| I'm a drowning man ¤ Charlie |
| | (#)Mer 30 Oct 2019 - 21:42 | |
| Tim souhaite s’impliquer un maximum dans cette grossesse et tous ses mots émeuvent encore un peu plus la jeune maman. La faute aux hormones, la faute au contexte, la faute à lui qui a ce don incroyable sur elle. Il serait capable de la mettre dans le moindre de ses états, un seul mot, un seul geste pouvant la faire basculer de l’euphorie au désespoir. Il serait capable de tout lui faire traverser et elle sait malheureusement que l’inverse est tout aussi vrai, que leur pouvoir et leur emprise sur l’autre fonctionne tant dans les meilleurs que les pires moments de leur existence. Ses pouces caressent son ventre et elle hoche doucement la tête en même temps qu’elle sourit, lui assurant ainsi qu’elle lui apprendra à connaître cet enfant qu’elle porte déjà depuis quatre mois. Elle ne le connaît sûrement pas mieux que lui pour le moment mais tout s’intensifiera dans les mois à venir et elle continuera à lui parler tous les jours, à lui présenter le programme de leur journée à venir au petit matin, à donner des nouvelles de Tim le soir venir, à jouer avec Hope, à faire la cuisine ensemble pour qu’il aime tous les légumes du monde une fois adulte. Elle espère lui apprendre toutes ses choses en devenant elle même une personne meilleur, s’éloignant loin de toutes ces drogues et tout l’alcool qu’elle a pu connaître durant sa vie. Elle veut que son enfant soit le plus beau et qu’il ait les mains les plus potelées de toute la nurserie. C’est ce que Tim veut aussi et c’est ce qu’ils auront, dans cinq mois. Un bébé en parfaite santé. S’il vous plait.
Parler à demi mots du jour de leurs possibles retrouvailles rend Charlie nerveuse et à fleur de peau si bien qu’elle sent une vague de chaleur remonter de son coeur à sa tête et un sourire bien triste nait sur son visage. Elle sait qu’il saura se faire comprendre de la plus belle des manières et là n’est pas le soucis (là n’a jamais été le soucis). Elle souhaite seulement qu’il revienne à elle, plus tôt que tard. Un jour plutôt que jamais, qu’ils reforment le parfait duo qu’ils ont eu l’impression d’être le premier jour dans les toilettes de ce cinéma. Elle veut les voir acheter des tonnes de bonbons pour les derniers mois de grossesse, avoir un jardin plus grand que leur maison, une chambre d’enfant peinte ni de rose ni de bleu, une salle de jeu qui deviendra un jour une seconde chambre. Ils ont déjà tout prévu, pourquoi est ce qu’ils ne peuvent pas tout enfin mettre en place ? “Tu veux que je reste avec toi jusqu’à ce qu’elle revienne ? J’ai rien d’autre à faire, tu sais, ça ne me dérange pas …” Elle a ce week end de prévu avec Kane mais l’ordre des priorités fait que la santé de Tim passe avant tout et elle n’a aucun doute à ce sujet là. Sa tête retombe peu à peu près de son cou, son nez blotti sous son menton. Ses yeux se ferment peu à peu et sa respiration se calme maintenant que le pire est passé et qu’il ne reste qu’eux deux, maîtres de leurs faits et gestes. “T’es d’accord pour qu’on demande le sexe du bébé ? A la prochaine échographie, ils devraient pouvoir nous le donner. C’est pas certain à 100%, mais ça pourrait nous aider à lui choisir un prénom …” Le prénom, sujet tabou rendant les choses trop concrètes. Ils n’en avaient encore jamais parlé jusqu’à maintenant. Charlie s’en sent prête, désormais. Il bouge, il est en vie. Il va bien et eux aussi. Il est temps.
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| | | | (#)Jeu 31 Oct 2019 - 0:27 | |
| Il n'y aurait jamais de moment idéal et ce n'était peut être plus ce qu'ils recherchaient désormais. Juste pouvoir être ensemble quelques minutes, voire quelques heures, profiter de la présence chaleureuse de cet être aimé à ses côtés et espérer que le futur leur serait plus propice. En attendant, ils avaient ce doux présent à vivre et Tim pouvait s'exalter de connaître ce genre d'émotions pour la première fois en compagnie de Charlie, à croire que toutes ses premières fois devaient être avec elle. Désormais, il savait ce que cela faisait de sentir les coups de son enfant pour la première fois et c'était clairement un des sentiments les plus merveilleux qu'il ait eu la chance de connaître. Il pouvait donc regarder Villanelle avec ses yeux énamourés, espérant que rien ne viendrait gâcher la fête, même s'il remettait une nouvelle fois plus tard son retour à ses côtés. Il rêvait bien évidemment de ce moment mais à l'heure actuelle, Decastel savait que c'était trop dur pour lui, il était tellement sensible et vulnérable. La crise qu'il venait d'avoir ne faisait que renforcer cette idée et il était hors de question qu'il soit encore cet homme là au moment de retourner vers Charlie. Elle méritait le meilleur et Tim n'était pas encore arrivé à cette image là de lui-même, il y travaillait au quotidien mais le chemin était encore long, malgré tout. Il ne devait pas y penser pour le moment, se concentrer uniquement sur la chaleur de Charlie contre lui, sur le câlin qu'ils partagèrent quelques longues secondes avant de revenir dans le vif du sujet. Parler à nouveau du futur, sans savoir à quoi s'attendre mais s'y préparer, tant bien que mal. "Tu ruines aucun plan pour moi j'espère, hein? Je m'en voudrais, vraiment." Tim pensait toujours à elle, avant tout le reste, prenant même le risque de repartir en crise si elle le laissait là pour aller passer un bon moment ailleurs, avec quelqu'un d'autre. Le brun se refusait à lui gâcher la vie, elle venait déjà d'accourir jusqu'à lui pour ses petites crises de paranoïa, il n'allait tout de même pas lui demander de le supporter quelques minutes supplémentaires. "Cent pour cent d'accord. J'ai envie qu'on réfléchisse à des prénoms et qu'on garde le secret pour emmerder le monde. C'est ce que tous les autres font, après tout, pourquoi pas nous?" Il eut un petit rire en passant un bras autour des épaules de Charlie pour la caler contre lui. Juste quelques secondes de plus, juste le temps d'un rêve supplémentaire. Du moment qu'ils étaient ensemble sur cette route de la parentalité.
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| | | | (#)Jeu 31 Oct 2019 - 1:16 | |
| Si jamais elle le met au courant de ses plans avec Kane il va aussitôt refuser qu’elle reste avec lui et elle n’a absolument aucune idée de laisser Tim seul. Pas maintenant, pas ce soir et plus jamais. Si elle le pouvait elle aurait élu domicile dans son salon pour s’assurer constamment de son bien être. Elle n’en a rien à faire d’avoir un petit ami stéréotypé au possible, d’un homme grand et fort qui ne pleurerait jamais et porterait tout ce qui serait lourd dans la maison. Ce n’est pas cet homme là qu’elle demande, c’est bien de Tim qu’elle est tombée amoureuse, de lui et de ses failles, de sa vulnérabilité et de son caractère à fleur de peau. C’est comme ça qu’elle l’aime, comme ça aussi qu’elle a détesté parce que cela fait parti du processus. C’est vers ce même homme qu’elle est rapidement revenu et le même qu’elle embrasse tendrement sur la joue à défaut de pouvoir le faire ailleurs. C’est lui et toujours lui et depuis qu’elle l’a rencontré ça a toujours été lui. Ca le sera toujours, aussi. Il faut simplement qu’il le comprenne de lui même puisqu’elle lui a répété à de nombreuses reprises sans qu’il ne soit capable de la croire - à juste titre. Tout ce qu’elle peut faire maintenant, c’est accepter qu’il tienne son coeur et son destin entre ses mains et qu’il fasse d’eux ce que bon lui semble, au milieu de sa relation avec Freya. “Je ne ruine rien pour toi.” Elle pourrait tout ruiner, pourtant, telle la groupie du pianiste. Sauf que lui il a des mots et des gestes tendres pour elle. Lui, il est Tim. Il approuve ses plans pour la découverte du sexe du bébé et elle approuve les siens pour garder le secret. Ils partageront à nouveau quelque chose, juste eux deux. Une nouvelle fois. Ca sera parfait. Charlie accueille son bras comme une présence rassurante, sa tête toujours posée dans son cou. Les larmes lui montent à son tour aux yeux et elle est bien incapable de les contrôler, essuyant rapidement le tour avec le dos de sa main. Les hormones. C’est la faute des hormones. Et parce qu’il y a un trop plein d’émotions auxquelles elle n’a pas le droit de succomber parce qu’il continue de le lui interdire. Mais ça, elle n’a pas le droit de lui en parler à nouveau. Il a déjà bien assez souffert. “On peut rentrer ?” Ils ont l’air bien bêta, là, à passer par tous les stades émotionnels possibles alors qu’ils se trouvent encore dans le jardin de la résidence. “Quand il naitra, je pense que j’irai vivre chez mon oncle. Ca sera compliqué dans tous les cas mais je ne vais pas infliger ça à Kane donc je pense que ça sera la meilleure chose à faire. Je te préviens parce que … j’en sais rien. T’as le droit de savoir.” Il faut simplement qu’elle en parle à Cian, oui. Juste un simple détail de rien du tout. Il lui avait déjà soumis l’idée, non ? Ou peut être qu’elle l’a rêvé.
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| | | | (#)Jeu 31 Oct 2019 - 14:33 | |
| Ils venaient de passer par toutes les émotions et Tim espérait sincèrement que la tristesse ne viendrait pas les déranger désormais. C'était ce qui les avait caractérisés ces dernières semaines et le jeune soldat avait haï chaque minute de déchirement avec la belle Villanelle. Ce qui était évident, c'était son besoin de l'avoir dans sa vie, de le sauver de lui-même quand il dérapait comme ce jour là. Elle était une constante majeure de son existence depuis le printemps dernier et maintenant, elle était amenée à rester à cette place dans son avenir des plus incertains. Decastel n'avait aucune idée de ce qu'il allait devenir mais il était convaincu d'une chose, eux deux, c'était quelque chose qui ne s'effacerait pas. Jamais. Ils avaient eu des chemins de vie bien distincts et récemment, les événements semblaient les éloigner plus que les rapprocher mais arrivait toujours à un moment où leur coeur prenait le pas sur leur raison et cela donnait ce genre d'image: les deux idiots sur un banc, Charlie contre Tim, à vivre dans un certain silence pendant une seconde supplémentaire parce que la belle blonde lui assurait qu'elle ne ruinait rien pour lui. Decastel n'en serait jamais parfaitement certain: il savait que si l'existence de sa sirène était autant bordélique ces derniers temps, c'était majoritairement de sa faute mais il essayait de faire abstraction de la culpabilité qui l'étreignait parce qu'elle n'avait pas besoin de l'entendre geindre. Non, elle avait juste besoin de lui au top niveau, futur papa et futur héros d'un enfant dont ils connaîtraient bientôt le sexe et dire que Timothy était pressé était clairement un euphémisme. En entendant la remarque de Charlie, il se releva et attendit qu'elle le suive parce qu'elle voulait rentrer au chaud plutôt que d'avoir l'air de deux fous assis sur un banc dans un jardin de résidence. Il l'entraîna jusqu'à chez lui, souriant malgré les incertitudes qui les berçaient encore. "Oh? D'accord, je vais pas te demander comment ça va avec lui, ça me regarde pas mais j'espère que j'aurai un droit de visite chez ton oncle dans ce cas et puis, tu sais que si t'as besoin, le refuge Decastel est toujours ouvert." Effectivement, il ouvrit la porte de l'appartement et laissa Charlie entrer avant de refermer derrière eux. "Tu feras pas attention au bordel, mon coloc m'a balancé pas mal de confettis et autres conneries pour ma fête d'anniversaire entre meilleurs potes... Oui, on a mangé des pizzas en regardant un vieux film mais, maintenant, c'est quand même à moi de ranger et avec tout ça, j'ai pas eu le courage, c'est pas simple en ce moment." Il s'assit sur un des tabourets de la cuisine, se servant un verre d'eau avant d'en proposer un à Charlie, sans savoir ce qu'il allait faire avec tout ce qui s'enchaînait. Tim avait juste envie d'une pause mais ce n'était pas ainsi que la vie fonctionnait, il en avait peur.
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| | | | (#)Jeu 31 Oct 2019 - 15:14 | |
| Bras dessus bras dessous, elle essaye de faire abstraction de tous ces nuages noirs qui planent sur leur relation et se concentre plutôt sur ce moment présent pendant lequel elle reste là pour lui parce que c’est ce dont il a besoin. Il a besoin d’elle, de sa présence et de ses mots doux et c’est bien ce qu’elle compte lui offrir, que cela prenne cinq minutes ou cinq vies ; peu importe. Elle a ce regard d’enfant, cette tête penchée en arrière et ses yeux perdus dans les siens, admirant chacun de ses gestes comme s’il était grandiose. “Je fais ça pour que ce soit plus simple pour tout le monde, tu viendras autant de fois que tu le voudras.” Ce n’est pas de la faute de Kane. Ce n’est même pas un sujet qu’ils ont abordé et elle présume qu’il serait prêt à la laisser rester chez lui parce que lui aussi il s’est mis à donner 200% de lui dans cette relation vouée à l’échec. Entre temps Charlie a compris pour qui son coeur battait, la seule et l’unique personne. “J’ai juste besoin de stabilité. Ca ne me dérangeait pas de changer d’appart tous les mois quand j’étais seule mais là ça n’a plus rien à voir.” Tout ce qu’elle désire, c’est retrouver sa maison sur le bord de la plage et si ce n’est pas la même alors une autre de laquelle ils pourront entendre les vagues s’étendre sur le rivage. Elle veut faire découvrir cette étendue infinie à son enfant avant même qu’il ne soit capable de distinguer les couleurs, elle veut lui apprendre à courir pour éviter de se mouiller les pieds. Il fera des châteaux de sable avec Tim, ramassera tous les coquillages qu’il trouvera en pensant chacun d’eux être d’une rareté extrême.
La porte s’ouvre et le sujet de conversation change. L’appartement n’a pas changé et il a beaucoup changé - les deux à la fois, elle ne sait pas trop, elle hésite. Elle se souvient de tout ce qu’elle a vécu ici, le meilleur comme le pire, et ça revient compresser son coeur telle la réplique d’un tsunami. Il évoque les débuts d’une belle soirée et elle sourit. Il a des amis, des gens pour prendre soin de lui. Il est entouré de personnes avec qui il peut fêter son anniversaire, pas seulement des Charlie qui ont écrit le message de mille manières différentes avant de le supprimer mille nouvelles fois. Le scénario s’est répété à l’infini si bien que minuit est passé et qu’elle ne lui a jamais rien dit. Son sourire triste plaqué sur le visage, elle le suit dans la cuisine, accepte distraitement le verre d’eau et caresse du bout des doigts le plan de travail de la cuisine. Ici aussi ils ont su se construire des souvenirs malgré la brièveté de leur relation. “C’est pas simple … à cause de moi ? Ou à cause d’autres choses, aussi ?” Ses doigts dessinent des ellipses sur le meuble, peut être qu’elle ferra une incantation magique qui réparera toute sa vie. Qui sait. Ca arrive bien dans les films. Sans jamais s’arrêter, elle relève ses yeux vers lui à nouveau, un instant. “On en parle si tu veux. On n’en parle pas si tu veux pas.” Pas de curiosité déplacée ni rien de la sorte entre eux. Seulement le besoin de l’aider à aller mieux, à se reconstruire. “Pour Ariane, … elle sait que je suis enceinte mais elle doit sûrement penser que Kane est le père. On n’a pas abordé le sujet, je n’ai pas voulu te cacher non plus. C’est seulement qu’elle est sa meilleure amie et que tout était déjà assez compliqué … Tu peux lui dire si tu veux maintenant, je te préviens pour ne pas que tu sois étonné.” fuck. Tout le monde est bien trop lié à tout le monde. Elle ressent comme un étau qui se resserre et ça ne présage rien de bon, tout ça.
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| | | | (#)Jeu 31 Oct 2019 - 15:52 | |
| Avoir toutes ces conversations d'adultes, cela avait le don de perturber Timothy. A peine quelques mois auparavant encore, il n'était qu'un gardien de cimetière innocent et bien loin des responsabilités des gens de son âge. Maintenant, il allait devenir père et son quotidien était ganté par les décisions à prendre et surtout, à assumer. Il ne avait pas s'il s'y prenait bien mais Decastel, malgré l'angoisse, faisait du mieux qu'il pouvait. Il avait envie d'être présent pour Charlie au milieu de tout ce processus mais il avait peur lui aussi. Tout était nouveau, tout était intense et les événements s'enchaînaient sans qu'il ne puisse avoir le temps de les confronter. De les comprendre. C'était pour cette raison qu'il avait craqué quelques minutes auparavant, subjugué par son propre stress, incapable de se sentir à la hauteur de la moindre tâche. Charlie ne l'avait pas jugé pour cela bien sûr, mais Tim portait toutefois cette culpabilité au creux des entrailles. Et s'il faisait des crises après la naissance de leur enfant? Et si Charlie devait gérer ses soucis en plus de sa nouvelle maternité? Ce ne serait viable pour personne et déjà, le soldat se mettait une pression monstrueuse sur les épaules pour grandir d'ici là. Les mois passaient vite mine de rien et il se rendait bien compte que la naissance allait arriver plus vite que prévu. Il ne devait pas chuter, non, jamais. Pour Charlie et leur bébé. "Tant mieux. T'envisages de trouver un endroit à toi, peut être, dans l'avenir? Enfin, je sais pas, je pose trop de questions, on a pas besoin de ça là." Sauf qu'il angoissait, pour tout et pour rien. Pour elle. Pour ce mode de vie qu'il lui forçait à avoir. Juste que là, Villanelle n'était qu'une jeune femme comme les autres, qui profitait de la vie et voilà qu'elle se retrouvait à devenir une adulte avec un bébé dans le ventre. Elle devait être encore plus paniquée que lui mais elle le cachait si bien en comparaison. D'ailleurs, Tim la regarda prendre son verre d'eau et il lui fit un doux sourire, malgré tous les souvenirs qui devaient les accaparer tous les deux dans ce genre de contexte. Tant avait changé. "Non, c'est pas à cause de toi, t'en fais pas, même si j'ai eu très peur après l'autre soir mais... C'est un tout. Mon père de retour, Ariane, l'overdose d'une amie, ma copine bipolaire que je retrouve en train de se noyer dans la baignoire. Je sais pas comment tout gérer en étant à la hauteur, tu vois, mais je vais m'en sortir, pas vrai?" Il l'espérait sincèrement parce que le jeune brun avait surtout l'impression d'être perdu. Timothy passa une main fatiguée sur son visage en écoutant Charlie lui avouer que sa nouvelle soeur pensait que Kane était le père, tout allait parfaitement bien, il n'avait pas du tout un noeud dans le ventre. "Je sais pas si c'est à moi de lui dire si vous êtes liées... Je sais pas vraiment, Charlie, je la connais pas tant que ça, tu sais. Le seul truc qu'on partage, c'est d'être des essais ratés et apparemment, elle vit pas une existence super saine, elle se drogue tout ça. Je supporte plus ces machins là, vraiment." Il était usé par la vie, usé par les choix d'autrui et ses répercussions sur lui. Et là, il avait juste envie de fermer les yeux et de tout arrêter. "Je suis désolé si ça complique encore plus ta vie ce truc avec Ariane, j'avais juste envie que ce soit simple, moi, à la base. Toi et moi, juste ça. Et voilà qu'il y a mille personnes au milieu et ça me rend dingue." Il n'était plus maître de rien, surtout pas de ses émotions et Tim portait cet air harassé sur le visage en avalant son verre d'eau d'un seul coup. Heureusement que Charlie était là, toujours.
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| | | | (#)Jeu 31 Oct 2019 - 16:29 | |
| Sa langue humecte frénétiquement ses lèvres alors que toute cette discussion est nouvelle. Elle n’aurait jamais cru parler de toutes ces choses avec Tim aussi rapidement, surtout pas aujourd’hui, surtout pas ici. Ils ne sont qu’un moment dans le temps et bientôt sa petite amie reviendra et Charlie s’en ira, faisant place à la seule qu’il accepte désormais près de son coeur. C’est ainsi qu’il en a décidé et elles se plie désormais à ses règles, essaie de les outrepasser dès qu’une faille se présente à elle. Ce désir est plus fort que sa raison, cela ne fait aucun doute. Il sera toujours plus fort que tout. “J’aimerais bien mais je ne peux pas gérer un appartement et un enfant seule. Ni financièrement, ni mentalement, ni physiquement.” La sanction tombe, pas de maison ou d’appartement en bord de plage pour le moment. Pas dans ces conditions là, en tout cas. Au moins a-t-elle le mérite d’être franche malgré que ses paroles soient tranchantes, qu’elle remue à nouveau ce couteau stipulant que tout est de la faute de Tim. Ce n’est bien sûr pas ce qu’elle pense mais c’est qu’il va à nouveau croire, bien malgré elle. S’il avait été là ils seraient peut être déjà en train de chercher un nouveau lieu où habiter, tous les trois. Qui sait. On peut rêver de beaucoup de choses avec des “si”.
La liste des problèmes qui ponctuent sa vie s’agrandit, les yeux peines de Charlie ne quittent plus son visage. Jamais elle n’aurait pu imaginer qu’il gravitait autour de tant de problèmes, qu’il devait vivre avec tous ces poids sur la conscience en se disant qu’il est le seul facteur commun de tout cela. Il est trop bon, Tim. Il s’attire tous les boulets de la ville et prend soin d’eux, se donne comme unique but de les soigner pour qu’ils recommencent ensuite, qu’ils fassent bien pire. Il passe son temps à aider les autres, elle en avait la certitude avant et désormais elle en a la preuve. “Tu vas t’en sortir. Y’a aucun doute là dessus.” C’est la première fois qu’il parle de sa petite amie à Charlie. Il ne l’a peut être pas remarqué, l’a noyé dans la masse d’informations mais la blonde, elle, elle a bien entendu. Elle a bien compris que cette femme n’est sans doute pas meilleure qu’elle au final, qu’elle est un énième oiseau à la patte brisée qui est entré dans sa vie. Elle a su capturer son coeur un instant, voilà la seule différence. “C’est pas de ta faute si personne ne gère. T’es toujours là pour nous mais tu ne peux pas t’en vouloir à cause de nos erreurs. Retiens bien ça, Tim.” Elle s’inclut dans le lot bien malgré elle, entre Jillian la toxicomane et Freya la bipolaire suicidaire. “Ca ne me complique rien du tout, je voulais simplement te prévenir. Elle est ta soeur, tu as le droit de la mettre au courant si c’est ce que tu veux.” Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise solution à tout cela. Ils partagent du sang en commun mais pas de souvenirs, alors qu’est ce que tout cela signifie au juste ?
Ses dernière paroles la font vaciller, la consument à petit feu. Il joue encore de son espoir sans même le vouloir et elle, elle est si faible, si amoureuse et si désespérée qu’elle ne peut qu’à nouveau tomber dans ses filets avec une facilité déconcertante. “On peut toujours faire toi et moi. On peut toujours s’en aller d’ici pendant un temps, juste toi et moi. Partir loin ou partir à côté. Peu importe. Tu sais qu’on peut faire ça, et que là tu pourrais simplement ne rien dire. Ca serait le moment où tu ne dirais rien et je comprendrais. Tu sais tout ça …” Tu le sais et tu n’en feras rien. Tu répondras d’un long “Charlie …” qui n’en finira pas, ajouteras un “tu sais que je ne peux pas faire ça”, ponctueras d’un “je ne suis pas prêt”, assèneras la sentence finale d’un “c’est encore trop tôt”. Ses yeux bleus le supplient encore une fois, pourtant.
Dernière édition par Charlie Villanelle le Jeu 31 Oct 2019 - 16:58, édité 1 fois |
| | | | (#)Jeu 31 Oct 2019 - 16:50 | |
| Rien n'était idéal pour eux et Tim aurait aimé pouvoir apporter cette jolie touche de bonheur dont Charlie avait besoin à l'heure actuelle. Oui, il rêvait qu'elle ait enfin un endroit à elle, un environnement sain et sécurisé pour élever le bébé mais comme elle le disait si bien, la vie ne lui permettait pas d'acquérir un tel cocon. A nouveau, Tim se sentait coupable parce que Charlie suggérait qu'il était responsable de cette vie qui lui échappait et elle n'avait pas tort, c'était lui le plus grand fautif de cette affaire. C'était lui qui était parti au lieu de se battre pour leur relation et c'était lui qui avait fui lorsque la belle blonde lui avait demandé de tout lâcher pour qu'ils forment une réelle famille. Le brun empêchait la joie de se distiller partout autour de lui et il ne savait pas quoi lui dire. A la place, il ne put que baisser les yeux, piètre excuse face à cette jeune femme qui ne rêvait que de se construire comme elle le méritait. Decastel lui retirait tout: sa jeunesse, son envie de profiter et maintenant, sa certitude d'avoir de l'espoir pour le futur. Il se sentait mal encore et ses mains tremblaient quelque peu autour de son verre vide. Il n'aimait pas faire cette liste longue comme le bras de tous les problèmes qui peuplaient son existence ces derniers jours, mais c'était sa réalité et il devait composer avec elle. "Moi, j'en ai." Il en avait toujours eu sur lui-même, sur ses aptitudes à être un homme lambda. Il ne s'était jamais considéré comme une personne normale et plus le temps pensait, plus il s'éloignait de cette image idéale. Non, Tim ne gérait pas les événements comme il aurait dû. Il était complètement fou et il continuait de se flageller, c'était atroce. Il s'en voulait tellement et là, à ce moment précis, il ne rêvait que de disparaître. Ce n'était même plus à propos de son père, d'Ariane ou de cet enfant qu'elle pensait être de Kane, c'était cette vie entière qui n'était qu'une mascarade. Alors, Tim se tourna vers Charlie, réellement cette fois après ce nouveau monologue, cette proposition de retourner à l'essentiel, à eux deux. Un rêve éveillé, le fantasme de toute une vie mais les choses n'avaient toujours pas évolué depuis la dernière fois, après leur première échographie. A force de l'appeler, de la raccrocher à lui, Decastel ne faisait que lui faire plus de mal encore et il se haïssait pour cela, plus que pour tout le reste. "J'aime Freya, tu sais. Et elle a vraiment besoin de moi, plus que jamais." C'était simple comme bonjour alors pourquoi avait-il autant mal au coeur à ce moment là? Il serait toujours tiraillé entre sa raison et son coeur, son présent et son avenir, cette femme en face de lui qu'il n'oubliait jamais et qu'il devait rejeter pour leur bien commun. "Je suis trop faible et je te fais trop de mal. Je me déteste." Et il avait tout dit parce que c'était la réalité, la sienne et il n'avait même plus la force de pleurer. Pourtant, Tim avait envie de tout arrêter, même son existence. Surtout celle-là.
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| | | | (#)Jeu 31 Oct 2019 - 17:28 | |
| Et moi j’ai besoin de toi. C’est toi que j’aime.
Le nom de sa petite amie tombe comme un bombe mais ce n’est même pas ce qui importe le plus Charlie pour le moment. Il a refusé, encore une fois. Il a engagé le jeu et fait marche arrière aussitôt. Il vient de refermer la faille alors qu’elle avait déjà passé le bras. Encore une fois. Ca fait toujours aussi mal, encore un peu plus à chaque fois. Son corps endolori a appris à se relever mais la chute reste toujours douloureuse, surtout quand elle est répétée, attendue. A peine relevé qu’elle se prépare déjà au prochain assaut avec l’espoir vain qu’un jour il lui tendra le bras pour lui éviter de heurter le sol. Il a promis. Il a promis que ça arriverait un jour. Il aurait dû préciser quand, pour qu’elle évite de se tuer à la tâche entre temps. Qu’elle se tue, tout court. Ses yeux plantés sur lui sont statiques, ils sondent son âme. Ce sont ses ongles qui battent la mesure, tapotent le plan de travail chacun leur tour à en rendre fou n’importe qui. Pendant longtemps, très longtemps, trop longtemps, ce sont eux qui émettent le seul bruit de tout l’appartement. Charlie sent le sang circuler jusqu’à son cerveau mais ce n’est sûrement pas le cas de Tim. Il doit en être arrivé à ce stade où il doute de la présence d’un coeur dans le corps de Charlie, d’un quelconque organe présent pour pomper le sang et devenir la métaphore de toutes ses émotions. “Je te déteste aussi parfois.” Elle avoue, assume alors que son coeur la pique. C’est une de ces vérités qui font mal mais ce n’est un secret pour personne. Elle a appris à l’aimer comme elle a appris à le détester et bien trop souvent elle a fait les deux en même temps. La blonde mord l’intérieur de sa lèvre pour ne plus rien dire et arrêter de lui faire du mal. “Mais tu n’as pas le droit de dire que tu es faible, parce que ce n’est pas vrai. Pour supporter une Doherty, il faut beaucoup de force et de courage.” Et pour l’aimer, n’en parlons pas. Ses mains cessent leur comédie, elle les rang sous son poings, les serre à leur tour pour ne pas qu’ils recommencent. Un rire bref mais ô combien faux et ô combien blessé s’échappe de sa bouche et elle finit par boire son verre d’eau en toisant Tim. Ce regard qui signifie qu’elle comprend tout, maintenant. “T’as un don certain pour choisir les filles à problèmes, je peux au moins t’accorder ça.” N’empêche que si on joue à ce jeu là, c’est Freya la pire.
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| | | | (#)Jeu 31 Oct 2019 - 18:12 | |
| Il aurait aimé évoquer cette vérité plus tard, dans d'autres circonstances. Pourtant, Tim savait qu'il était bien trop honnête pour ne pas laisser échapper ce fait. Il était avec Freya depuis plusieurs semaines déjà et ils avaient déjà connu des hauts et des bas, récemment plus de bas que de hauts mais il n'avait pas du tout l'intention de la quitter. Le jeune homme voulait vraiment voir jusqu'où cette relation pouvait aller, n'oubliant toutefois pas cette promesse qu'il avait fait à Charlie. Rien n'était gravé dans le marbre évidemment mais Decastel n'avait jamais été un menteur, il avait sûrement d'autres défauts mais pas celui-ci. Il faisait tout pour éviter de se retrouver dans des situations cocasses où la vérité peinait à sortir. Non, il avait vraiment toujours tout partagé avec Charlie, tout ce qu'il ressentait, ses peines et ses maux, ses joies et ses doutes, il n'avait pas envie que cela change parce qu'ils étaient chacun en couple avec quelqu'un d'autre. C'était peut être aussi pour cela que le brun n'avait pas longtemps hésité avant de mentionner ses sentiments pour Freya parce qu'il savait que Charlie en avait pour Kane, elle lui avait dit dès le début. Il fallait que tout soit toujours clair entre eux et Tim se sentait un tout petit peu mieux d'avoir enfin nommé sa petite amie parce qu'elle avait une place importante dans sa vie désormais et qu'elle méritait d'être partagée au reste du monde. Qu'ils étaient ensemble et qu'ils luttaient pour former un duo cohérent, malgré la maladie de Freya, malgré les doutes de Tim et cette vie étrange qu'il avait, malgré les propos de Charlie. "Ou souvent." Elle avait indiqué parfois seulement mais Tim se mettait à sa place et il se mépriserait constamment s'il s'était retrouvé enceinte d'un garçon comme lui, à l'appeler pour l'aider puis lui balancer ce genre de vérités. A l'heure actuelle, il se haïssait pour deux, c'était déjà suffisant a priori et le silence le tuait. Heureusement que Villanelle le coupa à nouveau, faisant relever des sourcils interrogateurs vers elle. "Tu la connais, alors et t'as pas l'air de la porter dans ton coeur en disant ce genre de choses. Je crois pas que je choisis les filles à problèmes, du moins, j'ai pas l'impression de décider quoique ce soit, Charlie, ça se fait juste comme ça. Après, je suis peut être masochiste inconsciemment, oui, je vais pas le nier. Après tout,j'ai vécu treize ans avec ma mère et je l'ai pas lâchée donc ouais... Sûrement." Il ne faiblissait pas en parlant d'elle, pourtant, c'était sa plus grande blessure, une qui guérissait pas mais Tim voulait paraître plus fort qu'il ne l'était. "Pourquoi on parle pas de Kane plutôt? Tu m'en parles jamais et on parle de Freya là, pourtant." Est-ce qu'il avait envie de savoir? Absolument pas, mais il se sentait tellement coupable là et il avait mal au coeur, c'était incroyable.
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| | | | (#)Jeu 31 Oct 2019 - 18:43 | |
| Parfois ou souvent … Quelle différence ? Elle le déteste quand il la rejette et ça arrive plus souvent que parfois, c’est bien vrai. Elle se contente de minimiser le tout, pour épancher son coeur et son âme. Alors elle fait non de la tête, se bat contre ces propos qu’elle ne peut pas accepter. Il est trop gentil, Tim, à toujours accepter ce qu’elle lui balance à la figure sans jamais y mettre les formes. Elle aimerait qu’il réplique parfois, qu’ils lui dise qu’il la déteste quand elle est aussi conne et qu’elle joue à ce jeu qu’elle sait perdu d’avance. Mais il n’en fait rien, bien sûr, parce que c’est Tim. Il ne lui reproche jamais rien, à elle, ou quand il le fait il est souvent déjà bien trop tard.
Freya devient le centre de la discussion et cela ne fait pas si mal que prévu, finalement. Le pincement au coeur est bien présent, cette petite amie malheureusement bien trop réel … Mais au moins elle sait à quoi s’attendre. Elle est une tempête émotionnelle mais elle saura être là pour lui. Ou peut être qu’elle l’a déjà été. Sûrement, qu’elle l’a déjà été. Quand Charlie ne l’était pas. C’est son amie qui l’a retrouvé en morceau et réparé petit à petit, comment est ce qu’elle pourrait lui en vouloir d’avoir saisit la chance que la blonde avait rejeté d’un signe de la main ? “Détrompe toi. On est amies. Depuis des années. On ne s’était pas quittées en bon terme mais elle m’a parlé de son petit ami et je lui ai dit que ce quelqu’un devait être exceptionnel pour qu’il soit capable de la supporter. J’avais raison.” Est ce que c’est le moment où elle lui dit qu’elle l’a embrassé, cette Freya ? Non, mauvaise idée. Elle n’est pas en colère contre lui ni contre personne. C’est une réplique de personne en colère, ça. Elle a seulement une voix d’une neutralité glaciale mais elle n’est pas en colère, quoi qu’on puisse penser. Elle est seulement lasse d’être un ascenseur émotionnel cassé, forcé à voyager entre le sous sol et le 99e étage. Jamais de juste milieu, jamais de repos. Elle aimerait le prendre dans ses bras alors qu’il parle de sa mère mais il réplique avant qu’elle n’ait le temps de trop penser à cette solution là, remettant Kane sur la table. L’y mettant pour la première fois, plutôt. Il n’avait jamais demandé quoi que ce soit à son propos, auparavant. “Je ne suis plus avec lui, Tim.” Voilà la véritable différence, voilà la raison pour laquelle ils sont supposés parler de Freya et non pas de Kane. La première est sa petite amie, l’autre est un ami bien trop cher à son coeur pour le laisser s’envoler. “Qu’est ce que tu veux savoir, mis à part ça ? Je ne t’ai rien caché à propos de lui … on parle de Freya parce que ce n’est que maintenant que t’oses en parler. Ca sonne sûrement comme un reproche et peut être que c’en est un au final.” Elle était son issue de secours, sa réponse à tous les maux, à toutes les questions auxquelles il ne voulait pas répondre. C’était si simple pour lui de répondre “non parce que blablabla ma petite amie”. Trop simple. "Je l'aime beaucoup mais je ne lui fais pas confiance, elle ne s'approchera pas du bébé."
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| | | | (#)Jeu 31 Oct 2019 - 19:08 | |
| Ils avaient pourtant bien précisé qu'ils ne devaient jamais parler de leur moitié respective et voilà qu'ils rompaient ce pacte. Maintenant. A peine dix minutes après que Tim ait cru mourir de panique. Le monde ne tournait clairement pas rond et le pauvre Decastel ne savait plus du tout où donner de la tête. Après cette rupture assumée, il espérait pouvoir retrouver le lien qu'ils avaient remis sur pied avant de monter dans son appartement mais il s'avérait que le tout semblait bien impossible. Tout dérivait à nouveau parce qu'ils ne savaient faire que cela, se réparer mutuellement pour mieux se détruire a posteriori et Timothy méprisait cela, de toute son âme, de tout son coeur. Il voulait faire cesser ce tambourinement incessant dans sa cage thoracique mais il savait que c'était vain, qu'il craquerait à nouveau, peut être lorsqu'elle partirait cette fois-là parce que ce n'était pas elle qui le remettait sur pied, c'était elle qui le déchirait. Malgré tout, Tim ne pouvait que l'aimer, encore et toujours, même quand elle lui faisait autant de mal en gardant cet air froid et détaché. Ce n'était pas Charlie, pas cette femme qu'il connaissait, toujours à fleur de peau et ultra sensible. Elle voulait faire mal, ce devait être cela puisqu'elle n'en démordait pas, ne tentait plus de faire comprendre au beau brun qu'elle le méprisait, lui et sa nouvelle petite copine. Au contraire, elle prétextait qu'elles étaient amies toutes les deux et qu'il n'y avait aucun problème à signaler. Clairement, Timothy n'y comprenait rien et cela lui provoquait une nausée imparable. "Oh, elle t'a parlé de moi alors." Que pouvait-il d'autre? En vue du ton de Charlie, il n'avait pas spécialement envie de remuer le couteau dans la plaie, du moins pas à ce sujet puisqu'il faisait dériver la discussion vers Kane et il le regretta instantanément. Ils n'étaient plus ensemble, apparemment et Tim resta bouche bée, sans savoir quoi répondre à nouveau. Une partie de lui était soulagée, la seconde essayait de recoller les morceaux en se disant qu'il devait être un merveilleux second choix après cette rupture inopinée. "Et tu vis encore avec lui? En un sens, je comprends pourquoi tu reviens vers moi." Cela lui échappait mais il ne pouvait pas se défaire de cette sensation, d'être le second choix parce que c'était ce qu'il avait été cette nuit là, non? Voilà pourquoi Tim ne pouvait pas être avec Charlie, il n'avait pas confiance qu'elle le considérait comme son seul amour, cela n'avait pas été le cas jusqu'ici. "Tu rigoles là? Et Kane, lui, il aura le droit de s'en approcher lui, c'est ça? Et si je refuse moi aussi? Pourquoi tu déciderais de tout comme ça? Pourquoi c'est toujours toi qui fout tout en l'air et moi qui dois subir, hein? J'en ai marre, Charlie. Vraiment. J'suis au bout du rouleau, tu comprends ça? Je me bats tous les jours pour garder la tête hors de l'eau et c'est la merde. Pourtant, je tiens le coup parce qu'il y a le bébé et que je l'aime déjà comme un dingue. J'ai ce petit bonheur là, et ma relation avec Freya et tu veux encore me foutre en l'air. C'est pour ça que tu me veux juste... Pour me buter et je te le dis, t'y arrives à merveille. Félicitations." Il ne s'énervait jamais mais Tim était usé jusqu'à la moelle et les larmes coulaient, de rage ou de tristesse, il n'aurait su le dire. Il se sentait juste mort à l'intérieur, point barre.
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| | | | (#)Jeu 31 Oct 2019 - 19:55 | |
| Les voilà repartis à jouer avec ces petits mots qui font mal, ces secrets qu’ils utilisent l’un contre l’autre, ces promesses qui deviennent des armes de destruction massive. Ô qu’ils sont doués à ce jeu, mortellement doués. Un jour l’un des deux plantera au bon endroit, trop fort, trop rapidement ; et il n’y aura plus aucun jeu après ça. En un sens, je comprends pourquoi tu reviens vers moi. Les mots tournent dans son esprit et se mélangent entre eux pourtant elle ne voit pas, elle ne comprend pas. Ses sourcils se froncent, son expression n’a désormais plus rien de neutre. “C'est supposé dire quoi, ça ?” Le ça qu’elle accentue, qu’elle aiguise, qu’elle chauffe à vif pour mieux pouvoir transpercer la chair ensuite. Ces mots qui sonnent comme un dernier avertissement, une sorte de “fais bien attention à ce que tu veux dire, Timothy.” parce qu’elle oublie bien trop vite qu’il était en pleine crise il y a peu et qu’elle pourrait être la cause de sa prochaine. “T’en as rien à faire de savoir chez qui je dors et ça ne te regarde pas.” Mais bien sûr qu’il la connait, bien sûr qu’il sait qu’elle habite toujours chez Kane, l’homme sur lequel elle n’arrive à poser aucune étiquette tellement tout a toujours été bien trop compliqué entre eux. Ses yeux le previennent de ne surtout pas resortir l’excuse du bébé maintenant parce que ce serait une erreur fatale. Il est dans son ventre pour plusieurs mois encore et qu’il le veuille ou non, qu’elle le veuille ou non, Charlie et lui ne font qu’un.
Ils glissent lentement mais sûrement vers ce chemin tortueux à propos du bien être de leur enfant et elle est bien trop mal placée pour n’avoir quoi que ce soit à rétorquer, mais c’est pourtant ce qu’elle fait. Il est son enfant autant que celui de Tim mais pour l’instant elle est la seule à le porter au quotidien et lui donner toute son énergie. Elle souffle un instant, resserre sa main autour du verre pour ne pas avoir à taper dans quoi que ce soit et une fois ses phalanges blanches, elle peut reprendre cette voix si détachée qui ne la caractérise absolument pas. “ Pourquoi ? Oh, on va faire simple : qui est le bipolaire des deux ?” Qui a essayé de se suicider dans une putain de baignoire ? Il n’avait pas le droit de s’en prendre à Kane. Il n’avait pas le droit. La réplique est trop facile, inutile, mais elle soulage. Elle aurait pu se contenter de lui dire que Kane n’en a rien à faire de cet enfant mais ça aurait été trop facile. Trop mature. Cela aurait coupé court à cette gué-guerre absurde sortie de nulle part. “Je fous tout en l’air.” Ses dents grincent entre elles, sa langue passe sur ses incisives. “Je te fous en l’air.” Ses mots qu’elle répète alors que son discours continue, qu’il devient une bombe dont le compte à rebours se rapproche inexorablement du zéro fatidique. “Je te bute.” Sentence finale presque logique, presque pas douloureuse au point d’en avoir le souffle coupé. Il pleure à nouveau et elle n’a ni l’envie ni la force de venir sécher le tout. Egoïstement, c’est surtout l’envie qui lui manque, surtout après les mots qu’il a eu envers elle. “Tu sais quoi Tim ? T’as raison.” Elle sait ce qu’elle va dire ensuite et elle se déteste déjà. Elle se déteste pour toutes les recherches qu’elle a déjà faites, à jamais gravé dans son esprit. Elle se déteste pour être aussi buté, parfois et aussi manipulable, tout le temps. “Fais un enfant que t’aimeras comme un fou avec Freya comme ça t’auras tes deux bonheurs réunis, la famille heureuse et tout le tralala. Reprends les idées que j’avais énoncé pour nous deux, j’t’en voudrai pas. Tu fais ta vie avec elle, tu la laisses s’approcher de qui tu veux, tu la gères tout seul et tu te gères tout seul aussi. Et j’fous rien en l’air, je sors de vos vies, j’bute personne non plus.” Ca semble être un bon plan ça, Tim. N’est ce pas que c’est un merveilleux plan ? Plus personne qui quémande de l’attention, plus personne qui demande à ce qu’on la reprenne tous les quatre matins. Juste eux deux. “Je peux toujours avorter. C’est pas une menace ni une blague. Ca règlera nos problèmes. Et je sors de ta vie. Pour toujours.” Elle n’a jamais été aussi sérieuse qu’en cet instant précis.
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| | | | (#)Jeu 31 Oct 2019 - 20:16 | |
| Il en prenait pour son grade, encore une fois. Tim savait dans quoi il s'engageait en lançant ses petites piques et peut être qu'il n'avait attendu que cela, qu'elle réplique, qu'elle lui prouve qu'il n'était qu'une putain d'épine dans son pied depuis le début. C'était en tout cas l'idée bien ancrée dans la tête de Decastel, depuis ce fameux soir. S'il était parti, c'était parce qu'il s'était retrouvé dans l'incapacité de faire face à son propre reflet dans le miroir tellement il n'était plus rien après elle. Depuis, il essayait de se remettre debout mais il ne faisait que chanceler. La vérité était difficile mais Tim en avait conscience, il était passé de l'état d'enfant à celui d'adulte trop vite et trop fort, sans aucune préparation a priori. Il en payait le prix quelques semaines plus tard, trop déterminé à vouloir remettre les choses au clair, à vouloir sauver cette relation qui tanguait depuis les prémisses. C'était vrai pourtant, Tim n'avait toujours voulu que son bien mais ce n'était pas l'impression qui en ressortait à nouveau et ce n'était pas ce que ses mots allaient faire transparaître en retour, bien évidemment parce qu'il ne se défendait jamais habituellement. Il se laissait mourir mais il ne pouvait plus le faire, pas s'il voulait s'en relever. "Tu sais bien ce que ça veut dire. Ça veut dire que je suis le putain de second choix de facilité, tu sais le gars qu'on dépucelle et qu'on jette pour aller vivre le grand amour avec Kane. Ouais, j'étais putain de jaloux de lui, je me suis barré et peut être que je le déteste de t'avoir enlevé à moi et tu vas faire quoi, hein?" Ne pas le laisser à l'agonie serait un choix excellent mais c'était rarement une alternative qu'ils choisissaient, l'un et l'autre, dans ce genre de circonstances. Cela dit, cette dispute planait depuis un moment parce q'ils avaient fait un pacte ridicule de ne pas parler de leurs amours respectives, de ne pas discuter de ce qui les blessait chez l'autre et ce n'était pas viable, forcément. "Je vois. Elle est bipolaire donc forcément, elle va essayer de tuer notre enfant. Tu t'entends parler là? Et moi je fais des crises d'angoisse du coup je l'approche pas non plus, je suppose." Il avait certainement plus de chances de blesser le petit que Freya parce qu'il la connaissait et il savait bien qu'elle n'oserait jamais toucher à un cheveu d'un petit être humain comme celui-là mais c'était la haine qui portait Charlie à ce moment-là, la même qui portait Tim également. Il ne montra pas sa jalousie, se contentant de reprendre sa respiration en entendant ses mots. Comment en étaient-ils arrivés là à nouveau? Comment pouvaient-ils se traiter de la sorte et pourtant s'aimer à la folie? Ce concept dépassait totalement le brun à certains moments mais il ne pouvait pas réfléchir là, tout de suite, juste pleurer et hurler. "Tu dis n'importe quoi là. Tu dis ça pour me faire du mal parce que tu sais très bien que je veux plus que jamais cet enfant... Et c'est pas avec Freya que je l'ai voulu, c'est avec toi et ça a pas changé, bon sang. Qu'est-ce que tu me fais là? J'ai jamais voulu que tu sortes de ma vie, encore moins que tu fasses disparaître notre petit.... Je vous aime tous les deux mais il faut toujours que tu réagisses comme ça. Faut toujours que tu contrôles tout, même mes sentiments et mes réactions, c'est pas comme ça que ça marche, Charlie." Et lui, il fallait toujours qu'il la suive, qu'il lui rende la pareille, qu'il la torture et qu'il se méprise en conséquence. "Qu'est-ce que t'attends de moi, vraiment? Si je me jette pas dans tes bras à l'heure actuelle, c'est exactement pour cette raison là, tu vois.Tu crois qu'on serait heureux à se balancer des fleurs comme ça tous les jours? Je voulais juste qu'on puisse se parler, être amis et prendre soin du bébé... Ensemble. Et toi, tu reparles de le faire partir, je te comprends pas, Charlie. Je te comprends plus." Il se relâchait, ancré sur son tabouret, abattu. Il n'avait plus d'énergie à revendre, juste des tremblements et quelques larmes, même plus de colère. Il était juste fatigué de naviguer dans cet univers.
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| | | | (#)Jeu 31 Oct 2019 - 20:57 | |
| “Tu crois que t’as l’air d’un putain de second choix de facilité comme tu dis ? Tu crois que t’as quoi que ce soit d’un second choix, quoi que ce soit de facile ?” Ca y est, le ton monte et ne cessera de continuer à monter jusqu’à ce qu’un des deux abandonne le combat, sorte du terrain de boxe. Ca va arriver, ça arrive toujours. Ils ont l’habitude, à force. Un peu de patience et de larmes et ça devrait aller. “Mais putain t’en es toujours là Tim, à croire que y’avait écrit puceau sur ton front et que ça te rendait attractif ? Tu crois sincèrement que je suis venue juste pour ça, pour du sexe ?” Ils se plaignent des mêmes choses, chacun de leur côté de la barrière et c’est à celui qui criera le plus fort qui ne gagnera … absolument rien. Il voulait être avec elle et elle avec lui mais leur discussion du moment a plutôt tout d’une rupture, dans tous les sens du terme, tous ceux qui font mal. Il avoue enfin être jaloux de Kane et elle rigole brièvement ; faussement. “Tu sais comment je me sens à propos de Freya, alors. Sauf que moi j’te retourne pas la question parce que je sais que tu ne vas rien faire. J’ai quitté Kane et tu te crois toujours un putain de second choix, sauf que là, maintenant, c’est moi le second. Et ose me dire le contraire.” Et tu vas faire quoi, hein ? Depuis quand est ce qu’il fait ça, qu’il cherche, qu’il pique de son propre gré ? Il a changé et parfois elle aurait aimé que ce ne soit pas le cas, qu’il soit à jamais resté le doux Tim qu’elle avait connu.
Il interprète ses paroles à propos de Freya et oui, bien sûr qu’il les interprète mal pour les déformer selon ce qui l’arrange le plus, selon ce qui fait le plus passer Charlie pour quelqu’un de sans coeur. Elle tend le bâton pour se faire battre, un immense bâton qu’il était obligé de saisir. Et elle de rappliquer ensuite, comme elle a appris à le faire en sa présence. “J’ai grandi avec elle. J’avais une vie avant dont t’imagines même pas l’existence, tu sais pas ce qu’on a fait toutes les deux, ce qu’on a fait chacune de notre côté. T’as aucune idée du trio de merde qu’on a formé pendant trop longtemps et à sa place je ne me serais pas confiée un enfant non plus. Tes crises d’angoisses tu les subis comme elle elle subit sa maladie, mais tous nos choix là … ça restait nos choix.” Elles étaient conne par choix, ont flirté avec l’illégalité par choix, ont traversé cette ligne pourtant bien visible par choix. Et Charlie ne lui en a jamais parlé par choix aussi, parce qu’il n’avait pas besoin de savoir dans tout ce quoi elle avait trempé avant ; gérer l’ex petit ami fou était déjà bien assez pour un début. Il a extrapolé ce qu’il voulait de ses mots et ça ne fait qu’accentuer encore un peu plus la colère de la blonde. Elle l’aime mais il peut être con lui aussi quand il s’y met, beaucoup trop con.
Pas autant qu’elle, qui joue de la vie de leur enfant comme elle miserait sur pile ou face. “Tu ne peux pas avoir un enfant avec moi et Freya de l’autre côté.” Elle devait le dire. Elle devait être celle qui repose enfin les pieds sur terre et l’entraîne dans sa chute, parce qu’elle en a marre de toutes ces utopies et tous ces rêves qui font si mal. “Je recommence avec la version courte : penses tu réellement que ne pas avorter est la meilleure chose à faire ?” Elle non plus elle ne se comprend pas, elle ne comprend pas Tim, elle ne comprend pas le reste du monde ni même ce qu’il se passe dans son coeur. Elle ne comprend plus grand chose, n’arrive à rien contrôler non plus et c’est peut être l’impression qu’elle continue de donner mais la seule vérité c’est que le monde lui échappe et le temps lui file entre les doigts. “Parce que si mon avis compte encore un peu, je tiens seulement à dire qu’on est des putains d’égoïste et qu’on peut pas donner naissance à un enfant ni même l’élever dans ces conditions.”
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| | | | | | | | I'm a drowning man ¤ Charlie |
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