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 BIOHAZARD

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Message(#)BIOHAZARD - Page 3 EmptyLun 22 Juin 2020 - 23:43




Biohazard
Olivia #1 – Dimension Zombie – Chapter 1

@Olivia Marshall
Je lui rappelle ô combien son père est un homme intelligent qui ne laisse jamais rien au hasard. Rien. Et l’idée que cette association, entre Liv et moi, en soit la preuve ne lui semble plus aussi idiote désormais. Je lis sur ses traits qu’elle évalue et qu’elle commence, doucement, à m’entendre. C’est bien. Très bien. Et, dès lors qu’elle souhaite aborder le problème en traitant chaque donnée une à la fois, je ne peux que hocher de la tête. En plus d’être une bonne idée, elle aura forcément tout mon soutien. Je lui propose même de commencer par la chambre. Si elle est vide, nous y trouverons évidemment des indices comme les cailloux abandonnés par Le Petit Poucet. J'en ai l'intime conviction. Et, dans l’éventualité du contraire, si c’est sur leur corps décharné et mobile que nous tombons, j’estime qu’il nous faut décider au préalable de la marche à suivre. Alors, je l’interroge et sa réponse me surprend à peine. « Ce n’est pas toi demande, Liv. C’est moi qui le propose. J’ai besoin d’être sûre que tu ne m’en voudras pas si j’étais forcé d’agir » autrement dit, si la peine, la peur, l’horreur l’ankylosaient. Ô, bien sûr, elle prétendra le contraire. Elle assurera avec orgueil et fierté qu’elle ne reculera ni devant sa douleur ni devant les visages déformés de ses parents. Mais, je n’y crois pas. Nul n’est taillé pour ça. Tout du moins, d’aucuns ne peuvent commettre pareils gestes sans s’en sentir à jamais coupable. Et, quand bien même, s’ils n’étaient que blessés par morsure ? Si la mutation était en marche ? N’agirait-elle pas trop tard ? « Et je veux aussi que tu saches que tu n’es pas obligé de te l’infliger. L’humain avant tout. » Et, j’entends donc que je ne la blâmerai pas. Mais, elle tranche et j’opine du chef, lentement. Il est l’heure de nous mettre en route, l’heure d’ouvrir la porte du couloir de l’étage qui représente notre objectif.

Liv a baissé la poignée et un frisson a parcouru mon échine. L’anticipation, celle qui survient toujours avec l’adrénaline quand nous sommes prêts à nous transférer en militaire, à agir comme des robots. Sauf qu’il n’est rien devant cette porte. Rien d’autre que des zombies, morts définitivement, amoncelés les uns sur les autres. « Général Marshall, chapeau bas. » Je suis pris d’une émotion palpable et, si je reste sur mes gardes, j’avance doucement, bras armé tendu en tout sens, vers le tumulus empestant la viande gâtée. « Liv, viens voir. » En évidence, sur une pique – une seringue en réalité – une enveloppe. « A toi l’honneur. Ce n’est pas pour moi. » ai-je déclaré, trépignant tout de même d’impatience.



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Message(#)BIOHAZARD - Page 3 EmptyMar 23 Juin 2020 - 1:05


Olivia Marshall & @Amos Taylor ✻✻✻ La veille, nous n’étions pas en guerre. La veille encore, les horreurs du terrain n’étaient plus que souvenirs enfouis, nos instincts réduits au silence, nos mécanismes oubliés au profit d’autres, plus humains, moins radicaux. Je ne pouvais m’empêcher de trouver cela révélateur, effrayant peut-être, la vitesse avec laquelle nous nous en ressaisissions, l’aisance avec laquelle nous retrouvions les gestes certes, mais les modes de pensées surtout. Combien de temps encore ? Je ne pouvais m’empêcher de me le demander silencieusement. Combien de temps avant que notre pays ne devienne, à nos yeux, qu’un autre terrain hostile, l’un où nous ne serions plus les bienvenus, nous les vivants ? Rapidement, j’en étais certaine désormais. Très vite avant que nous ne parvenions plus à entrevoir de lien logique dans la succession des atrocités auxquelles nous allions devoir faire face. Avant que le recul ne nous échappe au profit de l’urgence, de l’instinct, de l’efficacité pour la survie et rien d’autre. Rien d’autre que l’épaisseur moite d’un danger latent et paraissant pourtant imminent car il l’était. Cet instant au sein duquel les heures se succéderaient en se fondant les unes aux autres, toutes identiques car sous le joug du même creuset humide, étouffant et chaud de vagues d’assaut répétées qui ne faibliraient pas car la mort ne flanchait jamais et qu’elle était devenue notre ennemi. Là était la différence, aujourd’hui. Les similarités avec nos années d’expériences prenaient fin à cette particularité et je ne pouvais m’empêcher de frémir à cette idée. Le répit était rare au combat, le repos encore plus, mais survenait la pause, toujours, lorsque les assaillants partis ou abattus, il ne tenait plus qu’à nous de compter nos cadavres, les ramenant pour les honorer. Ici, pas d’honneur. Les cadavres se relevaient et transpercer leur boite crânienne devenait notre éloge. Devrais-je m’abaisser à ce dernier pour mes parents ? Je ne voulais pas y penser avant d’y être confrontée mais Amos avait raison, mes désirs n’avaient pas à être pris en compte lorsque de si grandes choses se profilaient à l’horizon, lorsque ces dernières menaçaient de reposer sur ses épaules en cas de faiblesse de ma part. Faiblesses que je niais aussitôt, sans que cela ne le surprenne. « Ce n’est pas toi demande, Liv. C’est moi qui le propose. J’ai besoin d’être sûre que tu ne m’en voudras pas si j’étais forcé d’agir. » Le regard que j’ancrais dans le sien n’avait rien de léger ni de rassurant mais je l’espérais tout de même évocateur. « Ce n’est pas à toi que j’en voudrais. » Je faisais confiance à ses instincts autant qu’aux miens, à ses décisions comme si celles-ci devenaient les miennes aussitôt mises en pratique. Si action devait-il y avoir de sa part, je le comprenais déjà, l’en remerciais déjà. M’en fustigeais, déjà. « Et je veux aussi que tu saches que tu n’es pas obligé de te l’infliger. L’humain avant tout. » Comme s’il avait lu dans mes pensées, et peut-être le faisait-il, Amos renchérissait, tentant d’atténuer les reproches fusant déjà à mon égard au sein de mon esprit trop sévère.

Je le faisais taire moi aussi, en abaissant la poignée menant au couloir, consciente qu’il n’y avait qu’ainsi que j’y parvenais ordinairement : en me ralliant à l’action, à l’adrénaline en découlant, à l’émulation face au danger. Ce dernier fit office de pétard mouillé alors que je plissai d’instinct le nez, réprimant le réflexe de venir couvrir ma bouche pour échapper à l’odeur nauséabonde de l’épidémie omniprésente. « Général Marshall, chapeau bas. » Avançant de concert, je haussai les sourcils en tentant de faire le compte des corps amassés, en vain. Était-il venu à bout de l’entièreté du couloir ? L’idée ne me surprendrait pas mais me glaçait déjà le sang face à l’étendue du désastre. « Il n’a pas perdu la main, c’est certain. » Mes doigts de retour autour du manche de mon arme, l’impression de déjà-vu s’imposa à nouveau au fond de mon esprit. Nous avions déjà marché ainsi, aux aguets, silencieux, persuadés d’une plus grande menace lorsque celle-ci tardait à s’abattre. « Liv, viens voir. » Je m’approchai déjà à son interpellation, contournant l’amas de macchabés, résidu sinistre d’humanité éclairé à la lumière livide du plafond, au sommet duquel trônait en évidence une enveloppe tachetée. « A toi l’honneur. Ce n’est pas pour moi. » Je m’en emparai, impavide, laissant mes doigts glisser le long de la rainure avant d’ouvrir le mince feuillet déjà souillé, des tâches de sang en transparence des deux côtés, débordant quelque peu sur l’inscription : "Merci". « Maintenant, je sais que quelque chose ne va pas. » laissai-je finalement échapper avec gravité en jetant un regard à Amos à qui je tendais le papier pour qu’il puisse lire le message à son tour. Impersonnel, ou peut-être trop confidentiel pour que je n’en comprenne le véritable sens. « La reconnaissance et mon père, ça fait deux. »  Cela ne faisait qu’attiser mon impatience quoiqu’il en soit, cette dernière amenant avec elle sa fidèle compagne : l’acerbité grandissante. « Et je commence à être fatiguée des mystères glauques laissés à notre disposition. » Cette dernière n’était jamais bien loin lorsqu’il s’agissait de mon père. J’enjambai l’un des corps pour m’approcher de la porte de ma mère contre laquelle je tendis l’oreille un instant. Le signe en direction d’Amos la seconde d’après suffit à l’interpeller. Il y avait du bruit à l’intérieur, un souffle rauque et des plaintes affaiblies sur lesquelles je n’arrivais pas à aboutir, le verrou vraisemblablement actionné. Je laissai mon épaule s’enfoncer dans la porte une première fois, me résignant finalement à m’écarter à la vue d’Amos désireux de prendre les choses en main. À raison, lorsque la porte céda sous son impulsion et que la voix de ma mère me parvint avant même que je réussisse à l’apercevoir : « Tu es venue … »







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Message(#)BIOHAZARD - Page 3 EmptyMer 24 Juin 2020 - 1:27




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Olivia #1 – Dimension Zombie – Chapter 1

@Olivia Marshall
Et j’ai hoché de tête. Devant son assentiment que je perçois comme une promesse, j’entends que si sa famille était la victime de la catastrophe qui se joue sous nos yeux, celle pour laquelle nous portons à nouveau l’habit d’une époque révolue pour nous deux. Si j’en suis rassuré, le réconfort est de courte durée cependant. La porte qui mène au couloir fermé sur la résolution d’une énigme – qu’est-il arrivé à son père et à son épouse ? – mon cœur bat vite et fort. Il bat la mesure de l’appréhension et la cadence n’a rien d’un adagio. J’opterais volontiers pour un 220 à la noire si bien qu’il a menacé de s’arrêter tout net devant le spectacle offert sous nos yeux. Je ne suis pas impressionné par les corps sans vie, mais cet amoncellement a quelque chose de glauque, sans doute parce que la mare de sang qui l’entoure témoigne de la vie que fut celle des victimes de Marshall, celle avant le virus. L’odeur de désinfectant a été remplacée par celle de la charogne et que dire de ce message qui trône sur son pique au pied de cette montagne de chair putride ? Que dit-il d’ailleurs ? La question m’obsède alors que le pressentiment que la clé USB est elle-aussi un cadeau de Marshall. Curieux, mais respectueux, j’invite Olivia à se saisir de l’enveloppe, à la décacheter. Mes pupilles sont suspendues à ses doigts. Ma curiosité est aux abois et quelle ne fût pas déception de lire, par-dessus-sous épaule au départ, et ensuite pour l’avoir entre les doigts, un seul mot : merci. Pourquoi ? D’être venu jusqu’ici ? De ne pas avoir oublié sa mère ? De ne pas avoir négligé l’uniforme quand le pays a besoin d’Olivia (plus que de moi, je suis là pour elle, pas pour l’humanité auquel je ne crois plus) ? « C’est tout ? » ai-je lancé circonspect, déçu, et sans le dissimuler derrière une interprétation quelconque qui rendrait ce message moins laconique. J’ai trop souvent essayé de rendre des couleurs au portrait qu’elle brosse de son géniteur. Aujourd’hui, il me laisse malheureusement perplexe. « Il n’a perdu ni la main ni son sens de l’humour visiblement… » J’ai soupiré en lui remettant son bien et j’ai ajouté. « Ni le gout du mystère. Comme s’il n’y en avait pas déjà assez. » Et mon amertume est palpable. « C’est laquelle la chambre ? » ai-je aussitôt réclamé alors que ma matière grise s’active telle une turbine. Je réfléchis au sens de ce qui nous arrive et, si j’en vois peu, je maintiens qu’il nous faut rapidement mettre la main sur un ordinateur, mais chaque chose en son temps. Je suis mon acolyte jusqu’à notre destination. La porte s’ouvre et la voix fiévreuse qui s’en réchappe semble nous parvenir depuis l’outre-tombe : elle m’a glacé les sangs. Plus encore que les deux mains tendues vers Olivia. J’ai jeté un regard circulaire autour de moi. Des traces de sang. Au milieu, l’empreinte d’une chaussure. Une grande pointure.  Son père assurément et ce corps de l’infirmier qui aura sûrement blessé le parent de mon amie. « Liv. Méfie-toi, s’il te plait. » lui ai-je lancé e posant ma main sur son épaule. Elle a compris et je me suis éclipsé par bienséance. Nul n’a besoin de témoin à l’heure des adieux. J’ai donc entrepris de fouiller les lieux en quête d’un pc ou d’un indice supplémentaire. Derrière ce monument de zombie, j’ai trouvé une clé de voiture mise en évidence, celle du général. Je l’ai empochée et, sans perdre de l’oreille ce qui se joue dans la pièce à côté, j’ai tapoté le clavier de l’ordinateur derrière le bureau d’accueil de l’étage. Il fonctionne et, sans hésiter, j’ai inséré la clé USB dans l’encoche prévue à cet effet. Quelle frustration que de ne trouver qu’un logo et une vidéo n’est accessible que par mot de passe. J’en ai tenté un premier – le matricule du général – mais j’ai fait chou blanc. Je n’ai pas eu le temps de me soumettre à une autre tentative qu’un grand bruit (une lutte ?) m’a fait bondir de ma chance en direction de la chambre de la résidente. Sans surprise, j’y ai trouvé mon amie, sa mère gisant à ses pieds et, d’instinct, je l’ai serrée dans mes bas, sans mot dire. Les mots ne touchent pas Liv et moi.


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Message(#)BIOHAZARD - Page 3 EmptyMer 24 Juin 2020 - 20:55


Olivia Marshall & @Amos Taylor ✻✻✻ « Il n’a perdu ni la main ni son sens de l’humour visiblement… » Étais-je soulagée d’entendre la même irritation dans la voix d’Amos ? Sans doute puisqu’il semblait me donner l’autorisation, ainsi, de ne pas dissimuler la mienne. « Ni le gout du mystère. Comme s’il n’y en avait pas déjà assez. » Lui aussi était d’accord, ce merci portait en son sein une signification brumeuse sur laquelle nous n’avions pas main mise. Merci d’être venus ? Tant de cérémonial ne lui ressemblait pas pour si peu. Il y avait autre chose et il nous fallait avancer. J’ignorais pourquoi car, si mon père était véritablement à l’origine de ce carnage, les chances d’apercevoir le visage de ma mère parmi les corps décomposés demeuraient inexistantes, mais je ne pouvais empêcher mes yeux de s’attarder lentement à sa recherche. Le trépas semblait ôter toute familiarité, les morts perdant toute ressemblance avec les vivants qu’ils avaient été. Peine perdue, finis-je par capituler en nous guidant sans plus attendre à la porte de la chambre.

Celle-ci céda et une vague de froid sembla s’en échapper pour nous figer sur le seuil l’espace d’un instant. Avec la voix de ma mère, ce fut un bourdonnement étrange qui s’en échappait en sourdine avant que je n’en comprenne l’origine, sans réellement y penser : la ventilation à pleines turbines, tout occupée à aspirer l’air vicié d’un côté dans l’espoir d’en recracher un autre idéalement pur de l’autre. Les précautions de l’ancien temps régnaient encore, en vain. La puanteur de la chair en putréfaction était plus forte, persistante, incrustée dans les draps, les rideaux, ses vêtements … « Liv. Méfie-toi, s’il te plait. » Lui aussi la sentait ? L’odeur de la mort ? Sa main pressant mon épaule me donna l’impulsion nécessaire pour me rappeler à l’ordre, m’enjoignant à faire un pas en avant alors que je le sentais s’éclipser dans mon dos, respectant une intimité que je n’avais plus avec celle qui se redressait dans son lit, le corps désarticulé. « Il était là ? » fut la première question réussissant à m’échapper alors que mon regard s’égarait avec minutie dans la pièce désordonnée, des traces de lutte manifestes dont nous n’aurions pas eu besoin pour réaliser l’ampleur de la débâcle. Le sang. Le sang s’échappant du crâne de l’infirmier et celui parsemant la blouse de ma mère s’en chargeait seul. « Il a pas pu le faire. Il est parti, tu te rends compte ? » La panique dans sa voix ne m’était pas étrangère alors qu’elle venait s’écraser contre mes tympans avec véhémence. Je la retrouvais comme je la connaissais, blessée à la seule différence. Je m’approchai de son lit, tendant la main dans sa direction pour m’emparer de son bras avec lenteur. « Il est parti ! » hurla-t-elle avec désespoir comme si elle ne le réalisait entièrement que sur l’instant, se dressant entre les draps, les yeux écarquillés, inondée de sang, affolée par mes doigts se rapprochant de la plaie béante semblant remonter le long de son flanc. Elle s’en empara avec violence, les écrasant presque entre les siens avant de relever son autre main sanguinolente en direction de ma joue. « Tu le feras, toi, pas vrai ? » Ses ongles pointus passèrent en-dessous de mon menton et je ne desserrai pas la mâchoire, crispée, avant de me dérober de son emprise en rabaissant son bras avec calme. « Laisse-moi regarder. » À quoi bon ? Si mon père l’avait laissée, elle était perdue. Et ce qu’elle me demandait me sautait aux yeux dans ce cas mais je m’acharnais tout de même à soulever sa blouse pour observer la morsure. L’infection semblait avoir commencé ses ravages depuis plusieurs heures déjà et, si le réflexe d’appeler Amos en renfort me prenait déjà à la gorge, je le réprimais. Cela aurait été inutile.

« Tu me tueras, toi. C’est ce que je lui ai dit. » Son poing devenant étau pour mes doigts enserrés m’arracha une grimace alors qu’elle enfonçait ses ongles dans mon épaule pour renchérir avec véhémence. « Avec ce que je t’ai fait, tu me tueras. » « Lâche-moi s’il te plaît. » Mon calme ne présageait rien de bon mais j’y tenais pour ne pas perdre ma contenance, celle qui m’avait maintenue debout toute mon enfance et qui devait le faire aujourd’hui encore. Je n’avais pas besoin de ma mère pour rappeler les supplices qu’elle m’avait fait subir. Je n’avais plus besoin de tourmenteur pour tomber. Elle se raccrocha à ma prise pour se redresser en hurlant enfin : « Tue-moi ! Je l’ai mérité ! » Tue-moi. Deux mots. Une fois. Deux fois. Trois fois. D’une voix à peine audible pour la dernière avant de prononcer la sentence qu’elle espérait décisive, qui ferait pencher à ses yeux la balance en sa faveur. « Sers à quelque chose pour une fois dans ta vie. » Je plaquai une main sur son épaule pour m’assurer son immobilité, enclenchant une balle dans le canon alors qu’elle ne cessait de m’agripper en se débattant car venait la fin mais pas assez vite à son goût. Pas de la main de celle qu’elle espérait, la seule à son chevet pourtant. Le canon posé sur sa tempe, je fermai les yeux et lui murmurai finalement à l’oreille ce qui terminerait son existence, changerait le cours de la mienne, en une détonation assourdie.

Du corps inanimé de ma mère, je me détournai, chancelante, manquant de trébucher sur celui de l’infirmier avant que les bras d’Amos ne me retiennent contre lui. Je frémis en pressant ma main contre ma joue sèche, abaissant mes paupières sur mon regard éteint avant de me raccrocher à lui. « Qu’est-ce que t’as trouvé ? » fut tout ce que je parvins à demander, ma voix rauque brisant finalement le silence après ce qui ressemblait à une éternité et qui n’avait duré que quelques secondes pourtant.







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Message(#)BIOHAZARD - Page 3 EmptyJeu 25 Juin 2020 - 0:42




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Olivia #1 – Dimension Zombie – Chapter 1

@Olivia Marshall
J’ai entendu les cris et les hurlements. J’ai cru reconnaître l’éclat de voix d’une anicroche. Mais, je n’ai pas bougé. Je suis resté concentré sur ma quête d’indices par respect pour leur intimité même si je suis inquiet. Terriblement. Je n’ai pas vu la morsure, mais la chemise tâchée de sang de la mère de Liv ne laissait que peu de place au hasard. Elle était blessée. Sans doute entamera-t-elle bientôt une sorte de mutation. Ses yeux brillants trahissaient la fièvre également et je n’ai pas été surpris, en pénétrant dans la chambre, alerté par un coup de feu assourdi par un silencieux – le bruit n’en reste pas moins significatif – de la trouver gisant dans son lit et Liv, le revolver à la main. D’instinct, je l’ai rattrapée alors qu’elle titubait, assommée sans doute par l’effroi, par l’horreur néanmoins nécessaire de son geste et je le lui ai chuchoté qu’il le fallait. J’ai profité des quelques secondes de silence entre nous, ces secondes durant lesquelles elle a usé de mon épaule comme d’un trépied pour ses émotions pour attester que : « C’était le mieux pour elle. C’est au moins une fin digne. » Était-ce qu’elle aurait aimé entendre ? Aurais-je dû lui dire qu’elle a bien fait ? Je le lui ai déjà soufflé avant que nous ne pénétrions dans ce couloir. Insister, c’est perdre en crédit et, si j’ai regretté qu’elle ne passe si rapidement à autre chose, j’ai pris le temps de la reculer par l’épaule, doucement, pour détailler son regard vide, éteint, illuminé sans doute – je présume – par la flamme de la peine. « Tu es sûre ? » Que tu veux avancer dans notre mission de suite ? Es-tu prête à entendre que ton père nous a laissé quelques cadeaux supplémentaires ? Qu’il est à l’origine de la clé USB puisque la vidéo a été enregistrée à son nom dans les fichiers ? Apparemment et je n’ai pas discuté : je l’ai entraînée hors de la chambre – inutile de bavasser autour du cadavre de sa maman et j’ai commencé en nous dirigeant vers le bureau d’accueil :  « J’ai trouvé les clés de voiture. Elles étaient bien en évidence. » Autrement dit, elles sont là pour nous. « J’ai ouvert la clé USB. Elle est au nom de ton père. Il y a un logo et une vidéo, cryptée par mot de passe. J’ai besoin de toi…. J’ai essayé ton prénom et ta date de naissance, mais ça n’a pas fonctionné. » J’ai ciblé mon propos de la flèche de la souris à l’écran. Elle pointait les données comme pour justifier que le doute n’est plus permis quant au caractère de notre mission. « Il n’y a aucune information sur où il se trouve par contre. Du reste, si tu as une idée de mot de passe, je t’en prie. »ai-je conclu en lui cédant la place.


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Message(#)BIOHAZARD - Page 3 EmptySam 27 Juin 2020 - 20:12


Olivia Marshall & @Amos Taylor ✻✻✻ Mes doigts engourdis frôlèrent ses épaules avant de se crisper sur le tissu de son uniforme. Je me montrais incapable de détourner mes yeux du corps gracile de ma mère, son visage torturé comme une pellicule déchiquetée, son expression horrifiée inscrite à jamais au fond de son regard entrouvert. Je ne pouvais pas les fermer non plus alors qu’il s’agissait peut-être là de tout ce que je désirais. Juste une seconde. M’allonger, peut-être à ses côtés, fermer les yeux et laisser le temps opérer, effacer, faire son travail. Mais le temps lui-même paraissait impuissant désormais. « C’était le mieux pour elle. C’est au moins une fin digne. » La voix sourde d’Amos était toujours là, elle, familière et apaisante bien qu’enraillée par la gravité de la situation et les mots qui doutaient, brûlants d’espoir d’être ceux qui suffiraient, qui panseraient. « Digne ? » Le murmure m’échappa en un souffle désillusionné, s’écoulant à travers les parois de mes veines palpitantes afin de remplir mon être de rancœur entièrement dirigée vers moi, vers elle. Vers mon père. Il lui avait ôté toute dignité en refusant de la laisser mourir sous sa main, en lui imposant la mienne qu’elle n’avait jamais désirée. Je l’avais vue se tordre sous ma prise, hurlant des derniers mots fielleux avant de s’éteindre entre mes bras. « Je ne sais pas ce qui était le mieux pour elle. Je ne sais pas qui elle était. » Ce visage-là, rempli de mépris à mon égard, de déception face à ce que je lui avais ôté et jamais rendu, serait le dernier qu’elle m’aura donné l’occasion de voir et je demeurais atone, la moiteur lourde de la colère menaçant de se transcender aux dépends de la peine. Je haussai les épaules en tentant de la retarder, l’interrogeant sur le reste encore à notre portée, le reste sur lequel nous pourrions encore agir. « Tu es sûre ? » Non. « Ça va. » Le temps avait usé les larmes versées durant ma plus tendre enfance. Et ici, il était toujours en marche. Au galop. « Je veux qu’on puisse partir d’ici maintenant. » Et retrouver mon mari. Qu’Amos le comprenne au non, il m’accordait cela, déjà.

Je le laissais m’entraîner en-dehors de la chambre sans résister, consciente d’y laisser le corps de celle que je ne reverrai jamais. « J’ai trouvé les clés de voiture. Elles étaient bien en évidence. » Mes yeux se levant au ciel devant cette nouvelle révélation aurait pu se charger de témoigner de l’ironie sombre teintant mes pensées face à ce jeu de pistes interminable. « S’il n’est pas mort d’ici à ce qu’on le retrouve, je jure que … » grommelai-je pourtant en enfonçant mes poings dans mes poches pour faire face à l’écran qu’il illuminait sous nos yeux. « J’ai ouvert la clé USB. Elle est au nom de ton père. Il y a un logo et une vidéo, cryptée par mot de passe. J’ai besoin de toi…. J’ai essayé ton prénom et ta date de naissance, mais ça n’a pas fonctionné. » J’arquai un sourcil, guère surprise. Ce n’était pas la première fois que les décisions de mon père résumaient ses attentions à mon égard. Peut-être était-ce idiot d’espérer qu’il ne s’agirait pas de la dernière car rien n’était enviable mais je l’espérais pourtant, plus que je n’aurais su le confesser. J’avais dit adieu à ma mère au milieu de mon adolescence car elle ne m’avait pas laissé d’autre choix. Plus de vingt ans s’étaient écoulés depuis mais je n’avais toujours pas l’air prête à en faire de même avec mon père et ce, malgré ses esquives et sa froideur, se manifestant de nouveau ici. Le danger à nos trousses ne changerait rien à ses priorités, n’anoblirait pas son instinct parental. « Il n’y a aucune information sur où il se trouve par contre. Du reste, si tu as une idée de mot de passe, je t’en prie. »

Mes doigts remplacèrent les siens sur les reliefs de la souris, les yeux étincelants comme des soleils. « Je connais ce sigle. » TRI. Juste en dessous du logo flou. « Translational Research Institute. C’est un laboratoire de recherche médicale situé pas loin d’ici. » Déjà j’ouvrais une nouvelle page pour y taper le nom tout en anticipant : « À Woolloongabba si je ne me trompe pas. » Il était situé sur le campus de l’hôpital Princess Alexandra au sein duquel j’avais déjà eu l’occasion de me rendre de trop nombreuses fois. Les nouvelles questions émergeaient dans mon esprit alors que j’aurais pu jurer pouvoir entendre leurs ricochets dans l’esprit d’Amos à la seconde près. Je n’attendis pas un instant pourtant pour me rediriger vers la vidéo et le clavier. « On aura sans doute plus de succès avec la date de ma mère. » L’écran vibra fébrilement sous nos yeux nous indiquant un nouvel échec et je me redressai en fronçant les sourcils. « Ça fait deux essais. Le connaissant, un troisième infructueux risque de verrouiller la clé et son contenu. » Quelques secondes passèrent et je laissai mes doigts s’enfoncer de nouveau dans ma poche, en tirant cette fois-ci la note laissée par ses soins que je dépliai lentement. « Merci … » commençai-je la voix vague. « Merci d’avoir fait ce que je n’ai même pas su te demander, à toi. » J’ancrai mon regard dans celui d’Amos à ses mots. « D’avoir fait le sale boulot à sa place. » continuai-je sans frémir malgré la colère sous-jacente. Je la maitrisais pour taper les lettres sur le clavier avant de m’arrêter en lançant un regard à Amos. À toi l’honneur. « Puisqu’il semble se jouer de nous depuis le début, allons-y. »








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Message(#)BIOHAZARD - Page 3 EmptySam 27 Juin 2020 - 21:06




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Olivia #1 – Dimension Zombie – Chapter 1

@Olivia Marshall
Certes, elle est en droit de se demander ce que peut bien représenter la dignité face à son geste. Mais, je maintiens que dans ces circonstances, il est préférable de mourir de la main de l’un de ses semblables avant d’être transformée en bête affamée de chair humaine et je le lui expliquer en mots simples, des mots qui nous ressemblent. Je lui dis : « Personne ne mérite de mourir déshumanisé » et je conclus autant l’étreinte rassurante que la discussion. Elle n’en veut plus, Olivia. Elle prétend qu’elle va bien et si j’en doute, je ne m’oppose pas à son besoin d’action, à son envie de fuir. Je l’entends et je lui fais donc l’étalage de mes trouvailles. Pour partir, il faut que nous élucidions le mystère de la clé USB tant que nous en avons l’occasion. Je ne suis pas certain que notre route sera parsemée d’autres ordinateurs. Celui-ci est en état de marche et, si le contenu de mon trésor est source de frustration, je ne m’en irai que lorsqu’elle sera éteinte. Liv s’y emploie d’ailleurs et l’information ne chatouille pas seulement ma curiosité. Que l’estampille soit celle d’un laboratoire ne m’inspire rien de bon. N’est-il pas question de virus dévastateur pour l’humanité ? Le scenario provoque dans mon arrière-gorge des relents amers. « Il faut aller voir. » Au mépris des ordres de missions qui, à ce stade, me semblent illusoires. Les donneurs d’ordre ont fait appel à notre empathie en nous invitant à sauver notre prochain. Au bout de quelques heures, je doute que la quête soit fructueuse : nous n’y trouverons aucune satisfaction personnelle. Et je partage sa grogne envers Marshall en silence alors que je lui confie les manettes. Aucun des mots de passe ne fonctionne et je perds peu à peu patience quand, contre toute attente, elle songe à son père en le décrivant assez retors pour nous avoir glissé le mot de passe dans cette enveloppe. « Merci de réparer mes erreurs ? » ai-je ajouté sur le ton de la question alors qu’elle pousse le clavier dans ma direction. Je ne suis sûre de rien. Elle les a encodées ces quelques lettres et sans la perdre des yeux, au terme d’un hochement entendu de la tête, j’ai pressé sur la touche Enter. « Bien joué, Liv. » La vidéo s’enclenche. Je hausse le son et je n’aime ni ce que je vois ni ce que j’entends. L’inconnu vêtu d’une blouse blanche dicte un rapport d’expérience sur l’inoculation d’un virus créé par la TRI. Ils semblent fier le chercheur de son labeur durant ces longs mois, mais derrière, ça s’agite. L’homme, qui leur servait de cobaye, semble faire un malaise. On lit la panique dans les yeux de l’interlocuteur. La camera se renverse. On perçoit des cris, des hurlements et ensuite, le vide. Le néant. Plus rien. Les mots se coincent dans ma gorge. Je ne sais qu’ajouter si ce n’est : « Et après ? Il s’est passé quoi après ? » Olivia ne détient pas la réponse à cette question, mais je suis convaincu que, comme moi, elle cherchera à la trouver.


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Message(#)BIOHAZARD - Page 3 EmptyDim 28 Juin 2020 - 1:14


Olivia Marshall & @Amos Taylor ✻✻✻ J’avais observé mon père faire face aux responsabilités qui étaient les siennes avec une attention sans faille tout au long de ma jeunesse. Suffisamment pour apprendre et reconnaître les manières - au nombre suffisamment élevé pour justifier chacune de ses absences, chacun de ses silences ou de ses emportements - de rencontrer l’échec dès lors que nous grimpions les échelons jusqu’au plus éminent. Celui qu’il avait atteint de son côté, les étoiles épinglées à son uniforme se chargeant d’en attester si nous venions à l’oublier. Là où les pièges ne faisaient plus que se multiplier, condition intrinsèque à l’influence venant avec : ne pas prendre la mesure d’une urgence et trancher trop tard ou, au contraire, agir trop tôt en surdimensionnant sa réponse. Méconnaître les dangers et envoyer des hommes à la mort demeurait le plus condamnable. Alarmer l’opinion à l’excès et faire naître l’affolement. Ou l’inverse ; me rappelais-je en silence, les yeux brûlants à force de se concentrer sur l’écran animé à quelques centimètres de nous : se rendre complice d’une tragédie par son silence. Une exécution filmée en temps réel. Combien d’autres auparavant ? Ou après ? Un génocide, demain. Je me redressai, le visage fermé et la mâchoire douloureuse à force de l’enserrer, la comprimer jusqu’à en sentir mes dents grincer les unes contre les autres, m’empêchant de faire un bruit susceptible de nous détourner de ce qui se jouait sous nos yeux : l’agonie de l’homme que nous ne réussirions à apaiser, y assistant bien trop tard, alors que nous l’observions se débattre sur son brancard comme un animal en cage, se propulsant à plusieurs reprises au bord du vide comme pour y plonger, retenu au dernier moment par les liens enserrant ses membres avant qu’il ne parvienne à les briser finalement en un hurlement aussi térébrant qu’enragé. L’image vacillante, je croisai les bras contre ma poitrine oubliant de se soulever sous des respirations inutiles, tentant sans trop savoir pourquoi de dissocier le sien des autres bramements s'élevant à travers l'écran dans un désordre chaotique. Aucune explication ne nous parvint de nouveau cependant. Rien d’autre que les grésillements incertains d’une caméra malmenée suivi de noir, absolu.

« Et après ? Il s’est passé quoi après ? » Je laissai le silence de plomb, puisque tous semblaient empreints de cette même couleur désormais, s’abattre autour de nous alors que je secouai lentement la tête en témoignage de mon ignorance. De mon accablement, à moi aussi, alors que les images défilaient sans cesser derrière mes paupières pourtant ouvertes et que leur plein sens arrivait à nous. Voilà pourquoi le Général ne nous avait pas contacté, ou pas en personne. Voilà pourquoi ne s’exprimait-il qu’en retard et énigmes éparpillées : ne pas se compromettre, jamais. « Tu veux qu’on y aille, c’est ça. » Moi aussi. Cette décision, nous la prenions en un souffle commun sans même nous concerter, j’en étais persuadée. Rien d’autre d’aussi sensé ne semblait vouloir émerger dans mes pensées. Rien, à part … « Il faut essayer de les joindre avant tout, avant qu’ils ne se mettent en route. » Jacob et Raelyn puisque leur destin semblait lié désormais, Amos en ayant décidé ainsi. Je n’avais pas oublié l’amertume ayant étreint ma gorge en l’apprenant mais ce n’était pas elle, pour l’instant, qui se manifestait et parlait à ma place. Je ne souhaitais à personne ce que nous venions d’observer sans pouvoir prononcer un mot. Pas même à celle qu’Amos avait guidé jusqu’à l’inconnu comme je l’avais fait avec mon mari. « Parce que s’il s’agit de ce qu’on pense tous les deux, » et nous n’avions pas besoin d’y poser des mots pour savoir que nous pensions la même chose, ou peut-être n’osions-nous pas le faire par crainte de voir se réaliser l’impensable, l’impardonnable, « je ne fais confiance à rien de ce qu’ils nous ont dit jusqu’à présent. Spring Creek en tête de liste. » Un bruit sourd et solitaire retentit au loin, auquel répondirent les souffles rauques et inquiétants des créatures rôdant tout près, l’étage au-dessus peut-être ou juste derrière la porte à l’autre bout du couloir. Les patients étaient nombreux en ce lieu, bien plus que le tas de corps laissé par mon père ne le laissait supposer et je récupérai la clé glissée dans l’interstice de l’ordinateur en cherchant le regard d’Amos. « Sortons d’ici pour commencer. »






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Message(#)BIOHAZARD - Page 3 EmptyLun 29 Juin 2020 - 2:12




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Olivia #1 – Dimension Zombie – Chapter 1

@Olivia Marshall
J’ai observé les images avec une attention dont seules mes pupilles écarquillées auraient pu témoigner. J’ai été tour à tour assez curieux pour m’avancer vers l’écran et assez horrifié pour reculer de quelques pas, comme si prendre du recul m’aiderait à y voir plus clair, comme si le geste me permettrait de comprendre l’ampleur de ce qui s’est joué sous mes yeux ébahis, mais néanmoins éclairés. Je pose la question, mais elle est rhétorique. Je n’ai pas besoin d’une suite pour deviner que nous venons d’assister à la transformation d’un hôte pour un virus fabriqué de toutes pièces par l’homme, d’une arme bactériologique réclamé par l’armée qui aura finalement échappé à son contrôle et c’est ça qui m’intrigue. Comment ? Comment ont-ils pu perdre le contrôle de leur invention ? Ont-ils travaillée sur un antidote en parallèle, ces scientifiques ? J’ose l’espérer et sans doute est-ce pour cette raison que j’ai formulé en canon une évidence : « Il faut qu’on y aille. » Je suis convaincu que cette connexion indéfectible qui me relie à Olivia prétend qu’elle en meure d’envie elle-aussi. La différence, et je le devine grâce à la phrase suivante, c’est qu’elle est méfiante, Liv. Elle craint que nous ayons entraîné nos chers et tendres dans un guet-apens et l’horreur me prend. L’évidence me submerge. « Il faut pas essayer, il faut les joindre. Chercher après eux. Avant d’aller là-bas, il faut balayer l’itinéraire qu’ils auraient pu prendre. Il faut…nous rendre au point d’intersection entre chez eux et leur destination. C’est là que nous aurons le plus de chance de les trouver. » Ou en tout cas, pas très loin puisqu’en jetant un regard sur ma montre, je prends conscience qu’une heure trente s’est écoulée et je me nourris de l’espoir que nous n’arriverons pas trop tard pour leur éviter de finir dans un piège tendu par la bannière que je servais jadis. Et alors que je m’apprête à étayer ma théorie, un bruit sourd me fait sursauter. Trop concentré et somme toute anxieux, j’ai oublié de rester sur mes gardes et j’en ai perdu un peu de mon sang-froid. J’imagine déjà les corps grouillants à l’étage supérieur et, paupières closes, j’ai inspiré profondément tandis qu’Olivia, à en croire le bruit significatif d’une clé USB qu’on déconnecte, l’enfonçait dans le fond de sa poche. « Partons. Par où nous sommes venus. Le terrain est dégagé. » Nous l’avais fait au péril de notre vie par moment. « Mais avant, je veux trouver la pharmacie de cet étage. » Plus que jamais nous aurons besoin d’avoir de quoi désinfecté des plaies non virulente et je refuse d’en savoir si proche sans les dérober (est-ce encore du vol d’ailleurs ?) d’autant qu’ils sont tout prêts, assez prêts pour que quelques pas me permettent trouver aisément. « C’est bon ! On peut y aller. » Je cliquote à cause des flacons, mais nous parvenons à nous sortir du bâtiment sans risque et, face aux véhicules de fonction et celui de son père, j’hésite : « Liv. Il nous a laissés les clés… et c’est pas un hasard. Est-ce que tu crois que c’est une façon de nous avertir que… le nôtre est trop transparent ? » Serait-il muni d’une sonde destinée à vérifier que nous amenons à la prison les derniers cobayes vivants pour leur petite expérience ?


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Message(#)BIOHAZARD - Page 3 EmptyMer 1 Juil 2020 - 21:40


Olivia Marshall & @Amos Taylor ✻✻✻ Je savais, à l’étrange frémissement s'emparant de chacun de nos sens, que nous comprenions ce que nous avions nous-mêmes mis en place, les indications données trop tôt lorsque rien ne me paraissait plus logique à présent que la précaution qui aurait dû être la nôtre, vérifier par nous-même, nous assurer de la sûreté des lieux avant d’y mener qui que ce soit. Eux, particulièrement. Et je fermai les yeux pour tenter de réprimer l’appréhension mais je pouvais sentir cette dernière envahir Amos l’instant d’après. Nous pressentions à présent, comme un écho glacial, la présence d’un danger semblant nous échapper, seuls au centre d’un couloir désaffecté. « Il faut pas essayer, il faut les joindre. Chercher après eux. Avant d’aller là-bas, il faut balayer l’itinéraire qu’ils auraient pu prendre. Il faut…nous rendre au point d’intersection entre chez eux et leur destination. C’est là que nous aurons le plus de chance de les trouver. » J’acquiesçai silencieusement, le téléphone à l’oreille au bout duquel les tonalités mornes persistaient à demeurer mes seules interlocutrices, pesantes et impitoyables. Je pouvais toujours insister, réessayer, les secondes se consumaient, les minutes perlant au bout de nos regards et se transformant en éternité. « Il ne répond plus. » soufflai-je finalement, l’appareil crispé au creux de ma paume, la marche majestueuse du temps écoulé depuis notre dernier échange filtrant entre nos deux silhouettes sans épargner nos espoirs. « Partons. Par où nous sommes venus. Le terrain est dégagé. Mais avant, je veux trouver la pharmacie de cet étage. » Oubliée l’idée de nous rendre à la pharmacie centrale de l’établissement, celle de l’étage ferait l’affaire. Le temps nous était compté et notre réserve de munitions limitée. Il nous suffisait de tendre l’oreille pour que le doute nous soit ôté concernant les autres, plus nombreux, beaucoup plus que ceux que nous avions d’ores et déjà abattus, traînant dans les couloirs, cherchant aveuglément les cibles que nous étions devenus.

Les marches déjà empruntées dévalées, les corps laissés dans notre sillage enjambés, nous retrouvions enfin l’extérieur et je m’arrêtai une seconde face aux véhicules, l’odeur âcre de la végétation ruisselante et désormais chauffée par le soleil renaissant assaillant mes poumons, chassant celle de la mort laissée derrière nous. « Liv. Il nous a laissés les clés… et c’est pas un hasard. Est-ce que tu crois que c’est une façon de nous avertir que… le nôtre est trop transparent ? » Lui faisait-il confiance ? À mon père ? Il en donnait l’impression malgré tout, malgré le silence et les secrets, décidant que les révélations quoique tardives méritaient que l’on se rallie à lui plutôt qu’à eux. « Le nôtre est tracé, ça ne fait aucun doute. » Ils l’étaient tous. « Et si ça ne me posait pas de problème jusqu’à maintenant, » l’assurance d’obtenir assistance en cas d’impasse, « je suis d’accord avec toi, il est temps de les rendre aveugles nous concernant. » Désignant le nôtre d’un signe de menton, je soupirai à peine. « Je préfère le blindage de celui-ci mais des heures devant nous que je n’arriverais toujours pas à en déterrer le logiciel espion. » Ce n’était pas le moment de regretter ces années passées à écouter les techniciens analystes de la brigade, leur intimant d’aller directement au point lorsque le jargon se faisait trop lourd, trop traînant. Et pourtant. « C’est le moment où tu me surprends avec de nouvelles compétences ou on s’occupe de récupérer ce qui nous intéresse ? » Tout, songeai-je en contournant le véhicule pour venir ouvrir le coffre, le regard s’attardant sur l’attirail que nous n’avions toujours pas pris le temps d’explorer dans son entièreté. Peu importe, je ne comptais nous priver de rien.

Une fois élancés sur la route, j’osais enfin un coup d’œil dans le rétroviseur. Derrière nous, les lieux semblaient paisibles, inhabités mais je n’oubliais pas. Je n’oubliais pas l’intérieur, et le cadavre de ma mère. Les éraflures superficielles sur mes mains causées par sa faute m'en empêcheraient encore longtemps qui plus est, le tissu de l’uniforme ayant protégé mes avant-bras. Je les constatais plus profondes au niveau du cou en m’observant dans le miroir du pare-soleil et abandonnais l’idée de les asperger de n’importe quel flacon emporté par Amos, l’envie pressante mais la logique me soufflant que cela ne servirait à rien si danger il y avait. Peut-être était-ce cela qui me condamna au silence le temps de quelques minutes, le regard absent au travers de la vitre remontée. Peut-être oui, avant que je ne finisse par laisser échapper sans le regarder. « Tu lui fais confiance ? » Raelyn, comprendrait-il sans douter. Et je ne parlais pas de leur relation, le pressentirait-il également. « Tout à l’heure, tu as dit qu’ils ne s’en sortiraient pas en faisant cavalier seul. » me remémorais-je à voix basse. « Avoir quelqu’un qui assure nos arrières double nos chances. Jacob le fera pour elle. » Parce que c’est ce qu’il était. Parce que Raelyn se présenterait à lui comme ayant été envoyée par Amos et que cela finirait de le convaincre. Nulle accusation dans les inflexions de ma voix, je ne désirais de lui que la vérité, celle que je pensais déjà posséder mais que j’espérais tronquée, partiale. « Alors je te demande si tu lui fais confiance pour en faire de même avec lui. » Ou si elle privilégiera sa survie avant tout, le poussant à se mettre en péril, lui, pour s’en tirer, elle.







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Message(#)BIOHAZARD - Page 3 EmptyLun 27 Juil 2020 - 1:49




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Olivia #1 – Dimension Zombie – Chapter 1

@Olivia Marshall
Qu’Olivia nourrisse pour l’armée une foi aveugle - quoique j’en doute - aurait pu être plausible. Mais, moi ? Après qu’il m’ait évincé sans scrupule des suites de mon accident, alors qu’elle ne m’a pas accordé voix au chapitre, comment ai-je pu être assez naïf que pour envoyer Raelyn dans la gueule du l’eau ? Comment ai-je pu négliger la prudence et ne pas vérifier que le dit lieu proposé par un sous-fifre du Général Marshall ? Liv et moi nous sommes jetés vers cette solution de facilité parce qu’elle était là, que nous savions pas où nous mettions les pieds et que nous avons par conséquent omis de réfléchir avec la tête et non plus avec le coeur. Résultat ? Nous regrettons et, tandis que nous tentons d’appeler nos moitiés aux abonnés absents, nous semblons tourner tels deux lions en cage. « Elle non plus.» Et j’ai rangé l’appareil dans l’une des poches de mon pantalon militaire.  Joindre l’un est entendre l’autre et l’un de nous deux se doit de se concentrer sur le terrain. Je vide les armoires de la pharmacie de l’étage sans regarder ce que j’emporte. Je m’en occuperai plus tard. Sur l’heure, je veux seulement quitter ce dispensaire psychiatrique et retrouver Rae et Jake. J’avalerai autant de kilomètres que nécessaire jusqu’à pouvoir la serrer dans mes bras à nouveau. Le monde dans lequel nous évoluerons à l’avenir ne ressemblera à rien de ce que nous avons connu. Il ne s’agira plus de vivre, mais de survivre et je préfère la savoir à mes côtés que victime de la folie humaine et je sais qu’il en va de même pour Olivia. Je sais qu’elle retournera tout Brisbane, qu’elle retournera tous les cailloux si nécessaire jusqu’à débusquer ce duo atypique. Alors, nous dévalons les escaliers. Nous rebroussons chemin jusqu’au trottoir et nous statuons : la voiture de son père plutôt que celle allouée par des militaires véreux qui, d’après moi, se sont servis de nous, encore, avec au ventre l’espoir que nous les aiderons à étouffer leur implication dans ce désastre.   « Même si nous étions aptes à le faire, on a pas le temps. Récupère tout ce qu’il y a à récupérer dans celui-là pendant que je fouille l’autre.» S’il est encore un cadeau que le père de mon amie nous aura abandonné, j’aime autant le découvrir moi-même, avant elle, pour la préparer. Rien ne m’indique, à ce stade, qu’il ne s’est pas suicidé et que son corps inanimé repose côté passager du véhicule. Il n’y a rien, rien d’intéressant si ce n’est qu’il est équipé d’un GPS et que je l’ai béni de nous avoir cédé son moyen de transport. Certes, nous ignorons encore ce qu’il attend de nous. Il n’a pas manigancé tout ça sans un but précis. Ceci étant, mon instinct me souffle que nous l’apprendront en temps et en heures. La preuve étant, il a encodé une adresse que je note à l’aide d’un bic abandonné sur un bloc-note dans la boîte à gants. « Ton farceur de père a encore fait des siennes.» ai-je lancé à Liv quand elle m’a rejoint après avoir rempli le coffre de nos maigres effets. « Si on lui met la main dessus, il aura intérêt à m’expliquer pourquoi il a transformé tout ça en jeu de piste quand il aurait gagné du temps à aller droit au but.» Et, je présume que c’est lié à une étroite surveillance politique. Quelle autre raison ? Tout ceci nous dépasser et tandis que je tourne la clé dans le moteur, je m’assure auprès de ma partenaire de notre destination malgré qu’il ne plane aucun doute sur notre décision. La seule chose qui en suggère chez Olivia, c’est la fiabilité de Raelyn. Et puis-je lui en vouloir ? Leur unique rencontre n’aura pas été une franche réussite. J’ai contribué à tendre la relation. Pourtant, je n’ai pas pressenti sa question. « Oui ! Tu sais que j’ai confiance en elle. » Uniquement en ce qui nous concerne cependant. Or, elle m’éclaire et l’interrogation m’apparaît judicieuse et prompt à la vérité. Pourquoi lui mentirais-je, à ma fidèle alliée ? Pourquoi distillerais-je en elle le venin d’un mensonge dont elle comprendrait la teneur plus tard ? Je ne prendrai pas le risque de ternir ce que nous partageons. Dès lors, en m’engageant vers la route le lieu de crime horrible contre l’humanité, je soupire et je me lance. «Pour le moment, oui ! S’il a eu la bonne idée de se dire que… qu’il sait où nous sommes allés. Où tu es allée...» Et qui mieux que son époux pour deviner qu’elle chercherait à obtenir des nouvelles de sa mère « Alors, elle sera son alliée. » Autrement dit : pour l’instant, elle ne l’abandonnera pas au nom de sa survie. « Par contre, si elle a l’impression qu’il tourne en rond et qu’elle ne se sent pas en sécurité avec lui alors…» Je ne suis pas vexé par ses inquiétudes, mais frappé par l’horreur que doit lui insuffler ma révélation. Aussi, ai-je ajouté : «En conclusion, il faut leur mettre la main dessus, et vite… » Avant que la bobine de patience de ma complice amoureuse ne se rompe.


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Message(#)BIOHAZARD - Page 3 EmptyLun 5 Oct 2020 - 19:51


Olivia Marshall & @Amos Taylor ✻✻✻ « Pour le moment, oui ! S’il a eu la bonne idée de se dire que… qu’il sait où nous sommes allés. Où tu es allée... Alors, elle sera son alliée. » Je maintenais mon regard fixe, ancré sur le profil qu’il me présentait toujours, sur sa mâchoire serrée destinée à peser ses prochains mots, la vérité à venir.  « Mais … ? » Il n’avait pas besoin d’autant de précautions, le simple fait que je l’interroge ainsi devait suffire à lui souffler que j’anticipais déjà, me doutais déjà. Je n’attendais de lui qu’une seule chose à présent : la vérité, froide et dure. Celle qui, si elle se concrétisait, était capable de réécrire chaque moment de la relation qui nous unissait. « Par contre, si elle a l’impression qu’il tourne en rond et qu’elle ne se sent pas en sécurité avec lui alors… » Alors, elle se retournerait contre lui. Alors, elle ferait en sorte d’avancer, elle, quitte à le ralentir, lui. « En conclusion, il faut leur mettre la main dessus, et vite… » Vite, avant que l’épée de Damoclès qu’il avait lui-même placé au-dessus de la nuque de mon mari ne vienne à s’effondrer. Plus vite encore, avant que sa dulcinée ne tombe de nouveau dans ses pires travers. De combien de temps disposions-nous exactement avant que ses instincts d’auto-préservation ne devienne un danger aussi grand que la morsure de l’une de ces choses ? Si cela n’avait tenu qu’à moi, jamais n’aurais-je eu besoin de me poser cette question, jamais ne les aurais-je mis dans cette situation mais pouvais-je en vouloir à Amos d’avoir fait le choix contraire ? Non ? Pas encore, tout du moins.

« T’as raison. » Je haussai les épaules brièvement en haussant les sourcils, l’air de dire qu’il m’était impossible de lui mentir, impossible de lui cacher ce qui se produirait si sa partenaire se retournait contre le mien, si sa décision de lier leur sort scellait celui de mon mari. « Ça vaudrait mieux. » Pour elle. Je ne prononçais pas ces deux derniers mots pour quelques raisons transpirantes d’évidence. La première était qu’Amos me connaissait suffisamment, sans doute mieux que la plupart des êtres humains encore en sécurité sur cette planète pour les entendre de lui-même, pour les deviner dans mon intonation et le silence qui la suivit. L’autre résidant dans le fait qu’il n’était pas question d’instiller la moindre menace. J'énonçais ici une simple et affligeante réalité : si Raelyn était, d’une quelconque façon, responsable du malheur de mon mari, je ne saurais préserver ma tête froide. Si l’espoir d’Amos de préserver l’être qu’il aimait se révélait fatal au mien, ce serait mon sang qui se mettrait à bouillir. Car je l’aurais pressenti, redouté. Car je ne faisais pas confiance à Raelyn Blackwell et que, de par les quelques confessions d’Amos, il ne lui accordait également que celle de savoir se maintenir en vie, aux dépends des autres. Il vaudrait mieux, oui, que nous parvenions à les retrouver avant que Raelyn et son désir de survivre primant sur tout le reste ne mettent en danger d’une quelconque façon celui envers qui toutes mes pensées étaient dirigées, mon cœur dédié. Il vaudrait mieux que notre réunion survienne avant que la moindre raison ne me soit donnée de laisser parler mes pulsions plutôt que ma raison.

Il vaudrait mieux également que je m’empêche d’y penser lorsque tout laissait encore à croire qu’ils allaient bien, tous deux. Mais cela se révélait de toute évidence plus fort que moi, le regard au travers de la vitre, caressant presque le manche de mon couteau d’un air absent. Impossible de penser à autre chose, inconcevable même avant que la voiture ne glisse silencieusement à l’embranchement de deux allées. Je me redressais silencieusement dans le siège, happée par la vision qui n’avait vraisemblablement pas échappé à Amos non plus. Déjà, il faisait marche arrière pour s’arrêter à quelques dizaines de mètres. « Qu’est-ce qu’ils font ? » Ils, ces êtres n’ayant plus rien d’humain. Ils, ceux qui nous étaient désormais étrangers, morts mais s’intégrant pourtant parfaitement à ce nouveau paysage. Les morts d’un côté, les vivants de l’autre, la lumière avec le jour, l’obscurité avec la nuit. Tout était chamboulé désormais, lorsque le soleil peinait à réapparaître derrière l’épaisse couche de nuages et qu’Amos et moi plissions des yeux devant l’agglutinement compacte et grouillant des créatures autour de ce qui devait être un véhicule à l’arrêt, au milieu de la route. Combien étaient-ils ? Plusieurs dizaines à n’en pas douter, trop pour que je ne parvienne à les compter précisément à une distance aussi éloignée. Ça, ou peut-être ne réalisais-je toujours pas ce qui se présentait à ma vision : un conglomérat de membres, se marchant dessus pour atteindre la voiture, créatures sans vie, affamées, destructrices. Leurs ongles écaillés raclaient les vitres de la voiture dans laquelle ils désespéraient de ne pouvoir pénétrer - pour combien de temps ? Leurs gémissements, poumons de forge, emplissaient l’air d’une telle façon que je laissais échapper ce qui paraissait désormais évident : « Il y a quelqu’un à l’intérieur … » Quelqu’un ou quelqu’uns. Ma voix demeurait encore mesurée, presque calme. Et pourtant, le cœur affolé, je devinais déjà à l'apparence du véhicule que ceux sur qui ces monstres avaient jeté leur dévolu, quelque part, égarés dans ce tourbillon, étaient ceux que nous recherchions également : Jacob et Raelyn.



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