« Si t’es sage je te filerais même un peu de dentifrice. » Quel luxe. On vit dans une ère de grand standing, alors. « Merveilleux. Je vais me tenir, dans ce cas. » C'est sûr, Raelyn devait être dealeuse dans une autre vie. Elle possède visiblement trop de choses qui, aujourd'hui, relèvent du luxe pour ne pas que cela semble louche. Tout le marché noir semble se condenser dans une seule de ses poches.

Il est alors l'heure de partager le lac. Le lac et ses eaux froides dont on ne voit pas le fond. Le lac aux eaux qui doivent revivre depuis que les humains n'y ont plus aucune autre activité que celle d'y mourir noyés. Un bain n'a jamais rien eu d'aussi salvateur que celui que je suis en train de prendre. J'ai l'impression de littéralement me baigner dans de l'eau bénite. Au final, sortir du camps était peut-être la décision de la journée, si l'on met de côté la rencontre malencontreuse qui a eu lieu quelques temps auparavant. « Tu t’en poses en tout cas toi des questions ! » Je hausse les épaules, rince mes cheveux dans l'eau et m'éboue comme le ferait un chien. « Les bonnes questions. Un bastion sur l'eau, ça doit être imprenable. Pour les zombies comme pour les humains. » Ce n'est pas comme ça qu'ils construisaient leurs châteaux, les européens ? Entourés d'eau ? « Je crois pas que les zombies soient les plus dangereux. C’était vrai au début, mais plus à présent. » « Nan t'as raison. C'est toi la plus dangereuse, maintenant, pour sûr. » J'affiche mon plus beau sourire goguenard, me laisse flotter vers les eaux plus profondes sans trop m'éloigner de la rive pour autant. Je ne reviens qu'une fois le tour d'inspection de mon propre corps réalisé.

Rien. Pas une morsure, pas même une griffure. J'aurai quelques bleus, une sale écorchure sur la joue à cause du premier tir de nos assaillants, rien de plus. C'est avec beaucoup de soulagement que je nargue ma camarade. « Non c’est bon. Au moins t’auras gagné une douche. » Je ne la rejoins sur la rive que quelques minutes plus tard, pour secouer mes cheveux et tenter de me sécher du mieux que je le peux. Le froid mord nos peaux. Je ne sens déjà plus mes orteils. « T’as quel âge au juste ? » « Presque l'âge de Jésus. » A quelques années près. « Pourquoi ? Y'a un âge pour survivre à l'apocalypse ? J'savais pas. » Quel âge doit-elle avoir, elle ? Quelques années de plus, à tout casser. « Je te donne trente-quatre. Je suis loin ? » L'apocalypse nous vieillit tous. « Ou alors t'es plus âgée, mais tes incroyables compétences à acquérir des trucs que personne n'a plus depuis des lustres t'ont permis de garder des pots de crème anti-âge ? » Sois sage, Léo. Pense au dentifrice.

« Ouais c’est ça. Alors tiens-toi à carreau. » Et je me tiendrai à carreaux. Elle a l'air de savoir y faire, Raelyn, avec ce monde qui ne veut plus de nous. Et là, il ne m'est pas vraiment compliqué d'admettre qu'elle est en très grande partie responsable de ma survie du début de la journée. Je prie pour qu'elle ne soit pas prise d'une envie de me liquider ou de me laisser derrière. J'ai du mal à imaginer mon cadavre laissé comme celui de notre conducteur, aux lombrics et au béton.

La berge nous accueille enfin, plus froide encore que l'eau. Le léger vent me glace le sang, mais a peut-être au moins le mérite de nous sécher un peu. Nous voilà lancés à parler de nous. De nos âges. Il y a longtemps que je n'ai pas fêté mon anniversaire. Je l'ai fait la première année, avec des allumettes plantées dans la terre. Oui, c'est du gâchis d'allumettes. Mais la première année, les gens avaient encore assez d'espoir pour s'imaginer que tout allait s'arranger. « Désolé mon père mais je n’ai pas la moindre foutue idée de ce que ça sous entends. Mais je vais te donner une trentaine d’année. » Alors ça va. L'apocalypse ne me vieillit pas trop. Moi, je tombe presque juste sur son âge. J'ai toujours été fort pour les deviner. « Trente-six. » « J'y étais presque. » Elle fait vraiment moins. Surtout après avoir trempé un peu dans le lac. A peine ma peau est-elle sèche que je la couvre déjà en claquant un peu des dents. « Et non, y’a pas d’âge légal pour l’apocalypse. » Non, la preuve, certains procréent encore. On devrait peut-être les remercier de tenter de faire proliférer une espèce qui est déjà symboliquement morte il y a quatre ans de cela. « Mais t’as l’air d’un grand adolescent, alors je me posais la question. » « Je prends ça comme un compliment. »

Après avoir récupéré mon arme laissée sur la rive, je monte en voiture à la suite de Raelyn. « Bon, alors. Merci pour le bain, mais je crois qu'il en faudra peut-être un après être passé là où on va. » La porte de la voiture claque. Toujours aucun signe de vie, autour de nous. Mais le silence n'est pas forcément le meilleur des présages. « On peut y aller ? J'aime pas trop l'endroit, maintenant qu'on est dans la voiture. C'est pas ici que je construirai mon bastion sur l'eau. » Tentative d'humour probablement vaine. « On aura pas à refaire le plein, pas vrai ? Tu t'y colleras, j'ai pas eu le temps d'apprendre avec notre regretté conducteur. »

Mes cheveux trempent déjà mon tee-shirt. C'est le genre de sensation détestable qui fait pourtant se sentir bien vivant, l'eau dans le dos. Mais je préfère rester vivant encore un bon moment. Alors, tirons-nous d'ici, et vite. Et je crois que Raelyn et moi sommes sur la même longueur d'onde, côté survie. « Qu’est-ce que t’en sais, peut-être que ça va être une promenade de santé. On l’aurait bien mérité. » Je me retiens de lâcher un rire. « Je sais pas pourquoi mais laisse moi en douter. Juste comme ça. » Ça ne peut pas être pire que ce matin, si ? On ne perdra pas un autre membre de notre désormais très réduit équipage. Là, ça sera elle ou moi. Plus de joker sur qui tirer, comme l'était notre conducteur. Désolé, chauffeur, mais je n'ai même pas retenu ton prénom. En tous cas, on ne devrait pas rester ici. L'endroit me glace le sang, et ce n'est pas juste à cause de mes cheveux mouillés et de mes habits qui puent le sang séché. « Je vois pas pourquoi. » « Non franchement, je mettrai pas beaucoup d'étoiles sur Airbnb. L'endroit n'est pas très attrayant. » On se demande pourquoi. Je suis certain qu'on trouverait des cadavres au fond de l'eau, en cherchant un peu.

Et heureusement, on n'aura pas à retourner faire le plein du côté de cette maudite route jalousement gardée. Ma camarade de galère jette un œil à la jauge à essence et je fais de même après avoir jeté un dernier coup d’œil à la berge, désormais vide de toute présence humaine. « Tu faisais quoi avant tout ça ? Laisses moi deviner. Eleveur de dauphins ? Sugar Baby ? » Éleveur de dauphins. Je fronce les sourcils. Sugar baby me fait penser à Auden et à la toute première conversation que j'avais eu avec Charlie au sujet du peintre. C'est drôle que je m'en souvienne maintenant. « J'ai vraiment un tête de Sugar Baby ? J'étais étudiant. Je faisais de la psychopathologie. Je sais pas pourquoi, mais les zombies sont pas trop réceptifs à la discussion, tout ça. » C'est vraiment la spécialité la moins utile en cas d'apocalypse. « Et toi ? Un taf' dans le commerce, je suis sûr. J'ai remarqué tout les trucs un peu rares que tu trimbales, genre des cigarettes, du savon, du dentifrice. T'as une voiture, et t'as su la garder. T'es donc une bonne négociatrice. Ça t'aide, pour discuter avec les zombies ? » Je nous vois bien tenter de leur expliquer pourquoi ils ne doivent pas nous manger. Essayons nous à la discipline avec les hommes qui vivent dans ce chaos, ça marchera peut-être.

Nos plaisanteries au sujet du lieu ne m'empêchent pas de sentir une angoisse grandissante. Et puisque nous ne sommes pas vraiment en sécurité, nous choisissons de ne pas nous attarder dans les environs. Il y a longtemps que je n'avais pas été aussi soulagé de quitter un endroit.

« Je veux pas te vexer, mais t’as pas une tête de pilote de course ou de culturiste en tout cas. » Rien ne me vexe plus, de toute façon. Dans mon autre vie, celle d'avant, j'aurais probablement boudé pour une telle remarque sur mon apparence certes un peu juvénile. Si elle savait de combien de boîtes de nuit je m'étais fait refouler rien que parce que ma gueule de gosse ne trompait - ou trompait, justement - personne et tout le monde à la fois. Je prends une position de bodybuilder, gonfle mes bras en ricanant. « Ah bon ? Merde, c'était vraiment on objectif de vie. » Moi, de toute façon, je suis certain que je tombe juste en lui parlant de commerce. « T’es pas si loin. » Jamais. Je n'ai pas perdu mes dons de madame Irma. Les zombies ne m'ont pas enlevé ça, au moins. « On va dire que je faisais du commerce. Mais que ce que je vendais aurait pas passé la douane. » Ah. Okey. Pas le genre de commerce auquel je m'attendais, mais peut-être celui qui fait gagner le plus de thune. « Tu peux m’amener au commissariat le plus proche si ça te dit. » « Cool, j'espère que les flics ne seront pas encore transformés. J'espère toucher du blé pour délation. »

La voiture démarre dans la boue et il ne manquerait plus que nous nous embourbions. « Et t'as plus rien du tout ? Vraiment plus rien ? » Peut-être qu'elle a réussi a garder ce qu'elle vendait. Je ne me souviens même pas de mon dernier joint. Ma seule et unique prise de cocaïne remonte à trop longtemps, et je n'en garde pas forcément une bonne expérience... mais foutu pour foutu... Ou peut-être que pire. Peut-être qu'elle vendait des armes. « Au moins, tu dois avoir de superbes compétences de diplomate. »

Elle fait du bien, cette situation étrange dans laquelle nous nous trouvons, comme si le danger de l'extérieur ne pouvait pas venir à bout des rires. C'est reposant, je dirais. Cela fait longtemps que ça ne m'était pas arrivé, de rire franchement. Un peu comme avant. « Bon courage. Je suis pas Al Capone, je sais pas si le risque en vaut la chandelle. » Al Capone ou pas, elle dégage un truc qui me fait penser qu'elle n'était pas seulement une petite vendeuse isolée. Je hausse les épaules, plus intéressé par le reste de son stock que par autre chose. Je suis persuadé qu'elle s'en ai gardé, du stock, au moins au début. Moi c'est ce que j'aurais fait, à sa place. Si je n'ai pas eu le courage d'appuyer sur la gâchette, quand tout ça a commencé, j'aurais peut-être été plus enclin à me défoncer à mort pour disparaître tranquillement. Ou plus tranquillement qu'en essayant de me tirer une balle dans le crâne, du moins. « Négatif. C’était pas ce qui me semblait le plus important quand j’ai mis les voiles. » « Dommage. » « Tu consommais ? » « Un peu. Des trucs de soirée, et puis de l'herbe de temps en temps. » Pas grand chose, en fait. J'ai arrêté de jouer au con en partant des Pays-Bas. Une œillade dans sa direction, et c'est à mon tour de lui retourner la question. « Tu consommais, toi, en plus de vendre ? » Pour sûr qu'en tout cas, dans ce monde masculin, elle a dû se faire sa place. Mes échanges avec elle vont, pour l'instant, dans ce sens.

« Faut dire que j’avais pas forcément le gabarit pour le milieu dans lequel j’évoluais, alors forcément, j’ai développé un autre panel de compétences. » J'ai un petit rire. « Pas le gabarit peut-être, mais la trempe ouais. », que je souligne, le sourire au bord des lèvres. « Mais finalement je suis pas sure que ça soit ça le plus utile aujourd’hui. » « Bien sûr que si, c'est utile. » Pour bâtir un monde meilleur ? Pas certain que cela soit possible de nos jours, avec les bouffeurs de cerveaux qui courent les rues. « C'est utile surtout de nos jours, en fait. Tout se décide au charisme et à la diplomatie. C'est un concours permanent de celui qui aura la plus grosse. » Mais probablement est-ce plus judicieux de faire partie de la masse silencieuse. Ceux qui ne disent rien, ne menacent rien, mais n'en pensent pas moins. « Les grandes gueules ne survivront pas. C'est plus subtile, de diriger un groupe. Ça demande des compétences que t'as, toi, pour sûr. » Me reviennent en mémoire des bribes de mes cours de psychologie sociale. « Fais gaffe qu'ils ne s'en rendent pas compte. » Parce qu'à partir de ce moment là, je ne donne pas cher de sa peau.

« Oh, un caïd, je vois. » Je lui lance un regard que je voudrais noir, mais que je ne parviens qu'à teinter d'un éclat un peu vexé. « De la cocaïne à outrance à une époque. Puis de la MD principalement. » Ha oui. On est sur un autre niveau. J'ai déjà essayé la cocaïne, mais ça ne m'a jamais trop plu. Surtout pas la redescente. « Sur la fin je pensais plus être accro. Ça a pas été facile au début de tout ça. » « Je sais qu'il y a pleins de gens qui sont morts dans des émeutes, dans les pharmacies. Je suis certain que certains ont monté un marché noir avec les médicaments qu'il reste. » Même si, quatre ans après, il ne doit plus rester grand chose. De quoi faire grimper en flèche la valeur de la marchandise.

Je crois que si j'ai survécu jusque là, moi, c'est surtout par chance. Darwin s'arracherait les cheveux en étudiant mon cas, tant il est improbable que j'ai échappé au processus de sélection naturelle. Raelyn, elle, elle a survécu parce qu'elle est assez maligne pour le faire. Elle ne se fait pas sauver toutes les deux minutes par une personne qui sait se servir correctement d'une arme ou qui n'a pas peur des bouffeurs de cerveaux. J'aimerais bien avoir sa trempe. « T’as raison, la prochaine fois qu’un de ces trucs essaye de me bouffer, j’essaierai de négocier avec lui pour lui faire entendre raison. Expliquer à un zombie pourquoi le véganisme c’est tendance, ça doit pas être bien compliqué si ? » Cette fois-ci, mon regard est vraiment noir - ok, ce qui s'en rapproche le plus; gris. « C'est pas là que je voulais en venir. » Et elle le sait bien, en plus de ça. « T’étais pas étudiant en psychologie toi ? » « Ok, ok, j'arrête. » J'aimerais bien que la déformation estudiantine ne ressorte pas toutes les deux minutes, mais cela fait si longtemps que je n'ai pas eu de véritable discussion avec quelqu'un que je ne peux pas m'en empêcher. Si j'ai remarqué les qualités de Raelyn, je suis certain que d'autres aussi. Et c'est là que les choses se corsent. « C’est bien pour ça qu’au camp je ferme ma gueule et je me fais toute petite. » Et ça ne les empêchera pas de t'éliminer du champ des possibles, ma grande. « Tout le monde pense que je suis bizarre et asociale, et moi ça me va. » « Moi je te pense pas bizarre et asociale. », que je proteste en ricanant. « Et toi, comme t’es un type bien, tu vas pas m’afficher, on est d’accord là-dessus ? » La menace est à peine voilée. J'opine rapidement du chef. « Je ne suis pas un cafteur. » Un peu couard, ok. Pas une balance pour autant.

« Va falloir penser à l’essence, vite. » Je jette un coup d’œil à la jauge, attrape ma carte griffonnée. Et dire qu'avant la catastrophe, mon sens de l'orientation était négatif. C'est fou ce qu'on peut remercier une bonne fin du monde pour l'amélioration de certaines de mes capacités cognitives. « Tourne à droite. On va arriver sur une grande artère routière pas assez dégagée pour être trop fréquentée. Y'aura de quoi refaire le plein. » Je me renfrogne en pensant à ce zombie, sous la voiture. « Je ferai plus gaffe que tout à l'heure, cette fois-ci, promis. Mais je me débrouille moins bien que toi, une arme à la main. Ça aussi, tu l'as appris de Avant ? » Ou suis-je le seul con qui n'a pas encore appris correctement, même après quatre années ?

« De toute façon il reste plus rien aujourd’hui. » Non, plus rien du tout. A peine des souvenirs. Rien de très utile.

Le voyage en voiture a au moins ça d'utile: il permet d'apprendre à se connaître, au moins en surface. Et peut-être plus qu'en surface, même. Je suis certain que mes idées sont justes. Qu'elle serait très capable de mener toute cette troupe. Que c'est pour ça qu'ils voudront l'éliminer, à un moment ou un autre. « C’est bon, je me fous de ta gueule. » Je hausse les épaules. Je sais que j'ai raison. La diplomatie, c'est plus important, maintenant. Il y a moins de zombies qu'avant ici, parce qu'il n'y a presque plus personne à tuer. Ce sont les hommes, qu'il faut craindre. Bientôt elle va arrêter de passer à travers leurs filets. « Merde, j’ai raté mon coup. » « Normal. J'ai fait les bonnes études. Mais je fais toujours payer les consultations, par contre, même post-apocalypse. » En vrai, je n'ai jamais eu l'occasion d'en faire une seule, de consultation. C'est triste. J'aurais dû suivre avec plus d'attention les messages sur Instagram qui disaient "on s'en fiche des études de toute façon on va tous mourir bientôt alors live laugh love" et gnagnagna. « On verra ça. Si ça peut t’aider dit toi que je serais bien plus hargneuse encore en morte vivante. » « Ouh, j'ai peur. » Et pour de vrai, j'ai peur.

La jauge d'essence nous fait défaut, la traîtresse. Nous prenons un virage, histoire de retrouver une grande artère routière. Tranquille, normalement. Normalement. « Non, après. » Bon. Elle n'en dira pas plus, je crois. « C’est toi qui siphonnera alors. T’as pas d’autre choix que de réussir. Je fous pas ce tuyau dans ma bouche pour avaler de l’essence si je suis pas sure d’être couverte. » Je soupire alors que nous nous arrêtons non loin des tas de ferraille. Beaucoup ont probablement déjà été siphonnés, depuis le temps. Après un regard circulaire jeté aux environs, je décide de sortir de la voiture. On ne sera pas dérangés, à mon avis. Les bâtiments qui pourraient se révéler menaçants sont trop éloignés de notre position. « Ok, je siphonne. Tu m'apprends à tirer en échange. Enfin, mieux que je ne sais déjà le faire. Deal ? » Pas compliqué, ça. Le fusil attaché dans le dos, je jette un coup d’œil à l'intérieur de toutes les voitures à côté desquelles je passe. Sur la banquette arrière d'une vieille voiture blanche, il y a le squelette d'une gamine. « Wow. » Je fais vite de m'éloigner, jugeant de l'état des réserves des voitures. Et enfin, après quelques minutes de recherche, le Graal. « Ramène la voiture par là. J'ai trouvé notre bonheur. » Et mon malheur à moi. « Je suis pas si mauvais, quand même, comme partenaire. Si ? » Je ne sais toujours pas ce que je fais en vie. « J'veux dire, l'autre est mort. Il était forcément plus mauvais que moi. » Trop tôt, pour l'humour, Léo. Trop tôt.