| I'm a drowning man ¤ Charlie |
| | (#)Jeu 31 Oct 2019 - 23:29 | |
| Elle l'acculait et Tim étouffait, totalement. Il sentait de nouveau la pression grimper au creux de ses artères et il détestait l'idée de repartir en vrille. Que pouvait-il y faire pourtant? Charlie était et resterait certainement le plus grand bourreau de son coeur. Elle avait tous les pouvoirs sur lui et Decastel avait beau essayé de la fuir, de se considérer comme son propre homme, il n'approchait qu'à peine de cette condition. Il n'était qu'un pauvre petit être à sa merci, un garçon qui souffrait le martyr et qui ne savait plus comment respirer par lui-même. Il avait juste besoin d'elle, qu'elle le rassure, qu'elle lui dise que tout irait bien parce qu'ils s'aimaient plus que tout mais la vie ne marchait pas ainsi. Tim ne pouvait que se laisser choir plus profondément encore, les larmes roulant sur ses traits fatigués et une idée noire le traversa l'espace d'un instant. En finir, disparaître, ne plus blesser personne, répondre au souhait de sa génitrice de ne plus avoir d'identité propre. C'était fait un fait qui lui pendait au nez depuis trente bonnes années, pourquoi n'avait-il pas succombé jusque là? Pourquoi restait-il dans ce monde qui ne faisait que lui asséner des coups de marteau sur la tête? Il se le demandait bien. "Je sais rien, Charlie. C'est le problème parce que t'as changé tellement de fois d'avis que j'ai le cerveau qui a explosé en cours de route. Je crois que c'est ça, ouais, t'as tellement été indécise que j'arrive plus à rien là. Ni à réfléchir ni à espérer quoique ce soit parce que ça me bousille d'être dans ce flou constant." Il l'avait été quand elle l'avait mis de côté et elle continuait à le bercer de toutes ces incertitudes parce qu'elle n'était plus avec Kane et revenait vers lui constamment. Pas pour gérer leur parentalité future mais pour lui faire sentir cette pression s'il ne pliait pas sous sa volonté et Tim n'était pas armé pour survivre à cela. Il était stressé, à l'agonie et menaçait de tomber à tout moment. Il écoutait Charlie parler de son passé en compagnie de Freya mais il ne réussit même plus à réagir parce que tout cela n'avait aucun sens, rien de toute cette affaire ne les aidait en quoique ce fut. Les mots de la belle blonde ne s'adoucissaient pas, de la même manière que les larmes de Tim restaient présents sur ses joues parce que l'ultimatum venait et qu'il n'avait rien préparé pour surmonter cela. Il n'avait rien demandé. "Je veux pas que t'avortes. Je t'aurais suivi il y a quelques mois mais tu m'as assuré que tu voulais pas ça et maintenant, je suis trop dedans... On a qu'à changer ces conditions alors, Charlie, pour qu'elles deviennent vivables. T'as qu'à t'installer ici, j'en sais rien.. Dis moi quoi faire mais sans me mettre au pied du mur comme ça. Je tiendrai pas, tu sais que je survivrai pas." Effectivement, il tremblait comme jamais et sa vision se troublait. Les derniers mots étaient murmurés parce que sa respiration se coupait à intervalles régulières. Et si c'était l'annonce de sa déroute? Il attendait peut être la fin, intérieurement. Une libération quelconque. |
| | | | (#)Ven 1 Nov 2019 - 2:56 | |
| Pause. On fait le vide. On respire. Ses yeux se ferment, elle gonfle ses poumons d’un air qui n’a rien de frais mais c’est tout comme. Elle imagine. Comme elle imagine qu’il n’y a pas Tim face à elle en train de pleurer par sa faute. Une pause, une simple pause pour se reprendre, pour tout recommencer encore une fois. Ils doivent tempérer. Sa main blanchie lache le verre pour venir se poser sur son ventre et s’y calmer. Tout le monde respire, tout le monde se calme. Ca va bien se passer. Tout a intérêt à bien se passer, bordel.
J’en sais rien, Charlie. J’arrive plus à espérer quoi que ce soit. Ca me bousille d’être dans ce flou constant.
Mais elle sait, elle. Elle espère pour deux, elle chasse la brume. Elle ne dit rien, se pince les lèvres, mais elle sait. Elle pourrait tellement le lui dire de mille manières différentes, lui prouver de mille autres. Ses mains s’étendent, entourent un peu plus son ventre quelque peu arrondi par les semaines. Ses yeux restes rivés sur ceux de Tim mais son esprit est ailleurs. Pourquoi on peut pas être heureux Charlie ? Il a prononcé ces mots il y a des mois de ça, la première fois qu’elle avait répondu présente à son message, la première fois qu’elle l’a littéralement vu s’effondrer. Et elle se souvient de ce qu’elle a répondu, aussi, mot pour mot. On est heureux tous les deux, quand on est ensemble. Ca semblait si réel à l’époque. Ca semblait si beau, si éternel, si facile. Aucun d’eux n’aurait pu imaginer tout ce qui allait se passer par la suite ni quels maux allaient se libérer de la boîte de Pandore. Pourquoi est ce qu’elle ne peut pas s’empêcher de ressasser le passé alors qu’ils sont en train de discuter (de se crier dessus) à propos de leur futur ? Pourquoi est ce qu’elle doit toujours être en décalage avec lui ; un décalage toujours léger mais ô combien réel et persistant
Je ne veux pas que t'avortes. On a qu’à changer ces conditions. Dis moi quoi faire.
Si seulement elle savait. Si seulement elle avait la réponse à cette même question lancinante qui traverse son esprit de long en large depuis quatre mois : et maintenant, on fait quoi ? Si ils continuent comme ça ils foncent droit dans le mur. Si elle avorte, Tim fonce droit dans le mur. Si elle lui demande encore de choisir, le mur va revenir à eux. Si elle retourne vers Kane, c’est un putain de mur qu’elle construit entre elle et Tim. Y’a toujours un putain de mur dans l’équation et ce n’est pas pour lui plaire ni même l’apaiser. Mais à nouveau elle n’a pas le temps d’y penser et doit faire face aux problèmes en même temps qu’ils se présentent à elle, en même temps qu’elle les invoque par ses mots trop crus et son égoïsme à toute épreuve. Charlie respire à un rythme cadencé, robotique. Au moins elle respire ; on risquerait de lui reprocher de faire manquer d’air au bébé. De toutes les mauvaises décisions qu’elle pourrait prendre, celle ci semble être la moins pire. Il a seulement besoin d’air. Il a besoin de se calmer, d’avoir une présence rassurante, d’avoir ses mots et ses mains qu’il pourra serrer aussi fort qu’il lui semblera nécessaire. S’il veut tomber elle tombera avec lui. Elle est peut être son bourreau mais cela ne l’empêche pas de passer sous la lame en même temps que lui. Peu importe. Elle se laisse retomber du siège, contourne le plan de travail qui les séparait pour venir se poser face à lui à peine effleurer de ses mains les deux côtés de sa mâchoire dans le seul but de déposer un baiser sur ses lèvres rosées par l’émotion. Une seconde, deux. Un simple baiser, comme le premier qu’elle lui a offert sous une pluie battante. Un baiser d’enfant, un baiser amoureux empli de sûrement beaucoup trop d’espoir. Ses pouces balayent ses joues pour enlever ces tristes larmes et ses talons finissent par retrouver contact avec le sol. Elle aimerait avoir plus de mains pour venir l’entourer de tout son être, lui prouver qu’elle a beau être la pire vraie fausse (plus fausse que vraie) petite amie du monde, n’empêche qu’elle sera toujours là pour lui quoi qu’il arrive. “Tu te rappelles quand tu m’avais demandé si tu étais un garçon assez bien pour avoir le droit de rêver de moi ? Je t’avais répondu que tu étais l’homme le plus parfait qui soit et que par conséquent tu en avais le droit … C’est ce Tim là que je veux retrouver. C’est celui à qui j’ai dit de croire ce que lui dit mon corps et pas mes mots.” Crois mon corps maintenant Tim.
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| | | | (#)Ven 1 Nov 2019 - 12:51 | |
| Se sortiraient-ils un jour de cette spirale infernale? Tim n'en avait plus la certitude parce que tout partait en fumée, même la manière si belle qu'ils avaient de s'aimer malgré tout. A l'heure actuelle, il ne restait que leurs mots assassins, que cette jalousie enfouie qui ressortait dans la pire moment, de la pire des façons et Decastel se méprisait d'autant plus de se laisser aller à ce genre d'extrémités. Cette fois, il avait mal à en mourir et les larmes qui coulaient le long de sa joue mêlaient la fatigue et la peine intense qu'il ressentait. Et si Charlie avortait? Et si leur histoire était terminée, pliée, balayée d'un revers de la main? Cette idée tuait le beau brun car il avait beau se poser beaucoup de questions sur cette paternité à venir et sur les responsabilités qui lui incombaient, jamais il n'avait douté qu'il pouvait relever le défi et voir où tout cela pourrait es mener. Pourtant, Villanelle cherchait à mettre fin au rêve, à les blesser de manière irréparable, les tuer avant même qu'ils aient eu le temps de s'aimer réellement. C'en était trop pour Timothy et les tremblements reprenaient, ses membres ne lui répondaient plus vraiment. Il allait bientôt perdre toute notion de temps et d'espace, il aurait mal comme jamais. C'était ainsi que les événements se déroulaient habituellement et Tim s'attendait au pire, de ce fait. Il n'avait pas vu Charlie qui s'était relevée de son siège après qu'ils aient constaté qu'ils se retrouvaient dans un merveilleux cul-de-sac, adieu la moindre issue possible. Non, il ne l'avait pas vu traverser la cuisine pour venir se poster devant lui, effleurer ses joues du bout des doigts pour effacer les gouttes d'eau qui y trônaient encore. Ses yeux s'étaient relevés vers les siens néanmoins et Timothy avait fini par sentir la légère pression de ses lèvres contre les siennes. Comme avant. Quand tout allait bien. Ce simple geste lui coupa la respiration mais d'une bien jolie manière et la panique sembla s'apaiser d'elle même au moment où elle se détachait de ses lippes pour lui narrer la suite de l'histoire. Timothy tâcha de déglutir mais il s'était perdu en chemin et le rêve de Villanelle semblait si lointain de l'image qu'il lui renvoyait désormais. Il était parti dans l'armée, il avait commencé à vivre une vie d'adulte, avec ces hauts et ces bas, ces excès et parfois, oui, il le regrettait. La vérité était cruelle mais Tim ne savait plus vraiment qui il était au milieu de tout cela. Avant, c'était simple, il était ce gardien de cimetière chaleureux et serviable, un homme seul mais qui survivait tant bien que mal dans ce bas monde. Maintenant, tout semblait plus flou et les constantes de son existence l'effrayaient plus qu'elles ne le devraient. "Et s'il revient pas, Charlie? Et si je l'ai enterré? Je sais plus qui je suis." Il ne lui mentait pas, se relevant du tabouret en s'y tenant encore, par mesure de sécurité. "J'ai vraiment envie de le retrouver mais il va me falloir du temps, pour savoir qui je suis vraiment, ce qui je suis capable de donner. Pour le moment, je suis encore entre deux états, entre ce gamin qui a peur de tout à cause de sa mère et cet homme qui se berce de rêves plein la tête sans savoir comment les accomplir, c'est dur, si dur." Il essuya de lui-même les quelques larmes qui prenaient encore leur place sur ses joues si douces habituellement. Le pauvre Tim avait tant à gérer et pas assez de force pour tout appréhender. "J'ai besoin que tu me fasses confiance, ma sirène. Quand je te dis que je reviendrai vers toi, que je serai de nouveau cet homme là pour toi dans un futur plus ou moins proche, j'ai besoin que tu le visualises et que tu l'attendes. Que tu sois patiente. On sera une famille, je te le jure. Si tu crois pas mes mots, crois au moins mon corps." Alors, il attrapa une main de la jeune femme pour la poser sur son coeur battant pendant qu’il venait l’enlacer étroitement pour qu’elle le sente vraiment, comme avant. C'était une promesse qu'ils se retrouveraient parce que son coeur se préparait encore à cet amour dévorant, il était encore là, enfoui et referait son apparition quand il ne serait plus si friable. Pour l'heure, il n'était qu'un homme en quête d'identité, un homme qui avait besoin de vivre autre chose avant de se lancer dans l'histoire de sa vie. Il avait un léger sourire collé à ses lèvres, ses doigts passant doucement dans les cheveux de Charlie d’un autre côté. "Est-ce qu'on peut être bons l'un pour l'autre pendant ce temps-là? Se soutenir et s'aimer sans se déchirer, hein?" C'était en tout cas ce que Timothy voulait parce qu'il était las de se battre, las de souffrir le martyr. |
| | | | (#)Ven 1 Nov 2019 - 16:46 | |
| La tension redescend doucement, à leur rythme. Seulement Tim et Charlie, une pause dans le temps, une pause dans les problèmes, une pause dans tout ce qui ne tourne pas rond dans leur vie. Elle n’espérait rien en retour si ce n’est qu’il la regarde dans les yeux et qu’il se sente mieux, au moins un petit peu. Elle ne prétend pas avoir le remède de tous ses maux mais la blonde sait que pour certains d’entre eux au moins elle peut user de ses gestes et de ses mots, quand elle ne s’en sert pas pour lui faire du mal. Parfois elle peut être une présence rassurante pour le brun, quand elle est n’a trop occupée à le haïr. Leurs yeux bleus restent fermement ancrés les uns dans les autres et la tête de la blonde relevée vers la sienne, ses doigts caressant doucement son cou et sa mâchoire. Ses lèvres se scellent quand elle n’a rien à dire pour qu’elle évite d’ajouter des mots qu’elle ne pense pas et qui ne ferraient que lui donner une raison supplémentaire de se détester. Pourtant Tim doute à nouveau et c’est une constante de sa vie qu’elle est bien incapable de lui retirer, c’est une ombre qui le suit et ne s’en ira jamais. Son seul espoir reste qu’un jour il apprendra à se jouer d’elle, à la perdre la nuit, à s’éclairer de mille feux pour ne lui donner aucune chance de survie. Peu importe. N’importe quoi pour qu’il arrête de se tourmenter sans cesse alors qu’il est un être bien trop exceptionnel pour en douter. Malgré tous les obstacles, il est celui qu’elle a choisi. “Je te fais confiance.” Charlie assure alors qu’il n’a pas terminé sa tirade et qu’il chancèle du haut de son mètre quatre vingt dix. Mais elle le tient. Elle le tient et il ne tombera pas. Il ne tombera plus. Pas tant qu’elle restera là, en tout cas, encore moins maintenant qu’il lui a assuré à nouveau qu’il existera un “eux” plus tard. Elle n’a jamais remis en doute ces mots là mais son coeur ne peut que s’impatienter, se tourmenter à son tour et douter de sa capacité à être aimé par quelqu’un comme lui. Elle ne peut que douter à son tour alors qu’elle essaye de rester forte pour eux deux car hors de question qu’ils se perdent de vue, se perdent tout court. Ils se le sont promis. Le bleu de ses yeux se dérobe, elle le regarde prendre sa main pour le poser à cet endroit si stratégique et ses yeux finissent par se fermer alors qu’il la serre un peu plus contre lui, leur enfant entre eux. Elle relâche les muscles de son cou, laisse sa tête retomber près d’une clavicule de Tim alors que son autre main passe autour de ses épaules. Une pause. Seulement eux deux. Ils respirent un instant. Tout ira bien. Sans doute aurait-elle aimé qu’il lui rende son baiser mais une partie d’elle continue de l’admirer d’avoir tout ce courage, cette force et cette conviction qu’elle n’aura jamais. Plus tard, les baisers. Il a promis, mais ce sera plus tard. Quand tout ira mieux, quand tout ira bien. Quand ils seront trois, sûrement. “Je suis désolée de tout gâcher à chaque fois. C’est toujours moi qui change de sujet, qui démarre la dispute pour un rien … Je suis désolée d’être comme ça. J’aimerais être là pour toi sans te faire subir ça à côté.” Sans jamais avoir à le mettre fac au mur, à lui proposer deux chemins en qualité de mal ou pire, à user de ses connaissances sur lui pour le mettre à mal, à déformer ses moindres mots et ses moindres gestes … C’est un jeu dans lequel elle est devenue bien trop douée et elle se déteste profondément pour cela, pour être cette personne ci. Pour être elle-même. “Sache qu’à mes yeux tu n’as jamais été un enfant. T’es l’homme dont je suis tombée amoureuse et tu le resteras toujours, … je n’ai pas besoin de quelqu’un de parfait qui a réponse à tous les problèmes, ok ? Juste besoin de toi. On peut faire face aux problèmes ensemble et si on se trompe c’est pas grave. Si on n’a pas la vie dont on rêvait, c’est pas grave. Tant qu’on reste ensemble. Merde je suis désolée c’est trop cheesy … Ca craint. C’est juste que je t’aime et que je suis désolée de te le montrer de cette manière là. Encore.”
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| | | | (#)Ven 1 Nov 2019 - 17:20 | |
| La clé pour réparer leur relation résidait dans ce genre de moments, dans la foi qu'ils mettaient à croire l'autre, à le mettre en avant pour se laisser de côté un moment. C'était en tout cas ce que Charlie lui montrait maintenant que l'orage était passé. Elle arrêtait de lui asséner des coups de marteau sur la tête, à la place, elle se décidait à le remettre sur ses jambes parce que c'était ce qu'elle avait toujours fait de mieux. Lorsque sa mère l'avait molesté, elle avait été là de la même manière, à essuyer ses larmes et supporter ses peines et il fallait qu'ils en reviennent à ce genre de simplicité justement. Tim le voulait en tout cas parce qu'il ne voulait pas que la belle blonde quitte sa vie, surtout pas dans ce genre de conditions. Il avait vraiment envie de l'avoir à ses côtés, même si c'était très égoïste de sa part en ce moment puisqu'il vivait une relation avec quelqu'un d'autre. Pour autant, Timothy savait que rien n'était terminé avec Villanelle: ils avaient cet enfant en route, cet enfant qu'ils n'allaient pas tuer. Ni aujourd'hui, ni jamais et cela rassurait le soldat. Il avait peut être eu du mal à se faire à l'idée, au choc de devenir père mais maintenant qu'il avait accepté l'idée, il n'était plus question de revenir en arrière. Ce qui importait, c'était d'établir de nouvelles règles qui leur permettrait à tous deux d'aller au terme de cette grossesse sans continuer à se déchirer de la sorte. Tim était trop usé pour cela et il était convaincu que c'en était de même pour Charlie. Elle devait avoir les hormones en ébullition et il comprenait à quel point ce devait être difficile pour elle de naviguer entre le père de son enfant, Kane et cet avenir si flou pour tout le monde. Timothy ne se sentait pas mieux qu'elle à ce sujet, il attendait juste d'être prêt à voir venir le tout, pouvoir être présent pour elle sans ressasser constamment les douleurs du passé. Ils n'en étaient pas là mais ils pouvaient tout de même se serrer l'un contre l'autre, sentant la main de Charlie rester sur son coeur alors qu'elle lui disait avoir confiance en lui. C'était sûrement la plus belle phrase qu'elle pouvait lui prononcer ce jour-là parce que c'était de cela dont le brun avait besoin, sa confiance et son amour, même si elle devait lutter parce que ce n'était pas ce qu'elle désirait obtenir de lui à cet instant précis. Elle voulait plus et Tim en avait conscience, tout comme il savait qu'il ne pouvait pas lui apporter, pas comme cela, pas maintenant. Alors, il continuait à la bercer dans ses bras, espérant apaiser ce qu'il avait allumé au fond d'elle et qu'elle devait mal vivre. Charlie avait le droit d'être heureuse, plus que n'importe qui et Decastel avait l'impression d'être le catalyseur de tout son désespoir. Il se méprisait pour cela d'ailleurs, mais il n'était pas question de lui montrer à nouveau, il fallait être fort jusqu'au bout. "C'est pas grave, Charlie. Je suis désolé aussi, j'aurais pas dû dire tout ça, m'énerver... C'est pas nous, ça." Au moins, ils pouvaient effacer cette épreuve, passer à une autre étape et reprendre contact avec le sol, Tim se détachant des bras de Charlie pour la regarder dans les yeux, plus souriant qu'avant leur étreinte désormais. Plus paisible, du moins en apparence. "J'aime bien ton côté cheesy, tu le sais bien, celui qui pense au chien et à la belle propriété. Je comprends, ma sirène, vraiment et je sais pas si je ferais mieux à ta place, pour être honnête. J'ai d'ailleurs pas fait beaucoup mieux par le passé et il y a même pas cinq minutes donc... Mais vraiment, je vais faire de mon mieux pour être présent pour toi et le bébé, même si c'est pas comme on l'avait imaginé au début. Eh, on peut le faire, toi et moi. Et t'as raison, ce sera sûrement bordélique avec des couches mises à l'envers et des réunions de crises pour cause de pleurs intempestifs mais ce sera beau. Parce qu'on sera une famille quoiqu'il arrive, au final. Du coup, on rembobine juste un peu et on reprend au moment où on est arrivés dans l'appartement, ça te va? D'ailleurs, tu penses qu'il faut qu'on pense à acheter tout le matériel ou on a encore le temps? J'ai commencé à me renseigner, je pense anticiper au moins pour les berceaux. Faut qu'on s'organise, plan d'attaque, ma sirène." Il reprenait du poil de la bête, sortant une feuille et un crayon de son carnet de cuisine pour le poser sur le comptoir, invitant Charlie à s'asseoir à ses côtés. Première fois qu'ils allaient poser les choses sur leur rôle à venir, cela aiderait certainement à effacer la cruauté de leurs mots de tantôt. A effacer à jamais, oui.
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| | | | (#)Sam 2 Nov 2019 - 13:34 | |
| Les tumultes s’éloignent et vient le temps des excuses. Leur relation devient une mécanique bien huilée, toujours surprenante mais reposant sur les mêmes principes à chaque fois. Ils rejouent le même jeu encore et encore sans que cela n’ait absolument rien d’amusant. Tout est multiplié à cause de la grossesse, du stress, de l’éloignement, de la peur, de tous ces facteurs inconnus qui viennent s’ajouter à leur vie sans avoir été annoncés au préalable. C’est épuisant. Tout ce cirque est épuisant, elle en a marre ; pourquoi est ce que cela ne s’arrête pas ? Pourquoi ils ne peuvent pas être heureux quand ils sont tous les deux, comme elle le lui avait promis il y a des mois de ça ? Eux deux, juste eux deux. Elle blottie dans ces bras, c’est un bon endroit pour être rassurée. Entendre son coeur battre, c’est rassurant. Il bat trop vite, trop fort, mais au moins il bat. Il est toujours là malgré ses accès de colère et de panique en plus de ses crises en tout genre. Tim est toujours là et le restera. C’est un fait. “T’essayes de bien faire, de tout concilier.” Alors qu’il fait face à Charlie dont le seul objectif semble de détruire le chateau de carte qu’est la vie du brun. Un simple souffle et tout vacille. Elle a ce pouvoir dangereux qu’elle est incapable de contrôler.
Leurs mains se détachent peu à peu et ils s’éloignent du corps de l’autre sans savoir s’ils pourront renouveler cette étreinte. Ils vivent dans un inconnu constant ce qui n’a pas du tout le don de rassurer en quoi que ce soit la blonde, elle qui aime tant tout planifier avec autant d’avance que possible. Tout ceci ne lui ressemble absolument pas mais désormais elle ne peut plus se soustraire de quoi que ce soit, contrairement à ce qu’elle a fait croire à Tim. Elle n’aurait pas avorté. Elle n’en aurait pas eu la force ou même le courage. Cet enfant est le sien, le leur, il donne des coups de pied et il vit. Il n’est plus question de l’abandonner ou de lui faire du mal. Charlie ne reprend pas les paroles de son brun, se contente d’hocher la tête avec un sourire presque réellement joyeux avant de s’assoir à ses côtés comme il le lui a intimé. “Ok, plan d’attaque.” Elle lui vole rapidement le stylo, profite de son inattention pour amener le calepin près d’elle par la même occasion. Son rire tranche enfin avec les larmes et les cris d’il y a peu, les yeux de Tim étant encore rouges. Les mots s’enchaînent et les idées farfelues avec, comme au bon vieux temps. Elle le prévient de Matt qui a déjà dévalisé tous les magasins de vêtements pour enfant de la ville et du fait qu’il se prépare sûrement à faire de même avec ceux de jouet à présent, aborde doucement le sujet de Léo qui doit préparer un bunker plein de friandises en tout genre beaucoup trop sucrées, de Cian qui se ferra un sang d’encre à chaque seconde qui passe. Et la liste est longue. Les noms manquent mais au fond elle n’oublie personne et sait que cet enfant sera bien entouré, quoi qu’elle en dise. Ils seront tous bien entourés. Ne leur reste plus qu’à attendre qu’il naisse, dans cinq mois à peine. Le temps file et quoi qu’il se passe ils seront une famille, à leur manière.
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| | | | | | | | I'm a drowning man ¤ Charlie |
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