| | | (#)Jeu 7 Mai 2020 - 12:50 | |
| J’ai encore trente minutes devant moi pour me préparer, ça risque d’être short. J’aurais peut-être pas dû aller courir, ou j’aurais peut-être tout simplement dû réduire mon temps de course, mais j’en avais réellement besoin. Et Doowap aussi. Je grimpe les marches quatre à quatre, l’ascenseur met toujours trop de temps à arriver. Allez, c’est le dernier effort que je fournis avant de pouvoir me décrasser sous une bonne douche froide. Le chien a l’air crevé lui aussi, tant mieux. « On arrive le chien, tu vas pouvoir boire. Ouais, ouais je sais que t’as soif. » Je lui offre une caresse sur le haut du crâne avant de sortir mes clés de ma poche, je sais qu’il adore aller courir avec moi quand je rentre du boulot, mais je sais aussi qu’il est toujours très content de retrouver son panier et sa gamelle d’eau à chaque fois. La porte est à peine entrouverte qu’il se précipite déjà à l’intérieur, cette boule de poils me fera toujours autant rire. Je retire mes baskets, balance mon t-shirt trempé par la sueur et mon short dans le bac à linge sale, enfile un grand verre d'eau et me précipite dans ma douche. L’eau froide n’apaise en rien mon rythme cardiaque mais mes vaisseaux contractés par le contraste de chaleur me font tout de même un bien fou, j’ai l’impression que mes muscles se regénèrent alors qu’ils se raidissent juste un peu plus.
Dix minutes après, je ressors propre comme un sou neuf, la tête entièrement vidée de toute pensée négative tandis que la tension accumulée sur mes épaules a disparu. Ces dernières semaines ont été agitées au boulot, des cas de gamins disparus il y a une dizaine d’années sont à nouveau ressortis des dossiers classés, et j’aime rarement l’ampleur que cela prend. Et puis, à moindre importance dans tout ça, j’avais quand même espéré revoir Alexis à l’exposition de la gamine. Je sais pas trop à quoi je m’attendais, ni pourquoi j’y avais placé autant d’attente, mais j’en suis ressorti plus que déçu. M’enfin, j’étais pas le plus mal en point, c’était pas ma première exposition à moi, ni ma mère qui ne s’est pas pointée. Juste une ex. Une ex qui avait réussi à me marquer quand même, mais une ex avant tout. Je secoue la tête dans l’espoir que ce mouvement chasse ces pensées, et me concentre sur mon rendez-vous de ce soir. La serviette autour de la taille, je me dirige dans la chambre pour m’emparer d’une chemise bleue marine et d’un pantalon chino beige, tous deux propres et repassés pour l’occasion, avant de m’asperger de parfum et de me coiffer. Pas le temps de penser à Alexis. Pas maintenant Greg.
Doowap pionce déjà alors qu’il n'a même pas encore bouffé, je l’ai vraiment crevé ce petit bout. Face à mon chien, j'ai toujours un sourire de con attendri tracé sur mes lèvres. Je m’assure de lui verser une bonne portion avant de sortir de chez moi, et j’attends cette fois-ci patiemment que l’ascenseur arrive : je voudrais pas arriver en nage devant Noa. J’avais repris contact avec elle comme un lâche alors que je l’avais ignorée pendant des semaines, elle devait certainement s’attendre à des excuses, et j’en avais évidemment préparées : beaucoup de boulot, peu de temps pour moi, Doowap qui a eu la gastro, bref je trouverais. Pas totalement faux, pas totalement vrai non plus, mais ça fera l’affaire. La brune avait accepté de me rencontrer pour un deuxième date, après tout, le premier qu’on avait eu s’était réellement bien passé. Moi, j’avais passé un bon moment en tous cas, et je pense que c’était réciproque. Je compte me rattraper ce soir de toute façon. J’arrive devant l’Esquire à 19h58, j’ai deux minutes d’avance. Si c’est pas beau. Des couples amoureux rentrent dans le restaurant tandis que d’autres en ressortent, repus. J'ai faim. Je sors mon téléphone pour prévenir Noa de mon arrivée et m’allume une cigarette en l’attendant. Allez Greg, ça va bien se passer. |
| | | | (#)Mar 2 Juin 2020 - 17:58 | |
| « Bon, le bleu ou le noir ? » je montre ces deux hauts à Jane, tour à tour, elle les connait bien et elle m’a déjà vu les porter tous les deux. « J’veux pas qu’il pense que ok, c’est acquis… » elle me regarde songeuse, comme si elle savait déjà que c’était acquis pour moi. Mais j’avais ma fierté quand même. « Le bleu fait moins « je te veux tout de suite, maintenant ! » » je le regarde à mon tour et essai de voir où elle voulait en venir. « C’est habillé, mais décontracté, tu vois. C’est classe, mais t’es pas en mode chasseuse… » je voyais où elle voulait en venir. « Donc, c’est pas acquis ! » que je conclus. C’est dans la boite, bye le top noir, c’est vrai, Jane a raison, il dit clairement que j’ai faim et si c’est vrai, j’ai pas envie de renvoyer cette image-là. Pas à Greg, pas alors qu’il m’avait complètement zappé tout ce temps. J’avais rien compris, j’pensais que ça avait matché, j’ai été pas mal déçu, surtout que j’avais fais l’effort de revenir vers lui, de m’excuser mille fois de mon comportement. Peut être qu’il avait décidé de se vanger et que c’était sa façon de faire… wow, et j’allais accepter de le revoir ? « Bon, laisse, c’est mort, j’y vais pas ! » et me voilà rattrapé, prise aux épaules par mon amie et colocataire. « No Way, je veux pas t’entendre te plaindre toute la soirée et les jours d’après de pas y être allé et de regretter et on connait la suite. » j’inspire, je reflechis pas deux secondes, elle a raison, elle sait qu’elle a raison et je le sais aussi. « Ok. J’y vais. » et je laisse quand même s’échapper un sourire satisfait sur mon visage. Merde, j’avais couiné quand j’avais enfin reçu ce sms de Greg. J’suis naïve, je sais… Mais, j’allais être forte, j’allais tenir bon, j’allais lui en faire baver à mon tour.
Esquire, il avait sortie le grand jeu, il avait tout donné, comme si aller dans un restaurant chic suffisait à me faire courir à nouveau vers lui. La réponse est oui, mais pas seulement, en fait, je crois qu’il m’aurait proposé n’import quelle adresse, ça aurait été aussi bien. J’ai dis que j’serai forte… J’arrive, un peu en retard, j’veux me faire désirer, je remarque seulement quand je suis au coin de la rue qu’il m’avait renvoyé un sms il y a bien un bon quart d’heure, pour me dire qu’il était arrivé. Quinze minutes, je sais pas si c’est suffisant pour le faire attendre, mais comme je le vois dans mon champs de vision aussitôt, je peux plus faire demi-tour, je peux pas attendre de l’autre côté de la rue. Je me redresse, j’approche, sure de moi, fière allure. Et alors qu’il est à moins d’un mètre, ma jambe me lâche. Ma foutue jambe droite me fou un coup de couteau dans le dos en décidant de me faire trébucher juste devant lui. Là. Ca faisait au moins dix ans que ça m’était pas arrivé, que j’avais pas eu besoin de pousser ce petit cri de surprise, de peur et de honte à la fois. C’est pas possible ! J’ai l’impression d’avoir une légère douleur à la cheville, mais j’vais rien dire, j’me redresse, tire sur mon haut qui part dans tous les sens. « On aura connu mieux comme retrouvaille. » putain la honte. Je me permet de m’accrocher à lui, ressentant à l’instant même où ma main se pose sur son bras, cet électrochoc que sa présence me faisait ressentir à chaque fois ! c’était pas gagné pour être forte toute la soirée. « Heureusement que j’ai pas cassé mes talons. » c’était peut être ça le problème, ca faisait aussi presque dix ans que j’avais pas porté de talon ! |
| | | | (#)Lun 15 Juin 2020 - 16:11 | |
| Je me dépêche de finir ma clope au cas où elle arriverait dans la minute qui suit, je déteste jeter des cigarettes à moitié consumées. Mais Noa se fait attendre, Noa arrive quinze minutes après. J’aurais largement pu prendre mon temps, ne pas me dépêcher, et savourer ma clope. Elle doit certainement m’en vouloir d’avoir fait le mort pendant un mois, c’est compréhensible. Je sais même pas pourquoi j’ai cherché à la recontacter d’ailleurs, c’est pas dans mes habitudes. Enfin, c’est pas dans mes habitudes non plus d’amener des filles en rendez-vous, et encore moins dans un restaurant chic. Ca ne m’était pas arrivé depuis longtemps, depuis Alexis en fait. Je chasse cette femme de mes pensées, cette même femme qui me bouffe l’esprit quand je repense à l’époque où nous étions ensemble, quand elle ne pouvait pas me donner ce que je souhaitais : un enfant. Nous étions à deux périodes différentes de notre vie, et aujourd’hui quand je vois où j’en suis, je me dis que j’ai perdu beaucoup trop de temps. Je suis toujours un petit bonhomme sans aucune stabilité émotionnelle ni enfant à charge, avec un boulot que j’aime uniquement parce que je suis bon dedans, et seulement un chien qui me tient compagnie. Les quelques conquêtes nocturnes ne me suffisent plus, j’ai besoin de plus, j’ai besoin de savoir qu’on peut m’aimer, j’ai besoin de plus que de la présence de Doowap.
Au coin de la rue, je vois enfin la silhouette de Noa se différencier de celle des autres, comme si mon regard avait tout de suite été attiré par cette femme. Mon visage s’illumine au fur et à mesure qu’elle se rapproche de moi, j’ai du mal à retenir ce sourire béat qui se trace sur mes lèvres. Elle est belle Noa, elle a tout pour plaire et pourtant elle vient se fourrer dans de sales draps avec un mec comme moi. Je m’apprête à l’accueillir d’un baiser sur la joue, mais elle semble trébucher et elle se vautre sans que je n’ai le temps de la retenir de tomber. J’accoure tel un prince sur son cheval blanc pour l’aider à se relever, j’essaie de ne pas rire pour ne pas la mettre encore plus mal à l’aise, mais mon sourire ne veut définitivement pas s’effacer de mon faciès. « On aura connu mieux comme retrouvaille. » Elle se raccroche à moi et ce simple contact semble nous rappeler à tous les deux qu’il y a une véritable connexion entre nous. C'était clair non ? Après le speed-dating et notre premier date réussi, qui n'aurait pas vu les étincelles qui crépitent entre nous ? « Heureusement que j’ai pas cassé mes talons. » Je lâche un petit rire cette fois, plus pour détendre l’atmosphère que pour me moquer, et la prends par la taille pour l’aider à se relever. Elle est légère et musclée, elle a tout ce qu'il faut là où il faut Noa, et mes mains se souviennent encore de ses courbes. « Les retrouvailles ne font que commencer. » que j’affirme en plongeant mes yeux dans les siens. Je pense qu’elle a compris où je voulais en venir. « Ca va, tu as mal nulle part ? Si tu préfères on peut passer la soirée à l’hôpital auss, ça donne envie pour un deuxième rendez-vous, non ? » J’avais dit "deuxième rendez-vous" à haute voix, c’est officiel c’est vraiment une meuf que je date. « Ca te va ce resto ? » que je finis par demander pour être sûr qu’on est toujours sur la même longueur d’onde. |
| | | | (#)Lun 15 Juin 2020 - 16:56 | |
| Je le vois son petit sourire, j’suis sûre qu’il se dit qu’il a pas le droit de rire parce qu’il sait qu’au fond, j’lui en veux un peu encore. Il doit savoir qu’il doit pas faire un faux pas, que si non, j’pouvais faire demi-tour – non, j’ferai pas demi tour, il pourrait même rire aux éclats, j’lui en voudrai pas pour ça – mais il se retient et j’trouve ça juste trop mignon, qu’il se contienne devant moi. Sa réaction est digne d’un gentleman, mais faut pas que j’me laisse avoir, il a pas du tout eu le comportement d’un gentleman ces dernières semaines et je devais vraiment garder ça dans un coin de ma tête : avec Greg, je devais m’attendre à tout et surtout ne m’attendre à rien. J’avais pas le droit de m’emballer trop vite même si au moment où il avait posé sa main sur la cambrure de mon dos pour me retenir, j’avais sentie ces mêmes sensations que la première fois où on s’était vu, que la première fois où il m’avait invité ensuite. J’suis si intimidée et impressionnée devant lui, j’pourrais en perdre mes mots, perdre mes moyens. « Les retrouvailles ne font que commencer. » je souris, hoche la tête, j’viens tout juste de le retrouver et j’ai pas envie que cette soirée s’arrête. Parce que j’sais pas si demain, j’aurai de ses nouvelles ou pas, alors si j’me contentais juste de profiter de ça et faire durer le plaisir ? « Ca va, tu as mal nulle part ? Si tu préfères on peut passer la soirée à l’hôpital aussi, ça donne envie pour un deuxième rendez-vous, non ? » je lève les yeux au ciel, marchant sur son humour, je sentais que j’allais en entendre parler encore un moment. « Un moment de faiblesse, ca va mieux maintenant. » je bas des cils. « Hors de question d’aller à l’hopital, tu m’as vendu du rêve avec ton restaurant, j’ai bien l’intention de profiter de toi ! » à qui veut bien comprendre le sens de cette phrase. « Ca te va ce resto ? » je jete un œil à ce restaurant dans lequel je n’ai jamais mis les pieds, les prix m’ayant toujours effrayé, même depuis que je suis directrice et que mon salaire est bien plus que convenable. « Ca me va, maintenant, j’espère que tu as réservé la meilleure table, si non, ca va pas l’faire. » que je plaisante, je lui passe devant un cours instant avant de me rappeler qu’effectivement, c’était lui qui avait réserver et donc, le laissais aller se présenter au chef de salle. Et en le laissant passer devant moi, je l’observais et me rappelait absolument tout ce qui m’avait fait craquer chez lui. Ses quelques trente centimètres de plus que moi, sa mâchoire carrée, sa barbe bien taillée qu’on pourrait pourtant pensée de négligée, ses petits yeux de chats et ce cul… je me rappelait encore de la fermeté de ses fesses sous mes mains moites… Alors qu’on nous installait à une table pas très loin des toilettes, il m’a fallu un seul regard au chef de rang pour comprendre que c’était no way qu’on nous installe juste ici. On allait avoir trente personnes à la minutes qui nous passeraient à côté et pour entendre des bruits de sèches mains toutes les deux secondes, non merci. On nous guida alors rapidement vers la baie vitrée où on avait vu sur la terrasse extérieur. « Merci. » que je lance au serveur, accompagné d’un petit clin d’œil non maitrisé. « tu sauras pour ton prochain rencard. Jamais à côté des toilettes. » surement un détail dont les mecs ne faisaient pas trop attention. Je pris place, déposa mon sac à côté de ma chaise et m’installa à ma place, sourire complètement béa sur le visage alors que j’observais mon date s’installer à son tour. « Est-ce que j’peux mettre les pieds dans l’plat ? » histoire de crever l’abcès maintenant et d’avancer plutôt que de me demander toute la soirée pourquoi il avait attendu tout ce temps pour proposer de me revoir.
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| | | | (#)Mar 16 Juin 2020 - 11:54 | |
| La proposition du deuxième rendez-vous à l’hôpital fait son effet, elle refuse catégoriquement. Je lui demande tout de même si l’Esquire lui convient, plus pour regonfler mon ego une nouvelle fois que pour m’assurer que cette proposition lui plait, avant de me présenter à l’accueil pour qu’on nous place à notre table. « Bonjour, j’ai réservé au nom de Morton. Gregory Morton. » Je me doute que Noa a clairement entendu mon nom de famille, et il n’y a pas 100 lieutenants de police dans la section des sciences comportementales à Brisbane qui s’appellent Gregory Morton. Je ne peux plus reculer maintenant qu’elle connait mon nom, je ne peux plus me défiler, je dois aller au bout. Mais au bout de quoi au juste ? D’une relation ? On n’en est pas là, on en est clairement pas à ce stade. Deux rendez-vous qui se finissent dans un lit avec nous deux à poil, ça veut pas forcément dire grand-chose. N’est-ce pas ? Le serveur nous installe à une table qui ne semble pas convenir à Noa. En relevant les yeux, je me rends effectivement compte qu’on est à deux pas des chiottes et que ça n’allait pas être possible. La brune fait les gros yeux au serveur, et je m’enquiers de lui demander de nous changer de place. Ils nous dirigent en terrasse, Noa me fait une réflexion sur mes choix de table, et je ris. « J’avais demandé une table pour deux à l’abri des regards, je ne pouvais pas me douter qu’ils nous mettraient vers les toilettes. » Je me justifie pour montrer que je ne suis pas incompétent non plus, et on s’installe en silence. Je sens son regard me dévisager, mais je ne peux pas dire si c’est de l’admiration ou autre chose. « Est-ce que j’peux mettre les pieds dans l’plat ? » Evidemment qu’elle allait me poser la question, évidemment qu’elle n’allait pas passer au-dessus aussi facilement. J’anticipe alors en me disant que ça pourrait me rapporter des points : « Pourquoi ce silence, c’est ça ? » que je lui demande en passant une main sur ma chemise pour lisser les quelques plis, fuyant quelque peu son regard. C’est pas la solution Greg, regarde la dans les yeux. Mes yeux se relèvent alors et viennent plonger dans le vert de ses iris. « Je suis désolé, j’ai carrément mal agi. C’est juste que j’ai eu des complications, j’ai eu beaucoup de boulot, une nouvelle enquête a ouvert et ça m’a pris un temps considérable. » Et c’était pas entièrement faux. « Et puis, Doowap, mon chien, a eu la gastro donc ça a été un peu la cata. J’ai vraiment eu peu de temps pour moi. » En soi, mes excuses sont valables. Elles le sont si on omet le fait que j’ai aussi décidé de couper contact avec toutes mes conquêtes actuelles dans le cas où Alexis voudrait bien me redonner une seconde chance. Je voulais être clean, je voulais avoir toutes mes chances pour ne pas saboter notre relation à nouveau. Mais tout a changé quand Alexis ne s’est pas pointé à la galerie. Il va falloir que je tourne définitivement la page. Dix années se sont écoulées, et maintenant que je suis prêt à m’ouvrir à nouveau, il va falloir que ce soit avec une autre personne qu’Alexis. « Je suis vraiment désolé Noa, j’espère que tu veux bien me redonner une seconde chance. » Dire que je suis désolé deux fois dans la même minute, ça ne me ressemble pas vraiment non plus. Je ne sais pas si c’est Noa qui me fait me poser les bonnes questions, ou si c’est le fait que je doive vraiment passer au-dessus avec Alexis, mais ça me fait tout drôle. Si la Coughlin avait refait sa vie et s’était remariée, il va falloir que j’en fasse de même. Noa est peut-être même ma porte de secours. |
| | | | (#)Sam 27 Juin 2020 - 11:35 | |
| Gregory Morton, on dit quoi alors ? Lieutenant Morton ? C’est ça ? J’avoue, que ca passe plutôt bien, il pourrait être ce genre de héros dans un roman policier. La vie de Greg, le lieutenant ours qui mène ses enquêtes en solo, qui doit surement pas avoir beaucoup de pote dans ses équipes et j’me dis qu’il pourrait même faire passer quelques affaires dans la limite du légal, ca m’étonnerait pas. Le genre de Thriller où on kiff pas trop le flic mais au fur et à mesure, on trouve ses faiblesses et on l’trouve hyper attachant. Bon, j’avoue, ça a été assez facile pour moi de m’attacher au personnage principal mais j’avais tendance à m’attacher, de manière générale bien plus vite qu’il ne le faudrait…
Nouvelle table parfaite, Gregory se justifia sur le mauvais choix de la table précédente. « J’avais demandé une table pour deux à l’abri des regards, je ne pouvais pas me douter qu’ils nous mettraient vers les toilettes. » Il avait pourtant essayer de penser à tout, mais penser à tout c’était surtout penser à ne pas être à côté des toilettes. J’lui en voulait pas trop, il devait pas faire attention à ce genre de détail mais ce que j’allais retenir, c’est qu’il voulait être à l’abri des regards. « Parce que t’as pas envie qu’on te voie avec une nana ou parce que t’as envie d’intimité ? » question piège, n’est-ce pas ? J’étais la reine pour rebondir sur ce genre de remarque et si j’avais la possibilité de savoir ce qu’il avait derrière la tête, je n’allais pas me gêner. Et quand je m’interrogeais, je posais les questions. C’est ce qui m’amena à mettre carte sur table. Il devait s’y attendre, puisqu’il était capable d’anticiper ma propre question. « Pourquoi ce silence, c’est ça ? » un léger hochement de tête répondait à sa question, attendant alors qu’il me donne la réponse. Greg était gêné, je ne le quittais pas des yeux, attendant qu’il finisse de remettre sa chemise en place et qu’il lève le regard pour me capter et dès que j’avais son attention, c’était à moi, d’être comme déstabilisée. « Je suis désolé, j’ai carrément mal agi. C’est juste que j’ai eu des complications, j’ai eu beaucoup de boulot, une nouvelle enquête a ouvert et ça m’a pris un temps considérable. » l’excuse du boulot Greg… je doute et pourtant, j’bois ses paroles, prête à y croire. « Et puis, Doowap, mon chien, a eu la gastro donc ça a été un peu la cata. J’ai vraiment eu peu de temps pour moi. » Ok Doowap, le chien, est ce qu’on peut réellement utiliser un chien comme fausse excuse ou est-ce que le pauvre avait vraiment été malade au point où il n’avait d’yeux que pour lui ? « Désolée pour ton chien… » parce que j’trouvais ça mignon, qu’il s’en occupe comme ça, même si, j’me serai passée des détails. « Je suis vraiment désolé Noa, j’espère que tu veux bien me redonner une seconde chance. » J’suis pas venue pour enfiler des perles, j’étais clairement là pour sa deuxième chance, parce que si j’avais été réellement déçue de sa disparition soudaine, je m’étais carrément emballée quand j’ai vu son nom apparaitre sur l’écran de mon téléphone y a quelques jours. Est-ce que je fais pitié ? Sans doute. « Y a un truc qui m’agace particulièrement… » et je le quittais pas des yeux, essayer de le faire un peu flipper quand même. « C’est que j’suis certaine que tu sais parfaitement l’effet que ton regard peut avoir sur les nanas et que j’fais partie de celles qui peuvent te dire oui à tout, juste parce que y a un truc dans ton regard… » et est ce que j’suis obligée d’lui dire qu’il lui suffit d’un regard pour que j’lui accorde ce qu’il veuille ? Franchement ? Est-ce que j’étais pas déterminée à le faire un peu galérer avant d’arriver ici ? J’me suis vraiment contentée d’arriver en retard pour me faire désirer et qu’ensuite, il ait plus aucun effort à fournir pour faire ses preuves ? « Est-ce que t’abuses de ton regard pour avoir des infos sur tes enquêtes ? » est ce que t’es du genre à user de tes charmes pour arriver à tes fins Greg ? « On verra, comment se passe cette soirée, pour la deuxième chance. » j’étais même pas crédible.
Le serveur arriva rapidement pour nous offrir une coupe de champagne le temps de choisir nos menus. Je savais pas bien dire si c’était une demande de Greg ou si c’était monnaie courante par ici, les deux m’étonneraient pas, mais je cherche quand même à jeter un œil autour de nous pour voir si d’autres tables ont eu droit à cette petite surprise. Un couple était arrivé juste après nous, j’allais voir, s’ils allaient avoir leurs coupes ou non. « Alors cette enquête ? C’est secret ou t’as l’droit d’en parler ? » |
| | | | (#)Dim 5 Juil 2020 - 8:08 | |
| Apparemment pour les serveurs de ce restaurant, une table à l’abri des regards signifie une table à côté des chiottes. Noa s’empresse de me charrier, je ne peux pas lui en vouloir, j’en aurais fait tout autant : « Parce que t’as pas envie qu’on te voie avec une nana ou parce que t’as envie d’intimité ? » Elle teste Noa, et elle a toutes les raisons du monde de douter de ma sincérité avec elle. « Je sais pas, à ton avis ? » J’opte pour le mystère, lui offre mon plus beau sourire de charmeur et joue des sourcils. « Tu penses que j’ai une identité secrète ? » Ca aurait pu être une raison valable, que je mène une double vie, une raison bien meilleure que l’excuse que je lui sortirai plus tard quand elle me demandera pourquoi je n’ai plus donné signe de vie après l’avoir emmenée en rendez-vous, et après avoir couché avec elle. Les questions ne tardent d’ailleurs pas à arriver : à peine installés qu’elle rentre dans le vif du sujet. Comme prévu, je prends mon air de chien battu, et lui sors toutes les excuses préparées à l’avance. Je ne suis pas fier de l’avoir laissée en plan à m’attendre comme ça, à revenir vers elle en sachant pertinemment qu’elle m’accepterait malgré tout, et je ne comprends toujours pas pourquoi elle s’accroche autant à un connard fini comme moi. Tu vaux bien plus que ça, Noa. Et pourtant, elle est là, face à moi, et je finis par m’excuser, baragouine quelques explications à propos de mon boulot et de mon chien, et lui demande même à ce qu’elle m’accorde une deuxième chance. Je veux faire les choses bien cette fois, et si ça veut dire m’écraser devant elle ce soir, alors j’essaierai. Parce qu’aucun de nous deux ne peut nier la connexion qu’on ressent, et parce qu’à défaut de retrouver Alexis, j’ai Noa, cette magnifique jeune femme en face de moi qui ne demande que mon attention. J’attends sa réponse, j’attends qu’elle me dise qu’elle veut bien me donner ma chance à moi aussi. « Y a un truc qui m’agace particulièrement… » Ca commence pas bien pour toi mon vieux. Les yeux rivés sur les siens cette fois-ci, je suis pendu à ses lèvres, ma respiration quasiment bloquée. Est-ce que j’ai vraiment cramé la possibilité de potentiellement construire quelque chose de plus avec elle ? Et si c’était le cas, est-ce que ça me ferait chier ? Un peu, je dois l’avouer, j’ai pas l’habitude qu’on m’envoie sur le banc de touche aussi facilement. « C’est que j’suis certaine que tu sais parfaitement l’effet que ton regard peut avoir sur les nanas et que j’fais partie de celles qui peuvent te dire oui à tout, juste parce que y a un truc dans ton regard… » Je lâche un rire de soulagement, et viens me gratter la barbe, gêné. « Est-ce que t’abuses de ton regard pour avoir des infos sur tes enquêtes ? » Je la retrouve, la Noa qui flirte, celle qui joue avec les limites, celle qui taquine, qui cherche la petite bête, et je reprends alors confiance en moi. Je m’assois confortablement en face d’elle pour plonger mes yeux dans les siens, pose mes coudes sur la table afin que nos mains se rapprochent un peu plus, et lui offre un sourire sincère. « On verra, comment se passe cette soirée, pour la deuxième chance. » Elle me cherche davantage, fais mine d’être inaccessible pou que je fasse mes preuves, et je rentre dans son jeu sans me poser de questions. Je jette un coup d’œil au serveur pour qu’il nous donne notre coupe de champagne – quoi, j’avais bien dit que je sortais le grand jeu, non ? Il ne vient pas par hasard ce serveur – et je lève mon verre pour trinquer. « A cette soirée, donc. Et à ma deuxième chance, j'espère. » que j’annonce malicieusement avant de boire une gorgée du précieux liquide, un clin d’œil venant appuyer mon assurance. On ouvre la carte pour choisir nos plats, et Noa embraye rapidement sur mon quotidien ; elle doit vraiment tenir à savoir si j’utilise autant mon charme au boulot qu’en face des nanas. « T’es sûre que tu veux parler de ça ? Ca risque de plomber l’ambiance, c’est pas la joie. » Parce que lui expliquer que des enfants disparaissent de façon aléatoire malgré les similitudes entre eux, nous poussant à croire que c’est bel et bien un seul psychopathe à l’origine de tout ça, c’est pas forcément le sujet rêvé pour ce rendez-vous. « Tu veux pas me parler de toi, plutôt ? Ca se passe bien à l’association Beauregard ? » Je lui montre que je n’ai pas oublié notre entrevue, que j’ai écouté ce qu’elle me disait malgré le rush du speed-dating. « Ca va, je t’ai pas trop manqué pendant ces dernières semaines ? » Je m’autorise à sortir ça maintenant qu’on a un peu brisé la glace, Noa ne m’en voudra pas. N’est-ce pas, Noa ? |
| | | | (#)Ven 10 Juil 2020 - 14:16 | |
| Greg ou l’art d’esquiver sans trop se fouler mes questions. Je lève les yeux au ciel, sans discrétion pour lui montrer que c’était pas à moi d’apporter la réponse mais à lui. Et s’il a pas envie de répondre, parce qu’il a pas envie de trop m’en dire, j’vais pas lui servir non plus sur un plateau d’argent. Qu’est ce qui pouvait bien le rendre aussi avare de compliment ? Enfin, peut être que la réponse que je voulais entendre n’était pas celle qu’il avait envie de me donner et dans ce cas, il préférait esquiver. Mais franchement, c’est toujours chiant de pas dire les choses, personnellement, j’ai tendance à me faire miles films à la minute et ça peut être aussi positif que négatif, alors Greg next time, pour ta survie, donne-moi une réponse. « Tu penses que j’ai une identité secrète ? » je souris. « J’pense que j’sais pas grand-chose de toi, que j’suis curieuse et que j’aime bien savoir avec qui j’passe mes soirées à poil dans un lit. » que j’lui glisse sans mystère pour le coup, dévoilant sans pudeur le programme de la soirée s’il se décidait à être un peu plus coopératif. « Maintenant, si t’es un espion russe sous couverture, j’te jure, j’suis pas dans le trafic de drogue ou quoi. J’suis la mauvaise cible. J’ai déjà donné. » déjà donné en termes de fausses accusations qui m’avaient couté assez chères et si j’me laissais pas démontée, je gardais toujours des séquelles de mon passage en prison qui même si elles se faisaient plus timides ces derniers temps, pouvaient resurgir à des moments où je n’y attendais jamais trop. Peter un câble, ça prévient jamais. Pas de champagne dans l’coin, le couple derrière nous passe directement à la commande et ca m’fait sourire forcément. Greg gagne autant de point qu’il peut en perdre en deux secondes, c’est assez frustrant qu’il puisse être si ambivalent. « A cette soirée, donc. Et à ma deuxième chance, j'espère. » On l’espère tous les deux Greg, tu sais, la balle est dans ton camps et il te suffit pas de grand-chose pour que ça s’passe bien parce que j’étais déjà complètement accrochée à tes lèvres – et pas que. Je trinque, faisait bien claquer mon verre contre le sien, histoire de faire entendre à tout le restaurant que moi, j’ai eu mon verre de champagne. Curieuse, toujours, j’embraye sur cette enquête qui lui a pris tant de temps qu’il en avait oublié mon existence durant ces quelques semaines. « T’es sûre que tu veux parler de ça ? Ca risque de plomber l’ambiance, c’est pas la joie. » et j’peux pas m’empêcher d’me dire qu’il a pas d’enquête, qu’il se fou juste de moi et en même temps ouais, si ca s’trouve c’est vraiment pas la joie et j’ai pas envie qu’il me parle d’histoire de meurtre et compagnie, là aussi, j’ai eu ma dose. Je baisse les armes, suis moins méfiante, j’accepte. Il a surement une très bonne raison et j’lui en veux pas de pas vouloir me saper le moral. « Tu veux pas me parler de toi, plutôt ? Ca se passe bien à l’association Beauregard ? » hm, bien vu Greg. Dans ma tête j’ai deux colonnes, côté droit, les plus, côté gauche, les moins. Là, c’est un petit bâton qui vient de s’ajouter à droite. Ca m’fait sourire, bêtement. « Ca va faire officiellement un an que je suis à la direction, je fête ça la semaine prochaine avec ma collègue, Hannah. Elle est psychiatre et franchement, c’est mon bras droit ! » est ce qu’il est vraiment intéressé par mes collègues ? « Enfin, oui, ca roule. C’est une sacrée aventure, j’suis pas sûre d’avoir envie d’être directrice bien longtemps, c’est beaucoup de stress… mais en même temps, j’adore ça et en réalité, quand j’vois ma fiche de paie, ca joue beaucoup sur ma motivation ! » et est-ce que j’passe pour une nana vénale ? Non, je gagne ma vie et c’est mérité. « Ca va, je t’ai pas trop manqué pendant ces dernières semaines ? » et si je me la jouais à la Greg pour une fois ? « Hm, j’sais pas, et toi ? » j’me retenais de lui lancer un clin d’œil pour lui faire comprendre qu’il était mon premier modèle pour mes réponses automatique. Et il allait peut être comprendre ce que ça faisait aussi ! Mais surtout, je crève d’envie de savoir si oui ou non, je lui ai manqué ou pas… ou s’il a pensé à moi ne serait-ce que deux minutes pendant tout ce mois.
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| | | | (#)Mar 14 Juil 2020 - 11:04 | |
| Elle cherche toujours à en savoir un peu plus sur moi, et surtout, elle cherche toujours la petite bête. Mais je m’en sors toujours comme un chef, à chaque fois, je me débrouille toujours pour contourner les questions trop personnelles ou les potentielles accusations, et à chaque fois, je contourne avec brio les conversations. « J’pense que j’sais pas grand-chose de toi, que j’suis curieuse et que j’aime bien savoir avec qui j’passe mes soirées à poil dans un lit. » Parce qu’elle compte donc passer la soirée au lit avec moi, ce soir ? Ce programme me plait, elle ne m’en veut peut-être pas tant que ça au final. « Maintenant, si t’es un espion russe sous couverture, j’te jure, j’suis pas dans le trafic de drogue ou quoi. J’suis la mauvaise cible. J’ai déjà donné. » J’explose de rire. « J’aurais évidemment fait un très bon espion russe ma petite dame, mais malheureusement, je suis du côté de la loi. » Quand ça m’arrange oui, parce que j’ai pas toujours fait des trucs très légaux dans ma vie de flic. Je me demande tout de même ce qu’elle entend par "j’ai déjà donné", est-ce qu’elle a trempé dans de mauvaises affaires, volontairement ou involontairement ? Je n’aurais jamais cru ça d’elle. Je n’ai pas le temps de lui poser la question, le serveur nous installe à une bonne table cette fois-ci, et le champagne porte tout de suite en ma faveur. A nouveau, je dévie le sujet, ne m’étend pas sur mon travail et sur les affaires qui me hantent la nuit, et préfère m’intéresser à elle.
« Ca va faire officiellement un an que je suis à la direction, je fête ça la semaine prochaine avec ma collègue, Hannah. Elle est psychiatre et franchement, c’est mon bras droit ! »
Hannah, Hannah Whitemore la même psychiatre qui était dans mon service il y a deux ans de ça ? Elle est elle aussi dans cette association ? Le monde est vraiment petit. J’écoute avec attention ce qu’elle me raconte, et tout comme moi, si elle reste encore à ce poste malgré les inconvénients, c’est surtout pour le salaire en fin de moi. Je lui souris alors en acquiesçant d’un hochement de tête. « Beaucoup disent que l’argent ne fait pas le bonheur, mais je suis pas tout à fait d’accord sur ce point. » J’ai jamais vécu dans la précarité, mais je sais que je serais bien plus malheureux si j’étais ruiné que je ne le suis aujourd’hui. On va pas dire que je suis très heureux dans ma vie, mais elle me convient (lol) pour l’instant. Et ne me dites pas que je me voile la face, c’est faux (non).
Faire du small talk c’est bien, mais rentrer dans la séduction, c’est mieux. Alors je lui demande si je ne lui ai pas trop manqué, je cherche à savoir ce qu’elle veut avec ce troisième rendez-vous aussi, même si je sais qu’on finira certainement dans le même lit ce soir. « Hm, j’sais pas, et toi ? » Je sais qu’elle ment, je sais qu’elle cache un sourire, et que je lui fais toujours autant d’effet. « Disons que… J’ai été très occupé ces derniers temps, comme je te l’ai dit » et presque pas menti, « Mais il y avait toujours un petit bout de dentelle rouge qui trainait au coin de ma tête » tu sais, celle que tu portais lors de notre deuxième date, « Et évidemment tes beaux yeux verts. » que je finis par dire, un sourire malicieux sur les lèvres, joueur. Je n’ai pas envie qu’elle pense que je ne suis là que pour la partie au cul, même si elle rentre dans mes plans de la soirée, mais c’est un peu plus que ça, au final. « Est-ce la bonne réponse, madame la directrice ? » |
| | | | (#)Lun 27 Juil 2020 - 16:25 | |
| Ma vanne sur l’espion russe a le mérite de le faire rire, ce qui ne fait qu’alimenter mon égo comique. Dommage pour les prochaines victimes de mon humour, qui n’est pas toujours aussi drôle. « J’aurais évidemment fait un très bon espion russe ma petite dame, mais malheureusement, je suis du côté de la loi. » est ce que j’étais en train d’imaginer Greg sous couverture et moi devant trouver tout ses secrets en menant une enquête à son sujet ? Est-ce qu’un espion russe ce n’était pas suffisamment sexy pour avoir envie de lâcher la réservation et aller à la prochaine étape directement ? Parce que forcément, s’il était un espion russe, il était là dans le seul but de se servir de moi et mon seul moyen d’en tirer profit serait de passer du bon temps avec lui. Noa, soit patiente, ça finira par arriver. Je garde cette idée en tête. J’suis sans langue de bois, j’ai pas de tabou à donner mon salaire, Andy me l’avait demandé quand j’avais eu ma promotion et j’me souviens encore de ses étoiles dans ses yeux quand j’ai prononcé ces chiffres. Moi aussi, j’avais des étoiles dans les yeux, j’étais passé du simple au double en changeant de poste, en prenant les reines de l’association et si j’avais gardé mon même rythme de vie, le même appartement que je partageais toujours avec Jane, ca me permettait de mettre bien plus de côté chaque mois et de pouvoir avoir quelques projets. C’est-à-dire que l’avenir me faisait un peu moins flipper maintenant. « Beaucoup disent que l’argent ne fait pas le bonheur, mais je suis pas tout à fait d’accord sur ce point. » on est d’accord. J’suis sûre qu’il gagne bien sa vie, il est plutôt bien placé aussi. Au moins, j’me dis qu’avec ma place à l’association, les mecs avec qui je sors me prennent pas pour une nana qui a besoin d’être entretenu. C’est clairement pas le cas et j’ai aucune pression par rapport au fric. Je sais que malheureusement, y a des gens qui utilisent ça pour acheter l’amour de quelqu’un ou acheter du réconfort, ou parfois pire, pour maintenir une pression psychologie et un enfermement dans une dépendance financière. C’est dégueulasse et c’est grave. Au moins, j’avais pas ce risque-là. « On va dire que jusqu’à présent, ca m’faisait un peu flipper d’imaginer avoir des projets, achats immobilier, mome… parce que j’pensais pas pouvoir assumer. Mais là, ca change la donne. » vas pas t’imaginer que j’vais faire en sorte que tu m’fasse un gosse Greg, j’en suis pas là du tout. Mais, il c’est un homme intelligent, il sait où j’veux en venir. Il m’énerve. Il m’énerve encore à pas être foutu de répondre à une question simple. Pourquoi est ce que moi j’devrais lui répondre s’il contourne toujours la réponse à son tour ? J’étais à deux doigts de faire la gueule, vexée, mais il s’est vite rattrapé. « Mais il y avait toujours un petit bout de dentelle rouge qui trainait au coin de ma tête » mini sourire qui s’esquisse sur mon visage « Et évidemment tes beaux yeux verts. » grand sourire qui illumine mon visage. J’en ai tellement pas l’habitude de ses compliments là que j’en deviens presque rouge et j’ai chaud. « Est-ce la bonne réponse, madame la directrice ? » je choppe la coupe de champagne devant moi et avale les bulles en quelques gorgée pour avoir encore un peu plus chaud. « J’ai failli m’vexer. » que j’lui dis quand même. « J’ai été déçue de plus avoir de tes nouvelles, déçue et super enervée. J’ai hésité à répondre à ton message. » bof pas plus de deux secondes. « J’ai hésité à venir. » pas plus de trois secondes non plus. « Y aura pas d’autre chances. » autrement dit, tu feras plus le con si t’espère avoir une suite avec moi. « Après, entre adulte, on doit être capable d’entendre et de savoir vers où on va. » soit franc, c’est tout c’que j’te demande. |
| | | | (#)Mar 4 Aoû 2020 - 12:10 | |
| Le statut de Noa lui permet de vivre aisément, et elle a plutôt la même vision des choses concernant l’argent. On va pas dire que j’ai mérité tout ce que j’ai, j’ai beaucoup touché de la mort de mes parents, mais j’ai aussi forgé ma réputation, et mon statut de lieutenant me permet de vivre (très, très, très) convenablement. Alors si aujourd’hui j’habite dans un loft et me fais plaisir quand j’en ai envie, c’est aussi parce que j’ai trimé dur pour en arriver là, et je suis certain que c’est pareil pour Noa. « On va dire que jusqu’à présent, ca m’faisait un peu flipper d’imaginer avoir des projets, achats immobilier, mome… parce que j’pensais pas pouvoir assumer. Mais là, ca change la donne. » Parce qu’elle a rien de tout ça ? Ni logement à elle, ni môme ? Et elle en veut, des mômes ? Parce que là, ça pourrait presque me faire changer d’avis, je l’épouse tout de suite et je lui fais trois gamins d’un coup. Arrête tes conneries, tu sais que tu te fais vieux, comment tu vas les assumer après ces bambins ? Je me contente de hocher la tête, mon attention captivée par ses yeux verts. Mon regard descend rapidement sur ses lèvres quand elle cherche à me faire cracher le morceau : tout ce qu’elle veut entendre, c’est que je lui dise qu’elle m’a manqué. Mais je préfère jouer davantage avec elle, tourner autour du pot, je sens qu’elle déteste ça mais qu’elle ne peut s’empêcher d’aimer cette dynamique, et je me fais un plaisir de la laisser miroiter dans ses doutes. Au fond, on sait tous les deux qu’on finira à poil dans le même lit et que la partie de jambe en l’air sera bien plus que satisfaisante. Elle rougit et ça me fait encore plus sourire, j’ai toujours le même effet sur elle et ça me rend plus qu’heureux d’avoir cette information.
« J’ai failli m’vexer. J’ai été déçue de plus avoir de tes nouvelles, déçue et super enervée. J’ai hésité à répondre à ton message. » Oh, ça pue ça. C’est pas la réponse que j’attendais. « J’ai hésité à venir. Y aura pas d’autre chances. » Elle a le don d’être claire au moins, je pourrais pas me défiler sous prétexte que j’en savais rien. « Après, entre adulte, on doit être capable d’entendre et de savoir vers où on va. » Je lâche un petit rire nerveux, j’ai l’impression d’être un gamin qu’on engueule, et paradoxalement, je rétorque même pas. Je me saisis de ma coupe pour lubrifier ma gorge (et pour trouver quoi dire), lève finalement les yeux vers elle en me frottant machinalement la barbe (non, non, je suis pas mal à l’aise). « J’en attendais pas moins de ta part. » que je dis finalement, un sourire espiègle en coin ; sous-entendu : je suis bien conscient que t’es pas une fille facile. « Enervée alors… Tu l’es toujours ? Contre moi, je veux dire. » Je pense qu’elle doit sentir la pointe de sarcasme dans ma voix, et qu’elle doit se douter de la suite. « Il y a une méthode plutôt efficace pour évacuer la colère, tu sais… » Encore un sous-entendu pour du cul ? Oui. Mais est-ce que quelqu’un s’en étonne encore dans la salle ? Je ne pense pas. Je joue avec ma serviette sur la table de mes doigts, nos mains sont relativement proches mais je suppose que ce n’est pas à moi de faire le premier pas : je dois la laisser venir à moi.
Le serveur nous (me) coupe dans a lancée, il vient prendre commande ce con. Est-ce qu'on a fini nos coupes de champagne ? Non. Est-ce qu'on était en train d'avoir un moment ? Oui. Qu'est-ce qu'il fout là maintenant alors ?
"Avez-vous fait votre choix ?"
Mes yeux croisent ceux de Noa, et je l'interroge du regard : est-ce qu'elle a choisi ou est-ce qu'elle a été trop troublée par mon charme ? Elle ne semble pas vraiment sûre d'elle, et j'en profite alors pour prendre les devants : « Je vais vous prendre le menu, s'il vous plait. Peut-être deux ? » La deuxième partie est adressée à Noa, je sais que le menu entier coûte cher, mais ne suis-je pas là pour me rattraper ? |
| | | | (#)Mar 4 Aoû 2020 - 12:42 | |
| Je n’ai ni appartement, ni mome, ni bague au doigt. Je m’approche de la 40 aine – et ça, je l’ai même pas vu venir – et rien dans ma vie, mise à part mon métier, ne me donne cette impression de stabilité dont tout le monde court après. Et j’ai jamais vraiment couru après, parce que j’ai jamais ressenti ce besoin, mais j’avoue que petit à petit, j’me pose la question. J’y pense à faire des investissements, je pense à trouver quelqu’un qui saura se poser avec moi, pas seulement me voir pour tirer son coup, pas seulement me voir quand il est en manque. Une nana, un mec, j’m’en fous, juste quelqu’un avec qui j’me sens bien et avec qui j’me ferai pas chier de juste avoir une routine sans paillette tous les jours. Une vie basique, qui a pas besoin de donner l’illusion d’une vie de rêve. Des gosses, j’sais pas si j’suis réellement capable d’en avoir, j’ai pas la sensation d’avoir l’instinct maternel mais pour autant, j’suis pas totalement fermée à la question. J’me dis que si ca devait s’présenter, j’serai peut être enfin prête. Mais, c’est clairement pas demain la veille, il est hors de question de me jeter comme ça dans un tel projet avec la première personne avec qui j’me sentirai bien. Même si le temps m’est compté, j’suis pas certaine que me lancer à tout prix dans la course à l’ovule soit une bonne chose. Et quand j’vois Greg, j’suis pourtant certaine qu’on ferait des gosses parfait, mais j’suis pas si certaine que cette dernière chance allait être la bonne. Pourtant, j’ai envie d’y croire, envie d’essayer et d’me dire qu’on est pas là ce soir par hasard. Greg me plait, les chocs électriques qu’il me provoque à chaque fois que ses doigts me touchent me font fondre et me rendre toujours un peu plus accro. Une petite drogue douce qui fait du bien et qui calme. Elle agace, mais elle apaise aussi. J’met carte sur table, il est prévenu Greg. J’ai pas envie de perdre mon temps et je lui ferai pas perdre le sien non plus. J’ai pas 20 ans pour courir après les gens, pas 20 ans pour attendre des nouvelles indéfiniment sans être capable de passer à autre chose – c’est faux, j’suis capable d’attendre trop longtemps pour ça – mais ca sera pas le cas. Pas deux fois. « J’en attendais pas moins de ta part. » il a peut être cerné qui j’étais, il a peut être compris que je serai pas une de ces groupie qu’il peut faire courir quand il veut à ses pieds – du moins, si c’est peut être le cas pour l’instant, et j’me trouve si ridicule , ce sera pas l’cas tout l’temps. « Enervée alors… Tu l’es toujours ? Contre moi, je veux dire. ..Il y a une méthode plutôt efficace pour évacuer la colère, tu sais… » je pince mes lèvres, sourire que je tente de retenir en vint. J’ai bien compris, il a compris que j’avais compris… sa main proche de la mienne, si mes yeux sont bien fixés sur les siens, mon champs de vision à bien capté son rapprochement et alors que je m’apprête à entrer en contact avec lui, le serveur arrive de nulle part, me faisant de nouveau viré au rouge, comme si j’étais une gamine qu’on avait surprise en train de fantasmer sur le poster de sa starlette préférée dans un magazine. Ma main retrouve rapidement mon genoux, cachée sous la table. La seconde se saisi du menu alors que j’ai absolument aucune idée de ce qu’il se trouve sur cette carte. « Je vais vous prendre le menu, s'il vous plait. Peut-être deux ? » Greg qui attend ma réponse, le serveur qui attend ma réponse, c’est quoi le menu ? J’en ai aucune idée… « Deux. » le serveur prend note et s’éclipse rapidement. Je jete quand même un œil à ce fameux menu… un tartare en entrée, ca m’en met l’eau à la bouche tien. J’étais pas forcément une grande fan de viande cru mais pour cette fois, à en voir la qualité des mets qui sont servis ici, je ne peux que penser que ce sera très bon. Je vois ensuite le prix du menu et j’me dis qu’il s’est pas foutu de moi Greg. Je relève pas, je salive de sentir le bœuf fondre sur ma langue, en espérant qu’il n’y ai pas de câpre dans le plats, je déteste ça par contre. Je trouve que ça gâche vraiment le goût de la viande. Je suppose que si Greg a choisi ce menu en particulier, c’est que comme moi, il apprécie la bonne cuisine. J’espère que l’origine de la viande est locale, car mine de rien, rien de telle qu’une bonne viande de nos régions. Elles étaient réputées pour avoir la chair tendre. Je ne pouvais que remercier Greg de m’avoir emmené ici. Même si, j’avais tendance à apprécier les plats de petits restaurant sans prétentions avec une cuisine faite maison tout de même, j’appréciais parfois de mettre les petits plats dans les grands. Aujourd’hui, c’était le cas. Je voyais passer des assiettes de cette même entrée ici et là et j’avais de plus en plus envie d’être servie. Et surtout, pas de câpres en vue ! Ma main sort à nouveau de sa cachette, j’ai envie de contact, j’ai envie d’attention, j’ai envie de tendresse. Il était pas forcément doué pour la tendresse, il était du genre à être maladroit, mais dès qu’il faisait un petit effort, il était plutôt bon pour ça. Doucement, les doigts glisse sur ma serviette, retrouvent les siens et c’est de nouveau cette même sensation qui me parcours. Une décharge et ma gorge nouée. J’me retrouve encore bête. J’me demande s’il a conscience de me faire un tel effet. J’me demande si c’est même partagé. « J’suis curieuse de voir où tu vis… » est-ce que c’est un peu prématuré pour lui ? J’allais l’savoir. Après tout, la dernière fois qu’on s’était vu, c’était dans mon pieu qu’on avait fini. « Est-ce que la suite du programme c’est d’aller chez toi ou t’as autre chose en tête ? » est ce que tu veux bien me laisser entrer dans cette partie intime de toi ou est-ce que c’est déjà trop demandé ?
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| | | | (#)Mar 4 Aoû 2020 - 14:40 | |
| Elle est pas insensible à mon charme et encore moins insensible à mes titillements. Elle sait où je veux en venir, elle sait qu’on est bien – très bien même – ensemble au lit, et elle sait parfaitement que ce soir ne fera pas exception. C’est pas commun de trouver une personne avec qui le courant passe si bien dès les premiers contacts partagés, et cette tension qui nous anime, elle est particulière. Je dirais pas que j’ai jamais ressenti ça, ce serait me mentir à moi-même. Parce qu’avec Alexis, c’était fort aussi. Mais là c’est différent, là c’est immédiat, là c’est facile et naturel. Pourtant, je sens que Noa veut pas perdre son temps avec un mec qui s’en va et qui s’en vient comme bon lui semble, et je veux croire que je lui ferais plus faux bond ; mais la vérité, c’est que je sais pas si je suis capable de m’engager dans une relation sérieuse. Ca demande beaucoup d’énergie mine de rien, et j’ai beaucoup trop donné avec Nathalie et Alexis pour voir mon cœur s’ouvrir et se faire bousiller une nouvelle fois. Mais on n’en est pas là, hein ? Elle m’a pas passé la bague au doigt, elle m’a pas avoué ses sentiments, elle m’a pas proposé de me faire des mômes. Pour l’instant, on en est aux rencards. Pour l’instant, rien de sérieux. J’ai pas envie d’avoir peur à nouveau, j’ai pas envie de mettre des faux espoirs à nouveau, et pourtant, je suis là à cette table dans ce restaurant chic à essayer de m’excuser pour mon comportement, je suis là devant une femme magnifique qui demande juste qu’on se foute pas de sa gueule, et sur le coup, j’ai l’impression de pouvoir être capable de lui donner ce qu’elle veut. A moins que c’est le désespoir qui parle ? A moins que ce ne soit que la haine envers Alexis qui me pousse dans les bras de Noa ?
Le serveur prend commande et Noa suit mon choix. Je sais même pas ce qu’est le menu, mais je me contenterais de manger un carré de poisson dans une énorme assiette qui coûte aussi cher qu’un énorme burger chez Hard Rock, tant pis pour ma faim ce soir. Ce soir, c’est certainement pas en bouffe que je serais rassasié, mais je me rattraperais sur le cul, ça compense, non ? « Vous pourrez nous ramener une bouteille de vin aussi ? Je fais confiance au sommelier pour ses choix. » que j’ajoute avant que le serveur ne s’éclipse. Parce que ça ressemblerait à quoi, un repas sans vin ?
« J’suis curieuse de voir où tu vis… » C’est vrai qu’elle avait jamais mis les pieds chez moi. Mais si elle venait dans mon loft, ça voudrait dire rencontrer Doowap, et ça voudrait aussi dire que je devrais la virer de mon lit juste après l’avoir baisée. Parce que c’est une de mes règles ça, ne jamais me réveiller avec une femme à mes côtés. Le problème, c’est que j’ai aucune envie de laisser Noa s’échapper ensuite, j’ai déjà eu du mal à lever mon cul et à trouver une excuse potable pour partir de chez elle à 3h du matin la dernière fois, ça marchera pas à nouveau. J’avais réellement apprécié sa compagnie, et j’avais failli déroger à ma règle d’or. Mais est-ce que ça ne serait pas le moment, justement ? De montrer que tu veux peut-être plus avec elle ? Mais est-ce que je veux vraiment plus avec elle ? « Est-ce que la suite du programme c’est d’aller chez toi ou t’as autre chose en tête ? » Ok, bon clairement, elle a envie de venir chez moi. Est-ce qu’elle serait pas à nouveau en train de me tester ? Est-ce qu’elle chercherait pas à être rassurée, une nouvelle fois ? De s’assurer que je mens pas et que je mène vraiment pas de double vie ? Et qu’est-ce que je réponds à ça moi ? Est-ce que j’ai envie qu’elle vienne chez moi ? J’en sais rien en fait. Oui, au fond ça me dérangerait pas. Mais c’est tout nouveau pour moi, j’ai jamais amené une nana chez moi en sachant que ça durerait peut-être plus qu’une nuit. Greg va falloir que tu répondes par contre, elle attends que tu dises quelque chose là. « Pourquoi, tu as pas envie que je remette les pieds chez toi ce soir ? » Aie, à sa moue, je sais que c’est la mauvaise réponse. « Pas que j’insinue qu’on finira forcément chez toi hein. » que j’enchaîne en essayant de me rattraper. Il va falloir faire mieux là, c’est pas gagné. « C’est juste que… Ton lit était confortable. » et que j’ai un peu peur de te laisser rentrer dans mon intimité parce que je vois que je suis en train de laisser tomber mes barrières petit à petit, « On peut aussi continuer la soirée ailleurs aussi. Tu aimes danser ? » J’espère que ça suffira à noyer le poisson tous ces fragments de phrase enchainés. |
| | | | (#)Mer 5 Aoû 2020 - 18:37 | |
| Le menu qui coute une blinde, la bouteille de vin au choix du sommelier. Est-ce que Greg voulait me faire une démonstration de générosité intense ou voulait il que je me rende compte qu’être Lieutenant de Police ca rapportait bien ? Peut être que j’étais censée comprendre qu’il était un bon parti et que d’ici quelques temps j’aurai plus besoin de travailler pour pouvoir abuser totalement de ses revenus et être une femme dépendante de son mec mais qui assumerait de n’avoir pas besoin de travailler pour se payer le dernier sac Gucci qui sortirait ? Hm, l’image ne me donnait pas envie en tout cas. Même si je remettais sans cesse mes choix de carrière en question et n’hésitais pas à me réorienter au besoin, ne plus travailler ne faisait pas partie de mes options. Effectivement, j’avais toujours occupé un emploi et même lorsque j’étais étudiante, j’avais un job le soir pour payer en partie mon appartement – enfin la collocation – et une fois mon diplôme dans le tourisme en poche, j’avais trouvé un travail en agence de voyage directement. Jusqu’à ce que j’en ai assez de travailler en agence, que je change totalement de voie en passant les diplômes d’éducatrice spécialisée. J’avais enchainé trois ou quatre taf différents avant d’être directrice de l’association. Je n’avais pourtant même pas quarante ans et certains pouvaient me qualifier comme instable. Le terme ne me dérangeait pas, en soit, j’avais la bougeotte, mais stopper ma carrière professionnelle : jamais. « Pourquoi, tu as pas envie que je remette les pieds chez toi ce soir ? » tu l’entends ce bruit de buzz qui indique que c’est la mauvais réponse Greg ? Je concentre mon regard sur lui, lui laissant quelques secondes pour se rattraper. « Pas que j’insinue qu’on finira forcément chez toi hein. » Qu’il est maladroit, mais je crois bien qu’à force, ca en fait absolument tout son charme. Il sait absolument pas ce qu’il veut Greg et franchement, va falloir qu’il assume un peu, qu’il prenne des décision, c’est un grand garçon, serait temps d’agir en conséquence. « C’est juste que… Ton lit était confortable. » il s’enfonce, il en devient mignon, ca m’fait rire, je secoue la tête. « Arrête toi… » j’serai même prête à bousculer cette table pour aller retrouver ses lèvres s’il avait besoin d’aide pour se taire et arrêter de creuser son trou. « On peut aussi continuer la soirée ailleurs aussi. Tu aimes danser ? » J’harque un sourcil, étonnée. « J’demande à voir tiens ! » Greg sur une piste de danse, vraiment ? Ou allait-il m’emmener dans une boite pour me laisser faire le show et juste m’observer pendant que lui prendra son verre de scotch au comptoir ? « Pas question que j’danse toute seule… » l’invitation était donnée. « Mais j’adore ça ! » et le choix de la boite allait être aussi un test, j’espère ne pas finir dans un endroit miteux qui pue l’alcool et la clope. Mais après l’esquire, il avait peut être d’autres carte à jouer. « Mais, on ira quand même chez toi après. » je lui laisserai presque pas le choix, impossible d’esquiver la question. « J’suis sure que t’as un bon matelas aussi. » je dis en choppant le verre devant moi et terminant la coupe. |
| | | | (#)Jeu 6 Aoû 2020 - 11:31 | |
| J'ai apparemment pas réussi à accepter la proposition de Noa, j'ai pas réussi à lui dire oui quand elle a sous-entendu vouloir finir chez moi ce soir. C'est pas que je veux pas, au fond, parce qu'au moins je suis sur place c'est plus simple ; mais c'est surtout ce que ça implique derrière. Je sais que ça ressemble à un début de relation tout ça (un peu foireuse, certes, mais tout de même), mais je dois avouer que ça me fait flipper. On n'a pas compté sur moi depuis longtemps - pas de cette façon en tous cas - et je l'ai déjà déçue. J'ai peur que ça aille trop vite, que je puisse plus me rétracter sans la blesser. J'en ai rien à foutre habituellement, mais là c'est Noa, là elle me plaît plus que physiquement, là il y a quelque chose en plus. Alors j'essaie de détourner le sujet, je lui propose d'aller danser, on verra chez qui on dort plus tard : peut-être qu'alcoolisé, je serais plus ouvert à la recevoir chez moi. « J’demande à voir tiens ! » Elle ne connaissait pas cette facette, hein ? Je ne lui avais jamais parlé de mes talents de danseur pro en salsa. Enfin pro, tout est relatif. Je me débrouille pas mal, mais je me débrouille, et c'est pas pour déplaire aux filles d'ailleurs. « Pas question que j’danse toute seule… » Un sourire narquois étire mes lippes : pas question que je la laisse entre les mains d'un autre surtout. Ma langue passe furtivement sur mes lèvres, le regard taquin et provocateur, je vais pouvoir voir comment elle se déhanche sur des sons Latinos, mais je suis persuadé que le spectacle ne va ps me déplaire. « Mais, on ira quand même chez toi après. J’suis sure que t’as un bon matelas aussi. » Mais c'est qu'elle lâche pas la grappe la brune, et je sais pas si son insistance me fait flipper, ou si elle ne me plairait pas davantage. Dans tous les cas, c'est un sourire accompagné d'un rire qui lui répond, et je porte ma coupe de champagne à mes lèvres pour en finir le contenu, si je peux échapper à la question une seconde fois pour quelques secondes, c'est pas de refus. Le serveur me sauve et vient nous apporter la bouteille ainsi que l'entrée : une mini crotte de tartare de bœuf, eh beh, on va pas s'étouffer avec ça. Je ne quitte pas Noa du regard pendant que le serveur me fait goûter le vin rouge, je détourne toujours pas mon regard quand je confirme la qualité du breuvage auprès du monsieur, et j'attends qu'il s'éloigne enfin de la table pour lever mon verre. "Mange, ça va être froid." que je taquine en lui montrant la viande crue, avant de vider la moitié de l'entrée sur ma fourchette. En deux bouchées j'ai fini quoi. On mange notre repas (j'aurais plutôt dit amuse bouche mais bon) sans revenir sur le sujet, on finit la bouteille, elle file aux toilettes pendant que je vais régler, et je l'attends dehors, une clope au bec. Quand je la vois sortir du restaurant, j'observe sa silhouette se déplacer avec élégance vers moi, et quand elle arrive à ma hauteur, je la chope par la taille pour la rapprocher de moi et lui déposer un baiser furtif sur le haut de son crâne. A quel moment j'avais développé cette affection pour elle ? Comme ça, je veux dire ? C'est pas commun, mais d'un autre côté, c'est pas commun non plus que j'amène une fille pour deux rendez-vous. Peut-être l'alcool, tout simplement ; en même temps à 60$ la bouteille, il y avait plutôt intérêt à ce qu'il y en ait de l'alcool, dans le vin. "Pardon, je finis ma clope et on y va." Je souffle la fumée dans la direction opposée, jette mon mégot, et embraye le pas : le bar dansant est à une dizaine de minutes à pied. "Je pense que ça va te plaire." que je lui dis, un sourire en coin. J'ai réussi à garder le lieu de destination pour moi, Noa ne sait rien de l'endroit où je l'emmène. J'ai encore faim en sortant du resto, mais l'avantage c'est que ce sera pas trop difficile à les éliminer les calories pour le coup : on part sur une soirée sportive, donc ? |
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