« il y a des raisons qu'on explique pas... »     nino marchetti & adèle shephard

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Elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi Nino n’était pas fier de ce qu’il est devenu. Elle ne le connaît pas, elle ne connaît rien de son passé, mais ce qu’elle sait aujourd’hui, c’est que se cache derrière cette carapace, un homme bon. Un homme qui sait avoir des attentions pour les autres, des paroles qui réchauffent les cœurs, qu’importe ses douleurs, ou son passé. Qu’importe ses erreurs, Adèle était capable de voir bien au-delà, et tout le monde en était capable. Elle n’avait probablement pas eu la vie aussi difficile que lui, mais l’important pour la jeune femme c’est de savoir rebondir. De reconnaître le bonheur et de ne pas le laisser s’échapper. C’est utopique, complètement bohème, mais la jeune femme un peu fleur bleu était comme ça. Elle ne voulait jamais regardé dans le passé, toujours devant elle. Il avait fait des erreurs mais aujourd’hui, l’important c’est qu’il ne les reproduise pas, et ça elle avait besoin qu’il le sache. « J’ai une fiche de poste tu sais, c’est écrit noir sur blanc dedans, ce que j’dois faire. » Qu’il avoue, peut-être ne comprenait-il pas où elle voulait en venir, mais qu’importe. « J’me sous estime-pas. Tu sais, quand toute ta vie on t’as dis que t’étais bon à rien, ca fini par te rentrer dans l’crâne. » Ses paroles l’agaçait, et elle ne supportait pas ses dernières. Personne n’est vraiment bon à rien encore moins lui, à ses yeux. Ca ne valait rien mais peu importe. « Non Nino ! C’est là où tu te trompes ! Elle était décidée plus que jamais à lui faire réaliser les choses, on fait tous des erreurs, j’en ai aussi fait, que je ne suis pas fière, mais moi je ne vois pas devant moi un bon à rien. Et même si tu as fais des erreurs dans ta vie, l’important c’est de te relever, de profiter de ce qui s’offre devant toi pour les réparer… » Elle était sincère Adèle appuyée contre le comptoir. Elle ne fuyait pas son regard et elle cherchait à ce qu’il ne fuit pas le sien. (…) L’atelier terminait, elle n’hésita pas une seconde à aller vers lui. Elle espérait retrouver Nino comme quand elle l’a quitté tout à l’heure et non fermé, comme jusqu’à preuve du contraire les choses se déroulaient. «  C’est la dernière. J’ai presque finis, qu’il avoue avant de lui ajouter tout en passant sa tête en dehors de la voiture. Faut que j’aille mettre l’essence. Après ca, j’suis en pause. » Elle trépignait d’impatience Adèle, « comment ca s’est passé alors ? T’as l’air contente de ton atelier… » Et elle l’était, ça devait se voir sur son visage. Même si peut-être que Nino y est aussi sans doute pour quelque chose. Juste un peu. Toujours à la pousser. « Ca s’est bien passé, beaucoup de blabla, mais c’est toujours comme ça. » Qu’elle avoue tout en gardant du suspense pour elle, elle n’avait quasiment rien manger le matin donc forcément elle avait une faim de loup, « j’en ai pour dix minutes…  tu m’attends, pour manger ensemble ? Il demande d’une petite voix, presque timidement, et un sourire apparaît sur son visage, mais il se rétracte aussitôt, et elle fronce les sourcils, n’arrivant pas en placer une, enfin, j’veux pas m’imposer. » Pour ça, c’était déjà un peu tard, mais ce n’était pas ça qui l’éloignerait de lui, « laisse tomber. » Lâche t’il avant de faire le tour de la voiture sans vouloir écouter ce qu’elle avait à dire, « on se voit demain ? » Il n’allait pas lui faire ça ! Elle aura toute l’après-midi pour se reposer, aujourd’hui elle ne travaillait pas, alors elle comptait bien se goinfrer sur son compte ! « On se voit demain aussi oui, mais allez file, je t’attends, je vais aller prendre des renseignements sur ce voyage en attendant… » Qu’elle avoue doucement alors qu’il est déjà prêt à partir.  « Comme ça je te raconte tout si c’est toi qui invite ! » Quoi elle abusait ? C’est qui le macho des deux ?

« Non Nino ! C’est là où tu te trompes ! on fait tous des erreurs, j’en ai aussi fait, que je ne suis pas fière, mais moi je ne vois pas devant moi un bon à rien. Et même si tu as des erreurs dans ta vie, l’important c’est de te relever, de profiter de ce qui s’offre devant toi pour les réparer… » C’était compliqué de réparer une erreur quand celle-ci était humaine. Quand à cause de lui, un de ses meilleurs ami italien finirait toute sa vie dans un lit d’hopital en état de mort cérébrale. Quand il aurait ce point sur sa conscience des années durant. C’est sure que Nino n’y pensait plus autant qu’avant, que Vince ne le hantait plus chaque jours, mais régulièrement il y pensait. Mais Adèle avait pas besoin de savoir tout ça, elle avait pas besoin de connaitre sa vie d’avant, pourquoi il est venu en Australie, pourquoi il a du quitter l’Italie de force, tout son passé de petit gangster de rue. Il ne voulait pas qu’elle sache parce que pour lui, forcément, elle le verrait différemment, elle le jugerait et peut être même qu’elle pourrait avoir peur de lui. Et il n’en avait pas envie… Il la laissa partir à son entretien et son atelier sans lui répondre, se contentant de cogiter seul de son côté avec ce qu’elle lui avait dit.
Deux heures plus tard, elle était là, sur ce parking, là où il lui avait dit qu’il serait. Elle est venue le retrouver, elle est venue le voir et lui, il avait pas bougé, faisant exprès de prendre son temps à vrai dire. Elle lui avait demandé, ou plutôt ordonné, il avait intérêt d’être là quand elle sortirait et il avait fait en sorte que ce soit le cas. « Ca s’est bien passé, beaucoup de blabla, mais c’est toujours comme ça. » elle a l’air d’aimer les blablas en tout cas, si elle y assiste encore et encore à ces ateliers. L’italien qui monte dans la voiture, prêt à aller y mettre de l’essence. « On se voit demain aussi oui, mais allez file, je t’attends, je vais aller prendre des renseignements sur ce voyage en attendant… » elle lui en dira davantage aussi sur ce voyage alors, parce qu’il ne savait pas de quoi elle parlait. Mais il était content, sans rien dire, content qu’elle l’attende… « Comme ça je te raconte tout si c’est toi qui invite ! » et il souriait bêtement. C’était son jour de chance à Adèle, parce qu’il avait un peu d’argent sur lui et quelques ticket restaurant pour pouvoir l’inviter oui. « A tout à l’heure. » il lui jette un clin d’œil et fait une marche arrière peut être un peu trop rapide mais contrôlée.
Il se rend à la station à cinq minutes de la, rempli le réservoir et revient à l’association encore plus rapidement que pour y aller. Il gara la voiture dans le parking et se rendit à l’accueil pour rendre les clés à l’hôtesse qui les rangeaient dans un tiroir bien gardé. « Elle est dans l’jardin. » qu’elle lui balance, comme si elle savait pourquoi Nino regardait partout. « Tu devrais faire gaffe… » qu’elle le met en garde, sans trop comprendre pourquoi. Il répondit pas, il traversa alors la salle polyvalente pour rejoindre le jardin. « T’as envie de quoi ? » qu’il lui demande alors qu’elle a les yeux en l’air vers un arbre bien plus grand qu’elle. « T’en sais plus sur ton voyage ? » Il s’approche d’elle, se posant à côté et regardant en l’air lui aussi. C’était le moment pour l’italien de se griller une clope, même s’il savait qu’Adèle lui ferait sans doute une petite scène. Il sortie son paquet et son briquet et il recula de quelques pas pour aller allumer sa cigarette un peu plus loin. Son premier plaisir depuis qu’il avait commencé à travailler ce matin. Enfin, non… son réel plaisir c’était d’avoir une ombre scotché à ses baskets, qui répondait au prénom d’Adèle.

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Elle ne devrait pas s’attacher Adèle elle le sait. Elle ne devrait pas mais la pente est déjà glissante et elle s’enlise bien malgré elle. Bien malgré cette voix qui lui demande de tout arrêter. De ne plus faire attention à ce cœur d’artichaut qui se serre en sa présence. Quand il la regarde ou qu’il lui fait un compliment. Parce qu’elle serait égoïste de vouloir vivre ses derniers instants auprès de lui et de prendre le risque peut-être, de devoir partir précipitamment. De l’abandonner. Elle ne sait pas son passé, et il a peut-être déjà été abandonné par le passé, comme beaucoup de monde. Par des gens qu’on aime ou qu’on apprécie. Sa maladie est éphémère, aujourd’hui elle va bien, mais demain ? Son cancer l’oblige à vivre au jour le jour, elle a parfois mal, parfois elle est fatiguée, parfois elle doit se rendre aux urgences en pleine nuit, son cousin l’y emmène à chaque fois. Mais Nino ne devrait pas avoir ce rôle, pas dans ses conditions – et du moins Adèle s’y refusait tout simplement. Mais elle ne voulait pas non plus souffrir. Pourtant sa présence est réconfortante, et elle se sent plus vivante que jamais à ses côtés. Elle se sent pousser des ailes auprès de lui. « A tout à l’heure.  » Il démarre en trombe la voiture, et là l’horreur pour elle, elle grimace à cette pensée avant de rentrer dans le hall, tous surpris de la voir seule. A l’accueil on la regarde, alors qu’elle vient prendre juste des renseignements mais Adèle ne supporte pas vraiment leur regard. Ils se demandent peut-être bien ce qu’ils se passent entre eux. Ou savoir pourquoi elle s’intéresse à lui, un simple agent d’entretien. Mais que personne ne lui dise, ils auront à faire à cette tempête, qui sait être calme mais être aussi la pire des teignes. Quand elle le veut… Elle aime sortir les griffes, entraînée par une Doherty. Et les Doherty sont entraînés à ce jeu. Puis finalement, elle ressort, s’installant sur l’herbe, face à un arbre, elle regarde autour d’elle. Il n’y a pas grand monde sinon elle serait bien allée faire sa fouineuse mais elle attendait patiemment Nino, il ne devrait pas tarder. A cette pensée, elle entend la voiture arrivée et le voir sortir de l’habitacle, refermant la porte derrière lui. Il disparaît quelques secondes, il ne semble pas l’avoir vu, car il en met du temps, mais finalement, lui demande, quand il s’approche d’elle, « t’as envie de quoi ? » Elle tourne son doux visage sur lui, un sourire lui étant destiné, avant de répondre, « un sandwitch ça me va très bien si tu veux, avant d’ajouter, pour le mettre à l’aise, j’aime tout, j’suis pas compliquée ! » Il s’installe auprès d’elle alors qu’il allume sa clope, elle lève les yeux au ciel, c’est plus fort que lui de fumer, «  t’en sais plus sur ton voyage ? » Elle acquiesce d’un signe de tête la jeune femme alors qu’elle lui répond, « j’sais pas si ça me tente, ils n’ont pas encore décidé de la ville, ils hésitent encore… » Ils hésitent entre trois villes, et Adèle ne connaît aucune des trois, de toute évidence en Australie elle n’est jamais partie en vacances, elle n’a jamais visité autre chose que Brisbane. Ou le Mexique mais de manière ponctuel juste pour de l’humanitaire, alors pendant ce temps-là, elle ne peut pas vraiment visiter. Depuis ses quatorze ans, l’âge à laquelle elle a perdu ses parents, son aîné tente de tout faire pour subvenir financièrement à leur bien, et si Addie sait être raisonnable, le plus jeune c’est tellement l’inverse ! « Pour passer un journée loin d’ici, avec des activités nautiques. » La vitesse sur un jet ski pour le coup ça l’emballait assez, même si à part son vélo elle ne conduisait rien d’autre Adèle ! Elle serait la pire conductrice sur son jet mais ma foi, elle hausse les épaules. « Mais c’est trois jours après ma première séance, je sais pas si je serai en forme… » Il est là le vrai problème. Elle préférera peut-être juste retrouver son lit.

 « un sandwitch ça me va très bien si tu veux,  j’aime tout, j’suis pas compliquée ! » c’est pas forcément sexy un sandwich. L’italien trouve mieux, puisqu’elle est pas compliquée. « Y a un libanais pas loin… » au bout de la rue en fait. Et c’était un buffet à volonté, ce qui leur permettait de pouvoir manger à leur rythme, sans attendre qu’on les serve ce qui pourrait mettre l’italien en retard pour reprendre son poste d’après midi. Il s’écarte, tire sur sa clope et fait bien attention à ce qu’elle se prenne pas de fumée directement dans le visage. Il sait qu’elle aime pas ça et si en général il en a rien à cirer de gêner les gens avec sa clope, ici c’était différent. Il savait que tout le monde était un peu fragile et que la fumée était pas bonne pour eux et encore plus pour Adèle, il a pas envie d’être responsable de quoi que ce soit… alors, il restait à l’écart, soufflant dans le sens inverse, et s’assurait que le vent n’aille pas dans sa direction. « j’sais pas si ça me tente, ils n’ont pas encore décidé de la ville, ils hésitent encore… » rien de bien concret alors. « t’as besoin d’eux pour partir en weekend dans une ville ? » ou une journée, il savait pas combien de temps c’était en tout. « Pour passer un journée loin d’ici, avec des activités nautiques. » le programme était cool quand même, mais l’italien trouvait ça toujours bizarre ces sorties de groupe entre malades. « Ca à l’air pas trop mal… t’aimes ça ? Les activité nautiques… » Lui qui habitait à Naples en bord de mer, forcément, il aimait l’eau. Il aimait aller à la plage avec ses potes, ils avaient l’impression, le temps de quelques heures, quitter la merde de Scampia et d’être des personnes comme les autres. Ils repartaient toujours les poches vides aussi. Les plages, ca regorgent de touristes qui laissent leurs affaires sans surveillances. Soit ils sont dans l’eau, soit ils dorment sur leurs serviettes, c’est beaucoup trop simple de dérober des montres, des téléphones ou des portes feuilles… « Mais c’est trois jours après ma première séance, je sais pas si je serai en forme… » il hoche la tête, hume la fumée qui sort de sa bouche et souffle un bon coup. « T’auras tout l’temps d’aller t’amuser à la plage quand ça ira mieux… quand t’auras fini avec tout ça. » et qu’elle sera guéri, ca va sans dire. Il tire une dernière latte sur sa clope, sans la finir complétement, mais il en a plus envie. Il l’écrase dans le cendrier et la laisse tomber. « On y va ? faut pas que j’traine trop non plus… si non, la Jacobs, elle va m’convoquer une bonne fois pour toute. » qu’il dit avec un petit sourire sur les lèvres.

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Elle laisse son regard glissait sur le jeune homme, elle ne cherchait pas à accrocher spécialement son regard, mais elle aimait bien l’observer de loin. Et en profitait de le voir si près alors qu’il tourne son regard de l’autre côté avant d’expirer la fumée de sa cigarette. Elle n’aimait pas spécialement le voir fumait, mais malgré ses taquineries il continuait, néanmoins il ne fumait pas autant que dans les débuts. En tout cas en sa présence. Elle aimait des moments auprès de lui, et cela il n’y avait pas besoin d’avoir fait des études pour le voir. Il suffisait juste de la connaître un peu. De connaître un peu ses manies à Adèle. Ici en tout cas, il était facile pour les autres de le voir. De le deviner quand un sourire est plaqué sur son visage angélique alors qu’elle aimerait le cacher. Mais quand il tourne le visage vers elle, Adèle détourne ses yeux vers l’arbre, l’air de rien. « Y a un libanais pas loin… » Elle acquiesce d’un signe de tête comme pour dire, qu’elle était ok. C’était la première fois qu’ils allaient être dans un autre contexte que l’association et au fond d’elle, elle n’espérait pas que ce soit la dernière. Même si c’est difficile dans le fond. Et puis il lui demande sur ce fameux voyage, enfin cette journée hors locaux. « t’as besoin d’eux pour partir en weekend dans une ville ? » Elle ne sait pas vraiment quoi répondre, sans doute que non. Elle n’a besoin de personne mais ça lui permettait de faire une sortie avec les autres, même si elle n’a pas vraiment d’amis, à part Levi, mais il ne vient pas tous les jours. Il vient même plus du un à deux jours par semaines qu’autre chose. Elle s’entend bien avec tout le monde Adèle, mais elle ne leur prête pas d’attention particulière. Pas si dans les parages il y a Nino Marchetti, ce solitaire qui se cache derrière sa carapace. « Pas vraiment, j’ai jamais trop quittée Brisbane. » Qu’elle dit, en haussant les épaules, ça pouvait paraître idiot mais c’était vrai. « Je suis juste un peu partie faire de l’humanitaire. » Qu’elle avoue sans trop savoir pourquoi tout en arrachant l’herbe qui se présente devant elle de ses doigts, en la fixant. Repliant les jambes contre elle. « Ca à l’air pas trop mal… t’aimes ça ? Les activité nautiques… » Adèle aurait aimé surfer, elle est Australienne merde, mais ne parvient jamais à tenir sur ses jambes. Ca la rend folle. Oui elle aime la mer, le contact de l’eau. Enfant elle allait avec Lucia sa meilleure amie à la plage, tout le temps. Dès qu’elles en avaient la possibilité et elle aimait ça. Ce côté farniente, elle lui répond aussi simplement, « je pourrais pas vivre sans la mer, qu’elle avoue en haussant les épaules, tout en souriant à l’Italien. et je cours souvent sur la plage. Mais j’ai jamais fait de jet ski… » Un sourire se dessine sur son visage à ce souvenir. Courir fera partie de son passé le temps de la chimio, les docteurs ont étés assez clair sur le sport. Mais elle ne sait pas si elle parviendra à les écouter, elle ne préfère pas y penser. On lui a conseillé le yoga, laissez la rire ce truc de vieux ?! « T’auras tout l’temps d’aller t’amuser à la plage quand ça ira mieux… quand t’auras fini avec tout ça. » Qu’il avoue avant de tirer de nouveau dans sa cigarette, elle aurait aimé la lui prendre des mains, et d’ailleurs elle se mit à la fixer un instant avant qu’il reprenne la parole, «  on y va ? faut pas que j’traine trop non plus… si non, la Jacobs, elle va m’convoquer une bonne fois pour toute. » Elle n’avait pas intérêt de le virer ! Adèle ne viendrait plus ça semblait évident. Pas autant que maintenant, voir même quasiment plus. Elle était contente de partager ce petit moment avec Nino. Il n’était pas si bougon que ça finalement. Finalement ils se lèvent. Sortant à pied du parking, ils marchaient juqu’au petit restaurant qui ne payait pas de mine de l’extérieur, « tu viens souvent ici ? » Qu’elle demande en observant l’extérieur.

« Pas vraiment, j’ai jamais trop quittée Brisbane. » Depuis que Nino était arrivé à Brisbane il n’avait jamais quitté la ville lui non plus. Trois années qu’il tournait en rond ici mais ça ne lui déplaisait pas. Il était bien. Il s’était juste rendu à Goldcoast deux ou trois fois par ans, pas plus. Mais c’est vrai, qu’il se montrait de plus en plus curieux à aller voir d’autres villes, visiter ce grand pays. Sydney, Melbourne, Perth, Adelaïde, toutes ces villes dont il entendait parler mais dont il ne connaissait absolument rien. Son problème, c’est qu’il avait pas les moyens, il avait pas de tune à dépenser dans ce genre de voyage et même s’il commençait seulement à mettre un peu d’argent de côté, c’était pour Lucia, pour sa fille. « Je suis juste un peu partie faire de l’humanitaire. » ca l’étonne même pas l’italien. Il est juste curieux. Humanitaire de quoi ? Ou ? pourquoi ? « t’es allée où ? » peut être bien qu’elle lui a déjà dit, y a un moment mais qu’il écoutait pas. Parce qu’il doit bien avouer qu’au début, il écoutait pas toujours quand elle lui parlait, mais que ca s’est fait au fur et à mesure, à force de la voir ,de l’entendre et de se rendre compte qu’elle faisait pas que aligner des mots bout à bout, que ce qu’elle disait ça avait du sens et qu’elle pouvait être intéressante. C’était pas juste une pipelette, comme il lui avait dit tout à l’heure, pour l’embêter.
Il décolle son dos du mur, retourne près d’Adèle, prêt à aller au restaurant.  « je pourrais pas vivre sans la mer,  et je cours souvent sur la plage. Mais j’ai jamais fait de jet ski… » courire sur la plage, ça par contre, l’italien avait jamais compris. «la seule fois où j’ai couru sur la plage, c’était pour échapper aux flics. » qu’il lâche presque naturellement ,sans se rendre compte de l’information qu’il venait de balancer, une bride d’information qui pourrait éveiller la curiosité de la jeune femme. « Une connerie de jeunesse. » qu’il se rattrape, comme si ca n’avait pas d’importance, comme si c’était anecdotique et que ca ne s’était produit qu’une fois, par erreur. Il est bien temps d’aller manger, qu’il ai la bouche pleine, avant de trop en redire. Il se dirige à deux pas d’ici, traversant la rue pour arriver devant le restaurant, c’est vrai que de l’exterieur, ca donne pas forcément envie. Adèle le fait comprendre à Nino. « tu viens souvent ici ? » pas tant que ça, il secoue la tête, de droite à gauche. «Nop, c’est la deuxième fois, j’ai pas toujours les tunes pour venir manger ici. Mais j’te promet, c’est vraiment bon. C’est juste qu’ils préfère mettre des tunes dans leur bouffe que dans la déco… » et il pousse la porte pour entrer. On leur saute dessus à peine dedans, mais c’est pas intrusif, c’est juste un accueil chaleureux. On les installe à une table tranquille. « une grenadine ? » qu’il demande en riant presque.

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Elle ne sait pas trop ce qui se passe entre eux, Adèle. Elle ignore ses picotements dans son ventre ou encore cette envie de ne pas le quitter quand il avait voulu l’inviter au restau mais qu’il s’était désisté la seconde d’après, prétextant qu’elle avait mieux à faire. Elle ignorait tout ça, Adèle parce qu’elle vivait à l’instant présent et qu’elle n’avait pas envie de s’embrouiller davantage le cerveau. Alors, elle préférait juste ne pas écouter cette petite voix, même si cela ne pourra jamais allé plus loin et elle en est consciente. Parce qu’elle est la malade, et lui l’agent d’entretien de l’association. Parce qu’elle est malade, et lui bien en vie, et en bonne santé. Parce qu’elle est bien plus jeune que lui, et que sa famille n’acceptera jamais, elle le sait. Parce qu’Adèle ne serait qu’un poids pour lui, et que les circonstances ne s’y prêtaient pas. Pour toutes ses raisons, elle soupire. Elle venait à réfléchir maintenant à ses éventuels coups de cœur, comme si Adèle connaissait les limites à ne pas franchir. Comme si la maladie l’avait à présent rendu responsable et réfléchie. Et pourtant, elle le ressent ce truc dans l’air entre elle et lui, mais peut-être qu’elle se fait des films. Peut-être qu’il est comme ça avec d’autres, aussi. « t’es allée où ? » Il l’extirpe doucement de ses pensées, et elle répond alors, « Amérique du Sud, mais principalement Mexique. » Ses yeux s’illuminent, parce que le Mexique elle y est tellement aller, elle en a garde un bon souvenir. « la seule fois où j’ai couru sur la plage, c’était pour échapper aux flics. Adèle rigole à sa réplique, si elle savait. Intéressant d’ailleurs, elle tourne son visage vers lui, elle voulait en savoir plus maintenant, une connerie de jeunesse. » Il n’allait pas la laisser sur sa fin quand même ? Elle, elle aurait bien aimé devenir flic, mais c’est pas pour elle faut croire. « Tu vas quand même pas me laisser comme ça ? Qu’elle avoue en le poussant légèrement par le bras, alors qu’ils sont en plein milieu du parking de l’association. Non mais je veux savoir maintenant… » Sous la torture, il finirait par cracher le morceau ! Il ne fallait pas dire des choses comme ça à Adèle Shephard. On est foutu sinon… « A côté de toi je suis un ange. » Et si elle savait tout. En même temps c’était peut-être pas compliqué d’être moins pire que lui, mais c’est aussi parce qu’il n’est pas né dans la meilleure des villes pour trouver une stabilité. « Nop, c’est la deuxième fois, j’ai pas toujours les tunes pour venir manger ici. Mais j’te promet, c’est vraiment bon. C’est juste qu’ils préfère mettre des tunes dans leur bouffe que dans la déco… » Elle lui faisait confiance elle n’était encore jamais venue ici, il faut dire qu’en principe elle mange sur le tas rapidement. Adèle ne s’arrête pas manger dans les restaurants, encore moins le midi. Finalement Nino pousse la porte, et Adèle n’a même pas le temps d’entrer et d’observer autour d’elle, qu’un homme débarque les accueillir. Elle laisse Nino répondre qu’ils seront deux, et ils suivent l’homme jusqu’à une table pour deux. Adèle s’installe. Elle pose son regard un instant sur la carte posée sur la table, juste par curiosité même si ils vont prendre le buffet. Elle ne sait de toute façon pas trop quoi manger Adèle. «  une grenadine ? » Qu’il demande elle lui envoie sa serviette qui été pliée sur lui en guise de réponse tout en le suivant pour rire. Elle était vraiment contente d’être arrivée un peu à le percer même si ce n’était que pour quelques heures. Elle n’attendait rien de plus de l’Italien il allait probablement se refermer comme une huitre dès qu’un nouveau problème débarquera dans sa vie. « Va pour la grenadine. »

Pour Nino, les gens qui voyagent sont forcément dans une autre catégorie que lui. Il se situe en bas de l’echelle, alors qu’eux peuvent le regarde de haut, très haut même. Il se souvient encore de ces quelques fois où lui et un pote de Scampia avaient décidé de mettre de faux appartements en location à Naples. Sur le site de Air Bnb. Leur compte avait fini par être bloqué à force de signalement à répétition. Les deux hommes avaient mis de fausses photos concernant l’appartement pour les touristes qui venaient du monde entier. Il se souvient d’ailleurs de cet Australien qui venait de Brisbane d’ailleurs. Il avait cru louer une belle villa au bord de la méditerranée alors qu’en réalité, il s’est retrouvé avec le vieil appart de la grand-mère placée en maison de retraite du pote de Nino. Il avait eu bien la rage et avait perdu presque 5000 euros pour une semaine. C’était excessivement cher mais seule les personnes excessivement riches se le permettaient, Nino n’avait aucun remord. Lui ça lui avait permis de racheter une belle télévision toute neuve pour sa mère, qui n’avait pas posé de question, qui s’était contenté de fermer les yeux et dire merci. Avec le reste, il avait acheté la bague qu’il devait offrir à Sofia. La bague qu’il a jetée quand il a découvert qu’elle le trompait avec ce Peter. « Amérique du Sud, mais principalement Mexique. » Il connait pas l’italien et il se sent souvent con de pas être capable de dire que lui aussi il a voyagé, que lui aussi il connait plein de chose, que lui aussi il sait dire bonjour et merci dans plusieurs langues. Et c’est là qu’il se demande pourquoi il a proposé à Adèle de venir manger avec lui, pourquoi il serait si intéressant de passer un peu plus de temps avec lui. Qu’est ce qu’il pouvait bien imaginé ? Il regarda Adèle un instant, il se demandait ce qu’elle faisait là avec lui aussi. « Tu vas quand même pas me laisser comme ça ? Non mais je veux savoir maintenant… » et elle se permet de le pousser, innocente et spontanée. L’italien n’y comprend vraiment rien. « Rien, laisse… c’est nulle. » contrairement à ce qu’elle pourrait raconter sur ses missions humanitaires. « tu m’dis que tu voyages à l’autre bout de la planète, que t’as fais de l’humanitaire et moi j’suis le crétin qui se faisait pourchasser par des flics sur une plage. » « A côté de toi je suis un ange. » ca c’est sure et elle est pas au bout de ses peines…
Installés dans le restaurant, le serveur prend d’abord les commandes des boissons, la grenadine donc, sourire en coin pour l’italien, plutôt amusé. Lui se contentera d’eau nature, n’aimant pas le surplus de sucre des sirops aromatisés. « Du coup, faut aller se servir, tu prends ce que tu veux. J’espère que t’as faim… » il jette un œil vers le buffet qui a l’air bien conséquent. « moi j’ai la dalle. » qu’il dit en prenant l’assiette devant lui et allant se servir, l’invitant alors à le suivre. Humous en tout genre, samossa, galettes de mais, des briques à la pelle. L’italien, gourmand, choisissait vraiment un peu de tout, remplissant son assiette comme s’il n’avait pas mangé depuis des jours. Ca débordait presque. Il faisait pas si attention et retourna à sa table, attendant qu’Adèle fasse de même. « J’ai l’air d’un orgre à côté de toi. » constatant la taille de leurs assiettes respectives. Il sortie un stylo qu’il avait gardé dans la poche arrière de son jean et gribouilla quelques chose sur la serviette devant lui. « tiens. J’te l’ai promis. » il glisse la serviette sous les yeux d’Adèle, lui donnant ainsi son numéro de téléphone. Il était presque gêné d’oser le faire.

 « il y a des raisons qu'on explique pas... »     nino marchetti & adèle shephard

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Elle avait besoin de sa présence rassurante à ses côtés, elle n’y pouvait rien. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle avait jeté son dévolu sur lui, plus que sur un autre. Elle ne comprenait pas vraiment ses signes Adèle. Parce qu’elle vit de passion éphémère habituellement. Elle fonce toujours dans le tas sans se soucier de ce que les autres peuvent penser sur elle. Ou sur l’homme que son cœur aurait choisi. Parce qu’elle est une éternelle rêveuse, qui croit encore que le prince charmant existe. Elle ne parvient pas à se détacher de cette image, qui selon certains n’est que foutaise. Elle ne pouvait pas le croire, peut-être parce qu’elle est encore toute jeune et qu’elle a toute la vie devant elle avant de se soucier des problèmes que l’amour peut engendrer. Peut-être aussi, qu’elle est un peu plus fragile que d’habitude, depuis qu’elle est revenue du Mexique, et qu’on lui a fait de nombreux examens sans vraiment savoir ce qu’elle avait. Les nombreux allées/retours jusqu’aux urgences pour finalement lui mettre un verdict. Un verdict qui a effrayé la jeune femme. Qui lui fait peur, alors elle a recherché cette épaule sur laquelle elle pouvait se reposer. Cette oreille attentive – pas si attentive que ça au début d’ailleurs, et que c’est tombé par malchance pour lui sur Nino. Parce qu’elle se fie sur un physique avantageux avant de vouloir apprendre à le connaître et que ce qu’elle sait de lui, ne la rebute pas. Pour toutes ses raisons, elle a besoin de lui dans sa vie, plus que d’un autre. Mais pas au point de lui avouer. Pas au point de briser ce qu’elle essaye de construire avec lui, inconsciemment. Ce que cette porte qu’il vient de lui ouvrir lui permets d’entrevoir. Elle ne se trompe jamais Adèle, quand ses yeux accrochent ceux de l’Italien, elle le sent. « Rien, laisse… c’est nulle. » Oh non elle n’allait pas le lâcher, de sitôt. Elle ignorait même ses pensées à cet instant mais perdit son sourire au fur et à mesure qu’il ouvrait la bouche, alors qu’elle le regardait. Elle était naïve de croire qu’elle finirait par briser cette glace entre eux. Putain Adèle si naïve… « tu m’dis que tu voyages à l’autre bout de la planète, que t’as fais de l’humanitaire et moi j’suis le crétin qui se faisait pourchasser par des flics sur une plage. » Ca lui fait mal même si elle ne laisse rien paraître, elle sourit avant d’ajouter, doucement, « arrête Nino, j’suis pas venue ici pour entendre ça. Elle le gronde comme si il était un enfant qui aurait fait une bêtise, j’ai pas voyagé, j’suis juste partie faire de l’humanitaire, c’est pas des vacances pour moi ! J’aime pas quand on parle comme ça de soit même ! » Et c’était vrai, elle détestait cela, rien est au-dessus de personne ici, et certainement pas elle au-dessus de lui ! Adèle n’était pas ce genre de nana à se croire au-dessus des autres, et pour elle il n’y avait aucun sous métier. Elle savait dire bonjour aux femmes de ménages, comme à ceux qui ramassent les poubelles de la ville, ou encore au plus grand avocat de Brisbane : sa coloc ! « Du coup, faut aller se servir, tu prends ce que tu veux. J’espère que t’as faim… Il retrouve son sourire, et elle lui répond elle-même son sourire est plus distant, elle fronce les sourcils, se levant néanmoins pour lui emboiter le pas. Ils semblent si opposés l’un et l’autre, et si cela n’effraie pas la jeune femme, elle ressent cette tristesse dans sa voix, de celui qui veut montrer sa confiance mais qui la perd à chaque déstabilisation. « moi j’ai la dalle. » Elle prend l’assiette en main, et laisse ses yeux se dirigeaient vers les différents plats, en réalité elle ne connaît pas le moins du monde la nourriture libanaise, et reste assez classique dans ses choix. Elle poursuit son chemin, et au bout d’une minute ou deux quand elle a fait le tour, elle ne peut s’empêcher de regarder l’assiette de Nino. « J’ai l’air d’un orgre à côté de toi. » Elle sourit alors avant de lui ajouter, « Besoin d’une autre assiette ? » Elle le taquine gentiment, au moins il en avait pour son argent pas comme elle où les aliments se battent en duel. Retournant sur la chaise, « tiens. J’te l’ai promis. » il lui tend un bout de la serviette en papier, qu’elle réceptionne en le remerciant d’un sourire et d’un signe de tête. « Tu sais ce que tu dois faire à l’association cet aprem ? » Elle demande. Parce qu’elle voulait changer de sujet, et ne plus se confronter à un glacier.

« arrête Nino, j’suis pas venue ici pour entendre ça. » Il avait bien capté, Nino que ca soulait Adèle qu’il avait ce genre de discours. Elle lui avait fait la remarque deux fois ce jour là et ce n’était pas une première. A chaque fois qu’il avait tendance à se descendre, à se rabaisser, ce qui pour lui, n’était que des réalités, des constats, elle le grondait, comme elle faisait là. Ca l’amusait en quelques sortes et il trouvait ça assez mignon en réalité. Il trouvait qu’Adèle faisait preuve de beaucoup de maturité et en même temps de naïveté. Une naïveté dont il pourrait largement abuser mais il n’en avait pas l’envie, parce qu’elle ne le méritait pas. Parce qu’elle était là chaque jour à venir le trouver, à le supporter et même à lui remonter parfois le moral. Le quotidien de Nino avait changé depuis qu’Adèle avait passé le pas de la porte de l’association Beauregard la première fois, il avait cette touche de légèreté, un rayon de soleil sur des journées qui lui paraissaient bien grises. « J’ai pas voyagé, j’suis juste partie faire de l’humanitaire, c’est pas des vacances pour moi ! J’aime pas quand on parle comme ça de soit même ! » il hausse les épaules. « C’est pas une question de vacances. C’est juste que tu vois, on n’a pas les mêmes aspirations. Tu veux que j’te dise ? A ton âge, j’ai jamais pensé une seule seconde à faire de l’humanitaire. » ni jamais d’ailleurs. « Pas une seule seconde à donner de mon temps pour les autres. J’ai jamais réfléchis comme ça. » pourquoi ? Parce que à Scampia c’est marche ou crève, parce que c’est chacun pour soi, si tu tombes, tu te relèves difficilement. Et personne à jamais rien tenter pour sortir ce quartier de la misère dans laquelle il est. C’est le tiers monde là-bas, c’est pire que tout. « Mais t’énerve pas, tu vas finir par avoir des rides sur le front. » qu’il dit en se moquant, pointant du doigt le front de la demoiselle. « Juste là. » et ça le fait rire.
« Besoin d’une autre assiette ? » qu’elle juge et ca fait sourire l’italien qui ne doute pas qu’il pourra finir. « J’y retournerai en plus ! » c’est à volonté ou pas ? De retour à sa place, l’italien qui se lance enfin à donner son numéro, sans trop savoir pourquoi, sans trop savoir dans quel but et ce qu’il attendait d’elle en retour. Des nouvelles… oui qu’elle lui donne des nouvelles après avoir commencé ses nouveaux traitements, parce qu’il se doute bien qu’il la verra moins à l’association dans un premier temps et surtout, il sait qu’elle finira sans doute par lui manquer. Alors il attendra, juste un message pour pas s’inquiéter. « Tu sais ce que tu dois faire à l’association cet aprem ? » A vrai dire, il pensait que s’occuper des voitures lui prendrait bien plus de temps que ce qu’il avait mis ce matin. « Me poser dans le jardin et attendre que le temps passe. » sourire en coin. « Nan, je sais pas, y a toujours à faire, à droite ou à gauche. Toujours un truc qui va pas… si non, j’ai la réserve à ranger, les stocks à vérifier. Le PQ se change pas tout seul non plus dans les toilettes et c’est fou ce que les nanas consomment… » est ce que Nino venait vraiment de parler du papier toilettes qu’il partait à une vitesse folle ? « Et toi ? » il s’intéresse vraiment, se demande à quoi ressemble les journées d’Adèle quand elle n’est pas à l’association. « qu’est ce que tu fais, quand tu t’en vas, quand t’es pas ici ? »

 « il y a des raisons qu'on explique pas... »     nino marchetti & adèle shephard

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Adèle se demandait ce que Nino avait bien pu vivre pour qu’il soit ainsi, qu’il manque cruellement de confiance en lui, et en l’être humain. Elle aurait voulu lui donner un peu de son optimiste, et elle comptait bien être présente pour lui, à l’avenir pour tenter de lui redonner foi en l’humanité. Il en avait besoin plus que n’importe qui. Même si elle ne savait pas vraiment s’il le lui permettrait. De rentrer dans sa vie, ils ne se connaissent pas vraiment, et elle peine à découvrir ce qui se passe au fond de lui. Ce qui se sache en dessous de cette carapace si robuste, sûrement des années qui luttent. Elle aurait aimé qu’il n’est jamais besoin de lutter, mais Adèle ne possède que le don de faire sourire les gens, et non de revenir en arrière. Elle reste alors bien assise au fond de sa chaise, silencieuse, elle l’observe un instant. Elle essaye de deviner ce qui se passe au fond de lui, comme elle y parvient parfois. Chez certaines personnes. Adèle semble sortir d’un conte de fée, la jolie princesse qui voudrait conquérir le monde. Elle ne sait pas si elle y parviendra, mais pour elle, c’est évident que Nino a besoin d’aide. Alors c’était une promesse qu’elle se faisait à elle-même, de l’aider, de ne jamais le décevoir. Même si la vie d’Adèle était semée d’embûches depuis janvier. Il était là lui, pour elle. Même si il ne s’en rendait pas vraiment compte, jamais elle n’aurait été aussi assidue dans ses ateliers si ce n’était pas pour le voir. Car même si elle a la tête sur les épaules, qu’elle est mature pour son âge, elle n’en reste pas moins qu’une gamine de vingt-trois balais qui a tout à découvrir du monde. Et des contes de fées qui se finissent mal… « C’est pas une question de vacances. C’est juste que tu vois, on n’a pas les mêmes aspirations. Tu veux que j’te dise ? A ton âge, j’ai jamais pensé une seule seconde à faire de l’humanitaire. Qu’il avoue, en voulant lui expliquer les choses, mais ils semblent aussi têtus l’un que l’autre, avant qu’il lâche dans un soupire, « pas une seule seconde à donner de mon temps pour les autres. J’ai jamais réfléchis comme ça. » Bon, et ? Elle le regardait, clairement il était ce qu’il était, Adèle ne lui jetterait pas la pierre, ils ne sont pas nombreux à faire de l’humanitaire, il n’y a qu’à voir, Addie connait du monde, mais elle ne connaît pas une personne qui en fait. De ses anciens camarades de classe, de sa famille, de ses rares amis proches, de ses contacts, « et ça fait de toi quelqu’un d’inintéressant ? Qu’elle demande presque du tac o tac, elle n’en démord pas la petite, elle ne laissera personne lui dire en face que Nino est un bon à rien, même lui ! Parce que tu crois que je connais beaucoup de monde qui en font ? On est un petit groupe très fermé, et tu sais pourquoi ? Parce la terre entière n’œuvre pas dans l’humanitaire. Et j’sais même pas pourquoi je suis tombée la dedans, mais ça m’a plu alors j’ai continué … » Oui elle sait très bien pourquoi, elle a eu le déclic quand ses parents sont morts dans un accident de voiture. C’est à ce moment-là qu’elle avait voulu aider les gens. Elle a mis du temps avant de pouvoir, elle était encore mineure à ce moment-là, mais ça Nino qu’il l’ignore ça l’arrange bien. « Mais t’énerve pas, tu vas finir par avoir des rides sur le front, elle ne s’énerve pas, elle tente de lui faire comprendre les choses, elle repousse son doigt avec un léger sourire qui apparaît pourtant sur ce visage angélique, juste là. » Elle lui tire la langue comme une gamine. Puis ils finissent par se lever, choisir quelques trucs à manger, et sur le chemin du retour, quand elle croise l’assiette de Nino elle le taquine avant qu’il avoue, « j’y retournerai en plus ! » Elle n’en doute pas une seconde, lui retourne s’asseoir, pendant qu’elle fait un dernier petit tour, reprenant deux trois choses sur le passage, avant de le retrouver. « Faut bien que tu prennes des forces, c’était dur d’avoir afficher toute ses pancartes ce matin… » Qu’elle siffle entre ses dents tout en relevant ses yeux sur lui, discrètement pour voir sa réaction. Elle ne se lassait jamais de l’embêter. C’était devenu un jeu entre eux et elle aurait du mal à s’en passer. Surtout qu’il commençait à lui répondre désormais, la poussant alors davantage à le taquiner tout au long des journées qu’elle pouvait passer auprès de lui. « Me poser dans le jardin et attendre que le temps passe. » La fourchette dans la main, elle attaquait déjà son plat alors que lui s’imaginer déjà à glander, « T’es bien un mec ! J’ai l’impression de voir mon cousin Nell et Elyo. Son pote ! » Pote de jeu, malheur ! Il la rendait folle tous les deux. Toujours à glander sur la banquette avec leur manette de jeu dans la main. « Nan, je sais pas, y a toujours à faire, à droite ou à gauche. Toujours un truc qui va pas… si non, j’ai la réserve à ranger, les stocks à vérifier. Le PQ se change pas tout seul non plus dans les toilettes et c’est fou ce que les nanas consomment… » Elle lui souriait, elle savait bien qu’il se la coulait pas douce, il n’avait pas intérêt apparemment, « Et toi ? Qu’est ce que tu fais, quand tu t’en vas, quand t’es pas ici ? » Elle ne savait pas vraiment, elle était toujours occupée, elle ne sait jamais rester en place la petite, toujours besoin de partir à l’aventure. Elle est jeune et téméraire, « ça dépend, mais je ne reste jamais enfermée chez moi, enfin à la coloc. » Elle sait même plus si elle lui avait parlé de la coloc qu’elle partage avec son cousin chéri et deux amies à lui, « mais sinon j’aime bien faire du sport, les magasins, me promener au parc de Brisbane. » Qu’elle énumère sans trop savoir quoi dire, avant de relever ses yeux vers lui et d’ajouter « là par exemple quand je vais rentrer je vais retrouver les deux idiots sur la banquette, je vais essayer de les bouger, mais bon je n’y parviendrais pas alors je sortirais courir sur la plage tout en écoutant la musique. » C’était ses dernières séances de sport, une fois que la chimio aura commencé elle devra faire une pause, jusqu’à ce qu’elle se retrouve moins fatiguée. Elle lui sourit avant de planter une énième fois la fourchette dans le bout de viande et de l’ingurgiter.

« et ça fait de toi quelqu’un d’inintéressant ? » disons, qu’il pouvait l’être pour certaines personnes, pour ceux qui méprisait les délinquants dans son genre et pour qui, sa place ne devait pas être dans ce monde, ou en liberté. Pourquoi, Nino tentait tant bien que mal de se racheter, de faire tous les efforts pour avoir une vie rangée et se sentir mieux. Tenter de trouver une place légitime dans cette ville qu’il apprend à connaitre, à apprivoiser et qui l’a apprivoisé aussi. Y a pas à dire, il peut reconnaitre qu’avoir été contraint de quitter l’Italie est sans doute la meilleure chose qui lui soit arrivé. Qui sait où il serait aujourd’hui si non ? En prison, entrain de continuer ses affaires illégales ou pire, entre quatre planches ? Cette dernière solution était la plus plausible et si Naples lui manquait et lui manquera toujours, il savait qu’il n’avait plus sa place la bas. Il n’y était plus le bienvenue et il y risquerait beaucoup à tenter d’y retourner ne serait-ce qu’une fois. « Parce que tu crois que je connais beaucoup de monde qui en font ? On est un petit groupe très fermé, et tu sais pourquoi ? Parce la terre entière n’œuvre pas dans l’humanitaire. Et j’sais même pas pourquoi je suis tombée la dedans, mais ça m’a plu alors j’ai continué … » il la fait sourire, il a juste pas l’habitude qu’on lui parle comme ça en réalité, il a pas l’habitude qu’on lui dise de cette manière qu’il était surement pas le dernier idiot dans ce bas monde. « Je note chef. » qu’il dit, en fixant son front, à la recherche d’une petite ride à force de trop froncer les sourcils. « j’ai compris. » il hoche la tête, la regarde et prends la serviette qu’elle lui a balancé plus tôt. « L’idée c’est de me regarder tous les matins dans le miroir et de me dire : t’es pas si con Nino, t’es un mec bien ! ? » il se moque un peu, mais c’est une manière de détourner aussi que sa façon, de pas rendre tout ça trop dramatique, mais en réalité, il est touché, qu’elle s’investisse comme ça.
« Faut bien que tu prennes des forces, c’était dur d’avoir afficher toute ses pancartes ce matin… » il regarde alors l’assiette d’Adèle. « j’croyais que c’était toi qui avait fait tout l’taff, va falloir que t’en rajoute la dedans alors. » qu’il plaisante encore, il poursuit en feintant qu’il allait rien faire cette après midi au travail. En réalité, il pouvait pas se plaindre de la charge de travail qu’il avait. « T’es bien un mec ! J’ai l’impression de voir mon cousin Nell et Elyo. Son pote ! » Il sait pas qui sont Nell et Elyo mais c’était surement pas un compliment pour eux d’être comparé à l’italien. « Mes hommages à ces messieurs. On formera un club, si tu nous présente ! » il dit alors que le serveur apportait enfin leurs boissons. Grenadine pour madame, carafe d’eau pour monsieur. Il s’interesse alors aux journées de la demoiselle, à savoir comment elle pouvait bien occuper son temps libre. « ça dépend, mais je ne reste jamais enfermée chez moi, enfin à la coloc. » c’est étrange, parce qu’il l’imaginait pas vivre seule, elle donne l’impression d’avoir besoin d’être toujours entourée. Mais il aurait plutôt parié qu’elle vive toujours chez ses parents. Lui, à son âge, il habitait encore avec sa mère. « mais sinon j’aime bien faire du sport, les magasins, me promener au parc de Brisbane. » et pour le coup, il se disait qu’elle était bien une nana aussi. Le shopping, les promenades dans les parcs… « là par exemple quand je vais rentrer je vais retrouver les deux idiots sur la banquette, je vais essayer de les bouger, mais bon je n’y parviendrais pas alors je sortirais courir sur la plage tout en écoutant la musique. » Il se demandait qui étaient les deux idiots en question. « Y a ton mec dans le lot ? j’voudrai pas être à sa place, si tu parles de lui comme ça, dans son dos. » il s’attaque enfin à son plat, grignotant petit à petit chaque aliment différent. « tu fais quoi comme sport ? J’me dis toujours que j’devrais m’y mettre, mais j’ai toujours la flemme, quand j’sors du taf. J’rentre chez moi et j’fais plus grand-chose. Et j'ai pas le cardio pour ça.»

 « il y a des raisons qu'on explique pas... »     nino marchetti & adèle shephard

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Il pouvait encore considérait Adèle comme la petite fille modèle, celle à qui tout réussit cela ne la dérangera pas vraiment. Parce que la jeune femme cache aux étrangers de sa vie sa plus lourde douleur, celle de sa séparation avec ses parents. Le fait est qu’elle n’est même pas pu leur dire au revoir, parce qu’elle était à l’école. Tout comme son petit frère et qu’en sortant le soir, elle devait aller le récupérer puis leur père devait les récupérer près de la fontaine à trois rues de l’école. C’était tous les soirs comme cela, car l’école était sur le chemin de son travail et la maison. Il n’avait pas besoin de faire de détour et ça permettait surtout au plus jeune de ne pas avoir ses parents sur le dos venant le chercher jusqu’à la porte du bahut. Oui mais ce jour-là, elle s’est assise sur le rebord de la fontaine, elle attendait patiemment, alors qu’il commençait à faire tard, et froid. Elle trouvait ça bizarre, surtout quand elle voit débarquer sa tante, mère de Nell à la place de son père. Addie ne comprenait pas, elle avait tenté de poser des questions. On lui avait simplement dit qu’il a été retenu. Retenu avait demandé la jeune enfant de l’époque. Elle aurait pu devenir journaliste tellement qu’elle aime fouiner, comprendre toujours. Enfant dégourdie elle a le sens du travail bien fais. Le sens de ne jamais lâcher tant qu’on ne lui explique par A + B le pourquoi du comment des choses. Mais quand elle est rentrée dans sa maison, dans leur maison et qu’elle n’a ni vu la voiture, ni sa mère. Et que son frère est arrivé en pleure dans ses bras, il n’y avait plus d’Adèle. Eteinte par la douleur qui l’a submergée elle avait envie de tout détruire autour d’elle, de partir en courant. Fuir, elle était peut-être là cette solution. Mais Adèle Shephard n’a jamais rien fuis dans sa vie, et elle n’allait pas à quatorze ans commencer à le faire. Une souvenir qui restera intact dans sa tête mais elle n’en parle pas. A personne. Parce que sa colère contre le monde entier est encore bien vivant, comme un volcan éteint prêt à rentrer en éruption dès qu’on allumera la brèche… « Je note chef. » Elle était complètement perdue dans ses pensées, elle se dépensait pour lui faire entendre raison, alléluia il commençait à comprendre, enfin si elle ne le voyait pas fixer son front ça irait mieux, elle leva les yeux au ciel d’ailleurs. Quel gamin ! « j’ai compris. Qu’il ajoute avant de reprendre comme si il récitait sa leçon, l’idée c’est de me regarder tous les matins dans le miroir et de me dire : t’es pas si con Nino, t’es un mec bien ! ? » Elle en avait du boulot avec un chenapan pareil ! Et pourtant elle prenait sa mission très à cœur, sans réellement savoir pourquoi. Elle l’appréciait mais par-dessus tout, elle n’aimait pas voir les autres tristes autour d’elle, ou isolé. Et puis c’était peut-être aussi pour une toute autre raison, qu’elle ne voudrait de toute manière pas accepter. « Pourquoi t’en doute Nino ? » Qu’elle demande comme si elle le testait déjà. Avant de reprendre un large sourire aux lèvres et une auréole invisible sur la tête, « Je vais même te dire mieux, tu vas commencer ça tout à l’heure, quand je partirais de mon côté… » Echange de regard taquin, elle avait retrouvé le sourire maintenant qu’elle avait obtenu ce qu’elle voulait. Même si elle n’est pas aussi naïve qu’il le pense, elle sait que demain elle devra lui redire, encore et toujours. Mais à force ça viendra de lui-même… Elle a suffisamment de ressources la jeune Adèle. « j’croyais que c’était toi qui avait fait tout l’taff, va falloir que t’en rajoute la dedans alors, qu’il avoue en jetant un coup de regard à son assiette. Elle ne mange pas beaucoup Adèle, elle n’a jamais eu un très grand appétit de toute façon, ça ne change pas avec la maladie qui s’additionne. Elle est toute petite, toute menue, et même si elle fait beaucoup de sport, sa poche de réserve est vite pleine, mes hommages à ces messieurs. On formera un club, si tu nous présente ! » Elle avale ce qu’elle a dans sa bouche avant de lui demander, simplement, « pourquoi t’aimerais les rencontrer ? » Elle ça la dérangeait pas, mais elle trouvait ça étonnant qu’il cherche à rencontrer son cousin. Il était cool Nell en tout cas avec elle, elle ne lui avait jamais vraiment fais rencontrer ses amis à part quand ses derniers venaient à l’appart. «  Y a ton mec dans le lot ? j’voudrai pas être à sa place, si tu parles de lui comme ça, dans son dos. » Elle releva ses yeux vers lui rapidement comme si il venait de dire la pire connerie de sa vie. « Et non je suis avec personne, mais c’est mieux ainsi » Qu’elle avoue avant de mettre un bout de pain dans sa bouche. Célibataire et oui. Mais ça lui déplaisait pas, elle ne voulait pas prendre le risque de mourir alors qu’elle était en couple. Si elle aurait été en couple sérieusement oui pourquoi pas évidemment rester avec la personne, mais comme elle ne l’avait pas été, elle n’avait pas cherché à changer la donne. «  tu fais quoi comme sport ? J’me dis toujours que j’devrais m’y mettre, mais j’ai toujours la flemme, quand j’sors du taf. J’rentre chez moi et j’fais plus grand-chose. Et j'ai pas le cardio pour ça. » Le sport c’est sa vie, sa passion. Elle pourrait en parler des heures. « De la course à pied, et je vais en salle principalement. Depuis janvier je me suis mise à la boxe. » Ouais et elle aime ça se défouler sur le ring ! « Faut s’y mettre alors au sport ! » Qu’elle lui dit avant de voir sa tête.

« Pourquoi t’en doute Nino ? » Il aimait pas ce genre de conversation, s’il avait besoin d’aller discuter pour redorer son estime de soi, il avait qu’à aller voir un psy l’italien. Et devinez quoi ? Qui est le premier à dire que les psy ne servent à rien ? Nino ! Dans l’mile ! Alors, il se doutait bien que ça partait d’un bon fond, qu’elle avait peut être pas envie de l’entendre s’apitoyer sur son sort, mais fallait pas croire, il était pas malheureux comme ça. Il s’y était juste habitué et appris a construire son quotidien comme ça. « Je vais même te dire mieux, tu vas commencer ça tout à l’heure, quand je partirais de mon côté… » Il la regarde, quelques secondes, pensif, il se demande, pourquoi elle est comme ça justement. « Tu crois que j’suis un pauvre gars malheureux ? » qu’il demande sans agressivité. « C’est pas l’cas, tu sais. Y a pas d’mal à être se croire le meilleur ou ne pas se dire tous les jours qu’on a une belle vie. » il enfourne une nouvelle fourchette dans sa bouche, et sans même finir sa bouchée, il poursuit. « Pourquoi, t’essai d’me faire penser qu’il faut à tout prix s’aimer pour être bien ? et ca veut pas dire que j’aime pas qui j’suis. » il veut pas dire qu’il s’aime non plus, c’est juste qu’il fait avec. Il apprend à composer avec son caractère, avec ses habitudes, avec son passé et ce qui fait qu’il en est là aujourd’hui. « J’ai un tas d’chose sur la conscience, qui font que j’vais pas pouvoir me regarder dans la glace sans avoir un peu de culpabilité en moi. Mais la culpabilité, ca m’empêche pas d’vivre. T’inquiete pas, j’vais bien. » il hoche la tête pour confirmer ses paroles. « te sens pas investie d’une mission pour moi. » qu’elle lâche l’affaire, elle allait pas être celle qui allait changer sa vie, il avait pas la prétention de penser que quelqu’un était capable de ça. Il s’y attendait pas et pas sur qu’il rêve vraiment d’une meilleure vie. Il a jamais été jaloux de ceux qui criaient haut et fort qu’ils étaient heureux, jamais été jaloux de ceux qui avaient beaucoup de fric, jamais jaloux des gens plus intelligent que lui. Une sorte de fatalité dans son discours. C’est comme ça et c’est pas autrement, et faut faire avec. Même depuis qu’il était père, il pouvait pas dire que sa vie était plus belle, c’était juste plus de galère avec un petit bout de femme qu’il devait aimer et dont il devait apprendre à prendre soin. Mais, pas plus de bons moments.
Nino qui parle de son après midi, de ses projets pas glorieux, comme se poser et dormir. Bien sûr il plaisantait, il avait du taf à venir, il allait bien trouver et bon, s’il savait pas quoi faire, il lui suffisait d’aller frapper à une ou deux portes, il y avait bien quelqu’un qui lui trouverait des tâches à faire. Y a toujours un truc qui va pas dans cette associations. « pourquoi t’aimerais les rencontrer ? » il secoue la tête, nop. « exagère pas. J’vois pas, c’que j’foutrai avec ton cousin et son pote. J’suis pas du genre à aller frapper dans la main de tous ceux que j’pourrais croiser. J’plaisantais…» et pourquoi il irait faire la connaissance de ceux qui sont proches d’Adèle ? Faut pas abuser. « Et non je suis avec personne, mais c’est mieux ainsi » et il capte direct. Pourquoi, elle dit que c’est mieux ainsi. Et ca lui fait fermer son clapet à l’italien. « Désolé. » elle a p’t’être raison, c’est surement mieux. Il voudrait pas être à la place du mec qui sort avec une nana malade, quand tu sais pas si elle va guérir ou pas. « De la course à pied, et je vais en salle principalement. Depuis janvier je me suis mise à la boxe. » de la boxe, genre ? Il la regarde, assez surpris. « Faut s’y mettre alors au sport ! » « Attends, toi tu fais de la boxe ? » il y croit pas. «t’es débutante ? » qu’il provoque. « j’suis bien curieux de voir ça. » parce que la boxe, ca l’connait bien. Il lui arrivait d’aller frapper avec son frère et surtout, depuis qu’il est à Brisbane, il va régulièrement voir des matchs de boxe clandestin les soirs.

 « il y a des raisons qu'on explique pas... »     nino marchetti & adèle shephard

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Il croyait quoi Nino ? Qu’elle aussi ne pensait pas comme lui avant ? Avant de tomber malade et de devoir vivre au jour le jour, de ne pas savoir si demain on allait crever. Déjà qu’Adèle n’a jamais vraiment aimer les surprises dans sa vie car elles lui ont toujours menés la vie dur, elle était cette jeune fille insouciante, qui croque la vie en pleine dent. Chantant, dansant dès qu’elle le pouvait, ça lui faisait du bien. Et elle est restée un peu comme ça aujourd’hui, mais elle sait aussi la chance qu’elle a de pouvoir encore tenir debout, d’être cette ange prête à tomber dans un gouffre qui se refermera à jamais sur elle. La différence c’est qu’elle est consciente aujourd’hui, plus qu’avant de cette chance. « Tu crois que j’suis un pauvre gars malheureux ? » Okay, elle baisse le regard le instant, elle n’aimait pas comment prenait le ton de cette conversation et Adèle ne lâchera jamais prise, elle est obstinée, quand elle a une idée derrière la tête elle ne l’a pas ailleurs. Elle compte bien un jour lui faire réaliser combien il est chanceux d’avoir ses deux jambes, ses deux bras, et toute sa tête. Que ça lui plaise ou non, que ça le sorte de son petit cocon. « Ais-je dis ça Nino ? Tu as juste de la chance de ne pas être malade, je sais tu t’en rends pas compte et je m’en rendais pas compte… Avant… » Et c’était vrai mais aujourd’hui, elle compte encore plus profiter de sa vie, peut-être inconsciemment faire des bêtises. Faire sortir son frère de ses gongs, mais elle ne voulait plus passer à côté de sa vie… « C’est pas l’cas, tu sais. Y a pas d’mal à être se croire le meilleur ou ne pas se dire tous les jours qu’on a une belle vie. » C’était peine perdue elle soupirait devant lui, sans vraiment savoir ce qu’il y avait à dire, car visiblement ils n’étaient à cet instant pas sur la même planète, sur la même longueur d’onde mais peut-être pas étonnant, ils ne venait pas du tout du même monde. Adèle est plutôt une gosse de riche, bien que ses parents ne l’ont jamais vraiment étés, elle a la chance d’être née dans une ville qui ne craint pas vraiment, dans un pays dont le monde leur envie leurs plages. Une carte postale paradisiaque, Adèle n’a jamais connu d’autre chose. Elle ne sait pas vraiment de où il vient vraiment, mais elle s’imaginait un tas de truc, d’une ville qui peut éteindre les âmes. La sienne est encore bien vivante et allumée, et elle comptait bien rallumer celles des autres… Par sa joie de vivre, pas ses danses sans limites, par sa bonne humeur légendaire. « pourquoi, t’essai d’me faire penser qu’il faut à tout prix s’aimer pour être bien ? et ca veut pas dire que j’aime pas qui j’suis. » Il poursuit alors qu’elle l’écoute, réfléchissant, « j’ai un tas d’chose sur la conscience, qui font que j’vais pas pouvoir me regarder dans la glace sans avoir un peu de culpabilité en moi. Mais la culpabilité, ca m’empêche pas d’vivre. T’inquiete pas, j’vais bien.. Te sens pas investie d’une mission pour moi. » Elle hausse les épaules, elle n’allait pas rentrer dans un débat avec lui, pas aujourd’hui en tout cas. Après tout si tout ça lui convient. « J’suis pas investie … » Qu’elle lui dit, piquée au vif. Menteuse. Elle détourne son visage pour laisser son regard se perdre un instant dehors. « exagère pas. J’vois pas, c’que j’foutrai avec ton cousin et son pote. J’suis pas du genre à aller frapper dans la main de tous ceux que j’pourrais croiser. J’plaisantais… » Elle hausse les épaules, faut savoir ! Adèle est encore jeune, elle prend tout au pied de la lettre, si on dit blanc ce sera pas noir, ou jaune ou violet. Elle est entière et passionnée et fonce droit devant elle sans se soucier des conséquences. Car les conséquences pour elle, c’est de mourir, mais ça la vie le lui réserve déjà. Alors elle veut vivre encore plus vite, plus fort tant que ce cœur vibre, c’est l’essentiel à ses yeux ! Peu importe si de l’autre côté elle souffre, ou si ça la détruit un peu plus vite… « Désolé. » Elle ne le regarde même pas, parce qu’elle n’aime pas parler de ça, elle n’aime pas rentrer dans ses détails. Ses histoires amoureuses ont toujours été un jardin secret et elle n’a de toute évidence jamais présenté aucun hommes aucun garçons à son cousin ou à ses frères en officiant la chose ainsi. Déjà parce qu’ils n’auraient jamais acceptés car Addie a toujours eu un faible, un très gros faible pour ceux qu’on surnomme des bad boy, vous savez ceux qui piétinent sans relâche des cœurs innocents ?! Elle peut pas dire qu’elle regrette elle a tendance même à reproduire inlassablement les mêmes erreurs. Se promettant de refermer son cœur à double tour, mais la passion l’anime et elle repart comme en l’an quarante. Tant qu’elle souffre c’est qu’elle vit n’est-ce pas ?! « Attends, toi tu fais de la boxe ? » Ouais du haut son mètre soixante, elle cogne fort la petite, enfin pour elle. Elle n’a jamais affronté de mec, seul son punching-ball. « Tu croyais quoi ? » Elle sait placer les coups au bon endroit, qu’il ne s’en fasse pas l’Italien ! « t’es débutante ? j’suis bien curieux de voir ça. » Putain, il la pique en direct, et elle se sent d’attaque Adèle, toujours quand il s’agit de jeu, et de motivation, « me mets pas au défi Nino ! » Si il y a une chose, une seule chose à savoir d’elle c’est que pire mauvaise perdante qu’elle il y a pas ! « Je t’affronte quand tu veux, à moins que t’es peur… » Elle est fière d’elle et son regard pétille l’insouciance et la modestie qu’elle a perdu depuis environ trois secondes. Mais qu’importe, elle a des chances de perdre mais pour autant pas de son mordant !