| You can hold that sucker down ¤ Freya |
| | (#)Ven 27 Déc 2019 - 8:13 | |
| Les affaires étaient généreuses avec Wren depuis qu'il était de retour dans le business. Les billets verts se déposaient dans ses mains comme jamais auparavant et il se sentait si puissant. Clairement, le jeune suédois pouvait faire ce qu'il voulait et surtout, acheter de la drogue autant qu'il voulait et cela, c'était la plus merveilleuse idée qu'il ait jamais eu. Ou pas. Doherty n'avait plus suffisamment de neurones pour se rendre compte qu'il était en train de plonger dans les bas fonds comme jamais il n'avait plongé jusque là. Plus rien ni personne ne semblait être en mesure de le récupérer, certainement parce qu'il était cul et chemise avec son cadet depuis plusieurs semaines. Tobias et Wren, un véritable duo de choc qui mettait la ville à feu et à sang. Il s'en était donné à coeur joie, profitant de l'absence de Freya pour se laisser aller à tous leurs vices les plus terribles, sans avoir aucun regret. Quelques jours auparavant, ils avaient mis le feu à la demeure familiale, juste après avoir balancé leur chère mère entre quatre murs, chez les dingues. Tout cela, la cadette n'en avait aucune idée puisqu'elle était partie en semi voyage de noces avec son petit ami du moment. Wren ne savait même pas qu'elle était de retour alors il s'était rendu jusqu'à chez les jumeaux dans l'espoir d'y retrouver Tobias, pour de nouvelles aventures toujours aussi somptueuses. Comme à son habitude, l'ancien pompier ne frappa avant d'entrer, se dirigeant naturellement vers la chambre de son petit frère, s'arrêtant tout net alors que Freya sortait de la sienne pour se retrouver devant lui. Là, c'était ballot parce qu'il allait devoir jouer la carte de l'innocence, se doutant forcément que tout n'allait pas passer comme une lettre à la poste, pas avec sa petite soeur chérie. "Freyou, t'es de retour! Tu vas bien? Et la Suède, elle va bien? T'es toute pimpante, dis." Pourquoi fallait-il qu'il soit louche en moins de deux secondes? Au moins, Wren pouvait faire diversion en venant la prendre dans ses bras, un besoin des plus réconfortants parce que c'était Freya et qu'elle était toujours la femme la plus importante de son existence. Aujourd'hui plus que jamais, même.
@Freya Doherty |
| | | | (#)Ven 27 Déc 2019 - 8:52 | |
| Elle part une semaine et elle revient juste à temps pour voir son jumeau complètement explosé dans le canapé, cet air complètement stupide d'un animal de laboratoire qu'on aurait foutu sous dose. Ce qui était le cas concernant Tobias. Et il n'a pas besoin de scientifique pour ça. Il y arrive tellement bien tout seul. Et il a même le cran de rire comme un dingue quand la jeune femme apparaît dans son champ de vision. Elle chope des brides de paroles ici et là, des trucs à propos du feu (pour changer), de l'enfer, de leur gang (la hive est florissante apparemment) et Wren. Il lui parle de leur aîné et Tobias a cette étincelle de fierté dans les yeux. Et ça, ça fait peur à Freya. Pour que son jumeau soit fier, c'est que quelque chose s'est passé. Et finalement, la suédoise n'eut qu'à ouvrir son ordinateur qu'entre deux alertes des incendies les plus puissants du pays, il y en a un, moins important mais qui la paralyse total. Un appartement qui a cramé sans qu'on sache comment puisque les lieux étaient vides. Mais une adresse et un numéro bien précis, qu'elle connaît malgré tout même si elle n'y est pas beaucoup allée.
À défaut de tenir à son ordi portable tout rafistolé, Freya balance une pile de feuilles et de dessins à travers la chambre en hurlant. Y a un plomb qui saute littéralement dans son cerveau et elle manque de respiration très rapidement. Freya se retrouve vite assise à même le sol et à tenter de compter jusqu'à 10 pour apaiser les battements de son cœur. Son monde s'écroule alors qu'elle revient d'une semaine de tranquillité et c'est une véritable claque dans la gueule.
Alors quand elle entend la porte d'entrée s'ouvrir, la cadette est prête à poursuivre Tobias pour qu'il revienne ici. Mais non, son jumeau semble être parti sans qu'elle l'entende, les oreilles trop sifflante pour ça. A la place, c'est le pire des deux qui se pointe : Wren. Wren qui a l'air pris de court, comme s'il a oublié qu'elle habite ici. Wren qui doit venir voir Tobias et que du coup, ce n'est pas bon signe. Wren qui vient la prendre dans ses bras, lui laissant l'opportunité de sentir la vrille dont il est prit. Wren et sa voix faussement enjouée qu'elle espère lui foutre dans le cul en le giflant et en le repoussant violemment. “N’ose même pas faire l’con avec moi, Doherty. N’ose même pas prétendre qu’t’en as quelque chose à foutre d’moi ou d’la Suède.” Elle est furieuse - non, elle est en furie. Elle a les membres qui tremblent d’une colère folle et voir Wren n’apaise rien. Du tout. “Ca va, tu t’es bien amusé pendant qu’j’t’étais pas là? La célébration des fêtes s’est bien passée? Vous avez fait quoi, hein, Wren?” Sa voix laisse bien transparaître qu’elle ne gobera pas les mensonges qu’il pourrait oser lui dire. Mielleuse mais cinglante, doucereuse mais piquante. Lui faire comprendre qu’elle sait parce que sa soeur n’est pas conne ni aveugle.
Le (faux) calme avant la (vraie) tempête, en somme.
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| | | | (#)Ven 27 Déc 2019 - 9:06 | |
| Est-ce qu'il avait anticipé le mode furie de sa petite soeur? Pas du tout et Wren se sentait déjà tout penaud de lui faire face alors qu'elle était dans un tel état de colère qu'il risquait sa peau à tout instant en restant là, à la toiser. Il savait que Freya pouvait être dangereuse quand elle perdait le contrôle de ses nerfs mais ce cher Doherty avait encore suffisamment consommé pour ignorer totalement la sonnette d'alarme qui retentissait au tréfonds de son cerveau. Il aurait dû faire demi tour pourtant, dès qu'il avait constaté que Tobias ne pouvait pas être dans cet appartement en vue du silence environnant mais non, le suédois était bien trop masochiste pour quitter des yeux sa petite soeur. Elle allait le flinguer, c'était inévitable vu la violence dont elle fit preuve contre lui alors qu'il fut forcé de se détacher d'elle: Wren avait déconne en venant ici parce qu'il savait pertinemment qu'il n'avait pas besoin d'une énième leçon de morale ce jour-là. Il était déjà fort au courant de toutes les conneries qu'il avait faites dernièrement puisque, jusqu'à preuve du contraire, il avait été présent lors de chacune d'entre elles, ce qui n'était pas le cas de sa cadette qui se la coulait douce en Suède pendant ce temps-là. A partir de là, Wren ne pouvait que penser qu'elle abusait parce qu'elle ne s'était jamais occupée de rien au sein de cette famille. Oui, Doherty faisait clairement preuve de mauvaise foi à ce moment précis parce qu'il se prenait tellement de merdes dans la gueule ces derniers temps qu'il commençait à se demander s'il n'y avait pas une poupée vaudou à son effigie qui circulait quelque part. "Bonjour à toi aussi, soeurette. Damn, si virulente après une semaine de vacances. Il t'a fait quoi ton mec, il t'a mise enceinte ou quoi? Ça va pas les hormones, Freyou." Ferme ta gueule, Wren, vraiment. Il n'était bien sûr pas capable de le faire vu qu'il cherchait les emmerdes constamment depuis qu'il avait retrouvé la trace de son petit frère. D'ailleurs, il était où celui là au moment où on avait besoin de lui pour gérer la furie Doherty Junior? "Bah écoute, tranquille. C'était pas la Suède mais on a passé le temps, c'est gentil de t'en soucier. La famille va bien?" Comme s'il allait pouvoir noyer le poisson avec sa petite soeur, il n'en avait jamais été capable, l'idiot. "Euhh... On a mangé des chips, un peu de saumon aussi, mais rien d'extra', tu nous manquais." L'affaire n'allait pas passer le moins du monde, Wren le savait à peine eut-il laissé les mots lui échapper. Si on retrouvait un corps éviscéré sur le palier d'ici quelques heures, ce serait assurément le sien et il l'aurait mérité. |
| | | | (#)Ven 27 Déc 2019 - 10:57 | |
| Freya était pourtant détendue quand elle est revenue. Mais là, elle ressent la différence de climat, le décalage horaire, les heures d’avion et autant dire que tout ça ne l’aide pas à avoir des pensées plus cohérentes que d’habitude. Sensibilité exacerbée, apprendre que ces frères ont fait les cons, même si ce mot n’est même pas assez fort pour exprimer son ressenti, ça la foudroie à l’extrême. Une de ses plus grandes craintes - sûrement la plus importante - vient de se produire. Elle n’a pas été là, peut-être que c’est le prix qu’elle paie pour avoir été plus présente pour Tim que pour ses frères. Surtout Wren. Elle aurait dû faire attention à lui, être plus présente pour lui. Elle savait qu’il avait déjà plongé, qu’il a déjà frôlé le feu de bien trop près il y a trois mois. Pourtant, Freya a cru que son frère s’était pris en main en allant chez les flics par lui-même et en entamant une thérapie. Quand la volonté est là, tout est normalement facilité, non? Visiblement non. Car le Wren qui se présente à elle est complètement à côté de ses pompes. Il mord, il devient presque hargneux alors que non, il n’a pas ce droit. Il l’a perdu au moment même où la pensée de commencer ses conneries lui a frôlé l’esprit. “Mes hormones t’emmerdent, ducon. Elles t’emmerdent toi et ta putain de folie. Tu parles pas d’lui ou j’t’en colle une.” Qu’il n’ose même pas évoquer son copain, pas pour dire des idioties comme ça, d’autant plus qu’une histoire de grossesse, elle donne déjà assez comme ça. Qu’il continue à faire le malin et il atterrit la tête contre le mur. Foi qu’elle aura assez de force pour faire ça. Parce qu’elle est enragée et qu’elle a la sensation d’être She-Hulk. “Oh, j’vous manquais tellement qu’c’était un putain d’feu de détresse qu’vous avez décidé d’m’envoyer?”
Freya s’approche de son aîné, le regard dur, avant de l’attraper par les cheveux pour mettre son visage à sa portée. Wren ne va pas la toiser de sa taille, hors de question. “Vous auriez dû vous immoler en même temps, ç’aurait fait deux déchets en moins sur c’te planète pourrie.” Violente, virulente, la cadette perd complètement la boule. Et la portée de ses paroles. Parce que le plomb a complètement sauté et que putain, ça lui fait mal. Mal de voir ses frères hors de sa portée, mal de les savoir au même niveau que leur putain de géniteur.
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| | | | (#)Ven 27 Déc 2019 - 13:35 | |
| Il n'allait pas réussir à la calmer avec des belles paroles, aussi doué fut-il dans l'exercice. Là, Freya était bien trop remonté à bloc pour envisager de lui parler doucement et avec amour. Il connaissait sa soeur, Wren savait dans quoi il s'embarquait en lui répondant avec une pointe de condescendance, surtout en mentionnant son petit ami. Evidemment que cela n'allait pas lui plaire et qu'il allait s'en prendre une autre, mais est-ce que cela le dérangeait réellement? Non, c'était à croire que Doherty était devenu un vrai masochiste en l'histoire de quelques semaines, comme s'il cherchait à tout prix à se punir d'exister. Il aurait mieux fait d'en finir directement plutôt que de laisser traîner sa carcasse cramer toute la ville, c'était un fait mais Wren était bien trop lâche pour aller jusqu'au bout de sa connerie. Le grand brun allait rester bien vivant, à subir les assauts de violence de sa cadette, avec ce petit rictus amusé parce qu'il avait trop de drogue au fond des veines pour envisager de pleurer. Il n'en avait même plus la force pour être honnête car il était fatigué, le suédois, complètement paumé de devoir subsister dans un monde qu'il méprisait tant mais on ne lui avait pas donné le choix et maintenant, il devait assumer jusqu'au bout d'arpenter cette terre... Et surtout de la brûler, face à sa soeur, la prunelle de ses yeux, qui le haïssait tant à ce moment là, il le voyait bien. "Alors, attends que je récapitule, on a pas le droit de le rencontrer et on a pas le droit de parler de lui non plus, est-ce qu'il existe au final? Toto et moi, on se demande juste." Ce n'était jamais bon quand Wren utilisait une liaison quelconque avec son frère, cela voulait dire qu'il était cul et chemise avec lui et Freya savait que c'était dangereux. "Ah merde, il y a Internet en Suède en plein hiver? Oh, ça va, on parle d'un micro incendie, t'enflamme pas justement, t'as vu le jeu de mots?" Evidemment qu'elle allait le tirer par les cheveux pour qu'il arrête de la toiser car c'était de Freya dont on parlait, la petite teigne qui détestait le feu et les conneries de son frangin plus que le reste du monde. "Tu dis ça mais on te manquerait trop. Vers qui tu viendrais te réfugier à ton prochain dérapage? Je doute que ce soit ton mec là parce que t'es une Doherty, Freya, ça va forcément déraper à un moment, il faudrait que t'assumes toi aussi. Je t'assure que ça fait du bien." Faux, gros mensonge. Au fond, l'âme de Wren était pourrie jusqu'à la moelle de penser à tout ce qu'il avait pu faire ces derniers temps mais il se refusait d'y penser, apeuré de craquer. "Tu demandes pas comment va maman?" Il allait loin et Freya allait sûrement le tuer, tout de suite, dans ce couloir miteux, avant même qu'il ait pu se prendre un bon rail pour quitter cet univers sereinement, quelle vie. |
| | | | (#)Ven 27 Déc 2019 - 14:13 | |
| « Parce que tu crois que j’vais l’présenter aux deux pauv’es cons que vous êtes ? T’as complètement perdu la boule, mon grand, et j’en ai rien à foutre si vous y croyiez ou non. » Même si Tim lui a demandé de voir ce côté-là de sa vie, c’est hors de question, absolument un grand Non qu’il voit ça. Pas quant ses frères jouent les pyromanes en chaleur et encore moins avec de la poudre qui leur sortiraient des yeux tellement qu’ils s’en foutent plein la tronche. Freya le regarde avec une frénésie rare parce que c’est le ciel qui lui tombe sur la tête littéralement. Que Tobias fasse le con comme ça, elle a l’habitude. Ce n’était qu’une question de temps même elle s’entêtait à vouloir retenir les aiguilles d’avancer. Mais venant de Wren, ça la fout en rogne. Et ça pourrait la faire chialer. Craquer. Vaciller. C’est son grand frère, putain, l’homme de sa vie, celui qui est supposé avoir toujours un certain contrôle. Même si le contrôle est parti en vrille il y a quelques mois mais il avait fait amende honorable en allant se dénoncer. Alors Freya n’a pas insisté parce que ça aussi, elle avait cru que c’était sous contrôle.
Or à cet instant, la suédoise a l’impression de voir son père en face d’elle et c’est une vision d’horreur la plus totale. Même si c’est Tobias qui lui ressemble le plus, le rictus de Wren lui rappelle celui de leur père, plus d’une fois abordant cette mine fière - conne. « T’as même pas pu faire tes putains de conneries seul, nan, fallait que tu l’entraines avec toi ! » crie-t-elle tout en le frappant de nouveau. Wren n’ignore bien à quel point son jumeau n’est pas compliqué à attirer dans ce genre de bordel. Il a même l’utiliser, en jouer et en profiter et ça, c’est quelque chose que Freya prend comme une trahison pure et simple. Parce que même si elle a envie d’étrangler Tobias tous les quatre matins, il reste aussi son frère et normalement, la règle du sang prime sur tout. Censé se monter vers le haut, pas se laisser dégringoler tout en bas et plus encore.
Mais il faut toujours une exception à la règle. Et cette exception, ça a toujours été les Dohertys.
Et Wren le lui prouve en lui disant qu’elle ferait bien d’assumer ses propres dérapages et elle lâche sa tignasse avec fureur car évidemment que Tim n’est au courant de rien. Ni de la Hive, ni des cambriolages. « Ta gueule, Wren. » Est-ce que ses frères lui manqueraient ? A ne pas en douter. Ils restent son sang, ceux avec qui elle a connu le pire mais parfois le meilleur. Une fratrie complètement dysfonctionnelle mais qui pourtant réussi à fonctionner sur certains points. Dans la colère, dans la destruction, dans le mal. « J’m’assume déjà très bien comme ça. » qu’elle grince entre ses dents. Oui, si elle réussit à mettre ce genre de problèmes de côté. Mais sinon, tout est tellement tangible, foireux et compliqué. « J’en ai rien à foutre de maman. Ça a toujours été toi son préféré. J’ai aucun lien avec elle à part avoir été dans son bide pendant neuf mois. Mais tu m'as l'air tellement fier comme un paon d'merde, vas-y, dis moi c’que t’as fait à ta précieuse génitrice. Elle traine les boyaux ouverts dans ta baignoire ? » A ce stade, toutes les possibilités sont à envisager.
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| | | | (#)Ven 27 Déc 2019 - 14:26 | |
| Il savait qu'il jouer les petits cons là, face à Freya parce qu'elle l'avait attaqué et qu'il n'était pas prêt à entendre ce genre de discours. Wren aurait essayé de temporiser en d'autres temps parce qu'il était peut être le plus doux des trois Doherty en temps normal mais là, il était parti trop loin. On pouvait même croire qu'il était irrécupérable parce que c'était lui qui lançait les pires idées à son frère: de cette affaire de mettre leur mère dans un asile jusqu'à celle de brûler la baraque, c'était l'aîné qui était fautif de toute cette affaire et peut être que Freya le savait déjà. Après tout, elle vivait avec Tobias et il n'était pas ce qu'on pouvait appeler un livre fermé, le petit frère, puisqu'il n'avait honte de rien. A coup sûr, il avait dû jouer au fier en voyant sa soeur rentrer de son voyage pour lui dire que Wren était devenu pire que lui, qu'ils s'étaient tous deux pris des cuites mémorables en son absence, et plus encore. Alors, bien sûr, le suédois n'était pas en capacité de mentir là, tout de suite parce que c'était sa cadette en face de lui et s'il pouvait embobiner le reste du monde en temps normal, ce n'était pas la même histoire avec Freya. Jamais. "Ah bah, tu vois, t'as honte de nous, il était temps que tu nous le dises, tiens." Evidemment qu'elle devait ressentir cela puisqu'elle se trouvait en Suède quand elle avait appris que la demeure familiale avait mystérieusement brûlée, pas sûr qu'elle ait eu envie de le mentionner à son petit ami. Savait-il au moins d'où elle venait et surtout, ce qu'elle faisait de sa vie? Wren avait fort à parier qu'il n'avait conscience de rien, elle avait dû tomber sur une bonne poire, le genre de garçons capables de lui donner le bon dieu sans confession alors qu'il avait en face de lui le diable. "L'entraîner, moi? Tu sais qu'il a pas besoin de moi pour ça, on parle de Tobias quand même.... Et tu te dis pas que c'est l'inverse qui a pu se passer évidemment, elle est belle la solidarité entre jumeaux, moi qui pensais que vous vous supportiez pas plus d'un quart d'heure." Ils habitaient tout de même ensemble, Wren aurait dû se douter que cela voulait dire que leur proximité existait quand même, lui n'avait rien à faire là dedans, il n'était que l'aîné. Quelque part, tout cela le mettait en rogne parce qu'il s'était tué à la tâche durant des années pour leurs faces et on le remerciait toujours en le giflant ou en le tirant par les cheveux, même si Freya avait fini par le relâcher, sûrement excédé par les mots qu'il osait prononcer, son grand frère chéri. "Facile comme réponse. T'assumes rien du tout, ma pauvre, ton mec, il sait tout ce que tu fais derrière son dos au moins? Ce petit voyage en Suède, là, il sait que c'était pas payé avec de l'argent durement gagné par tes soins? Viens pas me chercher alors que t'es même pas capable de dire la vérité à ta propre moitié, qui est le plus pathétique là?" Lui, toujours lui, bien sûr parce que Doherty n'avait pas su protéger sa soeur et qu'elle se retrouvait depuis des semaines au beau milieu d'affaires bien louches et il n'en avait rien su, pas jusqu'à ce que Tobias lui en parle, à croire que cela avait du bon de se rapprocher de l'autre Doherty. "Ah parce que je suis un meurtrier à tes yeux maintenant? Génial. Non, elle est juste partie inopinément chez les fous, tu dois être contente, t'auras plus à faire semblant d'avoir envie de lui rendre visite à la maison. Fille parfaite que tu es, hein." Il avait envie de fumer putain mais Wren savait que Freya le tuerait sur place s'il osait sortir une cigarette là, tout de suite. "Du coup, balance ta leçon de morale, soeurette, j'attends." Il avait cramé la maison Dohety, foutu sa mère à l'asile, s'était drogué à outrance... Elle devait bien y avoir quelque chose à lui dire, Freya, même si Wren ne l'écouterait probablement pas le moins du monde, abruti qu'il était ces derniers temps. |
| | | | (#)Ven 27 Déc 2019 - 14:57 | |
| « Ouais, j’ai grave honte de vous, surtout là. J’en ai ras-l’cul de cette putain de famille, de ces putains de chromosomes X qui pourrissent mon existence jusqu’à la moelle ! » Pourtant Freya n’a jamais eu honte de Wren. Elle a toujours eu conscience des sacrifices qu’il a faits pour eux, elle l’a vu même si elle ne disait rien qu’il s’épuisait littéralement à essayer de trouver tout et n’importe quoi pour gagner de l’argent et faire tourner une bâtisse de quatre personnes. A 16 ans, c’est une responsabilité bien trop grande, bien trop forte, bien trop intense. Dans d’autres circonstances, la cadette aurait pu présenter son copain à son aîné. Elle aurait pu s’il avait continué droit, s’il n’avait pas commencé à vriller ailleurs. Elle y a même songé mais maintenant, c’est foutu. Jamais Wren ne verra Tim, c’est une rencontre qu’elle repousse et qu’elle oublie même. Wren n’est qu’un ramassis de problèmes à l’heure actuelle, hors de question les Doherty mâles à leur plus bas, sous leur pire apparence à son copain bien trop fragile sûrement pour supporter ça. « Oui mais jusqu’à présent, j’arrivais à cont’nir Tobias. J’arrivais à l’éviter d’aller fait un feu d’joie quelque part, j’avais un faible espoir que son manque d’action de ce côté-là lui permettrait de pas faire comme toi ou papa. Mais visiblement, t’as a été qu’un putain d’égoïste, t’as pensé qu’à ta gueule et tu l’as entrainé sans réfléchir à deux fois que t’as non seulement foutu ta vie mais aussi la sienne, qui était déjà pas fleurissante ! » Evidemment que Freya et Tobias ont du mal à se supporter, c’est dans leurs gènes de se chamailler, de s’envoyer des piques quand ce n’est pas des chaises. Mais elle n’arrive pas à supporter que Wren l’ait embarqué, qu’il a été à ce point con et stupide, aveuglé par des ambitions personnelles. C’est une face de son aîné qu’elle aurait préféré ne jamais voir et le pire dans l’histoire, c’est que Tobias a dû en être sacrément heureux.
Quand Wren lui balance sa façon dont elle a gagné son argent pour le voyage, Freya recule d’un pas, décontenancé et un peu paumé. « Qu’est-ce qu’tu m’racontes ? J’travaille, j’te signale, tout l’monde peut pas en dire autant. » Oui mais non. Le cimetière n’aurait pas suffi alors il a fallu qu’elle cherche ailleurs. Parce que l’argent qui tombe facilement dans les poches, c’est vite grisant mais ça, la cadette crèvera avant de l’avouer. Surtout face à son frère qui semble bien trop fier de détenir des informations qu’elle ignore qu’il possède. Ses mains sont moites et elle sait qu’elle risque de commettre un double meurtre aujourd’hui. « Meurtrier, pyromane, c’est un peu le même concept, nan ? C’est d’la destruction, ça revient à la même chose, j’serai plus à cette surprise près. » Surtout qu’elle avait déjà évoqué l’idée il y a plus de six mois de foutre de la mort au ras dans son verre. Mais non, la surprise est qu’elle est chez les fous et ça, c’est sûrement la plus grande surprise qu’il ait pu lui faire. « Chez les fous ? Donc le truc pour lequel tu m’as envoyé chier y a des mois d’ça, t’as fini par l’faire ? P’tain, limite tu m’impressionnerais si t’avais pas fait preuve d’autant de conneries après. » Son sang ne fait qu’un tour et elle se retourne pour choper des livres et les lui balancer à la tronche. « Ma l’çon de morale, la voilà. Vas-y, fais un autodafé, pyromane de pacotille ! »
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| | | | (#)Ven 27 Déc 2019 - 15:14 | |
| Comme toujours, Wren avait créé l'apocalypse. C'était en tout cas l'impression qu'il ressortait du discours de sa cadette parce que c'était bien connu, toutes les misères du monde étaient causées par les gènes Doherty. Il savait bien que Freya méprisait leurs deux parents, qu'elle aurait aimé être issu de n'importe quelle autre union plutôt que celle-là mais on ne choisissait pas sa famille, comme le disait si bien le diction et la pauvre mini Doherty devait vivre avec ce fait depuis bientôt trente ans. Alors, quelque part, c'était un peu vexant pour Wren qu'elle refuse de lui présenter son petit ami, certainement qu'elle méprisait bien assez ses frères comme cela pour imposer à un homme lambda la vision de ces deux énergumènes qui bavait dès qu'il y avait une micro flamme en face de leurs pupilles. Il y avait quelque chose qui clochait chez eux, quelque chose qui remontait peut être à plusieurs ancêtres, ou à une combinaison mal faite quelque part. S'ils devaient être étudiés par la science, pour sûr qu'on s'éclaterait avec les Doherty parce qu'ils en avaient des problèmes au casque et ceux-là n'étaient visiblement pas prêts de se régler en vue des conversations qui se tenaient entre ces quatre murs depuis quelques semaines déjà. "Comme quoi c'était pas si dur à avouer, tu vois. Merci, Freya." Elle avait honte de lui et s'il avait été dans son état normal, un tel fait aurait terrassé le grand suédois mais il ne l'était pas justement, dans son fichu état normal. Cela faisait des semaines qu'il n'avait plus aucune idée de ce qu'il essayait d'accomplir, surtout en entraînant Tobias dans sa chute. Bon, le cadet n'avait pas besoin de lui pour chuter à la base, c'était un fait mais d'après Freya, c'était tout de même de la faute de Wren si le plus jeune se mettait à brûler des objets ou à se droguer plus que d'habitude... Quelle connerie. "Non mais tu t'entends, Freya? Genre c'est moi qui ai rendu Tobias complètement cinglé? Il a jamais eu besoin de moi pour faire des feux de joie ou se refaire les parois du pif... Avant, il te le cachait juste mieux mais crois moi, ça fait longtemps que ton jumeau a vendu son âme au diable et je suis pas responsable. J'ai même fait tout ce que j'ai pu pour l'en empêcher mais, à quoi bon maintenant?" Wren était comme son frère, happé par les flammes, en perte de tout contrôle et si, autrefois, il aurait pu être effrayé de cette perspective, aujourd'hui, le nordique l'embrassait avec admiration. Enfin, il se libérait de ses chaînes, enfin, il arrêtait de faire croire au reste du monde qu'il était une personne saine et normale, cela n'avait jamais été le cas et il espérait convaincre Freya qu'elle devait en faire de même désormais. "Elle est bien bonne celle-là, tu travailles... Pour la Hive, ouais, tu travailles. C'est pas un cimetière qui pourrait te payer une lune de miel comme ça alors arrête ton char là." Il savait tout et Freya ne pouvait pas s'échapper maintenant que son frère avait tous les pans de vérité entre ses doigts. Elle n'avait pas réussi à lui cacher cela et il était évident qu'elle ne faisait pas franchement la maline en se rendant compte de cela, même si elle rebondissait sur un autre sujet pour lui faire avaler la pilule plus aisément, une bonne technique de Doherty de base. "C'est sûr que niveau destruction, tu t'y connais pas, toi... Ecoute, les gens changent d'avis et j'étais pas contre le fait de récolter un peu de fric. Bon, on a tout dépensé pendant que t'étais pas là avec Toby mais t'en avais pas besoin, hein?" Il était au bout, perdu, ruiné et Freya lui balançait des livres à la face, Wren posant son bras devant lui pour éviter de se prendre une belle encyclopédie sur le coin du nez. "Oh, tu te calmes un peu, putain c'est pas vrai! Ca va, c'est juste la maison de maman, tu l'aimais pas alors je vois pas en quoi ça te fout en rogne. C'est pas comme si on avait cramé tout Brisbane non plus, détends ton string un peu." Il s'approcha d'elle pour lui attraper les mains, sans violence parce que jamais Wren n'oserait faire de mal à sa soeur, aussi conne puisse t-elle être dans ce genre de circonstances. "Bon allez, c'est bon, Freyou... Arrête ta crise, on sait tous les deux que tu gueules pour la forme là parce que tu savais que ça allait arriver, non?" ll ne croyait pas si bien dire, évidemment. |
| | | | (#)Ven 27 Déc 2019 - 16:29 | |
| « T’as vu, ça fait fout en l’air de savoir qu’on est trop honteux pour être vu avec, hein. Et toi, on en parle de ta copine que t’as jamais voulue nous présenter ? Alors pas d’leçon d’morale à deux balles, Wren, t’es vraiment pas mieux. » Cette copine même qui a réussi à les faire se disputer l’année précédente parce que Freya l’a pris comme un affront personnel. Que le ressenti que Wren a là, en ce moment même, c’est exactement la réplique exacte de ce qu’elle a ressenti il y a six mois, quand il se butait à ne pas vouloir la présenter à la famille, ou au moins à elle. Alors l’hypocrisie qui pue du nez, elle n’en a rien à foutre et elle n’hésite pas à la lui balancer à la gueule car il est hors de question d’être toujours la méchante de service, d’être celle qui passe son temps à avoir le rôle le plus dégueulasse de l’histoire.
A quoi bon maintenant ? Il lui demande à quoi bon maintenant ? « Les neurones ont vraiment disjoncté là, haut, putain, c’est pas possible. C’est pas parce qu’il a déjà vendu son âme au diable qu’il faut l’inciter à aller plus loin et plus pauvre, sombre idiot ! » Ce n’est pourtant pas compliqué ce qu’elle lui dit mais Wren ayant certainement déjà plongé son nez dans de la poudre - voire entre autres choses - ce n’est pas surprenant qu’il ne capte pas ce qu’elle veut lui faire comprendre. « Et puis, c’vrai que s’mettre à sa hauteur, c’est tellement plus simple, hein. J’ai plus un cas soc’ à m’occuper, mais deux ! » Et encore, il faudrait qu’elle ait l’envie pour ça. Et franchement, à cette minute près, elle n’en a pas vraiment la volonté. Les laisser pourrir dans leur merde lui semble vachement plus tentant. Elle est bien bonne celle-là, tu travailles... Pour la Hive, ouais, tu travailles. Freya a une douche froide. Littéralement parce que celle-là, elle ne l’a pas vu venir. Du tout. « Il te l’a dit. L’enfoiré, il te l’a dit. P’tain j’y crois pas. La ferme, Wren, la ferme, t’es vraiment pas placé pour juger, ok ! » Tobias n’a jamais connu un travail honnête et Freya, avec sa maladie, n’a jamais réussi à garder un emploi sur le long terme. Le loyer, les conneries à réparer et son putain de traitement, tout ça ne coûte pas un sourire. « Pendant des années, tu nous as gonflé avec tes paroles droites et tes leçons d’merde mais toi, comme ça, elle claque des doigts, suffit qu’tu pètes un plomb pour que tout d’un coup, t’acceptes qu’on soit tous pourri jusqu’à la moelle. C’est bien, Wren, joli développement de personnage, j’suis sûre que papa s’rait super fier d’vous ! » Il y a toujours eu ce quelque chose qui unit Wren & Tobias qui la frustre en même temps que ça dépasse son entendement. Une incompréhension totale sur un sujet qu’elle ne maitrise absolument pas. Freya gigote ses bras pour qu’il la lâche mais bordel, c’est qu’il a une poigne de fer dans ces moments-là, le frangin. « C’est pas juste la maison à maman ! C’est vous, c’est vous le problème, c’est votre putain de noirceur, votre putain de folie et qu’ouais, ça m’fout en rogne parce que vous êtes mes frères et que ça m’flingue total ! » Elle crie, elle hurle, elle essaie de le frapper de nouveau parce que si les mots ne rentrent pas, peut-être que les gestes peuvent le faire. « N’ose pas me dire d’me détendre, Wren Doherty, ou sinon j’te jures que j’te castre sur place ! » Freya ne rigole qu’à peine en disant ça. Elle en serait capable. Même à les lui faire cramer s’il le faut.
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| | | | (#)Ven 27 Déc 2019 - 16:44 | |
| Il fallait qu'elle remette des vieux sujets sur le tapis, forcément. Wren avait d'ailleurs totalement oublié cette sombre histoire vu tout ce qui s'était passé depuis. C'était vrai, pourtant, il s'était mis en couple quelques temps avant de se faire jeter à cause de son patrimoine génétique mais cela, Freya ne pouvait pas décemment le comprendre puisqu'elle était acceptée telle qu'elle était par son copain du moment. C'était en tout cas la sensation que Wren en avait parce que ce n'était pas possible que ce pauvre type ne sache rien des démons qui tiraillaient sa petite soeur, pas alors qu'elle passait autant de temps dans son pieu. Le suédois n'avait clairement pas le même karma que sa cadette et non, il n'avait pas pensé à lui présenter la femme de l'époque parce que cela n'avait pas vraiment compté au final. La rupture lui avait fait du mal malgré tout et s'il l'avait présentée à sa petite soeur, il était évident que Wren aurait encore un peu plus de mal à s'en remettre vraiment. "Ah ouais donc on mélange tout, là. Non, mais ok, d'accord. Tu vas me balancer un truc qui date d'y a trente piges maintenant? Surtout que je te rappelle que ladite gonzesse m'a largué deux secondes après alors je vois pas pourquoi t'en fais encore tout un fromage. Je dirais que ça a rien à voir avec ton histoire là, même." Les circonstances étaient les mêmes pourtant: Wren qui se plaignait de rester à l'écart, Freya qui essayait de préserver son histoire avec cet homme au lieu de le balancer en pâture à ses frangins tarés au possible. Il avait fait la même chose, le grand dadais, peu de temps auparavant mais maintenant, sa vie n'était plus tout à fait la même et il fallait qu'il vienne mettre son grain de sel, qu'il en rajoute, sûrement parce qu'il était exaspéré de voir Freya prendre la défense de Tobias après tout ce qu'elle avait pu dire sur sa tronche. "Je crois vraiment que t'as cassé un ou deux neurones, toi. Tu défends ton jumeau maintenant? Après tout ce que t'as sorti le concernant, elle est bien belle, celle-là. Tous contre le méchant Wren qui fout en l'air votre existence. T'es pas chié quand même, après tout ce que j'ai fait pour ta gueule." Là dessus, il n'avait pas tort parce que Wren avait toujours répondu présent lorsque Freya avait eu besoin de lui, à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Elle était sa soeur adorée et Wren avait mis sa vie entre parenthèses quand elle était en crise peut être dix fois déjà, parce que c'était son rôle mais peut être que c'était du passé tout cela aussi. "Bien sûr qu'il me l'a dit. Je fais partie du délire maintenant, tu peux plus rien me cacher, soeurette." Plus aucun secret ne serait accepté entre eux puisqu'ils étaient tous en train de dealer comme des crevards pour de l'argent facile. Wren n'aurait pas dû être aussi fier de cette reconversion, surtout pas après tous les efforts qu'il avait mis pour se construire une existence décente. Il avait tout ruiné en un claquement de doigts, c'était incroyable. "Si tu le dis. Je m'en fous sans déconner, je m'en fous. Vous vous êtes tous bien foutus de ma gueule quand j'essayais de vous ramener vers la lumière alors, réjouis toi que j'ai arrêté peut être, plutôt." Elle n'allait pas le faire, parce qu'elle était énervée Freya, que Wren essayait vainement de la détendre, sentant qu'elle se débattait face à son emprise. Elle le méprisant tant que cela, alors? "Il y a aucune raison que ça te flingue, on gère parfaitement la situation. Après tout, on fait bien avec ta maladie, tu peux faire avec la nôtre, non? Ah, parce qu'en plus, tu veux pas devenir tata, non mais d'accord, je te lâche." Il le fit, s'adossant au mur derrière lui, en espérant qu'elle termine son laïus parce qu'elle n'avait rien d'autre à ajouter là, si? "Est-ce qu'on peut parler sans hurler maintenant ou je suis encore en danger?" La deuxième idée semblait plus plausible avec la mini Doherty. |
| | | | (#)Ven 27 Déc 2019 - 17:52 | |
| « C’était y a six mois et j’vois pas en quoi c’est différent. T’es sorti avec elle, sur le moment tu voulais pas nous la présenter, pas même à moi alors ne me fais pas maintenant ton numéro du gars offensé de pas voir mon copain. C’qui a rien avoir, là, c’est que j’ai d’vraies raisons à n’pas vous l’présenter contrairement à toi qu’en avaient aucune. » Et Tim, comment il réagirait s’il voyait, s’il savait, s’il apprenait à quel point sa famille est vraiment tarée ? « P’t’être qu’il va me larguer dans deux secondes, qui sait, certainement pas toi en tout cas ! » Wren aurait pu être au courant de la situation, Freya aurait pu aller lui dire ce qui lui pèse sur le cœur depuis des mois mais elle ne l’a pas fait, ne voulant pas importuner son frère avec ça. Et voilà le résultat, son aîné cul et chemise avec jumeau et elle qui n’a rien d’autre à faire que de s’envoler à l’autre bout du monde avant d’atterrir brutalement en terre australienne qui a pris un coup de chaud. C’est complètement dingue, comme histoire, et Freya n’a toujours aucune idée comment on réagit à ce genre de trucs. Mais comme c’est elle, comme c’est une Doherty, forcément qu’elle réagit mal, forcément qu’elle est violente, forcément qu’elle lui en veut, à Tobias, à leur père, à leur mère et à la terre entière. Et à elle-même aussi. « C’est pas parce que j’ai envie de l’étrangler tous les jours et que jle traite toutes les deux s’condes que ça veut dire que j’vais regarder sans rien dire qu’il plonge comme ça. Ouais il me désespère mais c’est toi que j’croise en premier, là, et c’est toi qu’es censé être le plus responsable. Il est qu’un p’tit con mais toi, tu fais pas mieux et ça m’déçois plus d’toi que d’lui, tu peux le capter ça ? » Freya finit par s’approcher tout en lui enfonçant son doigt à plusieurs reprises dans le torse. « T’avais qu’à nous laisser tous pourrir au lieu d’jouer au grand frère responsable si c’était que pour retarder l’échéance. Au final, papa aurait dû tous nous cramer, ç’aurait été bien plus simple pour tout l’monde. » Parce qu’au final, qu’est-ce qu’ils gagnent, les Doherty ? Des folles et des pyromanes. Des toxicos et des alcoolos. Des pertes de contrôle, un sang pourtant froid qui s’ébouillante bien vite - certainement le sang irlandais du père qui doit jouer.
Freya se mord la lèvre tout en faisant les cents pas avant de taper le pied dans une chaise. « Il fait chier, c’connard ! A ce stade, il va rameuter la terre entière, p’tain ! » La suédoise pince l’arête de son nez en soupirant, pour tenter un contrôle de ses nerfs. Parce qu’ils peuvent lâcher encore plus et ce n’est pas bon, aussi mauvais que ses frères avec un briquet. « Evidemment qu’tu fais parti du délire. Une affaire en famille, qu’est-ce qu’on aurait pu demander d’mieux ? » La fratrie la plus pourrie de Brisbane sous la même houlette d’un gang nouvellement formé. Le bon côté des choses… Si elle en trouve un… C’est qu’elle va pouvoir les avoir à l’œil ? Pour le bien que ça leur a fait.
« Okay, tu veux p’t’être que j’aille faire un sacrifice de nouveau-né pour remercier les dieux de t’avoir rendu la raison tordue des Dohertys ? » Freya a le regard brun furibond et ce n’est pas Wren qui finit par la lâcher tout en se coinçant contre le mur qui va y changer quoique ce soit. « N’compare pas mon problème au vôtre, Doherty. Ç’a rien à voir et au moins, moi, j’gère vraiment la situation. » Même si ces médicaments, elle aurait envie de les balancer par la fenêtre tellement qu’ils peuvent la ralentir en plus de lui coûter un rein tous les mois. « J’préfère t’castrer plutôt que d’risquer à c’que la famille se reproduise et qu’le poison se propage. » D’autres Doherty, d’autres gènes bizarres, d’autres frustrations, d’autres problèmes. Pour le bien de l’humanité, Freya est prête à faire ce sacrifice. Au lieu de lui répondre, Freya finit dans la cuisine s’ouvrir une fiole de rhum. Elle laisse quelques gorgées lui brûler le gosier avant de revenir vers son frère, les membres toujours palpitants. « J’vois pas c’qu’y a dire d’plus. Tu veux m’expliquer à quel point c’était génial, la sortie avec le p’tit frère, que vous avez sûrement eu un putain d’orgasme et que c’est rien, c’était la dernière fois ? » Parce que Freya n’y croira pas.
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| | | | (#)Ven 27 Déc 2019 - 18:45 | |
| Deux Doherty qui se disputaient, ce n'était pas un phénomène rare mais il n'en restait pas moins étonnant. Il n'y avait jamais de demi mesure dans cette famille et tout prenait des proportions incroyables une fois qu'ils étaient lancés dans des débats houleux. Toutes les histoires ressortaient, oui même celles qui dataient d'avant les années 2000 et Wren détestait cela. De toute évidence, il ne trouverait pas de terrain d'accord avec sa soeur, pas sur un sujet qui avait failli foutre en l'air leur relation dans les grandes largeurs parce qu'elle avait été vexée, Freya, que son aîné ne lui dise rien alors que lui pensait avant tout à la protéger de tout ce qui pourrait ressortir par la suite. Encore un échec pour le suédois, pour changer. "On va arrêter de parler de ça parce que ça mène à rien. On va pas recommencer comme il y a six mois. Tu me le présentes pas, aucun souci, je ferai avec." Il n'en serait pas moins outré bien sûr mais il ne le dirait pas. Il avait l'habitude de ne pas parler, Wren, de ne surtout pas partager ses états d'âme et il en avait des centaines à garder à l'intérieur ces derniers temps. Il n'allait pas pouvoir les partager avec sa cadette et c'était sûrement ce qui était le plus dur dans cette engueulade parce qu'il allait mal et que Freya pensait vraiment qu'il avait passé l'arme à gauche sans aucune raison valable. Wren voulait juste lui faire penser que c'était aussi simple que cela, qu'il avait claqué des doigts un matin pour devenir le grand méchant loup alors qu'il avait été du côté des agneaux durant tout ce temps mais rien n'était jamais aussi simple qu'un tour de magie, la jeune femme aurait dû le savoir mieux que quiconque. "Ah ouais, ok, je suis le plus vieux donc je suis censé être le roc encore et toujours, va falloir que t'arrêtes avec cette vision archaïque de la famille, c'est bon là. On est passés à autre chose depuis un moment, j'emmerde les responsabilités, d'accord? Je suis pas votre père, vous faites ce que vous voulez, merde!" Tobias comme elle, même si quand c'était Freya, Wren avait tendance à le prendre bien plus mal parce qu'elle était encore son bébé à ses yeux, qu'elle n'avait pas grandi d'un centimètre et qu'il avait besoin de la couver. Vu la réussite que c'était, il faisait bien de s'abstenir depuis quelques temps. "Ouais, on aurait dû cramer. Mais peut être que ça va nous arriver, va et ça te soulagera." L'ancien pompier ne refusait pas l'idée, peut être parce qu'il cherchait cette issue depuis un bon moment maintenant et l'incendie de la demeure familiale n'avait été que les prémisses d'une chute annoncée. Wren ne voulait pas penser à l'avenir alors, il fermait totalement son cerveau au flot des idées qui germaient derrière sa boîte crânienne. Tant pis pour tout cela, tant pis pour leur vie en cendres. "La Terre entière... Je suis son grand frère, c'est normal qu'il me propose, pas la peine de te vexer parce que t'es plus la seule à qui Toby ait pensé." Pas sûr qu'elle veuille l'avoir dans les pattes surtout mais Doherty n'osa pas en rajouter une petite couche. Elle n'avait pas besoin de cela pour être excédée de rage et il n'aimait pas spécialement être en face d'elle dans ce genre d'instants, même si lui avait l'air de faire preuve d'un flegme d'enfer. "Je vois pas en quoi c'est pas comparable. T'es malade, nous aussi, sauf que nous, il y a pas de médoc, il y a pas de traitement alors..." C'était l'enfer, voilà ce qu'il voulait dire parce qu'ils pensaient tous au feu jour et nuit, à chaque manifestation de fumée qui naissait quelque part et c'était proprement invivable mais Freya ne pouvait pas comprendre cette réalité, celle dans laquelle vivaient Tobias et Wren depuis l'adolescence. "Rappelle moi de jamais te nommer la marraine du môme." Elle était partie picoler et Wren la regardait revenir avec un léger sourire parce qu'elle n'allait pas lâcher l'affaire, forcément. "Ah ouais, on s'est paluché devant les flammes, bien sûr, Freyou. Non, on a juste cramé le truc et basta, ça a fait du bien sur le moment et on est allé boire un coup et se faire un rail. C'était la dernière fois puisqu'il y a plus de maisons Doherty à cramer, je te signale... Enfin si, nos appart' mais je sais pas si on peut aller jusque là, faut voir." Il n'y avait pas pensé jusque là et il espérait ne jamais en arriver là, pour sûr. "Tu vas donc pas me parler de la Suède et me bassiner avec ce micro truc toute la journée, donc?" Il devait en avoir le coeur net, au moins cela maintenant qu'il était face à elle. |
| | | | (#)Ven 27 Déc 2019 - 19:40 | |
| Enfin un sujet clos et pour une fois, Freya ne trouve rien à redire. Elle se tait et elle laisse le sujet de son copain couler parce qu’elle risquerait de hurler encore plus, ce qui n’est visiblement pas le but recherché par son aîné malgré tout. « Et puis, de toute façon, tu pensais que j’allais réagir comment à vos exploits, Wren ? Que j’allais vous faire une tape dans l’dos, vous dire que c’est bien joué mais pinky promesse que vous l’ferez plus jamais ? » Si Wren ne peut pas comprendre sa réaction, pour Freya, c’est complètement compréhensible. Depuis l’incendie de leur premier appartement, elle a cette peur constance de voir ses frères tomber dedans un peu plus tous les jours. Elle vit avec Tobias depuis 27 ans, elle le voit avec ces petits de briquets qui trainent partout, tout le temps, jusqu’aux chiottes où elle retrouve des cendres de ce qui doit être du papier toilettes au fond de la cuvette. Leur obsession dépasse sa compréhension et même si elle a tenté de faire des recherches sur le net, rien n’a été très concluant. Pas tant que ses frères ne réalisaient pas la portée de ce qui ne tourne pas rond chez eux. Freya a vu comme un espoir quand elle a appris que Wren avait commencé une thérapie. Elle l’a laissé alors dans son coin, faire les choses à son rythme, ayant peut-être trop peur de le brusquer ou de le braquer si jamais elle venait fouiner son nez dedans.
Mais si c’est pour que tout soit fichu à l’eau une fois le bracelet enlevé, la jeune femme se met à douter de l’efficacité de cette thérapie. Et surtout de la volonté de Wren à vouloir aller mieux. Car il a l’air de complaire un peu trop sous ses nouvelles casquettes. « Pauvre imbécile, on nous l’a proposé à tous les deux en même temps. J’suis pas vexée, c’est juste que c’est pas l’genre de trucs qu’on dévoile à tout va au premier couillon qui s’en sort bien avec la drogue. Et ouais, le couillon, c’est toi, là. » Elle se retient de dire qu’il aurait pu lui en parler mais Tobias ne parle jamais, il fait. Sur le moment, spontanément, il ne réfléchit pas. Sûrement que de proposer à Wren de rejoindre la Hive n’a pas été prémédité, juste une occasion qui s’est présentée. Mais sa jumelle n’aime pas ça, elle n’aime pas ça du tout. « Donc fais pas comme si t’étais aussi important. C’est vrai qu’y a d’quoi se sentir hyper flatté quand Tobias pense à quelqu’un, hein. » Ce con doit tellement saliver quelque part là où il se planque en voyant les deux autres le rejoindre peu à peu dans son putain de trou. « Bouhou, vous avez pas d’traitement donc on est tout démuni, j’pleure pour vous, vraiment, quelle plaie. » Une obsession, une lubie, une impulsion. Mais dans le cerveau de Freya, ça ne ressemble en rien à une maladie. « Vous pourriez vous en débarrasser si vous l’vouliez. J’ai pas c’luxe. » grince-t-elle entre ses dents. Tous les traitements du monde ne suffiront jamais à lui faire taire ce noyau dans la tête alors que Wren arrête tout simplement de comparer deux choses différentes, il ne gagnera pas.
« Bah nan, nomme Tobito comme parrain, puisque tu l’kiffes si fort tout d’un coup ! » Okay, la jalousie quand tu nous tiens. Et ça l’étouffe un peu, ça la prend à la gorge, même gorge qui finit par se détendre alors qu’elle l’envahit d’alcool salvateur. Freya n’a pas le moral, elle n’a pas l’énergie malgré ce que l’on pourrait croire. Elle tourne sur elle-même, les yeux se baladant négligemment sur la bibliothèque vide, les livres au sol, la table à manger. Wren parle mais elle ne l’écoute déjà plus. Sa main vient prendre un énième briquet alors qu’elle sépare ses lèvres du goulot dans un soupir satisfait.
« Faut voir, hein. » Et ben on va voir alors, grand frère. Le fond de sa fiole sur les livres. Briquet qui s’allume. Briquet balancé. « V’là c’que j’en fous, d’ta Suède et ton micro truc ! »
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| | | | (#)Ven 27 Déc 2019 - 20:40 | |
| Et si tout était réellement de sa faute? Et si le monde ne tournait pas rond parce qu'il existait? Wren n'avait jamais osé avoir ce genre de pensées mais cette réalité s'imposait de plus en plus à lui au quotidien. Freya avait raison: il était une plaie et il ne savait pas vraiment comment faire pour se débarrasser de ce côté si atroce chez lui. Les gens avaient beau dire qu'on devait vivre avec ses défauts, c'était plus facile pour certains que pour d'autres et les Doherty, dans le genre, en avait une bonne flopée qui risquait à tout moment de faire exploser toute la galaxie. Alors, oui, peut être qu'il était responsable, le grand suédois, parce qu'il avait voulu tout contrôler, jusqu'à la vie de ses cadets, tout cela pour qu'ils perdent pied autant que lui, au bout du compte. Pourquoi faire tous ces efforts, dans ce cas? Pourquoi avoir perdu autant de temps du bon côté de la barrière? Wren se disait qu'il avait perdu des tours d'horloge pour peu de choses au final, juste des chimères qui s'envolaient au moment où Freya martelait ses mots pour bien lui faire comprendre qu'il était la plus grosse déception de son existence. "Je sais pas. On a pas pensé à toi en les faisant, encore moins à ta réaction. On savait que t'allais nous engueuler mais est-ce que ça change quelque chose?" Doherty savait que non, il n'allait pas changer d'avis parce qu'il avait peur que sa soeur lui rentre dans le lard. C'était fréquent que leur relation parte en vrille de la sorte et il n'avait plus la patience d'espérer quelque chose de plus sain maintenant. "Le couillon, il sait ce qu'il fait. Je te rappelle que j'en ai vendu de la came dans le temps, pour ta pomme d'ailleurs." Alors, il n'était peut être pas aussi couillon qu'elle le prétendait, sa cadette, parce qu'il avait de l'expérience dans ce genre de milieux et que Wren avait toujours été doué pour s'en sortir. Freya ne savait pas tout, pour sûr, parce qu'il l'avait bien caché, l'aîné, tout ce qu'il avait dû faire pour les préserver et maintenant, ils étaient tous dans le même bateau, un comble. "Si tu le dis." Il n'allait pas surenchérir parce qu'ils étaient en train de se battre pour la place du préféré envers Tobias, une belle connerie sans intérêt. "Parce que tu crois que si on claque des doigts, ça disparaît? T'as pas l'air très renseignée sur la question, j'aurais dû t'amener à ma thérapie, t'aurais peut être compris." La pyromanie était un mal complexe et qui ne s'en allait avec aucun médicament et aucun traitement réel. On pouvait faire de la psychanalyse: pour certains, c'était une réussite, pour d'autres, une pause avant le retour du mal, rien n'était écrit, rien ne pouvait les sauver réellement d'un diable aussi puissant. "Ouais, je ferai ça, t'inquiète pas." Comme s'il allait avoir des enfants un jour, plutôt crever que de filer ses délires à un môme. Et s'il était pyromane lui aussi? Non, on annulait tout et on l'empêchait de se reproduire comme sa soeur l'avait suggéré. Cela dit, Wren n'avait pas spécialement prévu la suite des événements non plus: il n'avait pas vu venir Freya qui s'armait d'un briquet et qui faisait cramer un de ses bouquins. Le pompier mit quelques secondes à réagir, éteignant le feu avec son expérience du terrain, non sans hurler sur sa cadette. "Tu branles quoi, putain?! Tu veux crever, maintenant? T'as quoi dans le crâne? Tu fais chier, Freya, je te jure, tu fais chier." Il avait le souffle court en toussant au milieu de la fumée alors que ses mans atterrissaient sur chaque bras de sa soeur, ses yeux brillants d'une lueur nouvelle parce que, même dans ses circonstances, il avait peur pour elle. |
| | | | | | | | You can hold that sucker down ¤ Freya |
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