| Please let me dream, let me scream, let me die. ¤ Wrizzie |
| | (#)Mer 1 Jan 2020 - 22:21 | |
| « Même si personne ne le sait, ça ne veut pas dire que ce n’est pas possible. » Et voilà le côté optimiste de Lizzie qui remonte doucement à la surface. Un petit caillou qui s’est perdu au fond de son être et qu’elle n’a pas revu depuis un moment, pas après qu’on l’a meurtri et violenté, touché sans son consentement. Voir le bon côté des choses pour une fois est quelque chose de rafraichissant et Elizabeth a presque les poumons qui respirent d’un air nouveau, renouvelé, différent de celui dans lequel elle s’embourbait. C’est un signe encourageant pour elle et son mental, totalement à l’opposé de celui de Wren qui a l’air de voguer dangereusement vers ce monde, le dépassement de ce voile bien trop fin avec ce fameux ‘autre monde’. Instinctivement, ses doigts se raccrochent aux siens sans qu’elle n’y réfléchisse. Pourtant, elle le doit. Lizzie doit être présente, active pour eux deux, faire preuve de logique et persistance pour eux deux. Ce n’est pas Wren qui risque de faire les choix les plus percutants aujourd’hui, pas dans cet état-là. Pas quand il a voulu se laisser couler, peut-être trop lourd à cause de cette drogue, de cette héroïne sûrement qui est tout sauf quelque chose aux pouvoir salvateurs, bien au contraire. Evidemment qu’il va lui dire que c’est son choix et qu’elle n’a pas à culpabiliser. Lizzie ne répond rien mais elle serre sa langue entre ses dents, sa mâchoire se contractant doucement sous le geste.
Il aurait beau le lui dire, le lui répéter, elle ne pourra pas le croire. Mais pour cette fois, c’est elle qui laissera ce sujet couler. Sa faute lui restera ancrée sur les épaules et ce n’est pas parce qu’il lui dit le contraire que ça changera quoique ce soit. « Je peux pas me foutre de ça. Tu ne peux pas me demander de ne pas m’inquiéter pour toi, Wren. Regarde comment je viens de te trouver. Quelques minutes après, il se serait passé quoi ? Tu ne peux… » Lizzie finit par sentir les palpitations qui reprennent le dessus et elle ôte sa main de la sienne pour la passer dans les cheveux, tentant de respirer doucement pour canaliser son stress soudain. L’anxiété qu’il se foute en l’air, l’angoisse qu’il aurait pu y rester encore, la paralysie à l’idée qu’il ne prend toujours pas soin de lui-même s’il tente un sevrage. Elizabeth se lève pour faire les cents pas, une main sur la hanche et le regard partout sauf sur Wren. « A quoi ça servirait que j’aille mieux et que je m’occupe de moi si au bout du fil, tu n’es plus là ? Est-ce que tu peux penser ce que ça me fait de te voir dans ces situations ? A frôler la mort, à te tenir à la vie ? » Elle se met à genoux devant lui, l’air abattu. « J’ai toujours voulu t’aider et te soutenir. C’est toi qui ne veux pas de moi dans ta vie. Pas comme ça et je l’ai compris. Je l’ai accepté. Mais tu dois comprendre que c’est impossible de ne pas penser à toi. » C’est comme lui demander d’arrêter de l’aimer et ça, c’est impossible aussi. Lizzie penche la tête tout en laissant un peu plus son corps retombé sur ses jambes pliées sous elle. « Je vais mieux parce que je pense à toi. Ne m’enlève pas ça, Wren. » Sinon, je n’ai plus rien.
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| | | | (#)Mer 1 Jan 2020 - 23:11 | |
| Il fallait qu'elle tempête de nouveau et Wren n'avait aucune réponse réelle et claire à lui apporter. Il ne lui disait que la vérité, sa vérité. A force de partir trop loin, de s'éloigner d'elle pour se rapprocher de tous les vices existants, Wren avait perdu sa place dans sa vie et il préférait sûrement qu'il en fut ainsi. Lizzie avait l'air d'aller beaucoup mieux depuis qu'ils s'étaient quittés: elle avait le teint plus vif, des yeux pétillants et beaucoup plus d'énergie à revendre. Ce n'était pas ce qu'il aurait pu lui apporter, même s'ils étaient restés amis parce qu'il n'aurait pas pu être l'excellente influence dont elle avait besoin pour se guérir de ses traumatismes récents. Alors, le suédois s'estimait heureux de ne voir qu'un résultat agréable, la sentir plus loquace, plus apte à utiliser son esprit pour pouvoir exprimer ce qu'elle avait au fond du coeur. Wren savait que son discours ne passerait pas comme une lettre à la poste, pas avec Potter et effectivement, il la vit se relever et essayer de le convaincre de mille manières qu'il avait tort de croire qu'elle pouvait penser à autre chose qu'à lui, surtout dans l'état qu'il lui montrait être. Wren ne dit rien parce que ce n'était que des mots qu'il avait osé prononcer, des mots qui n'avaient de sens que pour elle, lui était déjà ailleurs, déjà parti vers l'autre monde qu'elle semblait tant mépriser. Il la laissa s'agenouiller devant lui au final, l'eau venant lui chatouiller les chevilles mais elle ne le voyait pas, concentrée sur le message qu'elle tenait à lui offrir. Wren, lui se contenta de sourire parce que les mots étaient vains, ils l'avaient toujours été, surtout entre eux. "Lizzie, pense à moi si tu veux mais ne te fais pas de mal pour ça, juste." Il attrapa sa main entre les siennes et délicatement, ses lèvres vinrent la baiser, reliquat d'un passé beaucoup plus doux que ce présent qu'il tentait de vaincre. Il ne la regarda pas en agissant ainsi, bien malheureux de croire qu'il aurait pu se détacher d'elle aussi facilement après coup, il n'y arrivait déjà pas avant cela. "Je veux juste ton bien. Le reste, ça n'a jamais eu la moindre importance à mes yeux, que je parte dans l'océan ou que je me shoote à l'héro', ça me fait plus rien du tout mais je peux pas te voir malheureuse à cause de moi. Tu peux faire ça, juste être heureuse, pour moi? Le reste, on s'en fout." Il n'avait, de toute manière, pas la force d'en parler. Il ne l'avait pas avant ce matin là et il ne l'aurait certainement plus avant un bon moment, à vrai dire mais ce n'était pas si grave, à ses yeux fatigués en tout cas. |
| | | | (#)Jeu 2 Jan 2020 - 7:51 | |
| Quoiqu’elle dise, qu’importe la façon dont elle essaiera de lui faire comprendre que son état est relié au sien qu’il le veuille ou non, Wren ne veut pas l’entendre de cette oreille-là. Lizzie a le regard plongé dans le sien et pourtant, elle voit toujours cet affreux sourire béat qui ne quitte pas les lippes du suédois dont l’empreinte doit toujours être sur les siennes. Avec ce doux goût salé qui reste pourtant très acre, très amer. Si Elizabeth avait peut-être voulu réécrire leur (énième) séparation, elle aurait effacé ce genre de retrouvailles très rapidement. Pourquoi est-ce que l’univers, le destin, le monde, qu’importe, s’entête à lui mettre sur la route son suédois qui n’est qu’à demi-conscient, à demi-là, à demi en vie ? Pourquoi Lizzie se retrouve toujours à devenir le tenir, le supporter, l’aider, l’apaiser, essayer de le remettre en fonction et en place ? Parce que l’univers doit savoir que Wren Doherty est sa plus grande faiblesse, en même temps qu’être sa force la plus profonde. Il ne doit pas ignorer que Lizzie reviendrait, qu’elle irait toujours vers lui quoiqu’il arrive, qu’importe l’état dans lequel il se trouve. Encore une fois, le quitter devient toujours trop compliqué et le retrouver dans ce contexte lui rappelle à quel point son cœur tremble pour lui. D’amour, de pleurs, de pardons et de supplices. Comme si elle espère qu’il finisse par l’entendre, par le ressentir, qu’elle n’aurait pas besoin de parler pour s’exprimer, qu’il n’aurait qu’à lire sur son visage tout ce qu’elle peut vouloir transmettre.
Même si pour le moment, Wren n’est pas en état de lire et qu’il persiste à insister qu’elle doit prendre soin d’elle. Il retourne presque son discours contre elle et dans d’autres circonstances, Lizzie aurait souri. Mais pour l’instant, Lizzie ne sourit pas, pas plus qu’elle laisse ses yeux choir sur la vision de Wren qui prend sa main et qui la lui embrasse. Fourmillements presque familiers qui remontent le long de son bras alors que ses doigts sont précieusement tenus par ceux du suédois, leur grandeur happant totalement les siens, menus et ronds. Ses paroles coulent et elles fondent dans les oreilles de la brune mais cela ne rend pas son cœur ou ses émotions en pierre, bien au contraire. Evidemment qu’elle a envie de le contredire. De lui affirmer qu’il a tout faux, qu’on ne s’en fout pas du reste, certainement pas de lui, encore moins de lui. Tout sauf de lui. Jamais elle ne pourra lui faire ce qu’il lui demande, jamais elle ne pourra faire honneur à ces paroles-là. Elle a respecté son envie de n’être dans sa vie que totalement ou rien du tout mais il ne peut pas lui quémander d’être indifférente à lui. Cependant, Lizzie hoche la tête. Elle serre les dents, elle plisse les lèvres, elle caresse sa peau de sa main emprisonnée et elle hoche la tête. « Okay, Wren. Je vais être heureuse. Je peux faire ça pour toi. » Et ses mots lui coûtent sans que le suédois ne s’en rende compte. Elle aimerait crier qu’elle ne veut pas être heureuse pour lui, mais avec lui. Mais ce n’est pas ce que Wren veut attendre. Wren ne démordra pas, il s’entêtera à la faire passer avant parce qu’il le fait toujours. Il pense être un monstre, un déchet de l’humanité et c’est faux, cruellement et horriblement faux. Il est sa pierre la plus précieuse, son monde à lui tout seul, mais ça, elle ne peut pas lui dire. Encore une fois, il ne l’entendra pas et ça ne lui fera que plus de mal. Il ne veut pas de son espoir et de ses mots tendres. Il veut quelque chose en plus qu'elle ignore si elle peut lui offrir.
Alors Lizzie ravale tous ses bons mots, toutes ses vérités, et elle sourit maladroitement avec mélancolie à Wren. Son bien dépend en grand partie du sien et ça la tue de déceler au fond de son vert d’eau l'absence de cette âme qui le caractérise si bien. Elle se pince la lèvre avant de faire le tour du corps du suédois pour aller se placer derrière lui sans extraire sa main de l'emprise des siennes. Comme la (première) dernière fois, Lizzie l’entoure de ses jambes tout en plaquant doucement son dos contre son buste à elle. Tant pis s’ils sont trempés, le soleil australien fera le nécessaire. « Mais si tu pouvais quand même éviter à ce que tu partes tout court, ou même te shooter. Si ça ne te fait plus rien, ça me fait quelque chose à moi, Wren. Même si tu ne veux pas le comprendre, je ne peux pas m’empêcher. » Sa main toujours dans les siennes, Lizzie pose son menton sur son épaule, sa main libre dégageant les cheveux humides de Wren contre elle. Elizabeth passe son bras libre à travers lui pour l’envelopper complètement. Pour le maintenir contre elle, s’assurer qu’il respire, le protéger de tous les maux du monde. « L’océan n’est pas censé être la fin, Wren. » Si c’est là que tout a commencé, ce n’est pas obligé que ce soit là que tout finisse. Pas maintenant, pas si tôt. Pas quand ils ont encore tant d’amour à s’offrir.
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| | | | (#)Jeu 2 Jan 2020 - 14:12 | |
| C'était le seul voeu qu'il pouvait encore exercer: voir le sourire de Lizzie éblouir le peu de vie qu'il avait encore au fond de lui. Wren était heureux de cette réponse, d'imaginer que la jeune femme pouvait lui faire cette promesse, même si c'était sûrement autre chose qu'elle avait en tête. Il était évident qu'elle voulait le revoir sur pied, en un seul morceau, sans cette face de zombie et ce corps à moitié mort face à elle. Doherty espérait pouvoir redevenir un jour cet homme là, celui qui avait quelque chose à offrir à autrui, celui qui se jetait dans les flammes pour sauver la veuve et l'orphelin, celui qui avait suffisamment de principes pour ne pas sombrer dans le désespoir. Wren avait tant perdu en quelques mois: il s'était perdu, lui, et c'était le pire qu'il aurait pu accomplir. Comment en revenir désormais? Comment oublier à quel point il avait déçu? On parlait tout de même de ce type qui avait mis sa mère dans un asile et qui en avait profité pour brûler une demeure familiale vieille de quinze ans. Il avait fait cela et il ne pouvait pas se protéger en disant que c'était la faute de son petit frère s'il avait craqué. Non, il l'avait voulu autant que lui, espèce de vengeance sourde pour tout ce qu'on lui avait laissé comme fardeau sur les épaules au fil des années. Oui, sa mère était responsable s'il avait dû tout mettre en oeuvre pour protéger Tobias et Freya, quitte à sacrifier sa propre existence à côté et c'était ce qu'il avait fait, le suédois. Il avait arrêté ses études dès qu'il avait pu, il était entré dans le trafic officiellement dès la seconde suivante et il avait mis des années à en sortir. Ce n'était pas ainsi que sa vie aurait dû être, pas quand on avait un cerveau aussi ingénieux et un aura aussi attirant. Wren s'était laissé plonger avec plaisir pourtant, comme ces derniers temps, et maintenant, plus personne ne pouvait le rattraper. C'était du moins ce qu'on imaginait, même si le nordique savait que c'était faux parce que Lizzie était présente et elle avait toujours été sa bouée de sauvetage, ce qu'il avait de plus précieux. Il avait eu beau la rejeter de sa vie, prétextant son propre bien avant le sien, l'ancien pompier se doutait qu'elle serait présente pour lui, peu importe la formule. Alors, il la laissa agir, elle qui passait derrière lui pour l'enserrer étroitement et le faire glisser contre son buste. Il ne dit rien, Wren, corps sans vie en apparence mais coeur qui palpitait si fort derrière sa cage thoracique parce qu'il sentait l'odeur de sa bien aimée, celle qui le réveillait presque chaque nuit parce que le manque se faisait ressentir, assourdissante, tuante au possible. Elle était de nouveau là et il était contre elle, à écouter ses mots, si doux, si forts, si plein d'espoir pour eux. "Je peux essayer, Lizzie. Mais, tu sais, c'est pas facile. J'ai fait des choses dont j'ai honte dès que je suis plus sous l'emprise de la drogue ou de l'alcool. J'ai mis ma mère chez les fous et... Tobias et moi, on a mis le feu à la maison après. J'ai fait ça, je suis pas un homme bien, tu vois. Alors pourquoi tu continues de ressentir tout ça pour moi?" Elle ne lui apporterait certainement pas de réponses parce que c'était comme cela, que rien n'avait été décidé en avance et les mains de Wren se posèrent sur celles de Lizzie autour de lui, attrapant ses doigts comme pour garder ce contact avec la réalité, cette douceur dont il avait besoin pour continuer à avancer, même si ce serait en titubant plus qu'autre chose. "On était pas censés se quitter non plus. Se faire autant de mal. On était censés s'aimer comme on l'a toujours fait dans cet océan... Je voulais retrouver ça, je suppose, cette sensation là. Du premier soir." Être de retour aux origines, ne plus penser à l'adulte qu'il était mais regretter l'adolescent qu'il aurait pu être. Attendre que Lizzie lui revienne avant qu'il ne se retrouve trop à l'agonie pour l'accueillir de nouveau à ses côtés. |
| | | | (#)Jeu 2 Jan 2020 - 18:56 | |
| Elizabeth regarde l’horizon qui s’étale et qui se réveille doucement sous leurs pairs d’yeux complètement égarés et ailleurs. Pour des raisons différentes ; Wren sous l’effet de quelques gouttes d’un nectar des plus dangereux et Lizzie complètement happée par ses envies et ses angoisses. L’envie de le sentir vivant, l’envie de le maintenir sur cette terre, l’angoisse de s’en sentir impuissante, pas assez courageuse, sans importance. L’angoisse qu’elle ne peut plus camoufler ou apaiser dans un cachet ou cinq car la facilité n’a jamais amené rien de bon de toute façon. Ralentir les battements de son cœur n’est pas une solution efficace sur la durée, elle n’est pas tenable et c’est sûrement toujours l’inverse qui se produit quand elle est avec Wren. Le palpitant qui s’emballe de trop, la chaleur qui pourrait être presque agréable si elle ne paralysait pas autant, ce conflit éternel entre vouloir s’éprendre et la volonté de se contenir. Mais retenir ce qu’elle ressent, c’est comme une coco minute ; ça finit toujours par exploser un moment ou un autre. Il n’y a qu’à voir à ce moment précis ; Lizzie a eu beau vouloir faire bonne figure, garder cette ligne au milieu, elle ne peut pas s’empêcher d’aller le coincer dans ses bras. Même s’il est trop grand, Wren ressemble plus à un gamin qu’elle veut protéger qu’au pompier qu’elle a retrouvé quelques mois plus tôt. Il chavire doucement contre elle et il se laisse faire, docile au possible, alors que Lizzie aurait presque aimé qu’il soit assez conscient pour ne pas la laisser faire. Pour être celui qui la tiendra à bout de bras et lui dira ‘non’.
Mais au contraire. Le suédois lui prend même les mains, leurs doigts s’entrelaçant dans une intimité qui aurait pu la troubler. Et sûrement qu’elle l’est, troublée. Cruellement. De sentir sa respiration lente, un écho des sauts de son cœur contre sa poitrine, de sa voix douce et presque rêveuse alors qu’il lui révèle la pire cruauté qu’il a pu faire. Lizzie enfouit sa tête contre son épaule, pour juste l’écouter, pour ne pas révéler le désarroi de son visage, ne pas lui faire face avec des yeux remplis de crainte, de questionnement, d’incompréhension. Ceci dit, ce n’est rien face à ce que Wren lui dit après. Rien n’est jamais pire que quand il évoque eux, quand il justifie leur relation avec cette espèce de tentative désespéré de retrouver une certaine plénitude. Pour lui, il voit là comme une sorte de délivrance, un accueil pour la paix et le paradis. Lizzie, elle, ne voit que la fin, l’eau qui l’engloutit et le froid qui finit le travail. Parce qu’ils n’ont pas encore été à la hauteur de ce qu’ils doivent être. ‘Pas censés se quitter’ ni ‘se faire autant de mal’. Elizabeth resserre ses bras autour de lui tout en relevant son visage. Elle ignore ce qu’elle peut dire, pour une fois. Wren parle sans filtre, il dégouline tout ce qu’il pense et c’est tellement trop pour elle qu’elle se retrouve avec la voix coincée au fond de la gorge.
Et pourtant. « Parce que si je ne ressens pas tout ça pour toi, qui le fera ? Toi ? Est-ce que tu serais capable d’être en paix avec toi-même un jour, Wren ? Evidemment que ce n’est pas facile mais ça ne veut pas dire que c’est inaccessible pour autant. » Une de ses mains s’échappe de la sienne pour aller se balader dans les cheveux du suédois et lui dégager le front de ces gouttes qui continuent à perler. « Je n’ai jamais voulu te quitter. » dit-elle à voix basse. Pas la première fois. C’est toi qui l’as fait. Si on lui avait posé la question, Lizzie se serait accrochée. Si on lui avait dit la vérité, Lizzie serait allée le récupérer. Mais on ne lui a rien demandé et on ne lui a pas expliqué. « Je suis désolée. » De te mettre dans cet état, de ne pas te donner ce que tu veux, de ne pas être là pour toi, d’être toujours profondément égoïste et choisir de voir le mal plutôt que les bienfaits. De t’amener vers l’eau, de te guider vers l’océan et tout ça pour que tu plonges, que tu coules et que tu disparaisses. Lizzie enfouit sa tête sur son épaule, sa main se resserrant autour de celle de Wren alors que l’autre dégringole son bras pour retrouver la chaleur de ses doigts. « Ne refais plus ça, Wren. Tu la retrouveras, cette sensation. Tu la retrouveras et ça sera encore plus beau peut-être. » Avec moi, avec une autre, qui sait ? L’avenir est aussi incertain que terrifiant.
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| | | | (#)Jeu 2 Jan 2020 - 20:59 | |
| Wren n'était pas prêt de retrouver la terre ferme mais peut être que c'était exactement ce qu'il voulait, ne plus être rien d'autre qu'un rêve pour quelques heures encore, avant que la douleur ne le happe de nouveau. Il savait à qui s'attendre désormais, il avait vécu les crampes, les nausées, la mort se répandre partout dans son corps mais cela ne le faisait pas appréhender moins la suite, l'étape nécessaire à sa survie. Est-ce qu'il pouvait arrêter d'y penser encore un peu, simplement se concentrer sur la tête de Lizzie sur son épaule, ses mains qui berçaient les siennes? Le suédois, en tout cas, n'avait que ce voeu même s'il semblait futile à l'heure actuelle avec tous les problèmes qu'ils avaient tous les deux. Après tout, ils n'avaient fait que se déchirer ces derniers temps, en quoi cet instant serait différent des autres? La preuve, Wren ne se montrait pas sous son meilleur jour et Potter s'inquiétait de la dégaine qu'il arborait. Elle n'avait pas tort, non, il ne pouvait pas lui donner tort concernant la peur qui l'étreignait parce qu'il la ressentait, lui aussi. Le nordique ne savait pas réellement vers quoi il se dirigeait, il pouvait très bien sauter de nouveau dans cette mer agitée à peine la brune aurait le dos tourné ou bien retourner chez Gabriel et cette fois, accomplir son sevrage sans sourciller. Les possibilités étaient multiples et aucune d'entre elles ne semblait lui convenir totalement. Doherty n'était que l'ombre de lui-même, c'était un fait avéré et peu importe qu'il rêve d'autre chose, de guérir ou de conquérir de nouveau ce monde mais cette fois, pas en agissant comme en décérébré, il en avait bien trop fait pour qu'il puisse s'en sortir sans aucune peine, sans aucun regret. Alors, Lizzie avait raison de lui poser la question: est-ce qu'il pourrait se pardonner et s'accepter à un moment donné? Il osa la regarder quelques secondes, restant silencieux dans cette quête de vérité qui ne connaissait aucune réponse tangible, pas à l'heure actuelle en tout cas. "Je sais pas si j'en serais capable. Pas tout seul, c'est sûr. J'ai fait tellement de choses dégueulasses, j'ai... Vendu mon âme au diable et quand je t'ai quitté y a douze ans, c'était pour t'éviter ça. Au final, c'est tombé maintenant, je suis vraiment un abruti." De cela, il en était plus que convaincu désormais. Wren faisait tout à l'envers et quand il essayait d'accomplir quelque chose d'exceptionnel, il arrivait fatalement à un piètre résultat, ce qui s'était passé avec sa relation avec Lizzie. "C'est moi qui t'ai quitté, Lizzie, pas l'inverse, c'est moi qui dois être désolé." En tout cas, c'était lui qui avait commencé et tout ce qui avait suivi n'était qu'un cheminement logique de deux personnes irrémédiablement attirées l'une vers l'autre mais incapables de l'accepter. Non, cela n'avait rien de beau ou de merveilleux, c'était plus pathétique qu'autre chose car le temps défilait autour d'eux et ils stagnaient, tous les deux, Wren se laissant bercer dans les bras de l'actrice, attendant sûrement qu'elle le libère pour le sublimer. Il n'y arriverait pas autrement. "Dans combien de temps tu me reviendras pour que je vive ça, alors?" Dans combien de temps pourrait-il se sentir de nouveau vivant? C'était la question la plus simple qu'il aurait pu poser car c'était la plus honnête. La plus proche de son âme meurtrie. |
| | | | (#)Ven 3 Jan 2020 - 7:45 | |
| « Tu n’es pas tout seul, Wren. Je suis sûre que tu ne l’es pas. Je vois plutôt tous ça comme un gros sos de quelqu’un qui veut s’en sortir mais qui ne sait pas comment faire. T’as fait de mauvais choix. Mais t’en as conscience. Et ça, ça prouve que tu n’es pas si abruti que ça. » Lizzie tente même un léger sourire parce que c’est tout ce qu’elle peut montrer face à ce qu’il lui a dit. La vérité est qu’elle est à véritablement peur mais de totalement autre chose : de lui et pour lui. Wren vient de lui dire qu’il a brûlé un appartement avec son frère, qu’il a volontairement cédé à la tentation des flammes et déclenché un incendie. Comment on sort de ça ? Qu’est-ce qu’il va lui arriver ? Si on remonte jusqu’à lui, est-ce qu’il va véritablement rejoindre son père, comme elle le lui a balancé la dernière fois ? Est-ce que sa seule façon de le voir sera derrière une vitre qui les séparera ? Arrête d’être égoïste, Potter. Elle ne l’est pas. Mais Lizzie ne veut pas qu’on le lui arrache, pas avec force, pas pour l’envoyer au trou. Malgré ce qu’il a pu penser à la réunion, ce n’est pas ce qu’elle veut. Elle songe avec ironie qu’il n’y a qu’elle qui a le droit de l’arracher à elle-même. Mais pas le monde, pas des menottes, pas un élément perturbateur. Et ça, ça la rend encore plus anxieuse.
Sourire pour ne pas y penser. Sourire ne pas le laisser voir ce qui bouillonne dans son cerveau. Sourire parce que Wren n’est de toute façon pas capable de pensées cohérentes.
Le suédois se prélasse doucement sur elle et Lizzie ne le lâche pas, pas encore, pas tant qu’elle ne le sentira pas de nouveau un peu plus sur terre. Wren a l’esprit qui virevolte un peu trop à son goût, et c’est encore plus l’effet qu’elle a quand il lui pose la question à un million de dollars australien. La jeune femme se raidit légèrement, sa tête se redressant sur son épaule. « Je n’ai pas de boule de cristal, je ne peux pas savoir. » Le plus tôt serait le mieux mais c’est presque frustrant de constater qu’elle n’a aucun impact ni pouvoir sur son cerveau. Que seul le temps fera les choses, tout en priant que les choses se fassent rapidement. « Mais ça peut être avec quelqu’un d’autre, pas forcément moi. Il y a plein d’autres êtres humains, il y a sûrement quelqu’un de mieux, qui saura te donner ce que tu veux. Ce que tu mérites. » Même si ça fusille Lizzie de dire ce genre de choses. Wren ne veut pas d’espoir, il ne veut pas d’illusions alors elle n’a pas vraiment le choix que d’être honnête. Oui, je reviendrai mais qui me dit que tu ne seras pas avec quelqu’un d’autre ? Inaccessible, inatteignable, le réseau coupé ? Lizzie souhaite éloigner ces pensées de sa tête mais c’est un risque qu’elle prend. Qu’elle soit contrainte de prendre parce que sinon, tout serait bien trop simple.
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| | | | (#)Ven 3 Jan 2020 - 18:09 | |
| Il devait la contredire, forcément, parce que Wren se prenait réellement pour le plus gros abruti de cette planète et les preuves étaient gigantesques. Qui mettait le feu à la maison de sa mère après l'avoir mis dans un asile? Qui laissait tomber la plus belle femme au monde pour faire plaisir à son ego masochiste? Qui devenait un junkie pour supporter un coeur en peine? Car, oui, c'était la seule raison pour qu'il devienne aussi mauvais et Wren ne trouvait pas que son excuse était bonne. Il ne se trouvait même pas un poil intéressant d'agir comme le dernier des sales cons quand il avait tout pour être heureux. Après tout, il avait encore un frère et une soeur, avec qui il s'entendait à merveille lorsqu'ils ne se lançaient pas des boîtes de conserves dans la face en même temps que quelques insultes. Il avait encore à peu près tous ses membres en état de marche et à partir de là, Doherty aurait pu devenir n'importe qui mais lui, avait préféré n'être rien. N'être que ce sale type qui abandonnait face au premier obstacle, se jetant dans l'océan dès que sa première tentative échouait. Il aurait pu se relever, pourtant, se remettre sur ses pieds et recommencer ce fichu sevrage en ne lâchant pas l'affaire au bout de trois heures. S'il avait été une personne digne de ce nom, c'était sûrement ce que Wren aurait fait mais il n'était pas cet homme là, il ne l'avait jamais été, même si Lizzie voulait le croire ardemment. "J'ai conscience d'être un putain d'enfoiré, ouais. T'as raison, c'est déjà ça." Il avait vendu sa mère à des fous, en même temps qu'il avait abandonné le rôle de sa vie, être l'homme de la situation, celui qui relevait tous les autres. Wren était le déchet, Wren était le fardeau et il n'avait même pas pris le temps de s'en rendre compte avant ce moment-là. Les mots de Potter, pourtant, le frappèrent parce qu'il n'y avait aucun espoir à avoir, plus maintenant, pas avec ce qu'elle sous entendait. Alors, Wren s'écarta d'elle, la regarda avec cet air glacial et fermé, il ne pouvait que se protéger, de cette terreur qui lui faisait mal, de ce côté démoniaque qu'il avait ancré à son âme. "Avec quelqu'un d'autre, ouais... Si c'est ce que tu veux. Tu veux aussi être avec quelqu'un d'autre pour me dire ça, non? Grand bien t'en fasse, Lizzie. Je retourne à mon héroïne, c'est tout ce qu'il me reste." Il plongea de nouveau dans l'océan, cette fois pas pour s'y noyer mais pour profiter de la sensation de ne plus avoir les pieds sur terre, de pouvoir nager et disparaître quelques secondes supplémentaires, juste le temps qu'il apaise cette rage sourde au fond de son coeur. Celle qui ne disparaîtrait probablement jamais. |
| | | | (#)Ven 3 Jan 2020 - 19:38 | |
| « Ce n’est pas- » Ce que j’ai dit. Comme prévu, comme elle l’aurait pensé, Wren ne l’écoute pas et il n’entend que ce qu’il veut entendre. Il a beau être dans un autre monde, d’avoir un œil qui le rendrait presque inoffensif, il n’empêche que le ton de sa voix est bien trop vibrant et réel pour penser qu’il n’est qu’un enfant. Le suédois n’a rien d’un enfant, il n’a pas fait de bêtises d’enfant, il n’a pas les caprices d’enfant. Et pourtant, Lizzie veut le protéger comme un enfant, dans ce cocon qu’elle tente de créer. Mais ça ne fonctionne pas, ça ne veut pas le faire parce que Wren finit par se retourner, se détachant d’elle et lui offrant un visage des plus froids. Avant même qu’il ouvre la bouche, la jolie brune se mord déjà la langue parce qu’elle a dit ce qu’il ne fallait pas, encore une fois. « Wren… » Mais il lui crache son venin et bon dieu qu’il pique et qu’il brûle malgré la froideur qui émane de lui. Non, ce n’est pas ce qu’elle veut, bordel, il le sait mais il cherche encore à la brusquer, à lui foutre à la tronche sa plus grande des culpabilités. Pourquoi il faut toujours qu’il lui ramène ça à la figure ? Wren finit par s’éloigner, retournant dans l’eau et Lizzie le regarde faire, les yeux embués. Encore une fois. A croire qu’elle est destinée à déverser toute l’eau qui coule en elle à chaque fois qu’elle croise le suédois. Elle reste quelques secondes à reprendre son souffle, à essayer de calmer le jeu de son cœur, à cette tête qui risque d’exploser d’une minute à l’autre. A ne pas penser à ce vide qu’il crée à chaque fois qu’il s’éloigne de son étreinte.
La jolie brune finit par se lever pour se diriger droit dans l’eau à son tour. Lizzie se plante en plein milieu de sa trajectoire, terrifiée, énervée, blessée, une frénésie inhabituelle dans ses yeux d’habitude si doux. « J’étais là quand t’avais besoin de moi et toi, t’es où pour moi ? T’es où pendant mes crises d’angoisse, mes crises de panique, mes crises de larmes, mes envies que tout s’arrête ? En train de te droguer et de cramer, parce que c’est plus important. Plus distrayant que de supporter une personne qu’on dit aimer. Si tu m’aimais vraiment, tu ne m’aurais pas écarté de ta vie. Si tu m’aimais, tu me ferais passer en premier. Si tu m’aimais, tu te foutrais pas en l’air comme ça. » Est-ce qu’il pourra comprendre et assimiler tout ce qu’elle vient de dire ? Lizzie n’en sait rien, Lizzie aurait juste envie de foutre sa tête sous l’eau à son tour pour ne plus à supporter tout ça. Et au moins, elle aura une excuse sur l’eau qui continue à ruisseler sur ses joues. « Tu ne veux pas d’espoir alors je ne t’en donne pas. Je n’ai jamais voulu partir de ta vie, c’est toi qui l’as décidé pour nous et je l’ai accepté. Alors ne me dis pas que c’est tout ce qui te reste car c’est faux et je te déteste pour ça. » finit-elle en enfonçant son doigt dans son torse. De la préférer à moi. De choisir un monde imaginaire plutôt que d’avoir des certitudes sur nous. De douter de moi et cette envie folle de vouloir t’aider à chaque instant. Lizzie s’éloigne d’un pas chancelant parce qu’encore une fois, l’émotion la cisaille et qu’elle est vive, elle est forte, elle est puissante. Elle a presque oublié ce que c’est de ressentir les choses aussi intensément.
L’australienne fait un nouveau pas en arrière avant de se retourner pour retrouver les traces de la plage, qu’elle n’a même pas le temps d’y arriver qu’elle s’effondre, la main sur la bouche pour tenter d’étouffer les larmes et les cris de détresse qui s’échappent. Wren ne veut pas la comprendre, elle ne sait plus ce qu’il veut et encore moins ce qu’il attend d’elle.
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| | | | (#)Ven 3 Jan 2020 - 22:08 | |
| Il fallait qu'elle l'assomme de nouveau, alors qu'il pensait reprendre un semblant de vivacité. Fumisterie. Wren n'arrivait à rien, pas même à nager décemment, certainement parce qu'elle l'avait suivi jusqu'au fond de l'eau et qu'elle le martelait de son doigt inquisiteur. Des mots toujours aussi violents à entendre et Doherty n'en appréciait aucun d'entre eux. Elle ne lui demandait pas ce qu'il avait voulu, lui, en partant, ce qu'il tâchait de protéger en restant de son côté. Elle, elle, elle. Putain, elle. Il ne pensait qu'à elle et le tout le rendait complètement fou mais Lizzie ne voyait pas tout cela, elle ne constatait que le résultat, que ce qu'il daignait bien lui montrer. Le pire, forcément. Elle n'était témoin que de ses stigmates sur les bras, que ses yeux vidés par le désespoir, ses moments d'absence mais pas toutes les fois où il avait lutté intérieurement pour être à la hauteur de la belle Potter. Elle avait raté tout cela parce qu'encore une fois, elle doutait de son amour pour elle car tout ce qu'il faisait n'était qu'une accumulation de preuves qu'il n'était pas apte à produire ce genre d'émotions. Son coeur être si âpre, c'était une vérité mais il n'était pas insensible, jamais il ne l'avait été. Jamais il ne le serait. Sinon, comment expliquer qu'il puisse se mettre dans cet état pour elle? "Bien sûr, Lizzie Potter. J'ai fait tout ça parce que je t'aime pas, ça fait parfaitement sens ce que tu dis." Elle lui avait tourné le dos cela dit, s'éloignant vers la plage à nouveau alors que le suédois fulminait à l'intérieur. Pourquoi est-ce qu'on continuait à marteler ce fichu palpitant qui n'arrivait pas à battre correctement? Wren était juste venu ici pour disparaître, sans rien dire à personne, sans rien suggérer à Lizzie mais elle l'en avait empêché à nouveau. Elle l'avait retrouvé, il ne savait pas vraiment comment mais peut être que le seul fait qu'elle se trouve ici, maintenant, était suffisant. Wren la vit chuter, en proie aux larmes, son corps encore dans l'eau, elle n'avait pas atteint la terre ferme et il en avait mal au coeur, forcément parce qu'aucun mot prononcé depuis le début entre eux n'avait de sens. Que les actes, seulement. Que ces fuites enchaînées qui ne faisaient que prédire ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre, le reste n'était que fioritures et n'avait pas la moindre importance. Le suédois s'échappa de l'eau à son tour, s'arrêtant juste derrière elle avant de se laisser tomber à son tour, ses bras venant l'enserrer le plus naturellement du monde, sa tête se creusant une petite place dans son cou alors qu'il fondait en larmes, épuisé. Il avait tant donné, tant accepté de ce monde mais on ne lui offrait que cette fichue haine de lui-même en retour et il n'y avait aucun monologue qui pouvait expliquer un tel fait à la belle brune. "Ne doute jamais de ce que je ressens pour toi. Jamais. Je sacrifierai tout pour toi, absolument tout. Je sais juste pas comment réparer ça, je sais pas comment me remettre sur pied, comment te rendre fier de moi, comment faire en sorte que tu m'aimes à nouveau... J'ai toujours voulu que ça, te guérir, Lizzie, être là pour toi mais t'avais besoin de ce temps pour te rebâtir toute seule, t'as jamais eu besoin d'un homme pour ça. T'as jamais eu besoin de moi, t'es suffisamment forte pour tout réussir et c'est ce que j'aime chez toi. Comment tu peux encore croire qu'il y en aura d'autres que toi? Comment tu peux même l'imaginer? Ça me dépasse totalement. Même si je suis une putain de ruine, je pense qu'à toi. Tout le temps." Au moins, la vérité était là, quelque part entre deux instants douloureux mais Wren ne savait pas faire tout cela, gérer ses pleurs et ses sentiments envers elle, raison pour laquelle il avait imploré l'univers de le faire disparaître. Ce n'était pas pour tout de suite néanmoins. |
| | | | (#)Sam 4 Jan 2020 - 9:40 | |
| Rien n’a de sens, c’est bien connu et même ce qu’elle peut lui reprocher n’en a pas. L’humain n’a pas de sens, ce fichu monde n’a pas de sens. La seule chose qui a du sens, c’est cette douleur qui la tiraille et qui lui fait mal et qui lui rappelle pourquoi elle est allée une fois se perdre dans une ruelle, désespérée et avide. Lizzie est en manque terrible pour une fois et chaque larme lui pique la rétine tout en la fatiguant et l’énervant un peu plus. Elle veut juste que ça s’arrête, que ça s’apaise, éteindre les vannes et apprécier le calme d’un cerveau atrophié. Pourquoi elle a commencé à vouloir faire la forte, la courageuse, la responsable alors qu’elle sera à la place de Wren, elle ferait la même chose ? Bordel, elle a fait la même chose, seulement le poison n’est pas le même. Lizzie tremble du manque, grelotte d’un froid incertain, se pétrifie face à ce cœur qui s’affole beaucoup trop. Cœur qui explose quand des bras viennent la prendre et elle n’a pas besoin d’ouvrir les yeux parce qu’elle le connait par cœur. La seule chose qui lui est inconnue, ce sont les larmes qu’elle entend doucement, sa respiration saccadée alors qu’elle garde ses bras pour elle, autour de ses jambes. Wren la maintient contre elle et c’est à la fois une libération tout comme un emprisonnement. Le cœur ne devient pas plus léger mais ça rassure parce qu’il revient vers elle quand même et ça fait du bien. Même si ça veut dire qu’il va falloir encore se séparer, encore quitter la chaleur de leur cocon et que ça devient de plus en plus déchirant. Bordel, quand va-t-elle être prête ? Cette peur qui la coince, qui la bloque et qui revient en force parce qu’elle n’a rien pour colmater la brèche.
Lizzie se laisse aller dans ses bras, dans cette étreinte réconfortante malgré tout, les paupières toujours fermées, ses oreilles recueillant les mots du suédois. Et mon dieu qu’ils n’atténuent rien, absolument rien. ‘Je sacrifierai tout pour toi’, ‘je pense qu'à toi’ et la jolie brune se tapit un peu plus contre lui, même si elle sait qu’il ne faudrait pas. Mais tant pis. « Alors arrête de vouloir m’abandonner. De penser à couler ou à te shooter jusqu’à ce que mort s’en suive. Il faut que tu te battes, Wren. Ne sacrifie pas ta santé et ta vie pour moi. Retourne faire ce sevrage et si tu penses à moi, tu pourras peut-être tenir le coup. » Lizzie lève ses yeux embués vers lui, déglutissant difficilement à travers les larmes qui continuent à se faufiler, encore plus en observant le visage de Wren dans le même état que le sien. « Tu n’as pas à faire en sorte que je t’aime de nouveau puisque j’ai jamais cessé de le faire, Wren. Même au milieu de la colère, de la peine, de la déception, ça a toujours été que toi. Et c’est justement pour ça que c’est aussi douloureux de te voir te foutre en l’air comme ça. Je donnerai tout pour un cachet ou la boite entière, pour quelque chose pour faire taire tout ça parce que ça fait mal, ça fait cruellement mal et je peux pas, je peux pas y arriver si je ne peux pas être sûre que tu ne vas pas tenter de nouveau. Parce que je me raccroche pour toi et il faut que tu tiennes le coup aussi parce que sinon, je n'ai rien, plus rien. » La jeune femme enroule un de ses bras autour du sien avant d’y plonger la tête, comme pour se retenir à lui parce que c’est au final bien ce qu’elle fait depuis des semaines. Le suédois qui hante ses pensées à longueur de journée, celui qui lui donne la force pour aller à ses séances. Parce qu’au final, même si elle n’a pas besoin de lui, c’est pour elle et pour lui qu’elle fait tout ça. Son bonheur est combiné au sien et s’il est malheureux, elle le sera aussi. La perspective de pouvoir retourner dans ses bras un jour la rassure, même si ça la détruit toujours un peu plus parce que le trajet est long. « Je tiens trop à toi pour te perdre, que ce soit en amour, en amitié, en haine. T’es essentiel à ma vie, ce n’est pas concevable de ne plus t’avoir dans la mienne. T’es important, Wren, t’es absolument tout. » Ma vie, mon cœur, mon monde, mon espoir, mon passé, mon futur. Et mon présent le plus percutant, le plus torturant mais aussi le plus vif et le plus aimant. Parce que ça signifie que tout est réel et qu’ils s’aiment, aussi bien pour le meilleur que pour le pire.
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| | | | (#)Dim 5 Jan 2020 - 20:22 | |
| Il s'effondrait encore et toujours, une vague habitude qu'il avait fini par prendre par la force des choses. La dureté des événements. La fin qui le tentait terriblement. Wren ne pouvait rien faire d'autre que cela, chuter éternellement, chuter jusqu'à en perdre la tête, jusqu'à ce que son coeur implose, jusqu'à ce que son monde tout entier disparaisse. Il ne voulait plus rien ressentir dans ces moments là, ne plus être une personne qui respirait et marchait quelque part au sein de l'univers, juste un rien, un grain insignifiant qu'on pouvait faire s'envoler en un souffle court. C'était le seul désir qui lui restait collé à l'esprit, abandonnant toute raison et tout sens à ses actions. Pourtant, Doherty s'accrochait encore un peu, il s'accrochait à elle, à Lizzie en se serrant contre elle, laissant ses larmes le happer. Ne pas résister, les laisser gagner pour cette fois parce que la jeune femme ne pouvait pas se rendre compte à quel point c'était difficile pour lui de prendre les bonnes décisions, d'être la personne personne sur qui compter. Personne n'attendait quoique ce fut de lui, il était celui qui décevait, constamment, irrémédiablement et comme on n'avait pas réellement d'attente vis à vis de lui, le brun le vivait mieux comme cela. Pas quand il était avec Potter parce qu'elle lui donnait envie de changer tout cela, d'être une meilleure personne, quelqu'un qui valait le coup d'être vu, écouté et respecté. Bien sûr, rien ne faisait sens à ce moment là et Wren n'essayait même pas d'en offrir un à Lizzie en se contentant de pleurer contre elle, déchargeant tout son amour dans un piètre discours, la laissant ensuite parler sans avoir aucune idée de où ce genre de moments pouvaient les mener. Toujours vers l'impasse, la même fichue impasse qui donnait simplement à Wren l'envie de mourir un peu plus fort mais Lizzie avait répondu à son étreinte d'un bras timide alors, il se refusait de lâcher totalement l'affaire. Pas tout de suite, pas alors qu'elle assénait encore qu'elle le voulait dans sa vie, même si la formule n'était pas idéale pour eux. Doherty ne savait pas ce qu'elle attendait exactement, il ne savait plus grand chose à dire vrai mais il tâcha de croiser son regard, aussi ému que le sien. "Je peux pas le faire sans toi, Lizzie. Tu le sais ça? J'aurais beau essayer tous les sevrages du monde, si t'es pas là, je perdrais le sens de ce que je veux accomplir. Je tiendrais pas le coup, pas sans toi." Et c'était la réalité qui l'assommait un peu plus parce que Wren lui signifiait qu'il avait besoin d'elle, lui qui n'avait jamais besoin de personne, lui qui faisait demi tour dès que les événements devenaient trop compliqués à gérer émotionnellement parlant. Pas là. Pas maintenant. "Ne pars jamais là où je peux pas te suivre, Lizzie. S'il te plait." Ne me demande pas la lune quand je veux t'offrir le soleil parce qu'il ne savait pas faire autrement, le suédois et il avait perdu tous les mots pour lui dire. Il avait tout perdu sans elle. |
| | | | (#)Dim 5 Jan 2020 - 23:18 | |
| Pauvre bougresse qu’elle est, Lizzie s’effondre avec lui parce qu’elle ne peut pas autrement. Pourquoi elle se renie à lui, pourquoi elle ne veut pas l’accepter dans sa vie, pourquoi il faut qu’elle soit aussi chiante, aussi pénible, aussi faible, aussi stupide ? Il l’aime, elle l’aime, ils s’aiment et pourtant, non, la jolie tête brune de l’actrice a décrété que ce n’est pas suffisant, que ce n’est pas assez pour se laisser aller. Que justement, cet amour est bien trop fort pour être sans risque, qu’il y a eu trop de conséquences avant pour que tout soit effacé maintenant. Il y a une cassette qui se répète dans sa tête, le genre qui met en garde sur les méfaits d’une addiction bien trop folle. Être de retour contre lui, c’est se rappeler que les médicaments ne sont pas sa plus grande dépendance. Que si elle se jette dans la gueule du loup, ça ne sera pas médical, ça sera dans les sentiments, dans ce gouffre dont elle a été brutalement éjectée sans qu’on lui demande son aval. Mais quand elle le respire aussi près d’elle, Lizzie a juste envie de balancer cette cassette, de l’oublier, de prétendre qu’elle n’a jamais existé, qu’elle n’a pas de trou béant dans le cœur et au contraire, le réparer instantanément avec Wren, le laisser prendre ce qu’il veut, faire ce qu’il veut, l’aimer à outrance s’il le désire. Lizzie continue à pleurer parce qu’elle se freine et qu’elle aurait mérité des claques pour ça. Visiblement, il y a un nouveau point de franchi ce jour-ci parce qu’elle a encore failli peut-être le perdre et c’est trop. Mais elle, elle n’est pas assez. Lizzie n’a pas été assez pour sa mère, pour sa carrière, pour Wren, pour elle-même. Elle n’est qu’une lâche, elle ne sait que s’enfuir, se renfermer. Et le pire, c’est qu’elle voit les conséquences. Wren la tête sous l’eau. Wren qui pleure devant ses yeux bruns suppliants qu’il arrête. Wren qui a ces foutues marques sur les bras. Wren qui préfère de rêver d’un autre monde que de vivre dans celui où elle est. Elle a pris ce qu’elle voulait, ce qu’elle pensait avoir besoin, et elle l’a abandonné. Salement. Comme la première des connes, juste parce qu’elle a cette peur qui paralyse tout le temps.
Quand Wren lui murmure qu’il ne peut pas tenir le coup sans elle, Lizzie se morfond un peu plus, dégageant son regard du vert clair du jeune homme. Elle a honte. Honte de ne pas pouvoir le regarder, honte de ne pas pouvoir supporter ce qu’il lui dit en le fixant droit dans les yeux. Honte de le fuir de nouveau mais en même temps, de continuer à se raccrocher à lui. L’australienne est paumée, elle est complètement perdue et il prononce la dernière phrase qu’elle entend comme un supplice. Lizzie finit par suspendre son regard un moment sur son visage avant de passer ses mains sur les joues du suédois. Elle lui embrasse le nez, les joues, le front, les yeux, chaque millimètre de peau de son visage, bien décidée à ôter toutes les traces de ses larmes, de son air soucieux, celui qui est désolé, les traits de fatigue et ceux d’incompréhension. Elle glisse ses mains dans la racine de ses cheveux humides tout en posant son front sur le sien. « C’est plutôt à moi de dire ça. C’est toi qui veux partir là où je ne suis pas. Parce que moi, je serai toujours là. Tu tiendras le coup car on se retrouvera. On le fait toujours. Et cette fois, je t’abandonnerai pas. Je te rejetterai pas. » Lizzie se sent tellement ignoble car tout n’est que psychologique mais elle a mal, aussi bien de ne pas pouvoir être avec lui que de se foutre des barrières sans réussir à les détruire. Elle déglutit avant de passer ses bras autour de son cou et de le serrer contre elle aussi fort que possible, comme pour lui faire comprendre qu’il n’est pas dans un autre monde, là, que tout est bien réel. « Je suis désolée de n’être qu’une lâche, Wren. » Par lâcheté qu’elle se renferme, par lâcheté qu’elle veut se protéger. Il n’y a même pas de mot pour décrire à quel point elle se déteste dans ces moments-là.
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| | | | (#)Dim 5 Jan 2020 - 23:56 | |
| Il était sa marionnette, purement et simplement mais Wren n'avait plus aucune énergie. Il ne pouvait plus faire semblant de la haïr ou de la rejeter, il n'en avait tout bonnement plus le coeur parce que la vérité était bien plus cruelle que tous les mensonges qu'il pourrait essayer de lui faire avaler... Elle lui manquait. Il ne se passait pas d'elle, jamais, et il avait essayé pourtant de refaire sa vie de son côté, sans penser à elle, sans qu'elle ne se trouve constamment dans un coin de sa petite tête mais Doherty était piètre dans l'exercice, c'était la seule chose qu'il avait pu retenir de l'expérience. Il ne se remettait pas d'elle, pas douze années auparavant, pas après la nuit qu'ils avaient passé ensemble, pas après leur dispute dans une ruelle, pas après avoir désiré se noyer sans l'avoir auprès de lui. Lizzie était la part essentielle de son univers, ce qui lui permettait de se lever le matin sans chanceler trop durement et depuis qu'elle n'était plus là, il ne trouvait plus le sens de cette fichue existence. Alors, oui, il ne pouvait que pleurer en la serrant contre lui, n'espérant même pas qu'elle lui dirait oui, qu'elle serait là pour lui dans cette demande si difficile à satisfaire. Pourtant, elle ne s'échappait pas, ou en tout cas pas immédiatement, embrassant la moindre parcelle de sa peau salée de larmes. Wren la laissa agir, il la laissa l'aimer, même si c'était interdit en l'état actuel des choses: quelle force pouvait-il avoir de lui refuser quelque chose dont il avait autant envie? Wren voulait simplement être avec elle à nouveau, sentir cette symbiose entre leurs deux êtres et ne plus jamais la faire disparaître. C'était encore un désir qui relevait du rêve et il le savait très bien alors que les lèvres de Potter s'éloignaient de son visage asséché de ses sanglots. Il ne pouvait que la regarder, qu'attendre, que rêver encore un peu. L'enfer reviendrait bien vite retrouver sa place à ses côtés et il était question de profiter urgemment de l'apaisement que la brune lui procurait spontanément. Sa Lizzie. "Je pensais te retrouver plus vite là bas, je suis désolé, Lizzie. J'ai plus beaucoup de force, plus d'énergie pour tenir le coup sans toi et je veux pas te mettre une pression supplémentaire, jamais, mais je dois te le dire. Je dois être honnête parce que c'est à peu près tout ce qui me reste, tu comprends." Il voulait mourir par impatience et il comprenait que Potter n'était pas prête pour autant d'intensité. Ils étaient tellement ailleurs quand ils se retrouvaient ensemble, Wren savait tout cela. "Eh, t'excuse pas, c'est pas grave, t'as besoin de temps. Et c'est plutôt honnête, moi, je trouve." C'était à son tour de caresser son visage, de ses doigts autant que de ses yeux verts d'eau parce qu'il la trouvait belle, même quand elle avait pleuré à outrance. C'était sa brune et il ne l'aurait pas voulu autrement. "T'as raison de te protéger, surtout de moi, c'est la meilleure décision que t'aies jamais prise, OK? Continue aussi longtemps que tu peux pour t'empêcher de souffrir... Pour que je devienne la meilleure décision au lieu d'être celui qui te fait mal. C'est moi qui suis désolé de te faire voir ça, de te faire mal au coeur alors que tout ce que je veux, c'est le faire briller." Sa main sur sa joue avait instinctivement glissé vers son organe vital et il espérait qu'il respirerait plus lentement à l'avenir car cela lui faisait peur, à Wren, qu'elle s'en aille. Qu'elle en souffre trop. Qu'elle n'en revienne plus. |
| | | | (#)Lun 6 Jan 2020 - 13:10 | |
| Lizzie ne sait pas s’y prendre, elle est maladroite et elle a l’impression d’en faire trop en même temps de pas assez. Elle n’ignore pas sous quel terme Wren veut être dans sa vie, il le lui a dit, il le lui a répété, il le lui a crié et ça résonne toujours dans les parois de sa tête, vibrant et envahissant comme au premier jour. L’australienne ne se sent pas prête, elle coince, elle a une puce qui fait bloquer tout le système et elle s’entête à le repousser. Presque trop gentiment parce qu’elle ne peut pas s’empêcher de retrouver la voie de ses bras, ni le contact de sa peau, et encore moins le chemin de cœur que le suédois se martyrise à lui foutre sur son trajet. Il donne, encore et toujours, il dit, il évoque, il se met à nu, à découvert, il l’attend et bordel que Lizzie se maudit. D’être ce qu’elle est, d’avoir ce qu’elle a, de faire ce qu’elle fait. C’est une spirale dont elle veut hurler son arrêt immédiat, qu’on lui fiche la paix, qu’on la laisse prendre le risque une bonne fois pour toute. Mais pour l’instant, Lizzie ne peut se contenter que d’une brève pause, éphémère et furtive, bien trop rapide et en même temps, bien trop lourde parce que Wren s’excuse à son tour et il ne devrait pas. Il ne devrait pas car ce n’est pas lui qui fout tout en l’air, c’est elle. Parce qu’elle s’en fiche s’il n’est que la lune et pas le soleil, elle s’en fiche s’il ne veut voir que le néant au lieu de voir la vivacité de la vie. La seule chose qui lui importe, c’est de le savoir respirant, de le voir vibrant de vigueur, de ressentir sa chaleur apaisante et terriblement vivante. Lizzie serait capable de surmonter les démons de Wren, mieux que les siens, car c’est quelque chose de naturel, d’inné que de faire preuve d’empathie et de s’occuper des autres. Mais avec le suédois, son cœur est en première ligne de mire et ça la freine, abruptement et brutalement dans sa course. Et pourtant, l’australienne n’ignore pas qu’elle est prête à tant pour lui. A tant mais pas à tout. Pas encore à prendre de risque. « C’est moi seule qui me fait mal au cœur. J’en ai marre de me protéger. Je suis fatiguée d’être effrayée par l’inconnu, par des hypothèses qui sont peut-être infondées, complètement pourries et absolument pas justifiées. Mais j’ai passé tant d’années à rejeter toute forme de… D’affection de ce genre que je ne sais pas comment faire autrement. Il n’y a eu que toi pour ça. » Elle ne sait plus si elle le lui a déjà dit mais dans le doute, elle préfère le redire. Que Wren prenne conscience de l’importance qu’il a pour elle malgré tout. Ses doigts sur son visage l’apaisent le temps de leur voyage alors que Lizzie essaie de reprendre un minimum de contrôle sur sa- leur détresse commune. Quelle bande d’idiots qu’ils peuvent être. « Je nous rends pas service à revenir dans tes bras alors qu'on sait comment ça va se finir. » Elle va partir, il va s'éloigner et les larmes qu'ils se seront apaisés vont reprendre le dessus, deux cœurs brisés qu'ils continuent à trouer inlassablement. Lizzie pose sa main sur celle de Wren pour la presser un peu plus près de son palpitant fébrile et hargneux dans sa cage. « Tu le rends vivant, Wren, toi et toi uniquement. C’est la seule chose qui a de l’importance. Il ne l'a jamais été autant que depuis que je t'ai revu. T'as marqué ton empreinte dessus et elle n'est jamais partie. Est ce que tu crois pouvoir tenir le coup, pour lui, pour moi ? » Lizzie veut des promesses, des illusions, des écrans de fumée. Elle est prête à se laisser bercer de tout ce qu’il lui dira, tout ce qu’il lui affirmera parce que ça pourra l’apaiser pendant un temps. Quoiqu’il arrive, Wren restera sa meilleure décision, son meilleur choix, la meilleure chose qui lui soit arrivé en presque trois décennies d’existence. Ca vaut bien quelques espérances douces et positives, non?
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| | | | | | | | Please let me dream, let me scream, let me die. ¤ Wrizzie |
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