@livia oakheart
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« J’ai été privilégiée, alors. » Elle est sarcastique et amère la blonde et tu ne peux pas lui en vouloir après tout. Tu serais sans doute de bien mauvaise humeur si quelqu’un avait déversé son venin sur toi par erreur. Tu pourrais t’excuser à nouveau, mais t’as pas l’impression que de te répéter inlassablement va vraiment t’être utile pour changer l’opinion qu’elle s’est fait de toi. Surtout que les mots peinent à sortir correctement, t’es encore un peu à cran et tu peines à t’excuser correctement sans tenter de te défendre en même temps. « Sur ça on peut s’entendre. » Bon, ce n’était pas grand chose, mais c’était un début, non? Elle reste de marbre toutefois et ton niveau d’inquiétude face à ce qu’elle pourrait dire ou faire ensuite ne fait qu’augmenter. Tu t’imagines déjà en train de devoir expliquer ce moment à ton agent et tu sais trop bien que ce ne serait pas une discussion qui tournerait en ta faveur d’une quelconque façon. Tu l’entends déjà te dire que putain Penny, t’es en tournage là, à quoi tu penses? La prochaine étape c’est la publicité et on a pas besoin que la production soit associée à ton comportement de diva. Pas une conversation que tu avais envie d’avoir, mais alors là pas du tout. « Le chemisier vient d’une boutique à Rome, alors à moins que vous m’offriez un billet d’avion... » Bon, peut-être pas quand même. Même si tu savais que tu n’hésiterais pas à le faire si cela devenait la monnaie d’échange de la blonde. « Je peux sûrement le faire venir si vous me dites le nom de la boutique... » Tu ne sais pas à quel point tu peux avoir de l’influence en Europe, pas beaucoup sans doute puisque tu n’as pas joué dans grand chose qui puisse avoir été vu là-bas, mais ça n’allait pas t’empêcher de tout faire pour mettre la main sur ce chemisier. « Laissez tomber, je vais me débrouiller. Ça partira peut-être au lavage. » « J’insiste. » C’est tout ce que tu peux dire après tout, tu ne peux pas laisser la situation telle quelle, pas sans qu’elle ne t’assure qu’elle n’allait pas utiliser cet événement contre toi. T’es sur le point d’en rajouter un peu plus lorsqu’elle semble éprouvé un malaise et se rassoit maladroitement sur sa chaise. « Est-ce que ça va? » que tu lui demandes, remarquant soudainement tout ce que tu n’avais pas vu jusqu’à maintenant: les cernes sous ses yeux, la pâleur de son teint, ses traits tirés. Ton regard se tourne autour du bar, toujours aucun membre du staff à l’horizon. Pas surprenant que le service soit si mauvais. Tu voudrais lui offrir quelque chose, mais tu ne sais pas quoi et puis tu remarques le verre d’eau devant elle. « Vous devriez boire quelque chose, vous n’avez pas l’air bien. » Le revirement de situation était particulier, mais à la voir si blanche, tu avais sincèrement peur qu’elle perde connaissance sous tes yeux.

L’italienne tient à ses objets et ses vêtements dont beaucoup ont une valeur sentimentale, mais elle n’est pas matérialiste au point d’espérer qu’un scandale quelconque fasse disparaître la tâche qui s’est dispersée entre davantage sur son chemisier. Le mal est parfait - et cette phrase s’applique terriblement à bien d’autres choses qu’un chocolat chaud. “Je peux sûrement le faire venir si vous me dites le nom de la boutique...” Carrément, à ce point-là? Que semblent dire ses sourcils qui se haussent brièvement alors que le rire qui lui échappe oscille entre l’étonnement et la raillerie. “Vous bossez à la télé ou dans les compagnies aériennes?” Ou alors, elle est tout simplement riche et se fiche sûrement bien de payer l’expédition d’un colis à l’autre bout du monde - c’est sûrement ça, d’ailleurs. Non, vraiment, Livia n’a particulièrement envie de se lancer dans ce processus, surtout si cela lui demande de rester en contact avec la brune qui, malheureusement, ne fera plus partie de ses priorités dès demain.

“J’insiste.” Et elle, elle insiste pour clore cet incident mais n’a pas le temps de réitérer sa demande que ses yeux la trahissent et qu’elle trouve un soutien inespéré dans la chaise qu’elle vient de délaisser une minute plus tôt seulement, tout au plus. Peut-être que ce petit tour de force auxquelles les deux femmes viennent de se livrer a suffi à faire monter un coup d’adrénaline qui redescend sans doute trop vite, peut-être que le stress n’est pas bon en ce moment - mais le stress, c’est tout ce qu’elle ressent, malheureusement. “Est-ce que ça va?” “Oui oui, ça va” qu’elle balaye d’un revers de main en fermant les yeux une demi seconde, peut-être deux, sûrement trois. “Vous devriez boire quelque chose, vous n’avez pas l’air bien.” Vite, un échappatoire, quelque chose qui ne lui attirera pas la pitié d’une inconnue, quand bien même cette dernière doit seulement y voir un semblant de malaise et rien de plus. Mais Livia ne veut pas se laisser piéger par cet aveu de faiblesse, pas même sous une apparence aussi anodine. “Et maintenant vous me dites que j’ai une sale tête?” Elle tente de rire, mais l’ironie disparaît bien vite sous la pâleur de son teint et sa voix qui se fait soudainement moins assurée, alors que sa main se tend tout de même vers l’eau qui vient rejoindre tout aussi vite la commissure de ses lèvres.

@Penny Stringer

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« Vous bossez à la télé ou dans les compagnies aériennes? » Ça te ferait sûrement rire dans un contexte différent, mais en ce moment ça ne fait que t’arracher un très faible sourire. Tu veux compenser d’une manière ou d’une autre pour toutes les horreurs que tu viens de lui envoyer à la figure, pour le chocolat chaud qui coule encore et pour tes erreurs qui se sont grandement accumulées dans les dernières minutes. « Pas besoin d’un job dans une compagnie aérienne pour une simple livraison. » Tu te doutes bien qu’elle ne s’attendait pas vraiment à ce que tu répondes à ça, mais tu avais du mal soudainement à ne pas dire exactement chaque pensée qui te passait par la tête. « C’est vraiment pas grand chose et je sais que ça change rien... mais c’est le moins que je puisse faire. » Tu t’entêtes devant son silence. La meilleure chose serait sans doute de partir. Tu ne lui as pas dit ton nom après tout et elle ne semblait pas t’avoir reconnu. Si tu es chanceuse, elle ne cherchera même pas à savoir qui tu es et vous pourriez toutes les deux continuer votre chemin et mettre cet incident bien loin derrière. Mais elle semble soudainement être éprise d’un malaise et ton envie de te sauver s’évapore, du moins pour quelques secondes. « Oui oui, ça va. » Ça ne semble pas être le cas. Tu oublies rapidement le chocolat chaud qui n’était pas chaud, celui qui a fini sur son chemisier et aussi la pizza avec un à-côté de cheveux. « Et maintenant vous me dites que j’ai une sale tête? » Tu ne sais pas si c’est une tentative d’humour ou non, sa réaction semble mitigée et toute son énergie concentrée à la tenir éveillée. Alors dans le doute, tu hoches la tête. « Bien sûr que non! J’ai tendance à ranger la garce une fois que j’ai compris que je fais route. » Tu lui offres un autre sourire. Il est difficile de dire qui se sent le plus mal dans la situation actuelle. Toi pour ta longue liste de faux pas, ou elle pour une raison qui t’est encore inconnue. « Vous me semblez seulement un peu pâle. » que tu avances un peu maladroitement. Tu comprendrais qu’elle ne veuille pas s’étendre sur le sujet, mais la vérité est que tu n’es pas à l’aise de la laisser seule, au cas où elle risquerait de faire un malaise. « Vous êtes venus avec quelqu’un? » Peut-être un ami qui serait allé au marché de Noël pendant qu’elle vient se chercher à boire. C’est une mince possibilité, mais c’est ta seule chance de pouvoir t’extirper de cette situation.

“Pas besoin d’un job dans une compagnie aérienne pour une simple livraison.” Pas faux, et elle a encore assez d’amis sur place pour se faire envoyer un simple chemisier de Rome - si seulement celui-là ne datait pas d’il y a déjà plusieurs années, et si elle n’avait pas à penser à d’autres choses plus importantes à penser. Comme son rendez-vous brusquement écarté, et bien pire encore. “C’est vraiment pas grand chose et je sais que ça change rien... mais c’est le moins que je puisse faire.” "Merci de proposer, mais ça va aller, vraiment.” Ça partira au lavage, ou ça ne partira pas, mais elle a dans tous les cas assez d’argent pour se racheter ce qu’elle veut, heureusement Le signe de main qui suit ses mots n’est pas tout à fait convaincant, mais elle oublie bien rapidement le cas du chocolat chaud et même des insultes déguisées qui ont suivi, alors que sa tête tourne sans discontinuer, tout d’un coup.

La brune est encore là et Livia ne peut pas la blâmer pour ça, au moins - elle-même serait la première à s’approcher de quelqu’un soudainement livide. Même si l’italienne tente de la rassurer, elle attrape la chaise et le verre d’eau au vol, avant d’avaler quelques gorgées et de balancer une tentative d’humour qui ne sert qu’à camoufler la pitié qu’elle inspire peut-être - vraiment, tout sauf ça. “Bien sûr que non! J’ai tendance à ranger la garce une fois que j’ai compris que je fais fausse route.” Elle n’a plus ni l’envie ni la force de relever et de se montrer piquante, l’italienne, alors un maigre sourire poli étire simplement ses lèvres comme pour accepter tout ce que l’autre pourrait bien dire sans broncher. Plus rien ne compte - après tout, elle n’a rien à voir avec ses vrais problèmes, l’autre. “Vous me semblez seulement un peu pâle.” Si ce n’était que ça. “[color=mediumorchid]Vous êtes venus avec quelqu’un?” Un léger rire parvient tout de même à se faire chemin entre les lèvres de la blonde, qui reprend une gorgée d’eau avant de relever les yeux vers l’autre. “Non, je suis là pour un rendez-vous professionnel.” Et ce rendez-vous ne concernait en aucun cas un poste de serveuse. “Je suis venue récupérer les infos du fournisseur de chocolat, figurez-vous.” Non pas qu’elle le serve chaud, le sien. “Pour ajouter la référence dans mon épicerie.” Elle s’en fiche sûrement bien de sa vie, la brune, mais parler permet au moins à Livia de ne pas songer aux étoiles qui apparaissent devant ses yeux dont la vue n’est plus totalement nette.

@Penny Stringer

@livia oakheart
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« Merci de proposer, mais ça va aller, vraiment. » Et voilà que ce sentiment d’agacement grandi à nouveau en toi alors que tu voudrais qu’elle se contente d’accepter ton offrande pour que tu puisses au moins tenter de diminuer cet horrible sentiment de culpabilité qui t’habite. Elle était claire toutefois et tu savais que continuer d’insister comme tu le faisais n’allait qu’agrandir ce sentiment que tu ne savais pas où mettre les limites, ce qui n’était pas complètement faux après tout. C’était l’un de tes plus grands défauts, tu avais du mal à savoir où et quand arrêter, avant que tout ne dégénère. Tu en avais fait les frais à plusieurs reprises dans les dernières semaines, mais ça comme tout le reste semble bien peu important alors qu’elle perd en couleur, la blonde. « Non, je suis là pour un rendez-vous professionnel. » Tu hoches la tête légèrement, un brin agacée qu’elle ne soit pas accompagnée. Et tu ne sais pas avec qui son rendez-vous professionnel est censé se produire, mais tu as l’impression que si c’est avec quelqu’un de ce bar, on ne peut pas s’attendre à quelqu’un de fiable ou même de présent, puisque toute personne y travaillant semble briller par leur absence depuis le début de cette petite accroche. « Je suis venue récupérer les infos du fournisseur de chocolat figurez-vous. » Ah, évidemment. « J’espère que vous avez eu le temps d’en profiter avant mon arrivée. » que tu dis sans malice cette fois, complètement consciente qu’elle aurait sans doute préféré le boire plutôt que le porter, le dit chocolat. « Pour ajouter la référence dans mon épicerie. » Elle ne semble pas mieux se porter, mais tu te dis que si elle te fait la conversation, c’est qu’elle est encore assez bien pour le faire. Alors tu t’y joins, ne serait-ce que pour la distraire mais aussi parce que tu n’allais pas la quitter avant qu’elle ne reprenne un peu de couleurs. « Oh vous possédez votre propre épicerie en ville? » que tu demandes parce que c’est la chose polie à faire et qu’il est sans doute plus simple de la faire parler de chose qu’elle connaît. « Est-ce que je peux appeler pour qu’on vienne vous chercher? » Oui, tu penses déjà à la suite. Au après son rendez-vous, si ce dernier peut bien finir par se faire évidemment. « Ou alors je peux aller vous reconduire. Je ne crois pas que vous devriez conduire. »

“J’espère que vous avez eu le temps d’en profiter avant mon arrivée.” Elle raille, la blonde, lâche un rire sec et hoche la tête tout en même temps pour signifier que sa journée n’est pas merdique à ce point. “Oui c’est bon, j’ai eu les infos avant que vous leur fassiez peur.” Car nul doute qu’un serveur ou un autre a dû entendre les remarques de la brune, même si personne ne s’est empressé de venir réclamer ses foudres. De son côté, Livia n’a pas besoin de vérifier la qualité du service pour aligner trois contacts et deux noms, car après tout, elle n’a aucune intention de transformer le chocolat et d’en faire un liquide qui aura l’occasion de se déverser sur les vêtements de tant d’autres personnes.

L’italienne n’a aucune intention d’épancher ses problèmes personnels devant cette inconnue, mais justifier de sa présence reste encore la meilleure manière de faire s'égrener les secondes jusqu’à ce qu’elle retrouve ses esprits, et que l’autre puisse reprendre son chemin, séparément. “Oh vous possédez votre propre épicerie en ville?” “Oui, une épicerie bio dans Logan City.” Non pas qu’elle cherche là à ramener une énième cliente, car elle n’est pas vraiment dans les meilleures conditions pour vendre son établissement, actuellement. “Est-ce que je peux appeler pour qu’on vienne vous chercher? Ou alors je peux aller vous reconduire. Je ne crois pas que vous devriez conduire.” Elle est venue avec sa propre voiture, et n’a certainement pas le temps de repasser la chercher plus tard - et puis, d’ici quelques minutes, ça ira mieux. Peut-être, peut-être pas. “Vous inquiétez pas, ça va aller.” ‘Ca va aller’, c’est donc ça qu’elle compte rabacher à ses proches lorsqu’elle osera enfin leur avouer la vérité, prouvant par la même occasion que non, tout ne va pas aussi bien qu’elle le prétend? Enfin, elle relève les yeux vers la brune, un air presque curieux sur les traits. “Je dirais bien que je monte pas en voiture avec des inconnus, mais vous en êtes pas une, apparemment?” Sa tête ne lui dit rien, mais après tout, peut-être que son nom éveillerait quelque chose.

@Penny Stringer

@livia oakheart
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« Oui c’est bon, j’ai eu les infos avant que vous leur fassiez peur. » Ah, c’était donc ça qui c’était produit. Toi qui croyais à tort que les employés n’étaient pas à leur affaire, la vérité c’est que tout le monde avait disparu lorsque tu t’étais mise à agresser la pauvre blonde. Tu trouvais ça limite lâche que personne ne soit venue à son secours, surtout qu’elle était venue ici avec les meilleures intentions possibles et toi, t’étais venue mettre un gros nuage gris au dessus de sa tête. « Vous pensez que quelqu’un va venir prendre ma plainte ou je laisse tomber? » Tu échappes un petit rire soudainement, ton humeur ayant complètement changé alors que tu tentes comme tu le peux de distraire la blonde qui semble toujours un brin trop livide à ton goût. Tu ne sais pas si elle va répondre à ta tentative douteuse d’humour, même si elle va comprendre que tu n’es pas du tout sérieuse. Tu veux juste lui changer les idées. « Oui, une épicerie bio dans Logan City. » Tu te demandes si tu y as déjà mis les pieds auparavant, si le visage de la blonde ne t’es pas complètement inconnue bien que tu ne t’en souviennes pas. Après tout, c’est le genre d’endroit que Rory apprécierait sans doute. « Si j’essaie d’y mettre les pieds un de ces jours, je vais pas voir ma photo sur la photo avec l’inscription BANNIE dessus, si? » Une autre tentative d’humour, tu essayes de rendre la situation plus légère alors que tes yeux ne quittent pas les traits tirés de la jeune femme. « Vous inquiétez pas, ça va aller. » Mais tu n’en es pas convaincue, loin de là même. Elle n’a pas encore démontré un intérêt à partir alors tu restes là, toi aussi. Tu viens même t’asseoir sur la chaise à côté de la sienne alors que sa voix s’élève de nouveau entre vous deux. « Je dirais bien que je monte pas en voiture avec des inconnus, mais vous en êtes pas vraiment une apparemment. » C’est à ton tour de rire légèrement alors que tu hoches négativement de la tête. « Pas vraiment. Je suis une actrice, Penny Stringer. » Tu ne sais pas si c’est une bonne idée de lui donner ton nom comme ça, mais quelque chose te dit qu’elle a jamais vraiment eu l’intention de te causer du tort publiquement. « J’ai joué dans quelques émissions et quelques téléfilms aussi. Mais c’est pas si surprenant que vous ne sachiez pas qui je suis. » Contrairement à ce que tu avais laissé entendre plus tôt, ce n’est pas tout le monde qui sait qui tu es. Tu lui tends la main pour te présenter formellement, espérant qu’elle se présente à son tour. Tu allais trouver un moyen de t’excuser proprement, qu’elle l’accepte ou non.

“Vous pensez que quelqu’un va venir prendre ma plainte ou je laisse tomber?” Elle rit, la brune, et l’italienne se force à la joindre, même timidement. "Ça m'a l’air compliqué… même si honnêtement, à votre place j’aurais demandé des explications. Un service pareil c’est inacceptable.” Cela dit, elle se serait d’abord assuré d’avoir la bonne personne en face d’elle avant de commencer à déverser toute sa colère. Colère qu’elle ne ressent plus vraiment, maintenant que la tension est redescendue - littéralement, alors qu’elle a un coup de chaud qui a probablement tout à voir avec une chute de tension, justement. Dans le meilleur des cas. Plutôt que d’imaginer le pire ou de céder à l’inquiétude que l’inconnue semble désormais partager, Livia préfère encore se laisser aller à justifier qu’elle est plus consciencieuse que ceux qui ont servi la jeune femme - parce qu’elle possède son propre business, aussi insignifiant qu’il puisse paraître aux yeux de certains. Il l’est pour elle, et elle en est suffisamment fière pour ne pas s’en cacher. “Si j’essaie d’y mettre les pieds un de ces jours, je vais pas voir ma tête sur la photo avec l’inscription BANNIE dessus, si?” Le rire de l’italienne se fait plus franc, cette fois - car elle a toujours eu la chance de ne pas tomber sur des clients trop embêtants, et n’a encore jamais usé de cette technique. “En principe si vous venez acheter quelque chose, j’ai pas trop d’intérêt à vous mettre dehors.” Elle se détend, lentement mais sûrement, alors que son naturel plus doux revient au galop après que ses nerfs aient été échauffés un peu trop rapidement par cette attaque gratuite qui n’est que trop mal tombée. Surtout qu’apparemment, elle est connue - et qui mettrait une célébrité dehors? Elle, car elle se fiche en réalité bien du titre que peuvent porter les gens, tant qu’ils ne représentent rien à ses yeux et qu’elle ne se compte pas parmi les fans. “Pas vraiment. Je suis une actrice, Penny Stringer.” Ce nom lui dit quelque chose, que sa moue et ses sourcils arqués semblent traduire, même si elle n’arrive pas vraiment à replacer dans quel magazine ou émission elle a bien pu le lire ou l’entendre. “J’ai joué dans quelques émissions et quelques téléfilms aussi. Mais c’est pas si surprenant que vous ne sachiez pas qui je suis.” “Je vais être honnête, je regarde plus de dessins animés pour enfants qu’autre chose, en ce moment.” Ce n’est pas une excuse pour pallier à sa maigre culture cinématographique, mais c’est pourtant la réalité. “Mais par curiosité j’irais jeter un œil.” Car elle n’est pas départie de curiosité malgré tout, et que ça fera toujours bien de sortir au milieu d’un repas qu’elle a croisé une actrice connue, juste pour l’histoire.

@Penny Stringer

@livia oakheart
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« Ça m’a l’air compliqué.. même si honnêtement, à votre place j’aurais demandé des explications. Un service pareil c’est inacceptable. » Tu échappes un léger soupir de soulagement alors que tu l’entends dire ça. Ça te rassure dans un sens, de savoir qu’elle non plus, elle n’aurait pas accepté un tel service, même si elle aurait sans doute eu une meilleure approche que toi face à la problématique. « Je ne pense pas que quelqu’un va vouloir me parler aujourd’hui. Je pense que je les ai traumatisé. » Le bar qui était assez occupé lorsque tu es arrivée est maintenant très calme. Tu penses avoir aperçu une serveuse passé plus loin derrière, mais tu n’es vraiment pas dans une situation où tu peux assumer de quoique ce soit. La meilleure chose à faire est sans doute de revenir plus tard, de t’excuser d’abord et expliquer le tout à un moment où tu vas te savoir assez calme pour ne pas t’emporter à nouveau, c’est-à-dire pas maintenant. De toute façon, ton esprit est occupé maintenant à t’assurer que la blonde se porte bien. Elle semble déjà légèrement mieux alors que son rire se fait entendre plus facilement, plus naturellement. « En principe si vous venez acheter quelque chose, j’ai pas trop intérêt à vous mettre dehors. » « Promis, la garce ne fera pas d’apparition si jamais je passe à votre épicerie. » Et voilà que tu referais à ton mauvais caractère comme étant la garce, ce qui n’était pas complètement faux après tout. Elle était ressortie plus tôt dans la semaine, la garce justement à quelques pas à peine d’ici et et tu semblais avoir du mal à la rendormir depuis. « Je vais être honnête, je regarde plus de dessins animés pour enfants qu’autre chose en ce moment. » Il y a un sourire qui vient se placer sur ton visage. Tu ne sais pas son nom, mais tu sais qu’elle est maman. Ou du moins, tu présumes. Tu vas demander quand même, juste pour être certaine. Plus question d’assumer de quoique ce soit auprès de la blonde. « Vous avez des enfants? » que tu demandes, sincèrement curieuse. Tu adores les enfants, même si tu ne sais pas quand ni même si tu vas un jour en avoir un jour. Si c’est un projet de vie, ça en est un qui se trouve dans un futur très lointain. « Mais par curiosité j’irais jeter un coup d’œil. » « Je vous conseille Neighborhood, c’est une série plutôt populaire. C’est mon plus gros rôle à ce jour. » Et peut-être que ce le serait a jamais, en ce moment ta carrière n’était pas au meilleure de sa forme. Un peu comme la blonde qui toutefois semblait avoir repris un peu de rose aux joues. « Vous me semblez un peu mieux. Vous êtes certaine que je ne peux pas vous raccompagner? Ça me rassurerait vraiment. »

“Je ne pense pas que quelqu’un va vouloir me parler aujourd’hui. Je pense que je les ai traumatisés.” Elle ne dit rien, la blonde, et même si elle offre un sourire tout aussi désolé qu’amusé, elle ne compte pas la contredire. Elle-même ne se détend qu’à peine, alors qu’il y a quelques secondes, elle aurait tout donné pour ne pas avoir à parler à la brune plus longtemps. Parler de l’épicerie n’est qu’une manière parmi tant d’autres de faire passer la tension et de changer de sujet, tout autant que cela lui permet d’avaler une énième gorgée d’eau en attendant que les étoiles qui flottent devant ses yeux daignent enfin disparaître. “Promis, la garce ne fera pas d’apparition si jamais je passe à votre épicerie.” Ca non plus elle ne peut pas le nier, Livia, mais elle en rit pourtant alors que ses épaules se redressent enfin et que sa vue semble avoir décidé d’arrêter de lui offrir un monde tourbillonnant dans lequel elle a besoin de s’agripper au comptoir pour garder contenance. “Vous avez des enfants?” Difficile de savoir si l’inconnue est réellement curieuse, mais Livia se prête au jeu, bien trop fière pour ne pas laisser ses lèvres s’étirer d’un sourire alors qu’elle hoche la tête. “J’ai un fils de trois ans.” Et ce qu’elle cache pourtant, c’est la désillusion venue amputer tout rêve de lui offrir un jour une fratrie alors que sa maladie l’en empêche désormais. Son sourire ne disparaît pourtant pas, car en réalité, elle n’a pas encore assez assimilé cette nouvelle pour avoir besoin de s’en cacher - pour l’instant, elle nie tout en bloc, refuse de voir la vérité en face. “Je vous conseille Neighborhood, c’est une série plutôt populaire. C’est mon plus gros rôle à ce jour.” “Si je dis à mon mari que j’ai croisé la star de la série, ça le convaincra peut-être de regarder avec moi.” Certainement, même, mais Livia se retient pourtant de trop encenser celle qui lui hurlait dessus même pas cinq minutes auparavant. Elle n’a pas l’air si désagréable maintenant, et a sûrement réagi sous le coup de l’agacement, mais cela ne veut pourtant pas dire qu’elles sont désormais les meilleures amies du monde. “Vous me semblez un peu mieux. Vous êtes certaine que je ne peux pas vous raccompagner? Ça me rassurerait vraiment.” L’italienne lève une main d’un geste qui se veut rassurant, avant que tout son corps ne prenne de l’élan et se meuve sur un mètre seulement - un petit mètre suffisant pour qu’elle sente pourtant les étoiles sur le point de se rappeler à elle à nouveau. "Ça dépend, vous avez un chauffeur avec une limousine?” Elle en rit, mais il s’agit avant tout de camoufler le fait qu’elle déteste demander de l’aide, même si elle réalise qu’il serait plus sage de l’accepter.

@Penny Stringer

@livia oakheart
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« J’ai un fils de trois ans. » Ton visage est désormais complètement adouci, le sourire sur tes lèvres sincères et ton animosité laissé bien derrière malgré le fait que tu n’as eu ni chocolat chaud, ni pizza dessert et que t’as l’estomac vide depuis bien longtemps. Tout cela prend un second plan toutefois alors que ton inquiétude continue de se diriger vers cette blonde avec qui tout n’a pas particulièrement parti du bon pied (c’est peu dire) malgré une remonté assez spectaculaire, il faut l’avouer. « Comment il s’appelle? » Tu continues de lui faire la discussion, te demandant soudainement s’il lui ressemble son petit bonhomme, s’il a la même tignasse blonde et pleins d’autres questions qui seraient sans doute envahissantes si tu t’osais a les poser. T’as toujours été comme ça avec les enfants, toujours à vouloir en savoir plus, complètement adoratrice de ses petits humains sans filtre à l’imagination débordante. C’est probablement pour cette raison que de tous tes bénévolats, celui à l’hôpital pour le royaume enchanté était ton préféré. « Si je dis à mon mari que j’ai croisé la star de la série, ça le convaincra peut-être de regarder avec moi. » Ça t’arrache un autre rire. Si tu sais qu’il y a des hommes dans la trentaine qui ont regardé l’émission en entier, tu sais que ces derniers ne sont pas vraiment le public cible. « En espérant que ne gardiez pas qu’un mauvais souvenir de cette rencontre. » Après tout, tu étais loin de lui avoir offerte la meilleure des premières impressions possibles. Tu lui dis qu’elle semble mieux, mais un simple mouvement de la main et la voilà qui vacille à nouveau et tu comprends que non, le malaise n’est pas encore tout à fait passer. C’est décidé, tu vas la raccompagner chez elle, même s’il faut que tu la traines de force dans ta voiture (en espérant ne pas devoir en arriver là, évidemment.) « Ça dépend, vous avez un chauffeur avec une limousine? » Tu rigoles de bon cœur malgré l’inquiétude qui revient, pour quelqu’un qui ne semble vraiment pas être au top de sa forme, elle joue très bien la comédie. « J’ai dit que j’étais une actrice de seconde classe, pas Hugh Jackman. » Non pas que tu n’aurais pas les moyens de te payer un chauffeur si tu le désirais vraiment. Toutefois, tu ne faisais pas vraiment de dépenses folles, ce qui était tout à ton avantage puisque tu n’as pas énormément travaillé dans la dernière année. « Mais j’ai une belle voiture. Modèle de l’année. Très sécuritaire et promis je ne fais pas de vitesse. Ni de rage au volant. »

“Comment il s’appelle?” “Gabriele.” Pas besoin d’être Einstein pour saisir bien vite qu’il ne s’agit pas vraiment d’un prénom à connaissance anglophone, surtout avec le petit accent qu’adopte toujours la blonde en le prononçant. “Je suis italienne, d’où le choix de prénom.” Elle se fiche bien de se justifier ou non, mais c’est malgré tout plus fort qu’elle - elle détesterait passer pour ce genre de parent qui complique le prénom de son enfant pour absolument aucune bonne raison. Ce choix a une signification, et elle est d’autant plus valable maintenant que ses origines italiennes l’ont suivi jusqu’en Australie, en la personne de son demi-frère qu’elle revoit tout juste. Pourtant, Gabi n’est pas le centre de cette conversation et sa vie personnelle non plus - au contraire, même, puisqu’elle ne veut surtout pas révéler ce qui l’affaiblit réellement. Alors à défaut, elle rebondit sur la carrière de la jeune femme, envers laquelle elle se serait montrée bien plus curieuse dès le départ, si seulement cette dernière ne l’avait pas attaquée en la faisant passer pour une moins que rien. “En espérant que ne gardiez pas qu’un mauvais souvenir de cette rencontre.” "Ça arrive à tout le monde de s’énerver.” Elle se radoucit à vue d’oeil, la blonde, désormais plus concentrée sur le fait de ne pas trahir le mal qui s’empare réellement d’elle, préférant le minimiser au maximum, alors qu’elle sait d’avance que c’est son canapé qui va profiter de sa présence pour le reste de la journée malheureusement.

Si elle avait même le droit à une limousine pour la ramener, ça ne pourrait qu’adoucir un peu cette expérience. “J’ai dit que j’étais une actrice de seconde classe, pas Hugh Jackman.” L’italienne se laisse aller à un rire alors qu’elle ramasse son sac sans se presser, peu désireuse d’accepter l’aide que Penny lui offre, même si elle réalise qu’elle en a besoin. “Mais j’ai une belle voiture. Modèle de l’année. Très sécuritaire et promis je ne fais pas de vitesse. Ni de rage au volant.” “Alors si c’est le modèle de l’année, je ne peux pas refuser.” Elle sourit en cachant une nouvelle fois la détresse qui se fait pourtant jour au fond d’elle, alors qu’elle se lève enfin et marche doucement vers la sortie, ses pas enfin stables - pour le temps qu’ils le resteront, du moins. “Vous êtes vraiment sûre? J’habite loin, à Bayside. Et j’imagine que vous êtes plutôt occupée” qu’elle tente une dernière fois en faisant biper sa voiture à quelques mètres. Elle sait qu’elle ne pourra pas conduire, mais n’aura qu’à appeler un taxi après avoir lâché quelques larmes, seule devant son volant.

@Penny Stringer

@livia oakheart
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« Gabriele. » C’est seulement à la prononciation du prénom de son garçon que tu remarques finalement l’accent que porte la blonde devant toi. Tu te demandes comment ça se fait que tu n’aies pas vraiment remarqué avant, probablement trop occupée à t’emporter sur le fond pour remarquer les détails. « Je suis italienne, d’où le choix du prénom. » « C’est un très joli prénom. » Pas un que tu aurais choisi toi-même puisque tu n’es pas italienne, mais tu trouves tout de même le choix original et intéressant. Tu avais déjà l’impression que les choses n’étaient plus complètement désastreuses entre elle et toi et tu espérais sincèrement qu’elle ne laisserait pas tes réactions exagérées l’empêcher de se faire au moins une opinion neutre à ton sujet. Tu savais que tu n’aurais jamais de deuxième chance à une première impression et que la blonde ne deviendrait jamais ta meilleure amie, mais tu voulais croire que si ton chemin venait à croiser le sien à nouveau, l’atmosphère n’aurait pas à être désagréable. « Ça arrive à tout le monde de s’énerver. » Tu hoches légèrement la tête. Tu ne peux t’empêcher de souffler un léger « Merci. » qui tu l’espères te permettra finalement de boucler la boucle sur le avant. « Alors si c’est le modèle de l’année, je ne peux refuser. » Tu échappes un léger soupir de soulagement de savoir qu’elle entend finalement raison. Elle se lève doucement et tu vois bien que chaque pas est difficile, bien qu’elle tente de te le cacher. Tu la suis de près, ton bras légèrement tendue sans non plus être trop évident, juste au cas où elle en aurait besoin. « Vous êtes vraiment sûre? J’habite loin, à Bayside. Et j’imagine que vous êtes plutôt occupée. » Tu fais signe que non de la tête. « Ne vous inquiétez pas pour moi, j’ai tout mon temps. » Si ce n’était pas tout à fait vrai, tu n’avais rien à l’horaire que tu ne pouvais déplacer d’une heure ou deux, au besoin. « Sans vouloir être indiscrète... allez-vous être correcte toute seule à la maison? Est-ce que je devrais vous emmener à l’hôpital? » Tu ne savais pas ce qu’elle avait, mais tu ne pouvais t’empêcher de penser que ce n’était pas normal qu’elle se sente si faible et tu n’avais aucune idée de ce qui était mieux à faire dans le moment. Vous marchez jusqu’au stationnement à quelques mètres de là et pointe ta voiture une fois que cette dernière entre dans ton champ de vision. « C’est celle-là. » que tu annonces à la jeune italienne, lui ouvrant sa porte une fois à proximité.

“C’est un très joli prénom.” “Merci.” Voilà qu’une fois l’incident et le pic de colère passés, la brune se révèle finalement être d’une politesse et d’une attention sans égard, alors que Livia voit bien qu’elle lui tend son bras au cas-où elle en aurait besoin. Tout ce dont elle a besoin, pourtant, c’est de rentrer chez elle au plus vite, avaler son cachet pour la douleur et s’allonger pour quelques heures, le temps que l’énergie lui revienne à nouveau. “Ne vous inquiétez pas pour moi, j’ai tout mon temps.” L’hésitation est présente, et l’italienne jette un coup d'œil à sa propre voiture avant de la faire biper à nouveau, la verrouillant en réalisant que s’il y a une fois où il faut bien accepter de l’aide, l’heure est venue. Se montrer fragile et sensible n’a jamais été un problème à ses yeux, mais la raison de sa faiblesse est bien trop récente et elle vit encore dans le déni que son corps n’est pas affaibli à ce point, alors qu’après tout, il ne s’agit que de petits malaises qui la prennent ça et là. Mais elle n’a jamais été sujette à ce genre de choses, et se sentir faiblir alors qu’elle a une journée entière de rendez-vous programmée suffit à l’attrister, alors qu’elle n’arrive même plus à faire son job correctement parfois.

Bon gré mal gré, l’italienne laisse glisser la clé de sa voiture dans son sac, avant de suivre Penny sur quelques mètres. “Sans vouloir être indiscrète... allez-vous être correcte toute seule à la maison? Est-ce que je devrais vous emmener à l’hôpital?” “C’est vraiment gentil de vous inquiéter… Mais je sais ce que j’ai, il faut juste que je me repose.” Elle en a déjà trop et pas assez dit à la fois, mais Livia sent bien que la brune ne la lâchera pas si elle ne tente pas de la rassurer au maximum. Et puis, tout sauf l’hôpital, qu’elle ne peut déjà plus voir en peinture. “C’est celle-là.” Livia lui offre un sourire de gratitude avant de se glisser dans la porte, à la fois rassurée de ne pas être seule, et pourtant gênée de faire perdre son temps à quelqu’un qu’elle ne connaît absolument pas. “Si vous voulez, j’ai l’habitude de faire des chocolats chauds pour mon fils… et j’ai des pâtisseries au frigo.” Puisque Penny n’a même pas eu l’occasion d’avaler quelque chose, en fin de compte. “Faites maison, évidemment.”

@Penny Stringer

@livia oakheart
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« Merci. » Tu continues d’étudier les traits de la blonde alors que vos pas vous mènent jusqu’à ta voiture et tu vois bien qu’elle hésite jusqu’au bout à partir avec toi, mais tu es rassurée lorsque tu entends les deux petits bip sonores qui viennent signaler qu’elle a barré sa voiture à nouveau et qu’elle ne va pas finalement faire demi-tour. Tu restes à côté d’elle jusqu’à ce qu’elle soit complètement assise dans son siège même si c’est probablement peu nécessaire et à la limite du envahissant et avant qu’elle n’ait le temps de croiser ton regard tu fais les quelques pas jusqu’au côté conducteur de ta voiture et t’installes à ton tour derrière le volant. Tu te sens presque impolie lorsque tu lui demandes si tu ne devrais pas la conduire à l’hôpital plutôt que chez elle, mais l’italienne réagit plutôt bien à ta curiosité. « C’est vraiment gentil de vous inquiéter... Mais je sais ce que j’ai, il faut juste que je me repose. » Oh. Tu n’arrives pas à décider si le fait qu’elle sache ce qu’elle a te rassure ou t’inquiète davantage. Tu te pinces les lèvres alors qu’il y a des dizaines de questions qui te brûlent les lèvres, mais tu as assez fait de ravage dans sa journée sans que tu ne décides de te mettre à l’interroger sur un sujet qui est clairement délicat. « J’espère que ce n’est rien de grave. » Tu tournes la clé et fait démarrer le moteur et vous voilà sur la route, d’abord en direction de l’autoroute pour sortir du centre-ville. « Si vous voulez, j’ai l’habitude de faire des chocolats chauds pour mon fils... et j’ai des pâtisseries au frigo. » Sa gentillesse est sans égale, tu n’as vraiment pas l’impression que tu puisses accepter une telle offre, pas après ce qui s’est passé plus tôt. « Oh c’est vraiment gentil, mais je ne voudrais surtout pas m’imposer. Et vous avez besoin de vous reposer. » Tu tournes légèrement la tête, quittant la route seulement deux secondes pour lui offrir un sourire alors qu’elle décide tout de même de renchérir sur son offre. « Faites maison évidemment. » L’offre est alléchante, il n’y a pas de doute la dessus, ta dent sucrée et ton estomac vide déjà excités à l’idée d’une pâtisserie, mais tu continues de refuser le tout d’un signe de la tête. « Je n’ai pas très faim, mais j’apprécie l’invitation. » Juste au même moment, ton estomac grogne bruyamment, te faisant ainsi passer pour une piètre menteuse. Tu n’oses pas te retourner vers la jeune italienne dont le nom t’échappe toujours mais tu ne peux retenir un léger rire nerveux. « Bon, okay, j’ai peut-être un peu faim. Mais je vous ai causé assez de problèmes aujourd’hui. »