| (Nelwyn) To infinite and beyond. |
| | (#)Sam 28 Nov 2020 - 22:11 | |
| "Je doutais pas du tout. Vu ce que tu sacrifies là." J’eus un haussement d’épaules, me laissant aller contre lui, les yeux dans le vague. « Je sacrifie rien du tout. C’est bon je suis pas sur un autel et tu vas pas m’égorger. On va juste à une convention sur l’espace. C’est pas non plus la pire chose sur Terre. » Avec un peu de chance, je réussirai par me passionner sur le sujet. Certes, j’étais plus portée sur les fleurs, la nature et ma moto. Ce qui n’a absolument aucun sens mais je pourrais me prendre de passion pour les siennes. Sauf que généralement, je ne comprenais qu’un mot sur trois de ce qui sortait de sa bouche. Elwyn était à mon sens trop brillant pour n’être qu’un vendeur dans une boutique. Il avait cette intelligence et cette facilité d’avoir une éponge en guise de cerveau. Tout ce qu’on lui disait était enregistré et mit dans un coin de sa tête. Je ne chercherai pas à savoir comment tout était organisé mais je ne doutais pas que cela soit un énorme bordel là-haut. Perdue dans la contemplation du paysage, je sentis de nouveau les affres de mes mauvais souvenirs prendre possession de moi. "Tu vas voir, c'est pas si terrible quand t'es avec la bonne personne." Je ne savais pas si c’était à cause du médicament ou du fait que j’étais dans cette ville, mais je sentis de nouveau l’émotion étreindre mon cœur. « T’as pas idée du mal que ça m’a fait. Quand… quand je l’ai surpris sur le fait. » je levai le regard vers lui, emplie de tristesse. Émotion à laquelle je m’adonnai peu devant lui. Puisque je cachai tout sous d’épaisses couches. J’avais conscience que je faisais un véritable pas vers lui à cet instant. J’étais clairement sur la défensive alors que nous descendions du taxi. Mais j’avais fort peu de chances de la croiser à nouveau. sauf pour lui remettre mon poing dans la figure à la limite. Ma main dans celle d’Elwyn, je me dirigeai vers la réception pour aller chercher la clé magnétique et nous enregistrer. "J'y manquerai pas, dans ce cas. Comment ça, du shopping? J'avais emmené ma plus belle chemise hawaïenne, tu sais!" je poussais un soupir agacé avant de lever les yeux au ciel. « Il est absolument hors de question que tu te présentes devant Russell Boyce et Christyl Johnson en chemise hawaïenne. On parle de la directrice de la NASA quand même. » Par mesure de prévention et parce que la liste des participants avaient été tenue secrète -merci d’avoir toujours des ressources dans cette maudite ville- je bouchai mes oreilles. Il allait encore finir par se mettre à hurler ou sautiller dans tous les sens. Mais il ne me collerait pas la honte. Un minimum de classe avant que je ne me tape une dizaine de conventions sur des sujets que je comprenais peu. Enfin, j’avais fait mes devoirs quand même et je ne débarquai pas en tant que néophyte total devant tout le monde. "T'es sûre que c'est une bonne idée le Red Bull pour moi? Je pète la forme là!" alors que je dors debout. Surement pas. Je coulai un regard vers lui alors qu’il me bombarda de question. Je soupirai avant de masser mes tempes, encore vaseuse pour grimper dans l’ascenseur et finir assez rapidement dans la chambre. "Tu savais que tu pouvais trouver ta date de naissance ou tonde téléphone dans les décimales du nombre PI?" Blanche comme un linge, je tournai la tête vers lui. « Non, dis-je consciente qu’une douche allait sans doute me réveiller. » je fis passer ma robe par-dessus ma tête, me retrouvant assez vite nue comme un ver avant de voir qu’il était toujours sur le lit. « Commande-moi un café serré, je vais me doucher. » Nulle proposition de venir me rejoindre, il ne le ferait pas. Son esprit n’étant pas tourné vers moi mais vers sa convention. Je me mis donc sous le jet d’eau chaude avant de ronronner de plaisir. Un peu de silence. Je fermai donc les yeux, laissant l’eau s’écouler pour me laver, savourant chaque jet d’eau sur ma peau ambrée. Le laissant sans doute courir partout comme le diable de Tasmanie qu’il incarnait. |
| | | | (#)Dim 29 Nov 2020 - 0:44 | |
| Il ne pouvait pas tellement juger, Elwyn, pas avec l'expérience qu'il avait dans sa seule relation de couple. Il avait été l'amant lui aussi, même s'il n'en avait rien su jusqu'au moment fatidique, autant dire qu'il n'avait pas été très fier de se rendre compte du fait. Clairement, il s'était senti trahi et son coeur s'était brisé en mille morceaux parce qu'il avait compris qu'il était tout seul à vivre cette histoire, tout seul à être le plus grand naïf de cette planète et c'était quelque chose qu'il avait toujours voulu éviter depuis. Au bout du compte, ce cher Cadburry ne s'était jamais donné à personne: il lui avait fallu des années pour retrouver sa confiance d'antan et il avait succombé à Nea Dangar, mais tout cela n'avait pas été sans mal car il avait beaucoup lutter contre ses propres sentiments, ne se sentant pas le moins du monde légitime à les avoir. Et si elle était mariée elle aussi? Et s'ils se faisaient du mal? Ils s'en étaient fait, c'était indéniable mais pourtant, Elwyn savait pertinemment qu'il ne pouvait pas se passer d'elle. Qu'il ne le pourrait jamais. Même si elle semblait à l'ouest à l'instant T, ou boudeuse, le geek n'en savait trop rien, lui qui continuait de s'extasier du mot convention sorti de la bouche de sa compagne. Elle ne devait pas voir l'affaire de la même manière de son côté tant le concept devait lui sembler barbant. Il n'y avait certainement rien de pire qu'un week end entier dédié à un sujet dont on se fichait royalement mais Nea avait choisi de sacrifier un peu de son temps pour faire plaisir à Elwyn et il en avait mille étoiles dans les yeux, en conséquence. "Ah si, j'imagine très bien. Même si je l'ai pas vécu comme ça." Il avait été de l'autre côté de la barrière mais cela n'avait pas fait moins mal quelque part. Il se contentait de caresser la joue de la jolie brune, espérant pouvoir lui apporter une quelconque dose de réconfort, même si c'était peu de choses en comparaison de son passé qui semblait la hanter quelque part. Une ombre passait dans les prunelles d'Elwyn: et si elle appréciait encore son ex mari? Il chassa cette idée aussi vite qu'elle était venue parce qu'ils étaient au Cospar et qu'il ne pouvait pas se permettre d'apparaître si tourmenté tout d'un coup. Non, à la place, il se devait d'absorber le Redbull et de courir dans tous les sens alors qu'une Nea exténuée tentait de tenir le cap jusqu'à leur chambre d'hôtel. Elle n'avait franchement pas l'air dans son assiette et Elwyn ne manqua pas de le remarquer puisqu'elle s'empressa de courir vers la salle de bain à peine eut-il le temps de sauter sur le matelas du superbe lit qui les attendait pour les prochains jours. Il était inquiet, plus qu'il n'aurait dû, et se calma instantanément en s'installant sur le bord du lit, attendant qu'elle ressorte de la salle de bain. "J'aimais bien ma chemise hawaïenne quand même..." Il sortit tout de même la belle tenue que Nea avait acheté pour lui, commençant à se dévêtir dans l'apaisement le plus surprenant. Il ne savait pas tellement quoi penser de l'état de sa compagne. Et s'il avait fauté, encore et toujours? |
| | | | (#)Dim 29 Nov 2020 - 19:33 | |
| Le médicament faisait encore effet. Mais il faut dire que je le prenais sur de plus longues distances généralement. Le vol Sydney Brisbane ne faisait qu’une heure trente et sans aurai-je dû en prendre qu’un demi ? Vaseuse et dans la lune, je fixai le paysage alors que je me rappelai la dernière fois où je m’étais tenue ici. Dans cette ville qui m’avait vu évoluer. a vrai dire, je m’étais imaginée finir ma vie ici. En femme mariée, avec des enfants, le labrador. Mes rêves étaient simples quand je vivais dans la tour avec un trou dans le mur. Et maintenant, j’étais entre deux appartements, j’avais bel et bien un chien, un chat et un petit-ami mais je ne savais pas si je serai mère un instant. Et le médicament déliait ma langue. Je me faisais plus honnête, sans doute trop avec un Elwyn léger. "Ah si, j'imagine très bien. Même si je l'ai pas vécu comme ça." Je souris à mon compagnon avant de me laisser aller contre lui, le temps que dura le trajet. En silence. Je ne voulais pas lui gâcher le week-end avec ma morosité ambiante. Un effet secondaire de l’anxiolytique. Je restai donc lèvres closes avant de l’informer que nous devions nous habiller. Il y avait un dress code. Alors que j’avais descendu une red bull, je ne ressentais pas les effets. Lasse, abattue par le fait que je me trouvais dans une ville qui était d’un si mauvais souvenir et qui m’avait détruite. Je tentai tout de même de faire bonne figure face à un Elwyn tout excité. J’allais encore tout gâcher et je m’en voudrais assez comme ça. Je me laissais aller contre le jet d’eau brûlant, me rendant compte que cela ne faisait pas effet. Aux grands maux, les grands remèdes. Je forçai le trait sur l’eau froide, restant en-dessous comme une poupée de chiffons. Je sortis, enveloppée dans le peignoir, séchant mes cheveux pour aller me poser devant le miroir. "J'aimais bien ma chemise hawaïenne quand même..." Mon regard rencontra celui d’Elwyn alors que je déglutis. « Bah mets-la si tu veux. » Je la sentais cette boule dans ma gorge à mesure que je me pris la tête entre les mains. « J’aurai pas dû prendre ce maudit cachet, énonçai-je plus pour moi-même, ça me fait cogiter. » Et pour ça, je le faisais pour deux ce soir. Je croisais mes longues jambes avant d’attraper ma trousse de toilettes. « J’ai trente-cinq ans et j’ai rien fait. Si un échec de mariage, yes. Je m’en fous de ça. » Je sortis ma brosse pour la passer dans mes cheveux avant d’avoir une idée. « Tu veux.. ? » Je lui tendis la brosse, laissant retomber la lourde cascade sombre le long de mon dos que j’avais dénudé. « Quand j’ai cru être enceinte et qu’on m’a annoncé que… que j’en aurai probablement jamais, ça m’a fait si mal. Tu crois qu’on y arrivera un jour ? » je levai un regard interrogateur vers lui. Sans me tourner alors qu’une larme unique coula le long de ma joue. « Si tu veux, je te dirai l’intulé et tu pourras faire toutes les recherches sur le sujet. Mais je crois que te l’avoir avoué, ça m’a rappelé que j’en aurai jamais. » J’étais maussade, ce qui me ressemblait peu. Car nous n’étions pas un couple à nous laisser abattre pour le coup. « De tout de façon, personne ne voudra jamais se reproduire avec moi. J’ai de trop mauvais gênes. » Il suffisait de regarder mes parents. Ils étaient le parfait exemple que mon gamin serait démoniaque. Je laissais ma tête retomber violemment sur la tablette, espérant me sortir de cette torpeur. Elle est où cette putain de citerne de café ? |
| | | | (#)Dim 29 Nov 2020 - 21:23 | |
| La solitude ne lui pesait pas tant habituellement mais Elwyn sentait la détresse de sa compagne, même si elle avait vite quitté la pièce. Quelque chose clochait, c'était indéniable et il était évident que Nea allait tout mettre sur le compte du cachet qu'elle avait avalé pour supporter le voyage en avion. Mine de rien, en deux ans, Cadburry avait pu prendre le temps de la connaître et il arrivait désormais à anticiper ses réactions comme personne, allez savoir si c'était une bonne ou une mauvaise chose concrètement. Il se trouvait bête désormais, voyant cette fichue chemise hawaïenne qui lui tendait les bras mais il n'arrivait pas à se résoudre à l'enfiler. Il aurait probablement dû se contenter du costume parce que Nea avait fait tous les efforts du monde pour qu'il ne passe pas pour un plouc arriéré devant d'éminentes personnes dont il était fan depuis sa plus tendre jeunesse. Elwyn restait Elwyn toutefois et comme il n'avait pas peur du ridicule outre mesure, il allait sûrement trouver à nouveau le moyen de se faire remarquer... Si seulement il sortait de la chambre ce soir-là. Ce n'était pas dit puisqu'il vit Nea finalement revenir vers la chambre et elle n'avait pas l'air dans son assiette alors qu'elle s'armait de sa brosse à cheveux une petite minute avant de lui tendre. Le brun l'attrapa sans demander son reste, se glissant derrière elle pour commencer à dénouer sa chevelure si longue. Ce n'était pas la première fois qu'il la coiffait, ils avaient déjà eu ce genre d'intimité alors qu'ils n'étaient que de simples colocataires, comme quoi ils étaient capables de faire preuve d'une tendresse spontanée lorsque la situation le requérait. Elwyn ressentit en effet le flot de désespoir de Dangar au moment où son regard croisa le sien, une larme roulant sur sa joue, il ne comprenait pas évidemment. Il n'était pas à sa place concernant cette histoire d'enfants et il ne pouvait clairement pas envisager ce qu'elle pouvait avoir sur le coeur à l'idée d'être infertile. "Nea Bea... Dis pas ça. C'est plutôt l'inverse de qui devrait être prononcé, même. Tu voudrais vraiment avoir un enfant avec un môme comme moi?" L'idée était parfaitement irresponsable mais au moins, Elwyn avait le culot d'ouvrir les yeux à ce sujet, même s'il n'était qu'un idiot dans les grandes largeurs, il ne voulait pas qu'ils se divisent dès lors qu'un avenir serait envisagé et qui irait au delà d'eux deux uniquement. "Si tu veux m'en parler, tout me dire, je suis là, tu sais. Mais t'es pas obligée non plus. Je veux juste que tu sois bien et promis, je ferai pas mille recherches si tu me le demandes." Il essaierait de se tenir à carreaux en terminant de brosser les cheveux de la jolie brune avant de relâcher l'outil pour venir s'asseoir près d'elle, sa main se portant contre sa joue, spontanément. "Je sais pas ce qui se passera mais on y arrivera. On a bien réussi à être ensemble alors qu'on est les pires abrutis de l'univers, je pense qu'on pourra se remettre de tout, t'es pas d'accord?" Il lui fit un léger sourire en passant un bras autour de ses épaules, laissant la possibilité à la belle brune de porter de nouveau sa tête contre son épaule, lui prouvant ainsi qu'il pouvait être un soutien pour Nea, si c'était ce qu'elle souhaitait d'Elwyn. |
| | | | (#)Dim 29 Nov 2020 - 22:42 | |
| Je ne me laissais jamais aller à ma peine. A celle d’avoir perdue ma confidente, ma sœur, ma meilleure amie. Ayant eu à m’occuper de son fils, chose qui s’était avérée impossible puisqu’avant même de me sentir totalement mère, on m’avait ôté cet enfant chéri. J’en avais souffert. Une véritable plaie dans le cœur, un cœur qui avait saigné abondamment en apprenant la nouvelle. Que la souffrance que j’éprouvais chaque premier jour de mes menstruations, que chaque crampe qui vrillait mon ventre était dû à une maladie connue : l’endométriose. Que je devais prendre des médicaments et surtout qu’avec un utérus peu fertile, j’aurai peu de chances de donner la vie un jour. Je ne voulais pas causer de la peine à un Elwyn euphorique mais le cachet avait cette vertu sur moi de dire tout ce que je pensais à l’homme qui partageait ma vie. Ainsi, je partageai bien plus avec lui. Alors que je me maitrisais encore un peu. Que je ne lui parlais quasiment jamais de Nell, que je refusai même toute discussion autour de ma sœur. Et enfin que le sujet de mon infertilité avait été abordé à la légèreté le soir où nous avions décidé de constituer un couple. Alors, ce pauvre Elwyn se retrouvait en face de moi, en prise aux peines que je masquai en temps normal. Mais il fallait croire que je changeai à son contact. Devenant plus humaine, plus sensible et n’ayant pas peur de montrer mes failles devant ce grand dadais parfois perdu dans les méandres de son esprit. Je le laissais me brosser les cheveux alors que j’étais au bord des larmes. Que ma sensibilité était accrue mais il fallait bien crever l’abcès un jour. "Nea Bea... Dis pas ça. C'est plutôt l'inverse de qui devrait être prononcé, même. Tu voudrais vraiment avoir un enfant avec un môme comme moi?" Je dus raffermir ma prise sur la tablette pour ne pas céder au chagrin dans toute son ampleur. Que je devais faire attention à ne pas trop en montrer. Nous étions ici pour lui mais tout ceci me ramenait des années en arrière alors que j’avais fui cette ville maudite. Me jurant de ne plus jamais y remettre les pieds. « Et tu crois que je veux un enfant de qui ? Du facteur ? » Il était évident que je parlais de lui. « Je t’ai vu avec Théo, tu feras un très bon père, Wynnie. » Et là-dessus, j’en étais certaine. Que cet enfant s’il venait un jour au monde serait vu comme la huitième merveille du monde de la part de cet homme au cœur si grand. "Si tu veux m'en parler, tout me dire, je suis là, tu sais. Mais t'es pas obligée non plus. Je veux juste que tu sois bien et promis, je ferai pas mille recherches si tu me le demandes." Je le laissais venir s’asseoir près de moi, brosse reposée avant de me saisir d’un élastique pour relever mes cheveux, dégageant ma nuque en un chignon assez lâche. « Je veux que tu fasses des recherches. » je tournai la tête vers lui alors que mon regard se perdit dans le sien, un instant. Une véritable conversation d’adulte. "Je sais pas ce qui se passera mais on y arrivera. On a bien réussi à être ensemble alors qu'on est les pires abrutis de l'univers, je pense qu'on pourra se remettre de tout, t'es pas d'accord?" Je le laissais m’attirer à lui avec un petit sourire sur mes lèvres, nichant ma tête dans son cou pour y déposer un baiser. « Oui après tout nous sommes des super-héros. Ce qui veut dire super bite donc super sperme. » Et le moment de fragilité était ainsi rompu alors que je m’autorisai à lui voler un baiser avant de me mettre debout. « T’en voudras un ? Avec moi ? Plus tard, je veux dire. Un mini-nous. » Je sortis ma robe argentée de mon sac pour la regarder. Après tout, j’étais dans le thème de la soirée alors qu’elle semblait si élégante pour venir passer une parure en dentelle de couleur sombre et faire glisser l’étoffe soyeuse de ma robe aux reflets de la lune sur mon corps ambré. « ça te plaît ? Je me suis dit qu’à défaut de pouvoir te décrocher la lune, je pourrais y ressembler ? » Et c’était atrocement niais dit de la sorte. Alors, je vins mordre ma lèvre inférieure avant de soupirer. Qu’était-il en train de faire de moi ? |
| | | | (#)Dim 29 Nov 2020 - 23:14 | |
| Il n'était clairement pas le plus armé pour maîtriser les réactions à avoir en cas de situation d'urgence. Ce cher Elwyn était l'archétype du gamin dans un corps d'adulte et que pouvait faire un môme face à la peine d'autrui? Rire, faire des pitreries, donc agir comme le plus sombre des abrutis. C'était plus ou moins ce qu'il avait toujours réalisé jusque là mais il se devait de changer son fusil d'épaule à cet instant précis parce qu'il était question de la tristesse de Nea, de cette femme qu'il aimait et qu'il avait déjà failli perdre à de trop nombreuses reprises. Il fallait qu'elle sache qu'il serait tout à fait présent pour la soutenir dans la moindre lutte qu'elle pouvait avoir sur son chemin. Après tout, ils étaient dans ce couple et il était hors de question que la belle brune se sente seule dans ce qu'ils tâchaient de construire ensemble, même si Elwyn n'était pas le plus expressif la plupart du temps, il savait se montrer tout aussi doux et compréhensif quand il ressentait que c'était ce besoin qui était mis en avant par la personne à ses côtés. Nea restait Nea malgré tout, à réagir d'une manière qui le fit sourire malgré la noirceur du contexte à cet instant précis. "Tu pourrais. Je veux pas offrir les gènes de la folie à notre potentiel marmot. Tu ferais quoi s'il était comme moi?" Il se savait parfaitement insupportable à vivre au quotidien et bien souvent, Cadburry se demandait comment Nea n'avait pas encore pu l'étouffer avec son oreiller tant il était usant dès les premières lueurs du jour. Il ne savait pas se taire, ni s'arrêter de manière générale. "Parce que je joue avec nos céréales au petit-déj'? Je lui ai appris que des conneries, à Theo, tu sais." Pouvait-il être un père un qui offrait un cadre sain et responsable pour un enfant? Il en doutait fortement, même si Elwyn ne s'était jamais posé cette question en ces termes jusque-là. Il s'y était toujours refusé, pour la simple et bonne raison que personne n'avait montré le moindre intérêt pour vivre une vie de couple avant Nea et il s'était convaincu que ce serait le mode de vie qu'il aurait, jusqu'à sa mort, seul avec sa tortue et ses documentaires animaliers. Pourquoi se faire du mal avec de telles rêves, alors? "J'en ferai. J'arrêterai de dormir pour ça." Il était capable de devenir un chercheur théoricien sur le problème de Nea, qui sait, peut être qu'il pourrait l'aider à guérir de son mal? La science pouvait avancer avec un Cadburry déterminé comme jamais à aider sa compagne, elle qui sembla retrouver du poil de la bête en vue du commentaire suivant. Elwyn se mit à rire quelques secondes en la laissant finalement se parer de sa tenue de soirée. "t'avais pas besoin de ça pour me ramener la lune. Vu que c'est toi. Mais ok, je m'habille bien. Hors de question d'être un plouc à côté de la plus belle femme de ce monde." Il laissa donc sa chemise au fond du sac, pas sûr qu'il la sorte du week-end au bout du compte tant il se devait d'être à la hauteur de sa belle Dangar qui rayonnait de mille feux. "A condition qu'il te ressemble. Je veux pas qu'il prenne beaucoup de moi, ça me ferait peur, je t'avoue." Il n'était pas certain de pouvoir gérer un second Elwyn tant il avait déjà du mal avec le premier: la plupart du temps, il ne se supportait pas lui-même, un secret qu'il ne cachait que trop bien en se parant à son tour de son smoking, l'air plus troublé qu'avant de rentrer dans la chambre. Peut être que l'atmosphère avait changé et que lui aussi commençait à se poser des questions, de terribles questions. |
| | | | (#)Dim 29 Nov 2020 - 23:51 | |
| "Tu pourrais. Je veux pas offrir les gènes de la folie à notre potentiel marmot. Tu ferais quoi s'il était comme moi?" La question était légitime. Mais je ne trouvais pas Elwyn si terrible que ça. Je le fixai donc avec une lueur nouvelle dans le regard, prenant conscience qu’il me faisait part d’un secret qu’il gardait jalousement. « Et en quoi cela serait-il gênant ? T’es pas fou, t’es juste intelligent. Il y a des nuances. » Il faut dire que ni lui ni moi n’avons été élevés dans un cadre normal. Mes parents me poussant à l’excellence, étant l’enfant du milieu. Le noyau de trois filles qui n’avaient rien en commun. Nell représentait la fougue, la spontanéité alors que j’étais rigide. Que je me laissais trop peu aller à mes pulsions. Et ensuite Nora le bébé qui était aussi chiante qu’irresponsable. Il était au fait de mes relations avec ma dernière sœur et du fait que si nous nous retrouvions dans la même pièce, on finirait par s’étrangler. Je commençai doucement à m’éveiller. "Parce que je joue avec nos céréales au petit-déj'? Je lui ai appris que des conneries, à Theo, tu sais." Les doutes d’Elwyn me prenaient droit au cœur alors que je passais une main dans sa nuque, affectueuse. Le médicament commençant à ne plus faire effet. « Si notre progéniture ne fait pas de conneries, je commencerai à remettre en doute le fait qu’il soit de nous. Tu sais quand j’avais vingt ans, je roulais des pelles au voisin tout en fumant et buvant avec lui alors qu’il était mineur. J’ai moi aussi fait mon lot de conneries. » Je tentai de le rassurer comme je le pouvais. Mais aborder ce sujet prenait en compte le fait que notre relation devenait de plus en plus sérieuse. Que nous n’étions plus des gamins et que je voulais grandir, évoluer et m’épanouir. Et si possible avec lui à mes côtés. "J'en ferai. J'arrêterai de dormir pour ça." Je levai les yeux au ciel devant son tournant si dramatique avant d’avoir un éclat de rire plus vif. « Et donc tu m’empêcheras de trouver le sommeil. Je te rappelle qu’on va partager le même lit. Et à moins que tu n’installes un radiateur dans le lit, tu vas rester auprès de moi. Hors de question que j’attrape froid car je serai seule. Sinon autant rester à la ferme. » Je trouvais donc une force nouvelle avant de m’étirer pour sortir ma robe et aviser un instant la tenue que j’avais choisi. L’échancrure de ce décolleté était on ne peut plus visible. Je passais donc le tissu soyeux sur mon corps paré de ses meilleurs atouts avant de me tourner vers lui, montrant mon décolleté qui descendait bien bas. « Tu crois que je vais faire faire combien d’arrêts aux petits vieux présents à ta convention avec pareille robe ? » J’inclinai la tête sur le côté alors qu’il me regardait avec une lueur dont lui seul avait le secret. "t'avais pas besoin de ça pour me ramener la lune. Vu que c'est toi. Mais ok, je m'habille bien. Hors de question d'être un plouc à côté de la plus belle femme de ce monde." Je pouffais à ses dires avant de le mater en train de s’habiller. Oh quel dommage que je sois trop crevée pour profiter de son superbe corps. Après tout chambre d’hotel, copain sexy. J’inclinai la tête pour jauger ses fesses dans le pantalon de smoking avant de lever le pouce. Impeccable. « Je ne suis pas la plus belle femme du monde. » Je m’approchai de lui pour remettre son col comme il se devait. "A condition qu'il te ressemble. Je veux pas qu'il prenne beaucoup de moi, ça me ferait peur, je t'avoue." Sentant sa détresse, je posai mes lèvres sur les siennes. « Déjà, ça sera une fille donc elle tiendra de moi. Une vraie peste. » J’en étais convaincue puisque Nell incarnait l’exception mais dans la lignée matriarcale, il n’y avait que des filles. « Ensuite, ça n’arrivera pas avant longtemps. Tu dois déjà satisfaire mes fantasmes de le faire dans divers lieux. Divers pays. N’oublie pas qu’on doit aller nager avec les tortues, voir les cerisiers et manger du poulpe. » j’eus une moue dégoutée, secouée par un frisson. « Réalisons déjà nos rêves et ensuite, nous aurons un enfant qui aura les siens. » Je me dirigeai vers la porte de la chambre avant de tendre la main. « Au fait, mon ange, je t’informe du fait que si tu ne me fais pas l’amour sur cette maudite convention, je serai fortement vexée. Car après tout, je réalise ton rêve de t’y rendre et quoi de mieux de combiner ton rêve avec un peu de piquant. » Je me hasardai à lui donner un clin d’œil suivi de mon éternel sourire. Ayant retrouvé de ma superbe. Je me rapprochai une fois de plus de lui avant de plonger mes iris dans les siennes. Puis mes mains passèrent sous ma robe pour en ôter le bas de sous-vêtement et lui glisser dans la poche arrière. Désirant changer de sujet. Pour ensuite partir sans demander mon reste attendre l’ascenseur, feignant l’ignorance en levant le nez alors que je demeurai sur mes talons hauts devant les portes closes. Le jeu reprenait de plus bel entre nous. Car comme il l’avait dit : nous étions fêlés l’un que l’autre. |
| | | | (#)Mar 1 Déc 2020 - 0:05 | |
| Il connaissait la force de son handicap, ayant vécu plus ou moins toute sa vie dans la plus difficile des marginalités. Elwyn n'en avait pas été largement traumatisé mais il ne pouvait pas non plus dire qu'il n'avait pas vécu la solitude. Tant de fois, on le regardait de travers car il débitait des savoirs scientifiques à la pelle que personne ne pouvait saisir. Quelle frustration ressentait-il constamment quand on lui demandait de fermer son clapet parce que le monde entier était usé de l'entendre déblatérer sur tous les sujets possibles et imaginables. Jamais il n'avait rencontré d'individus comme lui en dehors de sa famille et ce fait pouvait être pesant, même pour un homme aussi positif que le Cadburry. A priori, il ne se laissait happer par la déprime et les coups de mou, du moins jamais en public mais Elwyn ressentait néanmoins une tonne d'émotions lui aussi, il passait juste le plus clair de son temps à les minimiser puis les cacher sous un air heureux et toujours prêt pour l'aventure suivante. Cela dit, il ne pouvait pas toujours être au top, il ne l'était vite plus en constatant l'état de désarroi de Nea. Il n'arrivait pas à comprendre comment elle avait pu en arriver là et surtout comment il n'avait rien pu voir de ce qui la tourmentait. La connaissait-il aussi mal finalement? Elwyn s'en voulait terriblement et son intelligence ne justifiait rien, au contraire, puisqu'il haussa les épaules en ne cherchant même pas à argumenter sur le fait qu'il était plus débile que doté d'un quotient intellectuel honorable. Ce n'était pas tant ce qui avait de l'importance à l'heure actuelle, non, Elwyn voulait juste que Dangar se remette à sourire. En tout cas, il captait au fur et à mesure qu'elle retrouvait du poil de la bête quand, de son côté, il s'enfonçait toujours un peu plus dans le vide intersidéral creusé au fond de son esprit. Le cerveau d'Elwyn turbinait et ce n'était pas toujours une bonne chose lorsqu'on parlait de sujets aussi sérieux et intimes. Des enfants, voilà ce que Nea avait instillé comme idée et il n'avait jamais réfléchi franchement au problème, peut être aurait-il dû pour énoncer très clairement qu'il n'en avait pas rêvé de son côté. Par peur, sans doute, de ne pas être à la hauteur, d'être responsable de quelqu'un d'autre que lui-même, ce qui était déjà bien dur à gérer. "Mais t'as mûri, toi, avec Theo." Pas lui, c'était une évidence tant il avait donné des idées idiotes à ce gamin, sans regretter une seule seconde de se comporter comme un adolescent de son côté avec ses farces à répétition. Il était certainement temps qu'il se calme, Elwyn, qu'il accepte ses quarante ans passées sur cette planète et qu'il prenne le chemin de la sagesse, si seulement ce fait était possible avec un bonhomme comme lui. "Je peux faire des recherches de mon lit. Tu me vois souvent avec un bouquin le soir, je pourrais en trouver et me renseigner sans avoir à te laisser sans radiateur personnel." Etait-ce tout ce qu'il était à ses yeux, par ailleurs? Une commodité en termes de chaleur, de sexe aussi, voire un délice pour les yeux. Il se posait parfois la question parce que tout n'était que jeu et c'était ce que semblait prouver Nea puisqu'elle se dirigeait de nouveau vers leur bonne vieille dynamique dès qu'elle eut passé le tissu de sa robe sur ses épaules, laissant planer le doute sur le déroulé de la soirée à venir. "Plein." une phrase à mot unique, preuve qu'il réfléchissait trop et c'était clairement rare, il s'agissait peut être même d'un événement unique tant Elwyn parlait, parlait et parlait encore à n'en plus finir mais ses neurones étaient concentrés sur toutes les questions existentielles qui l'habitaient soudainement. Il avait vu, bien sûr, Nea lui glisser son sous vêtement dans la poche arrière de son pantalon avant de se diriger vers la porte mais quelque chose le dérangeait dans tout cela, inévitablement. "Et si je suis jamais prêt pour un enfant?" Il ne pouvait que l'envisager en vue de son manque évident de maturité. "Tu fais quoi avec moi, Nea? Est-ce qu'on parle uniquement de sexe, de jeux en tous genres ou est-ce que tu désires vraiment qu'on devienne assez sérieux pour ce genre d'étapes?" Il ne savait pas où se placer et Elwyn montrait avec son expression faciale qu'il était perdu, que peut être pour la première fois de toute sa vie, il n'avait pas tant envie de jouer mais bel et bien de comprendre, sans qu'il n'y ait la moindre approche cartésienne derrière. Juste des ressentis et un envol de toute l'excitation liée au Cospar, pour le moment. |
| | | | (#)Mar 1 Déc 2020 - 19:32 | |
| Le ton de la soirée venait clairement de changer. Je le sentais au contact d’Elwyn. Il était moins enjoué, plus taciturne. Et je savais que généralement, cela n’était pas bon signe. Les fois où nous nous sommes pris la tête, il était souvent dans ce genre d’état. Le fait qu’il se taise et que je doive mettre des mots sur mon ressenti. Je n’étais pas douée pour ça et je pensais que mes gestes parlaient d’eux-mêmes. Après tout, nous étions dans une ville qui me mettait fortement mal à l’aise. J’y avais vécu tellement de choses, tellement d’années que revenir ici était un crève-cœur. Je tentai donc bon gré mal gré de faire un peu d’humour. Mais mon compagnon ne semblait pas respectif. Ne me répondant que par onomatopée. "Et si je suis jamais prêt pour un enfant?" Je décide de me raidir alors que ma respiration vint à se bloquer dans ma cage thoracique. J’ai toujours rêvé d’un enfant. Certes, je lui ai caché ce genre de choses puisque je ne parlais jamais de se que je désirai. A vrai dire, je ne parlais jamais de moi. De la douleur que j’avais ressenti en trouvant Macaire avec cette femme. « Eh bien tu serais juste un homme de plus à ne pas vouloir d’enfant avec moi, rétorquai-je d’une voix froide. » Glaciale. Elwyn me connaissait suffisamment pour se rendre compte que c’était mauvais signe me concernant. Car encore sous l’affluence du médicament, je ne parvenais pas à avoir les idées claires. Et j’attendais toujours ce fichu café. Vêtue d’une robe qui aurait fait se damner un saint, encore une fois, je n’avais aucun effet sur Elwyn. « Je suppose que je devrais m’y faire. De voir tes rêves exaucés et pas les miens. » Après tout, je rêvai de faire un mariage d’amour mais il a préféré aller en épouser une autre. Je rêvai d’une maison et j’allais vivre dans un appartement avec ado perpétuel. Je rêvai d’avoir un chien et j’en avais un. Et surtout je voulais un enfant mais visiblement, je n’en aurai jamais. Elwyn venait de me l’affirmer alors que je lui avais confié toute l’étendue de ma douleur. Celle qui me vrillait le cœur depuis que je le savais. Que j’avais peu de chances d’y arriver. Et cette fois-ci, Elwyn venait de prendre un couteau pour massacrer mon palpitant et agrandir la plaie qui était déjà immense. "Tu fais quoi avec moi, Nea? Est-ce qu'on parle uniquement de sexe, de jeux en tous genres ou est-ce que tu désires vraiment qu'on devienne assez sérieux pour ce genre d'étapes?" Non mais il se foutait de ma gueule ? Je fis volte-face avant planter mon regard dans le sien. « Tu te fous de moi là ? » Non mais qu’on me dise que c’étaite une vaste blague. « Tu oses me poser ce genre de questions ? » Je me pinçai l’arête du nez avant déglutir. « Donc pour toi, ça fait six mois que c’est pas sérieux ? Que j’ai attendu comme une conne -parce que c’est ce que je suis hein- que tu daignes me proposer de revenir à la maison. Que je me suis faite la petite amie la plus douce possible, à réaliser ton putain de fantasme de débarquer en wonder woman. Mais oui, t’as raison c’est qu’une histoire de cul. » Mon cœur tambourinait dans ma poitrine à mesure que je sentais l’énervement me gagner. « Ah et au passage, j’ai fait le pied de gru devant un ordinateur pour avoir des places pour ta putain de convention. Tu sais le truc dont tu rêves depuis qu’on se connaît. Que tu m’en as parlé encore et encore et encore. » Cette fois-ci, ma voix commençait à monter dans les aigus. « Mais c’est qu’une histoire de cul. Oui, bien entendu. J’ai également pris l’avion ce qui est ma plus grosse phobie en ce monde. Mais encore une fois, c’est juste pour que tu puisses me tringler dans une chambre d’hotel. » Là on virait carrément à l’hystérie. Je laissais échapper un rire jaune avant de déglutir. « Alors c’est moi qui ai parlé d’avoir un enfant avec toi, hein. Parce que pendant que t’allais épouser ta dinde, j’ai cru pendant des jours que j’étais enceinte. Et tu sais quoi sombre abruti ? J’étais heureuse d’avoir un enfant de toi. Je m’en balance que tu sois une putain de dramaqueen, un gamin, et là un pauv' con, parce que c’est avec toi que je veux vivre. Ce sont tes gosses que je veux porter. Tu sais, pas celui du facteur, ni ceux de mon ex. Les tiens. Parce que moi, et j’appuie bien sur le moi, je suis amoureuse de toi. Au point de réaliser ton rêve EN PRENANT UN PUTAIN D’AVION DANS UNE PUTAIN DE VILLE QUI M’A TRAUMATISÉ. Et toi pour me rassurer tu me dis quoi ? » Je ne m’étais même pas rendu compte que je pleurai en disant ses mots. Au moins, je n’étais plus en train de planer. « Que je suis avec toi que pour ta bite. » Je le fusillai du regard avant de sécher mes larmes. Génial, le retour du caniche écrasé. Je sortis donc l’invitation avant de lui balancer à la gueule. « Vas-y tout seul à ta soirée. Car oui, j’étais prête à me taper un week-end complet sur une singularité gravitationnelle. » Spoiler : j’ai fait des recherches pour être à son niveau. « Alors que je voulais juste te faire plaisir. Alors merci à toi, car en plus d’avoir brisé mon cœur en disant que tu ne voudrais jamais d’enfants avec moi, tu viens également de me dire que tout ce que j’avais fait, préparé, fait des PUTAIN DE RECHERCHES, n’a servi à rien. Car tu continues… » Je déglutis, refusant d’essuyer mon visage cette fois-ci. « A douter de moi. Sauf que faut que je te le dise dans quelle langue hein ? Que je veux être auprès de toi ? Abruti » Je tournai donc les talons pour entrer dans l’ascenseur avant de me poser pour appuyer frénétiquement sur le bouton et fermer la porte en le maudissant intérieurement. |
| | | | (#)Mer 2 Déc 2020 - 23:03 | |
| Il s'inquiétait, vraiment, du peu d'impact qu'il pouvait avoir sur la vie d'autrui car Elwyn avait longtemps été une variable d'ajustement. De bien des manières, le brun en était encore une. Après tout, il restait l'homme drôle et que l'on pouvait appeler à n'importe quelle heure pour un délire sans importance: tout le monde savait qu'il allait répondre présent parce qu'il était ce genre de faible homme, attiré par les sciences et le savoir. Il en oubliait de vivre à côté et Elwyn réalisait sûrement à ce moment là que vingt années s'étaient quasi écoulées depuis qu'il s'était fait exactement la même réflexion, dans un contexte plus ou moins similaire. Il avait aimé, une fois, cette femme-là, qui ne voulait de lui que par intermittence car il lui permettait de sortir de sa routine, de trouver de nouvelles manières de sa distraire et à chaque fois qu'elle avait besoin de son rire et de sa démence, Cadburry était là au tournant, sans se douter une seule seconde qu'il n'était qu'un homme de plus à se faire attraper par des sentiments amoureux qui n'étaient réciproques qu'à certains moments de la journée, pas constamment. De ce fait, il ne doutait pas de Nea, non, jamais, mais des souvenirs qu'il avait de ces moments de rupture où on lui avait bien fait saisir qu'il n'était qu'un clown, une grande carcasse appétissante et distrayante, jamais rien de plus. Elwyn avait intégré cette idée et quelque part, ce concept l'avait bien arrangé pendant un temps puisqu'il justifiait tous ses agissements idiots avec les femmes comme une logique donnée par cette étiquette qu'on avait posé sur lui bien longtemps auparavant. N'était-il pas temps de la quitter, justement? D'arrêter de faire tourner ce cercle vicieux? De toute manière, Elwyn n'avait pas vraiment d'autres choix car Nea partait déjà, désabusée, déçue, triste comme jamais qu'il puisse oser lui demander si elle allait rester avec lui si aucun enfant n'était écrit dans les astres pour eux deux. Pourtant il ne pouvait que s'interroger sur ce qu'elle ferait parce qu'elle avait tant parlé de ce voeu si cher quand Cadburry, lui, n'était qu'un môme justement et c'aurait été ridicule d'essayer de faire un enfant avec un homme aussi irresponsable et immature. Il avait au moins conscience de ses limites, un début, mais ce n'était définitivement pas assez parce qu'il recevait les billets du Cospar en pleine face et Nea fuyait déjà vers l'ascenseur alors qu'il n'avait même pas eu le temps d'assimiler le moindre mot, la moindre information distillée par la jeune femme. Elle lui confirmait pourtant qu'elle l'aimait, sinon pourquoi aurait-elle mis tout ce stratagème en place? Elwyn le savait mais il se devait de poser la question parce que la réponse définissait sûrement ce qu'il allait dire au moment de poser sa main dans l'ouverture de l'ascenseur pour l'empêcher de se refermer sur la silhouette de Nea qui pleurait juste derrière cette porte. "Tu devrais pas t'en foutre que ce soit avec moi que tu veuilles tout ça. C'est pas cohérent une seule seconde, Nea. Je suis un môme, l'oublie pas." Il fallait qu'il en ait conscience pour deux parce que, s'ils avaient perdu Theo, c'était sûrement de sa faute. "J'ai pas su garder Theo pour toi." Il en avait mal au coeur pour elle, encore et toujours, même si lui aussi avait dû faire le deuil de tous ces petits déjeuners emplis de Miel pop's et de blagues piochées dans les emballages de Carambar. "J'ai été amoureux qu'une seule fois avant toi. J'étais jeune et peut être encore plus con qu'aujourd'hui. Sauf qu'elle était mariée, que j'en savais rien et arrivé au moment où la vérité se rapprochait, elle m'a rejeté... Et tu sais pourquoi? Justement, parce qu'elle ne se voyait pas choisir un type comme moi, le type vers lequel elle se dirigeait quand elle voulait passer un bon moment au lit mais certainement pas le mec vers qui elle se tournait quand elle pensait mariage et enfants. Elle me l'a dit le jour où il fallait que ça s'arrête, que j'aurais jamais plus que ça, que j'étais le type d'un soir mais pas celui de tous les soirs. Il fallait pas que je rêve de plus alors j'ai arrêté de le faire." Vingt ans qu'il pensait ainsi car le jeune Elwyn y avait cru dur comme fer à cette histoire d'antan, il aurait probablement souhaité tout l'attirail à ce moment-là mais il n'avait écopé que des miettes en retour. "On s'amuse bien ensemble, Nea Bea, c'est un fait mais je veux pas que notre histoire se résume qu'à ça, qu'à des défis sexuels en tous genres, qu'à une attente d'avoir un enfant quand on sait déjà pas qui va réussir à être stable psychologiquement sur la durée. L'expérience scientifique de ma vie, c'est sûrement celle-là, que je sois capable d'aimer en étant assez mature pour voir au délà d'une vie à deux... Et crois moi, c'est pas facile pour moi. J'ai eu aucun modèle, je me suis construit tout seul et je suis bancal. Je suis désolé d'être comme ça, tout le temps ailleurs, tout le temps à dire n'importe quoi... Je veux pas que tu croies que tu mérites uniquement ça, au contraire." Elle méritait bien plus que lui, Elwyn le savait pertinemment mais c'était probablement ce qui lui fallait le plus peur dans toute cette affaire. "Je veux pas que tu te réveilles un beau matin et que tu regrettes ce qu'on a. Pas comme elle l'a fait avec moi. Ca me briserait." Il ne pouvait pas se permettre de perdre pied, il n'avait que son cerveau pour le porter vers une meilleure vie mais Elwyn ne voulait pas que ce fut au détriment de son coeur qui, lui, battait la chamade, sans savoir ce que Nea pourrait répondre, la porte de l'ascenseur ne pouvant pas se refermer à cause de l'opposition du grand brun. |
| | | | (#)Mer 2 Déc 2020 - 23:35 | |
| Je le savais que je n’étais pas facile à suivre comme femme. Quand j’étais plus jeune, allongée sur mon lit avec un Wren passablement défoncée, je lui avais dit que je ne ferai jamais un mariage d’amour. et si on remontait dix ans en arrière, l’avais-je fait ? Avais-je épousé Macaire parce que je l’aimais ? Non. Je l’avais épousé pour faire plaisir à une mère qui ne me voyait pas, pour suivre l’exemple d’une grande sœur qui ne vivait plus et ainsi vivre une vie confortable. Qu’aurait été ma vie si jamais j’avais décidé de fermer les yeux ? Aurai-je un enfant à cet instant ? Serai-je mère ? Je n’en avais aucune idée. Je ne voulais pas regarder en arrière pour cause que le passé ne m’a rien apporté. J’ai commencé à me sentir pleinement lorsque je me suis retrouvée seule, à me sentir femme désirable auprès d’un Elwyn qui certes était immature, fantasque et j’en passe mais qui avait su s’accaparer ce cœur qui battait encore sous cette couche de glace. Je me taisais. Je ne voulais pas lui dire tout ça alors qu’en larmes, je lui ouvrais mon cœur. J’essayai du moins car je suis nulle dans le genre. Je ne me suis jamais confiée sur la perte de Nell et pourquoi ? Parce que cela faisait un mal de chien. Sur le fait qu’on m’ait retiré Théo ? Parce que je continuai à le voir mais je savais qu’il était dans une famille saine et stable. J’étais aussi puérile que mon amant pour le moment. Nous n’étions pas une famille idéale et je pense que le brun n’avait pas compris que je parlais d’enfant dans l’immédiat. Et grand bien il n’y aurait pas car je serai incapable de lui en donner, il nous resterait nous. Il me resterait mon fabuleux lancé de poivrons alors qu’il ferait ses expériences dans la cuisine. Il resterait Juanita qui était déjà notre fille en soit, Monsieur Ronron qui détestait mon compagnon, mon jeune chien qui ne le connaissait pas encore. Et bien d’autres choses. "Tu devrais pas t'en foutre que ce soit avec moi que tu veuilles tout ça. C'est pas cohérent une seule seconde, Nea. Je suis un môme, l'oublie pas. » Je cessai de spammer le bouton de l’ascenseur avant de venir me coller au fond de la paroi pour l’écouter. Dans cette robe trop brillante et peu appropriée à la discussion que nous avions. Je le fixai sans ciller, sans remuer ne serait-ce qu’un cil alors que je le sentais sur le point de se confesser. Quelque peu troublé. "J'ai pas su garder Theo pour toi." Cette fois-ci, je ne pus me retenir de lever les yeux au ciel. J’avais perdu Théo non pas par sa faute mais par la mienne. Je n’étais pas prête. et je ne le suis pas maintenant. "J'ai été amoureux qu'une seule fois avant toi. J'étais jeune et peut être encore plus con qu'aujourd'hui. Sauf qu'elle était mariée, que j'en savais rien et arrivé au moment où la vérité se rapprochait, elle m'a rejeté... Et tu sais pourquoi? Justement, parce qu'elle ne se voyait pas choisir un type comme moi, le type vers lequel elle se dirigeait quand elle voulait passer un bon moment au lit mais certainement pas le mec vers qui elle se tournait quand elle pensait mariage et enfants. Elle me l'a dit le jour où il fallait que ça s'arrête, que j'aurais jamais plus que ça, que j'étais le type d'un soir mais pas celui de tous les soirs. Il fallait pas que je rêve de plus alors j'ai arrêté de le faire." Je l’écoutai avec attention, saisissant la douleur dans sa voix, son trouble latent sur cette femme que je jalousais. Parce qu’elle avait eu son cœur avant moi. Mais il fallait qu’il comprenne que je n’étais pas comme elle. Je me retins de faire un commentaire sur le fait qu’à mon sens, cette femme était une sombre conne. Mais je ne pus m’empêcher de me mordiller la joue alors que mes mains se ressererent autour de la barre de l’ascenseur. "On s'amuse bien ensemble, Nea Bea, c'est un fait mais je veux pas que notre histoire se résume qu'à ça, qu'à des défis sexuels en tous genres, qu'à une attente d'avoir un enfant quand on sait déjà pas qui va réussir à être stable psychologiquement sur la durée. L'expérience scientifique de ma vie, c'est sûrement celle-là, que je sois capable d'aimer en étant assez mature pour voir au délà d'une vie à deux... Et crois moi, c'est pas facile pour moi. J'ai eu aucun modèle, je me suis construit tout seul et je suis bancal. Je suis désolé d'être comme ça, tout le temps ailleurs, tout le temps à dire n'importe quoi... Je veux pas que tu croies que tu mérites uniquement ça, au contraire." Je sentais sa détresse dans sa voix, dans son regard alors que je demeurai de glace. J’essayai de comprendre ses paroles, de les analyser. Car il parlait trop et pour ne dire que des conneries. Je m’apprêtai à faire un mouvement alors que je vis sa bouche s’ouvrir de nouveau. "Je veux pas que tu te réveilles un beau matin et que tu regrettes ce qu'on a. Pas comme elle l'a fait avec moi. Ca me briserait." D’un geste, je tendis le bras pour l’amener vers moi alors que la porte s’abattit sur nous. Mon regard se posa sur le sien avec une intensité dont moi seule était capable. Je vins -par anticipation- poser mon index sur ses lèvres alors que ma main demeurait autour de sa taille. « Je ne suis pas elle. » Ma voix se fit tranchante, tout comme mes yeux. Car je voulais qu’il l’assimile. « Je me contrefous que tu sois immature. Que tu te considères comme tel. Je n’ai pas perdu Théo par ta faute mais par la mienne car je n’étais et je ne suis toujours pas stable. » Et ce n’était de sa faute. Mais bel et bien de la mienne. Je commençai tout juste une affaire, une relation qui n’était plus en dent-de-scie. « Notre histoire ne se résume pas qu’au sexe. Elle est plus profonde. Il faut que je te le dise en quelle langue que tu m’apportes plus de couleurs dans une vie que n’importe quelle personne de mon entourage ? Je. T’aime. Elwyn. » Et j’insistai sur cette parole. « Que tu me sortes tes théories toutes les plus farfelues, que tu fasses des expériences, que tu me parles comme tu viens de le faire. Je t’aime. Intègre ça dans ton crâne. Je ne suis pas prête maintenant à avoir un enfant. Peut-être ne le serai-je jamais ? Et alors ? Je veux être avec toi. Je veux me réveiller avec toi tous les matins sans savoir si tu m’auras collé du flan sur la joue. Je veux manger toutes les céréales les plus chimiques de la Terre. Et j’emmerde cette conne. » Prise d’un élan de spontanéité, j’apposai mes lèvres sur les siennes avec virulence pour passer ma main autour de sa nuque. Mon corps se collant au sien alors que je m’écartai de peu pour laisser mon souffle se mêler au sien. « T’es pas le type d’un soir, t’es le type d’une vie. Et si je dois t’aider dans cette expérience scientifique. Je le ferai, murmurai-je contre ses lèvres. » Et pour prouver mes dires, je passais ma main dans sa poche arrière pour récupérer mon sous-vêtement avant de l’exhiber à ses yeux et le pousser quelque peu pour le remettre. Puis, je mêlai mes doigts aux siens comme une vraie compagne avant de porter sa main à mes lèvres. « T’es l’expérience ma vie, Cadburry. Et même si un jour, tu veux plus de moi. Et t’aurais tous les droits car je suis castratrice et trop conne sur les bords, je cesserai jamais de t’aimer. » Et j’avais envie de vomir tant tout ceci était d’une niaiserie qui ne me ressemblait pas. « Et c’est pas parce que je le dis pas, je le pense pas. J’te compare pas à Macaire alors me compare pas à elle. Et profite de ton week-end. T’as une femme amoureuse de toi à tes côtés, une convention sur l’espace hyper select qui t’attend et des scientifiques avec qui tu vas pouvoir partager tes théories les plus folles. Il te faut quoi de plus ? » Je laissais les portes s’ouvrir avant de me détacher de lui pour m’arrêter sur le seuil et lui lancer un sourire séducteur. « Ah et pas de sexe ce weekend. Je dois te montrer que notre union n’est pas purement sexuelle donc on va faire ceinture. Et au passage, mon ange, si un jour tu me demandes en mariage. » J’inclinai la tête sur le côté, sourire séducteur, ravageur sur les lèvres. Faisant planer la réponse dans les airs. Après un battement de cil d’une lenteur exagéré. « Je dirai oui. » Mais me le demanderait-il un jour ? Seul l'avenir nous le dira. |
| | | | (#)Mer 9 Déc 2020 - 20:18 | |
| Elwyn n'était pas l'homme qui était supposé gérer ce genre de situations parce qu'il n'était pas sérieux, jamais sérieux. Il était même hors de question qu'il s'approche de près ou de loin de cette notion fort étrange à ses yeux. Le quarantenaire restait un gamin dans l'âme, un gamin qui s'était perdu en cours de route et qui avait bien du mal à assumer tous les changements qui se profilaient dans sa vie au fur et à mesure. Le brun se posait tant de questions désormais: serait-il à la hauteur de Nea? Ne finirait-elle pas par le mépriser pour toutes les choses qu'il n'était pas capable de faire? Il lui exposait simplement son ressenti et il savait que c'était un moment douloureux à passer quand il vit Nea lui échapper sans la moindre hésitation. Non, Elwyn, là, tout de suite, ne désirait pas rajouter la vie d'un petit être dans leur univers parce qu'il n'était pas prêt à être autre chose qu'un grand idiot qui faisait chier son monde et c'était mieux ainsi. En vérité, il ne se faisait pas du tout confiance pour gérer quoique ce fut alors, un enfant, ce serait très clairement le surestimer, comme quoi il arrivait à réagir en adulte pour une fois. Non, Cadburry n'était pas autant désespéré qu'il pouvait le penser mais maintenant, il allait devoir s'expliquer face à une Dangar en colère de se rendre compte de ses appréhensions et ses doutes. Ce n'était clairement pas de son fait, c'était juste le vécu d'Elwyn qui se rappelait à lui. En effet, le grand brun avait eu une unique histoire sérieuse avant Nea et celle-ci avait laissé une sacrée tâche au fond de son coeur. Bien entendu, Elwyn n'était pas celui qui ressassait et qui en parlait constamment: il préférait largement se diriger vers le mode de vie des léopards plutôt que de tergiverser cent ans sur son passé difficile à maîtriser. Il paraissait donc parfaitement misérable en usant de mille mots pour faire passer le message à Nea. Allait-elle saisir ce qui le chagrinait? Allait-elle comprendre que, pour une fois, Elwyn montrait ses peurs? Le quarantenaire n'était franchement sûr de rien à ce moment-là, il se contentait de rester face à elle et d'attendre le verdict, comme il l'aurait fait au beau milieu d'un tribunal. Finalement, Nea finit par parler, exposant une certaine haine envers l'ex que Cadburry avait eu dans le temps. Là dessus, Elwyn ne pouvait pas faire le moindre commentaire parce qu'il méprisait celui de Nea tout autant. Ils avaient chacun leurs torts dans leur relation respective mais il était hors de question qu'ils transposent ce qu'ils avaient vécu dans ce qu'ils avaient désormais. Elwyn n'avait jamais été aussi heureux qu'avec Nea et en l'écoutant lui parler ainsi, avec autant de détermination, il comprenait pourquoi. Elle était simplement parfaite pour lui, elle qui arrivait à se satisfaire des bêtises qu'il pouvait débiter ou des farces qu'il faisait trop souvent. Non, la belle brune ne désirait pas le changer, elle voulait au contraire le garder tel qu'il était pour une histoire durable et qui ne serait pas comparable avec ce qu'ils avaient eu avant de se connaître et c'était beaucoup aux yeux d'Elwyn d'entendre cette belle déclaration. "Non, t'es pas elle. Définitivement. T'es ma Wonder Woman, ne change jamais." Il caressa sa joue alors qu'elle vint l'embrasser avec hâte. Elle l'aimait, voilà ce qu'elle venait de lui répéter et cette fois, Elwyn ne pouvait qu'y croire et lui rendre, avec la même fébrilité. Il n'avait pas besoin de plus, de toute évidence. "T'as l'obligation de m'aider dans cette quête scientifique parce que je veux que toi pour tenter ça. Et c'est vrai depuis les premières secondes." Elle l'avait tenté dès les prémisses et Elwyn n'avait pas su gérer cela convenablement. Alors, il avait cherché son attention de toutes les manières les plus puériles possibles et elle n'en avait pas été usée, semblait-il. Nea revenait fatalement vers lui, même s'il était chiant et clairement loin d'être clair à suivre au quotidien. "Rien de plus. Ah, si, que tu nous forces pas à faire ceinture ce week end, il y a le costume de Wonder Woman quelque part dans la chambre, c'est la pire torture au monde... Bon, non, après le fait que 90% de toutes les espèces qui ont disparu a ce jour étaient des oiseaux, ça c'est une tragédie. Mais, je veux juste qu'on profite de notre week end, de l'instant présent et qu'on soit ensemble, Nea Bea." Il attrapa sa main avec douceur, chose qu'il ne faisait que trop rarement mine de rien parce qu'ils étaient constamment dans le jeu, pas forcément dans l'affection, ce qui était un grave délit au final. "Je note ce que t'es en train de me dire, c'est le genre d'informations qui pourra me servir à l'avenir." Il avait été marié trois minutes dans un contexte clairement particulier mais l'expérience ne serait franchement pas la même avec la femme qu'il aimait. "Et si jamais t'en as marre de la convention, on filera à l'anglaise, t'auras qu'à me faire un signe." Il lui prouvait ainsi que l'espace n'était pas si important à côté de son bien-être à elle, comme quoi Elwyn pouvait faire preuve d'une certaine maturité. Pour elle. |
| | | | (#)Ven 11 Déc 2020 - 22:05 | |
| Même si je l’avais voulu, je n’aurai pas pu être douce. Ce n’était pas inscrit dans mon code génétique que de rester assise sur une chaise, couchée dans un lit, à faire mille mamours à la personne qui partageait mes draps. Je ne m’attarderai pas sur mon passé, mes amants ayant été peu nombreux et médiocres avant que je ne décide à baisser les barrières. Car dans le fond, il faut être deux pour se vautrer dans la médiocrité. Et je pense que je devais attendre de faire confiance à quelqu’un pour m’adonner pleinement aux plaisirs de la chair. Pire, en redemander. Pendant deux années extrêmement longues et riches en évènements, Elwyn et moi avons pratiqué un jeu. Et je devais admettre que j’avais toutes les difficultés du monde à en sortir. Je n’ai pas été une « petite amie » depuis une dizaine d’années, voire plus. Donc remettre ce costume ne s’avérait pas aisée face à la femme que je devenais. Face aux désirs qui naissaient dans le creux de mon ventre et au premier cheveu blanc trouvé sept mois plus tôt. Me faisant prendre conscience que même si mon corps se refusait à vieillir, le temps avait une emprise sur moi. Et j’en avais marre. Je le fis savoir à un Cadburry paumé avec mes mots. Sans être douce, délicate, jolie. Etre une vraie compagne qui aurait pu s’adoucir, caresser le bras de son compagnon pour lui faire des yeux de merlans frits. Non, Elwyn savait à quoi s’en tenir avec moi parce que j’étais tout feu toute flamme et que tel un dragon, je crachai des flammes gigantesques. Dans cet ascenseur, mon sang entrait en ébullition alors qu’il se confia sur sa seule relation passée. J’aurai pu lui en vouloir d’avoir tenu le rôle de l’amant mais à vrai dire, j’en avais rien à foutre. Vraiment. La seule chose qui faisait blanchir mes articulations fut la manière dont cette conne l’a traité. Bon après, le démon perché sur mon épaule gauche me susurrait que c’était tant mieux pour moi. mais comme l’Australien a su payer pour mes traumatismes précédents, me voilà avec mon tube de glue à essayer de côté les morceaux comme je le poussais. "Non, t'es pas elle. Définitivement. T'es ma Wonder Woman, ne change jamais." Je le laissais avoir un geste tendre à mon encontre, ne bougeant pas un cil, dardant mon regard noir au sien. Puis vive, je l’attirai contre moi pour lui donner un baiser qui n’avait rien de délicat. Je ne savais vraiment pas comment faire dans ce genre de situation. Handicapée que j’étais. "T'as l'obligation de m'aider dans cette quête scientifique parce que je veux que toi pour tenter ça. Et c'est vrai depuis les premières secondes." Cela m’étonnerait fortement que cela soit dès les premières secondes alors que j’autorisai à arquer un sourcil, sceptique. « Les premières secondes, j’avais la tête cachée derrière un carton et j’étais en nage. Donc ça m’étonnerait fort. » C’était différent pour moi puisque je me suis rendue compte de mon addiction Cadburrienne en étant vraiment bien loin de lui. En Grèce. Dans chaque pays que je visitais, j’étais hantée dans son fantôme. Je me complaisais à écouter les guides en traversant l’Italie, pensant au fait que cette personne aurait pu être Elwyn. Je me perdais à regarder des documentaires qui ne m’auraient jamais intéressés. Bref, je ne ferai pas la liste car elle serait longue et aussi intéressante qu’un derrière de cochon. "Rien de plus. Ah, si, que tu nous forces pas à faire ceinture ce week end, il y a le costume de Wonder Woman quelque part dans la chambre, c'est la pire torture au monde... Bon, non, après le fait que 90% de toutes les espèces qui ont disparu a ce jour étaient des oiseaux, ça c'est une tragédie. Mais, je veux juste qu'on profite de notre week end, de l'instant présent et qu'on soit ensemble, Nea Bea." Je le regardai me prendre par la main, comme de véritables adolescents qui découvraient les gestes affectifs. « Pauvres oiseaux. » Peu loquace pour le coup car j’avais suffisamment parlé pour le mois entier. Étant une femme d’action et pas de longs discours. « Faudrait savoir, un coup tu me dis que je suis avec toi que pour ton pénis et le coup d’après tu me supplies de remettre mon costume. Après si tu veux, je peux remonter et le mettre à la soirée. » Oh qu’elle était mauvaise l’idée, Nea. Mais un petit sourire en coin s’installa sur mes lèvres avant que je n’en vienne à secouer la tête. Cet homme allait me faire perdre la tête. Si ce n’était pas déjà fait. "Je note ce que t'es en train de me dire, c'est le genre d'informations qui pourra me servir à l'avenir." Ouais, dans un avenir fort fort lointain. Car tout comme lui n’était pas prêt à faire une tentative de reproduction, je ne voulais pas me remarier. Les robes à froufrous, les fleurs et tout ce truc niaiseux. Non très peu pour moi. Mais juste à titre informatif que je serai prête à accepter et revoir mes croyances s’il posait un genou à terre. "Et si jamais t'en as marre de la convention, on filera à l'anglaise, t'auras qu'à me faire un signe." J’inclinai la tête sur le côté, avant de battre des cils. Puis, je pris une inspiration avant de venir coller mon corps au sien, dans une étreinte que j’espérai douce. Mes mains passèrent autour de sa nuque alors que nous étions plantés dans le hall de l’hotel. « T’inquiètes pas, j’ai peaufiné le sujet. » J’avais murmuré les mots à son oreille sans aucun ton érotique ou suave pour une fois. Puis, je détachai légèrement mon visage pour laisser mes lippes glisser sur les siennes avec tendresse. Une véritable nouveauté. Même si je ne serai jamais fan du missionnaire, no way. Puis, j’en vins à me détacher de lui, rejetant mes cheveux en arrière. « On a loupé la reservation pour le restaurant, murmurai-je, je te préviens si y’a rien à manger à cette convention, c’est toi que je mange. » Je le sentais venir avec sa diatribe sur le cannibalisme. Allez sors moi ton explication scientifique sur les pratiques cannibales dans le monde pendant que je vais héler un taxi. » Preuve que je le connaissais bien mon scientifique fou. |
| | | | (#)Sam 12 Déc 2020 - 17:48 | |
| Il n'était qu'un homme parmi tant d'autres, un homme clairement incapable de trouver les bons mots face aux situations qui le requéraient et pourtant, Nea avait osé tourner son regard vers le sien. Parfois, Elwyn se demandait quelles pouvaient être les raisons de l'égard qu'elle lui portait parce qu'il avait clairement un lot de défauts conséquents. En règle générale, il saoulait son monde avec du baratin qui n'en finissait que lorsqu'il s'assoupissait, s'il le voulait bien et cela, ce n'était que rarement gagné. En plus de cela, il avait l'âge mental d'un marmot, préférant jouer à cache-cache plutôt que d'aborder les sujets sérieux ou qui pouvaient fâcher. Il aurait fallu pourtant qu'il le fasse avant, oui, qu'il ose parler de ce qui le tracassait depuis plusieurs semaines parce que le grand Cadburry nageait dans une mare de doutes constants. Il repensait au passé, forcément, à tout ce qu'on lui avait promis à ce moment-là mais qui n'avait finalement pas vu le jour à cause de son caractère instable et sa tendance à partir en vrille. Il avait perdu sa première relation à cause de ce qu'il était, c'était en tout cas le message que son ex avait tâché de lui porter et Elwyn ne l'avait écouté que d'une oreille à l'époque, ledit message. Désormais, il réalisait qu'il l'avait toujours gardé quelque part en lui, qu'il y pensait dans ce genre d'instants lorsqu'on lui proposait quelque chose de plus sérieux et durable: rien que la mention d'un enfant dans un futur lointain avait le don de le faire paniquer et c'était bien normal puisqu'il ne se trouvait pas assez normal pour gérer ce genre de nouveautés. Au moins, il l'avait narré à Nea, même si c'était quelque peu maladroit, même s'il s'était embrouillé au beau milieu de son discours pour ne pas perdre trop le fil de ses pensées. A priori, la brune l'avait compris et elle ne lui en avait pas voulu trop longtemps, laissant leur bonne vieille dynamique revenir avec chaleur, même s'il y avait un petit quelque chose en plus désormais... De l'affection en plus du jeu, un véritable îlot de tendresse dont Elwyn avait clairement besoin, lui qui le réalisait assez tard finalement. "Je me suis peut être pas concentré sur ta tête à ce moment-là, eh." Cadburry n'était pas franchement superficiel: il s'intéressait beaucoup plus aux propos de son interlocuteur de manière générale. Il aurait probablement dû choisir un job de conférencier ou bien d'animateur d'événements comme celui où ils étaient censés se rendre maintenant plutôt que de traîner au fond d'un vieil ascenseur. Pourtant, Elwyn ne s'échappait pas de l'étreinte de sa Wonder Woman, amusé et quelque peu soulagé qu'ils puissent tous deux reprendre le cours de leur vie sans être définitivement amochés par ce qui s'était passé quelques minutes auparavant. "Non. Tout à l'heure, après la soirée." Il lui fit un clin d'oeil alors qu'ils se devaient de quitter le hall de leur hôtel pour se rendre à la convention que le brun attendait tant depuis que Nea lui avait annoncé la surprise. Il allait vite retrouver son excitation d'être là, lui qui n'avait jamais envisagé s'y rendre, pas de son vivant en tout cas puisque, bien sûr, il avait des tonnes de théories sur l'existence après la mort. "S'il y a pas un buffet, ce serait un scandale! Justement, j'ai pas assez de connaissances sur le sujet pour pouvoir faire ça, Nea Bea, mais ça tombe bien qu'il y a un reportage qui sort sur National Geographic la semaine prochaine, hein, que le monde est bien fait!" Non, il n'avait pas un calendrier avec toutes les émissions proposées sur sa chaîne favorite, c'était faux. En attendant, le Cospar arrivait à grands pas et Elwyn commençait à feuilleter le tract des animations du week end, restant silencieux -pour une fois- et cherchant à établir un programme digne de ce nom pour que le tout demeure le meilleur moment de leur vie, à tous les deux. |
| | | | (#)Dim 13 Déc 2020 - 14:27 | |
| Notre dynamique était en train d’évoluer. Déjà nous allions franchir deux pas de géants. Notre premier voyage en tant que couple ainsi que mon retour à l’appartement. Sa demande m’avait surprise mais nous étions prêts après six mois d’une relation stable. Enfin six mois dans les environs de noël puisque ce voyage avait la double fonction de fêter son anniversaire et également le fait que nous étions désormais un vrai couple. Plus des sexfriends, plus de simples colocataires. Même si je continuerai mon éternel lancer de poivrons dans la cuisine. Ou qu’il ferait ses expériences. Je ne voulais pas le changer, pas plus que lui me concernant. Mais il était clair qu’une réelle mise au point était à faire entre nous. Ses questions étant légitimes même si je n’avais pas compris d’où lui venait ce subit manque de confiance. Et après sa tirade sur son ex, une lumière s’est éclairée dans le plafonnier qui me servait de cerveau. Cette femme l’avait réellement anéantie. Elle lui avait tout ôté au niveau sentimental et je me rendais donc compte que je n’étais pas la seule à avoir un sérieux manque avec l’engagement. Dans le fond du fond du fond de mon palpitant dans la petite pièce que je laisse close et qui se nomme niaiserie, j’étais touchée par ce qu’il me disait. Émue qu’il nous ait choisi mon caractère de merde et moi. Je me laissais donc aller contre lui à de douces caresses et une délicate étreinte dans cet ascenseur qui nous emmenait vers le hall et donc vers sa convention tant rêvée. "Je me suis peut être pas concentré sur ta tête à ce moment-là, eh." J’eus un hoquet de rire avant de secouer la tête. « Sur mes jambes donc. Parce que le carton cachait aussi mes seins. » Il est vrai que lors de mon emménagement, je ne m’étais pas attendue à tomber sur un colocataire comme lui, tant l’annonce était farfelue. Je mentirai si je disais être tombée sous son charme dès que je l’avais vu. Non, du tout. Je me suis clairement murmuré, emballage pas mal mais intérieur à revoir. Et puis, après, le charme Elwynien a opéré avec un naturel qui lui allait à merveille. Il était authentique, mon Wynnie et c’était ce que j’appréciais chez lui. "Non. Tout à l'heure, après la soirée." Forcément. Je roulai des yeux dans mes orbites avant de secouer la tête, un fin sourire ornant mes lèvres. Nous descendîmes donc pour que j’aille de nouveau héler un taxi qui nous emmènerait vers le lieu tant attendu. "S'il y a pas un buffet, ce serait un scandale! Justement, j'ai pas assez de connaissances sur le sujet pour pouvoir faire ça, Nea Bea, mais ça tombe bien qu'il y a un reportage qui sort sur National Geographic la semaine prochaine, hein, que le monde est bien fait!" Je me tournai vers lui, un sourire amusé posé sur mes lèvres. « T’es pas croyable. Je te préviens à Noël, je prends le contrôle de la télécommande et je te colle des films de noël à fond de balle. » Car en bonne fille et bon cliché qui se respecte, j’aimais les romances de noël bien culcul. Je laissais donc ma tête aller doucement sur son épaule, ne craignant plus les lumières de Sydney alors que le taxi nous emmenait vers les étoiles. rp terminé |
| | | | | | | | (Nelwyn) To infinite and beyond. |
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