Ah bah il était temps. J’avais reçu nos pass pour la convention CospAr. Elle avait été avancée cette année, mise au mois de novembre. Ou alors retardée, je n’en avais aucune idée. Mais je connaissais la passion de mon compagnon pour l’espace. Et le fait étant que j’avais réussi à avoir des places pour la très réputée Cospar, me mettait dans une certaine joie. Une conférence qui se tenait tous les deux ans, dans divers pays et cette année, elle avait lieu en Australie. L’idée avait germé dans mon esprit alors qu’un soir nous étions restés collés l’un contre l’autre devant un documentaire sur le Big Bang et qu’Elwyn était parti en tergiversions. Il m’avait demandé un ouvrage sur les lions. Que j’avais et qui était dédicacé mais concernant les huit jours de conférence, c’était plus pour marquer le coup. Car cela faisait maintenant six mois (presque, le mois prochain mais nous serons trop occupés à porter des pulls moches) que je n’avais pas fui. Et j’étais restée à ses côtés. Alors certes, j’avais fait silence depuis trois jours car je m’étais cassée le bras et qu’il allait sans doute m’assassiner. Wynnie connaissait mon tempérament tout feu tout flamme et à ne pas faire attention en moto. Ensuite, je devais préparer notre voyage. Et puis j’avais décidé de mettre les petits plats dans les grands. C’est-à-dire livrer la marchandise sous costume. Il n’avait pas eu la chance de me voir dans mes apparats de Wonder Woman sauf sur photo donc autant débarquer dans une boutique de geeks vêtue de la sorte. « Kenny, hurlai-je, viens m’aider à mettre mon costume. » Mon assistant à tout faire. Je ne parvenais pas à fermer le costume. Mais en même temps, Elwyn ne cessait de commander à manger et j’avais pris du poids. Non, j’avais pris des seins. Ayant peur d’une énième frayeur de grossesse, j’avais fait test et prise de sang. Mais non, je grossissais juste. Une Nea obèse. Je pris ma respiration alors qu’il ferma le tout pour enrouler mon lasso que je mis à ma taille avant de remercier Kenny. Mon sac de voyage était prêt. Nous devrons à coups sûrs faire un crochet vers chez Wynnie pour qu’il prenne ses affaires. Raison pour laquelle notre avion ne décollait que dans la soirée. Je tenais à prendre mon temps au cas où il ferait un arrêt cardiaque. Puis, détachant mes cheveux, je mis ma couronne avant d’appeler le VTC. Désavantage du plâtre, je ne peux plus conduire ma moto. Qui dormait donc dans le garage de la boutique en attendant que je me trouve un appartement. Ou qu’Elwyn m’invite à revenir à l’appartement. C’est beau de rêver. Une fois devant la boutique, je sortis mon téléphone pour lancer spotify et la musique du film. Je soignai mes entrées en tout cas. Une fois le tout lancé, j’entrai dans la boutique avec une manière bien théâtrale. « Eh mon grand, dis-je au collègue d’Elwyn, tu pourrais aller chercher Cadburry. Livraison spéciale. » Je fis un petit clin d’œil avant de prendre la pose -jusqu’au bout, on poussera la chose- la main posée près de mon lasso, prête à dégainer au cas où. « Bonjour monsieur, je viens délivrer des cadeaux à mon compagnon, saluai-je d’une manière sensuelle en secouant mes cheveux, mais faut savoir s’il l’a mérité. » J’eus un petit sourire en coin, prête à recueillir sa réaction. Lui qui rêvait de me voir dans un tel costume. Certes, j’avais un bras en moins mais la vérité était là. j’étais en costume de Wonder Woman, dans sa boutique, devant lui.

Elwyn ne s'attendait à aucune surprise, pas ce jour-là en tout cas. Il était parti ouvrir la boutique à l'heure habituelle -ou presque puisque, en réalité, le quarantenaire changeait tous les jours tant il ne suivait pas l'horloge- et avait supporté une journée bien morne en termes d'activité. Pas grand chose à signaler dans la région, tant et si bien qu'il avait commencé à lire une toute nouvelle série de comics dans l'arrière boutique pendant que Jessalyn s'occupait de l'inventaire de la boutique. On arrivait au beau milieu de l'après midi et il y avait eu tout au plus deux visites au cours des quelques heures qui s'étaient écoulées depuis qu'Elwyn avait tourné le panneau vers "open". Autant dire qu'il n'y avait pas de quoi se réjouir pour les rentrées d'argent mais Cadburry n'était pas suffisamment terre à terre pour s'en soucier très clairement. Les autres se chargeaient de s'inquiéter à sa place puisque son sens des responsabilités n'était pas encore franchement développé. Il savait qu'un jour ou l'autre, il allait devoir faire un réel effort sur la question car le temps passait, qu'il avait dépassé le cap de la quarantaine et que personne ne viendrait gérer son busines à sa place maintenant que Seymour n'était plus là pour le faire pour deux. Ses lunettes sur son nez, Elwyn terminait le quatrième tome de sa nouvelle collection pile à l'instant où la cloche sonna: un client? Merveilleux mais s'il était seul, Oxton pouvait très bien le gérer. En tout cas, c'était ce que le cher brun imagina avant qu'on entende son prénom lancer derrière le rideau de l'arrière boutique, on le demandait. Etrange, fort étrange même. Enfin, ce pouvait être un habitué de longue date qui avait besoin de fixer un calendrier pour un tournoi de Warhammer, c'aurait été quelque chose d'habituel et qui ne dérangeait pas le moins du monde le gérant. Sans se douter de quoique ce fut, Elwyn passa le rideau et se trouva nez à nez avec la femme la plus belle de cette planète. Forcément, il s'agissait de Wonder Woman et la seule qui comptait réellement à ses yeux, Nea. Il dût remettre ses lunettes correctement pour détailler la silhouette de la grande brune, sa mâchoire menaçant de se décrocher à tout moment. Toutefois, ses yeux s'arrêtèrent quelques instants sur le plâtre qu'elle arborait au bras, ils allaient nécessairement devoir en parler à un moment ou un autre, lorsque Cadburry aurait retrouvé l'usage de ses neurones, bien entendu. "Et quel cadeau... C'est pour quelle occasion spéciale, madame Wonder Woman? C'est vrai que j'ai été très très sage, je dois l'avouer." Même pas de diatribe, rien du tout, il n'en était pas encore capable. A la place, Cadburry s'approcha, toujours hypnotisé par la brune face à lui et il lui tourna bien vite autour, murmurant à son oreille alors qu'il passait dans son dos. "T'es sublime, je le savais... C'est quoi ce bras cela dit, Nea Bea?" Il déposa un bécot sur ses lèvres, un large sourire traînant là, paumé qu'il était pour la face de ce monde, pas un choc quand on savait le fantasme qu'il avait pour ce costume et la femme qui le portait.

Je savais qu’il en rêvait. Que je me pointe avec ma tenue de Wonder Woman dans sa boutique. Bon on notera le plâtre qui faisait tâche car Diana ne se serait jamais cassée le bras en tombant de sa moto. Non, elle avait plus de classe que moi. Mais je tenais à lui faire part de sa participation à la plus grande conférence sur l’espace au monde dans une tenue adéquate. Histoire qu’il s’en souvienne toute sa vie. Puis depuis le temps que j’en parlais de cette fichue tenue. Autant qu’il la voit. J’avais donc mis le bustier en rentrant la poitrine car j’avais pris des seins. Merci Uber Eats. Ensuite, la jupette qui pouvait laisser entrevoir toutes mes fesses si jamais je me baissais trop. La couronne d’or avec mes cheveux ondulés. Et enfin le bouclier, le glaive et le lasso. La véritable panoplie de la Wonder Woman. Et je n’avais même pas honte de débarquer dans sa boutique telle une messagère d’un autre temps avec la musique pour parfaire le tout. Alors que mon regard rencontra la sien, un sourire étira mes lèvres. « T’as un peu de bave au coin des lèvres, murmurai-je en lui montrant la commissure de ma propre bouche. » Nous étions aussi tarés l’un que l’autre, c’est un fait. Mais j’assumais totalement cette relation qui me rendait heureuse depuis ces derniers mois. pour la première fois, depuis la mort de Nell, je ne voyais plus la vie en gris. En même temps Elwyn mettait tellement de couleurs dans ma vie que je frôlai l’overdose édulcorée. Mais ce n’était pas gênant. "Et quel cadeau... C'est pour quelle occasion spéciale, madame Wonder Woman? C'est vrai que j'ai été très très sage, je dois l'avouer." J’eus un sourire en coin. « Déjà parce que je ne t’ai rien offert à ton anniversaire. Et non les orgasmes ça ne compte pas. » Je laissais mon bras vacant caresser le sien alors que je le couvais des yeux comme une amoureuse transie. Des fois, je me collerai des baffes. « Ensuite, ça fait six mois que l’on est ensembles et nous ne nous sommes pas entretués et ça fonctionne bien. » Je vins me mordre la lèvre inférieure alors qu’Elwyn reprit la parole. "T'es sublime, je le savais... C'est quoi ce bras cela dit, Nea Bea?" Forcément que je suis sublime. Je rejetais ma lourde chevelure en arrière d’un mouvement théâtrale alors qu’il posa un chaste baiser sur mes lèvres. « Sérieux ? C’est comme ça que t’embrasses ton fantasme, Wynnie ? Nan nan. » Je l’approchai de moi de mon bras vacant pour passer mon lasso autour de sa taille avant de venir mordre sa lèvre inférieure pour lui donner un baiser digne de ce nom avant de reculer mon visage. « Pour le plâtre, j’ai eu un léger accident. Donc je te masturberai de l’autre main, hein ? » Mon nez se frotta au sien alors que mon sourire s’élargit. « Mais avant, la hotte de Wonder Woman. » Je lui montrai mon sac de voyage, ma main plâtrée tenant toujours le lasso que j’avais noué autour de sa taille alors que je l’avais embrassé comme il se devait. Je me penchai pour sortir le livre qu’il m’avait demandé. « Ton livre sur les lions. Ça m’a pris un temps fou de le faire dédicacer par le scientifique qui l’a écrit donc t’en prends soin. » Je lui tendis avant de sortir les deux lanières de la convention. « Ensuite, il se pourrait que j’ai réussi à avoir des places pour la plus grande convention scientifique sur l’espace. Je dis bien il se pourrait. Mais ça dépend ce que tu feras pour les mériter. Et si tu me demandes pour qui est la seconde lanière, je te colle un coup de glaive. » Je plongeai mon regard ébène dans le sien. « Oui, mon pokémon… » Tiens un nouveau surnom affectueux perdu en pleine nature. « J’ai tellement de sentiments pour toi que je suis prête à venir te voir vêtue de la sorte quitte à me taper la plus grosse honte de ma vie pour t’offrir des places VIP pour la Cospar, quitte à supporter tes digerversions sur l’espace pendant quelques jours. » Je continuai de faire balancer le graal tant attendu, un sourire dévoilant mes dents blanches. « A la seule condition que tu me feras voir les étoiles tous les soirs. Tu te démerdes sur la façon de t’y prendre. » Je glissai une œillade taquine avant de relâcher ma prise autour du lasso d’Hestia -contrefaçon- pour lui tendre les pass, sans me départir de mon sourire.

Nea avait clairement sorti le grand jeu, pour l'immense bonheur d'Elwyn. Comment résister à une telle femme? Il n'en avait jamais été capable, même s'il avait choisi de l'enquiquiner au maximum lors des débuts de leur colocation, histoire de marquer le coup et faire passer un message. Bien évidemment, son mode opératoire n'avait pas eu le résultat escompté sur le moment et il avait fallu des mois pour qu'il obtienne ce miracle de pouvoir embrasser Nea, la serrer contre lui, vivre des moments d'osmose avec elle. Ces instants-là semblaient fort loin désormais parce qu'ils étaient ensemble depuis de nombreux mois, qu'ils avaient pris le temps de faire les choses dans l'ordre, sans jamais sortir de leurs délires habituels. Elwyn se trouvait donc fort chanceux et il n'échangerait sa place pour rien au monde, surtout pas à cet instant précis alors que la brune venait de lui couper la chique avec son apparat de Wonder Woman. Par principe, il s'essuya les lèvres, se doutant que c'était un commentaire plus métaphorique qu'autre chose mais en soi, la jeune femme n'avait pas tort, ses neurones étaient aux abonnés absents depuis qu'il pouvait la voir dans cette tenue. Pour sûr que le grand brun ne tiendrait pas longtemps de son côté tant le fantasme avait toujours été grand vis-à-vis de la belle amazone de comic, d'autant plus quand il s'agissait de Nea dans ledit costume. "Effectivement, ça m'a l'air très approprié pour ces occasions là mais tu mets la barre haute pour ton anniversaire. Je vais devoir me déguiser comment, hein?" Il n'avait pas la volonté en acier de la jolie Dangar mais il ferait sûrement tous les efforts possibles pour la satisfaire et prendre en compte ses souhaits. En attendant, il était question de vivre l'instant présent en tournant autour de sa brune, s'offusquant de l'état de son bras mais pas autant que Nea put le faire en recevant un court baiser. Il fallait dire que Jessalyn traînait encore quelque part dans la boutique et il ne tenait pas à faire un étalage de sa vie privée devant la ville toute entière. Nea, elle, n'en avait que faire puisqu'elle l'attira à elle avec une certaine autorité, fonçant sur ses lippes pour lui offrir le baiser qu'elle avait clairement demandé. Cadburry n'était clairement pas contre puisqu'il laissa échapper un râle au moment où elle se joua de sa lèvre inférieure, il était clair qu'elle voulait le tuer avant l'heure. "Un léger accident, c'est à dire?" Il ne releva pas la suite du commentaire, visiblement très curieux d'apprendre dans quelles circonstances sa belle amazone s'était abîmée de la sorte. Cela dit, la jeune femme n'en avait pas terminé avec les surprises puisqu'elle sortit le livre dont il lui avait parlé quelques semaines auparavant et les yeux d'Elwyn brillaient comme le soir de Noël alors qu'il osait à peine l'ouvrir de peur d'écorner la couverture. Ce n'était même pas fini puisqu'elle parla d'une conférence ultra cotée sur le thème de l'espace... "Attends... Comment ça on va au Cospar? Comment ça tu as fait tout ça? Comment ça tu es réelle?" Il aurait pu en pleurer tellement il était heureux et il ne rattrapa même pas les pass que lui tendait Nea parce qu'il était bien plus ravi de venir la soulever de terre pour l'embrasser, extatique de tout ce qu'elle avait opéré. "Jess!!! Tu peux y aller, je ferme boutique, j'ai une urgence à gérer!" Qu'il hurla dans le magasin, sans détourner ses yeux de sa belle brune, celle pour qui il abandonnerait tout, sans sourciller. "Je t'emmène vers n'importe quelle étoile que tu veux, toutes les nuits que tu veux, voire plusieurs fois par soirée, aucun problème. Surtout après avoir entendu le contenu de la conférence, j'aurai toutes les compétences en la matière, je le sens. T'es parfaite, je t'aime." Il ne se rendait pas compte que les mots s'échappaient: ceux-ci devenaient naturels alors qu'Elwyn avait passé la majorité de sa vie à avoir peur de les énoncer. Avec Nea, c'était différent, cela avait toujours été le cas et Cadburry embrassait chaque pore de sa peau à cet instant précis, la tenant fermement contre lui, peu enclin à la laisser partir tout de suite. "On part quand, Wonder Woman? " Il faisait attention à ne pas toucher à son bras lésé, tout en la déposant sur le comptoir de l'accueil, happé par la beauté qu'elle représentait, par l'amour qu'elle lui offrait depuis des semaines et qu'il espérait lui rendre avec autant d'envergure, assurément.

Avec Elwyn, tout allait bien. Je passais prendre le petit déjeuner avec lui en lui déposant un assortiment de céréales. Je passais quelques soirées dans son lit puisque ma chambre était devenue le repère de Juanita et j’avais pris plaisir à redécouvrir la lecture alors qu’il regardait ses reportages. Nous avions trouvé un équilibre qui semblait presque parfait si ce n’était que lui parlait trop et moi peu. Je n’avais pas osé l’appeler lorsque je m’étais retrouvée à l’hosto avec ma commotion et mon bras plâtré alors que lui allait me dispenser des savoirs inutiles. Mes amies m’avaient dit de ne pas aller au Cospar car cela risquait de mettre fin à notre relation. Mais la convention ne se tenait que tous les deux ans et nous avions la chance que cette année, elle se déroule en Australie. Donc j’avais déboursé une somme assez mirobolante pour que nous passions un weekend qui lui serait entièrement consacrée. Et on verra ensuite pour aller faire quelque chose qui me plairait : à savoir réaliser un rêve de gosse que j’avais tu jusqu’à maintenant. "Effectivement, ça m'a l'air très approprié pour ces occasions là mais tu mets la barre haute pour ton anniversaire. Je vais devoir me déguiser comment, hein?" Je me sentis rougir, limite embarassée en baissant la tête car ce n’était pas tous les jours que je pouvais parler de mes envies à Elwyn. Comme celle de me poser avec lui, d’avoir une armée de tortues, des enfants qui lui ressembleraient mais pour la dernière partie : la chose ne se concrétiserait jamais. « Eh bien comme je… je ne peux pas… » Et pour une fois, j’étais celle qui perdais mes mots car je lui en avais vaguement touché un mot durant nos mois de relation mais il partait tellement dans tous les sens que le pauvre n’avait pas dû retenir l’information. « Comme je vais avoir difficulté à porter ton enfant, murmurai-je timidement, nous pourrons… est-ce que tu accepterais de m’accompagner voir les cerisiers en fleurs durant le mois de mars ? Tu sais, au Japon ? Et on pourra faire un crochet par Disney ou tout autre parc de geek pour te faire plaisir ? » Car il était inconcevable me concernant que nous ne fassions quelque chose que pour moi. Je détournai la tête, consciente que je devrais dispenser l’information tôt ou tard concernant mes ovaires. « J’ai un utérus hostile. Donc je peux concevoir mais ça sera difficile. Donc tu es au courant, non je n’ai pas envie d’en parler et j’ai mieux pour te changer les idées. » Un petit rire léger sortit de ma gorge tandis que je fouillai dans mon sac magique. Pour en sortir le livre et le restant des cadeaux. J’avais reservé dans un hotel qui avait pour thème l’espace mais il se chargerait de me nourrir en trouvant des restaurants. Vu comment il était habile de sa tablette, il n’aurait aucun mal à nous emmener au mcdo du coin. "Un léger accident, c'est à dire?" Ne dévoilant pas encore mes trouvailles, je soupirai. « J’étais saoule après une soirée avec Talia et j’ai fini dans le fossé alors que je poussais ma moto. Donc je me cherche un appart’ en ville. J’en ai marre de me taper des bornes pour aller à la ferme. » Il est vrai que jongler entre un magasin de fleurs fraichement ouvert, une pile électrique en guise de petit-ami et un semblant de vie sociale, cela serait mieux que soit sur place. Et Elwyn ne m’ayant pas rendu ma clé, je ne pouvais pas intégrer l’appartement de manière officielle mais plus en tant que colocataire. Mais en tant que compagne dudit Pikachu qui commençait à s’égosiller en voyant les pass. "Attends... Comment ça on va au Cospar? Comment ça tu as fait tout ça? Comment ça tu es réelle?" Je lui avais pourtant dit : une question à la fois et il faut penser à respirer entre chaque demande. « Alors, oui nous allons au Cospar. Ensuite, j’ai fait le pied de gru pendant que tu dormais à minuit pour nous avoir les places et ensuite, je suis faite de chair et d’os. Tu n’as donc pas besoin de m’arroser trois fois par jour pour que je survive. » J’eus un petit sourire doux avant de venir frissonner tandis qu’il hurlait à Jessalyn qu’il fermait boutique. Puis, je le laissais me prendre dans ses bras continuant à parler à tort et à travers. "Je t'emmène vers n'importe quelle étoile que tu veux, toutes les nuits que tu veux, voire plusieurs fois par soirée, aucun problème. Surtout après avoir entendu le contenu de la conférence, j'aurai toutes les compétences en la matière, je le sens. T'es parfaite, je t'aime." Je ne retiendrai que la dernière information. Le restant n’avait pas d’importance. « moi aussi je t’aime, ma petite pile électrique. » Je me surpris à avoir chaud alors qu’il embrassait chaque parcelle de peau dénudée. « laisse-moi deviner, coucher avec Wonder Woman dans ta boutique fait aussi partie du fantasme ? » Après tout, il était si bizarre que cela ne me gênerait qu’à moitié. Et nous devions toujours inauguré mon arrière-boutique. "On part quand, Wonder Woman? " Je le laissais me poser sur le comptoir alors que mes bras étaient passés autour de sa taille musclée tandis que j’approchai mon visage du sien. « On part ce soir. En avion. Donc dépêche-toi, pas le temps pour les préliminaires parce que tu dois encore aller faire ton sac et je dois me changer. Je vais pas prendre l’avion comme ça. Si je me baisse on verra mes fesses. » Et je ne tenais pas à avoir un petit-ami jaloux sur les bras. Un jeans et une chemise feraient l’affaire pour prendre l’avion. « Je consens à prendre le lasso pour t’attacher au lit de l’hôtel si tu veux. » Mes lèvres dérivèrent sur sa mâchoire que j’eus un sourire de victoire. Lui faire plaisir me rendait heureuse.

Un quotidien aux côtés du Cadburry n'était pas toujours un exercice aisé: il fallait une bonne dose de patience et surtout, un bon grain de folie pour le supporter. Il fallait dire qu'Elwyn dormait très peu, trop peu, son cerveau toujours accaparé par mille activités qu'il ne pouvait absolument pas remettre au lendemain. Allez savoir s'il vivrait vieux avec tous les risques qu'il prenait pour sa santé, tout cela au nom de la science; Mine de rien, on parlait d'un homme qui n'avait jamais eu les pieds sur terre, il était d'ailleurs peut être temps qu'il s'y mette avant de tout perdre. Ce jour viendrait potentiellement parce qu'on ne pouvait pas atteindre ses quarante ans sans avoir réussi à prendre ses responsabilités une seule fois. Elwyn devait être l'exception qui confirmait la règle mais il considérait que ce n'était pas si grave tant que Nea lui offrait la possibilité d'être avec elle. C'était le cas pour le moment et le brun tâchait de ne pas angoisser concernant leur avenir commun. C'était quelque chose dont ils n'avaient que trop peu parlé, et pour cause, la dernière fois que ce genre de sujets étaient arrivés sur le tapis, ils avaient plus ou moins paniqué, l'un et l'autre. Les conséquences avaient donc été tragiques: Dangar avait couru jusqu'à l'autre bout du monde et Elwyn s'était marié à une femme qu'il ne connaissait pas du tout. Autant dire qu'il ne fallait pas trop leur en demander en termes de sérieux, même si Nea y arrivait peu à peu, mentionnant une de ses blessures les plus profondes quand Cadburry cherchait un simple cadeau d'anniversaire pour elle. "On ira où tu veux. Et le programme, c'est toi qui le feras." Il essaierait même de ne pas trop la barber avec ses savoirs inutiles durant le voyage, un privilège qu'il réservait à peu de gens. Bon, ce serait incroyablement difficile pour le grand brun mais pour Nea, il ferait tous les efforts possibles, surtout à ce moment-là parce qu'il lisait cette amertume au fond de ses prunelles et c'était quelque chose qu'il n'aimait pas observer chez elle parce que Dangar était toujours pleine de vie, c'était la base même de sa personnalité. 'On en parle pas dans ce cas... Mais on peut parler du fait que t'étais ivre en moto par contre. Papa Elwyn n'est pas content, tu le sais, hein?" Il le faisait exprès, de la taquiner pour qu'elle ne déprime pas face à l'aveu qu'elle venait de lui faire. Il se doutait qu'une confesse de la sorte était douloureuse pour Nea mais il comptait sur son ingéniosité pour que le moment ne fut pas entaché par une dose de nostalgie. De toute façon, le programme était lancé et ils n'avaient pas de temps à perdre en pleurs. L'anniversaire très en retard du Cadburry démarrait sur les chapeaux de roue et Elwyn fermait boutique pour profiter de la présence de Wonder Woman au maximum. "Coucher avec Wonder Woman à n'importe quel endroit, c'est un fantasme, c'est pas si spécifique que ça, tu vois." Il la dévorait des yeux cela dit, embrassant sa peau alors qu'elle se retrouvait assise sur le comptoir: Elwyn était aussi heureux qu'un gamin le soir de Noël et il le prouvait dans la manière dont il faisait preuve de tendresse envers sa brune. Elle avait tant fait pour lui et rien que ces quelques cadeaux prouvaient à quel point leur couple avait fait du chemin en l'espace d'une année. "Hum, tu rigoles là? Je veux profiter à fond de ce costume et toi dedans. C'est tout ou rien, Nea Bea alors tu vas m'emmener la panoplie pour le Cospar et on s'en donnera à coeur joie où tu voudras, avec le lasso." Il revint l'embrasser avec affection avant de la relâcher, résistant à l'envie de tout envoyer balader juste pour vibrer avec la brune ici et maintenant mais Cadburry voulait vivre l'instant avec fougue et intensité, ce qui ne serait pas le cas s'ils devaient se dépêcher. "Tu sais que j'ai toujours un sac de secours avec des fringues dans l'arrière boutique? Non, parce que je dors ici très souvent quand je me perds dans des lectures ou que je me rends compte de ma solitude avant de rentrer le soir... D'ailleurs, tu m'as parlé d'appartement tout à l'heure, tu veux pas revenir à la maison, officiellement?" Une sacrée proposition, quelque chose qu'Elwyn n'avait pas nécessairement anticipé mais qu'il voulait assurément, Nea lui manquant constamment, forcément.

"On ira où tu veux. Et le programme, c'est toi qui le feras." Je pense que si j’avais été une de ces potiches expressives comme Anna dans La reine des neiges, j’aurai sauté sur place en tapant dans mes mains mais à la place, je me contentai d’un sourire en coin. « Un peu comme ces prochains jours. » Je savais que pour lui, participer à cette convention rarissime était une sorte de graal. Comme d’aller à la comic-con de San Diego. « Tu voudras qu’on fasse San Diego ou ça fera trop de voyage ? » j’avais proposé ça de sorte à oublier momentanément que je désirai plus que tout être mère mais que je ne pourrais sans doute jamais. A cause de ce col de l’utérus hostile. Du fait que j’avais des soucis de santé que je taisais parce que je ne suis pas douée pour parler des choses sérieuses. Et surtout pas avec mon petit-ami. 'On en parle pas dans ce cas... Mais on peut parler du fait que t'étais ivre en moto par contre. Papa Elwyn n'est pas content, tu le sais, hein?" Je ne pus me retenir de rire en entendant son sobriquet. « Et tu vas faire quoi ? Tu vas me donner la fessée ? Je t’en prie on a jamais été jusque là. » Quoique ça pourrait être une idée. Nous étions tous les deux aussi barrés l’un que l’autre. Prêts à faire une sextape pour des besoins sociologiques alors le bondage ne devrait pas nous effrayer. « Je poussais la moto, je n’étais pas dessus. Pas de ma faute si la voiture m’a renversée. Et puis c’est trois fois rien. Je sais me servir de mes deux mains, tu sais. » Oui, il sait. Mais je me garderai bien de lui dire. Même si avec Elwyn, il était cérébral et j’étais physique. Le ying et le yang. L’eau et le feu. Enfin vu que je le caractérisai comme un Pikachu, je dirai plus l’éléctricité et le feu. J’étais un dragon, il ne fallait pas rêver. Je pourrais incendier des villes, femmes -surtout femmes- et autres personnes qui s’en prendraient à mon pokémon. Car même si Birdie m’avait servie tout un couplet sur la possession, Elwyn était à moi. Et comme le dragon de Daenerys, je ne partage pas. "Coucher avec Wonder Woman à n'importe quel endroit, c'est un fantasme, c'est pas si spécifique que ça, tu vois." J’eus un soupir d’aise avant de basculer la tête en arrière. « Qu’est-ce que ça va être quand tu vas me voir avec l’armure dorée, arme ultime de Wonder Woman ? » Que j’avais déjà commandé mais qui mettait un temps fou à arriver. Il faut dire qu’elle venait des Etats-Unis et ils ne sont pas très doués ni en termes de livraison, ni en politique. Je passais une main dans les cheveux de mon homme avant de lui adresser un regard dont moi seule avait le secret. "Hum, tu rigoles là? Je veux profiter à fond de ce costume et toi dedans. C'est tout ou rien, Nea Bea alors tu vas m'emmener la panoplie pour le Cospar et on s'en donnera à coeur joie où tu voudras, avec le lasso." Je penchai la tête pour déposer un ribambelle de baisers dans son cou. « Donc en gros, je vais devoir porter le costume sans petite culotte ? Murmurai-je à son oreille. Si je te dis que c’est chose faite, tu vas tomber raide mort ? » J’eus un petit rire rauque avant de m’écarter de son oreille non sans en mordiller le lobe alors que mes jambes s’étaient refermées autour de sa taille. "Tu sais que j'ai toujours un sac de secours avec des fringues dans l'arrière boutique? Non, parce que je dors ici très souvent quand je me perds dans des lectures ou que je me rends compte de ma solitude avant de rentrer le soir... D'ailleurs, tu m'as parlé d'appartement tout à l'heure, tu veux pas revenir à la maison, officiellement?" Tiens donc. J’arquai un sourcil avant de le repousser du bout de ma jambe en humectant mes lèvres. « ça peut se faire. Mais pas comme ta colocataire, sweetie. Après tout, je suis ta meuf donc assume de partager ton lit et ta douche. » Je sautai du comptoir pour passer une main dans mes cheveux. « je me change et on y va ? » pour toute chose, je fis sauter le bustier que je lui lançai au visage pour reprendre une grande inspiration. « ça me comprime la poitrine ce truc. T’avais remarqué que j’avais pris des seins ? Relax, je suis pas enceinte. Faut juste qu’on arrête de commander Uber Eats. » Je massai ma poitrine douloureuse avant de me pencher pour attraper mon sac et aller dans l’arrière-boutique en jouant des hanches. Merci maman de m’avoir apprise à marcher comme une mannequin au cas où je me présenterai à Miss Australia.

Elwyn avait un petit côté hippie qu'il avait clairement hérité de ses géniteurs. Il ne trouvait pas sa place dans une maison, mais plutôt avec des gens qui comptaient pour lui. Clairement, il n'était pas un grand matérialiste et heureusement en un sens, vu le nombre d'objets qu'il pouvait casser quand il se mettait à fond dans ses expériences scientifiques farfelues. Il ne savait pas se contenir, ce qui était d'ores et déjà un problème mais celui-là ne ferait probablement que s'accentuer avec le temps. Cadburry allait devoir faire tous les efforts du monde pour ne pas épuiser sa partenaire: Nea avait le coeur bien accroché néanmoins alors les chances de s'en sortir ensemble étaient relativement bonnes. "Je pourrais jamais dire non à un Comic Con, tu le sais bien. Surtout si je peux y aller en Deadpool et toi, en Wonder Woman. Evidemment." Il trépignait d'avance rien qu'en le mentionnant, un vrai môme, on n'allait plus le changer, ce qui était fort triste mais au moins, Elwyn conservait une petite part de naïveté au fond de lui, de celles qui disparaissaient avec le temps, dès l'entrée dans l'âge adulte à vrai dire. C'était quelque part galvanaisant de constater qu'un trentenaire pouvait avoir conservé une partie de son âme d'enfant malgré les années qui passaient. "Avoue que ça te poserait pas de problèmes si je faisais ça." Ils n'avaient jamais testé ce genre de pratiques et Elwyn ne savait pas du tout s'il trouverait l'idée plaisante au moment de la réalisation mais en tout cas, sur le moment, l'image le faisait rire. Il valait sûrement mieux cela que de laisser la tristesse les emporter à cause de cette fâcheuse histoire de quasi stérilité. Le couple pourrait en reparler à un autre moment, lorsqu'ils ne seraient pas en pleine célébration de moult événements les concernant. "Te casse pas l'autre bras ce week end, hein?" Il était tout de même triste d'apprendre que sa chère Nea avait eu un accident et qu'elle n'avait pas osé l'appeler. Elwyn, certes, avait tendance à être parfaitement inutile dans ce genre de situations d'urgences car il babillait à n'en plus finir mais il s'imaginait forcément le pire à l'avenir. Et s'il se passait quelque chose de grave et Dangar ne le contactait pas? Non, ne pas y penser, se concentrer plutôt sur la femme entre ses bras, celle qui faisait battre son coeur plus fort que tout, qui ne lui ferait pas de mal de la sorte, pas dans l'immédiat en tout cas. "Je vais syncoper, certainement." Au moins, il avait cette conviction et ce serait probablement une image qui ferait plaisir à la brune parce qu'elle aurait encore plus conscience de tout l'effet qu'elle pouvait lui faire. Ce n'était plus une surprise pour qui que ce fut à vrai dire mais c'était tout de même toujours un fait plaisant à réaliser, surtout quand on avait fait un effort fou pour se vêtir pour une grande occasion. "Tu me tortures là, c'est très vilain de ta part." Elwyn avait déjà beaucoup trop chaud naturellement mais là, clairement, Nea ne l'aidait pas à reprendre les choses en main pour qu'ils puissent se mettre en route pour ces quelques jours de conférence. Non, Elwyn devait conserver ses neurones parfaitement intacts, résister à l'appel du corps de son amazone, même si celle-ci avait déjà défait le costume pour se parer de vêtements de civil, histoire de ne provoquer aucun esclandre durant le voyage. "Je parlais à ma copine, oui, pas mon ancienne coloc'." Avaient-ils déjà eu cette étiquette en réalité? Il y avait toujours eu quelque chose entre eux, quelque chose de beaucoup trop fort pour qu'ils ne puissent le nier, même s'ils avaient essayé de tout leur saoul. "T'es sûr qu'on peut pas continuer à utiliser Uber Eats? Non, parce qu'ils sont vraiment superbes, tu sais." Il la suivait très franchement du regard alors qu'elle voyageait jusqu'à l'arrière boutique, sans aucune gêne. Un homme avait le droit de profiter de la vision merveilleuse de sa petite amie dénudée, non? "Si je peux t'aider à t'habiller, tu me sonnes, hein..." Il disait cela avec une voix rocailleuse, l'idiot du village la suivant pour ranger deux ou trois broutilles, histoire de dire qu'il n'avait pas fermé la boutique à la dernière minute et aussi, pour pouvoir atteindre son sac de voyage. "On arrive à quelle heure là abs? Histoire de savoir combien de temps je vais devoir tenir avec cette image de toi en Wonder Woman dans la tête sans l'avoir en chair et en os." Impatient, Elwyn? Jamais, voyons.[/color]

"Je pourrais jamais dire non à un Comic Con, tu le sais bien. Surtout si je peux y aller en Deadpool et toi, en Wonder Woman. Évidemment." Je le regardai en haussant le sourcil comme à mon habitude. « Hm, ton cul dans du lycra rouge, un de mes plus grands fantasmes. » Il l’avait donc sa façon de se déguiser pour mon anniversaire. Quoique le costume n’est pas aussi pratique que le mien pour s’envoyer en l’air. Trop moulant. Mais je faisais confiance à l’imagination de mon petit-ami pour trouver une solution. Il était sans conteste le plus inventif de nous deux. Quoique je m’étais pas mal surpassée aujourd’hui. Dans mon costume très léger, avec des places qu’aucun mortel n’aurait réussi à avoir. Oui, je me lance des fleurs métaphoriquement parlant car se prendre des lys dans la tronche, cela pouvait faire aussi mal qu’une biffle. Non pas que j’ai pris une biffle dans la figure. Mais tout de même. C’est comme le riz qui tue les pigeons. Voilà que je partais dans mes pensées comme Elwyn. Cet homme avait une influence sur moi. "Avoue que ça te poserait pas de problèmes si je faisais ça." Je fis la grimace pour essayer d’imaginer la scène avant de secouer la tête à la négative. « Je veux bien faire une sextape ou utiliser des joues mais les baffes, c’est pas mon truc. J’ai jamais perdu mon slip devant Christian Grey et je ne comprends pas la hype autour de Cinquante Nuances. Attacher oui, donner une fessée nope. » Je me tournai pour lui montrer mon fessier galbé en le regardant. « Et il est trop beau pour être malmené. » Oui, j’avais trop d’ego. Je le savais. Mais j’étais une belle femme qui avait connaissance de ses atouts. Pas une potiche qui faisait des simagrées alors qu’elle savait qu’elle était belle mais voulait entendre son mec le dire et blablabla. Boring as fuck. "Te casse pas l'autre bras ce week end, hein?" Je partis dans un véritable éclat de rire. « Je me servirai de ma bouche, t’inquiètes. » Et pour marquer le coup, je passais ma langue sur mes lèvres. « T’as l’image c’est bon ? » J’eus un coup d’œil pour son jeans avant de rire de nouveau. « Comment ça va dans ton jeans ? » Là, j’abuse. Le pauvre garçon. Il faut vraiment que j’arrête de malmener son cœur. Il n’était plus tout jeune Elwyn. Et je ne perdais pas une minute pour le chambrer sur sa vieillesse et l’apparition de ses cheveux blancs. Même si je trouvais le tout infiniment sexy. George Clooney peut se rhabiller, j’ai le mec le plus canon dans mon lit. Enfin son lit. Mais c’est du pareil au même. "Je vais syncoper, certainement." Je souris avant de poser mes lèvres sur sa joue. « Je ne te dirai rien alors. » Après tout, rien ne nous arrêtait au niveau du plan physique. Et ce depuis que je m’étais barrée. Comme si nous étions devenus de vrais obsédés. Même pas besoin de regarder un porno, il suffisait de se repasser les images de nos ébats en tête et ça donnait des bouffées de chaleur. "Tu me tortures là, c'est très vilain de ta part." Je sais. Je me hochai la tête à l’affirmative, sans me départir de mon sourire. « Mais c’est si facile de le faire. Homme faible que tu es. » De nouveau, je lui lançai un petit clin d’œil avant descendre du comptoir. Nous allions déraper si on continuait ainsi et louper le vol. Il était hors de question que je n’ai pas le droit à mon cocktail pré-vol. Je ne suis pas à l’aise en avion et seul un cosmo pouvait détendre l’atmosphère. Forcément Elwyn ignorait cela puisqu’il n’avait jamais voyagé à mes côtés. Et le vol ne durait pas assez longtemps pour que mon pote Xanax fasse son entrée. "Je parlais à ma copine, oui, pas mon ancienne coloc'." Je me surpris à rire àn gorge déployée. « Copine, nan. Femme de ta vie, slash, déesse, slash, maitresse de ton corps. » Et pour appuyer mes dires, je donnais un coup de lasso au sol comme une dominatrice. D’extérieur, nous devions passer pour un couple de frappés mais au moins, nous étions uniques. "T'es sûr qu'on peut pas continuer à utiliser Uber Eats? Non, parce qu'ils sont vraiment superbes, tu sais." Je me retournai seins nus pour venir parcourir la distance entre nous deux. Puis, je pris ses mains pour les poser sur ma poitrine. « On peut continuer encore un peu. On dit toujours que cela doit tenir dans les mains d’un honnête homme. Et ça tient. Pour le moment. » Je relâchai ses poignets pour virevolter et retourner m’habiller. C’était naturel avec moi d’avoir ce genre de geste. Comme de toucher le sexe d’un homme pour venir me moquer de la taille au cas où la personne me claquait les fesses. Et broyer les joyeuses dudit pervers. "Si je peux t'aider à t'habiller, tu me sonnes, hein..." Je levai les yeux au ciel. Je savais encore m’habiller correctement. Alors, j’enfilai un soutien-gorge avant d’ôter ma jupette, dévoilant mon séant dénudé. Je lui avais affirmé que je ne portais pas de culotte. Puis, j’enfilai ma lingerie avant de me tourner vers lui. Deux robes en main. « Mais c’est que tu me mates ? » Je prie un ton faussement offusqué avant de sourire. « T’as raison. La rouge ou la noire ? » Je lui montrai mes deux robes pour qu’il choisisse. J’avais une petite idée mais autant le mettre à contribution. "On arrive à quelle heure-là bas? Histoire de savoir combien de temps je vais devoir tenir avec cette image de toi en Wonder Woman dans la tête sans l'avoir en chair et en os." Je fis passer la robe choisie par ses soins au-dessus de ma tête avant de rejeter mes mèches de cheveux en arrière. « 20h30. Le temps de manger au restaurant de l’hotel et on pourra baptiser la chambre comme il se doit. Si y’a personne dans l’ascenseur, je consentirai à ce que tu passes la main sous ma jupe si t’en peux vraiment plus. » Je m’approchai de lui pour déposer un chaste baiser sur ses lèvres. « Allez, on y va. Je dois picoler avant le vol. Je déteste voler. » Car ce n’était pas naturel.

Elwyn n'avait clairement pas les mêmes centres d'intérêts que les autres personnes autour de lui et cela pouvait être fatigant. Pas tellement pour lui puisque sa curiosité était clairement insatiable mais tout le monde n'était pas comme lui, toujours à la recherche de nouveaux savoirs, surtout lorsqu'ils étaient tous plus inutiles les uns que les autres. On finissait fatalement par vouloir l'assommer et clairement, Elwyn n'en voulait pas à autrui d'aboutir à cette conclusion: il avait conscience de mériter ce genre de traitements. Et puis, ce qui comptait principalement, c'était que sa petite amie tenait encore le coup face à ses lubies fort étranges. Enfin, elle n'était pas tellement meilleure dans son genre puisque Nea fantasmait sur le fameux costume de Deadpool qui décorait sa penderie. Cadburry y tenait comme à la prunelle de ses yeux et il ne le sortait que pour les très grandes occasions, hors de question d'abîmer un tel trésor, il avait coûté très cher par dessus le marché, autant ne pas abuser sur le sujet. "Je vois où tu veux en venir sur le lycra, hein." Il mettrait le déguisement pour l'anniversaire de la brune si c'était ce qu'elle désirait: de toute évidence, l'informaticien était toujours heureux de se parer dans ce beau rouge vif et il pouvait aussi sortir toutes les plaisanteries les plus incongrues qu'il connaissait, quelque chose qu'il ne faisait pas lorsqu'il jouait son propre rôle. "C'est vrai ça, faut en prendre soin, c'est le meilleur jouet au monde pour moi, après tout." Il lui fit un clin d'oeil, toujours heureux de pouvoir observer Nea dans son plus simple appareil: s'il devait être vraiment accro à quelque chose, c'était certainement à cela et ce n'était donc pas demain la veille que le grand brun serait capable de se détacher de la jolie Wonder Woman. Il n'avait jamais connu femme aussi merveilleuse, elle qui venait de lui offrir les plus beaux cadeaux au monde et qui le supportait depuis déjà bien des mois, voire des années maintenant, voilà qu'elle se lançait dans la pire idée au monde en l'accompagnant à une conférence pour des scientifiques chevronnés. "Et bien, ça va assez étroit mais on s'y fera, tu abuses beaucoup, Nea Bea." Elle essayait clairement de le mettre à rude épreuve, ce n'était pas nouveau avec elle mais on en était encore qu'aux prémisses de leur week end, autant dire qu'Elwyn le terminerait sur les rotules mais c'était aussi ce qui lui permettait peut être -enfin- de dormir sur ses deux oreilles sans finir une nuit dans la cuisine pour faire exploser des cerises avec du bicarbonate de soude au nom de la science, il n'aurait pas assez d'énergie pour cela. "Mais toi aussi, t'es une faible femme. T'as qu'à penser à mes fesses et je sais que tu rentres dans cette catégorie-là." Il aimait en rire, tout comme elle aimait le taquiner, quelques baisers offerts ici et là avant qu'ils n'aillent se préparer pour la suite du voyage, non sans que Dangar ose happer les mains de son cher et tendre pour qu'il puisse palper sa prise de poids à des endroits plus qu'intéressants. Elwyn se mordit la lèvre mais il n'eut pas le temps de visiter plus avant le résultat de leurs commandes de nourriture à l'extérieur, plus tard sûrement. "N'abuse pas sur les étiquettes quand même... Du coup, ça veut dire que je suis le plus honnête de tous?" Il en avait les yeux qui pétillaient, célèbre idiot qu'il était mais il donnait le change, enfin il tâchait surtout parce que ce cher Cadburry n'était pas grand chose quand on lui faisait un compliment déguisé. "La rouge. Forcément la rouge. Ne me donne pas trop d'images, Nea Bea, voyons. Oui, allons-y, j'ai tellement hâte d'entendre des discours sur les trous noirs et sur les comportements des étoiles. Je vais plus me tenir." Est-ce qu'il le faisait déjà en faisant voler son sac sur son épaule en courant en dehors de la boutique. L'aéroport les attendait et il trépignait de tout découvrir, son livre sur les lions sous le bras, pire qu'un môme, encore et toujours.

"Je vois où tu veux en venir sur le lycra, hein. » Je lui arguai mon plus beau sourire, mon plus séducteur alors qu’il avait compris mes intentions. « Pas pratique à retirer si on veut s’envoyer en l’air. T’as une fermeture éclair au niveau de ton pénis ? » Après tout, autant causer praticité. Si nous étions aussi barges l’un que l’autre à des degrés différents. Lui avec tous les savoirs qu’il me sortait à tout bout de champ et moi avec mon manque de tact quitte à lui faire faire deux ou trois arrêts cardiaques. Après je le réanimerai toujours. J’avais mes parades pour le tenir en main. Comme lui donner un coup derrière la tête quand il partait dans tous les sens bien trop souvent. "C'est vrai ça, faut en prendre soin, c'est le meilleur jouet au monde pour moi, après tout." J’eus un rire franc à sa remarque. Non mais quel imbécile parfois. Au moins, il avait le mérite de me faire rire en toutes circonstances et c’était ça que j’aimais chez lui. le fait qu’il savait dédramatiser toute situation. « Mes fesses sont un jouet pour toi ? Fais gaffe à ce que tu vas répondre ou tu ne les toucheras plus du tôt. » Je fis les gros yeux, sourcils arqués en attendant sa réponse. Après tout si un jour, nous devions avoir un trip sado-maso, ça serait sans doute moi la dominatrice. "Et bien, ça va assez étroit mais on s'y fera, tu abuses beaucoup, Nea Bea." Je laissais soin à ma main de se poser sur l’endroit en question. « Oh oui, ça doit être très douloureux. Je pourrais te soulager, tu sais. Mais on n’a pas le temps. » mes paroles ne furent qu’un murmure érotique et en effet, j’abusai énormément. Beaucoup trop même. Je relâchai donc la pression avant de me détourner de lui pour ôter mon bustier. Et prendre une franche respiration. C’était donc ça ce que ressentaient les femmes d’une autre époque ? Elles devaient se contenter de pareils instruments de tortures alors qu’on n’a pas inventé de fourreau pour comprimer les testicules. Que ne ferait-on pas pour l’amour de l’autre ? "Mais toi aussi, t'es une faible femme. T'as qu'à penser à mes fesses et je sais que tu rentres dans cette catégorie-là." Je le laissais me dispenser de quelques baisers, ayant un sourire qui en disait long sur la réponse. Bien sûr que j’aimais ses fesses. Il le savait puisque c’était même mon fond d’écran sur mon téléphone portable. Ce n’était pas très galant de sa part devant me mettre devant le fait accompli. Avant de venir m’approcher de lui pour regarder si mes seins étaient aussi gros que ça. "N'abuse pas sur les étiquettes quand même... Du coup, ça veut dire que je suis le plus honnête de tous?" J’approchai mon visage du sien pour venir effleurer ses lèvres. « Peut-être bien. » Puis, je me détournai de lui pour lui demander quelle robe devais-je mettre ? Histoire de lui plaire un minimum. Mais à quoi étais-je donc réduite ? "La rouge. Forcément la rouge. Ne me donne pas trop d'images, Nea Bea, voyons. Oui, allons-y, j'ai tellement hâte d'entendre des discours sur les trous noirs et sur les comportements des étoiles. Je vais plus me tenir." Et le voilà qui partait. Je fourrai tout dans mon sac avant de lui courir derrière. « J’ai même pas eu le temps de mettre une culotte. T’aurais pu m’accorder cinq minutes, murmurai-je en m’engouffrant dans le taxi. On va devoir faire ça dans les toilettes de l’aéroport. » mettre une culotte ou s’envoyer en l’air ? Là était toute la question. Même si je pense qu’il n’y avait pas meilleur cocktail pour me détendre dans l’avion.

Elwyn ne pensait jamais franchement à l'aspect pratique quand il avait des idées tordues. C'était même plutôt l'inverse, plus c'était loufoque, mieux c'était à ses yeux alors, autant dire qu'il n'avait pas spécialement pensé aux problématiques que pouvaient poser un costume de Deadpool. Pourtant, en regardant les films, il s'était toujours demandé comment le personnage faisait pour aller faire pipi sans trop d'encombres ou se retrouver nu à côté d'un fossé. Il aurait probablement dû prendre tout un tas de notes et surtout, un bon cours de couture pour régler le souci de son côté mais ce n'était que maintenant que la question revenait sur le tapis, la faute au pragmatisme de Nea. "Tu sais coudre une fermeture éclair? On est mal autrement." Il se mettait à rire cela dit car c'était bien leur genre de lutter contre un déguisement, perdus qu'ils pouvaient être lorsqu'ils étaient emplis de désir l'un pour 'l'autre. Néanmoins, Elwyn tenait à conserver son apparat intact, histoire de pouvoir le remettre pour les autres Comic-Con, il souhaitait y aller plus d'une fois dans sa vie, tout de même. "Hum, non pas seulement. Elles sont mes rêves les plus fous, peut être. Va savoir, elles sont un peu tout pour moi, tu comprends." Il exagérait à peine parce que c'était toujours ainsi que le couple se parlait, entre la taquinerie et l'idiotie, incapables qu'ils étaient de faire preuve de demi mesure. C'était ce qui portait fréquemment préjudice au grand Cadburry mais il n'avait pas l'air de vouloir en prendre de la graine à l'avenir. Surtout pas dès maintenant par ailleurs, tout excité qu'il était à l'idée d'aller au Cospar et de sentir la main de Nea se poser sur lui, aussi. Il se contint pourtant, question de principe. "On a pas le temps. Je te dirais ça aussi quand tu seras en chaleur, t'oublies pas, hein? Car la vengeance était un plat qui se mangeait très chaud avec eux deux. Elwyn allait tenir comme un chef jusqu'à la fin de leur voyage, il arriverait peut être même à faire un petit somme dans l'avion, entre deux reportages sur Tchernobyl. Il allait clairement passer un week end de rêve, observant Dangar avec un sourire en coin maintenant qu'elle était vêtue et qu'ils se dirigeaient vers l'extérieur. Il n'y avait pas beaucoup de monde dans la rue et Elwyn se précipita pour héler un taxi, hors de question qu'ils laissent une voiture à l'aéroport, autant se faire conduire. Bien vite, on s'arrêta devant eux et Cadburry prit l'air d'un parfait gentleman en laissant Nea entrer avant lui. "De quoi? Chercher une culotte ou me laisser faire cinq minutes de spéléologie? Tout m'intéresse, pas de souci." Heureusement que le conducteur ne pouvait pas les écouter parce qu'ils avaient l'air chargés ces deux-là. En quelques minutes, ils étaient à bon port et Elwyn extirpa leurs légers bagages pour se lancer vers leur destin. "Tu crois qu'on pourra monter dans un vaisseau spatial au Cospar? Non, parce que tout de même, la Lune s’éloigne de la Terre de 3,78 centimètres par an, je veux aller voir avant que ce soit trop tard!" Dès maintenant, tout impatient qu'il était en entendant le bruit des avions au dessus de leurs têtes.

"Tu sais coudre une fermeture éclair? On est mal autrement." J’arquai un sourcil avant d’éclater de rire. C’était tout à fait mon genre, oui d’être la parfaite couturière. « Je suppose que l’on devra trouver un autre costume. Hors de question que je me batte avec ton costume. Je risquerai de te le déchirer et tu l’aimes plus que moi. » Bien entendu, cette pique était fausse puisque l’on ne pouvait pas aimer un vêtement plus que son propre compagnon. Quoique j’avais quelques robes qui valaient une fortune et je pense que si je devais choisir entre sauver elles du feu ou Elwyn, je sauverai les robes. Elwyn se débrouillerait tout seul. Et si Deadpool arrive à se taper des nanas avec sa tronche de grand brûlé à la Freddy, j’étais certaine de pouvoir encore aimer Wynnie. Sauf si son pénis se transformait en une énorme et colossale monstruosité. Je n’étais pas certaine d’encaisser. Mon esprit était désormais tourné vers des choses lascives. Non pas que je ne pensais qu’à ça mais le regard que me posait mon compagnon sur moi était plus qu’éloquent. Il avait entièrement noirci et je le savais en proie aux doutes concernant le faire dans la boutique ou non. le pire étant que je m’amusai de son supplice comme à l’accoutumée. "Hum, non pas seulement. Elles sont mes rêves les plus fous, peut être. Va savoir, elles sont un peu tout pour moi, tu comprends." Pour parfaire ses dires, je décidai donc de me tourner pour lui offrir une parfaite vue de mon fessier dans cette très courte jupette. On pouvait presque voir la naissance arrondie de ces dernières, musclées grâce aux efforts que je faisais pour entretenir ma silhouette. Puis, sans rien dire, je repris ma position initiale comme si le geste que je venais de faire était anodin. Mais bon il n’était pas rare que je me balance en dentelle fine devant lui depuis que nous étions ensembles, il n’était plus à ça près. "On a pas le temps. Je te dirais ça aussi quand tu seras en chaleur, t'oublies pas, hein? En chaleur ? What ? J’eus un éclat de rire. « Est-ce que tu viens de me comparer à une chatte là ? Non parce que je sais ronronner certes mais si tu me compares à un animal, je te planterai mes dents quelque part et tu ne risqueras pas d’apprécier. » Je battis des cils, un large sourire sur mes lèvres. « Et puis, j’ai pris mon vibromasseur. Donc j’aurai qu’à m’en servir si tu te refuses à moi. Tu sais bien que cela n’est pas un souci. Tout comme le pommeau de douche. » Cette blague était devenue récurrente entre nous puisque je prenais souvent ma douche accompagnée. De lui. donc ledit pommeau perdait tout son sens dans de pareils moments. Seulement, il fallait démontrer au dit mâle que je ne reculerais devant rien si j’étais effectivement. « Et puis t’es incapable de me résister. » Nouveau battement de cils alors que je déposai un baiser sur sa mâchoire. Qu’il fasse semblant pourrait être amusant. M’habillant en vitesse, je courus derrière Elwyn alors qu’il hélait un taxi pour l’informer du manquement d’un sous-vêtement. "De quoi? Chercher une culotte ou me laisser faire cinq minutes de spéléologie? Tout m'intéresse, pas de souci." Je me tournai vers lui, choquée par ses paroles. Oui, je suis encore choquée par ses paroles. « Est-ce que tu viens vraiment de comparer mon vagin à une grotte ? » Je détournai le regard de lui, faussement vexée avant de voir que l’on approchait de l’aéroport. Je déteste cet endroit. J’ai beaucoup de mal avec tout ce qui vole à vrai dire. Quand je suis partie pour l’Europe, je me suis droguée et quand j’ai voyagé à travers le continent, j’évitai au maximum l’avion. Je déglutis donc, tentant de masquer ma peur bien qu’elle demeurait visible sur mes traits. "Tu crois qu'on pourra monter dans un vaisseau spatial au Cospar? Non, parce que tout de même, la Lune s’éloigne de la Terre de 3,78 centimètres par an, je veux aller voir avant que ce soit trop tard!" Je me tournai vers lui. J’avouerai ne pas avoir saisi pour une fois. « Elwyn avant de vouloir aller sur la lune, il faudrait que tu reviennes sur Terre. » Je le laissais donc prendre les deux sacs avant de freiner des quatre fers une fois les portes battantes passées. « Non, non, je vais pas pouvoir. Non. » Mon esprit cette fois-ci n’était pas raisonnable. Car je n’avais jamais démontré aucune phobie devant Elwyn. La Wonder Woman forte. Mais alors celle de voler. Comme quoi, je ne serai jamais une super héroïne visiblement. « T’es sûr que tu veux pas y aller avec un copain ? Me débinai-je, après tout, je vais pas servir à grand-chose là-bas. » Ma voix demeurait fluette alors que je restai focalisée sur les avions qui avançaient. Prions pour qu’Elwyn comprenne ma terreur. Tu me diras j’avais refermé ma main sur son poignet, ou plutôt mes serres pour le retenir. Il me fallait de l’alcool, beaucoup d’alcool. Ou de l’endorphine. Ou du valium. Du Xanax. N’importe quoi. Mais je ne monterai pas là-dedans. C’était absolument hors de question.

Elwyn avait dû être un animal sacrément bizarre dans une autre vie, même s'il essayait de se rattraper dans celle-ci. Il n'arrivait pas réellement à marquer le coup et s'intégrer parmi d'autres êtres humains qui ne captaient pas une bribe de ce qu'il pouvait marmonner. La plupart du temps, on le qualifiait de sataniste parce qu'on avait l'impression qu'il faisait des invocations tant ce qu'il pouvait déblatérer n'avait pas de sens pour le commun des mortels. Impossible dans ces conditions de s'accrocher à ce pauvre abruti qui, pourtant, avait un quotient intellectuel des plus élevés. C'était là le paradoxe de toute cette affaire, ce cher Cadburry se trouvait bien incapable de gérer des conversations lambda, rentrant toujours dans des affaires d'intellect que personne ne pouvait saisir. Oui, on pouvait dire qu'il était misérable et surtout, un piètre juge de caractère tant il n'arrivait pas à faire la part des choses et comprendre l'interlocuteur qu'il avait en face de lui. Il était clairement temps qu'il arrête d'être aussi perdu dans son monde mais on ne lui avait jamais appris à faire autrement, le jeune enfant qu'il avait été n'ayant pas eu la chance d'avoir des parents présents et aimants à ses côtés pour lui apprendre les rudiments des comportements en société. Il fallait supposer qu'il était trop tard pour l'arranger, ce cher Elwyn s'outrant face à l'intervention de Nea, un coup de poignard en plein coeur assurément. "Ca veut dire que je le mettrai jamais? Je perds le sens de ma vie, là." Il aurait pu en pleurer dans un autre contexte mais le grand intellectuel était beaucoup trop heureux de se rendre à la conférence scientifique pour se laisser emporter par des larmes à l'heure actuelle. Ou bien la colère. Être vexé par contre, il pouvait faire semblant d'y arriver, continuant à sortir sa plus belle moue face aux propos de l'être cher, pour sûr qu'elle essayait de le maudire. En un sens, Dangar y arrivait à merveille parce qu'Elwyn se calmait instantanément, un remède miracle contre sa logorrhée habituelle. "Je peux aussi aller dormir dans la chambre d'à côté à l'hôtel si tu veux du temps pour toi." S'il lui faisait des yeux de chat, peut être que Nea changerait d'avis sur la question mais les deux individus n'avaient franchement pas le temps d'épiloguer sur la question puisque leur arrivée à l'aéroport se profilait, annonçant donc le début du voyage et Elwyn s'extasiait déjà de l'aventure, ce qui n'était vraisemblablement pas le cas pour la brune à ses côtés. "T'as plus le droit de changer d'avis, eh. Pas après tout ce que tu as lancé comme idée et tout ce que tu as fait pour qu'on soit là, non mais." Elwyn lui attrapa la main et vint la baiser en se tournant le plus naturellement du monde vers elle. Il n'était pas censé être si doué pour rassurer qui que ce fut mais le fait qu'il s'agissait de Nea devait aider un minimum pour cette entreprise ardue. "Il va rien t'arriver parce que je serai à côté tout le voyage et pas besoin de faire la dure, j'ai compris que t'aimais la terre ferme." Alors que lui, c'était tout l'inverse, Elwyn était féru de l'espace, d'avoir la tête dans les étoiles et pour la première fois de sa vie, peut être que ce simple fait lui serait utile.

"Ca veut dire que je le mettrai jamais? Je perds le sens de ma vie, là." Je roulai des yeux dans leurs orbites, clairement agacée par la remarque d’Elwyn. « Bien sûr que si tu peux le mettre mais pas pour nos ébats sexuels. Je trouverai un autre fantasme. Tu peux te transformer en king of the north ? » Petite référence à Jean-Neige. Ah bah Elwyn m’avait vu mater assidûment tous les épisodes de Game of Thrones et même mettre sur pause alors que Jon s’envoyait en l’air avec Daenerys uniquement parce qu’on voyait ses fesses. Pour ma défense interne nous n’étions pas encore ensembles à cette époque et de toute manière, il ne me ferait pas une crise de jalousie concernant un fantasme purement fictif. Au moins là-dessus, j’étais tranquille. Je pris donc soin avant de partir de le titiller un peu Histoire de l’échauder et je serai presque vexée de le voir me résister. C’est vrai l’obsédé des deux, ce n’est pas moi. Un petit peu. Mais il était plus accro que moi au sexe. "Je peux aussi aller dormir dans la chambre d'à côté à l'hôtel si tu veux du temps pour toi." Pardon ? Je le regardai en croisant les bras sur ma poitrine avant de secouer la tête. Cet homme m’étonnera toujours. « Dois-je te rappeler Wynnie que je suis ta déesse pendant les jours à venir parce que je t’ai obtenu des places pour le Cospar. Donc tu dormiras dans la chambre avec moi et tu utiliseras ton pénis comme une baguette magique. » Je lui glissai un clin d’œil enjôleur, n’ayant jamais eu de pudeur à mettre des mots sur l’anatomie masculine. Là-dessus, c’était depuis l’adolescence mais à force de ne fréquenter que des mecs aussi. Voilà ce que cela donnait. Un mélange bizarre. Mais bizarre bien ou bizarre mal ? Je n’en avais aucune idée. Je me sentis perdre le peu de contenance alors qu’on arrivait dans l’aéroport. Bah oui parce que comme une cruche, j’ai réservé l’avion mais je pensais qu’on s’enverrait en l’air avant. Pas qu’il me laisserait sur le carreau. Et donc dopée à l’ocytocine, je serai à même de supporter une heure et demie dans les airs. De toute, il sait qu’après le sexe généralement y’a deux types de Nea : celle qui bouffe ou celle qui pionce. "T'as plus le droit de changer d'avis, eh. Pas après tout ce que tu as lancé comme idée et tout ce que tu as fait pour qu'on soit là, non mais." C’était la première fois que je faisais preuve de faiblesse devant Elwyn. Concernant mes phobies en tout cas. Mon côté submersible. Donc je déglutis clairement alors qu’il avait pris ma main. "Il va rien t'arriver parce que je serai à côté tout le voyage et pas besoin de faire la dure, j'ai compris que t'aimais la terre ferme. » J’aurai pu avoir un rire jaune, ou blanc. Mais je restai stoïque comme un état catatonique. « Alcool, maintenant. » De toute manière nous avions… je jettais un coup d’œil à l’horloge. TROIS HEURES D’AVANCE. Je vais devoir souffrir pendant trois heures. Trois heures à regarder les engins décoller sous mon nez. « Nope, nope, je peux pas. Non, non non. » Il ne manquait plus que la crise de panique. Je pourrais m’insurger contre Elwyn car nous avions le temps. Mais premièrement, j’aurai dû prévoir qu’il serait plus excité par le cospar que par moi. Et deux, il ignorait tout de cette phobie. « Si on m’avait dit un jour que mon mec refuserait de me sauter à cause d’une convention spatiale, murmurai-je pour moi, je pense que je serai devenue cosmonaute, pas amazone. » Je baissais la tête, détournant le regard des engins de malheur avant de chercher le bar. Collant les billets sur le torse d’Elwyn je le décelai non loin. « Tu vas nous enregistrer. Moi, je vais… prendre mon médicament puisque tu m’as refusé ma dose d’ocytocine. Et tu ne t’en prendras qu’à toi si je deviens encore plus horny. » Car on le sait tous les deux : une Nea bourrée et frustrée, c’est dangereux. Très dangereux.