| | | (#)Dim 29 Sep 2019 - 16:10 | |
| « Ais-je dis ça Nino ? Tu as juste de la chance de ne pas être malade, je sais tu t’en rends pas compte et je m’en rendais pas compte… Avant… » Ok, celle là il l’avait pas vu venir. Il regarda Adèle deux à trois secondes, le regard plein d’incompréhension, de surprise, d’étonnement. Il bloqua. Il détourna ensuite les yeux, ne sachant comment se comporter ensuite. Elle venait de le mettre si mal à l’aise, l’italien était gêné et se rendit compte que peut être, c’était pas opportun de parler tout ça avec Adèle. Mais en même temps, qu’est ce qu’elle savait de sa vie pour savoir s’il pouvait oui ou non se plaindre ? Il mâchait, lentement et avalait ce qu’il avait dans sa bouche, tranquillement, en réfléchissant. Il restait silencieux quelques temps, confus. « J’suis pas investie … » ca y ressemble pourtant. Elle tente bien tout pour que l’italien arrête de se croire si malheureux. Elle l’imagine sans doute bien plus mal que ce qu’il ne peut ressentir lui-même. Au final, il se plaint pas tant que ça. Il constate et pour lui, c’est bien différent. Mais ca pourrait être pire, il pourrait être malade, c’est vrai… « j’prends ta place quand tu veux Adèle… » parce qu’il s’imagine que ça lui ferait pas peur d’être malade, parce qu’il imagine que ce serait qu’une merde en plus dans sa vie et que de toutes façons, il se voit pas vieillir. Il se voit pas être à la retraite un jour, il se dit que la vie se chargerait de le tuer bien avant ça. Il avait fuit Scampia pour pas mourir, mais si t’es sur la liste, la mort, elle finira par te rattraper vite. Et Nino, il était sur la liste. C’est un peu à la destination finale. Ces gens qui se retrouvent au cœur d’accidents graves et mortels et qui s’en sortent sur le moment mais la mort qui finir par les rattraper, tour à tour. Y a pas d’issue. Il lui dit pas ça pour faire le gars qui a peur de rien, c’est juste la vérité. S’il pouvait être à sa place, s’il pouvait lui permettre de vivre la vie qu’elle avait toujours rêvé, il le ferait. Parce qu’il devait miser sur quelqu’un, c’était bien sur elle. Elle fait d’la boxe, elle est si frêle et à l’air si douce. Ca l’étonne bien l’italien, une femme de base qui pratique un sport de combat… mais Adèle. « Tu croyais quoi ? » il hausse les épaules. « danse classique ou équitation. » il l’embête, surfant sur des clichés, il savait bien qu’il la titillerait. C’était des clichés que Nino pouvait facilement avoir en tête, mais il savait qu’Adèle voyait le monde avec une vision bien différente de lui. Un monde où les hommes et les femmes sont pas cloisonnés à certaines tâches bien précises. « me mets pas au défi Nino ! Je t’affronte quand tu veux, à moins que t’es peur… » et il peut pas s’empêcher de rire. « tu m’fais pas peur… » il la défi du regard, sourire en coin. Il finit son assiette et jette un coup d’œil à sa montre. « Ok, tu peux m’expliquer pourquoi le temps passe super vite quand t’es là ? » et pourquoi il avait pris le temps de manger sans se précipiter au point où il était trop tard à présent pour se resservir sans être sure de reprendre son poste en retard.
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| | | | (#)Dim 29 Sep 2019 - 16:49 | |
| « il y a des raisons qu'on explique pas... » nino marchetti & adèle shephard
La conversation semblait être restreinte à deux mondes si différents, que tout opposent. Qui ne sont pas encore prêt à trouver de compromis. Adèle ne comprenait pas pourquoi Nino insiste alors qu’elle ne souhaite que juste une chose : panser ses blessures. Elle ne le connaissait pas, ou tellement si peu mais elle semblait déjà à vouloir le protéger, d’un passé qui s’accable. Pourquoi ne peut-il pas accepter de l’aide d’une étrangère ? Est-ce si compliqué de comprendre qu’elle n’était ni là pour le juger, ni pour le faire changer. Juste lui ouvrir les yeux sur un monde qui semble inexistant pour l’Italien. Elle était la douceur, ce grain de folie dans la vie des gens. Elle avait toujours eu un signe pour réconforter les autres, toujours une parole ou un regard. Parce que la solitude et l’abandon l’effraie, elle ne souhaite que personne puisse le vivre. Pas même Nino Marchetti alors qu’elle ne sait rien de lui. Il ne s’expose jamais à elle, ou si peu mais elle était satisfaite Adèle de le voir de si près, de pouvoir lui parler de chose qui compte pour elle. Et ptètre pour lui bien qu’il ne souhaite pas encore l’avouer. Il l’attire c’est indéniable, mais d’une manière peu commun pour elle, car elle ne veut pas foncer dans le tas, elle ne veut pas lui donner d’occasion. Aucune. Bien trop difficile à admettre tout ça alors elle profite juste de ses quelques minutes, de ses quelques heures en sa compagnie pour oublier sa vie et ses misères. « J’prends ta place quand tu veux Adèle… » Il ment. Elle en est certaine, aucun inconnu ne pourrait vouloir prendre la place d’un vulgaire inconnu qu’il côtoie à peine, fuit la plupart du temps. Pour quelqu'un de malade. Malade d'un cancer qui plus est. Personne n’est prêt à se sacrifier de la sorte, Adèle la première… « Tu sais pas c’que tu dis Nino… » Sa voix est amer, pour autant elle n’est pas méchante non, juste qu’elle ne comprend pas. Elle ne pige pas puis elle lâche dans un souffle, « je n’suis rien pour toi… » Elle la ressent elle aussi cette alchimie entre eux, ce truc qui même si elle ne veut l’admettre, lui fera penser que Nino est bien plus qu’un étranger à ses yeux aujourd’hui. Qu’il est celui qui la fait encore tenir debout dans ce monde, parce que tout le monde le sait, sans passion, la lumière s’éteint. Et si il est impensable pour ceux qui la connaissent de l’imaginer éteinte, un jour ou l’autre, cela devra bien arriver. Avec ou sans la maladie. Mais elle est encore si pure, si jeune, si folle et elle a encore tellement de chose à vivre. De longues secondes de silence, ils finissent leurs assiettes respectives et Nino ne peut s’empêcher de l’embêter. Elle est libre Adèle, elle est différente des autres. Ce qu’elle ne dit pas c’est qu’elle a commencé que récemment la boxe, même si a toujours été attiré par les choses extrêmes. Elle ne sait pas tenir en place toute façon, à quoi bon l’enfermer dans une case ? « danse classique ou équitation » elle relève alors ses yeux sur lui, et quand elle le voit rire, elle lui se décolle un peu de sa chaise, pour le pousser à l’épaule, « ça va le cliché, tu vas bientôt me dire que les nanas doivent rester dans une cuisine ! » Ca la faisait rire parce qu’elle, elle ne pense pas comme ça et que pour elle, on ne vit plus au moyen âge ! « Tu m’fais pas peur… » Parce que lui considère qu’elle tremble ? « Mais moi non plus Monsieur Marchetti, bien au contraire même ! » Qu’elle souffle d’un ton léger sans perdre de son côté compétitrice. Ce qui l’anime au plus profond d’elle. « Ok, tu peux m’expliquer pourquoi le temps passe super vite quand t’es là ? » Elle lui sourit le temps passe si vite à ses côtés, qu’elle avait presque oublié qu’ils étaient dans un restaurant. Elle le regarde d’un air si innocent en clignant des yeux, « c’est déjà l’heure ? » Une moue sur son visage, il était là cet instant qu’elle redoutait tant et qu’elle avait cherché à repousser. « On y va ? Je ne voudrais pas te donner une raison de m’accuser à tort… » Qu’elle lui dit glissant le bout de serviette avec son numéro dans son sac à main avant de se lever. |
| | | | (#)Dim 29 Sep 2019 - 19:29 | |
| « Tu sais pas c’que tu dis Nino… » Plus que ce qu’elle ne pense sans doute. Mais elle a raison, qui pourrait croire quelqu’un qui serait capable d’aspirer une maladie pour assumer les conséquences à la place de l’autre ? Si ce n’était l’amour d’un parent pour son enfant, ou de quelqu’un pour un vrai proche. Mais ils n’étaient pas proche, et comme elle disait, elle n’était rien pour lui. Et pourtant il était sincère dans ce qu’il disait. Mais, il avait bien compris que c’était plus la peine d’aborder ce sujet-là, que de toutes évidences, ils se comprenaient pas sur ce point. Adèle cherchait à tout prix à lui faire comprendre que la vie était belle et qu’il fallait profiter de l’instant présent, adieu les rancœurs et les regrets, adieu la culpabilité, adieu la jalousie et les mauvaises pensées. Place à l’amour et à la liberté. Nino se sentait libre malgré tout, avec mine de rien, ses chaines invisibles à ses pieds, ses contraintes jours et nuits qui l’obligeaient à rester dans ce pays qu’il ne connaissait pas… mais libre quand même. Et plus le temps passait, plus c’était le cas… de là à dire que la vie était belle… Il préfère plaisanter, piquer Adèle avec ses représentations. « ça va le cliché, tu vas bientôt me dire que les nanas doivent rester dans une cuisine ! » il en pensant sans doute pas moins, c’est vrai. « tu peux travailler et faire du sport, mais si en plus tu sais cuisiner… » jackpot. Nino avait vu sa mère, cadenassée à une cuisine toute sa vie, enfermée dans un appartement qu’elle avait payé de la sueur de son front, faisant venir tour à tour des hommes qui s’y croyaient chez eux plus qu’elle. L’obligeant à rester chez elle, à faire le ménage, la cuisine, repasser leurs fringues et laver leurs slips dégueulasses. Nino avait vu la peine et la tristesse de sa mère dans ses yeux chaque jour, s’il sait une chose, c’est qu’il n’aurait envie de faire vivre ça à aucune femme. Il avait bien tenté avec Sofia. Ils vivaient ensemble, il aurait tout fait pour elle, vendre son âme au diable même, mais ça n’avait pas suffit. Ca n’avait pas suffit parce qu’il avait fait des promesses et il ne les avait pas tenu. Il avait promis qu’il rentrerait chaque soir pour être auprès d’elle, il avait promis qu’il arrêterait ses petites affaires et qu’il se trouverait un vrai boulot, il avait promis qu’il se rangerait… mais attiré par l’argent facile, par la boule au ventre qu’il pouvait ressentir chaque fois qu’il préparait un coup. Il aimait l’adrénaline et la peur et c’en était devenu une drogue plus forte que l’amour. Et il avait perdu Sofia. Il l’avait perdu à tout jamais alors qu’il avait fait tant d’effort pour la demander en mariage… trop tard. « Mais moi non plus Monsieur Marchetti, bien au contraire même ! » il se rendait bien compte, qu’elle avait pas froid aux yeux Adèle. Elle l’affrontait, oser lui tenir tête, le chercher… alors nan, il se doute bien qu’il lui fait pas bien peur. « où est passé mon charisme… » qu’il souffle, ironie ou pas, il souris. Aller, c’était l’heure de partir. « On y va ? Je ne voudrais pas te donner une raison de m’accuser à tort… » il hoche la tête, se lève pour aller payer l’addition et revient vers Adèle. « Merci… » il lui sourit et la raccompagne juste devant l’association où c’était là que leurs chemins allaient se quitter. Il y en a un qui devait retourner travailler.
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