| | | (#)Mar 24 Déc 2019 - 23:37 | |
| Il avait sifflé la bouteille de Gin mais ce n'était rien en comparaison de ce qui circulait dans ses veines depuis une trentaine de minutes. On en voyait les stigmates proches de ses veines, sous sa veste en jean et sa chemise qui cachait le plus voyant. Wren avait sombré pour le pire, il n'y avait plus de meilleur depuis que Lizzie avait quitté sa vie. Il la voyait souvent dans ses rêves, à moins que ceux-là fussent des cauchemars en réalité parce qu'elle n'était plus là, qu'il ne la verrait plus jamais. Bordel qu'il était malheureux et même l'héroïne qui était censé calmer cette douleur lancinante dans le creux de sa poitrine ne faisait qu'à moitié effet s'il ne buvait pas à outrance par dessus le marché. S'il avait été sobre, Doherty ne se serait pas rendu à cet événement mais quand il était dans cet état, il faisait preuve d'un masochisme certain, incapable de s'éloigner du monde alors qu'on le jugeait atrocement pour ses prises de décisions irresponsables. Wren s'en foutait tellement, il ne vivait plus que pour sa déchéance, pour se réveiller le matin avec la cuite de la veille, s'endormir le soir avec sa seringue qui tombait au sol et peut être que, parfois, il envisageait que c'était la dernière fois qu'il aurait à se faire subir cela puisqu'il ne serait plus là au réveil. Il y pensait mais il se levait à nouveau et la spirale repartait pour un tour. Aucun doute que ce serait encore de cet acabit ce soir-là, même si Doherty ne s'aidait clairement pas en balançant la bouteille à moitié vide dans le buisson devant la vieille bâtisse qui l'avait vu grandir... Façon de parler, il était déjà bien grand quand il avait débarqué au lycée mais on pouvait décréter qu'il avait mûri, grâce à Lizzie. Elle était partout, c'était impossible à vivre mais Wren posa son plus beau sourire, complètement stone en passant dans le hall, se dirigeant vers le gymnase qui sentait encore la chaussette, même après toutes ces années. Il y en avait du monde et rien qui l'intéressait plus que la partie alcool du buffet, s'arrêtant pour se siffler deux ou trois verres, comme s'il n'était pas encore assez rond. On vint lui parler et Doherty n'écouta qu'un mot sur deux, le réseau n'était franchement pas bon dans la région. "Eh, Doherty, c'est pas ta petite brunette là bas? Tu l'aimais bien celle-là, tu voulais pas nous la filer, à croire qu'elle était bonne au pieu, hein." Il lui avait donné un coup de coude ce salopard et tout de suite, cela énervait Wren, sans comprendre véritablement de quoi il en retournait. Il chopa son bras et le retourna sans aucune subtilité, sentant le mec s'égosiller. Heureusement pour lui que le regard vert d'eau de Wren se posta vers l'endroit indiqué et qu'il l'aperçut. Elle était partout, Lizzie. Il le relâcha, restant pantois et là, il n'arrivait plus à respirer, il avait trop consommé de drogue et d'alcool, voilà qu'il se mettait à l'halluciner et à faire en sorte que tout le monde parle d'elle tout le temps. Il n'allait pas y survivre, le suédois, ce n'était pas si grave, il était déjà mort de toute manière.
@Lizzie Potter |
| | | | (#)Mer 25 Déc 2019 - 0:59 | |
| Elizabeth a commencé la première étape. Accepter qu’elle avait un problème, physique et psychologique. Elle aurait dû s’en rendre compte avant mais son agression a tout foutu en l’air, la chamboulant plus que de raison et remettant toute son existence entière en question. Et il y a toujours les souvenirs de Wren qui viennent se calquer dessus, comme une ombre obsédante au-dessus de ce joyeux foutoir qu’est son esprit. Passer de la chaleur de leur nuit passée, retrouvée et inoubliable à la froideur d’une main, d’une larme, d’un adieu mal géré. Pourtant, est-ce qu’elle ne l’avait pas cherché ? Lizzie a beau retourné la scène dans sa tête avec mille et un scénarios, jamais elle n’est certaine de ce qui aurait été le meilleur choix. Parce que sa tête, son âme plus pourrie qu’on pourrait le croire, n’en a rien à faire de ce qu’elle peut ressentir. La raison et le cœur sont deux choses bien distinctes, l’un vivant que pour empêcher l’autre de frôler un peu trop les nuages. Lizzie a erré un moment, elle a vogué surtout, ne sachant pas vraiment si elle allait pouvoir tenir sa propre promesse. Même si elle n’est pas même sûre que Wren veuille un jour la revoir, qu’elle n’est absolument pas certaine qui l’accueille de nouveau un jour les bras grands ouverts et son sourire à couper le souffle. Mais la jeune Potter a trimé au fin fond d’elle-même, fouillant dans les recoins de son être pour trouver de quoi s’accrocher. Et quand elle ferme les yeux, qu’elle repense au suédois, à celui qu’elle a porté dans ses bras, à celui qui est venu la sauver, Lizzie se dit que même s’il la rejette, elle doit trouver la volonté d’aller mieux. Wren Doherty est peut-être le cataclysme qu’elle cherchait depuis un an sans le savoir. Depuis qu’elle a commencé à prendre ses pilules, depuis son retour à Brisbane, et n’ayant rien trouvé de mieux que d’y plonger entièrement car bordel, qu’elles font du bien. Alors Lizzie a accepté le problème, elle s’est confiée et elle a enfin pris rendez-vous chez un psychologue. C’est récent, c’est nouveau, c’est encore terrifiant et elle est pétrifiée de doutes. On lui a dit que ce n’est pas une route facile mais pour une fois, elle pouvait se féliciter elle-même de choisir la trajectoire la plus longue, la plus périlleuse, la plus douloureuse certainement. Mais il n’y a pas de félicitation à avoir quand de simples gélules réussissent à vous rendre les mains moites et le corps secoué de spasmes juste à cause du manque. Sa première séance, elle a cru qu’on la brisait en deux et elle est rentrée au loft en pleurant pendant deux heures. Elle a retourné sa chambre entière dans l’unique but de se calmer en retrouvant une boite de ses années d’avant. Des souvenirs avec Ginny mélangés avec ceux de Cora mais surtout… Wren. Lizzie avait épuisé l’imprimante de sa mère plus d’une fois en imprimant les photos d’eux qu’elle voyait sur les réseaux sociaux, les bracelets et autres mini babioles qu’ils ont pu avoir à des fêtes foraines, les tickets de cinéma de films qu’au final, elle n’a jamais vu car bien trop distraite. Au lieu de la mettre en boule, ça l’a apaisé. Et ça lui a rappelé cette invitation reçue quelques jours plus tôt, dont Remi n’a pas manqué de se moquer.
Alors qu’elle se pointe devant la bâtisse qui n’a pas changé d’un pouce - pour le pire, jamais vraiment le meilleur - Lizzie se demande naturellement s’il va venir. Une sorte de réunions d’anciens élèves, ce n’est pas franchement le genre d’évènements qui fait accourir Wren. Mais qu’importe s’il est là ou non. La jeune femme franchit le seuil de la bâtisse, saluer quelques personnes sur son passage et ses pieds l’amènent naturellement vers le gymnase. Elle aurait presque l’impression de retourner au lycée alors qu’elle admire les décorations ‘faites maisons’ du lieu, un léger sourire nostalgique aux lèvres, le nez relevé et tournant sur elle-même pour mieux contempler. On lui propose un verre, elle accepte en souriant toujours et elle commence à discuter avant d’entendre un cri un peu plus loin. Distraitement, Lizzie lève les yeux et ils tombent sur la seule personne qui réussit à faire tressaillir ses lèvres. « C’est Wren, là-bas ? T’avais réussi à lui mettre la main dessus, je crois ? Je sais pas comment t’as fait. On a bien essayé mais impossible d’y arriver. » Lizzie a ses doigts qui se retiennent autour du verre alors que les deux autres rigolent. Pourquoi ça lui fait bizarre d’entendre ça ? Parce qu’à l’époque, le suédois lui avait dit qu’il l’avait trompé, qu’il s’en était tapé d’autres et que finalement, cette version a encore du mal à être totalement effacée. « Pourquoi vous aviez rompu, déjà ? » La jeune femme finit son verre cul sec et de le poser sur le plateau qui passe devant elle. « A plus tard. » Ou à jamais. Elle n’a pas quitté Wren des yeux, comme s’il peut s’envoler d’un moment à l’autre. Elle abandonne les deux commères pour se diriger vers lui, le pas hésitant et les mains croisées. Ses yeux verts ont une tournure habituelle et, ne pouvait s’en empêcher, ça l’inquiète horriblement. Elle passe sa langue sur ses lèvres tout en regardant le suédois. « Tes entrées sont toujours soignées, à ce que je vois. » Entre sa taille et son tempérament de feu, Wren Doherty passe rarement inaperçu. Mais chez Lizzie, c’est absolument tout qui la capte. Et là, elle capte très bien qu’il n’est pas dans son état normal. Encore. « Ne commences pas à faire des émules ou sinon, ça va faire comme avant, on va te virer de la soirée. » La jolie Potter et son fin sourire adorable, sa voix fluette et ses grands yeux le regardant avec une précision chirurgicale. Prête à l’analyser, à le lire, à le comprendre. Parce que c’est Wren et qu’elle a toujours besoin de se foutre des claques dans la figure pour se rappeler à quel point il est important. Pour elle, pour sa survie. Même s’il la repousse, même s’il la rejette.
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| | | | (#)Mer 25 Déc 2019 - 1:37 | |
| Elle était sacrément bien faite la Lizzie d'hallucination, petite tout pareil, brune et jolie, avec ses petits yeux pétillants là. Clairement, Wren comprenait pourquoi il n'avait pas résisté très longtemps à elle quand il avait dix sept piges et cela tombait bien qu'il se retrouve dans le même contexte qu'à cette époque... Bon, avec quelques substances supplémentaires dans le sang par contre. A ce moment là, Wren ne faisait que dans les joints et la coke. Là, il était passé au dessus en mixant héroïne et toute autre connerie qui lui faisaient passer le temps et surtout l'envie de réfléchir. Il ne s'était même pas rendu compte qu'il avait quasi cassé le bras d'un ancien camarade de classe: il n'avait pas aimé les mots choisis pour parler de sa brune justement alors, l'instinct s'était chargé du reste. Doherty n'avait pas bien réfléchi au conséquence, il n'avait pas les idées suffisamment claires pour cela de toute façon. C'aurait été le moment parfait pour changer d'endroit, s'éloigner du buffet et aller se faire un rail dans les toilettes pour éviter les centaines de regards qui s'étaient posés sur lui quand le type hurla. Trop tard, parce que, avant qu'il ait bougé, il y avait l'illusion Potter qui le toisait de sa petite taille. Wren avait envie de rire à gorge déployée, c'était un comble de la rêver là et bordel, il n'arrivait plus à saisir pourquoi il était venu là d'ailleurs. Il espérait simplement que ce n'était pas son inconscient qui avait cherché à la voir, même en rêve parce que là, il allait demander une lobotomie à l'asile le plus proche. On n'irait pas lui reprocher sa débilité au moins puisqu'il n'en serait plus qu'à moitié responsable. "Pas les tiennes. T'es qui déjà?" Est-ce qu'on avait le droit de sortir une clope dans un gymnase? Wren aimait bien faire sonner les alarmes incendie et puis cela couperait court à toutes ces mascarades, ce qui lui plaisait bien puisqu'il devait lui rester une dose ou deux chez lui et il n'y avait rien de mieux que s'endormir stone dans son canapé. "Des émules... T'as vu ça où? On me virera de la soirée quand je l'aurais décidé. Et peut être que si tu te tirais, je pourrais faire quelque chose d'utile avant d'en arriver là. Après tout, les bombes de ce lycée sont encore pas mal dans leur genre, je pourrais peut être en choisir une ou deux pour la nuit... Et là, tu ruines mes plans alors que je sais pas pourquoi tu me causes." Non, vraiment, il avait besoin d'une clope parce que Wren savait que c'était Lizzie mais il ne savait pas si elle était vraie ou imaginée, si elle était là pour le bousiller ou le narguer et dans tous les cas, il préférait se protéger. Pas fou, le Doherty. |
| | | | (#)Mer 25 Déc 2019 - 11:31 | |
| Il a les pupilles dilatées et il n’y a pas besoin d’avoir fait de longues études en médecine pour comprendre que Wren est tout sauf dans son état le plus normal. Et ça la flingue, Lizzie, même si elle ne veut pas le montrer. Il a l’air d’être complètement ailleurs, dans un monde qui n’est pas le sien et c’est bien là la triste réalité de leur relation. Ils se chevauchent, ils se frôlent mais ils ne font que se percuter au lieu de fusionner. Et ce genre de percussions, ça laisse des débris dans la foulée, ça effrite l’univers et ça le déconcentre de sa rotation latente et sans cesse. Le monde de Lizzie a complètement vacillé mais elle ignore quand est-ce que ça a vraiment commencé. Si c’est depuis leurs retrouvailles ou tout ce qui a suivi derrière. Trop de choses ont suivi, il y a juste eu cette pause sur la plage, un des rares moments de paix qu’elle a réussi à foutre en l’air en faisant ce qu’elle fait de mieux ; se protéger en fuyant. Et pourtant, Wren avait tenu bon à ce moment, il semblait presque optimiste à ce qu’elle lui revienne. “Tu me déçois pas. J'attendrai, Potter, tu le sais bien.” Lizzie se rend compte qu’elle n’a pas forcément besoin de cachets pour se bousiller le cœur ; elle y arrive très bien toute seule. Car elle l’a déçu, pire, il la déteste prodigieusement. Et il ne l’attend plus. Elle n’a plus eu aucun contact avec lui, pauvre idiote qui pensait encore recevoir un message de sa part. Combien de fois elle a regardé son téléphone, le début d’un message tapé avant de l’effacer en pensant “à quoi bon ?”. Wren l’aurait sûrement envoyé chier ou, pire, il l’aurait ignoré. Et c’est ce silence radio qui la pèse. De savoir qu’il erre dans les rues de Brisbane au plus profond de lui-même, qu’il est tout ce qu’il déteste par sa simple faute. Parce qu’elle a eu le malheur de respirer trop près de lui, qu’elle a croisé sa route. Lizzie a toujours cette fichue larme qui lui brûle le doigt quand elle réussit à y penser et c’est dans ce genre de moments qu’elle crève d’un cachet ou trois. Ce n’est pas comme si elle n’en avait pas dans le sang à l’heure actuelle, puisque le sevrage se fait petit à petit. Mais déjà la dose amoindrie, ce n’est pas suffisant pour l’affronter ce soir. Ou alors au contraire, ça l’est ? Elizabeth se sent plus claire d’esprit que la dernière fois qu’elle l’a vu mais lui…
Elle déglutit difficilement tout en croisant les bras en entendant Wren lui claquer la figure par ses mots assassins. Lizzie ne le blâme pas. Lizzie ne peut pas le détester. Lizzie l’aime trop pour ça et c’est bien pour cette raison que ça fait mal. De l’entendre demander d’un ton provoquant qui elle est et encore plus qu’elle ruine ses plans pour aller voir ailleurs. De vieilles blessures supportées par des mensonges de pacotille se réouvrent. « Ne te gène pas pour moi. J’ignorais que tu laissais quelqu’un se mettre sur tes ambitions éphémères. J’aurai pensé que tu te les étais déjà toutes faites. J’imagine que ça doit être comme le vin… Plus c’est âgé, plus c’est bon. » Lizzie regarde la foule à son tour tout en mordillant sa lèvre. Son ton n’est pas censé être aussi cassant, elle veut tenter de… De quoi d’ailleurs ? De l’apaiser ? Peine perdue certainement. « Si tu veux, je peux te faire une liste des meilleures. J’en ai testé pas mal depuis le lycée. » C’est (presque) faux. Lizzie a tenté de garder contacts avec certain(e)s et il n’a pas été rare que quelques soirées dérapent - ou non. Comme avec Jessian, par exemple. Si Wren cherche à la provoquer, Lizzie n’ira que dans son sens. S’il est dans son monde, elle ira dans le sien. Le chercher, récupérer cette part de lui-même qui se cache et qui se terre, étouffé par ce que le suédois veut laisser le monde entier croire. Lizzie se refuse de laisser Wren dans un tel état. Lui laisser croire qu’il est une cause perdue, comme quand il a fait son overdose entre ses bras. Tant qu’elle est toujours vivante, il est hors de question que cela arrive. Comme si elle a trouvé un but dans sa vie, une bataille qui vaut la peine de se battre un minimum. Elle lui a promis qu’elle irait mieux pour venir le chercher et elle compte bien tenir parole. Même bouleversée, même rejetée. Par simple amour trépidant et flamboyant qui brûle en elle sans qu’elle en mesure réellement l’ampleur.
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| | | | (#)Jeu 26 Déc 2019 - 15:23 | |
| Wren la sentait si proche de lui et son parfum l'enivrait. Là, tout de suite, il détestait cette sensation car elle le faisait frissonner, elle lui donnait juste envie de tout envoyer valser et de venir l'embrasser, voire plus encore. Putain, pourquoi il s'était autant défoncé déjà? C'était si dur de paraître indifférent face à Lizzie Potter, il aurait dû apprendre de ses erreurs mais Doherty était l'idiot par excellence, celui qui essayait à tout prix de garder le contrôle de ses sentiments alors que la brune avait déjà tout obtenu de lui, sans même qu'il n'ait pu agir contre elle. Maintenant qu'elle s'était refusée à lui, rejetant son coeur comme une vulgaire boule de papier chiffonnée, Wren ne pouvait pas être celui qui lui pardonnait alors, pourquoi ne pas faire comme si elle était une épine dans son pied? Quelque part, c'était le cas puisqu'elle se présentait devant lui et le jugeait de son regard ambré. Doherty détestait quand elle faisait cela mais pas autant que quand elle entrait dans son jeu de séducteur notoire. Il n'avait pas envie d'entendre ses commentaires sur les femmes du lycée qu'elle avait testées après lui, cela faisait bouillonner son sang de mille tours à l'intérieur et elle dût faire preuve d'un contrôle de lui même étonnant pour ne pas serrer les poings ni la mâchoire. Non, elle n'allait pas lui faire ce plaisir de gagner sa rage en retour, Wren ne voulait pas lui prouver qu'il ne l'avait pas encore oubliée, même si c'était le pire des mensonges que de faire comme si c'était le cas. Un homme normalement constitué qui s'était remis d'une aventure avec une femme ne se mettait pas à boire des bouteilles de gin entières sur le parking après s'être fait un rail de coke, le trouvant dans un état plus que pitoyable au milieu du gymnase lors d'une vulgaire réunion de lycée. Lizzie gagnait la bataille et largement, par dessus le marché. "Ouais, je me les suis déjà toutes faites, c'est vrai, peut être cinq fois chacune mais sait-on jamais, peut être qu'y en a une que j'aurais pas vu à l'époque." Il n'en avait vu aucune quand Lizzie Potter était dans les parages, une année entière de sa vie où plus aucune autre femme n'avait pu trouver grâce à ses yeux et c'était de nouveau la même chose puisque Wren n'avait pas réussi à désirer quiconque d'autre depuis sa nuit avec la brunette. Putain, qu'il se détestait d'être plus accro à elle qu'à toutes les drogues et tous les alcools du monde, quelle mauviette, Doherty. "Non. Je m'en branle de toi et de tes listes à la con, t'es pas le guide Michelin des bons coups. D'ailleurs, t'es rien du tout, j'ai carrément oublié ton prénom et qu'est-ce que tu fous encore là t'façon? Va te taper d'autres larbins, puisque c'est ce que t'aimes faire, utiliser les corps que tu croises. Moi, je vais fumer, à jamais." Une réussite, Wren, vraiment. Maintenant, Lizzie savait que tu ne l'avais pas oublié une seule seconde vu la remarque faite. Il voulait une dose d'héroïne en plus d'une cigarette alors c'était sûrement le temps qu'il fallait pour qu'il déguerpisse de la grande salle pour entrer dans les toilettes -des femmes de surcroît-, préparant son matos tranquillement avant d'entrer dans une cabine et s'apprêtant à commettre le pire, une clope au bec. Il devait l'oublier. A tout prix. Lizzie Potter, sors de mon coeur. Alors pourquoi pleurait-il au moment où l'aiguille pénétrait sa peau? |
| | | | (#)Jeu 26 Déc 2019 - 19:44 | |
| Contemple un peu le résultat, Lizzie. Regarde ce qui tu as fait, admire ton chef d’œuvre dans toute sa beauté la plus sombre et la plus dramatique. Wren est la représentation parfaite de ce type brisé qui cherche un moyen de s’arrêter de penser, de ressentir. Il cherche peut-être même à arrêter son cœur, ses poumons, son cerveau, son être tout entier. Elizabeth sait qu’il en est capable, elle l’a vu il y a quelques mois déjà. Mais à ce moment-là, il n’y avait pas autant de monde et elle pouvait se permettre de venir mettre ses bras autour de lui pour l’apaiser, pour le calmer. Pour le faire revenir sur la terre ferme, dans le monde réel, auprès d’elle. Même si elle n’avait pas été forcément légitime sur le moment, Lizzie l’est encore moins à ce moment précis. Elle n’a plus aucun droit sur lui et même venir à sa rencontre est une simple offense en soi. Envers lui, parce qu’il lui a fait ses adieux, sonnant une fin qu’elle n’est pourtant pas prête à voir venir. Il lui a demandé de venir à lui et elle n’avait pas répondu, elle s’est murée alors il la rejette. C’est naturel et elle ne peut définitivement pas lui en vouloir. Mais c’est aussi offensant envers elle. L’australienne lui a promis de revenir vers lui quand elle ira mieux, pour le quérir et le porter. Un jour elle aura cette force et ça n’en sera qu’encore plus beau et plus grand. Optimisme quand tu nous tiens, sa psychologue lui a conseillé de l’être de temps en temps. Il parait que ça fait du bien au moral. Lizzie a presque oublié ce que c’est. Mais pour Wren, elle est prête à changer absolument tout ce qui ne va pas en elle, même si elle n’a aucune certitude qu’il reviendra auprès d’elle au final. Mais le chemin peut être beau, il peut être passionnant même si pour l’instant, il est juste sombre et semé d’embûches.
Lizzie constate qu’elle ne peut pas s’empêcher de voguer vers lui, en foutant son espèce d’égo de côté et en tentant de mettre ses craintes au placard. Et même si elle se prend ses réflexions en pleine panade, au moins, Wren est vivant et conscient devant elle. Même si elle voit les traces de la petite soirée qu’il a dû se faire avant de venir ici. Ses gestes sont plus hagards, ses yeux ont l’air présents mais ailleurs et elle va finir par le croire quand il dit lui redit qu’il a oublié son prénom. Oui mais non, elle ne peut pas totalement fermer les yeux sur un mensonge comme celui-là, pas quand il lui assène le reste. Il met de la vigueur à lui rappeler qu’elle n’est rien, qu’il s’en fout et qu’elle a qu’à aller se perdre ailleurs. Lizzie a le ventre qui se met en vrac face à ses mots et encore plus quand Wren finit par se sauver, purement et simplement, avant qu’elle ait eu le temps de dire quoique ce soit. La jolie brune observe sa forme guère adroite se faufiler à travers la foule et passer par les portes. Non pas celles de l’entrée mais celles qui se dirigent dans l’établissement. C’est qu’il ne compte pas partir. Elle se retrouve conne, Lizzie. Conne de vouloir savoir où il va. Conne de vouloir le suivre. Conne d’avoir pensé qu’il aurait suffit de l’aborder une fois pour qu’il baisse la garde. Non, Wren a formé un mur plus épais que la muraille de Chine et pour l’instant, elle n’est pas sûre de pouvoir le franchir.
Et pourtant. C’est d’une intrépidité rare quand on connait Lizzie qui la pousse finalement à suivre les pas du suédois. C’est vraiment ridicule, elle le repousse pour mieux aller le poursuivre, à croire qu’elle ne sait pas vraiment ce qu’elle veut elle-même. Si, l’australienne a une certitude ; que Wren arrête ses conneries, qu’il soit cette fichue force qu’il lui a promis d’être, qu’il aille bien, bordel. Il ne peut pas se laisser pourrir comme ça à cause d’elle, ce n’est pas sain, même s’il lui s’en fiche que ça le soit ou non.
Lizzie a ouvert violemment la porte de la cabine et son cœur faillit s’arrêter. Encore une fois. « Tu te fiches de moi, Wren ? C’est pas fumer, ça, putain, enlève-moi ça tout de suite, espèce d’idiot ! » Le schéma se répète et un voile de déjà vu se forme alors que ses yeux ambrés se posent sur la vision de Wren avec sa putain de malheureuse aiguille dans le bras. Ses mains n’hésitent pas une seule seconde pour ôter l’engin qui semble être le plus grand ennemi qu’il lui fut amené de rencontrer. Une putain de seringue dans laquelle il préfère se plonger et se soumettre plutôt que de lui prouver qu’il peut être fort, qu’elle a eu tort de lui tourner le dos. A en juger par le contenu, Wren n’a pas eu le temps de se mettre plus que la moitié de la dose qui gît dans le tube - une moitié, c’est déjà beaucoup trop. Lizzie laisse tomber la seringue et cette fois, c’est elle qui donne un coup de talon. Comme le briquet, comme le flacon. Lui montrer qu’elle aussi elle peut le faire. La jeune femme prend le visage du suédois assis sur les toilettes pour le forcer à la regarder (et garder un minimum d’équilibre) et est prise au dépourvu de l’humidité qui y coule. Elizabeth reste un moment à essayer de capter ses yeux alors qu’il a sa cigarette qui lui pend maladroitement entre les lèvres. « Ça aussi, c’est interdit. Tu sais très bien qu’il y a des alarmes incendies jusqu’ici. Même si je sais que t'en fous aussi. » Ils ont eu le temps de le tester ensemble, pauvres imbéciles appréciant bien trop un petit joint pour se détendre. Alors elle profite de l’excuse de la cigarette pour couper contact de ses mains sur sa peau en la lui arrachant, l’éteignant sous l’eau et la jetant. Est-ce que c’est ici qu’elle a gravé leurs prénoms en commun ? Est-ce que ça y serait toujours ? Lizzie ne s’en rappelle pas alors qu’elle se tourne vers la cabine pour s’accouder à la porte, les bras le long du corps. « Tu vas pas me refaire ça, si ? Tu vas vraiment te flinguer là, ici, dans ces chiottes de gamins ? » Où pourtant ils s’y sont retrouvés, même en plein cours, pour étaler un peu plus leur passion adolescente l’un envers l’autre. Une passion toujours brûlante et torturante à l’extrême alors qu’elle le regarde se foutre en l’air. Qu’en lui disant qu’elle n’est rien du tout, elle sait qu’elle est absolument tout.
Une personne ne peut pas avoir autant de pouvoir et d’impact sur une autre. Et pourtant, la situation serait inversée, Lizzie n’ignore pas qu’elle pourrait elle-même se foutre en l’air. Une spirale sans fin, un infinité d’amour égal à la destruction.
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| | | | (#)Jeu 26 Déc 2019 - 20:07 | |
| Elle faisait chier, mais à une propension intersidérale. Il était tranquille, Wren, sur la cuvette de chiottes de fortune à profiter de cette douce solitude pour s'injecter une petite dose d'héroïne, rien de grave en soi. Forcément, il fallait que Lizzie débarque alors qu'il n'était qu'à la moitié de la seringue, en train de prendre sévèrement son pied de sentir son coeur battre de plus en plus lentement après cet instant de panique en face à face avec la brune. Et voilà, elle était là, arrachait tout ce qu'il avait en main, fracassant la drogue au sol du plat du pied et le pauvre suédois la regardait d'un air interdit. Sérieusement, elle allait même lui voler cela? Il n'avait plus aucune once de vie depuis qu'il lui avait dit adieu et pourtant, Lizzie Potter trouvait encore le moyen de foutre en l'air le peu de liberté qu'il avait réussi à conserver. Il fallait qu'elle se retrouve partout, tout le temps, autant dans ses rêves que dans sa réalité, à se ramener toute pimpante et lui parler comme si rien ne s'était passé. Et là, Wren, il en avait marre de subir cet affront parce que c'était elle qui l'avait jeté, elle qui ne voulait pas de lui et il voulait juste se complaire dans sa connerie sans qu'elle vienne l'y pêcher... Trop tard. Elle le fusillait du regard en virant aussi sa clope d'entre ses lèvres. Il avait senti ses mains sur sa joue juste avant et le suédois n'avait clairement pas fait le malin parce qu'un simple contact de sa part l'électrisait toujours autant, oui, comme au premier jour, alors que c'était con parce qu'elle n'existait plus à ses yeux, hein? Il n'arrivait même pas à tenir le seul mensonge qui aurait dû le sauver alors que celui qui l'avait détruit avait duré plus de douze ans. La vie était vraiment pourrie et il laissa Lizzie le relâcher pour se poster contre la paroi des toilettes, le pauvre nordique hagard la toisant d'un air froid. "C'est toi qui vas me rembourser ma dose, alors? Non, parce que ta connerie là, elle coûte plus qu'un briquet ou qu'un flacon d'anxio'. Tu peux pas genre me laisser faire ma merde tranquillement? Non, faut toujours qu'y ait Lizzie Potter à gauche, à droite, dans ma tête, devant moi, j'en peux plus de devenir dingue à cause de toi. Et même pas tu me laisses mes clopes et mon héro', j'ai le droit à quoi exactement? Dis moi parce que là, j'ai l'impression que je me fais baiser sur toute la ligne." Il ne pouvait ni l'avoir elle, ni ses distractions qui le faisaient tenir debout, enfin façon de parler puisque, à l'heure actuelle, le pauvre Doherty était incapable de tenir sur ses deux jambes. Il valait mieux qu'il reste assis et qu'il garde ses yeux dans le vide, perdu qu'il était, sentant les quelques effets de l'héroïne passer dans son système mais sans qu'il ne fut suffisant puisqu'on l'avait coupé dans son élan. "J'étais pas en train de me flinguer, je me shootais, je vois pas en quoi ça te regarde déjà. T'as pas quelqu'un d'autre à emmerder sérieusement? Un autre coeur à briser ou je sais pas, non, faut que t'en rajoutes, merci bien." Il levait les yeux vers le ciel, se retrouvant comme un con, laissant son garrot tomber par terre parce qu'il n'avait plus une seule dose à disposition de toute manière. Sa soirée était fichue, une petite courtoisie de Lizzie Potter, pour changer. "Essaye pas de faire le bon samaritain, ça sert à rien." C'était tout ce qu'il pouvait lui dire parce que le suédois n'avait plus de force et pourtant, à ce moment là, il rêvait de se lever et de se tirer d'ici. Ne plus jamais la revoir, ne plus sentir ses yeux s'embuer à cause de son amour pour elle. Trop tard pour les deux illusions. |
| | | | (#)Jeu 26 Déc 2019 - 20:52 | |
| « Je te rembourserai ta dose et toutes celles qui suivront si ça permet que ça atterrisse ailleurs que dans tes veines. T’as le droit d’aller bien, d’être en forme, d’essayer de tenir sur tes jambes au moins pour une soirée. A ce stade-là, c’est même plus un droit mais un devoir. Tu mérites mieux que ça, je te l’ai toujours dit. Je sais que tu me crois pas car tu te vois comme le pire monstre de l’humanité mais c’est faux. Enfin, même si le rôle doit me revenir à tes yeux en ce moment. » Parce qu’en plus de se détester lui-même, chose qu’il a toujours brillamment su faire à son grand désarroi, Wren la déteste elle aussi. Voilà quelque chose d’inédit entre eux, quelque qui n’est jamais arrivé et pourtant, qui est bien là. C’est palpable parce que, encore pire défoncé, le suédois est capable d’assaillir de mots et d’alourdir un peu plus l’atmosphère. Pas qu’elle fut déjà bonne ou quoique ce soit en premier lieu. Mais ça rajoute de la tension et celle-là, elle est mauvaise, elle gratte au lieu de caresser, elle donne le tournis plutôt qu’autre chose. Lizzie se contente cependant de laisser Wren choir sur sa cuvette parce que, qu’est-ce qu’elle pourrait faire d’autre ? Ils ne sont pas chez lui, il n’y a pas de lieux plus confortables à cinq pas (ou même vingt) d’ici et de toute façon, le suédois ne voudra sûrement pas déloger de sa place. Parce qu’il peut être buté et sûrement deux fois plus quand il a le regard attisé par la foudre et les lèvres assassins. « Y a plus pour toi que juste ces seringues et ta nicotine, Wren. Donc quoi, parce qu’on s’est séparés en mauvais termes, tu te laisses bouffer comme ça ? Aussi facilement ? » Essayer de le brusquer pour le faire réagir, une technique vieille comme le monde, n’est-ce pas ? Parce que la douceur de la première fois ne fonctionnera pas, même si Lizzie n’aurait qu’envie de le prendre de nouveau contre elle, pour le bercer tendrement et lui murmurer qu’il n’a pas à être dingue à cause d’elle. Elle ne peut pas encore lui promettre ce qu’il veut entendre et ça la torture plus qu’elle le laisse paraitre. Parce qu’à ce moment précis, la jeune femme a ce voile de colère presque invisible sur son visage mais qui peut se voir dans sa façon de croiser ses bras, crispée et tendue. L’entendre dingue qu’il est dingue à cause d’elle, que finalement il pense à elle malgré tout, ça la soulage - égoïste profonde qu’elle peut être - et ça la tue un peu plus - car au final, elle ne sait pas vraiment s’il rêve ou s’il cauchemarde. Ce n’est pas ce qu’elle avait voulu pour lui, certainement pas. Lizzie aurait pensé que la promesse qu’elle lui a faite, la seule et unique, lui aurait été suffisant pour trouver un peu de grâce à ses yeux vert complètement perdus.
La réponse est non, clairement.
« Il n’y a que ton état qui m’importe. Je m’en fiche des autres. Autant que toi tu te fiches de moi, apparemment. » Sa voix est plus calme, elle est plus basse alors que les mots lui manquent. Comment lui faire comprendre qu’elle tient à lui, toujours et à jamais, mais sans lui faire croire plus qu’elle ne peut donner ? Lizzie a franchi cette ligne maudite le jour où elle l’a embrassé, où elle l’a forcé à s’imprégner d’elle, à venir l’enivrer. C’est là qu’elle lui a fait croire qu’elle pouvait lui donner plus alors que c’était faux et que ça l’est toujours. Et pourtant, l’australienne veut continuer à être quelque part, quelque chose pour lui. Malgré elle, dingue de lui qu’elle est en retour. « Ce n’est pas une mauvaise chose de vouloir aider. » Surtout lui. Centre de son monde qu’il est redevenu, ses pas finissant toujours par le retrouver coûte que coûte. Lizzie soupire et ramasse ce qui reste de la seringue. L’aiguille lui rentre dans le doigt une seconde et demi et elle grimace avec une légère plainte de douleur. « Quelle maladroite à la con. » qu’elle grommelle entre ses dents en retirant rapidement cette connerie de sa peau. La jeune femme se relève et les débris de la seringue se retrouvent en gisement avec le mégot. Elle passe son doigt sous l’eau froide tout en regardant Wren derrière elle via le miroir en face. « T’es dans les toilettes des filles, en plus. Alors t’as plutôt intérêt à retrouver tes esprits, et réapprendre à marcher, avant qu’on te vire pour de bon. » Pourtant, le savoir dans les toilettes des filles ne la dérangeait pas le moins du monde, à l’époque, tant que c’était avec elle.
Même si là, Wren y est aussi, toujours avec elle, mais il manque quelques détails pour retrouver pleinement les sensations d’antan. Et ce n’est certainement pas ce soir que cela va pouvoir se reproduire.
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| | | | (#)Jeu 26 Déc 2019 - 21:14 | |
| Evidemment qu'elle n'allait pas partir, on parlait de Lizzie Potter. C'était toujours Wren qui la quittait en premier, même quand c'était elle qui le remballait, c'était à lui de faire demi tour et là, ce serait certainement le même schéma parce qu'elle adorait jouer sur des pentes glissantes à souhait mais c'était à Doherty de survivre aux conséquences. A l'heure actuelle, il n'était pas forcément en état de le faire parce qu'il avait bu, qu'il avait fumé, qu'il avait ingéré des substances illicites et qu'il avait envie de continuer jusqu'à ce que plus aucun rayon du soleil ne puisse traverser ses pupilles. Wren n'avait plus aucune envie de vivre et c'était là que résidait toute la tristesse d'une existence qui aurait pu si bien tourner si les circonstances avaient été plus favorables. Après tout, l'ancien pompier avait essayé de mettre toutes les chances de son côté: il s'était rangé à ses vingt ans, avait trouvé un travail respectable et il avait tenu presque dix ans avec la même devise, sans jamais trop ciller. Il suffisait d'un événement au final et le nordique se laissait emporter par la tourmente, et quelle tourmente elle était Lizzie Potter. Toute sa vie, Wren avait attendu une femme comme elle, quelqu'un en mesure de dompter son coeur et calmer sa folie intérieure. Elle l'avait fait avec tellement d'aisance, l'australienne, que Doherty avait oublié tout le reste pendant l'année où ils s'étaient côtoyés. A cette période, le jeune brun avait été le plus heureux du monde avant de sentir l'étau se resserrer autour de son âme, pour le happer et ne plus vraiment le relâcher. Cela dit, les souvenirs de l'actrice avaient toujours été un réconfort palpable pour le suédois, elle était ce qui lui avait permis de maintenir le cap durant ces moments de doute parce qu'il ne l'avait pas quittée pour rien, la femme de sa vie. Maintenant, Wren n'avait même plus cet espoir puisque Lizzie s'était jouée de lui, le laissant à terre à une époque où il aurait eu le plus besoin de ses bras. Il s'en voulait encore de l'aimer malgré toutes les misères qu'elle lui faisait subir mais que pouvait-il y faire? Juste lui cacher du mieux qu'il le pouvait, espérant qu'elle le laisserait là, tout seul dans les toilettes des femmes et qu'elle ne revienne plus vers lui. Pas avant qu'il ait réussi à ne plus rien être d'autre qu'un cadavre. "T'es en train de me faire du chantage ou je rêve? Justement, on parle de mes veines là et elles ont envie de se bousiller en paix, mes veines. Je révèle juste ma vraie nature et c'est pas parce que ça plait pas à Madame Potter que je vais arrêter. J'ai fait trop d'efforts pour toi et voilà où ça m'a mené, c'est fini ces conneries." S'il voulait faire cramer le gymnase, il le faisait. S'il voulait mettre de l'héroïne dans chaque veine qui le constituait, c'était tout autant son choix alors pourquoi son coeur se serrait dans sa poitrine? Il en avait marre de lui-même, de ses états d'âme qui ne le quittaient jamais, même pas quand Lizzie lui avait fait si mal. Là encore, il arrivait à penser à elle, à lever sa main une demi seconde pour vérifier qu'elle allait bien après s'être plantée l'aiguille dans le bras, avant de se raviser parce que cela ne le regardait pas après tout. "Vas y, provoque moi, t'auras aucun résultat, je vis simplement ma meilleure vie, Potter et t'as de la chance que j'ai pas le sida, tiens..." Il affichait un sourire mais en réalité,il aurait détesté cette situation si cela avait été le cas. Lui, blesser la perle de son existence, c'aurait été beaucoup trop pour son coeur meurtri. Il ressortait une nouvelle cigarette, profitant du fait que la brune se nettoyait la main pour ne pas s'intéresser de trop près aux conneries qu'il pouvait faire. Il alluma le fagot et avala une bonne quantité de fumée, avant de se reposer contre le dos de la cuvette, se sentant instantanément mieux avec une drogue quelconque entre ses doigts, à défaut d'en avoir dans son système. "Depuis quand ça te gêne que je sois dans les chiottes des gonzesses? Je me rappelle que c'était toi qui me forçais à m'y trouver et en plusieurs mois, on m'y a pas trouvé une fois. Maintenant, il me semble que je suis adulte et plus scolarisé dans ce trou alors, qu'est-ce qu'on va me faire? Au pire, on me foutra au trou mais ça te ferait plaisir ça. Au mieux, on me mettra dehors et je pourrai arrêter d'être accaparé coeur et âme par la grande prêtresse donneuse de leçons, Lizzie Potter. C'est à se demander comment je tiens le coup, aimer une nana pareille treize ans d'affilée, on devrait me filer une médaille, tu penses pas?" C'était l'héroïne qui parlait sûrement parce qu'il sentait l'apaisement traverser ses artères et ses muscles ne suivaient qu'à peine le mouvement. Il parlait mais sa voix se faisait de moins en moins distincte alors qu'il relâchait une bonne dose de fumée. Pupilles dilatées, sourire hagard, Wren était perdu, une sensation devenue coutumière et là, il se rendait compte que cela ne l'aidait même pas à arrêter d'aimer la brune non loin de lui. |
| | | | (#)Ven 27 Déc 2019 - 8:01 | |
| « Ta vraie nature, c’est une excuse bidon pour mieux pouvoir t’enfoncer. Tu n’es pas comme ça normalement, ce n’est pas toi. Même si à l’époque tu dealais et consommais déjà, je sais que c’était pour ta famille. Et là, ce n’est pas pour des raisons aussi honorables à part pour te foutre comme ça. » Wren a l’air pitoyable, il n’est pas flamboyant là ou alors, il ne l’est que via sa haine, sa colère palpable ou même sa lassitude de la voir (encore) dans son champ de vision. Qu’elle a l’air de le hanter et qu’elle en rajoute une couche, qu’elle se permet des réflexions, des jugements qui ne devraient pas être. Lizzie a véritablement perdu ce droit mais elle ne peut pas s’en empêcher. On ne peut pas lui demander de fermer les yeux, de prétendre qu’elle ne voit rien alors que l’homme qu’elle aime depuis tout ce temps est juste affalé sur une vulgaire cuvette de toilettes, le bras piqué et la moitié d’une dose de drogue se rajoutant à toutes celles qu’il a dû prendre avant. Lizzie n’arrive pas à supporter cette vision, elle qui ne l’a rejoint dans leur adolescence que pour des rails de coke. La base, le minimum, juste de quoi frôler son monde. Mais Wren va plus fort, il va plus loin là et c’est un endroit qu’elle n’est pas sûre de pouvoir comprendre et encore moins de contrôler. Si elle pouvait, elle mettrait tout sur pause ou mieux, elle reviendrait en arrière. Mais qu’est-ce qu’elle changerait ? Elle-même, peut-être. Qu’au lieu de se lever pour aller chercher de quoi apaiser son cœur trop palpitant, Lizzie aurait pu rester dans ses bras. C’est là qu’elle est mieux que nulle part ailleurs, elle qui a fait plusieurs fois le tour du monde. Aucun paysage n’est aussi réconfortant et magnifique que le corps de Wren autour d’elle.
Mais Lizzie dans sa stupidité la plus incroyable et la plus folle n’a rien de trouver de mieux que de le repousser, ce paysage. De se détacher de sa chaleur, de son souffle, de ses sourires et de ses regards. Et de ses mots. Parce qu’elle lui a dit qu’elle était sienne mais elle n’a pas dit qu’elle resterait. Grave erreur et c’est exactement les dégâts causés qu’elle contemple à ce moment.« C’est vrai qu’être une larve vivante, c’est la définition même de la meilleure vie. » Qu’elle murmure entre ses dents, sans savoir s’il l’entendrait ou pas. Lizzie ignore l’état qu’on peut se sentir quand on est sous héroïne mais elle voit très bien les effets que cela provoque.
Et elle n’aime vraiment pas ce paysage.
« Ne dis pas de bêtises. » Evidemment que non, elle ne veut pas le voir en prison. C’est bien tout le problème ; si jamais quelqu’un le trouve comme ça, si jamais il fait des vagues, qu’est-ce qu’il pourrait lui arriver ? « Si quelqu’un appelle les flics en voyant ton état, qu’est-ce qu’il va se passer ? Tu veux vraiment rejoindre ton père en prison ? Est-ce que c’est un nouveau défi complètement stupide que tu te lances, là ? » Okay, c’est peut-être bas comme réflexion mais Lizzie n’a plus vraiment grand-chose à perdre. Et la dernière réflexion du suédois, en plus de lui faire tendre la mâchoire, lui font serrer ses mains contre ses bras. « Les mêmes treize années où tu l’as exprimé par ton absence, oui, certainement. De bronze, d’argent et d’or, même. » Parce qu’il s’est carapaté et qu’il l’a laissé le détester alors que lui n’a jamais cessé. Que c’est pour ça qu’il l’a lâché. Et quand elle fait la même chose, Lizzie doit vivre avec, elle se retrouve à devoir le confronter malgré tout. Elle soupire tout en passant une main dans sa nuque et regardant la porte d’entrée des toilettes avec crainte. Pour changer. « Tu veux pas sortir au moins prendre l’air ? » S’il ne s’endort pas à même les toilettes en premier. Et s’il arrive à se relever.
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| | | | (#)Ven 27 Déc 2019 - 8:46 | |
| Elle allait continuer de le barber jusqu'à ce qu'il tombe dans les limbes du sommeil, c'était inévitable. Wren en aurait presque oublié à quel point son ex petite amie pouvait être bavarde et provocatrice quand elle s'y mettait et là, l'occasion était trop bonne pour elle pour qu'elle s'en prive. Il fallait qu'elle mette Doherty dans l'embarras, qu'elle lui prouve par A plus B qu'il était en train de devenir un sombre connard sans avenir, comme s'il avait besoin d'elle pour faire ce constat. Le jeune suédois avait toujours su que quelque chose ne tournait pas rond chez lui: c'était même ce qui avait été le déclencheur de sa rupture avec la brune et voilà que plus de dix ans après, ils en étaient toujours là. A répéter sans relâche des vérités qu'ils connaissaient tous deux depuis l'adolescence: Wren était un cas désespéré, Lizzie une chieuse notoire. A eux deux, ils formaient clairement le couple de l'année mais ils étaient tellement idiots qu'il fallait qu'ils se tirent dans les pattes jusqu'à leur dernier souffle. Elle le bassinait, vraiment, et Wren avait juste envie de lever son majeur en sa direction avec pour seul et dernier espoir, que cela finirait par la faire décamper. La bonne blague, il savait bien que Potter ne reculait devant rien et surtout pas devant lui. "Depuis quand on en a quelque chose à branler des raisons? Je le fais, c'est tout, je t'ai pas demandé une psychanalyse de quarante cinq plombes de ma petite personne. J'ai plus quinze piges, faut t'y faire." Il n'était plus aussi charmant avec une prise d'héroïne dans le sang, quelques centilitres de gin et un coeur en miettes. Wren aurait dû temporiser, voire même se murer dans le silence car c'était la seule manière de faire taire Lizzie. Elle lui martyrisait le coeur, autant par sa présence que par ses mots parce que le brun savait qu'elle avait raison, qu'il valait mieux que ce déchet qu'il était devenu par facilité. "Des saintes paroles prononcées par une femme qui a une vie sainte et équilibrée, j'oubliais." L'attaquer pour se défendre, avait-on déjà vu plus pitoyable encore? Wren continuait à asséner ses viles paroles, hors de question de lâcher du lest maintenant, pas alors que les débats étaient vivement lancés. Il aurait dû arrêter tout, là, maintenant. Fermer son esprit, ne plus regarder autour de lui, ne plus la voir, elle mais c'était impossible quand on aimait une personne aussi follement. Doherty devenait peut être fou au final mais sa mâchoire se serrait car il avait encore suffisamment de neurones pour prendre conscience de ce que Lizzie lui racontait. Être voisin de cellule de son paternel, de quoi le faire se suicider à coup sûr mais Wren ne voulait pas paraître si fébrile, surtout pas à ce moment là. "Bon, tu vas trouver combien d'arguments bidons pour te sentir mieux exactement? Non, parce que, aux dernières nouvelles, t'as rien à me dire. Je te rappelle que c'est toi qui m'as jeté alors si je veux finir copain avec mon père, ça me regarde." Est-ce qu'il était vraiment en train de lui montrer qu'il était blessé? Certainement, mais Lizzie devait déjà le savoir sinon elle ne l'aurait pas trouvé dans cet état des plus pitoyables, à essayer de lui faire la guerre pour des conneries plus grosses que lui, clairement. "Exactement. C'est bien ce qu'il me semblait. Et pourquoi j'aurais envie de prendre l'air avec toi? On avait pas clairement défini qu'on se côtoyait plus? Je pensais que si, moi." Wren n'avait même plus de défense, il n'avait plus rien du tout en se relevant maladroitement, s'accrochant aux parois des toilettes avant de se diriger vers le lavabo et observer son reflet désastreux dans le miroir. "J'ai pas envie d'être ami avec toi, Potter. Tu sais très bien que je peux pas faire comme si de rien était... Tu m'as bousillé, il faut que t'assumes ça maintenant." L'enfoiré. |
| | | | (#)Ven 27 Déc 2019 - 13:53 | |
| C'est un désastre sans fin. Il est, elle constate, il mord, elle pique. Lizzie se retrouve devant un bien trop grand challenge pour elle alors que son état ne lui permet pas encore de se confronter à tout ça. La psy lui a dit que ça serait doucement mais sûrement, qu'avec de l'effort et de la détermination, on peut y arriver. Pourquoi elle a les mains qui tremblent contre le lavabo alors ? Rome ne s'est pas faite en un jour. Il faut du temps et de la patience, ce qu’elle n’a pas forcément quand elle est en face de Wren. Enfin, du temps, si. Lizzie peut avoir et étendre tout le temps du monde pour lui et ses beaux yeux verts même s’ils ne sont présentement pas aussi attirants que d’habitude. Mais la patience s’amenuise, elle qui est pourtant une maitresse dans son contrôle de son tempérament. Il faut croire que ça lui échappe beaucoup plus facilement ces derniers, les émotions et les épreuves combinées sont bien trop compliquées à supporter pour son faible organisme. Et quand Wren entre en jeu, il n’y a pas à dire, elle ne se reconnait presque plus. Mais ça doit être la douce folie qui les prend en cisaille et les rend - comme dit le suédois - complètement dingue. L’univers les a séparés pendant de longues années et voilà qu’il a décrété que ce n’est plus possible. Qu’il fallût trouver une raison, une excuse, un subterfuge, n’importe quoi pour Lizzie Potter retrouve le trajet de Wren Doherty. Et c’est exactement ce que ce dernier lui reproche ; d’être dans ses pattes, d’avoir des jugements bien trop attifes et de tenter quand même de veiller sur lui malgré son envie de mettre une distance eux. Seulement, il y a un détail qui coince. Et Wren le dit lui-même, plantant un peu plus le couteau dans la plaie déjà ouverte et sanglante. Il ne veut pas se contenter de la simple amitié, il lui refuse tout bonnement de lui laisser le privilège de garder une place dans sa vie, même un trou de souris. Rien du tout, il est catégorique alors qu’il finit par se lever et se diriger vers le lavabo à côté du sien. Lizzie tourne la tête vers lui pour observer son profil. Si elle pouvait, elle passerait une main dans ses cheveux, pour retrousser cette nouvelle mèche qu’il se laisse vaguement pousser. Il y a aussi cette barbe naissante qu’elle a déjà vu la dernière mais qui lui parait bien plus clair à tête reposée et non alcoolisée. Et (moins) en manque aussi.
Mais la jeune femme se contente de garder ses mains sur le lavabo, baissant la tête devant elle, complètement lasse. « Ne me demande pas de m’arrêter de m’inquiéter pour toi, Wren, car c’est impossible. » Sa voix est faible, à l’image même de cette apparence défaitiste. « De toute façon, cette conversation n’a aucun sens. T’es pas dans ton état normal. » C’est comme parler à un mur ou crier en plein désert ; personne pour n’entendre ou répondre. Et même s’il aurait été dans son état normal, cette confrontation n’en aurait été peut-être qu’encore plus dramatique et carrément meurtrière. Pour l’âme, pour le cœur, pour l’être. « Désolé d’avoir ruiné ta drogue, ta clope, ta soirée, ta vie. » Parce que Lizzie n’est pas du genre à se battre contre du vent qui ne veut pas d’elle. « La femme à la vie sainte et équilibrée a commencé un processus de sevrage. Tu vois, je compte bien mener à terme ma promesse. » Celle d’aller mieux. Si elle peut aller mieux dans sa tête grâce à lui, alors c’est une résolution qu’elle est bien tentée de croire et de s’accrocher. « Je ne t’ai jamais totalement rejeté, c’est juste toi qui ne veux pas te contenter de la simple amitié. J’aurai bien aimé avoir un ami dans ce genre de moment. Tu te rappelles, comme j’ai été là pour toi avec ta thérapie. Mais je suppose que nos priorités sont différentes. » Lizzie veut seulement revenir dans sa vie, qu’importe la place qu’elle occupera, alors que Wren veut foncer tête baissée vers le plus haut, le plus fort, le plus affolant.
Mais ça, ce n’est pas encore possible. Elle a treize longues fichues années à panser. La jeune femme secoue la tête tout en se dirigeant vers la porte. A ce stade-là, elle ne sait pas ce qu’elle peut rajouter. Tout lui crie de partir, il est tant que cela arrive. « Continue ta soirée comme elle a commencé, je ne viendrai plus t’importuner. » Sauf si tu défailles de nouveau. Il ne faut pas lui demander l’impossible.
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| | | | (#)Ven 27 Déc 2019 - 14:07 | |
| La regarder partir était un crève-coeur de plus car c'était la première fois qu'elle choisissait cette alternative, préférant habituellement le regarder faire à sa place. Maintenant, Wren comprenait ce qu'elle ressentait en le voyant passer une porte, espérant secrètement qu'elle ferait demi tour au dernier moment pour se jeter à son cou. Un espoir futile, il ne l'avait jamais fait et ce ne serait pas plus le cas de Lizzie et il pensait à tous les mots qu'elle avait prononcés, tous ceux qu'il n'avait jamais voulu entendre parce qu'elle lui en voulait aussi d'avoir choisi de ne pas être présent dans un processus de guérison car c'était bel et bien ce qu'elle était en train de faire, la belle brune. Apparemment, elle se sevrait peu à peu de ses anxiolytiques alors que Wren passait de plus en plus de temps à être défoncé. A croire qu'ils ne pouvaient pas aller bien en même temps, c'eut été trop demandé. "Ouais, t'étais là pour ma thérapie en toute amitié, on le sait bien. Peut être que je peux pas faire ça, Lizzie, peut être que c'est trop pour moi. Tu me dis de pas demander l'impossible alors fais en de même au lieu de te comporter comme une rabat-joie. Je crois que j'ai voulu t'aider et que tu m'as balancé que c'était pas ce que tu voulais, que tu devais faire ça seul, machin truc alors retourne pas la situation. Retourne à ta soirée, ouais, viens plus me gonfler avec tes belles histoires." Elle ne devait pas l'avoir entendu parce qu'elle avait passé la porte une minute auparavant, même si Wren avait fait exprès d'élever la voix pour qu'elle puisse capter ses mots. Il sentait son sang bouillonner à l'intérieur et il n'avait aucun moyen d'évacuer cette rage sourde au fond de lui alors qu'il relevait ses yeux verts d'eau vers le reflet dans le miroir. Il n'y avait rien de beau dans ce qu'il voyait, pas plus que dans ce qu'il ressentait et Doherty sentait qu'il perdait le contrôle, il sentait qu'il n'allait pas s'en empêcher plus longtemps. Effectivement, son poing se releva également et atteignit le miroir face à lui, le verre éclatant en mille morceaux et se répandant partout autour de lui, voire même au creux de sa paume. Il ne s'en souciait guère en quittant les toilettes avant qu'on ne l'attrape dans cette situation catastrophique. Wren retrouva le chemin de la grande salle, ignorant les gouttes de sang qui coulaient jusqu'au sol, tout comme il ignorait les regards désapprobateurs de ses ex camarades de classe au moment où il se siffla le reste du saladier de punch avant de se balancer une bonne clope. Evidemment, la sécurité débarqua moins de deux minutes plus tard, alertée par les dirigeants de l'établissement et si Doherty était un beau parleur en temps normal, là, il n'avait même pas envie de discuter en balançant son poing dans la face du grand type qui lui faisait face pour l'inviter à sortir de la salle. Il était déchaîné, complètement perdu dans sa rage et sa folie alors qu'il se mit à hurler, un autre homme réussissant à le ceinturer alors qu'il se débattait, sentant qu'il perdait le contrôle de l'affaire et deux minutes plus tard, il était foutu dehors sans ménagement, sa carcasse s'écrasant sur le sol du parvis du lycée et Wren n'essaya même pas de se relever. Il était bien là et peut être que s'il fermait les yeux, sa douleur disparaîtrait. |
| | | | (#)Ven 27 Déc 2019 - 16:00 | |
| Bien sûr qu’elle l’a entendu. Il a beau être à mille lieux d’elle qu’elle l’entendra toujours comme s’il a ses lèvres collées à son oreille. Et pourtant, Lizzie n’a pas entendu quand il lui a murmuré silencieusement son amour. Elle n’a pas compris que ses gestes de tendresse ne seront jamais comme ceux des autres, qu’ils portent un message bien différent que ceux qu’il peut avoir pour le reste du monde. Ils n’ont pas été sur la même longueur d’onde durant cette nuit-là, elle ne voulant que vivre et lui ne souhaitant qu’aimer. Si elle l’a repoussé, lui ne l’a pas plus écouté. Wren n’a pas compris le regard qui ne se portait pas sur lui, il n’a pas lu le message quand elle souhaitait de la distance entre eux. Mais Wren avait eu cette fougue dont elle s’est laissée entrainer, prendre dans un jeu des plus cruels car elle n’a jamais perdu d’objectif que ce n’était pas censé aller plus loin. Alors que le suédois, son magnifique messager du chaos, s’est resserré un peu plus autour d’elle. Message flou, le fameux ‘flou artistique’ dont elle avait évoqué, voilà que c’est elle qui l’avait imposé. Lizzie ignore quand elle a pu laisser les choses se dérouler comme ça mais l’excuse de son état n’est pas une raison suffisante pour justifier ce débordement soudain. L’appel d’un corps mais encore plus d’un cœur alors qu’elle l’a forcé à venir la quérir, éteignant ses doutes les plus profondes d’un frôlement de lèvres. D’une main sur une hanche. Lizzie en frissonne encore mais elle ignore si la douleur subit lors de son agression n’est pas moindre face aux caresses et aux baisers de Wren sur sa peau qui laissent un sentiment d’amertume profonde. C’est plus persistant et, malheureusement, ça semble vouloir partir moins vite.
Alors que ses pas s’éloignaient des toilettes, Lizzie dût se reposer un moment contre le mur avant de retourner dans le gymnase. Le palpitant qui s’emballe, des larmes qui menacent de défaillir, elle tente de reprendre sa respiration. Partir est compliqué, le laisser derrière elle est une torture sans fin. Même si sur le moment, elle le déteste pour ce qu’il devient, elle le déteste pour ce qu’il fait de lui-même, Lizzie sait qu’il suffirait qu’elle retourne auprès de lui pour calmer cette respiration sifflante. Quitte à affronter ses mots assassins, mais s’assurer que le suédois est toujours entier. Cependant, elle eut un sursaut en entendant quelque chose se briser. Si elle crut un moment revenir sur ses pas, Lizzie se faufile rapidement par la porte pour entrer dans la pièce principale, bondée, avec de la musique beaucoup trop forte et des corps qui se mouvent un peu. Elizabeth recroqueville son corps au milieu de la foule tant bien que mal, se foutant dans un coin pour tenter de reprendre ses esprits. C’est son premier bain de foule depuis son agression et elle se sent oppressée, bien trop restreinte et beaucoup, beaucoup trop de corps qui la frôlent et qui la touchent. On vient la voir, on lui demande brièvement si ça va. Sur elle-même, elle assure que oui mais la vérité est que non, ça ne va pas. Rien ne va et elle n’a pas même pas ses cachets. Faut être forte, elle peut le faire. On lui tend un verre et elle le boit cul sec. Juste un verre, ce n’est rien. Au pire, elle appellera Heather. Ou Ginny. « Potter, c’est pas ton copain qu’ils sont en train de jarter, là ? » Lizzie lève les yeux parce qu’elle n’en sait rien, elle ne voit pas de quoi on lui parle. Mais quand ses yeux ambrés tombent sur un Wren déchaîné face à deux types de sécurité, elle déglutit difficilement. « C’est pas mon copain. On n’est plus au lycée, tu sais. » « Ouais mais on vous a vu aller aux chiottes ensembles et on sait ce que vous y faisiez à l’époque, petite coquine. » Elizabeth pourrait presque sourire mais non, elle reste de marbre alors que Wren s’échappe de sa vision. Mais elle ne reste pas très longtemps sans le voir puisque dix minutes après la scène qu’a provoqué le suédois, Lizzie le retrouve à même le sol, les yeux fermés. « Je t’avais prévenu que t’allais te faire virer. Il y a des choses qui changent pas. » C’est presque rassurant comme situation si ce n’est pas aussi dramatique. Elle le regarde comme si c’est un animal dangereux, allant le toucher le pied du bout du sien par précaution. « Wren, réveille-toi. »
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| | | | (#)Ven 27 Déc 2019 - 16:14 | |
| Il était bien par terre, à attendre que sa respiration s'arrête, ce qui serait fatalement suivi par l'abandon de son coeur également. Wren attendait, patiemment, oui, mais force était de constater qu'un être humain ne pouvait pas décider à quelle heure exactement son système devait s'arrêter. Apparemment, son heure n'était pas arrivée justement et il allait devoir subsister dans ce monde qu'il méprisait plus que tout à l'heure actuelle, là, étalé dans le gravier alors que des personnes passaient à côté de lui, osant même lui adresser la parole ou bien se moquer de lui. Ce n'était jamais arrivé au Doherty, pas au lycée en tout cas, puisqu'il faisait partie des têtes populaires à cette époque et que jamais aucun être sensé n'osait venir lui tirer dans les pattes mais là, il était à terre, le grand dadais, et c'était bien connu que les gens profitaient toujours de la faiblesse des plus forts quand ils en avaient l'occasion. Le suédois les ignorait totalement, ses pupilles fermés, sentant la douleur au creux de sa main, sûrement dû aux bouts de verre qui devaient traîner ça et là sous sa peau. Ce n'était pas si grave, ce n'était qu'une plaie visible, loin d'être aussi meurtrière que celle que personne ne voyait, celle qui le torturait depuis des semaines. Voilà pourquoi Wren n'avait jamais aimé le concept d'être amoureux: cela entraînait des catastrophes interplanétaires dès lors que l'aventure partait en vrille et c'était définitivement ce qui se passait avec Lizzie, depuis treize ans, si on voulait résumer la situation au plus proche de la vérité. Le jeune brun ne bougeait plus d'un cil, sentant l'air lui titiller les narines, espérant peut être que les quelques millilitres d'héroïne injectés suffirait à lui faire oublier qui il était. Ce n'était pas le cas et il se trouvait bien con, sans drogue, sans clope, sans alcool, viré du gymnase. Soudainement, on tapa dans son pied, on appela son prénom et Doherty n'osa pas ouvrir les yeux. Il n'en avait, de toute façon pas besoin, puisqu'il savait qui était là. Lizzie. Il aurait reconnu sa voix entre mille et bien évidemment qu'elle serait venue jubiler de voir qu'elle avait raison et qu'on allait le virer de la soirée aussi vite qu'il y était arrivé. Il ne répondit pas tout de suite, laissant planer le doute sur sa condition, jusqu'à lever tout doucement sa main mutilée et lui faire un doigt d'honneur. "T'es juste venue pour me dire ça? T'avais pas besoin. Retourne picoler avec nos anciens camarades. Je crois que y a l'autre gros naze avec qui j'étais pote qui m'a confié à quel point il était deg' de ne jamais avoir réussi à te mettre dans son lit à cause de moi. Je suis sûr que tu pourras l'utiliser à ta guise, celui là, vu le peu de neurones qu'il a." Il abhorrait l'idée pourtant, en ouvrant finalement les yeux, observant la silhouette de Potter le surplomber, laissant sa main retomber au sol, sans force. Wren avait tout donné et il s'avérait qu'il ne pouvait pas gagner, plus maintenant. "Sérieux tu veux quoi, Potter? Ça m'use tout ça." Qu'elle soit toujours là, dans un coin, tapie dans l'ombre à attendre qu'il chute pour venir lui faire une remarque. Jamais Wren ne serait libéré d'elle désormais. |
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