“J’espère que ce n’est rien de grave.” Cette phrase, Livia ne la connaît que trop bien, pour avoir été celle à l’utiliser à répétition dans les moments où elle s’était retrouvée à devoir s’occuper de quelqu’un se sentant mal à son tour. Elle sait que cela part d’un bon sentiment, mais son sourire s’efface alors qu’elle se pince les lèvres, hésitante sur la marche à suivre. Depuis que la sentence est tombée il y a une semaine à peine, elle n’en a parlé à personne, autant par envie de ne pas attirer la pitié que par déni du fait qu’elle soit vraiment malade, et que d’ici quelques semaines, elle devra accepter de suivre un traitement. Alors, à défaut de savoir quoi répondre, un voile de tristesse dans son regard et une moue la trahissent alors qu’elle jette un coup d'œil à la brune avant de se concentrer sur la route.

Sur une note plus joyeuse, et si personne n’est capable de vraiment l’aider concernant tout cela, elle est en revanche en capacité d’offrir à Penny une pâtisserie, qu’elle n’aura jamais eu l’occasion de recommander au café à cause d’elle. “Oh c’est vraiment gentil, mais je ne voudrais surtout pas m’imposer. Et vous avez besoin de vous reposer.” Les pâtisseries sont déjà prêtes, c’est là toute la magie de passer la moitié de son temps libre à cuisiner et à tester de nouvelles recettes pour - peut-être - les vendre dans un coin spécial de l’épicerie, dans un futur proche. Et puis, elles sont faites maison, surtout. “Je n’ai pas très faim, mais j’apprécie l’invitation.” “Vous aviez commandé une pizza dessert sans avoir faim?” A d’autres, que semble signifier l’air amusé de l’italienne, qui reprend quelques couleurs maintenant qu’elle est confortablement assise et la tête reposée contre l’appuie tête. En fin de compte, elle n’a pas besoin d’insister que l’estomac de l’actrice parle pour elle, tirant un rire à Livia, se joignant à celui gêné de la brune. “Bon, okay, j’ai peut-être un peu faim. Mais je vous ai causé assez de problème aujourd’hui.” “Proposer à des gens de goûter mes recettes, ce n’est jamais un problème, au contraire.” Livia montre son affection à travers la nourriture, et même si elle ne connaît pas Penny, cette dernière lui rend un sacré service en la raccompagnant. “J’ai toujours besoin de cobayes.” La plupart du temps, ses tests sont réussis, mais elle a connu quelques ratés, à son grand damn.

@Penny Stringer

@livia oakheart
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Elle ne répond pas à ta remarque et son silence témoigne de ce que tu pensais déjà: ce ne sont pas de tes affaires. Tu as bien fait de te mordre les lèvres et de ne pas poser davantage de questions. Tu ne veux pas rendre la blonde mal à l’aise, elle semble déjà en avoir assez sur les bras sans que tu ne continues d’ajouter des complications sur son chemin. Tu allais donc t’en tenir au strict minimum. Tu allais la raccompagner chez elle, t’assurer qu’elle rentre à la maison en un seul morceau et tu allais retourner à ta vie et tes occupations parce qu’il te restait encore plusieurs choses à gérer avant ton retour à Los Angeles qui était pourtant imminent alors que les jours filaient à une vitesse incroyable depuis que tu étais revenue à Brisbane. Mais elle semble avoir d’autres plans la blonde et tes tentatives de refus sont superflues. « Vous avez commandé une pizza dessert sans avoir faim? » Il y a un sourire qui s’étire sur tes lèvres sans que tu ne détournes ton visage de la blonde. « Pas besoin d’avoir faim pour vouloir du dessert. » Ce qui n’explique d’ailleurs pas pourquoi tu refuses sa proposition. Tu ne veux pas qu’elle se sente obligée, l’italienne. Elle ne te doit rien. Encore, c’est toi qui lui doit bien plus que de simplement la ramener chez elle. Ton estomac te trahit et si tu es d’abord gênée par le bruit, ton rire joint rapidement le sien. « Proposer à des gens de goûter mes recettes, ce n’est jamais un problème, au contraire. » La voiture désormais sur l’autoroute, tu peines à trouver des raisons de refuser l’invitation de la blonde. Tu meurs de faim et tu te dis que ça te rassurerait davantage, de passer au moins quelques minutes chez elle, surtout si elle est seule à votre arrivée. « Si vous insistez. » que tu cèdes finalement, un sourire aux lèvres. « J’ai toujours besoin de cobayes. » Et dans des circonstances ordinaires, jamais au grand jamais tu n’aurais hésité avant d’accepter la proposition. « De quelle genre de pâtisserie on parle? » Tu espères qu’il y a du chocolat. Beaucoup de chocolat. Tu te retournes légèrement vers elle à nouveau, les yeux toujours sur la route. « Je ne pense pas que vous m’avez mentionné votre prénom. »

“Pas besoin d’avoir faim pour vouloir du dessert.” “Amen.” Contre toute attente, elle lui change les idées, la brune, et Livia se trouve à sourire un peu plus sincèrement alors qu’elle ne quitte plus la route des yeux pour éviter de devenir nauséeuse - autre effet secondaire qu’elle expérimente depuis quelques semaines maintenant. Elle a un instant cru qu’elle était enceinte à nouveau, bien loin de se douter de la réalité qui est toute inverse. Alors, parler cuisine reste encore le moyen le plus sûr de garder ses idées concentrées sur quelque chose de plus joyeux que les raisons ayant poussées à son malaise, et si l’actrice a insisté par la raccompagner, Livia insiste désormais pour lui offrir une pâtisserie avant qu’elle ne prenne la route retour. “Si vous insistez.” Evidemment, qu’elle insiste, comme son hochement de tête le prouve - c’est convenu, et ce n’est donc plus discutable, maintenant. “De quelle genre de pâtisserie on parle?” A croire que la nourriture est encore le meilleur moyen de réunir les esprits, et cela suffit à amuser l’italienne qui n’est pas peu fière de ses compétences en la matière. “Panna cotta version crème brûlée et tiramisu au chocolat.” Son ancienne nourrice italienne hurlerait sans doute de savoir ces plats revisités de cette manière, mais c’est pourtant ce que la blonde préfère faire, puiser dans ses origines et les adapter. “Je ne pense pas que vous m’avez mentionné votre prénom.” Un air confus se peint soudain sur les traits de Livia, alors qu’elle se détourne un instant de la route pour se tourner vers la conductrice. “Oh oui, pardon.” Trop absorbée pour tout ce qui les a mutuellement prises de court, elle en a oublié jusqu’à la base. “Je m’appelle Livia. Livia Oakheart.” Son nom de famille est sans importance, à la différence de celui de l’actrice, mais elle ne peut que lui rendre la pareille en la matière.

@Penny Stringer

@livia oakheart
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« Amen. » Ça te fait sourire davantage, même si ça ne te devrait pas te surprendre d’entendre la blonde approuvée ta grande sagesse vis à vis des desserts. Tu sembles te souvenir vaguement de commentaires comme quoi tu ne refuserais pas sa cuisine, mais c’est légèrement flou dans ton esprit puisque tu étais trop occupée à ce moment à la maudire pour des erreurs qui n’étaient pas les siennes. Tu te demandes si c’est rattaché à son épicerie ou si c’est quelque chose de complètement différent. Une chose est certaine: tu es curieuse de goûter à ses pâtisseries. Tu te doutes qu’elle ne se serait pas vantée de sa cuisine si elle n’était pas douée dans le domaine et le fait qu’elle t’offre des sucreries faites maison a quelque chose de vraiment réconfortant après tout ce qui s’est passé dans la dernière heure. « Panna cota version crème brûlée ou tiramisu au chocolat. » Tu salives déjà juste à y penser. Elle parle définitivement ton langage préféré, celui de ton estomac. « Votre fils doit être le petit garçon le plus heureux et probablement le plus excité de toute la planète avec tous ces desserts. » Tu te doutes bien qu’elle ne doit pas le laisser manger des choses sucrées à n’en plus finir, mais tu peux aussi facilement imaginer le pouvoir de persuasion d’un petit bonhomme sur sa mère pour obtenir ce qu’il veut. Tu vois les enfants a l’œuvre si souvent lorsque tu fais du bénévolat, ils ont cette façon bien particulière et bien à eux de toujours réussir à avoir ce qu’ils veulent. « Oh oui, pardon. » Tu te retournes vers elle, lui offre un léger signe de la main l’art de dire que ce n’est rien alors qu’elle se présente finalement. « Je m’appelle Livia. Livia Oakheart. » « C’est un plaisir de vous rencontrer, Livia. » Et si cela aurait été un affreux mensonge de dire ça une trentaine de minutes plus tôt, ce ne l’était plus du tout maintenant. Alors que vous sortez peu à peu de la ville, passant les différentes partie des endroits qui te sont plus familiers à Brisbane, tu sais que vous vous rapprochez tranquillement du quartier où demeure la jeune italienne. « Je vais avoir besoin que vous me guidiez bientôt je pense. » Tu gardes tes mains sur le volant, bien que tu continues subtilement de jeter des coups d’œil à la blonde pour être certaine qu’elle se porte toujours bien, ou du moins aussi bien que possible. « Du coup vos pâtisseries, c’est quelque chose que vous vendez à votre épicerie ou c’est quelque chose complètement à part? »

“Votre fils doit être le petit garçon le plus heureux et probablement le plus excité de toute la planète avec tous ces desserts.” Toute discussion qui touche son fils ne peut que redonner le sourire à Livia, qui considère le petit garçon comme son plus grand accomplissement - qu’elle a un jour cru ne jamais pouvoir vivre, et a désormais peur de ne plus connaître à nouveau. “Et plus demandeur, du coup. J’ai du mal à dire non parfois, j’avoue.” Elle en sourit aujourd’hui, mais elle se rappelle encore de la période où elle s’était un peu trop laissée à lui donner ce qu’il voulait pour lui faire plaisir, et où elle avait enfin décidé de commencer à lui dire ‘non’ - changement que le bambin n’avait que peu apprécié, et le lui avait fait savoir à grands cris.

Si l’italienne a déjà détaillé la composition de sa famille à l’actrice qui reste pourtant une inconnue, elle rougit légèrement en réalisant qu’elle ne lui a même pas offert son prénom, trop prise par la situation pour retourner les présentations quelques instants plus tôt. “C’est un plaisir de vous rencontrer, Livia.” “De même.” Si la blonde avait dû parier qu’elle se retrouverait dans la voiture de l’actrice, elle n’y aurait pas cru elle-même - mais des imprévus ressortent parfois les meilleures surprises, qu’ils disent? “J’imagine que certaines personnes tueraient pour être à ma place.” A n’en pas douter, il y a des fans sans doute suffisamment envahissants pour se montrer obsessionnels - quelque chose que l’italienne n’aimerait clairement pas devoir subir, même si elle lance cela sur le ton de la plaisanterie.

Alors que la route les guide de plus en plus proches du quartier de l’italienne, elle se redresse sur son siège au moment-même où l’actrice se retourne légèrement vers elle. “Je vais avoir besoin que vous me guidiez bientôt je pense.” “C’est par là, à droite puis encore à droite, au numéro 402.” Ses gestes suivent ses mots, alors qu’elle pointe l’intersection du doigt. “Du coup vos pâtisseries, c’est quelque chose que vous vendez à votre épicerie ou c’est quelque chose complètement à part?” “C’est vraiment un passe-temps personnel.” Comme certains peignent ou collectionnent des timbres, en soit. “Mais j’aimerais peut-être revoir l’organisation de l’épicerie pour y ajouter un coin traiteur ou salon de thé.” Enfin, elle aurait aimé, mais quelque chose lui dit que les mois qui arrivent ne seront pas les plus adaptés à ce genre d’investissement.

@Penny Stringer

@livia oakheart
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« Et plus demandeur, du coup. J’ai du mal à dire non parfois, je l’avoue. » « Je comprends parfaitement. » Tu penses une fois de plus aux enfants à l’hôpital et puis tu penses à ton frère aussi. Ton frère qui malgré son âge adulte finalement atteint du haut de ses 19 ans agit toujours comme s’il n’en avait que 5 ou 6, en partie à cause de son autisme et de sa déficience intellectuelle, mais aussi en partie parce qu’il sait qu’il peut obtenir tout ce qu’il veut quand il décide de faire le mignon et qu’il en tire avantage, t’en es persuadée. « Je n’ai pas d’enfants mais je fais beaucoup de bénévolat auprès des enfants malades à l’hôpital. Ils ont vraiment les meilleures techniques pour nous faire changer d’idées. » Tu échappes un léger rire alors que tu repenses à cette petite Lydie le jour de Noël qui refusait de coopérer pour son médecin mais qui s’est calmée tout de suite lorsqu’elle t’a vu arrivée avec ton costume de petite sirène. Même si ce n’est pas dans les meilleures circonstances qui soit, tu gardes de très bons souvenirs de toutes tes performances sous les traits de la sirène.

« De même. » À vous voir maintenant, personne ne pourrait croire que tu étais en train de l’engueuler il n’y a pas si longtemps que ça. Faut croire que la vie a sa façon bien à elle de changer les situations en un instant et ramener à l’essentiel. « J’imagine que certaines personnes tueraient pour être à ma place. » Tu ne peux t’empêcher d’échapper un rire à cette image. Tu ne sais pas si tu irais jusqu’à dire ça, bien que certaines lettres ou même e-mail de fans sont parfois tellement intenses qu’ils te donnent la chaire de poule. « J’espère pas, je ne voudrais pas la mort de quiconque sur ma conscience. » Tu continues de rire même si c’est un peu glauque, dit de cette manière. « Mais franchement, certains fans me semblent parfois un peu troublée par l’amour qu’ils portent pour des personnages fictifs. » Même si tu pouvais comprendre, étant toi-même éprise de certains personnages iconiques et des acteurs les ayant joués, mais tu osais croire que tu savais faire la distinction entre la fiction et la réalité, ce qui ne semblait pas être acquis pour tout le monde. « C’est par là, à droite puis encore à droite, au numéro 402. » Tu hoches légèrement la tête alors que tu suis les instructions spécifiques de la jeune femme et en moins de temps que tu ne le pensais, vous êtes rendues à destination. « C’est vraiment un passe-temps personnel. » Tu détaches ta ceinture et te tourne complètement vers elle cette fois. « Mais j’aimerais peut-être revoir l’organisation de l’épicerie pour y ajouter un coin traiteur ou un salon de thé. » « Ça apporterait sans doute une nouvelle clientèle. » Ceux qui ne mangent pas spécifiquement bio mais qui ont envie de goûter à ses petits délices. Tu sais déjà que tu as très hâte d’y goûter. « Tu veux que je t’aide à sortir? » que tu demandes, incertaine de comment elle se sent à l’instant, ne réalisant même pas que tu venais de la tutoyer.

“Je comprends parfaitement. Je n’ai pas d’enfants mais je fais beaucoup de bénévolat auprès des enfants malades à l’hôpital. Ils ont vraiment les meilleures techniques pour nous faire changer d’idées.” Plus que de l’amusement, c’est de la surprise qui tente le visage de l’italienne. A croire que si elles s’étaient rencontrées dans des circonstances différentes, Livia aurait pu réellement mieux s’entendre avec l’actrice dès le départ, et ne pas avoir besoin de passer au-dessus d’un différend qui les as indéniablement opposées un moment. Le bénévolat qu’elle fait auprès de FairShare lui tient particulièrement à coeur, mais elle a beaucoup de respect pour ceux qui donnent de leur temps pour d’autres causes - surtout la brune, qui doit déjà être bien occupée. “J’ai toujours admiré les bénévoles qui vont voir les enfants malades… c’est une très belle cause, mais ça doit être tellement dur.” Imaginer son fils sur un lit d’hôpital lui tord le cœur, bien plus que d’y prendre place elle-même, et elle sait d’avance qu’elle aurait beaucoup de mal à rester de marbre devant des enfants sujets à de graves pathologies.

Alors qu’elles dépassent enfin les limites du centre-ville pour s’en éloigner, Livia réalise peu à peu que si elle bénéficie de l’aide d’une inconnue, cette dernière n’est pas n’importe qui aux yeux de beaucoup. “J’espère pas, je ne voudrais pas la mort de quiconque sur ma conscience. Mais franchement, certains fans me semblent parfois un peu troublés par l’amour qu’ils portent pour des personnages fictifs.” L’italienne hoche la tête, puisqu’il n’est aujourd’hui plus rare de voir des vidéos de fans complètement hystériques, qui n’arrivent plus à dissocier la personne de son personnage. "Ça ne m’étonne pas. Vous n’avez jamais eu le droit à des rencontres bizarres?” Que quelqu’un découvre où elle habite, la harcèle ou la suive, ce serait clairement sa hantise.

A peine quelques minutes plus tard, elle se retrouve à guider Penny dans les rues de son quartier qu’elle connaît sur le bout des doigts, pour l’avoir tant parcouru lors de ses joggings. Une fois la voiture garée devant son bâtiment, l’italienne détache sa ceinture sans attendre, quand bien même elle n’est pas pressée de disparaître de la vue de la brune, maintenant qu’elles parlent pâtisseries et épicerie. “Ça apporterait sans doute une nouvelle clientèle.” “Exactement.” Livia attrape son sac à ses pieds avant de relever la tête, pour voir les yeux de l’actrice posés sur elle. “Tu veux que je t’aide à sortir?” Un instant, elle se demande si le sourire qui la trahit découle davantage de la sollicitude de Penny ou du tutoiement soudain, mais elle ne relève aucun des deux et se contente d’un signe de main pour montrer que tout va bien. “J’ai l’air si vieille que ça?” Sans doute pas, mais elle a l’air fragile - et ça, elle ne peut le nier, alors elle se contente de l’omettre sous couvert de plaisanterie.

@Penny Stringer

@livia oakheart
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« J’ai toujours admiré les bénévoles qui vont voir les enfants malades... c’est une très belle cause, mais ça doit être tellement dur. » Tu hoches vaguement la tête. Ça ne fait pas longtemps que tu as commencé ton bénévolat auprès de l’association, même pas deux mois mais déjà, tu te sens de plus en plus confortable auprès des enfants, délaissant les aspects plus tristes comme les raisons de leur présence à l’hôpital pour te concentrer plutôt sur les rires et les sourires, sur les étoiles dans leurs yeux et leur résilience qui t’épate toujours un peu plus après chaque visite. « J’appréhendais beaucoup au départ, j’avais peur de ne pas être capable de faire la part des choses, mais ils sont tellement contents de voir leurs personnages Disney que j’en oublie le reste. » Tu souris en repensant à toutes les petites mains qui sont venues caresser ta longue perruque rousse pas plus tard que la veille. « Je joue Ariel, la petite sirène au sein d’une association appelée Le Royaume Enchanté. Plus beau rôle de ma carrière. » que tu ajoutes avec un petit rire, bien qu’il y ait un fond de vérité à ce que tu viens de dire. Tu ne gagneras pas de prix, ça ne poussera pas ta carrière à l’international, mais la satisfaction que tu en retirais était bien plus grande et bien plus importante que tout le reste.

« Ça ne m’étonne pas. Vous n’avez jamais eu le droit à des rencontres bizarres? » Tu hoches la tête. Tu essayes de te souvenir des différentes rencontres malaisantes que tu as eu au cours de ta carrière. Il y a évidemment ceux qui gèrent mal leurs émotions, les cris et les pleurs, mais pas dans le genre cute, plus dans le genre creepy. Il y a aussi ceux qui savent des détails de ta vie que tu ignores complément comment ils ont pu en apprendre autant. Mais ce qui comprend vraiment la première place, c’est sans aucun doute les déclarations d’amour. « Je pense que le truc le plus étrange que j’ai eu c’est un fan, un adulte dans la quarantaine facile alors que je devais avoir la petite vingtaine à peine. Il est venu m’aborder alors vêtu exactement comme le love interest du personnage de la série que j’ai mentionné tout à l’heure. Et il m’a fait la plus sérieuse mais la plus étrange déclaration d’amour, comme si j’étais toujours le personnage de la série hors de la télévision. Heureusement qu’on était en public parce que j’ai l’impression que ça aurait facilement pu virer en film d’horreur tout ça. » Tu racontes l’événement en riant, mais tu te souviens parfaitement d’avoir eu peur sur le moment. Tu ignorais toujours comment il avait fait pour savoir où te trouver exactement à ce moment et ce qui aurait pu se produire si d’autres personnes n’étaient pas intervenus.

Tu te stationnes devant ce que tu devines être la maison de Livia et tu es contente de réaliser qu’elle n’a pas fait de malaise dans la voiture. Tu ne sais pas trop comment tu aurais réagi si ça avait été le cas. « Exactement. » « Je pense que tu devrais le faire. » que tu offres, même si ton avis ne vaut rien et que tu n’as jamais mis les pieds son épicerie. Pire même, tu n’as pas encore goûter à sa fameuse cuisine mais quelque chose te dit que tu n’allais pas être déçue dans les minutes à venir. « J’ai l’air si vieille que ça? » Elle te sourit et tu lâches un soupir de soulagement de savoir que tu ne l’as pas offensé à nouveau. « Je dirais pas plus que la quarantaine. » que tu ajoutes toujours sur un ton de blague alors qu’elle a l’air à peine plus vieille que toi en réalité, début trentaine maximum et encore. « Je te suis alors. » que tu annonces, la laissant sortir par elle-même alors que tu fais pareil de ton côté, t’assurant toutefois de rester pas loin derrière elle, juste au cas.

“J’appréhendais beaucoup au départ, j’avais peur de ne pas être capable de faire la part des choses, mais ils sont tellement contents de voir leurs personnages Disney que j’en oublie le reste.” C’est une si belle cause et Livia ne peut que sourire à l’idée d’imaginer les visages des enfants s’illuminer pour quelques secondes. Mais ça, c’est seulement jusqu’à ce qu’elle réalise que si le destin la poursuit injustement, elle croisera peut-être un jour Penny dans les couloirs de l’hôpital - elle en tant que patiente, et non pas bénévole. La réalisation est difficile, si bien qu’elle la chasse et tente de conserver un air joyeux à l’écoute de cette histoire. “Je joue Ariel, la petite sirène au sein d’une association appelée Le Royaume Enchanté. Plus beau rôle de ma carrière.” Les derniers mots sont touchants et le sourire de l’italienne s’agrandit, même si une nouvelle fois, elle trouve encore la plaisanterie comme la manière la plus aisée de détendre l’atmosphère face à quelqu’un qu’elle connaît si peu. “Je n’en doute pas, mais j’ai quand même envie de découvrir les autres rôles maintenant.” Elle n’a jamais été très séries, mais c’est l’occasion - celle de faire la part des choses entre la personne qu’elle a réellement eu en face d’elle, et le personnage sans doute bien différent. Quelque chose que certains n’arrivent pas à différencier, malheureusement. “Je pense que le truc le plus étrange que j’ai eu c’est un fan, un adulte dans la quarantaine facile alors que je devais avoir la petite vingtaine à peine. Il est venu m’aborder alors vêtu exactement comme le love interest du personnage de la série que j’ai mentionné tout à l’heure. Et il m’a fait la plus sérieuse mais la plus étrange déclaration d’amour, comme si j’étais toujours le personnage de la série hors de la télévision. Heureusement qu’on était en public parce que j’ai l’impression que ça aurait facilement pu virer en film d’horreur tout ça.” L’anecdote en est presque amusante, maintenant, mais Livia frissonne à la simple idée de devoir se retrouver dans ce genre de situation. “C’est vraiment tellement flippant. Je comprends pourquoi certaines personnes ont des gardes du corps.”

Enfin garées devant le bâtiment de l’italienne, cette dernière ne peut que renvoyer un sourire de remerciement à l’actrice qui ne l’encourage qu’à poursuivre ses projets, là où elle n’a pourtant jamais goûté à ce qu’elle pourrait bien proposer. “Je dirais pas plus que la quarantaine.” L’éclat de rire n’est pas fin, et Livia en oublie presque un instant que son corps si jeune la lâche pourtant depuis quelques temps. “Et toi, t’as le droit de conduire à ton âge?” C’est certain, mais beaucoup trop tentant tout de même. “Je te suis alors.” La blonde ouvre la marche, déjà un peu plus reposée que quelques instants auparavant, après être restée assise un moment dans la voiture. Une fois devant la porte, elle déverrouille et fait signe à l’actrice d’entrer - l’appartement est lumineux, rempli de plantes et décoré au goût de l’italienne, mais nul doute qu’il n’avoisinne pas ce que doit pouvoir s’offrir une actrice. Sans attendre, elle dépose son sac sur la console de l’entrée puis se dirige vers la cuisine avant d’ouvrir le frigo. “L’industrie du cinéma, c’est comment?” Question si vague et qui lui brûle pourtant les lèvres, elle qui n’y connait pas grand chose.

@Penny Stringer

@livia oakheart
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« Je n’en doute pas, mais j’ai quand même envie de découvrir les autres rôles maintenant. » Ça te fait sourire. Qui aurait cru que vous en seriez là après ce départ plutôt houleux entre vous deux? Toi qui avait eu si peur pendant un instant des possibles représailles de la blonde sur ta carrière et ta réputation, voilà maintenant qu’elle était curieuse et voulait voir ce que tu avais accomplis jusqu’à maintenant. « Je peux te faire une liste si tu veux. Même si tu peux facilement trouver l’information sur internet. » Tu ne sais pas trop pourquoi tu lui proposes une liste mais si jamais elle accepte, tu te dis que tu pourrais facilement te concentrer sur les projets dont tu es le plus fière, ceux qui ont bien réussi. Si tu ne regrettes aucun de tes rôles, il y a quand même quelques uns de tes premiers téléfilms auxquels tu préfères ne pas penser trop souvent tellement tu es critique avec toi-même sur ce que tu étais en mesure de faire à l’époque.

« C’est vraiment tellement flippant. Je comprends pourquoi certaines personnes ont des gardes du corps. » Tu hoches la tête. C’était en effet vraiment effrayant quand tu te mettais à vraiment y penser, chose que tu évitais autant que possible. « J’ai été chanceuse jusqu’à maintenant, j’ai pas eu besoin d’aller jusque là. » Et si tu espérais que ta popularité reprenne de plus belle dans l’année à venir, tu espérais quand même que ta vie privée reste privée justement. Ça faisait déjà de bien trop long mois qu’on voyait ton visage dans les magazine people semaine après semaine sans que tu ne puisses y faire quelque chose, tu avais hâte que ça se tasse ou que l’on parle de toi pour autre chose que ce film qui ne verrait jamais le jour ou ces histoires amoureuses complètement fausses. « Et toi, t’as le droit de conduire à ton âge? » Le rire de Livia est une distraction que tu apprécies toutefois alors qu’elle te renvoie la balle et tu ne peux t’empêcher de hocher la tête légèrement, amusée par l’échange actuel bien plus sympathique que ce que tu aurais pu t’imaginer plus tôt. « L’industrie du cinéma, c’est comment? » La question te prend un peu de court alors que vous arrivez devant la porte de la demeure de la blonde. « Gros. Et éphémère aussi. Tout va très vite. » La popularité, les offres de rôles qui sont amusant tout en offrant un défi, les médias, les rumeurs, les attentes et la vie privée. C’est un gros casse-tête avec lequel tu tentes de jongler depuis longtemps, même si tu as perdu des morceaux en chemin. « C’est une industrie qui roule à toute vitesse et qui ne pardonne pas facilement si tu as besoin de prendre une pause. » Tu échappes un léger rire mêlé d’un soupir. La pause t’avait été imposé mais ça ne changeait rien. Tu étais en retard désormais et tu allais être chanceuse si tu pouvais être dans le train à nouveau. « Parfois je me demande si je ne suis pas passée à côté de quelque chose de bien plus beau et bien plus simple en choisissant cette voie. » De drôle de confidences à lui faire sur le bas de sa porte, mais ça te semblait un peu de circonstances, vu tout le reste de votre échange.

“Je peux te faire une liste si tu veux. Même si tu peux facilement trouver l’information sur internet.” Pour que son nom et sa filmographie sur internet soient si accessibles que ça, l’actrice doit être plus qu’une personnalité de second rang - et Livia se demande encore comment elle a pu passer à côté de son prénom. Cela dit, elle n’a jamais eu une culture cinématographique dont être fière, et elle se tient relativement loin des réseaux sociaux et autres médias qui pourraient la tenir au courant des news people. “Il y a une liste à pas regarder?” Nul doute qu’il faut bien commencer quelque part, comme dans tout emploi, et que les débuts en tant qu’acteur ou actrices ne doivent pas être faciles - n’est pas Dicaprio qui veut, il paraît. Pourtant, être nommé aux Oscars ou non n’empêche pas certains fans d’être bien trop intrusifs, à la limite du terrifiant pour une personne normalement constituée qui arrive encore à distinguer réalité et fiction. “J’ai été chanceuse jusqu’à maintenant, j’ai pas eu besoin d’aller jusque là.” Et Livia ne lui souhaite pas, comme à personne d’autre, d’ailleurs.

Alors que l’italienne tourne enfin la clé dans sa serrure et invite Penny à l’intérieur, elle ne peut que se montrer un peu plus curieuse vis-à-vis du travail de la jeune femme, à mille lieux du sien. “Gros. Et éphémère aussi. Tout va très vite. C’est une industrie qui roule à toute vitesse et qui ne pardonne pas facilement si tu as besoin de prendre une pause.” Est-ce que ça sent le vécu, ou la brune ne se contente que de répéter ce qu’elle a sans doute dit à beaucoup d’inconnus auparavant? “Et t’en as déjà eu besoin? De prendre une pause.” Elle fait jeune la brunette, et pourtant, Livia peut croire qu’il s’agisse d’un milieu qui peut épuiser quelqu’un en moins de temps qu’il n’en faut pour le croire. “Parfois je me demande si je ne suis pas passée à côté de quelque chose de bien plus beau et bien plus simple en choisissant cette voie.” “Je cherche quelqu’un de plus pour m’aider à l’épicerie, si jamais.” Ca, c’est la plaisanterie avant l’air plus sérieux, et soudain empli de sollicitude qui caractérise l’italienne qui leur sort deux tasses, indiquant d’une question silencieuse le chocolat, le thé ou le café? “C’est si dur que ça? Je connais si peu.” Pas du tout, même. “T’aurais fait quoi d’autre?”

@Penny Stringer

@livia oakheart
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« Il y a une liste à pas regarder? » Elle t’arrache un nouveau rire alors que tu hoches légèrement la tête. « Évidemment. Mais heureusement pour moi, elle est moins longue que celle de trucs à regarder. » Encore heureux en effet, tu n’es pas certaine ce que ça aurait dit de toi ou de tes talents d’actrice si c’est le contraire qui avait été vrai. Et elle est majoritairement composée de tes premiers vrais rôles, quand tu étais encore en train de faire la transition entre la vie d’adolescente et la vie d’adulte au même moment où professionnellement parlant tu faisais enfin cette transition tant attendue entre publicités et vrais rôles. « La liste contre un morceau de tiramisu, ça me semble être une bonne offre, qu’est-ce que tu en penses? » Tu avais tout à fait l’intention de lui faire une liste comme tu savais qu’elle allait t’offrir un petit truc sucré dès votre entrée dans la maison, mais tu ne pouvais t’empêcher de lui rappeler, juste au cas où elle serait distraite par tout le reste.

« Et t’en as déjà eu besoin? De prendre une pause. » Tu hoches doucement de la tête. C’est un sujet délicat mais tu es celle qui a emmené le sujet en premier. Tu échappes un léger soupir, mais garde un sourire. C’est pas du tout le temps de lui déverser tous tes problèmes sur le dos, elle semble avoir assez de trucs à gérer comme c’est là sans devoir entendre les déboires d’une jeune actrice en plus. « Je tente justement de sortir d’une pause en ce moment. C’est pas facile. » Tu prends quelques secondes pour tenter de trouver une manière presque plaisante de mentionner le tournage à Los Angeles. « Disons que je ne suis pas certaine sur quelle liste ma prochaine série va se retrouver. » Tu rigoles légèrement malgré le fond de vérité à ce que tu viens de dire. Les premières semaines ont été tellement désastreuses, ça va être un miracle si vous êtes en mesure de réchapper le produit final. « Je cherche quelqu’un de plus pour m’aider à l’épicerie, si jamais. » « J’en prend bonne note. » Tout est dit à la blague évidemment, jamais que tu ne pourrais t’imaginer une carrière comme commis d’épicerie. « C’est si dur que ça? Je connais si peu. » « Ça prend du temps avant d’atteindre un niveau où tu sais que tu peux survivre toutes les rumeurs et toutes les pauses. Et j’en suis pas là du tout. » Un jour peut-être. Encore fallait-il qu’on te donne une nouvelle chance de faire tes preuves. « T’aurais fait quoi d’autre? » Cette question à laquelle tu ne sais jamais vraiment quoi répondre. « J’aime penser que j’aurais fait éducatrice spécialisée, mais je sais pas en vrai. Mon frère est autiste donc j’ai toujours été très impressionnée par le travail de ceux et celles qui lui apporte du soutien au quotidien. »

“Évidemment. Mais heureusement pour moi, elle est moins longue que celle de trucs à regarder.” Ca l’a fait sourire, l’italienne - évidemment que tout le monde a certaines choses moins glorieuses à cacher, mais si l’actrice en arrive à être reconnue aujourd’hui (ou au moins à penser que sa tête est supposée inspirer quelque chose), c’est bien que la liste de ses productions compte davantage de succès que de ratés. “La liste contre un morceau de tiramisu, ça me semble être une bonne offre, qu’est-ce que tu en penses?” “Ne jamais oublier les priorités, t’as raison” qu’elle lance au moment même où son bras droit attrape la porte du frigo alors que ses yeux s’attardent déjà en direction des assiettes qu’elle ne tarde pas à disposer sur le comptoir. “Tu veux du chocolat avec?” Chaud, cette fois, évidemment.

Ce n’est que lorsque Livia s’assoit aux côtés de la brune qu’elle se laisse enfin aller à une question plus personnelle, davantage par curiosité que pour réellement se montrer intrusive. “Je tente justement de sortir d’une pause en ce moment. C’est pas facile.” Elle voit bien que sa question a fait mouche, et que ce qu’elle pensait prononcer naïvement pointe pourtant du doigt le fait que la vie ne semble facile pour personne, peu importe la célébrité. “Disons que je ne suis pas certaine sur quelle liste ma prochaine série va se retrouver.” A ce point, que serait tentée de dire l’italienne, mais elle se tait et préfère laisser l’actrice parler librement, alors qu’elle leur sert deux parts de tiramisu - impossible de regarder sans goûter aussi. Nul doute qu’un poste à l’épicerie s’éloigne de la vocation de la brune, mais l’idée est lancée, et permet au moins de détendre l’atmosphère un instant. “Ça prend du temps avant d’atteindre un niveau où tu sais que tu peux survivre toutes les rumeurs et toutes les pauses. Et j’en suis pas là du tout.” “Les rumeurs c’est le fléau de notre époque, avec les réseaux sociaux. Tout va trop vite.” Elle sonne si vieille à dire cela, mais elle se rend pourtant bien compte qu’une réputation se fait et se défait en quelques secondes à peine, à l’ère d’internet. “J’aime penser que j’aurais fait éducatrice spécialisée, mais je sais pas en vrai. Mon frère est autiste donc j’ai toujours été très impressionnée par le travail de ceux et celles qui lui apportent du soutien au quotidien.” Oh. Si les apparences sont trompeuses, ces mots ne viennent que le confirmer - quiconque pense tout savoir sur le quotidien d’un inconnu se trompe lourdement, car tout un chacun cache en réalité ses propres difficultés. “Je ne saurais pas imaginer.” Elle ne peut prétendre se mettre à la place de Penny, là où elle n’a jamais connu cette situation-là. “Mais j’imagine que c’est dur d’avoir un boulot qui fait écho à quelque chose de personnel.” Trop sensible, l’italienne ne pourrait pas - et elle se félicite désormais de ne pas travailler à l’hôpital. “C’est très éloigné du cinéma, en tout cas. Pourquoi cette voie, du coup? T'apparaissais déjà dans des pubs pour des couches quand t’étais bébé?”

@Penny Stringer

@livia oakheart
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« Ne jamais oublier les priorités, t’as raison. » Ton regard se perd dans la demeure de la blonde, admirant le décor ainsi que les différentes photos accrochées sur les murs jusqu’à ce que tu en trouves une de ce que tu devines facilement être Gabriele de par ses ressemblances avec la blonde devant toi. Elle ouvre le frigo et en sort les desserts offerts plus tôt et ton ventre témoigne une fois de plus de ta faim qui n’a fait que grandir depuis que vous avez quitté le centre-ville. « Tu veux du chocolat avec? » « Oui s’il-te-plait. » Si seulement toutes tes crises de nerfs pouvaient finir avec du dessert et un chocolat chaud.

Elle s’installe à côté de toi avec deux morceaux de tiramisu alors que tu t’étends probablement plus que nécessaire sur les tourments de ta vie professionnelle. C’est le flou tellement longtemps cette partie de ta vie, ça fait presque étrange de le résumé à ce point alors que l’étendu de la situation est bien plus complexe que tu ne le fais savoir à l’italienne. Mais elle semble comprendre et compatissante malgré tes réticences et ça te fait chaud au coeur. A moins que ce ne soit que l’effet de ton breuvage sucré à la perfection, difficile à dire. « Les rumeurs c’est le fléau de notre époque, avec les réseaux sociaux. Tout va trop vite. » « Tu n’as pas idée. » Une seule photo de toi prise à ton insu peut trop rapidement faire le tour de la presse, comme tu l’avais appris à maintes reprises mais surtout récemment. Tu lui parles de ton frère et comme chaque fois que tu le mentionnes à un inconnu, le visage de la blonde s’adoucît légèrement. « Je ne saurais imaginer. » Tu hausses les épaules légèrement. « Je ne connais rien d’autre. » C’est vrai après tout, David n’avait que trois ans lorsque le diagnostique était tombé et il n’avait jamais été autrement que lui-même, merveilleux dans toute sa différence. « Mais j’imagine que c’est dur d’avoir un boulot qui fait écho à quelque chose de personnel. » Tu hoches la tête légèrement. C’est en partie pour ça que tu es contente que ta carrière ait démarré au moment où l’a fait, tu n’as jamais eu à te poser la question réellement. « C’est très éloigné du cinéma, en tout cas. Pourquoi cette voie, du coup? T’apparaissais déjà dans des pubs pour des couches quand t’étais bébés? » Tu échappes un rire franc. « Pas loin. Ma première pub était pour la chaîne ABC Kids. J’avais quatre ans. » Oh que c’était simple à l’époque. Tu allais la où ta mère te menait sans te poser trop de questions et tout ce que tu avais à faire était de sourire à la caméra et dire des choses cutes la majorité du temps. « C’est une photographe qui a dit à ma mère que j’étais une naturelle devant la caméra et je m’y plaisais vraiment même haute comme trois pommes donc j’ai enchaîné les pubs toute mon enfance et mon adolescence avant d’obtenir mon premier vrai rôle à 18 ans. » Tu prends une autre bouchée de ton dessert, tu échappes un léger soupir de satisfaction tellement c’est délicieux. « Il faut absolument que tu mettes tes desserts sur le marché, c’est vraiment très bon. »

“Oui s’il-te-plait.” L’italienne ne se fait pas prier pour lui préparer le chocolat donc elle a le secret, celui-là même que son fils lui réclame bien trop souvent et qu’elle est bien obligée de lui refuser pour qu’il n’en abuse pas. Visiblement, le chocolat allié au tiramisu délie les langues, alors que les deux femmes se laissent aller à des discussions désormais bien éloignées de l’altercation qui a donné lieu à leur rencontre, et qui paraît désormais oubliée. Être actrice ne semble pas être aussi glamour que les médias le laissent à imaginer, et si Livia s’en doute déjà, Penny ne fait que le lui confirmer. Là où les réseaux sociaux ne semblent se concentrer que sur les visions de rêve, ou à l’inverse les scandales, trouver sa place dans ce milieu semble bien plus complexe que connaître son texte par cœur et le jouer devant la caméra. “Pas loin. Ma première pub était pour la chaîne ABC Kids. J’avais quatre ans.” ABC Kids, carrément, que semblent dire les sourcils de la blonde qui se haussent alors que le liquide chaud qui coule le long de sa gorge lui fait du bien. “C’est une photographe qui a dit à ma mère que j’étais une naturelle devant la caméra et je m’y plaisais vraiment même haute comme trois pommes donc j’ai enchaîné les pubs toute mon enfance et mon adolescence avant d’obtenir mon premier vrai rôle à 18 ans.” “Je me suis toujours demandé comment les gamins qui apparaissent dans les pubs sont castés, j’imagine que ça part de rien, du coup.” Dans le cas de la brune, ce rien avait fait naître une vocation - ou du moins, une carrière. “Il faut absolument que tu mettes tes desserts sur le marché, c’est vraiment très bon.” “Merci beaucoup. Je livre sur les plateaux de tournage quand tu veux.” L’italienne n’a jamais considéré la cuisine comme une vocation, de son côté, mais comme une passion qui la rend toujours très touchée par les commentaires positifs qu’elle reçoit. Devant tant de gentillesse, elle ne peut que reproposer à l’actrice de la servir, profitant de cet instant durant lequel elle oublie enfin qu’elle a failli finir par terre pas même une heure auparavant. Le sucre aidant, et la compagnie encore davantage, elle se sent finalement revigorée, assez pour se laisser aller à sourire une nouvelle fois tandis que les mots et les rires continuent de fuser.

@Penny Stringer

RP TERMINÉ