais pas moi. C’est toi qui m’envoie bouler à peine arrivée ! » Il respire, il souffle. La frayeur est passée. Mais c’est vrai qu’il est peut être un peu plus tendu qu’un autre jour l’italien. Peut être parce que depuis peu, la famille Beauregard devait savoir qui il était vraiment et finalement, il avait peut être de la chance que Noa soit la nouvelle directrice par ici. Que ce soit plus James, le frère de Katherine, le frère de la mère de sa fille, car il avait des chances pour que s’il le croise, il lui tombe dessus. Nino, mine de rien, il aimait son taf et il s’y était fait, à trainer dans l’association tous les jours. Même s’il rale souvent, ca lui convient, cet endroit et ce qu’il y fait. « Je pensais qu’on t’avait dit quelque chose, c’est tout… qu’on t’aurai dit que tu glandes un peu trop. » il harque un sourcil, il sait qu’elle le taquine. « c’est l’impression que j’donne ? Ca doit être parce que depuis quelques temps, y a une nana dans mes pattes sans arrêt… » qu’il lui lance, sans lui faire de reproche pour autant, parce qu’il peut pas nier que depuis qu’elle vient le voir, le temps passe quand même bien plus vite. Et même si Adèle est souvent avec lui, pour autant, elle l’empêche pas de travailler, elle respecte ça. Elle parle beaucoup, mais elle le laisse bouger et faire ce qu’il doit faire. Heureusement, parce qu’il y a longtemps qu’il aurait risqué d’être convoqué pour de bon. « T’inquiète, j’suis irréprochable ici. J’fais l’taff que j’ai à faire. Même avec la pire pipelette avec moi. » et manquerait plus qu’on lui reproche d’être trop proche de certains patient, ici, y a personne qui sait garder une vraie distance, parce que le mot d’ordre c’est l’humain avant tout. Il a déjà entendu ce genre de discours, même si on le met pas dans la boucle mais il connait au moins les valeurs de l’association. « C’est vrai que je bosse mieux que toi, je remarque. » et en réponse, il lui reprend les affiches et les punaises des mains. « rends moi ça avant que t’ailles dire que j’t’exploite en plus de ça. » il souris l’italien, voilà qu’il se détend pour de bon. Il avait presque fini cette tâche-là, plus qu’à placarder l’entrée et pour vrai, cette fois il préférait qu’Adèle ne lui donne pas de coup de main, car on risquerait vraiment de lui faire une remarque à ce propos. Elle peut lui tenir compagnie, ça, c’est autre chose. Il se dirige vers l’accueil avec Adèle à côté de lui. Ca étonne plus vraiment personne de le voir par ici avec elle. « Tu te fais dorloter, ils t’apprennent à retrouver goût au maquillage, à te trouver belle après… » « après quoi ? » il demande et se rend finalement compte de sa connerie. Et sans lui laisser le temps de répondre, mal à l’aise et maladroit sans doute, il se rattrape. « t’as besoin de ça pour te trouver belle ? » il demande sincèrement. « moi j’te trouve belle. » qu’il dit, toujours aussi sincère. Il la regarde pas, peut être qu’il assume pas non plus, mais il le pense. « Mais si ca te fait du bien, d’y aller… » il hausse les épaules. C’est un atelier dont elle a peut-être besoin. « T’en es où dans ton traitement ? »
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| | | | (#)Lun 23 Sep 2019 - 23:28 | |
| « il y a des raisons qu'on explique pas... » nino marchetti & adèle shephard
Adèle n’hésitait jamais à venir dans l’association toujours avant son heure, parce qu’elle aimait ses moments avec Nino, elle ne voudra pas l’avouer, ni à lui ni à personne. Même si les gens ici devaient s’en douter, fortement, mais Addie ne pouvait jamais contrôler ce sourire qui se dessine quand ses yeux fixent cette silhouette, ou quand il vient lui parler de lui-même. Quand il se permet une petite confidence. Elle n’a jamais appris à freiner non, c’est plutôt tout le contraire. Elle fonce droit dans le mur, et parfois s’en mord les doigts. Souvent même. Elle a souvent été déçue par le passé par les hommes, mais elle replonge toujours, sans une once d’hésitation. Et peut-être que si elle n’avait pas été malade, elle aurait plongé tête la première dans une relation avec l’Italien. Du moins aurait été plus ouverte, pour y penser, et en parler. Encore faut-il que le destin les rencontre, car si elle n’aurait pas été malade jamais elle ne serait venue ici et comme lui passe son temps ici, difficile d’imaginer une rencontre entre eux. Il fait tout pour l’éloigner de lui, mais elle n’écoute pas Addie. Parce que d’une certaine façon, il l’aide à se soigner. Il est un repère pour elle, une bouée de sauvetage quand elle commence à couler. Il ne le sait pas mais si elle est aussi assidue c’est bien grâce à lui. Et aucun autre soignant ici. Elle ne veut pas le décevoir, jamais. « C’est l’impression que j’donne ? Ca doit être parce que depuis quelques temps, y a une nana dans mes pattes sans arrêt… » Qu’il avoue en jetant un regard amusé et complice envers la jeune Australienne, elle rigole avant de lui dire, « j’vois pas du tout de qui tu parles… » Elle confesse d’une moue boudeuse, en haussant les épaules tout en tournant son visage, mais il la rassure Nino, « t’inquiète, j’suis irréprochable ici. J’fais l’taff que j’ai à faire. Même avec la pire pipelette avec moi. » Elle le pousse légèrement d’un air pas contente la petite, non mais il la traite de pipelette, comme si elle, elle parlait beaucoup ! Et puis il lui récupère ses outils, ils sortent de la pièce pour se retrouver dans le couloir, « rends moi ça avant que t’ailles dire que j’t’exploite en plus de ça. » il était impensable pour la jeune malade de ne plus fréquenter Nino et que quelqu’un vienne lui dire quelque chose, il sera reçue ! Mais Addie, pouvait s’inquiéter plus pour lui, si la direction lui disait quelque chose, le reste elle s’en fichait. Elle était devenue un bout en train ici, tout le monde la connaissait et elle mettait toujours les nouveaux à l’aise. Mais l’agent d’entretien c’était devenu un repère pour elle, quand elle n’était pas dans les différents entretiens ni dans les ateliers. Et ça ne risquait pas de changer, elle n’aimait pas qu’il s’isole. C’est peut-être l’une des raisons qui a fait qu’elle s’est rapprochée de lui. « C’est pas la peine de faire celui qui taf alors que j’ai placardé toute les affiches » Le couloir défile devant ses yeux, elle sautille, un sourire en coin mais elle le perd assez rapidement quand il lui pose des questions banales de base, mais qui deviennent lourde de conséquences. Addie n’aime pas se confier, elle apprend à le faire, et Levi ou Nino l’aide dans cette démarche, mais elle reste encore très distante sur ce sujet. La vérité c’est qu’elle est effrayée. Effrayée par ce qu’elle va devoir vivre, par cette fatigue qui va l’envahir, par ce fait de perdre toute cette lumière en elle. Sans compte le physique qui prendra forcément un coup. Un tout qui l’effraie et dont elle n’est pas vraiment prête, à seulement vingt-trois ans. « après quoi ? » Son regard s’assombrit, et elle sent les larmes montaient, mais ne montrera rien. Les mains dans les poches, elle n’ajoute rien, ravalant sa fierté et ses larmes ! « t’as besoin de ça pour te trouver belle ? demande t’il en arrivant dans le hall. Il ne sait pas ce que c’est lui de perdre sa féminité quand on est une nana coquette. Elle refuse de le blâmer, mais elle ne s’attend pas à la suite, moi j’te trouve belle. » Beau parleur pense t'elle. Elle ne peut pas s’empêcher de tourner son visage vers lui, il ne le saura pas mais ça lui fait du bien ce qu’il lui dit. Plus que n’importe qui d’autre, Nino a cet impact sur elle, qu’elle n’assume pas non plus. Visiblement. D’ailleurs elle ne sait pas quoi répondre, d’autant plus qu’il ne la regarde pas, lui. « Merci Nino » Elle trouve néanmoins la force de le remercier, sans vraiment prêter d’attention autour d’elle, ni à ce que cela lui procure intérieurement ses quelques mots. Il semble sincère, mais Adèle s’est tant de fois fais avoir par le passé… « Mais si ca te fait du bien, d’y aller… » Qu’il rajoute avant d’hausser les épaules, et d’ajouter, « t’en es où dans ton traitement ? » Comme un grand frère ou un protecteur, il demande, il a toujours veiller à ce qu’elle ne rate jamais aucun entretient. Les débuts furent difficile mais il a toujours veiller qu’elle soit là, « ça me fera sans doute du bien quand j’aurai commencé, j’ai vu des vidéos Nino, j’ai lu des articles et je sais l’impact de ses ateliers sur le moral. » On lui a pourtant dis de ne pas traîner sur internet, que chaque personne est différente, et qu’on y trouve tout et rien, mais c’est plus fort qu’elle, « je commence lundi prochain. » Dit-elle avant de sauter sur le comptoir pour s’asseoir alors que Nino affiche les quelques pancartes. De nouveau, elle sourit en le voyant s’appliquer. |
| | | | (#)Mar 24 Sep 2019 - 10:27 | |
| Nino avait du mal a expliquer comment il pouvait voir Adèle. Elle était si jeune pour lui, presque dix années les séparaient et ils avaient tous les deux deux modes de vies si différents, deux passés qui n’avaient rien en commun. Il y avait cette limite de l’association en plus qui l’empêchait d’envisager quoi que ce soit avec la jolie brune. A aucun moment, il n’avait pu se projeter ou s’imaginer avec Adèle dans ses bras. Un tas de raisons qui faisaient que ça ne lui passait même pas en tête. Pourtant, ce qu’il savait, c’est qu’il s’y attachait, petit à petit, qu’il appréciait de la voir, qu’il appréciait quand elle était dans ses pattes comme il pouvait le dire. Et si souvent, il la chassait, c’est parce qu’il savait qu’elle resterait là. Et Adèle était comme une sorte de soleil quotidien, même en jour de pluie, Nino avait ce rayon qui lui chauffait la peau et le cœur. Il n’avait jamais rien envisagé parce qu’il ne s’en donnait pas les moyens, il ne s’en laissait pas le droit. Visiblement, le mot pipelette n’avais pas plu à la demoiselle, du moins, fausse bonne actrice qu’elle était, c’est ce qu’elle tentait de lui faire comprendre avec sa moue non dissimulée et le léger coup d’épaule qu’elle avait donné à l’italien. Ca le faisait rire. « C’est pas la peine de faire celui qui taf alors que j’ai placardé toute les affiches » au moins ça oui. Il souriait. « Comment j’peux faire pour te remercier de travailler à ma place ? » il cligna des yeux, faisant vaciller ses sourcils. « J’suis contre l’esclavage, tout travail mérite salaire. » Puis, il s’interroge, il questionne, il veut comprendre ce qu’il se passe derrière toutes ces portes closes, lui qui ne peut y entrer qu’en début de journée ou à la toute fin, une fois que tout est terminé, que les salles sont vides. Il connait pas les programmes, il sait juste qu’il y a quelques activités, que c’est toujours rempli de monde la dedans mais ensuite, c’est le néant. Il sait depuis qu’Adèle traine par ici qu’il y a du théâtre, de la peinture aussi, des sorties sportives… et maintenant, ateliers bien être. Il la complimenta alors, lui disant qu’a ses yeux, elle était jolie, belle même. Il sait pas bien si ca peut servir à quelques chose. Lui a qui il faut arracher des compliments pour que ca sorte de sa bouche, cette fois, ca semblait être naturel et sincère. « Merci Nino » Il la regarde enfin, croisant son regard et n’y répondit plus rien, peut être pouvait-elle lire sa sincérité dans ses yeux. Lui voyait qu’elle était paumée et qu’elle était si flippée. Il ressenti comme un pincement au cœur et détourna le regard, comme pour fuir cette réalité : Adèle n’était pas ici pour le plaisir, pas ici pour juste passer du temps avec lui quand elle s’ennuyait, elle était ici parce qu’elle était malade… « ça me fera sans doute du bien quand j’aurai commencé, j’ai vu des vidéos Nino, j’ai lu des articles et je sais l’impact de ses ateliers sur le moral. » il se demandait de quel genre de vidéo elle peut parler… des vidéos de personnes malades après une chimio ou des vidéos de personnes qui participent à ce genre d’ateliers et qui témoignent de l’impact que ça peut avoir sur eux ? « Faut pas que tu te torture trop… » on trouve de tout sur internet et Nino s’en était rendu compte une fois, alors qu’il avait des migraines, Maze s’était empressée de jeter un œil sur Doctissimo pour voir pourquoi ça ne passait pas. Elle lui avait trouvé toutes sortes de maladies mortelles et l’italien s’en était rendu malade. Jusqu’à ce que ça passe et plus rien. « je commence lundi prochain. » Il hoche la tête comme pour se remettre les idées en place et en arrivant dans l’entrée, il placarde ses dernières affiches pendant qu’Adèle l’observe, perchée sur son comptoir, où il n’y a bien qu’elle qui ose s’y installer de la sorte. Et personne qui ne lui dit jamais rien. Enfin si, il avait bien entendu la secrétaire à l’accueil lui faire une remarque une fois, mais ça ne l’avait pas empêché de recommencer le lendemain et les jours suivant, et depuis… Adèle était reine à l’association et personne ne savait lui faire une seule remarque. A croire que son énergie plaisait à plus d’un. Il revient vers la Queen après avoir un peu cogité en enfonçant les punaises dans le mur. « qu’est ce qu’il va se passer après ? » il le voit bien, ces gens qui commencent leur traitement, les chimios, il voit bien qu’ils changent doucement mais surement… et il flippe un peu, de voir ces changements sur Adèle. Il la regarde, debout face à elle et qu’elle soit assise sur ce comptoir la rend presque aussi grande que lui, ce qui fait toujours sourire l’italien. « Ca fait quoi, de prendre un peu de hauteur ? » il se moque, gentiment.
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| | | | (#)Mar 24 Sep 2019 - 11:05 | |
| « il y a des raisons qu'on explique pas... » nino marchetti & adèle shephard
Elle était paumée Adèle. Paumée plus que d’ordinaire même si elle avait le soutient infaillible de ses colocs, de son cousin si cher à son cœur. De ses frères, même du petit dernier même si il l’agaçait, tous les jours. Il ressemblait tant à Nino. Il était toujours bougon comme lui et s’agaçait quand on parlait trop. C’était pourtant une partie intégrante de sa personnalité, elle avait besoin de ça Adèle pour trouver cet équilibre. Et puis il y avait Levi, son frère de cœur, son confident aujourd’hui qu’elle n’a plus sa mère ni Lucia pour reposer sa tête sur leur épaule. Levi la guide de bien des façons, il est déjà passé par là lui, pour Adèle c’est tout nouveau. Elle n’avait jamais été malade jusqu’ici, une fois le poignet cassé à cause de son petit frère d’ailleurs, mais rien de plus. Et puis dans son univers d’aujourd’hui, il y avait cet Italien, qu’elle aimait repousser, pour se rapprocher de lui, insatiable besoin de l’avoir près d’elle, peut-être se sentait-elle plus forte en sa compagnie. Il savait trouver les bons mots, pour l’apaiser. Pour la faire sourire même quand ses pensées lui faisaient réaliser l’horreur dans lequel, elle était à présent plongée sans pouvoir faire marche arrière. Elle aimait se retrouver à côté de lui, et l’écouter lui parler, il se confessait de plus en plus. Il lui permettait de plus en plus de rentrer dans son petit jardin et elle avait toujours hâte d’en apprendre plus sur lui. La différence d’âge ? Elle n’y pensait même pas, et pourtant elle le savait peu importe que ce soit Nino ou une autre personne, sa famille, ses frères n’accepterons jamais quelqu’un de leur âge. Ils n’accepteront jamais personne, de toute façon ! Mais ce n’est pas vraiment les nuages gris dans son ciel actuellement. Non, la maladie est omni présente, elle a appris à vivre mais parfois moins que d’habitude, « comment j’peux faire pour te remercier de travailler à ma place ? Qu’il demande avec son air innocent et ses yeux qui battent des cils, en général c’est elle qui fait ça et ça la fait rire, elle fait mine de réfléchir un instant, j’suis contre l’esclavage, tout travail mérite salaire. » Elle avait bien une idée en tête, et ne perd jamais le nord Adèle. « Je vois qu’une chose, que tu m’offres un verre… » Avoue t’elle, d’une voix douce et calme, avant de reprendre, le sourire plaqué sur son visage, elle ne savait pas lui résister toute façon « en tout bien tout honneur, bien sûr ! » Pourquoi se sent-elle obligée de préciser cette phrase. Peut-être parce qu’elle le sent ce cœur qui s’agite dans sa poitrine. Même si elle n’en fit rien paraître ! Elle le regarde d’un air angélique, alors qu’il continue de marcher jusque dans le hall. « Faut pas que tu te torture trop… » Ca lui faisait du bien de parler avec l’agent d’entretien comme certains aimaient l’appeler. Pour elle, il n’était pas juste un agent d’entretien. C’était une personne à part entière et elle aimait lui parler. Il pourrait même aisément devenir un ami, un confident tant elle aimait ses moments qu’elle passait avec lui. Mais Addie n’a jamais été ce genre de gamine à freiner ses envies, ni même à connaître les limites. Il part quelques instants dans le hall et elle le suit du regard, discrètement. Ou pas. « qu’est ce qu’il va se passer après ? » Adèle a du mal à comprendre le sens de sa phrase. Après quoi ? La chimio. Physiquement ? Mentalement ? Elle n’en sait rien, elle relève ses yeux vers lui quand il revient vers elle, en haussant les épaules, perdue, et peureuse. « J’sais pas Nino. » Elle n’en sait rien du tout, elle ne sera peut-être même plus de ce monde. « Tu t’inquiètes ? » Elle cherche à croiser son regard mais il la fuit. Comme toujours, avant qu’il tente une humour qui est certain de la faire sortir de ses gongs, « ça fait quoi, de prendre un peu de hauteur ? » Elle se marre Adèle car ça revient souvent cette histoire de taille. Elle n’est pas très grande, et aussi elle lui rétorque très rapidement comme si elle avait appris sa leçon par cœur, « tout ce qui est petit est mignon… » Elle le pousse légèrement alors qu’il met son visage juste devant elle. C’est certain que cette complicité qu’elle a avec lui attire le regard des autres personnes présents dans le hall, même la secrétaire qui lève les yeux au ciel, quelle mégère celle-la ! « Bon c’est quoi ta prochaine tâche ? C’est pas encore la pause syndical… » Qu’elle le taquine en retour. |
| | | | (#)Mar 24 Sep 2019 - 11:48 | |
| « Je vois qu’une chose, que tu m’offres un verre… » Ca, il s’y attendait pas. Il savait pas bien quoi en dire, quoi répondre. Par ce que lui offrir un verre, ca impliquait pas mal de choses pour l’italien. D’une, sortir de l’association et voir Adèle en dehors de ces murs. Passer un cap, passer le domaine du professionnel et lui permettre d’entrée encore plus dans son intimité. Parce que si ils vont boire un verre, il pourra pas se cacher derrière l’excuse du travail quand il voudra pas répondre à une question ou quand il voudra esquiver quelques choses. Ce sera lui et elle et personne d’autre et pas de regards indiscrets qui se posent sur eux non plus. « en tout bien tout honneur, bien sûr ! » qu’elle se sent presque obligée d’ajouter, sans doute face au silence de l’italien. Il est pensif encore… il pense mais sans savoir quoi penser en réalité. C’est le néant dans sa tête. « Ok. » qu’il lâche. Ok mais quoi ? Ou ? Quand ? Dans quel but Nino ? En tout bien tout honneur, elle l’a dit. « d’accord pour le verre… » qu’il confirme à nouveau, petit sourire qui s’échappe d’entre ses lèvres. « t’es du genre à boire de la menthe à l’eau non ? » qu’il taquine encore, histoire d’apporter un peu de légèreté à sa réponse qui s’était faite attendre. Il sait pas bien le genre d’endroit qu’elle fréquente, si ca correspond aussi à ceux que lui a l’habitude de fréquenter. Ca l’étonnerait fort qu’elle soit une adepte de boxe et qu’elle aime voir des hommes se frapper au sang. L’italien allait pas souvent dans les bars dit d’étudiant, où l’ambiance était à celui qui descendrait le plus vite la girafe de bière et celui qui allait chopper le plus de nana en une soirée. Il avait jamais fréquenter ce genre de bar à vrai dire. Il préférait les country clubs plus tranquilles, où la moyenne d’âge était aussi plus élevée. C’était ça, ou les rings de boxes clandestins. « J’sais pas Nino…Tu t’inquiètes ? » il lève les yeux sur elle aussitôt qu’elle le questionne à son tour. Il hausse les épaules, se mord la joue intérieure, peut être bien qu’il s’inquiète et il en a même une boule au ventre maintenant qu’elle pose la question. « J’suis pas ravi. » mais en même temps il savait qu’elle devait passer par là, qu’elle devait affronter la maladie et il voyait pas l’avenir autrement qu’Adèle qui s’en sort. Quand il la voit débordant d’énergie, qui sautille et danse partout, son regard suis brille et son sourire pétillant. La vie serait bien trop injuste de lui arracher Adèle. Et il espérait si fort qu’un jour elle ai plus besoin de traîner par ici, qu’elle lui annonce que c’était fini, qu’elle dirait au revoir à l’association, et pour une si belle raison. Parce qu’elle serait guérie. « c’est possible que j’m’inquiète… » Il posa sa main sur le comptoir, à côté de la cuisse d’Adèle qui se posait là. Il regarde sa main et remonte doucement vers son visage, ce si doux visage qui allait peut-être changer dans les jours à venir. Elle n’en resterait pas moins belle… « tout ce qui est petit est mignon… » et il connait la suite. Réponse facile, il l’aurait bien cherché du haut de son mètre quatre vingt trois. « Bon c’est quoi ta prochaine tâche ? C’est pas encore la pause syndical… » Nan, c’est pas la pause et Nino avait commencé par la tâche la plus simple pour cette journée. « faut que j’aille vérifier les véhicules de services. Voir s’il faut y remettre de l’essence, s’il faut les nettoyer… c’est eux qui les utilisent, qui vident le réservoir, qui les dégueulasses et c’est moi qui passe derrière… » il hausse les épaules. « c’est dans combien de temps ton rendez vous ? » elle lui avait peut être déjà dis, mais il se rendait pas bien compte de l’heure qu’il était déjà. « Vas à ton entretien, et moi j’vais aller m’occuper de tout ça… » il lui aurait bien proposé de le suivre sur le parking de l’association, mais s’il devait aller y remettre de l’essence, il pouvait pas l’embarquer avec elle, c’était bien trop risqué.
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| | | | (#)Mar 24 Sep 2019 - 12:32 | |
| « il y a des raisons qu'on explique pas... » nino marchetti & adèle shephard
Il y a parfois de ses moments où Adèle devrait arrêter d’agir comme une enfant gâté, à qui on cède tout – ou presque. Pourtant au plus loin que remonte ses souvenirs ses frères et même son cousin Nell ont toujours été des étoiles dans sa vie, succombant au moindre désir de la seule fille de la famille. Les traînant de grés ou de force dans les magasins de fringue ou de maquillage, pour au final finir par un magasin de jeux vidéo où Nell l’a traîné en retour. Une sorte de compromis entre eux. Ca ne lui plaisait pas alors bien souvent elle s’asseyait sur le banc d’en face et regardait les passants autour d’elle en attendant patiemment que son cousin daigne réapparaître. Adèle a toujours été facile à vivre, sans se prendre la tête. Elle n’est pas de ses nanas capricieuses, même si elle aime parfois avoir l’attention portée sur elle. Comme en ce moment précis, auprès de l’Italien, elle aime quand il pose ses yeux sur elle, même si au fond ça la gêne un peu et que si lui ne détourne pas le visage, c’est elle qui le fait. Quelque part il l’intimide. Parce qu’elle le trouve beau et que dans d’autre circonstance, elle n’aurait jamais hésité. Elle aurait tout fait pour l’obtenir, comme elle sait si bien le faire avec son regard de miel et son côté de douceur. Mais les choses à présent était différente et si elle venait à mourir elle ne voulait pas qu’il soit malheureux. Elle ne pouvait pas ne pas y penser, alors elle enfermait à double tour la moindre lueur d’espoir, le moindre regard passionnel qu’elle pourrait avoir en sa présence. Mais pourtant, elle n’avait pas réfléchi une seconde aux conséquences que ce tête à tête pourrait entraîner, parce que au plus profond d’elle, elle le voulait, même si elle ne saurait pas lui accorder toute son importance. « Ok lâche t’il soudainement, alors qu’il a longuement hésité. Elle avait même perdu espoir qu’un jour il daigne répondre. Elle lui aurait fait la tête si il n’avait pas voulu, et pourtant quand on y réfléchissait un peu plus prêt, il aurait peut-être dû refuser. D’accord pour le verre… » Qu’il confirme alors qu’elle reste encore dans ses pensées, silencieuse, mais il ne pouvait pas être plus de deux secondes trente sérieux, aussi il la taquina, « t’es du genre à boire de la menthe à l’eau non ? » Qu’il se marre pas, en plus c’est ça ! « Rigole bien sur ma poire ! Je préfère la grenadine. » Non mais ! Elle pose ses bras contre elle, d’un air pas contente, elle attendait qu’il revienne vers elle, comme il sait si bien le faire pour la faire craquer, « je ne bois quasiment pas d’alcool… » Et c’était vrai, quand elle en buvait, c’était soit pour oublier, ou se détruire, le choix est vaste. Sinon elle ne tenait pas vraiment l’alcool, et elle n’aimait pas vraiment ça. Elle n’était plus vraiment la jolie Adèle pétillante quand elle buvait et elle a toujours détesté cette image d’elle, alors elle ne buvait que rarement, une fois par an et encore… « J’suis pas ravi. Il pose sa main sur le comptoir, et instinctivement elle la regarde un instant. Il ne s’était jamais autant ouvert à elle qu’aujourd’hui et elle appréciait voir Nino ainsi auprès d’elle. Ca lui mettait du baume au cœur, incontestablement, même si elle devait aussi prendre une distance convenable avec lui. Pour lui, surtout. C’est possible que j’m’inquiète… » Elle avait envie de le rassurer, de lui dire que tout irait bien, alors qu’ils échangent un long regard l’un sur l’autre. Juste prendre sa main pour la serrer et le sentir s’apaiser. Elle était prête Adèle, prête à faire face à cette maladie, aujourd’hui plus qu’hier, et moins que demain. Elle le savait, elle voyait toujours les choses dans le positif. Des fois, trop on lui a dit mais qu’importe, elle avait l’impression qu’elle pourrait déplacer des montagnes tant qu’elle gardait Nino et Levi à ses côtés. Isaac aussi, qui prenait régulièrement de ses nouvelles et qui l’engueuler dès qu’il était au courant d’une de ses éventuelles bêtises, en plus il savait tout, ce chenapan ! Elle avait beau lui cacher il finissait toujours par tout savoir ! « Faut pas Nino, ça va aller. » Ça sonne faux de sa bouche mais pourtant elle se raccrochait à ça. « T’auras de mes nouvelles, okay ? » Des promesses qu’elle n’est pas sûr de pouvoir tenir mais qu’elle avait besoin de dire, plus que jamais à lui. Parce que quoi qu’elle prétende aux autres, Nino est devenu capital dans sa vie. Et elle ne veut ni le blesser, ni le décevoir. « faut que j’aille vérifier les véhicules de services. Voir s’il faut y remettre de l’essence, s’il faut les nettoyer… c’est eux qui les utilisent, qui vident le réservoir, qui les dégueulasses et c’est moi qui passe derrière… » Qu’il dit, voulant changer de sujet, lui expliquant ses prochaines tâches, « ils ne savent pas la chance qu’ils ont de t’avoir… » Et elle le pensait. Elle irait le dire à qui veut l’entendre, que ça plaise ou non, elle n’est pas du genre à tourner sept fois sa langue dans sa bouche ! « C’est dans combien de temps ton rendez vous ? Qu’il demande alors, avant de reprendre sans lui laisser le temps de protester ou de répondre, vas à ton entretien, et moi j’vais aller m’occuper de tout ça… » Elle boude Addie, pourtant elle sait que ça ne dure jamais longtemps leur moment. C’est rapide, intense, et ça la rend heureuse pour le reste de la journée. Ce n’est pourtant que de simples moments sans prise de tête, « Je n'veeeux pas… » Qu’elle lui dit avant de sauter pied joint sur le sol, elle était bien là avec lui, il s’ouvrait enfin à elle et lui confessait ce qu’elle n’avait jamais pensé qu’il lui dirait. Mais toutes les bonnes choses ont une fin et Addie devait prendre sur elle. |
| | | | (#)Mar 24 Sep 2019 - 13:37 | |
| « Rigole bien sur ma poire ! Je préfère la grenadine. » et sa réponse faisait rire l’italien, il se doutait bien qu’il avait pas visé bien loin de la vérité. « je ne bois quasiment pas d’alcool… » qu’elle lâcha avec une impression de honte. Comme si c’était être asociale de ne pas boire d’alcool, l’italien trouvait ça bien, elle devait être si sérieuse. Il l’imaginait fille de bonne famille, un monde qu’il ne connaissait pas. Il avait tendance à fuir ce genre de personne en temps normal. Il les trouvait arrogants, qui semble être obligé d’étaler leur sciences, leurs bonnes valeurs et leurs bon sens. Nino n’avait ni bonnes valeurs, ni bon sens, ni science infuse. Il passait parfois pour l’idiot de service. Il manquait d’éducation sans doute, il manquait de culture, il n’écoutait pas suffisamment à l’école et lorsqu’il rentrait le soir, ce n’était pas sa mère qui l’obligeait à apprendre ses leçons. Certains diront qu’il a fait l’école de la vie, que c’est la rue et les moments difficile qui l’ont fait grandir et apprendre des choses. Seulement, ces choses qu’il avait appris, elles ne lui étaient pas utile en dehors de Scampia. Maintenant qu’il avait quitté l’Italie, qu’il vivait dans un pays, une ville normale avec des gens normaux… il se sentait en décalage, mais il apprenait petit à petit à retourner dans le droit chemin, revenir dans les sentiers battus, pour répondre d’une certaine manière à ce qu’on attendait de lui, parmi ces gens civilisés. Ca avait commencé par trouver un travail correct. Un travail légal surtout, qui lui permettrait ensuite d’avoir un appartement. Nino vivait dans un studio meublé qu’il avait pu se payer grâce à son salaire, à des fiches de paies et des preuves qu’il était quelqu’un d’honnête, au moins en apparence. « Ce sera grenadine pour tout le monde alors. » il lui lance un clin d’œil, se mettant à sa portée. Et il imagine que si elle commence sa chimio, ca devait pas être conseillé de boire de l’alcool de toutes façons. Une chose dont il avait sans doute pas à se soucier au moins. Il savait qu’elle prendrait aucun risque. Il savait qu’elle était bien plus intelligente que lui, bien plus maline et qu’elle suivrait sans doute les protocoles et les conseils à la lettre. Ca n’empêche, que ça reste inquiétant… « Faut pas Nino, ça va aller. T’auras de mes nouvelles, okay ? » plutôt deux fois qu’une ouais… « J’y compte bien… » il sait pas trop, si il la verra dans le coin, si elle pourra venir ici, il parait que c’est fatiguant le début d’une chimio, qu’il faut un temps d’adaptation à son corps, que c’est épuisant… « j’vais te donner mon numéro… » grande première. D’habitude, il donne jamais son numéro, pas si simplement. Il prend d’abord le numéro de la personne et quand il sent que c’est le bon moment, il fini par la contacter et encore… souvent, il cache son propre numéro pour masquer l’appel. C’est tout un cheminement dans la tête de l’italien, sa paranoïa qui n’en finira jamais sans doute. Même si depuis qu’il était à Brisbane, il n’avait plus grand-chose à cacher. L’italien qui doit aller continuer son taf sur le parking, il explique les missions à venir, tout comme lui avait demandé Adèle. « ils ne savent pas la chance qu’ils ont de t’avoir… » il hausse les épaules. « j’suis payé pour ça Adèle. C’est mon taf. Si c’est pas moi, ce sera un autre. C’est pas une chance de m’avoir, crois moi. » parce que l’italien il faisait quand même le minimum, il en faisait pas trop, il faisait pas d’heure supps et il était pas voué corps et âme à son travail. Bien qu’il l’appréciât. Mais il ne faisait jamais de zèle, juste ce qu’on lui demande. Il encouragea la jeune femme à se rendre à son rendez vous, pendant que lui irait faire un tour vers les voitures. « Je n'veeeux pas… » Il voit la Jacobs sortir de son bureau derrière. « elle vient pour toi.» qu’il dit comme s’il s’agissait d’une vieille sorcière qui cherchait sa proie. « t’auras qu’à jeter un œil sur le parking, si j’y suis quand tu sors… j’te donnerai mon numéro, après. » obligeant alors la jeune femme à se rendre à son entretient mais surtout, à le retrouver ensuite…
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| | | | (#)Mar 24 Sep 2019 - 14:58 | |
| « il y a des raisons qu'on explique pas... » nino marchetti & adèle shephard
Elle faisait un peu partie d’une famille de bonne augure, elle représentait l’image même de la nana douce, qui ne déroge aucune règle, qui n’est ni trop, ni pas assez. En réalité, la généreuse Adèle a bien des tours dans son sac mais quand on s’en aperçoit, il est déjà trop tard. Elle a déjà fait la connerie. Elle est fonceuse, passionnée, et aime sortir des sentiers battus, juste parfois, juste pour se sentir elle aussi pousser des ailes. Sans aller dans l’illégalité son frère aîné la tuerait sur le champ. Et puis sa coloc avocate lui a souvent donné des astuces pour se sortir de piège comme quand elle avait jeté son dévolu sur un ancien taulard qui ne semblait pas avoir changé mais comme dit le dicton, l’amour rend aveugle. Elle avait failli l’aider à s’échapper et était prévu qu’elle parte avec lui, mais très vite rattrapé par le passé de cet homme, on ne leur a pas laissé le temps. Peut-être lui a t’on éviter la pire connerie de sa vie. C’est dans ses moments-là que ses amis, colocs ou famille sont un soutient inébranlable, car visiblement elle ne prend pas toujours les bonnes décisions dans sa vie. « Ce sera grenadine pour tout le monde alors. » Qu’il avoue, rigolant tout en lui lançant un clin d’œil, elle lui tire la langue, en guise de réponse mais était touché néanmoins. Qu’il fasse cet effort de pas boire d’alcool, la jeune femme n’avait aucun mal à ne pas boire, de toute évidence elle buvait que lorsqu’elle était poussée, mais rarement d’elle-même. Néanmoins elle se sentait bien après, un moment de plénitude qui lui faisait peur car elle ne se souvenait jamais ce qui s’est passé. « J’y compte bien… Qu’il avoue quand elle lui confesse qu’elle lui donnera toujours des nouvelles d’elle, dans quel but elle n’en savait rien, et d’un autre côté il n’y avait pas de grande chance qu’elle reste en vie, elle ne sait pas pourquoi. j’vais te donner mon numéro… » Adèle tourne son visage, surprise vers lui. Elle a bien entendu, ou il lui fait une caméra caché ? Elle n’avait rien de quoi noter, mais d’un signe de tête, obtempère. « J’suis payé pour ça Adèle. C’est mon taf. Si c’est pas moi, ce sera un autre. C’est pas une chance de m’avoir, crois moi. » Oui bin Addie ne voudra pas que ce soit quelqu’un d’autre ! Elle serait même capable de lui faire les pires crasses pour qu’il ou qu’elle démissionne ! Quand ça a quelque chose derrière la tête, elle ne l’a pas ailleurs, c’est certain, « pourquoi tu te sous-estime tout le temps Nino ? » Qu’elle demande simplement, se posant bien la question, pour elle, il n’était pas un bon à rien, ou quelqu’un à qui ont peur demander tout et n’importe quoi, sous prétexte qu’il ne fait pas partie des soignants. Adèle refusait ça ! Ses parents lui ont inculqués les valeurs, et surtout à ne pas juger facilement comme ça. Elle le sait mieux que personne, on a tous nos secrets, notre jardin qu’on veut préserver du regard extérieur. « Alors c’est une chance pour moi, ça te va monsieur Marchetti ? » Elle lui fait un grand sourire, comme si elle se forçait, juste pour qu’il accepte et qu’il l’avoue ! « elle vient pour toi. Qu’il dit en levant les yeux vers Noa, elle soupire la jeune femme, elle ne veut pas aller dans son bureau. A choisir entre elle et Nino, c’était vite choisi pour la jeune Shephard, t’auras qu’à jeter un œil sur le parking, si j’y suis quand tu sors… j’te donnerai mon numéro, après. » Sautant du comptoir, elle ajoute en sa direction avant de le pousser gentiment et de lui tourner le dos, « t’as pas intérêt d’être parti avant… » Elle salua Noa avant d’entrer dans son bureau et que la porte se referme derrière elle. Le regard un peu perdu, l’esprit ailleurs, Adèle tentait de répondre à ses questions le plus possible, aussi à savoir quels ateliers la jeune femme avait envie de faire en priorité. Il y avait même un voyage de prévu pour une journée à une centaine de bornes de Brisbane. Adèle ignorait vraiment si cela lui plairait, elle ne part quasiment jamais, à part pour se rendre au Mexique pour faire de l’humanitaire, mais aujourd’hui elle ne sait pas si après la chimio elle aimerait y aller. Ou plutôt se reposer. Des questions, trop qui embrouille son esprit mais Noa est compréhensible et la lâche rapidement. Sortant de son bureau, Adèle dérive un peu de sa trajectoire pour vouloir passer ses yeux sur le parking quand elle entend Noa, « Adèle, l’atelier ne se passe pas sur le parking. » Gniagniagnia qu’elle dit tout bas Addie, elle avait juste envie de perdre son regard sur les plantations extérieurs. Même ça c’est interdit ! Mais c’est très vite oublié et elle se rend joyeuse dans l’atelier. Deux bonnes heures, beaucoup de blabla et enfin la démo. Ils doivent se mettre par deux, Levi manque à l’appel, elle se serait mis avec lui c’est certain. Presque treize heures là voilà qui ressort avec un sac de prospectus, d’échantillon d’essai, et la banane jusqu’aux oreilles. Certains se perdent dans le hall pour discuter, alors que Adèle sautille passant le pas de la porte d’entrée, elle s’arrête un instant, cherchant l’Italien du regard. Elle avait faim mais tant pis les priorités avant tout ! « T’as pas finis de les bichonner ? » Qu’elle se moque gentiment, elle les voiture elle déteste ça. Ca sert à rien, et c’est moche ! C’est ça qui a ôté la vie de ses parents ! Alors elle manque d'affection pour ses trucs à quatre roues. |
| | | | (#)Mar 24 Sep 2019 - 15:16 | |
| « pourquoi tu te sous-estime tout le temps Nino ? » la question le surprend. Se sous-estimer, pour lui ce n’était pas une question d’estime de soi, de se sous-estimer, c’était une question de réalité. Ce boulot, il avait eu de la chance de l’avoir et s’il n’avait pas fait l’affaire, un autre aurait pris sa place et Marchetti aux oubliettes. « J’ai une fiche de poste tu sais, c’est écrit noir sur blanc dedans, ce que j’dois faire. » et s’occuper des voitures en faisait partie. Il s’était d’ailleurs rendu compte que c’était le garage d’Ezra qui les entretenaient en cas de panne ou pour les révisions et heureusement pour lui, il n’avait encore jamais eu besoin de lui déposer. Il savait que ça finirait par arriver cependant. « J’me sous estime-pas. Tu sais, quand toute ta vie on t’as dis que t’étais bon à rien, ca fini par te rentrer dans l’crâne. » qu’il balance sous le coude de l’humour mais en même temps, c’était la réalité. Et Vitto qui lui disait sans arrêt que c’était trop facile de se cacher derrière cette excuse dès qu’il faisait une connerie, dès qu’une merde lui arrivait. Et il avait raison, Nino avait tendance à ressortir ca souvent, mais c’est qu’en réalité, il y croyait dur comme fer, qu’il était bon à rien et que chaque chose qu’il voulait entreprendre, que ce soit bon ou mauvais, ca finissait par tomber à l’eau. Mais, il pouvait toucher du bois, depuis la naissance de sa fille, soit depuis janvier, Nino n’avait pas eu besoin de se cacher derrière ce genre d’excuse, tout se passait comme il le souhaitait, et heureusement, il ne voulait pas qu’on lui mette des bâtons dans les roues pour sa fille. Elle était sa nouvelle motivation. « Alors c’est une chance pour moi, ça te va monsieur Marchetti ? » et une chance pour lui sans doute aussi. Interrompu par Jacobs, Adèle rejoignit la directrice d’un pas non décidée… « t’as pas intérêt d’être parti avant… » il hocha la tête, comme une promesse et l’italien alla à ses occupations. Le temps passe relativement vite, il doit se rendre à la station essence pour remettre du carburant dans chacune des voitures, presque toutes à sec et pour celle où il restait même encore la moitié, il s’en occupait aussi, au moins, il serait tranquille. Il lui reste encore une voiture à nettoyer et à emmener à la station-service au moment où Adèle pointe à nouveau le bout de son nez. Elle semble en forme, remontée à bloc. L’italien sort la tête de la voiture qu’il aspire et éteint l’appareil. « T’as pas finis de les bichonner ? » « c’est la dernière. J’ai presque finis. » il appuie à nouveau sur le bouton de l’aspirateur pour le lancer à nouveau et terminer d’aspirer sous les sièges, et c’était fini. « faut que j’aille mettre l’essence. Après ca, j’suis en pause. » et vivement parce qu’il commençait à avoir sérieusement faim, l’italien. « Comment ca s’est passé alors ? T’as l’air contente de ton atelier… » il claque la porte de la voiture et va chercher les clés au fond de sa poche. « J’en ai pour dix minutes… » il regarda les chaussures de la jeune femme et remonta doucement jusqu’à son visage. « tu m’attends, pour manger ensemble ? » qu’il demanda timidement, presque en rougissant l’italien. « Enfin, j’veux pas m’imposer. » qu’il lâcha, comme si c’était une mauvaise idée. « Laisse tomber. » elle accepterait sans doute pas, peut être qu’elle avait d’autres choses prévus, qu’elle avait qu’une envie, c’était de partir de l’association. Il fit le tour de la voiture pour aller côté conducteur et ouvrit la porte. « on se voit demain ? »
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