| I'm a drowning man ¤ Charlie |
| | (#)Lun 28 Oct 2019 - 15:06 | |
| Il savait bien ce qui lui arrivait. Tim connaissait les sensations, l'affaire lui était arrivée peut être cent ou deux fois depuis sa naissance. L'angoisse gagnait, l'occupait dans sa totalité. Le pauvre homme n'arrivait plus à respirer, les poings serrés et les larmes coulaient. Ses jambes ne le tenaient plus debout et sa vision se brouillait. Il ne voyait plus rien, les fourmis grimpaient dans tous ses membres et il n'arrivait pas à les arrêter. Le jour de sa fin était-il déjà arrivé? Timothy ne pouvait que se le demander, à chaque fois, c'était la même question qui était rabâchée à ses oreilles. Bientôt, il aurait des nausées et il tomberait peut être dans les pommes. Tout était lié et s'il ne réussissait pas à contenir l'angoisse, les risques qu'il parte vers un autre monde étaient grands. Hors de question. Heureusement, dans son malheur, Decastel avait réussi à envoyer rapidement des messages à Charlie, tâchant de contrôler ses tremblements pour ne pas taper n'importe où sur le clavier. Elle allait venir, évidemment qu'elle venait toujours. On parlait de sa sirène, la mère de son futur enfant. Il fallait juste qu'il tienne jusque là. Quelques minutes. Ce n'était rien. Tim finit par relâcher la bêche qu'il tenait dans sa main depuis une bonne heure, concentré qu'il était à remettre en état un parterre de fleurs. Ce n'était plus l'urgence à ce moment là et il réussit à se diriger vers le banc, s'y laissant choir, la tête vers le ciel, tous ses membres tremblants. Allongé là, il tâcha de reprendre de grandes respirations, il fallait que cela marche. Il fallait qu'il revienne à lui parce qu'il allait effrayer Charlie en vue de son état et il ne le pouvait pas. Elle avait tant supporté dernièrement, Tim ne devait pas s'ajouter à la liste interminable de ses fardeaux. Voilà ce à quoi il pensait alors qu'il entendait les bruits des cailloux qui se tassaient sous des chaussures pressées. Pourvu que ce fut elle. Qu'elle vienne le sauver de lui-même, encore et toujours.
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| | | | (#)Lun 28 Oct 2019 - 18:44 | |
| Ses pas se pressent dans l’escalier, sur le bitume et sur les graviers. L’histoire semble se répéter et elle aimerait que ce ne soit pas le cas, qu’elle n’ait plus jamais à recevoir de messages de Tim en détresse parce qu’il mériterait d’être enfin heureux. Il mériterait que plus rien de mal ne lui arrive plus jamais, surtout maintenant qu’elle s’est promis de ne plus être la cause de ses malheurs. Quelqu’un semble avoir pris sa place pourtant, et elle n’a pas eu le temps de prendre en considération les mots envoyés par message. La blonde sait seulement qu’il est mal et qu’il a besoin d’elle et bien sûr qu’elle accourt aussitôt dans le jardin de sa résidence, bien sûr que son coeur bat la chamade et qu’elle manque d’air elle aussi à son tour. Le tout ne cesse de accélérer et de s’empirer alors qu’elle voit la tête de son brun se coucher peu à peu sur le banc. La poitrine de l’homme se soulève plus rapidement qu’elle ne le devrait et son teint est plus pâle qu’à l’usuelle, ce qui ne rassure nullement Charlie. ”Je suis là, je suis là.” Qu’elle essaye d’articuler le plus doucement possible alors qu’elle se laisse glisser à son tour sur le banc, faisant remonter la tête de Tim pour qu’il puisse se reposer dans le creux de son épaule. Son bras l’entoure, le protège, le rassure. Ses mains viennent se loger dans les siennes, l’empêchent de se faire mal en serrant trop fort. Il pourra lui faire mal à elle que ce ne sera pas grave, qu’elle ne sentira rien car trop inquiète pour lui, car trop concentrée sur tout le reste. Il n’est plus question de frontière à ne pas dépasser ou même de conserver les apparences ou n’importe quelle autre connerie qu’ils se sont assez répétés pour finir par y croire. C’est simplement Tim, là. Son Tim qui a besoin d’elle, qui l’a appelé elle dans un moment difficile de sa vie. Et c’est elle qui a répondu présent cette fois ci et qui répondra à toutes les autres. Pour toujours. La jeune femme a sa tête à hauteur de la sienne, tente de le couvrir de baisers sur la tempe et dans ses cheveux pour tenter de le rassurer. Elle est là maintenant. Elle est là et elle ne compte pas repartir jusqu’à ce qu’il aille mieux et le lui ordonne. ”Tu te concentres sur ma voix, ok ? Tu te souviens de ce qu’on faisait ? On respire, on se calme. Tout va bien. Je ne repars pas.” Ce n’est malheureusement pas la première fois qu’elle le retrouve dans un tel état et peut être au moins que maintenant elle sait un peu plus comment le rassurer. Inquiète, ce sont ses mains à elle qui finissent par serrer les siennes plus que de raison. Elle l’aime tellement. Il passe sa vie à vouloir aider le monde entier et personne n’est jamais capable de le lui rendre. ”Bats toi Tim. T’es fort. T’es le plus fort, tu peux le faire.” Elle laisse son front reposer dans ses cheveux, resserre son étreinte autour de ses épaules pour lui montrer qu’elle est là sans pour autant l’étouffer. ”Je sais que tu peux le faire.” Il n’y a que lui, pour faire tout ça. Il est l’homme le plus fort qu’elle connaisse, sans aucun doute.
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| | | | (#)Mar 29 Oct 2019 - 16:13 | |
| Ne plus pouvoir respirer, il n'y avait rien de pire. Pourtant, Tim en avait connu des moments tragiques mais se sentir suffoqué alors qu'on se retrouvait entouré de la belle nature, cela n'avait aucun sens. La vie était simplement trop dure pour lui et dans ce genre d'instants, Decastel ne rêvait que d'une seule chose... Partir. C'était profondément égoïste comme pensée mais il se sentait si mal lorsqu'il était en crise qu'il finissait par implorer n'importe quel dieu de le débarrasser du fardeau de la vie. Ce ne serait sûrement pas pour aujourd'hui vu que les pas se rapprochèrent de plus en plus vite et que son buste fut soulevé pour se retrouver collé au corps chaud de Charlie. Il savait que c'était elle parce qu'elle l'avait déjà vu dans un état similaire et qu'elle avait toujours su comment réagir pour le ramener à lui. La patience était primordiale parce qu'il fallait toujours un certain temps à Timothy pour redescendre de son étoile d'angoisse et lorsqu'il y parvenait enfin, il avait en général bien du mal à tenir debout tout seul. Elle était là, c'était tout ce qui comptait et ses gestes tendres prouvaient qu'elle n'allait pas le laisser se perdre dans ses propres pensées. Tim essayait de se raccrocher à ses actes, oui, sa main dans ses cheveux, ses baisers en haut de son front, les mots qu'elle continuait de murmurer pour qu'il finisse par faire entrer dans son crâne qu'il n'allait nulle part et que tout s'arrangerait. Il essayait de calmer les sanglots, de reprendre sa respiration mais il fallut s'y reprendre plusieurs fois avant d'obtenir un résultat probant. Tout allait si vite, son coeur battait si fort qu'il avait la sensation qu'il allait le voir exploser dans les minutes suivantes. Tim savait que ce n'était qu'une illusion, apportée par sa peur tenace de tout ce qui se passait autour de lui dernièrement et qu'il ne pouvait pas contrôler. Il fallait qu'il écoute sa voix, oui, qu'il se concentre sur elle, sur son corps qui le serrait alors qu'elle lui demandait avec passion de se battre parce qu'il n'avait jamais abandonné jusque là. Les mains de Tim se raccrochèrent à elle, ses poings essayant de se desserrer pour qu'il puisse la tenir doucement et ce fut à ce moment là qu'il réussit à reprendre une vraie inspiration. Les larmes ne cessaient pas mais elles semblaient proches de se tarir, il se battait, il le faisait et il le ferait toujours pour elle. "Je sais pas, Charlie... Je suis vraiment pas si fort que tu le crois." Il savait que c'était la vérité, il n'aurait pas été dans cet état autrement, d'apprendre qu'il avait une soeur, que sa petite amie était en crise constante, que Jillian avait fait une overdose, que la drogue tentait encore sa sirène. Tout cela, c'était trop. "Je sais pas gérer tout ça... Ma nouvelle soeur, ma copine, la drogue, la peur de te perdre, tout ça... C'est trop." Il sentit la pression reprendre ses droits autour de son coeur et sa tête se perdit contre le cou de Charlie, en espérant qu'il pourrait retrouver la vue sous peu. Ou plus généralement, la vie.
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| | | | (#)Mar 29 Oct 2019 - 17:03 | |
| Voir Tim dans un tel état est une source de peine infinie pour la blonde, elle qui n’a toujours souhaité que son bonheur le plus pur sans jamais savoir comment s’y prendre. Son corps à lui tremble, son corps à elle tente de le bercer doucement, de faire partir cette panique d’une manière ou d’une autre. Elle l’entend respirer avec bien du mal, voit à quel point il lutte contre ses démons intérieurs pour prendre une simple respiration. La fierté se lit sur le visage de la jeune femme alors qu’elle force la main qu’elle libère à se tenir à son avant bras, que la sienne à nouveau libérée se retrouve dans les cheveux brûlants de son âme soeur. Ses doigts s’y mêlent doucement alors que sa propre respiration se calme, que ses mots répètent que “tout va bien se passer” avec toujours un peu plus d’espoir à chaque fois. ”T’es fort Tim. N’en doute jamais.” Elle tranche, catégorique. Charlie ne dit pas ça seulement pour le rassurer mais bien parce que c’est ce qu’elle croit, ce qu’elle sait aussi. Il s’écroule quand tout devient trop lourd à supporter mais n’importe quel autre être humain aurait flanché à chacun des obstacles qu’il a su traverser. N’importe qui aurait abandonné bien avant lui, n’importe qui aurait rendu les larmes et retourné sa lame contre son maître. N’importe qui, mais pas Tim, pas son Tim. Pas son sauveur, pas le père de son enfant. Pas son amour. De savoir qu’elle est une des causes de cette crise de panique la rend rageuse. Elle lui fait mal, encore une fois. Elle est la cause de sa respiration qui s’emballe, de son corps brûlant et de tous ses muscles paralysés. Elle est la cause de tout ça et elle se hait une nouvelle fois pour lui procurer tant de douleur physique que mentale. Les larmes coulent plus rapidement le long de ses joues et ses mains coupent la circulation des veines dans le bras de la blonde sans qu’elle n’y porte aucune attention. Elle s’occupe seulement de lui, de sa tête dans laquelle il ne semble plus y avoir aucune force, cette dernière qui vient s’échouer dans son cou. La jeune femme le laisse se reposer là parce qu’au moins elle le tient, il est en sécurité et quand tout sera passé, il ira mieux. ”Ariane sera une super soeur. Elle sera dure parfois, mais elle sera aussi là pour toi. Tu ne pouvais pas rêver mieux, Tim.” Sa main dégage les mèches de cheveux sur son front, s'y arrête un instant pour tenter de s’assurer que sa température n’augmente pas encore. ”Ta copine … elle t’aime. C’est encore nouveau, mais elle t’aime. Elle non plus elle ne te laissera pas tomber.” Peut être qu’elle aurait préféré qu’elle abandonne, cette inconnue, mais pour le bien être de Tim elle n’a pas intérêt à faire ça. Peu importe qui elle est ou quel est son nom, elle n’a pas intérêt à abandonner Tim ni maintenant ni jamais parce qu’il a assez souffert, et tant pis si la conséquence directe de ce souhait est que Charlie n’aura jamais la place qu’elle désire tant près de son coeur. Tant pis pour ça, tant pis pour tout le reste. Cette femme a intérêt de l’aimer comme Charlie l’aime. Elle a intérêt de l’aimer comme Tim semble l’aimer en retour, au point de ne pas retourner près de la blonde. Elle a intérêt. ”Et moi je suis là aujourd’hui et je serai toujours là. Tu ne me perdras pas Tim. Y’a eu … Y’a eu des erreurs, mais il n’y en aura plus jamais. On sera toujours là. Toi, moi et notre enfant.” Un nouveau baiser sur son crâne vient ponctuer ces paroles plus que sincères. Elle lui promet tout ça dans l’euphorie du moment mais elle serait prête à réitérer ses paroles dans quelques heures, jours, années. ”Tim je veux te montrer quelque chose mais il faut que tu sois fort et que tu te calmes avant. J’ai besoin de ta main. Tu veux bien faire ça pour moi ?’ Sa main se défait de ses cheveux, vient retrouver celle de Tim qu’elle avait abandonné et fait passer ses doigts entre les siens pour tenter au mieux de calmer ce besoin de resserrer ses muscles au possible. S’il te plaît Tim. Bats toi.
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| | | | (#)Mar 29 Oct 2019 - 17:45 | |
| Il fallait qu'il se reprenne. Charlie avait besoin d'un père pour son enfant, pas d'un bébé supplémentaire à gérer mais plus Tim se mettait la pression pour se remettre debout, en un seul morceau, plus l'angoisse l'envahissait. Il n'avait jamais été comme tout le monde à ce sujet: rien qu'une foule pouvait le déstabiliser, alors comment lui demander de gérer tout ce qui se passait ces derniers jours? Decastel essayait de s'améliorer, certes, mais il n'était pas encore totalement invulnérable et cela, Villanelle l'avait toujours su. Elle l'avait accepté malgré ses failles évidentes, malgré ses chutes répétées parce que la peur était parfois plus forte que toute la volonté du monde. Il n'en manquait pas habituellement mais cette fois, le soldat avait besoin de se raccrocher à la jolie blonde, de se laisser porter par toute la force qu'elle avait encore. C'était ce qu'ils avaient toujours faits l'un pour l'autre, être présents dans ces moments là, quand la peine les happait avec trop de ténacité. Tim avait rattrapé Charlie et elle lui avait rendu la pareille. Cette dynamique continuait à ce moment là et il essayait de prendre en compte chaque mot qu'elle prononçait, chaque dose de courage supplémentaire qu'elle tâchait de lui offrir. Il allait remonter, peu à peu, parce que, pour Charlie, Timothy ferait toujours n'importe quoi, quitte à se sacrifier en cours de route. Ce n'était clairement pas ce qu'elle lui demandait à ce moment là, elle se contentait d'être une présence chaude et rassurante contre son corps, attendant qu'il parle et lui explique ce qui le mettait dans cet état aussi catastrophique. "Mais... Çà veut aussi dire que mon père est là... En Australie... Avec une autre... Famille." C'était ce qui le tuait le plus. Son soldat de père était parti en prétextant que la folie de sa mère était trop dure à gérer mais il avait trouvé le moyen d'abandonner un autre enfant avant d'engendrer la famille idéale. Ariane, Sam et lui étaient les essais ratés, ceux qu'il avait jetés. "C'est moi qui la laisse tomber, qui gère pas tout ça..." Il tenait la barre concernant sa bipolarité mais c'était tout de même difficile de se lever chaque matin pour se retrouver face à un mur. Elle avait l'air de le haïr dans ces moments là et Tim n'avait pas la clé pour se sortir de là. On ne lui demandait pas dans le fond, mais lui le désirait. "Tant mieux. Je veux pas que tu partes. Que tu m'abandonnes. Et notre bébé non plus." Il avait au moins le mérite de lui dire parce que c'était Charlie et qu'elle avait toujours cette place dorée dans sa vie. C'était souvent dangereux, parfois bien masochiste mais Tim ne pouvait plus l'empêcher depuis longtemps. Depuis la première nuit. Tim reçut un nouveau baiser dans sa chevelure en bataille et il essaya de s'apaiser, peu à peu, parce que Charlie voulait lui montrer quelque chose et qu'il devait être fort. Pour elle, il en était capable. Toujours. Le soldat réussit à remonter son regard bleuté larmoyant vers le sien, dans l'expectative de ce qu'elle avait à lui dire. "C'est pas... Grave, hein? Tu vas bien?" Il réussit à desserrer le poing pour recevoir les doigts de Charlie entre les siens. Il avait peur, encore, son ventre n'était que noeuds mais Tim voulait être à la hauteur pour sa sirène. C'était la seule constante de sa vie, cette attitude.
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| | | | (#)Mar 29 Oct 2019 - 19:54 | |
| L'amélioration n'est pas grande mais elle existe bel et bien et aux yeux de Charlie elle est réellement significative. Bien sûr qu'il continue de douter de lui, de sa capacité à être un bon petit ami, de sa capacité à assumer son père revenant plus ou moins dans sa vie trente années plus tard. Trente années trop tard. La blonde ne connaît rien de tout cela et elle n'a pas les mots pour l'aider, pas tout de suite. Elle préfère se concentrer sur sa douleur physique puisqu'ils auront bien le temps de parler de son géniteur ensuite. Ils doivent se concentrer sur un seul problème à la fois et pour le moment le plus important est d'arriver à essayer de le calmer alors qu'elle n'a aucune idée de ce qu'il est en train de traverser et de tous les maux qui l'assomment. "Tu gères … Tu gères absolument tout. Mais ça ne veut pas dire que tu ne peux pas demander de l'aide parfois toi aussi." Même les piliers le plus imposants ont besoin d'un peu d'aide, parfois. Même lui. Le souffle qu'il laisse se perdre dans le cou de Charlie est toujours saccadé mais il a au moins le mérite d'exister et cette idée là est rassurante. Il est toujours là. Il ne va pas bien, mais il ira mieux. Avec un peu de temps et beaucoup d'amour, il ira mieux. Elle lui donne les deux et bien plus encore. Ses mains s'immiscent dans les siennes, ses doigts entre les siens. Leurs paumes se collent et s'apprivoise et elle le sent peu à peu lui laisser du territoire, la laisser prendre soin de lui, lui laisser le contrôle. Sa main se décrispe, ses muscles se dénouent. Il va mieux, peu à peu. "Il est là Tim. Il est vivant. Il bouge et … et peut être que tu pourras le sentir. C'est pour ça que j'avais besoin de ta main." Elle murmure doucement dans son oreille, presque effrayée de faire peur à son enfant. Elle délie sa main de celle de Tim, remonte son haut pour venir déposer sa main directement sur sa peau. Désormais à son quatrième mois de grossesse, les signes sont plus qu'évidents. "Je ne t'abandonnerai pas et lui non plus. A ses yeux et aux miens tu seras le meilleur papa du monde. Tu seras le plus beau, tu seras le plus fort et t'auras tous les supers pouvoirs du monde. Tu seras son premier héros. Et vous serez les miens." Charlie plonge enfin ses yeux dans les siens, relâche sa dernière main pour venir essuyer les larmes qui perlent encore sur son visage. Elle espère que leur enfant tapera encore à nouveau sur son ventre comme il le fait régulièrement depuis quelques jours et que lui aussi viendra rassurer son père. En attendant elle vient déposer un nouveau baiser sur son front pour le rassurer. Parce que tout ira bien.
Dernière édition par Charlie Villanelle le Mar 29 Oct 2019 - 21:02, édité 1 fois |
| | | | (#)Mar 29 Oct 2019 - 20:45 | |
| Est-ce qu'un jour il la perdrait elle aussi? Comment vivrait-il si c'était le cas? Tim avait eu un avant-goût au cours de sa formation militaire à Kapooka et le résultat n'avait pas été probant, encore moins enviable. Il avait été détruit par la perspective de ne plus jamais revoir Charlie. L'avoir dans sa vie était un privilège qu'il ne prendrait plus jamais à la légère parce que c'était une chance gigantesque. Des femmes comme elle, il n'y en avait pas des mille et des cent, des femmes qui accouraient en sachant qu'il faisait une crise d'angoisse, ce n'était pas quelque chose de courant. Pourtant, elle était bel et bien là, à agir comme il faut. Villanelle ne l'interrogeait pas sur ce qui le travaillait, elle essayait avant tout de l'apaiser, les questions viendraient plus tard. L'urgence était dans ses yeux embués, dans ses muscles qui tremblaient, dans son incapacité à reprendre son souffle correctement. Charlie le connaissait parfaitement et c'était pour cette raison qu'elle prenait son temps, répétant qu'il était parfaitement à la hauteur de tout ce que la vie mettait en travers de son chemin. En pleine crise, Tim n'était sûrement pas en mesure de le voir mais il se concentrait tout de même sur sa voix et elle changeait tout. Elle permettait peu à peu à son coeur de s'apaiser, peut être pas autant qu'au moment où elle lui demanda sa main pour venir la poser doucement sur son ventre qui s'arrondissait au fur et à mesure. Decastel savait bien ce qu'il y avait en dessous de la peau diaphane de la jolie blonde, c'était à son enfant que Charlie essayait de le rattacher car c'était aussi pour lui maintenant qu'il vivait. Il était là, vivant et même vivace sous ses doigts, ce qui permit aux larmes de Tim de changer de valeur. Il pensait à ce petit être, à tout ce qu'il lui apporterait un jour mais pour cela, il devait se reprendre. Calmer le mal être soudain. Regarder Charlie et sentir le baiser qu'elle apportait à son front. Encore une fois, elle avait réussi l'impossible car c'était ce qu'elle était. Toujours capable de tout, de le ramener à elle, autant par ses mots que par ses gestes et l'émotion du soldat était plus que palpable au moment où il réalisa que son souffle était de retour à la normale. "C'est toi mon héroïne, Charlie. Notre héroïne." Même si elle lui avait parlé de l'inverse, de ce qu'il serait pour leur enfant et pour elle. Lui, il savait qu'elle aurait aussi cette cape à porter et elle y arriverait avec brio. "Merci d'être venue. D'avoir réussi cet exploit... Je sais pas pourquoi c'est parti en vrille, je dois avoir trop de pensées là haut, je voulais pas te déranger pour si peu." Comme d'habitude, Tim considérait que ce n'était rien, sa main encore placée sur son ventre, ses yeux la toisant avec un sourire tendre qui l'accompagnait. "Je pensais pas que ce serait si dur d'entendre à nouveau parler de mon père. Entre autres." Car, oui, la liste était longue mais peut être sans importance à ce moment là parce que Tim se concentrait avant tout sur la présence de Charlie, son souffle se calquant sur le sien, un jeu d'imitation qui lui permettait de garder les pieds sur terre. De ne pas céder à nouveau à cette terrible panique.
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| | | | (#)Mar 29 Oct 2019 - 22:02 | |
| Elle accepte ses mots comme ils sont bien qu’elle n’y croit pas réellement. Elle peut être leur héroïne s’il le veut, à partir de maintenant en tout cas elle ferra tout pour que ce doux rêve devienne réalité. Sa ligne de conduite changera et elle deviendra réellement une mère exemplaire à défaut de l’avoir été jusque là. Elle le ferra pour lui et pour eux, comme elle lui a déjà promis, comme elle a déjà commencé à le faire. Ses pensées ont véritablement changé ces derniers jours, dans le bon sens du terme et ce de manière quelque peu utopique, comme elle avait tant l’habitude de le faire jusque là. Cette fois ci tout est bien calculé, pourtant. Elle vivra d’espoirs en tout genre. Sa main posée sur celle de Tim, elle continue de le caresser doucement de son pouce pour s’assurer que la crise est bien derrière eux et qu’il ne risque pas de recommencer dans les minutes à venir. Elle a tout son temps pour lui, et elle pourrait rester dans la même position pendant des heures s’il en avait besoin. “Garde ta main là, il se peut qu’il te donne ton premier coup de pied à tout moment.” Elle le met en garde doucement, un sourire enfin sur le bout de ses lèvres. La blonde n’a plus envie d’être un poids mort pour Tim, d’être celle dont il a toujours besoin de s’inquiéter car incapable de s’occuper d’elle même. Elle veut redevenir le soleil qu’elle était, celle qui égayait ses jours, illuminait ses nuits, lui donnait de l’espoir dans ses cauchemars les plus noirs. Elle veut redevenir cette femme là, la même dont il est tombé amoureux. “C’est pas si peu tout ça Tim … C’est pas peu du tout.” Il minimise toujours tout pour ménager le monde entier mais il ne devrait pas. Ses problèmes sont biens réels à lui aussi, il mérite qu’ils soient considérés de manière pleine et entière. L’avis de Charlie est loin d’être objectif mais elle sait qu’à ce propos au moins, bien des personnes seraient de son avis. Ses yeux continuent de balayer son visage, inquiets d’y trouver un quelconque signe de fatigue ou les preuves d’une crise de panique à venir. Même si elle n’a aucune idée de ce à quoi pourraient ressembler les prémices d’une crise de panique et qu’elle se jure de rajouter ces termes à tous ces associés à la grossesse et aux nouveaux nés. “Je t’ai promis de t’appeler si je recommence à aller mal … tu peux me promettre la même chose ? Tu peux me promettre que si tu te sens mal, tu m’appelleras ? Même si tu penses que ça n’en vaut pas la peine ?” Si elle pouvait le supplier, elle l’aurait supplié. Elle veut être là pour lui dans les meilleurs moments et les pires avec. Absolument tous, sans exception. Sa main libre désormais dans son cou, elle caresse désormais sa mâchoire de son pouce. Elle prend de grandes inspirations pour eux deux, lui montre le rythme à suivre sans dire un mot à ce sujet parce qu’ils n’ont pas besoin d’user de telles choses. “Tu l’avais rayé de ta vie depuis des années, c’est normal de ressentir ça. Tu … comptes essayer de le retrouver ? Ariane le connaît ?” Tout semble si étrange.
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| | | | (#)Mar 29 Oct 2019 - 22:30 | |
| Dans un monde parfait, il n'aurait pas eu tout cela à gérer, il aurait été différent surtout. Oui, dans le monde idéal, il n'aurait pas été élevé par une mère complètement folle et un père absent qui revient dans sa vie trente ans plus tard, sans qu'il n'ait rien demandé. Tim n'était pas né dans cet univers alors il devait composer avec ce qu'on lui donnait et ce n'était pas aisé tous les jours. En tout cas, à ce moment là, son existence toute entière lui apparaissait être comme une montagne, un merveilleux fardeau à porter sur ses épaules encore trop frêles pour tout supporter. Tim faisait des efforts pour soulever l'amas de problèmes qu'il traînait derrière lui mais parfois, on ne pouvait pas gagner contre l'impossible. Même quand on s'appelait Timothy Decastel et qu'on essayait de tout maîtriser de A à Z depuis son adolescence. Il savait, pourtant, que le monde était cruel et qu'il n'aurait pas toujours gain de cause mais cela ne voulait pas dire pour autant qu'il s'y faisait, encore trop innocent sur ce genre de sujets. Néanmoins, le brun n'était plus seul. Désormais, il avait un véritable entourage, des personnes qui voulaient réellement son bien et sur qui il pouvait compter à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Cette personne, à ce moment là, c'était Charlie. Elle avait posé sa main sur son ventre rond et Tim n'avait pu que sourire: la perspective que leur enfant puisse donner un coup de pied rendait Decastel impatient et nerveux à la fois. Il laissa donc sa main à la place tant attendue, peut être avec cet espoir fou qu'il pourrait avoir ce premier contact avec sa progéniture. En attendant, son regard se concentra sur Charlie plus intensément, sur les respirations synchronisées qu'ils partageaient parce qu'elle était encore là pour apaiser ses maux. Ce n'était pas quelque chose qu'il avait voulu, lui faire peur et la faire accourir au moindre signe de faiblesse de sa part mais elle l'aimait toujours suffisamment pour venir le sauver. Tim eut un faible sourire en l'entendant lui souligner qu'il ne devait pas minimiser ce qu'il traversait: pourtant, le jeune homme avait vécu bien pire et cela, la belle blonde le savait. Il ne prit pas la peine de répondre, gardant les pieds fermement ancrés sur terre pour ne pas repartir dans un univers d'abomination. Son angoisse, il la méprisait mais il devait vivre avec et l'accepter, à chaque instant. "Je te promets. Toujours." Un prêté pour un rendu. Elle l'appelait au moindre pépin et il en faisait de même. Leur relation repartait sur les bases saines du début, quand ils pouvaient compter l'un sur l'autre sans s'inquiéter du lendemain, ils étaient très doués pour cela et Timothy tâcha de rester dans le présent, justement. "Je sais pas... Il m'a abandonné après tout et il a une femme, des enfants. On était que des essais ratés à ses yeux, c'est pour ça qu'il nous a laissés alors... Pourquoi le voir? Ariane l'a vu, oui, mais elle en est pas ressortie indemne." Elle était complètement ivre quand il l'avait rencontrée et le soldat savait que c'était de la faute de leur géniteur, de qui d'autre de toute façon? "Je sais pas vraiment qui je suis mais je veux pas être son fils. Je veux pas avoir le patrimoine génétique d'un type comme ça et je l'ai donné à notre enfant, Charlie, c'est horrible." Ses yeux s'embuaient à nouveau alors que sa main libre se posa sur celle que Charlie avait laissé sur sa joue. Il avait mal mais il avait besoin d'un contact avec la blonde pour ne pas perdre pied à nouveau. Inspirer, expirer et prier que leur bébé n'aurait rien à voir avec cet homme là. Jamais.
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| | | | (#)Mar 29 Oct 2019 - 23:09 | |
| Elle l’écoute partager ses craints et ses peurs à propos du retour à la vie de son père, du probable retour de ce dernier dans sa vie ou au moins dans ses pensées. Il a été absent pendant trente longue années et le voilà qui réapparaît alors que tout est déjà si compliqué pour Tim. Il aurait sans doute dû rester cacher quelques mois, quelques années encore. Toujours, peut être ? Est ce que le brun a réellement besoin de savoir que celui qui partage ses gènes a engendré d’autres femmes, choisi une autre femme que sa mère pour construire sa famille et sa vie ? Aucune de toutes ces révélations ne va améliorer sa confiance en lui ou en ses capacités et Charlie déteste ce père du plus profond de son coeur, tant pour avoir abandonné Tim qu’Ariane puisqu’aucun des deux ne le méritait, et tous les deux sont devenus d’incroyables personnes, bien loin de lui. Il parle d’une Ariane qui n’en est pas ressortie indemne et le coeur de la blonde continue de se serrer un peu plus parce qu’elle aussi a déjà bien trop de problèmes à gérer ces temps ci … Elle est forte, elle aussi, très forte, mais bien que Charlie ne connaisse pas ses limites elle sait qu’elle en a. Comme tout le monde. La rousse souhaiterait peut être le contraire, mais elle n’est pas invincible et son bras dans le plâtre le prouve bien. “Tu lui as dit qu’elle allait être tata ?” L’idée naît subitement dans son esprit et un sourire franc s’y mêle. Elle souhaite calmer le jeu, détendre cette discussion qu’elle est bien incapable de gérer d’elle même. Elle n’a aucune réponse à lui importer, pas de bonnes ou de mauvaises ; n’a aucune expérience en la matière et pas la capacité d’improviser. Jouer des nouveaux lien de parenté devient soudainement la meilleure chose à faire pour tenter de lui voler un sourire, même un d’une seconde. Même une esquisse. Elle souhaiterait voir autre chose que de la tristesse dans ces yeux emplis de larmes. “Si tu ne veux pas le voir, tu restes loin de lui. Et si jamais un jour tu changes d’avis, sache que je suis là. Si tu veux aller le voir, je peux venir. Si t’as besoin, je serai ton ombre. Et si t’as pas besoin, on n’en parle plus.” Ca fait beaucoup de si, mais elle souhaite lui exposer l’éventail de possibilités qui s’offrent à lui et ne surtout pas l’enfermer dans un oui/non. Il a tous les choix de monde, avec ou sans son père, avec ou sans Charlie. Il est libre de tout et elle respectera chacune de ses décisions parce qu’il n’y a pas de bon ou de mauvais choix. Tim doute encore, bien sûr, et il s’en veut à nouveau d’avoir donné de lui pour la création d’une nouvel être humain et cette fois ci la blonde arrête de caresser sa mâchoire, sa propre main réchauffée par la présence de celle de Tim. “Tu vas lui donner tes yeux bleus, tu vas lui tes rides là quand tu souris, tu vas lui donner tes bouclettes. Tu vas peut être même lui donner ta taille et moi je serai perdue entre vous deux. Mais tu ne vas pas lui donner la lâcheté de ton père. Tu lui apprendras à être quelqu’un de bien, à sauver les coccinelles dans la piscine, à faire attention aux hérissons sur le bord de la route, à ne pas écraser les fourmis, à prendre soin de ses camarades.” Il ne le sait pas encore, mais il va certainement lui apprendre tout ça et bien plus encore. Il lui apprendra tout ce qu’il doit savoir parce qu’il sera un père incroyable. Un qui n’aura rien à voir avec le sien, cet homme qui ne l’a même pas élevé. “Ca fait de toi Tim. Timothy Nielsen Decastel, un frère, un père, un triton et mon amour. T’es tout ça et tout ce que tu veux d’autre.”
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| | | | (#)Mer 30 Oct 2019 - 0:06 | |
| Elle était toujours là pour le soutenir, même quand il faisait des choix qu'elle ne pouvait pas cautionner et récemment, Tim en avait fait beaucoup. Après son entrée dans l'armée et son refus d'être avec elle,voilà que Charlie restait tout de même fidèle au poste, à le serrer contre elle et lui dire de mille manières qu'il était assez. Qu'il était à la hauteur. Ce n'était pas un discours auquel Decastel était habitué: il se rappelait surtout des mots bien laids de sa chère mère quand il était enfant et il avait fini par les intégrer. Oui, il avait une bonne décennie de retard en termes d'estime de lui-même mais avec quelqu'un comme Charlie dans son entourage, Timothy savait que cela pouvait se rattraper. Elle avait foi en lui pour deux, c'était en tout cas ce qu'elle souhaitait lui montrer, en ayant réussi à relaxer son coeur meurtri puis son corps tétanisé. Elle avait même le courage de plaisanter sur la nouvelle qu'il avait apprise par rapport à Ariane. Tim eut un un léger rire avant de hocher la tête négativement, son futur enfant n'avait pas vraiment été le sujet de leur préoccupation principale ce soir-là. Pourtant, c'était une réalité, elle gagnait un frère et un neveu dans l'affaire, un comble pour quelqu'un qui n'avait rien demandé de tout cela. Le brun se serait bien passé également des nouvelles concernant son géniteur, il avait fini par l'oublier, peut être même qu'ils'était dit qu'il était mort mais l'idée ne le dérangeait plus depuis un bon moment maintenant. Decastel père était pourtant bien vivant, avec des enfants en bas âge relativement, rien à faire des autres progénitures qu'il avait semées derrière lui. Tim le méprisait pour cela et c'était ce qu'il montrait dans ses mots, dans cette peur qu'il avait de passer des traits de caractère à son enfant. Encore une fois, Charlie savait lui parler, elle arrivait à l'émouvoir en un simple monologue, quelques paroles bien placées et surtout sincères puisque Timothy ne doutait pas une seule seconde qu'elle les pensait. "Pour le moment, je sais pas... J'ai besoin de temps pour enregistrer l'information, je crois. J'espère lui apporter le positif, c'est certain mais j'ai pas de contrôle sur tout ça, Charlie. J'espère juste que j'arriverai à assumer tout ça, à être meilleur que ce type qui m'a engendré parce que notre enfant mérite le meilleur." Il arrivait à la regarder, avec ses yeux encore embués malgré tout. C'était difficile de contenir ses émotions quand elle lui disait de si belles choses, son amour, il était cela pour elle et il ne put que la regarder quelques secondes, sentant son contact encore et toujours. Finalement, Tim passa ses bras autour d'elle pour l'enlacer, leur bébé réellement entre eux. C'était la beauté qu'ils avaient créé et que Charlie continuait de faire vivre par la magie qui s'échappait de ses cordes vocales. "Je sais pas ce que j'ai fait pour mériter de t'avoir dans ma vie mais je suis reconnaissant, vraiment. Comment tu fais pour toujours trouver les mots, pour me ramener sur terre aussi aisément, hein?" Parce qu'elle l'aimait tout simplement et il faisait la même chose pour elle, pour des raisons identiques, évidemment. "On fera notre famille comme on l'entend, tu as raison et ce sera parfait. Pas d'ombre de grands parents horribles... Je veux qu'il ait rien ni de ma mère ni de mon père. Il faut qu'il prenne de toi au maximum, vraiment." Tim ne s'aimait pas assez pour vouloir prendre trop de place dans le patrimoine génétique de ce petit être et au contraire, Charlie était trop essentielle pour lui pour qu'il la laisse de côté dans l'affaire. Au moins, il pouvait la prendre dans ses bras durant ces quelques secondes et ne plus penser à rien, juste à ce fichu espoir que tout irait bien pour eux trois.
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| | | | (#)Mer 30 Oct 2019 - 1:33 | |
| Ses doutes sont fondés et il a toutes les raisons du monde de les exposer sans crainte à la blonde qui hoche doucement la tête, compréhensive. Elle comprend et accepte son choix, pense qu’à sa place elle aurait sûrement agit de la même manière. Il a cette peur constante de ressembler à son géniteur et Charlie aimerait l’emmener dans sa tête pour lui montrer à quelle point, au contraire, elle n’a aucune peur qu’une telle chose arrive. Elle aimerait lui montrer comment fonctionne son si curieux cerveau, lui démontrer qu’il n’a pas avoir peur d’une telle chose puisqu’il est déjà un bien meilleur homme que son père ne le sera jamais. Son père ne serait pas resté avec elle après tous ces horribles mots, il ne serait pas venu la secourir au moindre sms d’appel à l’aide. Il n’aurait pas fait tout ce que Tim s’apprête à faire pour sa sirène, non plus. Ce sont quelques preuves parmi un millier d’autre qui prouvent bien qu’il n’est pas lui, qu’il est Tim et qu’il est parfait. Tout ce qu’il a à faire, c’est croire en elle et en ces mots qui s’échappent de ses lèvres. Le regard qu’il arrive à soutenir rassure au moins la jeune femme. Il étend ses bras autour d’elle pour lui faire un câlin et elle se retrouve pantoise quelques secondes, sûrement bien trop émue par la situation. Son corps sait se reprendre bien vite et elle reprend possession de ses muscles, se met à son tour à entourer le corps du brun, à laisser ses mains caresser son dos et son visage se reposer un instant dans son cou, yeux fermés. “Je ne sais pas, je ne sais pas faire ça … C’est juste nous deux. ‘Faut croire que parfois on arrive à faire des choses bien, tous les deux.” S’apaiser mutuellement quand ils ne se déchirent pas, cela semble être un bon début. Il ne leur reste plus qu’à arrêter de se déchirer et ensuite tout ira bien, hein ? Parce qu’un jour ou l’autre, tout devra bien aller. Même si de l’amour à la haine il n’y a qu’un pas, ils ne pourront pas jouer ce double jeu pour toujours. Un jour ou l’autre, ils devront choisir. Le choix est déjà fait pour la blonde, elle espère seulement que Tim n’a pas déjà fait le sien et qu’un jour il reviendra vers elle, qu’il leur donnera ainsi une nouvelle chance d’être enfin heureux ; si ce n’est à deux, à trois. “S’il prend tout de moi on va être obligés de lui trouver une petite soeur ou un petit frère pour égaliser, alors.” Deux enfants. Ils avaient dit deux enfants. C’était elle qui l’avait dit, à vrai dire, mais il avait approuvé ses paroles. Alors ce consentement silencieux fait désormais foi et elle imagine leur famille avec deux enfants. Parce qu’elle imagine leur famille, tout simplement, puisqu’il n’y a aucune autre issue possible. Comme pour approuver ses paroles, c’est à ce moment là que le bambin en formation décide enfin de montrer signe de vie et qu’elle le sent taper faiblement sur son ventre, où est encore posé la main du futur père. “Ca veut sûrement dire qu’il approuve, je parle le bébé couramment.” Ses yeux éclatants, pétillants, plein d’étoiles se dégagent un instant du bras de Tim pour venir l’embrasser à nouveau, sur la joue cette fois ci, sa main continuant de caresser son dos.
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| | | | (#)Mer 30 Oct 2019 - 12:37 | |
| L'ambiance retrouvait plus de légèreté peu à peu, Charlie avait réussi cet exploit de ramener Timothy vers la terre ferme. Elle était capable de tout, surtout avec lui, mais peut être que Decastel n'y avait pas pris assez garde au fil du temps. Il avait conscience pourtant qu'elle exerçait toujours un pouvoir quasi magnétique sur lui mais il n'arrivait pas à lui en vouloir, encore moins l'en empêcher. Leur relation avait toujours été ainsi et c'était ce qui avait plu au jeune brun instantanément. Tim avait pu être proche d'elle comme personne d'autre auparavant, partager ses secrets et sentir qu'il pouvait en faire de même avec sa sirène, tout cela avec les misérables plans d'avenir qu'ils étaient en mesure de faire. Comme des enfants, ce que Tim n'avait jamais eu la chance d'être. A ce moment là, les deux individus pouvaient de nouveau s'autoriser une pause dans cette vie d'adultes qui était bien trop cruelle pour qu'ils en sortent indemnes. Charlie avait chuté quelques jours auparavant et aujourd'hui, c'était Decastel qui chancelait, le jeu de passe-passe était de plus en plus intense mais cela leur permettait également de retrouver leur dynamique des débuts. Ne pas se concentrer sur leur relation amoureuse, mais plutôt partager des moments de douce alchimie, dans les bras l'un de l'autre, alors que le soldat pouvait entendre battre le coeur de sa partenaire. Comme avant. Il était apaisé de retrouver ce genre d'instants, cette paix qu'il avait tant recherché récemment mais qu'il avait eu bien du mal à trouver. Elle était là, à ses côtés, et il souhaitait la garder le plus longtemps possible. "On les fait bien souvent, on s'en rend juste pas vraiment compte." Ils avaient eu tendance à l'oublier avec toutes les disputes et les déchirements qui avaient occupé leur espace commun. Pourtant, leur affection allait bien au delà de la simple jalousie et des minutes tortueuses. Ils arrivaient à se faire confiance et à se faire rire, c'était une évidence vu que Timothy sentit naître un sourire sur son visage en entendant les mots de Villanelle. "Et tu crois que ça se trouve où un petit frère ou une petite soeur comme ça?" Il le savait très bien mais Tim ne pouvait pas approuver ses propos en tant que tel, sachant fort bien qu'ils n'étaient pas sur la même route à l'heure actuelle. Decastel n'y pensa plus dès qu'il sentit le petit coup donné par le petit être dans le ventre de sa sirène et il sentit de nouveau les larmes le happer mais de joie, cette fois, oui de joie, alors qu'il reçut un baiser sur la joue de la part de la belle blonde. Il se détacha quelque peu d'elle, les joues rosies, pour la regarder, avec encore cet espoir que leur enfant remettrait le couvert. "Il a tapé, Charlie, il est réel, c'est merveilleux. Et tu crois que je vais apprendre à parler le bébé moi aussi?" Il lui souriait, si innocent à nouveau, si heureux, bien loin de cet état de panique de tantôt. "Je rêve d'être là à chaque fois qu'il s'exprime, ce petit ange." Il savait que c'était impossible car ils avaient chacun leur vie désormais mais Tim était dans ses illusions, dans son rêve, ses yeux bleus qui passaient du ventre de Charlie à son regard. Finalement, ils étaient toujours liés et ils le seraient toujours.
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| | | | (#)Mer 30 Oct 2019 - 13:13 | |
| Ce sont ces moments là qu’elle chérit le plus, pas ceux pendant lesquels ils se disputent, se déchirent, se crient dessus pour d’affreuses raisons. Rien ne peut égaler ces moments là, ces doux moments d’étreinte et d’amour muet. Leur enfant en fait parti maintenant aussi et bien que longtemps rejeté par la jeune mère, elle l’accepte et l’aime désormais au même titre que Tim. Elle est encore bien maladroite dans les mots qu’elle emploie, a toujours aussi peu de délicatesse comme au premier jour, mais au moins maintenant elle sait que cela ne servira aucune cause que de briser ce moment pour montrer une énième fois à quel point elle est blessée. Il esquive doucement le sujet du second enfant et elle a un rire plus triste que franc, ses yeux évitant soigneusement ceux du brun. “On demandera aux cigognes.” Sera une réponse acceptable par tous les partis, une réponse qui ne force Tim à rien si ce n’est au moins sourire à la fausse naïveté de Charlie. Elle n’avait pas voulu remuer le couteau dans la même plaie une nouvelle fois, les mots étaient bien malheureusement sortis tout seul parce qu’en la présence de Tim elle a tendance à ne pas utiliser de filtre. Elle devrait pourtant, surtout quand ça touche à eux ou au bébé. Heureusement ce dernier donne signe de vie et devient soudainement le centre de leur attention, cette fois ci plus que jamais. La blonde s’es quelque peu habituée à ces gestes de sa part mais elle ne s’en lassera sûrement jamais, comme elle ne se lassera pas de l’expression inédite illuminant le visage du père. Elle vient à nouveau balayer les quelques larmes sur son visage, même si ces dernières avaient une toute autre raison d’exister. “Tu seras un des meilleurs pour décoder le langage de bébé.” Son sourire s’agrandit à nouveau, ses yeux posés sur lui alors qu’il ne cesse de fixer son ventre du regard, comme si l’enfant allait en sortir d’une seconde à l’autre. Il ramène pourtant le sujet de leur rapprochement relatif, de leur éloignement qui semble bien plus réel. Ce sujet qui les donne comme un duo séparé, un père d’un côté, une mère de l’autre, et beaucoup de tristesse entre. Cette même situation que Charlie a bien du mal à supporter et contre laquelle elle se bat. Le voilà qui ramène tout ça, tous ces sentiments sur le devant de la scène et la blonde qui a un mal fou à contenir le flot de paroles se heurtant dans son esprit. Il pourrait être là à chaque seconde s’il le désirait. Si c’était vraiment ce qu’il désirait, il pourrait être là à chaque coup de pied sur son ventre et au premier qu’il donnera quand il sera né. Il pourrait lui dresser la liste de tous les aliments qui lui sont désormais interdits qu’elle ne s’en offusquerait pas. Si seulement il était là. “Tu pourrais l’être. Quand tu le voudras vraiment, tu sais que tu n’auras qu’un seul mot à dire.” Un seul ou des milliers, elle saura s’adapter. Elle comprendra. Peu importe. Il pourrait n’user d’aucun mot qu’elle comprendrait quand même. Quand il sera prêt et qu’elle, elle sera toujours là à espérer sa venue. Elle retira sa main de son dos, la fait glisser jusqu’à lui faire retrouver une place rassurante sur son ventre, ne pouvant s’empêcher d’embrasser à nouveau le brun sur le front ; besoin de contact humain oblige. Amour pour lui exige.
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| | | | (#)Mer 30 Oct 2019 - 13:57 | |
| En revenir aux origines, à ces instants étranges et uniques partagés dans les toilettes d'un cinéma. Penser de nouveau au nombre d'enfants qu'ils avaient envisagé, la maison, le chien, tout ce qui avait lancé cette relation unique. Tim savait que c'était un sujet un peu tabou puisqu'ils s'étaient éloignés de tout cela depuis de nombreux mois, après que Charlie l'ait quitté au petit matin et qu'il était parti se détruire le coeur dans un camp militaire. Ce simple instant avait pourtant créé le petit bout de chou dans le ventre de Charlie et c'était tout naturellement qu'ils étaient revenus l'un vers l'autre. Désormais, ils n'étaient jamais loin l'un de l'autre et si le bébé était le prétexte parfait, Decastel savait bien que ce n'était qu'une excuse bien placée parce qu'aucun d'eux n'était prêt à tirer un trait sur ce qu'il y avait entre eux. Pourtant, ils vivaient chacun de leur côté, dans une relation qui les épanouissait, en tout cas du côté de Tim, c'était une réalité parce qu'il vivait un rêve avec Freya mais il n'en oubliait pas la promesse qu'il avait faite à Charlie. Comment laisser de côté quelque chose d'aussi intense? Chaque seconde qu'ils avaient passé ensemble avait été exceptionnelle et ce, même lorsqu'ils se déchiraient parce que Decastel savait que c'était pour la bonne chose, pour se prouver qu'ils s'aimaient de manière incommensurable. C'était toujours le cas, quoiqu'on puisse en dire et Timothy essayait juste de contrôler les dégâts, pour que le moment ne devienne pas trop lourd tout d'un coup alors, il se contenta de sourire à la remarque de sa sirène sur l'arrivée des cigognes. Il avait pourtant bien compris ce qu'elle lui demandait, l'espoir d'un second enfant après celui-ci et le soldat avait simplement envie d'acquiescer et lui soutenir que ce n'était même pas un rêve, que ce serait juste une réalité supplémentaire dans leur relation si singulière. Il n'en fit rien pourtant, se concentrant quelques instants sur le coup de pied donné par l'enfant, ses yeux pétillants d'une joie retrouvée alors que Charlie avait l'air tout aussi heureuse de le regarder découvrir des sensations qu'elle devait déjà connaître depuis un petit moment. "Je vais m'entraîner dès maintenant. Je veux tout savoir de notre bébé, tout ce qu'il pense et tout ce qu'il ressent, comme ça, je répondrai au maximum à ses besoins." Effectivement, il était déjà en train de réfléchir à comment il s'y prendrait. Finalement, Charlie n'avait pas eu tort en lui disant qu'il lui apprendrait tout un tas de compétences parce qu'il n'était pas son géniteur. Tim avait cette force là, il était curieux comme personne et surtout tellement tendre et généreux quand il aimait une personne qu'il pourrait s'épuiser pour elle. C'était un risque constant mais le jeune homme n'avait jamais l'air de s'en inquiéter, vivant dans cette fatigue perpétuelle mais qui le réjouissait tellement. Oui, il était heureux même si une ombre passa sur son visage au moment d'entendre les mots de la jolie blonde, il savait ce qu'elle voulait dire et une partie de lui aimerait sauter sur l'occasion, la seconde aimait trop Freya pour s'y laisser aller. Pour le moment, il acceptait le baiser de sa sirène, sa main caressant la peau de son ventre alors que la seconde remettait une mèche de ses beaux cheveux blonds en place. "Je suis presque sûr que je te dirais pas un mot à ce moment là. Y en aura pas besoin d'un seul, tu sais." Non, entre eux, les mots n'avaient jamais été majeurs. Les actes parlaient toujours pour eux et vu la tendresse qu'elle pouvait lire dans son regard à ce moment là, Tim lui assurait qu'il reviendrait parce qu'il l'aimait, c'était évident. C'était éternel.
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| | | | | | | | I'm a drowning man ¤ Charlie |
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