| Need the end to set me free ¤ Freya |
| | (#)Dim 24 Nov 2019 - 9:45 | |
| Tim a l’air de revivre doucement sous ses doigts, si ses tremblements qui s’apaisent entre ses bras sont une certaine indication. Le souffle a l’air encore irrégulier et il met un moment à revenir vers elle mais Freya ne le lâche pas. Et même quand ça ira mieux, elle continuera à le tenir, à lui faire sentir tout le soutien qu’elle peut lui fournir, avec quelque part entre les lignes de l’affection folle, une tentative de protection face au monde extérieur et une tendresse infinie. La tempête qui se calme pour des yeux bleutés perdus dans l’océan, qui se met de côté pour le mettre en avant lui. S’oublier pour ne penser qu’à lui, qu’à le laisser exprimer ce qu’il ne va pas, pour qu’il ne se cache plus dans un placard la prochaine fois. De toute façon, même s’il le fait, elle trouvera le moyen pour l’y sortir. A chaque fois, encore et encore. Il est devenu bien trop important à ses yeux pour qu’elle le laisse sombrer tout seul.
Être victime de son mental est quelque chose de mystérieux, de puissant et de fort. Il n’y a pas grand-chose à faire à part s’y soumettre ou essayer de le combattre. Freya pourrait être presque rassurée de voir qu’elle n’est pas la seule à flancher. Mais elle a le palpitant nerveux qui commence à peine à s’apaiser, ne souhaitant que la paix intérieure de Tim. « Si y avait une solution miracle pour gérer ça, j’pense qu’on l’aurait su depuis longtemps. » Mais Doherty n’est qu’une simple humaine, sans étude sans diplôme sans aucune réelle expérience positive de ce côté-là. Comment elle est supposée pouvoir prétendre qu’il ira mieux alors qu’elle ignore même la procédure à suivre ? « J’sais pas si on peut l’empêcher mais on peut au moins l’apaiser. » Et quand il finit par la regarder, la brune sait qu’elle fera tout pour y parvenir. Quitte à chercher la solution, autant qu’elle soit bénéfique pour deux. La jeune femme finit par sourire légèrement du haut de son crâne alors que Tim lui évoque son propre plan. « C’est parfait. J’en demande pas plus. » Se reculer du monde réel est ce qu’ils savent faire de mieux de toute façon. Freya passe des doigts instinctifs vers les bouclettes du jeune homme, le regard plongé droit devant elle. « Tant que t’es là. » rajoute-t-elle doucement. Parce que tout ça sans lui, ça n’a aucun sens. A son tour, la suédoise prit une inspiration tout en levant la tête vers le plafond, comme pour remercier quelconque qui l’entendrait de l’avoir refait revenir à elle. « La prochaine fois, t’oublies pas de me contacter, Tim, ok ? T’as été là pour moi avant alors j’veux être là pour toi maintenant. » Ne me retire pas l’occasion de te rendre la pareille et ni de vouloir prendre soin de toi. Freya ne veut même pas imaginer si elle n’avait pas eu l’instinct de venir chez lui ce soir. « Tu veux qu’on aille voir Blue Galaxy ? Un peu d’air te ferait pas d’mal. » Doherty lève le visage de Tim vers le sien, ses yeux se reposant de nouveau sur cette arcade mal au point. « Mais d’abord, faut qu’on s’occupe de ça. » Elle passe un pouce léger dessus avant de l’y embrasser doucement. « Autorisation d’aller chercher de l’aide médicale, soldat ? » demande-t-elle en souriant tout en finissant par lui caresser la joue. Comme si elle a besoin de son aval pour qu’elle l’abandonne deux minutes. Freya ne veut pas le brusquer et elle peut patienter plus longtemps avant de s’éloigner. Ce n’est pas aujourd’hui qu’elle veut lui donner le sentiment qu’elle le quitte et le laisse à ses démons. Ni jamais, à vrai dire.
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| | | | (#)Dim 24 Nov 2019 - 11:11 | |
| Il vivait dans une galaxie magique, celle de Freya Doherty. Lorsqu'elle était là, à le tenir aussi étroitement contre elle, Tim ne pouvait que se sentir mieux, recommencer à respirer normalement, ne plus être une boule d'angoisse qui menaçait d'exploser à tout moment. La jeune suédoise avait ce pouvoir-là parce qu'elle avait toujours été tendre avec le soldat, qu'elle lui avait toujours répété à quel point il pouvait compter et il était important pour elle. Ce n'était pas toujours aisé de croire les mots d'autrui quand on avait l'expérience de la vie qu'avait eu Decastel mais elle, il la croyait. Elle ne lui avait jamais fait de mal: quand elle avait souffert, ce n'était jamais contre lui et Tim avait désiré prendre soin d'elle comme elle le faisait avec lui ce jour-là. La vérité était légère finalement: Timothy avait besoin de sa galaxie, lui n'était qu'une étoile parmi d'autres au coeur de celle-ci mais l'inverse n'était pas réelle. Il n'avait qu'une unique galaxie et il tournait autour de manière constante, même s'il ne s'en rendait pas nécessairement compte ces derniers jours. Pourtant, le brun essayait toujours de rester à ses côtés, de la tenir contre lui quand la nuit venait, cherchant sa chaleur pour ne pas sombrer dans son cocon de désespoir. Même si Freya ne l'avait pas réellement vu, Tim s'était accroché à elle ces derniers temps. Bien sûr, il n'avait pas parlé car il n'avait pas été habitué à partager ce qui le troublait, certainement parce qu'on n'avait jamais vraiment désiré l'écouter jusque là mais il savait que tout cela changeait peu à peu. Doherty était là pour cela, elle attendait qu'il revienne à lui, sans le brusquer, jamais, elle était plus douce que jamais et Tim appréciait ses gestes, c'était clairement ce dont il avait besoin en relevant les yeux vers elle pour tenter un faible sourire, encore tremblant. "D'accord, apaisons le, alors." Que dire de plus? Tim n'avait que ce voeu, et celui de garder Freya dans sa vie parce qu'elle était sa boussole depuis qu'elle était entrée dans sa vie et peut être que cette fois, sur ce sujet là au moins, la réciproque était vraie. Ils étaient importants l'un pour l'autre dans tous les cas. "Je suis là, ma galaxie, toujours. Je me bats pour ça en tout cas. Je ferai de mon mieux pour pas t'inquiéter et t'appeler... C'est pas toujours simple quand je fais une crise, je suppose que tu comprends ça mieux que personne." La priorité n'était clairement pas à chercher de l'aide à ce moment là, il s'agissait avant tout de survivre. Freya le vivait aussi perpétuellement avec son trouble mental et là dessus, les deux énergumènes pouvaient s'entendre. La crise était passée cela dit et c'était tout ce qui comptait: Tim pouvait caresser le dos de la jeune femme sans ressentir de spasmes à l'intérieur de tout son corps à cause de sanglots incontrôlables. "Je peux pas refuser un moment avec Blue Galaxy. J'ai avancé son jardin d'ailleurs." C'était la seule chose concrète qu'il avait fait ces derniers jours pour se vider l'esprit: dès qu'il s'arrêtait, il avait mal au coeur alors le maître d'oeuvre s'était un peu lâché pour ce cher hérisson. Il espérait que la suédoise apprécierait ce nouveau décor. "C'est rien ça. Juste un peu de sang sur une arcade, on a vu pire mais si tu veux jouer l'infirmière, je vais pas t'en empêcher." Ce fut au tour de Tim de venir déposer un baiser sur la tempe de Freya, descendant jusqu'à son nez et enfin, à la commissure de ses lèvres. Il ne voulait pas qu'elle parte, même pas deux secondes, de peur de souffrir à nouveau à peine aurait-elle passé le pas de la porte. Il lui montra en la tenant fermement contre lui. "J'ai peur si tu pars." Il li avait murmuré ces quelques mots au creux de son oreille, au moins, il lui disait la vérité et c'était mieux que ce qu'il avait pu opéré jusque là, le soldat, toujours peu enclin à partager ses faiblesses autrement que dans des larmes inopinées. Pour vivre avec sa galaxie, l'étoile ferait ce qu'il faut, il ne désirait qu'être le coeur de ce beau ciel suédois devant ses yeux bleutés.
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| | | | (#)Dim 24 Nov 2019 - 17:12 | |
| Malheureusement qu’elle comprend. Pour une fois, Freya aurait aimé continuer à être ignorante, à ne pas savoir ce que ça fait de perdre totalement pied sans qu’on n’y puisse rien y faire. Et c’est d’autant plus frustrant que c’est lui qui se retrouve en panique mais lui qui a l’air de vouloir rassurer Freya. Ce n’est pas comme ça que c’est censé se passer, bon sang. C’est elle qui devrait réussir à trouver les mots pour ne pas qu’il s’inquiète… De l’inquiéter. Elle secoue la tête en soupirant légèrement. « Je sais. J’ferai comme là, alors, confiance à mon instinct. » Instinct qui l’a poussé à trainer ses pas jusqu’à l’appartement de son copain plutôt que le sien. « J’veux pas qu’tu sois tout seul dans ces moments-là, Tim. Tu m’as dit que tu tendrais toujours ta main vers moi, qu’tu reviendrais toujours me chercher, tu t’rappelles ? Je ferai la même chose. Même si ça va pas, même si t’es au bord de tout. » Parce que quand c’était elle, Freya a eu beau le repousser et l’écarter du mieux qu’elle pouvait, elle n’a au final jamais rejeté l’appel réconfortant de ses bras. Sa présence est devenue trop quotidien, trop habituel maintenant pour qu’elle puisse s’en séparer. Que ce soit lui tenir la main, le bras, passer la main dans ses cheveux, la poser sur son épaule, il y a toujours quelque chose pour lui démontrer qu’elle n’est jamais très loin. Et aussi que lui ne s’envole pas. Qu’il a beau y avoir une autre enceinte – Charlie, bordel de dieu – c’est avec elle qu’il est en ce moment. Elle ignore si elle a été un choix, une supposition, une déduction ou juste un plan de secours mais elle ne cherche pas vraiment à le savoir. Freya ne veut pas en parler, pas maintenant, pas quand Tim reprend à peine sa respiration, qu’il contrôle les battements de son cœur, qu’il se rassure que ce n’est pas maintenant qu’il va en finir avec la vie. La suédoise ne le permettrait pas de toute façon. Elle est elle-même rassurée de sentir ses doigts contre son dos et elle esquisse même un léger sourire alors qu’il lui évoque le jardin du petit hamster. « Il faudra que j’aille voir ça. J’suis sûre que c’est l’hamster le plus gâté d’Australie. » Voire peut-être du monde. Avoir son propre jardinier qui lui dessine et lui monte un parterre de fleurs uniquement pour lui, c’est le luxe intégral.
Freya veut répliquer parce que ce n’est pas ‘juste un peu de sang sur une arcade’. C’est violacé, c’est un signe extérieur physique de ce qui vient de lui arriver, et elle n’aime pas ça. Elle ne veut pas qu’un trait du visage de Tim soit meurtri, parce qu’il ne le mérite pas. Trop doux, trop bon pour ce putain de monde. Mais il la distrait en l’embrassant sur la tempe et en sillonnant son visage avec des baisers et Freya fronce du nez sous le chatouillement que son souffle, rassurant et paisible, suivi de la délicatesse de ses lèvres provoque sur sa peau. Elle s’apprêtait à gigoter pour s’extirper de ses bras afin d’aller chercher ce qu’elle pense être nécessaire pour ce genre de choses mais la suédoise est stoppée net par le murmure de Tim dans son oreille. C’est bien ce qu’elle avait pensé, et ça lui fait mal au cœur d’avoir raison. Elle glisse une main sur sa joue qui se perd sur sa nuque, tournant légèrement le visage pour le regarder. « Viens avec moi, alors. J’peux pas laisser ton beau visage avec cette vilaine trace, mon étoile. » Freya lui embrasse la joue avant de commencer à se détacher de lui, mais tout en gardant son attention et ses mains sur lui. Elle lui prend la main et le tire doucement hors du lit. « J’irai nul part sans toi alors soit tu t'lèves, soit j’te porte. Ne me sous-estime pas, j’ai d’la force. » dit-elle en souriant un peu plus.
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| | | | (#)Dim 24 Nov 2019 - 19:10 | |
| La douceur de Tim revenait peu à peu, reprenant le dessus sur ce désespoir latent qui ne l'avait jamais quitté ces derniers jours. Il avait pris soin de sourire à qui voulait bien le regarder mais le coeur n'avait pas été présent dans le moindre de ses actes, sentant la boule d'angoisse grossir au fond de sa cage thoracique. Le jeune brun se doutait qu'elle allait bientôt exploser et il avait peur du résultat. Il n'avait pas spécialement envie de rejoindre sa mère dans un asile parce que c'était ce qui lui pendait au nez, non? Timothy, en tout cas, avait la sensation que quelque chose ne tournait pas rond chez lui et ce n'était pas un fait nouveau. Depuis l'enfance, il n'avait jamais vraiment été comme les autres, gamin penaud et maladroit qui avait bégayé jusqu'au lycée. On s'était moqué de lui pour cette raison et pour tout un tas d'autres, certainement parce qu'il était le seul mâle à venir en jupe à l'école et que les professeurs fermaient les yeux pour ne pas se mettre l'armée à dos. Voilà le monde dans lequel on vivait, il fallait toujours protéger les puissants et laisser les fragiles sombrer tout seul et Tim aberrait cette réalité. Il devait jongler avec néanmoins parce que rien de ce qu'il pourrait tenter ne ferait changer les choses, pas s'il luttait seul en tout cas. Ce qui comptait à ce moment là, pourtant, n'avait rien à voir avec un combat de classes ou une anarchie à venir, non, il était simplement question de Timothy qui se perdait entre les bras de la jolie Freya. Retrouver sa respiration plus apaisée, sentir que son sourire naturel revenait doucement parce qu'elle prenait son temps avec lui, se refusant à le bousculer quand d'autres lui auraient mis un coup de pied aux fesses depuis dix bonnes minutes déjà. Doherty n'avait jamais été ainsi avec lui, elle s'était toujours comportée d'une manière délicate, certainement parce qu'elle voyait l'oiseau blessé derrière le masque d'optimisme que le jeune soldat portait en toutes circonstances. Il n'avait pas besoin de lui mentir cependant, parce que Freya savait tout, qu'elle ne l'avait pas jugé pour toutes ces révélations douloureuses qu'il avait pu lui faire par le passé, pourquoi le ferait-elle à ce moment là? Non, à la place, elle le regardait, caressait sa peau et Tim se sentait aimé comme jamais. "On reviendra toujours se chercher dans ce cas. L'un comme l'autre, promis." C'était au moins des mots qu'il pouvait tenir parce qu'il adorait prendre soin des autres mais il ne pouvait pas refuser à la belle suédoise de vouloir lui rendre la pareille. Tim ne parlementa pas, non, se mettant à sourire en pensant à ce fameux hérisson qui vivait comme un véritable prince dans le jardin de la résidence. Il lança un regard flatteur à Freya, voulant jouer la carte de la surprise lorsqu'elle parlait de la chance que pouvait avoir cet étrange animal de compagnie. Timothy état aux petits soins avec lui en tout cas, comme s'il se préparait déjà pour le rôle de sa vie lorsque l'enfant naîtrait. Pour le moment, ce n'était que quelques fleurs et deux ou trois parterres bien dessinés mais Decastel ferait mieux, il donnerait tout pour avoir le rendu parfait. Pour cela, il fallait qu'il se lève, Doherty avait raison mais lui ne pensait qu'à baiser la peau de sa jolie petite amie, s'intéressant apparemment peu à son arcade enflée. Tim avait l'habitude des douleurs physiques et ce n'était jamais celles-ci qui le terrassaient, ce qui était psychique faisait bien plus mal avec lui. Il ne sentait pas son coeur tambouriner contre son arcade alors que tout être humain l'aurait fait à sa place. Là, il était surtout concentré sur Freya, sur le fait de ne pas la laisser lui échapper. Pas encore. "Tu m'aimes pas quand je suis tout bleu? Je suis plus assez beau?" Trouver une autre parade, son petit sourire s'étirant alors que Freya se relevait du lit et le tirait lui même de là, avec tout un tas d'arguments pour exposer le fait qu'elle gagnerait à ce petit jeu entre eux. "Me porter, toi? Non, je veux pas te casser ton joli dos, je tiens encore à te dessiner de mes doigts donc on va te garder en un seul morceau." Il la suivit jusque dans la cuisine, sa main fermement ancrée au fond de la sienne, ne cherchant pas à la contredire une nouvelle fois, se contenta de s'asseoir sur un tabouret en sachant fort bien que Doherty irait quérir la trousse à pharmacie et qu'il avait tout intérêt à ne pas geindre pour l'en empêcher ou alors, elle lui couperait l'envie de le faire. "Tu veux m'emmener où? Et quand? Pour combien de temps?" Il fallait qu'il devienne curieux, c'était une distraction pour son cerveau malade par dessus le marché, un bénéfice complet en somme.
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| | | | (#)Dim 24 Nov 2019 - 23:45 | |
| Bon dieu qu’elle a flippé pour de vrai pendant deux minutes. Si l’angoisse lui a pris au ventre sans qu’elle ne sache pourquoi, Freya a cru à un déferlement intérieur en voyant son soldat si grand enfermé dans un espace aussi petit. Lui qui se refuse à elle, qui ne voulait pas la regarder, elle a réussi à le sortir de là et il semble aller mieux. C’est un soulagement certain que de sentir Tim reprendre peu à peu ses forces, de ne plus voir les larmes perlées et dévalées ses joues. La jeune femme passe naturellement un doigt ou deux dessus, pour effacer toute trace. Comme si ce moment n’a jamais existé, qu’il n’a été que fugace, une petite pointe dans l’océan dans leurs vies. La suédoise sait que ça ne sert à rien de foutre la tête dans le sable, qu’il y aura toujours cette ombre qui plane au-dessus d’eux parce que c’est comme ça qu’ils subissent les sévices de la nature. Ou de la psychologie – ce qui revient à peu près à la même chose, non ? Freya hoche la tête avec affirmation quand il lui murmure qu’ils viendront toujours se chercher et c’est une promesse qu’elle compte bien honorer. Peut-être même jusqu’à l’étouffement parce qu’elle risque d’être encore plus derrière lui pour veiller à ses moindres faits et gestes, mais surtout à chaque flexion de son visage. Les jours passés – voire les semaines – n’ont pas épargné Tim et Doherty sait que ce n’est pas la première crise qu’il fait. Mais c’est la première de cette amplitude qu’elle voit, où il se blesse lui-même dans un acte désespéré et presque sans s’en rendre spécialement compte. Malheureusement, ça aussi, elle peut le comprendre. Les cicatrices blanches sur ses avant-bras en sont des preuves irréfutables. Indélébiles. C’est cruel que quelqu’un d’aussi bon et doux que Tim ait à subir ce genre de choses aussi. La nature est vraiment mal fichue parfois.
« T’es beau en toute circonstance. Mais j’aimerai éviter que mon copain se transforme en schtroumpf quand même. » Freya répond en esquissant un sourire amusé, attendant sagement qu’il se lève. Il n’y a rien qui presse mais le savoir actif et bouger lui permet de la rassurer. C’est peut-être idiot, ça ne veut sûrement rien dire d’un point de vu médical ou scientifique mais la suédoise s’en fiche, elle écoute toujours ce que lui dicte son instinct à ce moment précis. Et voir Tim lui répondre avec plus de légèreté en se souciant de son dos, cela ne fait qu’agrandir son sourire sur ses lèvres. « C’est vrai que ça serait bête si la toile s’abime. » dit-elle en le regardant alors qu’elle le train dans la cuisine, les mains liées parce qu’il n’en peut être autrement. Même juste pour trois pas. Freya lui embrasse les doigts avant de s’éclipser deux minutes dans la salle de bain pour mettre la main sur la fameuse trousse et de revenir vers Tim qui est sagement assis sur un tabouret. Il a l’air d’un grand enfant qui ne sait pas trop ce qu’il fiche ici, à vrai dire. Et pour bien appuyer sa thèse de l’enfant, il commence à lui poser des questions. Freya dégage les mèches gênantes de son visage avant de sortir coton et antiseptique tout en souriant de nouveau. « Est-ce que tu veux connaitre les fêtes de fin d’année sous la neige, Tim ? Comme on peut voir dans ces téléfilms de Noël qu’ils nous bombardent tous les ans. » Dire qu’elle n’en a jamais regardé serait mentir. Mais quand on vit en Australie, où les fêtes se déroulent en plein soleil, au beau milieu de l’été, c’est quelque chose d’assez étrange à comprendre. Doherty pose le coton imbibé sur l’arcade de Tim tout en le regardant dans les yeux, son autre main maintenant sa tête droite vers elle. « Enfin, on est pas obligé de partir pour les fêtes de fin d’année, ça peut être aussi en début d’année prochaine ou j’sais pas. » Elle se pince la lèvre tout en approchant ses yeux de la plaie pour vérifier que tout est bien nettoyé. « J’ai d’la famille en Suède et ça fait longtemps que j’y suis pas allée. » Freya capte son regard rapidement. « Mais t’inquiètes pas, on est pas obligé de rester chez eux tout l’temps. On peut même s’y faire un road trip. C’est pas les States, c’est sûr, mais c’est quand même hyper beau. Surtout en cette période de l’année. » La jeune femme fouille dans la trousse à la recherche d’un pansement assez petit pour cet endroit-là. « Bon, par contre, il fait quasi nuit tout le temps et il fait froid. Genre vraiment froid. Mais ! Il y a les fameuses aurores boréales et ça, je t’assure que tu veux voir ça, même si tu l’sais pas encore. » dit-elle en souriant tout en appliquant soigneusement le pansement. Elle le caresse du pouce avant de l’y embrasser. « Après, combien de temps, j’en sais rien. Déjà, faut savoir si tu veux. Parce que c’est loin, que nous deux, c’est récent, que je veux pas que ça te panique d’aller à l’autre bout de la planète. » Et aussi de l’argent mais ça, elle en fait son affaire. Tim n’a pas besoin de tous les détails non plus. D’autant que Freya n’a pas l’air certaine alors qu’elle fait rapidement le tour de la cuisine pour aller jeter le coton et de remettre de l’ordre dans la trousse. A peine si elle ose regarder Tim, à vrai dire. Elle n’a jamais invité aucun de ses copains dans ce genre d’excursions, il faut dire. C’est vachement plus stressant que ça en a l’air.
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| | | | (#)Lun 25 Nov 2019 - 0:37 | |
| La solitude avait été sa plus grande alliée ces dernières années: toujours se terrer loin d'autrui, ne plus apercevoir le moindre souffle de vie, espérant secrètement que son angoisse finirait par disparaître d'elle même. Clairement, le jeune brun avait été bercé dans de bien tendre chimères car le monde n'avait jamais fonctionné ainsi: on ne pouvait pas lutter contre des puissances plus fortes qu'un misérable coeur et ce genre d'émotions étaient en mesure de ruiner tout ce qu'elles pouvaient sur leur passage. Misérable petit être, Timothy était le dommage collatéral rêvé et il avait accepté de subir autant de peine pendant tout ce temps, quel intérêt avait-il à se rebeller? A cette époque, il n'avait rien ni personne à quoi se raccrocher et il se laissait perdre constamment dans le labyrinthe de ses peurs et ses doutes, se disant qu'il avait bien dû mériter son triste sort, d'une façon ou d'une autre. Fataliste au possible, le pauvre Decastel devait changer son fusil d'épaulé désormais car il avait trouvé du monde pour l'épauler et surtout, lui montrer que la vie pouvait être magique en bien des points. Il n'avait qu'à repenser à ces deux instants sous le ciel étoilé qu'il avait partagés avec la suédoise pour ouvrir les yeux à ce sujet. Parfois, il suffisait de quelques instants simples et improvisés mais qui rapprochaient deux êtres au delà de l'imaginable et c'était ce qui leur était arrivé, à eux deux, ces âmes fautives de tout un tas de troubles envahissants. Timothy ne pouvait plus se permettre de se laisser ronger par ses appréhensions cela dit, parce qu'il avait une vie à vivre, un destin à embrasser, des décisions à prendre et l'heure n'était plus à se comporter comme un môme en manque d'amour. De l'affection, il avait peut être même trop pour un seul homme désormais et la plupart du temps, il avait bien du mal à le réaliser. Le soldat n'avait pas été habitué aux attentions et pourtant, Freya était là à désinfecter sa vulgaire plaie, tendrement, sans brusquer les choses, s'osant à jouer les infirmières de fortune alors que ce rôle devait la barber au possible. Elle n'était pas obligée de le réparer, mais elle le souhaitait et Tim sentait son coeur se gonfler, encore et toujours, parce qu'il était attendri par tous les gestes qu'elle pouvait avoir envers lui depuis qu'ils étaient ensemble. "Tu fais dans le racisme de schtroumpfs? J'suis presque choqué, mademoiselle Doherty." Il était certainement très beau avec la trogne peint en bleu, du moins, c'était la seule chose qu'il pouvait imaginer parce que Tim n'avait jamais réellement fêter Halloween mais ce serait un costume qu'il pourrait tester à l'occasion, rien que pour désarçonner sa petite amie. A l'heure actuelle, c'était plutôt l'inverse qui se produisait étant donné qu'elle parlait de ce voyage hypothétique à deux, Tim l'écoutant lui raconter l'histoire de son pays, ou tout du moins de ses origines. Il n'y connaissait rien au grand noir, lui qui n'avait pas mis les pieds hors de l'Australie depuis ses trois ans et on ne pouvait pas dire qu'il gardait un souvenir mémorable de la France, de toute manière. Freya lui proposait un rêve de gamin et qui serait-il pour refuser un tel cadeau? "Non, en décembre, c'est bien. De toute façon, j'ai personne ici. Mon frère est pas en ville, mon coloc non plus alors autant aller choper des engelures de l'autre côté de l'océan, non?" Il ne savait pas si Freya passait les fêtes en famille, il n'avait pas osé lui demander parce qu'il se doutait que ses relations avec le reste des Doherty n'étaient pas toujours simples. Elle aussi avait été gâtée en termes de patrimoine génétique mais c'était aussi ce qui les rapprochait, au bout du compte. "Mais on peut pas monter en hait des arbres pour observer les aurores boréales, si? Enfin, de la terre ferme, ce sera déjà très beau, j'en doute pas." Tim était comme un gamin parce qu'il ne connaissait rien de tout cela. Il n'avait clairement jamais rien vécu, ce qui aurait pu attrister n'importe qui le connaissant un peu. "Tu sais, je panique rien qu'en coupant des tomates ces derniers temps alors, un peu plus, un peu moins, ça sera du pareil au même. Une semaine, ce sera déjà bien, non? Je sais pas si je peux m'absenter longtemps... Je sais même pas si j'ai le coeur assez solide pour me lever demain matin mais Freya, ça me ferait très plaisir de découvrir d'où tu viens. Vraiment. Je serai honoré. Je pensais pas que tu m'offrirais ça comme cadeau de Noël, je suis le petit ami le plus chanceux de l'univers, de toute façon, c'est bien connu." En effet, elle venait de le réparer et la man de Tim grimpa doucement jusqu'à la joue de sa belle suédoise, arborant un sourire plus beau que jamais. Il était de retour, totalement de retour, même si la durée restait indéterminée. "On mangera gastronomie française sous la neige suédoise, nos deux origines combinées, ce sera le Noël idéal, tu crois pas?" Timothy se releva finalement du tabouret pour regarder Freya avec un sourire, il avait peu d'énergie mais quand il s'agissait de la regarder tendrement, il trouvait toujours la force. Il put même déposer ses deux mains sur ses joues et les caresser doucement tout en lui souriant spontanément. "Ce sera peut être moins facile de vivre d'amour et d'eau fraîche en haut des arbres par contre dans un tel endroit... Mais promis, je vais pas finir congelé et puis, tu me réchaufferas si ça arrive hein?" Il tourna autour de Freya avant de passer dans son dos et faire glisser ses bras autour de sa taille pour l'entourer, plus reconnaissant jamais de sa présence, sa tête dans son cou, délicat dans sa résurrection momentanée. Si seulement l'éternité pouvait être aussi douce qu'à ce moment là, mais ce n'était jamais le cas quand on souffrait de troubles mentaux. Au moins, pour les minutes à venir, Tim oublierait. Il rêverait, car, cela, il en avait encore le droit avec sa galaxie suédoise.
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| | | | (#)Lun 25 Nov 2019 - 21:22 | |
| Freya a un léger sourire amusé. « J’peux faire l’stock de peinture et tenter le body paint, hein. Tu deviendrais bleu mais ça serait beau, au moins. » Tout doit être magnifique pour lui parce qu’elle veut ça pour Tim. Qu’il s’embellisse, qu’il prenne conscience de ses propres attraits, qu’il cesse un peu ce tourbillon intérieur qui peut l’emmener toujours plus loin qu’elle n’ose l’imaginer. En faites, elle ne peut pas l’imaginer, elle le vit déjà. Ce n’est pas pareil, c’est assez différent mais le résultat reste le même : perte de confiance, haine envers soi-même, l’envie de se terrer du monde entier est grand et immense. Elle ne veut pas de ça pour lui, pas pour son soldat au cœur tendre, bien trop doux et glissant pour la brutalité du monde. La suédoise veut être ses défenses, son bouclier mais aussi être une espèce de remède miracle. Il faut juste que Tim n’est pas peur d’elle, qu’il n’est pas à se soucier de ses propres tourments qui peuvent la happer à tout instant elle aussi. Ce n’est pas le deal qu’ils ont mis sur la table de toute façon. Si lui a réussi à la tenir sur ses épaules, alors elle fera de même. Ils apprennent doucement mais sûrement à être eux-mêmes, à se montrer sous leur pire apparence en même temps qu’essayant de sourire et de porter le meilleur. Freya revient de loin, elle qui n’a pas fait démarrer cette relation sous les meilleurs hospices. Mais maintenant qu’il est de nouveau souriant et un brin enfantin, Doherty ne se pose plus trop de questions. Pour le moment, elle ne cherche qu’à le distraire et occuper son esprit, tout en essayant de mettre de l’antiseptique sur sa plaie en même temps que sur son cœur. Ses doigts ne sont pas très agiles mais les séances de réparation comme ça, elle en aurait presque l’habitude quand même. Naturel sûrement quand on grandit avec deux frères.
« On pourra les voir de là où on veut. Mais pour l’coup, il vaut mieux que le ciel soit dégagé de tout arbre sinon, on peut manquer la moitié du spectacle. Et ça, ça serait très dommage. » Freya lui sourit tendrement alors qu’il caresse sa joue, heureuse de voir le visage de Tim s’illuminer un peu. Il reprend vie sous ses yeux et c’est la seule chose qui réussit à apaiser son cœur à ce moment même. Après son frère et sa meilleure amie, la jeune femme ignore jusqu’à quel point elle peut tenir la cadence la tête froide. Mais elle est une Doherty, bordel, évidemment qu’elle tiendra la cadence. Mais au lieu de penser à ça, Freya se concentre sur les mots de Tim alors qu’elle lui remet ses mèches rebelles en place sur son front. « C’est pas d’la chance. C’est de l’amour. » qu’elle dit tout simplement parce qu’elle n’est pas une fleur et encore moins un don de la nature. Freya n’est rien de tout ça, elle n’est même pas quelqu’un d’important. « Je veux pas te paniquer plus, Tim. La courbe doit aller en descendante, pas l’inverse. Et si t’as pas le cœur assez solide, alors, elle lui prend sa main pour la poser sur le sien, lève-toi pour le mien. » Doherty a la boule au ventre de l’entrainer quelque part où il ne connait pas, dans un univers qui ne lui ait pas familier. Elle est conne, elle aurait dû penser plus petit mais elle n’a pas réfléchi. Et puis, Tim lui a dit qu’il en serait ravi, c’est plutôt bon signe, n’est-ce pas ? Il s’imagine déjà combiner leurs deux mondes en un et ça apaise un peu le stress qui pointe le bout de son nez. La jeune femme lui sourit encore plus alors qu’il se lève et qu’il lui caresse les joues, les deux, avec le regard brillant et pétillant. Le genre qu’elle aime voir sur lui. Elle se mord la lèvre avant qu’il s’échappe de sa vision pour aller se prostrer derrière elle. Contre elle. La suédoise laisse sa tête se poser sur son épaule alors qu’une main vient se perdre sur sa nuque. « Evidemment que j’te réchaufferai. J’compte te ramener en entier et en forme. » Freya passe son autre main sur les bras de Tim, tournant la tête pour plaquer un baiser sur le dessous de l’oreille de son copain. Elle niche son visage vers du sien, se rassurant aussi elle-même de le sentir comme ça. « J’nous organiserai ça, alors. On combinera le français et le suédois et ça sera parfait. Je m’occupe de tout, j’veux juste que tu prennes soin d’toi pour l’instant. » Puis Doherty lui embrasse la joue. « En me gardant dans tes bras, ça m’convient très bien, d’ailleurs. Comme ça, j’peux aussi prendre soin d’toi. C’est tout c’que j’veux. » Parce que Freya est dans sa nature comme ça, trop protectrice, trop envahissante, trop de trop pour les personnes qu’elle aime. Elle lève son visage en caressant sa joue pour finalement embrasser ses lippes, une façon de sentir un peu plus son souffle de vie et les battements réguliers de son cœur dans son dos. « Je t’aime trop pour te laisser partir de ce monde sans rien faire, mon étoile. » chuchote-t-elle. Et ça, c'est valable sans date butoir.
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| | | | (#)Mer 27 Nov 2019 - 17:40 | |
| Le miracle Freya Doherty opérait une nouvelle fois. Après ce joli moment qu'elle lui avait fait passer pour son anniversaire, voilà qu'elle le sortait de la pénombre. Tim ne lui avait jamais demandé d'être aussi prévenante, il avait même été plutôt clair que ce rôle là lui revenait puisqu'ils avaient plus discuté de la maladie de la suédoise que de la sienne. Elle n'était pas aussi claire, sa fameuse maladie, jamais très loin mais ne montrant pas le bout de son nez aussi farouchement que celle de Freya alors, Timothy faisait comme si elle n'existait pas la plupart du temps. Il y arrivait à merveille en général mais ces derniers temps, tous les événements s'étaient enchaînés d'une manière relativement dramatique et le jeune brun en avait perdu quelques plumes. Impossible dans ces circonstances de lutter contre cette angoisse qui refaisait surface et annihilait sa moindre possibilité d'action: seule réaction logique, se prostrer dans un coin et attendre que la crise passe. C'était vain pour sûr puisqu'il pouvait passer des heures dans un placard sans sentir les tremblements se calmer ou la peur lui tortiller les entrailles s'arrêter. Puis, sa suédoise avait débarqué et elle avait fini par l'atteindre pour apaiser tous ses maux, au moins pour les quelques jours à venir. Il ne savait pas ce qui adviendrait ensuite mais Tim ne désirait pas y penser à l'heure actuelle: il voulait juste redevenir le petit ami qu'elle aimait, celui qui souriait et qui montrait son optimisme à toute épreuve, même quand rien n'avait l'air d'aller dans le bon sens. "T'as vraiment envie de peindre tout le monde en bleu, hein? Après le hérisson, c'est moi... Serait-ce du fétichisme?" Il put rire pour la première fois depuis des jours, même si ses joues étaient encore rougies par les sanglots qu'il avait versées des heures durant. Tim ne se laisserait pas abattre par ce mal qui l'étrennait depuis sa plus tendre enfance, il était plus fort que cela, n'est ce pas? En tout cas, c'était ce qu'il essayait de montrer à sa petite amie en se relevant du tabouret pour venir la serrer contre son buste. "On ratera pas le spectacle, non... Sauf si je suis intéressé par un autre spectacle, évidemment" Et par spectacle, il parlait de la vision de Freya forcément. Timothy aimait lui rappeler qu'elle était importante à son univers et ces derniers temps, c'était une réalité plus intense encore. Il avait failli la perdre et leurs retrouvailles avaient été si intenses et passionnées qu'il ne pouvait pas laisser l'idée de côté. Ils étaient bien ensemble, si bien qu'il frissonna en sentant sa main se poser sur sa nuque, ses lèvres embrasser sa peau alors qu'il la berçait contre lui. Le soldat était plus calme maintenant, en sentant les mouvements de Freya contre lui, ses mots le remettre debout peu à peu, avec cette promesse de passer quelques jours loin de tout, juste tous les deux. "Je tiendrai le coup pour toi, ne t'en fais pas. Et je compte sur toi pour me ramener parmi les vivants malgré le froid, tout ira bien de toute manière comme on sera tous les deux." Il y croyait dur comme fer lui aussi, certainement parce que Doherty l'embrassa après cela et qu'il resserra l'étreinte de ses bras autour d'elle, petit ami modèle qu'il pouvait être quand il était en pleine possession de ses moyens, et surtout de ses émotions. "Tu restes dans mes bras alors, ma galaxie. Et je reste dans ce monde pour t'aimer en retour, promis." Il déposa quelques baisers sur sa joue, accro à cette sensation depuis de nombreuses semaines déjà. "Si je dois prendre soin de moi, je peux te proposer d'aller se serrer l'un contre l'autre dans le lit? Je suis sûr que ça m'offrira un sommeil sans cauchemar." Et c'était tout ce qu'il voulait, pouvoir se reposer en sentant le coeur de Freya battre pour le sien. Eux eux, contre leur maladie et contre ce fichu monde qui ne les épargnait jamais. |
| | | | (#)Mer 27 Nov 2019 - 23:05 | |
| Freya sourit d’un air amusé alors que Tim rit à sa propre bêtise. Ses yeux bruns le scrutent sans relâche mais c’est de véritable bon cœur qu’il semble s’esclaffer. Elle passe une main sur sa joue pour sentir son rire autant qu’elle l’entend parce que ça fait du bien, qu’elle a le cœur qui s’allège un peu de le voir comme ça. Cela n’effacera pas la panique de le voir cloitrer dans son trou mais elle imagine que ce n’est que la monnaie de sa pièce pour lui avoir fait subir des semaines infernales. Le karma, ce fichu coup du destin sur plusieurs vies, finit toujours par lui revenir à la tronche de toute façon. Qu’est-ce qu’ils risquent, là, s’ils deviennent un peu trop heureux ? S’ils réussissent à se réparer, à se soutenir, à se consoler, est-ce qu’ils vont être fauchés en plein vol ? La suédoise ignore s’ils pourraient se relever si jamais cela doit arriver. Et elle s’inquiète d’autant plus pour Tim que ce qui le travaille est beaucoup plus mystérieux. Ils n’en ont jamais parlé, est-ce qu’il ne serait pas temps ? Ils n’ont pas beaucoup abordé le sujet de leurs familles respectives mais aussi de Charlie et, plus récemment, d’Ariane. Freya ne veut pas le brusquer, elle ne veut pas qu’il panique de nouveau alors elle zappe ces sujets totalement. Si ce sont des déclencheurs d’une nouvelle crise, alors elle préfère attendre patiemment. Jamais on ne pourrait croire qu’une jeune femme comme elle pourrait être aussi prévoyante mais cela serait mal la connaitre. Elle peut être conne, elle peut être idiote et immature, dénuée de tout sens commun de protection et de danger. Mais quand c’est un proche qui est touché, quand il faut être là pour ceux qu’elle aime, son fond le plus tendre se déclare et vient à la surface. A sa façon parce qu’elle reste une Doherty. Alors voir Tim rire est quelque chose qui lui fait du bien aussi à elle, qui l’apaise et la rassure un peu. Ne pas penser à la prochaine fois, juste profiter du moment présent. « Au moins, toi, on viendra pas t’enlever à moi pour mauvais traitement. » dit-elle d’un ton tout aussi léger. Et effectivement que le mauvais traitement n’est pas ce qu’elle fait actuellement, alors qu’elle est littéralement en train de le réparer dans la mesure de son possible. Freya se demande pourquoi il a choisi une fille comme elle alors qu’il traine un bagage qui a l’air plus lourd que lui entier. Il s’est entiché d’un des fardeaux les plus pesants de Brisbane et le pire, c’est qu’il reste. Il mériterait tellement mieux.
Doherty eut à son tour un rire quand Tim lui parle d’être intéressé par un autre spectacle. « Nope, j’peux t’assurer que ça sera un spectacle qui t’éblouira tellement que t’oublieras le monde entier. » Freya laisse ses lèvres le bercer tranquillement contre elle alors qu’il tente une nouvelle fois de la rassurer. Il a intérêt de tenir le coup. Sinon, elle ira personnellement le chercher et il le sait très bien. On ne se met pas impunément au milieu du trajet de son amour sans qu’on en subisse les conséquences. « Evidemment. Compte pas sur moi pour ne rien faire et te laisser. Parce que ça arrivera jamais. » Même s’il y a un l’âge de glace qui arrive, un tsunami ou un crash en plein vol. Hors de question de l’abandonner comme ceux avant. Freya se tourne à moitié accueillir ses baisers sur sa joue avec plaisir. Elle en a tellement besoin, elle aussi, de cette affection constante. Une tranquillité retrouvée le temps d’un moment dans ses bras, lui murmurant qu’il restera pour l’aimer autant qu’elle dans ses bras et c’est tout ce qu’elle demande à cette minute près. « Okay. Tout c’que tu voudras, mon étoile. » Freya tourne son visage vers le sien pour l’embrasser de nouveau, un peu plus longuement, juste de quoi leur prouver qu’ils sont toujours vivants. Qu’il ne sombrera pas dans un placard autant qu’elle dans une baignoire. Ni l’un ni l’autre ne laissera la vie jouer avec eux comme ça. Elle se détache de lui doucement, son bras entourant son torse pour l’emmener de nouveau vers la chambre et dans le lit. Doherty ôte ses chaussures avant de se rouler dans la couette et de le caler contre elle, ses bras autour de lui. « Il va falloir qu’on parle un peu de ce qu’il s’passe dans ta tête un jour, Tim. J’sais que c’est pas forcément la conversation la plus facile du monde. P’t’être que même toi, t’ignores comment ça s’passe mais j’ai… J’ai besoin d’en savoir un peu plus. Et j’ai pas été dupe. J’ai vu que ça fait plusieurs jours que tu traines… Quelque chose. » Un poids, un fardeau, elle n’en sait rien. Freya a son menton sur sa tête alors qu’elle lui caresse doucement l’épaule. « J’ai pas été un fort soutien depuis l’début de notre relation, j’en ai conscience. T’as sûrement dû t’contenir pour m’épargner ou quoi. T’as pas besoin, ok ? Même si les crises sont inévitables, j’suis là. Personne est invincible. » Et ça, c’est une leçon qu’elle a appris grâce à (ou à cause de) Jillian et Wren notamment. Elle s’en serait bien passée mais autant essayer de garder le verre à moitié rempli (à ras bord, même, c’est encore mieux). La suédoise embrasse ses cheveux en emmêlant ses jambes aux siennes. « Tu peux t’endormir si tu veux. On est pas obligés de parler maintenant. J’serai toujours là demain. » Et ça, c’est une promesse pure et simple. Souffle respirant et le cœur battant, ils affronteront un nouveau jour le monde et ses mystères et son chaos. Mais pour ce soir, laissez-leur de quoi se reposer. Ensemble.
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| | | | (#)Mer 27 Nov 2019 - 23:26 | |
| Une accalmie après la tempête, que demander de plus? Tim savait que ce n'était qu'une courte pause avant que son cerveau ne vrille à nouveau mais il était hors de question d'y penser à l'heure actuelle. Tout ce que le jeune homme désirait, c'était bercer la belle suédoise dans ses bras et ne plus reconnaître les démons qui venaient accaparer ses neurones. Pour un temps encore, laissez-le rêver que tout allait bien dans le meilleur des mondes. Il se réveillerait bientôt, puni par ce karma qui n'avait toujours fait que du mal à son être si naïf et la descente serait terrible. Timothy n'en était pas là cela dit parce que Freya le ramenait sur terre au moment où il le fallait, avant qu'il ne creuse un trou trop profond pour qu'elle puisse lui tendre la main et le sortir de ce piège. Encore une fois, elle arrivait à temps et le coeur de Decastel battait plus vite en conséquence. La belle nordique lui prouvait qu'il pouvait encore être vivant malgré tout, même si ses doutes persistaient, qu'il ne savait aucunement où il en était et dans quelle direction il se dirigeait. Être adulte n'avait jamais été aussi dur que ces derniers mois: avant cela, tout était si simple, le jeune homme n'ayant à choisir qu'entre deux couleurs de pierre tombale, quelque chose qui n'engageait en rien son avenir ou son âme. Désormais, le moindre pas qu'il faisait pouvait avoir des conséquences terribles. Quelques mots avaient brisé son lien avec Charlie, quelques gestes avaient tué à jamais une réconciliation avec sa mère et une simple photographie avait brisé le coeur d'un homme en manque d'un père et voilà qu'il récoltait une soeur. Tout allait si vite, tout était trop intense mais Freya lui permettait de calmer le jeu parce qu'il pouvait se permettre d'être doux avec elle, de se comporter comme il le voulait sans avoir la sensation de risquer sa vie à tout instant et il l'aimait aussi pour cette raison, parce qu'elle était aussi brisée que lui pouvait l'être et quelque part sur leur chemin tortueux respectif, ils trouveraient un équilibre idéal. "Non, c'est certain. Et ne mets pas en doute ma capacité d'émerveillement pour ta personne, tu serais surprise du résultat." De tous les aurores boréales de cette planète, il n'y avait pas franchement de compétition face à la vision d'une Doherty heureuse et souriante. C'était ce que le soldat avait toujours voulu voir d'elle, même si de nombreuses semaines, on lui avait volé cette si belle réalité. Tim ne désirait plus qu'il en fut assez, déposant des baisers sur ses joues, se délectant de la force d'un baiser partagé, de cette quiétude retrouvée parce qu'il était à elle et qu'elle était à lui. Aujourd'hui plus que jamais. Il souriait lui aussi en la laissant l'entraîner jusqu'à la chambre à nouveau mais cette fois, il ne s'allongea pas dans le coin, acceptant de prendre de la place sous les draps, sentant le bras de Freya le tenir proche d'elle. Là, Tim put relever des yeux bleutés vers elle, tranquille parce qu'elle ne le laisserait pas tomber, même si elle ne comprenait pas tout ce qui lui arrivait. Elle lui indiquait d'ailleurs et Decastel déglutit, apeuré à l'idée de la réponse. La connaissait-il lui même? Il aurait aimé dire oui, mais c'était sûrement faux. Cela dit, la jeune femme ne lui mettait pas la pression et Tim la remercia d'un regard attendri. "Je peux te dire tout ce que tu veux, tu sais... La vérité, c'est que j'ai jamais vraiment su ce qu'il y a là haut. J'ai toujours été comme ça, d'aussi loin que je m'en souvienne. Quand ma mère me traitait comme une poupée, j'allais dans le placard. Quand j'avais mal au coeur, j'y allais aussi. Et là, je sais pas, il se passe énormément en si peu de temps. Ariane, le bébé, le changement de travail, la peur de tout faire foirer aussi bien avec toi qu'avec toutes les autres personnes qui comptent sur moi et que j'aime... C'est beaucoup de pression pour un faible homme comme moi." Et lui était capable de le dire, fermant les yeux en faisant passer son bras autour de la taille de Freya à son tour. Il savait ce qu'il était, il n'avait pas peur de le confesser, lui, le gamin vulnérable qui n'avait jamais pu se développer correctement. "J'ai peur de te décevoir demain, et que tu t'en ailles." Tout était si complexe dans sa vie et Freya n'avait pas à subir tout cela, bien sûr que non, alors, une larme légère tomba de sa joue sur l'oreiller, une seule mais qui voulait dire tant... La peur était ancrée dans ses entrailles parce qu'il savait que la route serait tortueuse à l'avenir.
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| | | | (#)Jeu 28 Nov 2019 - 7:47 | |
| Freya n’est rien face aux merveilles de la nature. Alors elle se contente de sourire tout en roulant des yeux légèrement parce qu’elle n’y croit pas une seule minute. L’Humain peut être dégueulasse mais la nature, elle, regorge de spectacles à couper le souffle. Malheureusement, la suédoise n’a jamais eu beaucoup l’occasion de voyager mais grâce à quelques clics de souris, on peut être facilement transporté ailleurs. Mais Fortitude Valley, appartement 36 lui convient pour l’instant très bien comme destination. Un petit cocon qu’elle apprécie de plus en plus, un endroit dont elle essaie de tenir parole pour donner un peu de vie à cette chambre dont le propriétaire trouve triste. Elle s’est déjà amusée à accrocher des morceaux de dessins ici et là, juste histoire d’égayer un peu la pièce. Et puis aussi pour que Tim puisse sourire même juste brièvement en voyant l’étalage qu’elle commence à prendre – un peu à l’image de sa propre chambre dont les murs ne sont que décorés de ses propres portraits. Un vrai désordre mais au moins, on ne peut pas dire qu’il n’y a aucune originalité. La suédoise le maintient contre elle le plus fermement possible mais son regard se perd droit devant elle, sur le sol de la chambre, la table de chevet, le fameux placard. Freya tente juste de dissimuler sa nervosité à aborder le sujet, elle qui n’a jamais vraiment su comment on parle de ce genre de choses, même pour elle. Et puis, elle ne pourrait pas vraiment le supporter si jamais Tim se rétracte, s’il ne veut pas, s’il fait un signe de la main en lui disant que ‘ce n’est rien’. Pire, si cette simple interrogation, cette volonté d’en savoir plus pour mieux pouvoir l’aider – ou juste le soutenir – déclenche de nouveau quelque chose. Freya se retrouve déjà à se torturer le cerveau pour éviter les blocs qui peuvent le faire chavirer et elle n’aime pas ça. Ce n’est pas comme ça que c’est censé fonctionner entre eux. Au contraire. Ils se sont vus dans l’apparence le plus bas, ils doivent alors pouvoir tout affronter. Alors quand Tim se met à parler, elle l’écoute (soulagée).
Et ça lui fout le cœur gros alors qu’il la serre un peu plus contre lui. Bordel qu’elle l’accueille. Doherty n’ignore pas que ce n’est jamais très évident de mettre des mots sur des maux, qu’expliquer ce qu’il se passe dans un cerveau mal constitué peut être compliqué. Et cette histoire de sa mère qui l’a habillé en gamine pendant des années. La source même du problème, tout commence toujours par le traumatisme de l’enfance. C’est vraiment pourri et ça ne devrait vraiment pas exister. Pourtant, les deux connaissent bien ce que c’est d’être victime des traces du passé. Les blessures les plus profondes, gravées à jamais un peu partout sur le corps mais surtout à l’intérieur. Freya glisse ses doigts dans ses cheveux, comme toujours, pour l’y masser alors que Tim lui avoue qu’il a peur qu’elle s’en aille. C’est ridicule. « De toutes les peurs que tu peux avoir, celle-là n’a pas lieu d’être. » Elle glisse sa main sur sa joue pour lever sa tête et caresser la trace de la larme du doigt. « T’es pas faible, tu prends juste les choses à cœur. On réagit tous différemment. C’est peut-être multiplié par dix parce que c’est toi, parce que t’as eu une enfance merdique qui laisse des traces. » La suédoise n’a jamais vraiment considéré la portée des mots pour un esprit en vrac, mais elle sait qu’elle, ça peut l’apaiser. Même si ça ne lui fait malheureusement pas changer son état d’esprit en un claquement de doigts. Mais le plus important, c’est de lui faire comprendre qu’elle est là, qu’elle veut nettoyer son cœur et sa tête du mieux qu’elle peut, dans la mesure de ses capacités. Doherty n’a jamais été confronté à ce genre de situations avant. « On tâchera de mettre des coussins ou quelque chose dans ton placard, pour si jamais t’y retournes. » Parce qu’elle n’est pas assez sotte pour croire qu’il arrêtera. Alors la moindre des choses serait d’embellir au moins son lieu de refuge. Elle pourrait même l'envahir de dessins aussi. C’est stupide, elle ne l’aide pas vraiment… Mais peut-être que si quand même un peu ? « J’suis pas très fan de ces personnes mais t’es jamais allé voir un psy ? Et rassure-moi, tu vas plus voir ta mère, hein ? » Parce que ça, ce n’est pas possible. Freya est une professionnelle pour ignorer ses propres géniteurs qui ont causé bien trop de tort à leurs enfants.
L’idée qu’Ariane partage une partie du sang de Tim lui reste aussi complètement aberrant. Freya se pince la lèvre avant de sourire légèrement. « C’est bizarre parce que j’connais Ariane et j’connais Charlie aussi. Le monde est vraiment foutrement fichu, parfois. » Elle en sourit, la suédoise parce que pour l’instant, elle ne peut pas confier ses doutes ni ses inquiétudes de savoir ces deux jeunes femmes être proches de Tim. A cause de leurs caractères notamment. Des petites tornades rousses, grande gueule pour l’une, princesse gâtée pour l’autre. Freya n’est pas rassurée mais ça, ce n’est pas aujourd’hui qu’elle le dira. Et elle essaiera aussi de faire taire sa jalousie qui n’a pas de place non plus dans la situation actuelle. A défaut de ne plus savoir vraiment quoi dire, Doherty approche ses lèvres des siennes pour l’embrasser de nouveau. Ce n’est pas très chaste, mais c’est porteur d’un message des plus saisissants. Elle l’entraine un peu plus contre elle, lui faire comprendre coûte que coûte qu’elle ne partira pas. Ni demain ni les semaines suivantes. Elle se détache doucement pour l’embrasser à la commissure, ses doigts parcourant son visage, sa joue, sa mâchoire. « Il en faudra plus pour que je m’éloigne d’toi. Je t’aime, on a besoin l’un de l’autre, j’vais pas te lâcher d’une semelle. Crois-moi, c’est toi qui risques de m’demander à m’tirer au final. » dit-elle dans un léger sourire amusé, même si elle espère quand même que ça n’arrivera pas. Parce que Tim ne sait pas encore tout ce que Freya est capable par amour. De beaucoup et plus encore.
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| | | | (#)Jeu 28 Nov 2019 - 19:34 | |
| Il pouvait remplir ses poumons de nouveau, s'extasier du fait qu'il pouvait encore supporter son propre corps, même si c'était encore difficile en ce qui concernait son cerveau. Les pensées de Tim partaient dans tous les sens et il se sentait encore défaillant: il s'était toujours senti de la sorte, de toute façon. Le cher Decastel, celui dont on se moquait, celui qui ne faisait jamais rien comme les autres, celui qu'on méprisait parce qu'il n'avait pas une vie normale, ne vie comme les autres. On pouvait dire ce que l'on voulait, ce genre de traumatismes ne s'effaçaient pas d'un revers de la main, c'était un travail de longue haleine. Il n'y arriverait pas du jour au lendemain, ne serait-ce qu'à observer son reflet dans le miroir et se trouver beau. Ce n'était pas le cas: Timothy ne voyait que les défauts, que les mots que sa mère lui lançait avec véhémence parce qu'il ne correspondait pas à l'image qu'elle s'était faite du petit être qui avait grossi dans son ventre pendant neuf mois. Ces discours l'avaient forgé mais pas de la bonne manière, le misérable garçon n'avait pu qu'enregistrer ce qu'on lui avait dit et voilà que trente années plus tard, il devait jouer avec ce manque flagrant d'assurance quand le monde ne faisait preuve que de prétention. On n'acceptait pas les gens comme lui, on les mettait de côté, les huait puisqu'ils n'offraient pas une bonne image de cette société que les idiots aimaient tant. Tim avait eu du mal à s'y faire, il avait essayé pourtant de rentrer dans le moule, de comprendre pourquoi les jeunes se mettaient la tête à l'envers dans des boîtes de nuit bondées mais lui n'y avait trouvé aucun sens profond. Il préférait amplement se perdre entre les allées d'un cimetière et pouvoir humer un air frais et sain. C'était sûrement absurde pour la plupart des gens mais ce genre de lieux avaient tellement de fois été son refuge quand sa génitrice le molestait une fois de plus qu'il avait fini par n'apprécier plus que cela: les grands espaces sombres d'un lieu funéraire et ceux exigus des placards où il allait toujours se terrer quand aucun autre choix ne s'offrait à lui. Même s'il avait atteint sa trente-troisième année aujourd'hui, Decastel n'avait pas réellement changé son mode opératoire, ce qui devait désoler Freya au moment de le serrer contre elle dans le lit. Comment comprendre quelque chose que même Tim ne pouvait pas contrôler? Il n'avait aucune explication cohérente à apporter à sa petite amie, il n'avait jamais compris ce qui se tramait dans ses sombres pensées, il était bizarre, il était fou. Il se méprisait, mais cela, il n'allait pas l'énoncer à la suédoise, cela lui ferait beaucoup trop de mal de constater qu'il avait encore et toujours cette image de lui-même. Et si elle partait pour cette raison? Timothy en avait des centaines au fond de son crâne et le point final restait toujours le même: elle partait. L'herbe était plus verte ailleurs, les gens moins fous alors pourquoi continuer à s'enticher d'un garçon comme lui? Tim ne valait pas grand chose et il ne savait pas vraiment ce qu'il voulait, Freya ne pouvait pas toujours avoir ce courage de le porter et le remettre debout. Et pourtant... Elle était là, à le rassurer, encore et toujours, quitte à s'épuiser dans la manoeuvre. "On sait jamais. Mon enfance justifie pas tout, je dois vraiment m'améliorer sinon... Je sais pas comment je tiendrai dans ce monde." Au moins, Decastel avait cette clarté d'esprit: la cruauté d'autrui, les événements qui allaient si vite, son coeur ne tiendrait pas sur la durée. "Tu veux m'aménager un cocon dans mon placard en plus? Mais on m'avait dit que la perfection n'existait pas, je ne comprends plus..." Ses lippes s'étiraient dans un joli sourire cela dit parce qu'il imaginait déjà retrouver un bel abri réalisé par Freya lors de son prochain passage à vide. Il aurait sûrement dû espérer que ce fut le dernier ce soir-là mais Tim savait que son âme était encore troublée, ce n'était pas quelque chose qu'il pouvait changer en un claquement de doigts, simplement parce qu'il l'avait décidé à un instant T. "Si, une ou deux fois mais je pense pas que ce soit la solution pour moi. Ma mère? J'y ai pensé mais depuis qu'elle a essayé de m'étrangler, j'ai jamais osé... Il faudra bien que je l'affronte à nouveau un jour, pourtant." Quand il serait assez fort et courageux pour cela donc, clairement pas tout de suite. Le soldat ne lui avait même pas annoncé qu'elle allait être grand mère et rien que cette idée le fit culpabiliser plus qu'il ne l'aurait dû. Pourquoi tout n'était pas simple? Pourquoi continuer à se faire autant de mal? C'était constant et le jeune homme savait que Freya en souffrait autant que lui parce qu'elle connaissait Ariane et Charlie et vu le regard qu'elle montra bien malgré elle, Tim se douta que ce ne serait jamais des sujets aisés à aborder et rien que cela lui faisait mal, évidemment. "Le monde est beaucoup trop petit." Pourquoi devaient-ils tous se connaître? Tim sentait son coeur palpiter bien trop fortement à l'intérieur de sa poitrine mais, heureusement, ce fut à l'instant précis où les lèvres de Doherty vinrent s'imposer sur les siennes, beaucoup plus passionnément que ce qu'elles avaient osé jusque là. Le brun lui rendit son baiser avec de l'entrain parce qu'elle lui manquait perpétuellement, surtout quand il était ancré dans sa douleur. Il avait besoin de cela, de la sentir aussi proche de lui, collée à son corps à respirer le même air que lui. Tim en oubliait tout momentanément et c'était le meilleur pansement du monde. "J'en doute, ma galaxie mais au pire, si t'as raison, j'aurai juste à te jeter dans un lac gelé en Suède, non?" Il se mit à rire en venant jouer avec une mèche de cheveux de Freya, comme s'il était réellement sérieux. Elle lui était trop précieuse, il ne l'envisagerait jamais. "Je t'aime aussi. Ne change jamais, emmène moi toujours en haut de tous les arbres qui nous enfermeront dans notre cocon. C'est là où le bonheur est le plus proche de nous après tout. Quand la galaxie est à portée de mes doigts, en tout cas, j'y crois." Et c'était le cas, oui, puisqu'il attrapa sa main pour l'entrelacer à la sienne délicatement. S'attacher à elle de n'importe quelle manière pour lui prouver qu'il était toujours là, à ses côtés, et qu'il ferait son possible pour être à la hauteur de ce futur qui lui faisait si peur.
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| | | | (#)Ven 29 Nov 2019 - 21:58 | |
| L’envie de vouloir s’améliorer, Freya ne l’a jamais connu. Elle ne peut pas vraiment comprendre, elle qui n’a jamais tenter de pencher vers la meilleure version d’elle-même. Peut-être qu’elle aurait pu être différente si elle avait fait de meilleurs choix, si elle avait fait le choix d’une vie meilleure. Mais maintenant, elle s’enfonce dans ses vices un peu plus, elle laisse les marées et les vents l’entrainer et la guider. Avoir quelqu’un comme Tim qui essaie se résonner, ça sonne comme un creux dans son oreille car ce qu’elle ne comprend pas, elle ne peut pas le contrer. Après, la suédoise n’est pas assez conne pour ne pas saisir ce que veut dire son copain. Il doit sûrement ressentir le besoin d’être plus fort, de moins prendre les choses à cœur, de tenter une once de résistance à ce mal intérieur qui le bouffe et qui le dépasse. Dans un sens, c’est honorable. Mais de l’autre… On ne sait jamais ce que l’on peut devenir. Et l’enfance est une source meurtrière. Incurable aux yeux de Freya. Alors elle déglutit, elle tapote ses doigts sur Tim, elle essaie de choisir des mots mais franchement, elle n’arrive pas à être positive sur la question. « L’enfance, c’est la base. Peut-être que ça justifie pas tout, mais ça explique énormément. » Elle en est la preuve formelle. Toute la fratrie en est l’exemple typique même. De cette enfance bancale à l’adolescence qui n’est plus qu’une question de survie. Et chaque jour devient un défi, une épreuve, un obstacle à surmonter. Plusieurs fois, Freya n’a pas eu cette force. Elle ne se met pas à la place de Tim mais elle peut capter son point de vue, son agacement envers lui-même. Mais elle, elle a toujours stagné, voire redescendu, mais jamais s’améliorer. Et pourtant, ça ne l’empêche pas de l’embrasser sur le haut de la tête pour appuyer sa quête. Si Tim l’évoque, c’est qu’il le pense sincèrement. Effectivement, commençant à le connaitre un peu mieux chaque jour, la suédoise ne souhaite pas qu’il change mais juste qu’il pense un peu plus à lui.
La jeune femme eut un léger rire quand Tim parle de perfection. « On parle juste d’un placard, Tim. La perfection n’a aucun sens avec moi. Mais oui, tu peux compter sur moi pour t’faire un espace complètement cocooning. Faut que tu t’sentes mieux dans cet endroit bien trop restreint pour t’accueillir. » Et elle, elle se sentira mieux de le savoir trouver refuge quelque part qui pourra effectivement l’apaiser du mieux. Surtout s’il n’est pas en capacité de prévenir qui que ce soit (elle). Freya a la peur soudaine qu’il se blesse pire qu’une arcade, elle en vient à se demander s’il a déjà connu pire, comme crise, comme blessure, comme entrailles. Alors oui, Doherty veut le protéger à sa façon, sûrement avec des dessins idiots, des dessins mignons, des dessins amoureux. Parce que justement, elle l’aime. Et ça la panique un peu de devoir gérer ça. Mais si elle veut que ça fonctionne, elle mettra ses doutes de côté et elle continuera à le prendre dans ses bras, à le recueillir comme lui l’a fait tant de fois. Cependant, quand Tim lui dit qu’il compte affronter sa génitrice, Freya a littéralement un coup de sang. Elle s’écarte un moment pour le regarder droit dans les yeux. « T’es pas obligé. Putain, elle a failli t’étrangler, Tim ! T’as pas à l’affronter, rien te force à aller la voir. Mieux même, ne le fais pas. Genre jamais. Tu souffres déjà par sa faute, c’est pas la peine d’en rajouter. » Clairement, la suédoise est révoltée. Elle aurait le sang qui bouillonne soudainement à s’imaginer Tim torturer d’une façon ou d’une autre par sa propre génitrice. « C’est pas parce que c’est nos parents qu’on est enchaîné à eux. Tu peux t’libérer d’ça, déjà, Tim. Je t’assures que t’as pas besoin d’elle. Plus maintenant. » Comme elle n’a plus besoin de ses parents. Ils n’ont été que des donneurs pour la concevoir et c’est la seule chose qu’elle retient. Et vu la personne qu’elle est, Freya se dit qu’ils auraient même dû s’abstenir.
Elle finit par se calmer alors que le jeune homme lui lance une boutade et se met à en rire. Alors la jeune femme le ressert de nouveau dans ses bras, commençant à naviguer ses doigts sur son flanc avant de gratouiller gentiment pour remonter vers le dessous de son bras, un sourire taquin. Puis il la distrait de nouveau avec de jolis mots, avec de la poésie toute droit sortie de sa jolie tête bouclée. Il lui prend la main, il la regarde, il veut la garder à portée de mes doigts et elle, elle a juste eu son cœur qui fond un peu plus. Freya lui sourit en retour, son pouce caressant sa paume. « Si j’peux t’apporter un peu d’bonheur, mon étoile, c’est tout c’qui m’importe. C’est déjà tellement énorme. Je resterai sous tes doigts… » Doherty garde son air taquin, cette petite moue espiègle qui la rend bien trop adorable qu’elle ne l’est réellement, alors qu’elle le roule sous elle contre le matelas. « …Tant que tu restes sous les miens. » La jeune femme finit par l’attaquer de chatouilles sur le torse et le cou, bien décidée à ôter toute sa douleur non pas en larmes mais en rire. Freya elle-même se met à rigoler, joyeusement, amoureusement, librement. Tout ce qu’elle veut que Tim soit à ce moment précis et tous les instants d’après. Créer de jolis moments dans cette chambre qu’il trouve sans vie, sans couleur, sans saveur. Quoi de mieux que des éclats de rire pour ça ?
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| | | | (#)Sam 30 Nov 2019 - 21:35 | |
| Il ne s'était jamais pardonné cette faiblesse latente, cette incapacité à dire non. Toujours trop gentil, toujours prêt à s'arracher un bras pour le bien être d'autrui, Tim n'avait pas une once de méchanceté en lui. Pourtant, avec l'éducation qu'il avait eu, la violence qu'il avait subi, on pouvait supposer qu'il serait tombé du mauvais côté, qu'il aurait utilisé le pire pour se sentir mieux. Non, il n'avait jamais choisi cette alternative, préférant se terrer quand les choses ne tournaient pas rond, ressassant toutes ces fois où on lui avait du mal, toutes ces fois où on l'avait brisé. Decastel n'avait même pas une once d'envie de se venger, il n'avait jamais eu le moindre sentiment négatif concernant les autres autour de lui. C'était peut être ce qui faisait le plus mal dans cette affaire parce qu'il aurait dû mépriser ses parents, en vouloir à son père d'être parti sans raison valable, haïr sa mère pour toutes les cicatrices qui ornaient son corps... Même pas. Timothy n'était pas capable de supporter la colère, pas envers les autres mais envers lui-même, par contre, c'était une toute autre histoire. D'aussi loin qu'il s'en souvenait, le brun n'avait jamais pu s'apprécier, préférant éviter à tout prix son reflet dans le miroir pour ne pas ressentir le sang bouillonner dans ses veines. C'était la haine des autres qui avait engendré ce simple comportement et des années de thérapie ne suffiraient certainement pas à réparer le mal déjà fait. Désormais, le soldat devait essayer de se remettre sur pied, essayer de s'aimer malgré tout, malgré ce fichu destin qui n'avait été que rarement clément avec lui. Ce n'était pas une mince affaire mais au moins, au milieu du fatras général, il avait rencontré sa galaxie suédoise et sa présence à ses côtés permettait de réparer quelques fissures de ci de là dans son âme moribonde. Elle restait présente après avoir vu le pire de lui, des crises qu'il ne maîtrisait pas, cette folie qui l'invitait à se faire du mal et pourtant, Freya ne le traitait pas de fou, elle l'épaulait, le regardait et l'aimait maintenant qu'ils se retrouvaient au fond du lui à se complaire dans ce nouvel apaisement durement gagné. Parler de leur enfance n'aiderait sûrement pas à améliorer l'ambiance si triste à ce moment là alors Tim hocha la tête, chassant le début de larmes qui menaçaient ses pupilles. La sienne était si affreuse et tous les souvenirs se mêlaient inexorablement, en une tornade incontrôlable qui allait finir par le rendre dingue. Il avait peur de cette réalité, peur de finir dans une cellule capitonnée comme sa mère, même s'il n'en parlait jamais vraiment. Tout finirait par aller mieux. Il n'était pas seul après tout, plus maintenant, on allait l'aider. "J'ai suffisamment d'espace, je t'assure. J'ai beau avoir grandi, j'arrive toujours à rentrer où je veux, faut pas t'en faire pour le cocooning." Du haut de son mètre quatre vingt sept, le misérable Timothy arrivait encore à trouver de l'optimisme parce que les placards restaient son espace privilégié et même s'il ne pouvait plus faire tout ce qu'il faisait quand il était petit, il continuait à s'y sentir à sa place. C'était ridicule pour sûr mais Decastel n'avait toujours vécu que cela, cette peine et cette solitude alors, il avait fallu qu'il parte à la quête de simples lieux qui le protégeraient et les placards avaient été ce salut pour lui. Désormais, il n'avait plus besoin d'eux pour éviter les mauvais traitements de sa mère et pourtant, le jeune homme n'était pas prêt à l'abandonner totalement, ce qui provoquait la colère de la suédoise. Il commençait déjà à se recroqueviller en entendant le ton de la voix de Freya mais Tim n'y pouvait rien, il aimait trop, tout le temps, et même sa génitrice. "C'est quand même ma maman et j'arrive pas à me détacher des gens. Je sais que je suis fou après tout ce qu'elle m'a fait mais j'arrive pas à la haïr. J'y arriverai sûrement jamais, c'est pas dans mon ADN. Et puis, elle sait pas qu'elle va être grand mère, peut être qu'elle arrivera à voir le bébé comme il faut. Pas comme elle m'a vu, moi." C'était masochiste au possible mais voilà la manière dont Tim voulait régler son traumatisme, contre l'avis de sa petite amie qui, elle, avait tiré un trait depuis un moment sur ses parents. Freya avait raison évidemment mais Timothy, lui, était incapable de faire preuve d'autant de courage, il n'était que ce faible petit garçon qui n'avait jamais su prendre soin de lui. Alors, il se tut, constatant que la colère de la nordique se calma assez rapidement, certainement pour ne pas le paniquer à nouveau et le soldat la remerciait pour cela. Sa main dans la sienne, des caresses senties qui le faisaient frissonner de la plus belle des manières, Tim pouvait sourire. Freya restait là, fermement ancrée contre lui, à le chatouiller et lui faire croire à la notion de bonheur malgré tout. Il n'eut d'ailleurs pas le temps d'enchaîner avec un nouveau discours teinté d'affection qu'elle venait le chatouiller et Tim ne put qu'éclater de rires en protégeant ses zones sensibles. Bien vite, néanmoins, il essaya d'attraper les mains de Doherty pour l'empêcher d'agir, y arrivant au terme d'une lutte sans merci. Cette fois, il entrelaça ses deux mains aux siennes, la forçant à arrêter la torture inopinément. "Je parlais pas de ce genre de doigts, tu t'en doutes bien. Tu mériterais que j'arrête de te dessiner avec eux pendant un moment vu cette torture là..." Néanmoins, il approcha son visage du sien et vint l'embrasser le plus délicatement du monde, même pas capable de se venger, pas maintenant, pas après toutes les forces qu'il avait puisées dans son for intérieur lors de sa crise. "...Mais on sait tous les deux que je le ferais jamais." Non, il ne le ferait pas, son nez caressant le sien alors qu'il fermait les yeux pour sentir le souffle de sa petite amie se mêler au sien, ses doigts caressant les paumes de ses mains. Ne plus bouger, ne plus penser. Être juste là et continuer à rêver. D'elle, avec elle. |
| | | | (#)Dim 1 Déc 2019 - 1:20 | |
| Freya le regarde avec le plus grand des sérieux. « Ne pense pas que ton mal être n’vaut rien aux yeux du monde, Tim. Qu’il ne vaut rien à moi. Je t’assure que la prochaine fois que t’iras dans ce putain de placard, tu pleureras peut-être parce que t’as la copine la plus niaise du monde. T’façon, c’était pas une question mais une affirmation. J’le ferai, un point c’est tout. Autant qu’mes dessins servent à autre chose que d’rester cloitrés dans des carnets cachés sous mon lit. » Et elle le lui répétera jusqu’à ce que son copain le comprenne. Jusqu’à ce qu’il réalise que tout ce que lui a fait pour elle, elle le fera pour lui. Pas parce qu’elle se sent redevable, mais parce que son cœur gonfle au rythme du sien. Ils sont ensembles, il est venu la chercher de lui-même et il y a un truc indéniable entre eux. C’est inexplicable, c’est fort, c’est assez mystérieux. Mais c’est là et c’est ce qui va pousser Freya à lui redire, lui réexpliquer les règles. Que ce n’est pas à sens unique, qu’elle ne l’acceptera pas et surtout, qu’elle lui aménagera chaque espace de millimètre carré qu’il faut pour qu’il se sente bien.
Le sujet de sa mère revient sur la table et la suédoise ne peut s’empêcher de se crisper légèrement en l’écoutant. Comment il peut rester attaché à une bonne femme pareille ? Elle l’a peut-être porté neuf mois dans son ventre mais ça ne veut rien dire. Elle a l’air d’avoir compris que sa mère n’a jamais été satisfaite d’avoir eu Tim, d’avoir eu un deuxième garçon au lieu d’une fille. Elle a failli l’étrangler, elle a mis les mains à son cou pour tenter de quoi, le faire disparaitre ? Et Tim lui rajoute de lui montrer le bébé. Freya déglutit et ce n’est pas de la jalousie qui l’envahit, non, absolument pas. Ses lèvres ne parlent pas vraiment parce que, franchement, qu’est-ce qu’elle peut dire, à part qu’elle ne comprend pas, qu’il est complètement inconscient et qu’il va se faire plus de mal que de bien ? La seule chose qu’elle trouve à redire, c’est « Si tu vas la voir, j’veux être là. Hors de question de t’laisser tout seul. » Et ça non plus, ce n’est pas une question. Doherty se sent légitime de l’accompagner, non pas pour rencontrer sa mère car elle ne pourrait s’en soucier plus, mais pour veiller à ce que rien n’arrive à Tim. Quitte à rester tapie dans l’ombre, les bras croisés, tel un félin en pleine observation guettant le moindre danger pour bondir. Freya aurait véritablement pu tempêter, faire preuve de contradiction mais il y a trois problèmes. Le premier est que Tim n’est pas en état. Le deuxième est que seul Tim est le véritable décisionnaire puisque ça concerne sa vie. Le troisième est le fait que Tim ne semble pas vouloir changer d’avis. Et il n’y a pas à dire ; ça la frustre au plus haut point qu’il ne voit pas les choses comme elle.
Alors elle gère sa frustration en se distrayant. Elle le chatouille, elle bataille gentiment avec son copain pour qu’il arrête de la contrer avant qu’il finisse par les lui prendre (elle l’a laissé faire). Freya eut un hoquet de surprise alors qu’il évoque l’idée d’arrêter de la dessiner et elle fait une légère moue qui est vite happée par le baiser de Tim avant qu’un sourire éclatant arrive sur le visage de la jeune femme alors qu’il la rassure. Ses lèvres ne sont qu’à quelques centimètres et la suédoise se délecte de sentir le souffle chaud (et rassurant) de Tim contre son visage. « Tu m’as prouvé que t’as d’autres pinceaux à ton arc. Donc ça m’inquiéterai pas trop. » Elle est taquine et sa moue adorable revient en force alors qu’elle le fait un peu plus chavirer sur elle et contre elle de leurs mains liées, ses lippes se joignant aux siennes une nouvelle fois. Ses doigts se resserrent autour des siens alors qu’une de ses mains finit par s’échapper de son emprise pour aller s’agripper à ses cheveux, à sa nuque. Toujours l’avoir proche d’elle, qu’il l’envahisse entièrement et qu’elle le rassure de sa présence indéfectible à ses côtés. Encore et toujours.
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| | | | | | | | Need the end to set me free ¤ Freya |
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