| Have I the courage to change? ¤ Birdie |
| | (#)Sam 16 Jan 2021 - 17:42 | |
| L'ennui était un ennemi des plus farouches et la clope au bec, ce n'était pas Wren qui aurait pu clamer le contraire. Il se traînait dans cet entrepôt désaffectée, retrouvant les bonnes vieilles habitudes. Le grand suédois avait pourtant quitté ce monde-là (oui pour la dixième fois au moins) il y avait quelques mois de cela parce qu'il était devenu barman et qu'il devait bien rentrer dans les rangs. Foutaises, encore. Il avait fallu qu'il dérape, comme à l'accoutumée, tout cela pour attraper une bouteille d'alcool dans la réserve de l'endroit où il travaillait. La mise à pied s'était vite transformée en licenciement et Wren avait bien dû trouver une solution en urgence pour payer le loyer. La drogue, c'était le domaine qu'il connaissait le mieux et comme il n'avait pas un rond d'avance en poche, Doherty avait vite fait de contacter ses vieux potes dans le domaine pour retrouver une place dans ce lieu de rêve où débarquaient à intervalles réguliers des junkies dont il connaissait la tête depuis des lustres. Wren avait longtemps eu la même tête qu'eux et il pensait souvent à la retrouver par ailleurs, parce qu'il avait des tonnes de doses juste là, à quelques centimètres, ce serait si facile de replonger. Il ne le faisait pas, allez savoir pourquoi, peut être parce que, justement, le suédois haïssait la facilité et qu'il préférait en chier dans toutes les largeurs avant d'envisager la solution la plus évidente. Est-ce que les vieux clients allaient revenir? Pour le moment, Wren ne tombait que sur les déglingués de base, ceux qui n'avaient pas un billet mais qui tenaient pourtant à obtenir de quoi se perdre dans un nirvana extraordinaire. Elle, en premier lieu. Elle était déjà collante dans ses présentations, la nana, se rapprochant de lui en lui faisant des clins d'oeil emplis de sous entendus. "T'as ce qu'il faut?" Wren tirait sur sa cigarette en laissant le silence s'étirer, il était toujours question d'en faire baver aux clients, pour qu'ils reviennent encore plus vite. "Ca dépend. T'as de quoi payer?" Elle le toucha de manière parfaitement appropriée et Wren comprit bien le message, ce n'était pas la première fois qu'on essayait le paiement en nature mais il n'y recourait jamais. "Je parle de billets, bien sûr." Elle continuait, elle lui faisait les yeux doux et Wren se demandait bien comment il allait pouvoir se débarrasser de cette nana qui puait l'alcool à plein nez et qui aurait pu être une parfaite cliente si elle avait eu quelques billets dans les poches. Il ne pouvait donc pas l'envoyer chier aussi clairement qu'il le faisait avec des gens lambdas car c'était son boulot de fournir et s'il était désagréable, la clientèle ne reviendrait pas. "Si t'as pas de thunes, je peux rien te donner. C'est le deal. Y en a qu'ont besoin de fric pour le loyer." Elle le suppliait pourtant, à base de "allez, allez, je te ferais tout ce que tu veux" et autres suppliques pathétiques d'un junkie en manque. Il devait ronger son frein, serrer les dents et terminer sa clope en la repoussant délicatement. Est-ce que le tout suffirait, néanmoins? Wren ne pouvait qu'en douter mais qui viendrait le sauver de cette situation dans un tel endroit, hein? |
| | | | (#)Sam 16 Jan 2021 - 22:09 | |
| Y a plein de lumières qui piquent la rétine, des néons qui frétillent le lobe oculaire, sans oublier le bruit assourdissant de la pièce d’à côté où se déroulent les festivités principales. Le schéma habituel d’un ami qui a une connaissance qui un pote qui connait quelqu’un qui a entendu parler de ce qui allait se dérouler ce soir. Est–ce que c’est Jon, Paul, Alek ou Yasmine derrière l’invitation ? Birdie n’en sait rien et Birdie s’en fout. Il suffit qu’on lui promette de quoi se défouler, de quoi s’amuser – dont des rafraichissements aussi aphrodisiaques que gratuits – et elle est opérationnelle. Jamais la dernière pour l’amusement, toujours la première en ligne de défense. Le mieux est que l’on peut dessiner sur les autres, sur soi–même, sur les murs et que ça accentue les couleurs fluorescentes. Elle adore ça, elle exulte, elle se sent dans son univers tout entier, aussi décadent que brillant. Pas beaucoup de fringues pour recouvrir la peau, parce qu’il fait chaud, parce que c’est l’été australien, parce qu’y a plein de corps, parce qu’elle explose son énergie et son endurance sur la piste et parce que, surtout, il faut de la place pour le maximum de dessin. Partout, à chaque extrémité, petit ou gros, moche ou joli, qu’importe. Elle veut juste rayonner de mille feux, l’oiseau à la queue de cheval haute gigotant sous l’effet de sa propriétaire qui ne cesse jamais.
L’humanité lui dit de cesser un moment, de faire une parenthèse quand ses doigts de pied droits se font écraser par des chaussures plus lourdes que la moyenne. Elle râle, elle rouspète, elle tire même les cheveux du type qui n’a pas le temps de réagir que Jon est déjà en train de faire blocus, le temps nécessaire pour Birdie de s’échapper. Elle devrait avoir l’habitude mais il faut croire que son corps n’a pas fini de la surprendre elle–même. La petite blonde profite de l’air frais pour sortir une clope juste avant de se rendre compte qu’elle n’a pas l’arme qu’il faut pour l’allumer. Shit. C’est en parcourant les lieux délabrés – il y a même un vieux métro tagué de partout, incroyable – qu’elle les voit. Une perche, encore une, et une demoiselle. Elle penche la tête, elle se rapproche, sa clope non consommée gisante entre ses doigts. « Allez, allez, je te ferais tout ce que tu veux » qu’elle entend par intermittence, aussi pathétique que pitoyable. Une gamine qui n’a rien à foutre ici, qui ne semble pas comprendre que son interlocuteur veut juste qu’elle dégage. Une collante, une pénible, une idiote sans amour propre certainement. Assez proche qu’elle peut enfin voir le visage familier de celui qui a l’air de se contenir de l’envoyer chier aussi sec. Birdie le connait peu mais elle l’a assez vu pour savoir que les crises de colère de ce grand et valeureux (non) gaillard ne sont pas à prendre à la légère.
Alors Birdie intervient, tapotant son mégot toujours éteint, passant un bras autour des épaules de la pauvre gourde qui a l’air tellement désespéré que c’est pathétique. « Ce qu’il veut, c’est te préserver, ma chérie. Le pauvre chéri a une maladie très rare mais sexuellement transmissible. Je sais que t’as envie de te le faire mais pour ton propre bien, tu ferais mieux de passer ton chemin. » Puis elle se penche un peu plus, parlant plus bas, les yeux rivés sur Wren. « Sois mignonne, donne–lui son dû, il en a besoin. » La gamine ne peut pas le voir mais Birdie a un bout de sourire amusé au coin des lèvres ; il faut toujours qu’elle trouve moyen de rire de n’importe quelle situation. L’avantage est que l’éplorée bredouille, a l’air de balbutier des mots qu’elle n’entend pas, sortant les précieux billets. La petite blonde joue des sourcils à l’attention de Wren avant que ses doigts ne se resserrent autour de l’épaule de la gamine qui prenait la poudre d’escampette. « Tu dis rien à personne sinon, on serait obligé de te brûler la langue. » Là voilà qui se la joue faussement menaçante, mais c’est suffisamment convainquant pour que la gamine hoche la tête frénétiquement avant de déguerpir pour de bon. Birdie pose ses mains sur ses hanches, la fierté transpirant de ses pores. « Une affaire rondement menée, je trouve. De rien de rien, t’es pas obligé de me remercier. Enfin, si, je veux bien que tu me remercies quand même parce que je suis vachement bonne dans mon rôle. » Puis elle se rappelle soudainement. « Oh. Tu m’allumes ça, s’il te plait, mon grand malade imaginaire ? » demande–t–elle en tendant innocentement sa cigarette. Il lui doit bien ça, non ?
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| | | | (#)Sam 16 Jan 2021 - 22:31 | |
| Il n'était pourtant pas avare d'insultes et de comportements plus que limite habituellement mais allez savoir, ce soir-là, Wren tenait à conserver une réputation de dealer fiable et avec un sang-froid légendaire. En réalité, le grand Doherty savait qu'il jouait sa vie ou presque en reprenant ce rôle-là au milieu des rues les plus malfamées de Brisbane mais il n'avait plus un rond, plus rien. Ses poches fuyaient et les billets se faisaient la malle aussi vite qu'il ne les gagnait. En vue de cette situation financière des plus pitoyables, le pauvre Wren ne pouvait que ronger son frein un maximum et accepter d'être une carpette de première catégorie face à cette tigresse d'un nouveau genre, apparemment fort encline à la prostitution pour avoir une dose gratuite. C'était peut être déjà arrivé dans le temps que le suédois cède à ce genre de délires, souvent lorsqu'il était lui-même complètement défoncé mais il s'était promis de ne plus manger de ce pain-là et d'effectuer son travail de manière réglo. Autant qu'on pouvait l'être lorsqu'on vendait de l'ecstasy à l'entrée d'une rave party où un tas de corps fiévreux s'entassaient avec une musique beaucoup trop forte pour leurs oreilles délicates. Il respirait, plus fort que d'habitude, et il allait vraiment s'énerver cette fois en voyant qu'elle essayait de retirer sa ceinture mais Doherty fut sorti d'affaire par une petite blonde qui sortit tout de suite une carte des plus indésirables. Comment cela, une maladie sexuellement transmissible? Qu'est-ce qu'elle racontait, celle-là? Puis, en quoi ce genre d'informations de mauvais genre allaient l'aider à conserver un business convenable? Elle lui échauffait déjà les tympans et le suédois s'était sacrément raidi en l'entendant débiter sa connerie, apparemment fière d'elle, la naine. "J'ai pas de MST. Elle raconte n'importe quoi, la nana, elle est juste jalouse que tu me dragues et pas elle. Cela dit, c'est vrai que là... On parlait pognon à la base." Il ne sut pas ce que Birdie alla lui murmurer à l'oreille et c'était encore quelque chose que Wren méprisait par avance parce que bordel, avoir le contrôle de toutes situations, il était né pour cela et là, en ce moment même, c'était plus la Cadburry qui menait la danse que lui et il était emmerdé. Néanmoins, l'étrangère paya et Wren déposa les petites pilules entre ses doigts avant qu'elle ne s'envole sans demander son dû plus longuement. Wren put donc en profiter pour refermer avec aisance la boucle de sa ceinture, toisant le visage de la petite blonde avec un mépris relativement habituel chez lui. "Te remercier pour quoi? D'avoir entaché ma réputation et mon business avec ton histoire de sida? J'ai pas demandé de sauveuse, je crois. Qu'est-ce que tu fous là au lieu d'être à la rave, d'ailleurs? Tu veux une dose? Je préviens, je sers pas les mineures et t'as pas l'air bien grande..." Il faisait exprès, son petit rictus s'étalant sur ses traits alors qu'il lui passait un de ses briquets, pas le plus beau, il ne fallait pas déconner non plus. "Et la clope là, c'est pas pour les moins de quatorze ans non plus, je précise au cas où." Pourtant, il lui alluma, esprit de contradiction, rangeant son billet dans sa petite caisse fermée à double tour. La soirée se déroulait si bien jusque là. Pourquoi avait-il la sensation que l'affaire allait vite tourner court? |
| | | | (#)Dim 17 Jan 2021 - 16:09 | |
| Il grince des dents, il irradie de frustration – Birdie ne comprend pas pourquoi alors qu’elle vient lui sauver les fesses d’une gourgandine visiblement plus encline à lui vendre son corps que lui fournir des billets. Pourquoi est–ce que les gens ne peuvent juste pas être redevables, tout simplement ? C’est incompréhensible, ils sont pénibles et cela rappelle à Birdie pourquoi parfois, elle préfère s’isoler de la terre entière dans sa campagne profonde pour recharger les batteries. La grande perche suédoise a le visage qui se ferme, l’énervement palpable jusqu’à faire palper la veine de sa tempe – heureusement que c’est la semi obscurité, la nuit entière les englobant et que personne ne peut le voir, à part elle. Il parle, il dit qu’il n’a rien, Birdie aborde une expression désespérée en murmurant à l’inconnue ‘‘pauvre chéri, il est complètement dans le déni’’. Bien sûr, ils parlaient de pognon. Et elle, elle pisse des arc–en–ciels, c’est bien connu. Enfin l’intrépide peureuse (quelle ironie) déguerpit du plancher et Birdie, fière de sa manœuvre, se retrouve avec un suédois qui se rhabille rapidement tout en plantant son regard dans le sien. « Te remercier pour quoi? D'avoir entaché ma réputation et mon business avec ton histoire de sida? J'ai pas demandé de sauveuse, je crois. Qu'est-ce que tu fous là au lieu d'être à la rave, d'ailleurs? Tu veux une dose? Je préviens, je sers pas les mineures et t'as pas l'air bien grande... » C’est qu’il en pose, des questions, le petit con qui donne l’impression de se foutre de tout et de rien. Elle serre ses lèvres, un bras replié, absolument atterrée de voir qu’il n’a même pas la simple décence de la remercier. A croire qu’on ne peut jamais se contenter des bonnes choses dans ce monde de brutes. « Et la clope là, c'est pas pour les moins de quatorze ans non plus, je précise au cas où. » Birdie hausse un sourcil, un petit sourire apparaissant sur ses lèvres parce qu’il essaie de la piquer au vif mais que c’est d’avance une peine perdue. « J’ai peut–être l’apparence d’une gamine de quatorze ans, mais je t’assures que j’ai l’expérience du double. » qu’elle dit dans un clin d’œil et un sourire sous–entendu. Même un peu plus mais ils ne sont pas là pour faire des mathématiques. Elle plante sa clope entre ses lippes, satisfaite de pouvoir enfin en faire une taffe puis deux, observant Wren de toute sa hauteur. « Je pensais pas au sida. T’apprendras qu’il existe plusieurs MST, mon garçon. J’avais plutôt en tête le chancre mou. Le nom est très amusant, je trouve. » Il a de la chance qu’elle ne l’a pas sorti à la pauvre gourde. On pourrait croire que le nom évoque un engin masculin au point mort. Véritablement dégradant. « Et toi, qu’est–ce tu fous là ? Je pensais que t’avais arrêté ces conneries mais visiblement, chasser le naturel, il revient au galop, c’est ça ? » Pas que Birdie traine beaucoup avec des dealeurs mais les lieux qu’elle fréquente peu être considéré comme des nids, des lieux de rassemblements, des coins étranges. Elle n’avait plus croisé Wren dans une ruelle saugrenue mais dans un bar, ayant troqué la drogue pour l’alcool. Mais le voilà revenu à des conneries de base et franchement, elle a presque de la peine pour lui.
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| | | | (#)Dim 17 Jan 2021 - 16:24 | |
| Il avait juste envie de balancer un doigt d'honneur, ce ne serait pas le premier de la journée de toute évidence vu la propension à la gentillesse et l'amabilité du Doherty. Le problème, c'était qu'il n'avait aucune patience, qu'il méprisait qu'on lui fasse le moindre commentaire négatif, comme s'il était le mec parfait. C'était clairement l'inverse, voyez-vous, mais le misérable qu'il était refusait de voir la réalité en face. comment cela il n'était qu'un junkie de bas étage et désormais au chômage? Comment cela il n'était pas capable de tenir une relation amoureuse parce que l'attachement lui filait la gerbe? Le pauvre Wren n'avait clairement rien d'un prince et la preuve était plus qu'évidente à l'heure actuelle puisque Birdie venait de lui sauver la mise et surtout, lui permettre de gagner quelques billets qu'il n'aurait pas obtenus autrement. Autant dire que s'il avait été un homme lambda, il l'aurait remerciée avec un doux sourire et une dose gratuite mais Wren n'était pas les autres, Wren était le casse-pied le plus déplorable du territoire et il avait juste envie de se mettre cette petite à dos. Elle avait l'air fière d'elle et c'était quelque chose qui l'agaçait à outrance ça, qu'on puisse paraître parfaitement à son aise dans un rôle de sauveur alors que tout ce beau monde se trouvait à une rave party en croyant que la vie était merveilleuse. Doherty n'y croyait plus de son côté depuis déjà pas mal d'années et tout cela ne lui faisait pas plaisir, non, de réaliser le pot aux roses, que sa vie était d'un ennui sans fin et qu'il n'arrivait plus tellement à étirer ses lèvres dans un sourire. A la place, il pouvait faire un rictus, comme celui qu'il lança à la Cadburry au moment de lui allumer sa cigarette, se complaisant à rire de sa courte répartie. "Des mots, c'est bien beau mais faudra que tu me prouves ça parce que physiquement, là, je le vois pas." Il rangeait son barda, se disant qu'il allait vite falloir détaler avant que les affaires tournent au vinaigre: après tout, les cris retentissaient à l'intérieur du hangar et l'état de ces misérables gens laissait présager que leurs amis, les costumes bleus, ne manqueraient pas de débarquer avant la fin de la petite fiesta. "Je préfère pas te demander ce que c'est, ta merde. Je l'ai pas." Qu'elle ne fasse pas atteinte à sa virilité, c'était le pire des événements pour un Doherty qui n'avait plus grand chose pour lui. Il se mettait à la toiser, histoire de remettre les choses en perspective: c'était lui, le géant et il ne pouvait pas tellement dire qu'elle avait tort mais il pouvait encore le penser. Il n'était pas si pathétique, merde. "De quelles conneries tu parles? Et on se connait? J'ai l'impression que tu piailles trop, ça doit te causer des soucis ça, non? Parce que bordel, doit y avoir du monde qui rêve de te faire fermer ton clapet." Ses pilules en poche, il attrapa son sac et entendit soudainement quelques sirènes qui n'annonçaient rien de bon. "Tu veux finir chez les flics ou pas? Parce que je t'annonce qu'ils arrivent. J'ai pas tellement envie de te sauver la mise mais bon... Paraît que je t'ai pas remerciée." Quelle politesse, Wren, alors qu'il attachait ses lèvres à sa clope en se demandant où ils pourraient se tirer sans se faire choper. Difficile en vue de la zone choisie pour la soirée, quelle merde et dire qu'il allait devoir supporter la piailleuse. Enfer ultime. |
| | | | (#)Jeu 21 Jan 2021 - 23:17 | |
| « Des mots, c'est bien beau mais faudra que tu me prouves ça parce que physiquement, là, je le vois pas. » Mais c’est qu’il chercherait presque à la provoquer, le grand malin. Heureusement que Birdie possède malgré tout une patience certaine, préférant lui afficher un sourire éclatant face à cette répartie cinglante, se rapprochant de lui pour glisser deux doigts à la lisère de son jean. « Faut jamais se fier à la couverture, on te l’a déjà dit. » Oui, la petite blonde est obligée de lever les yeux pour regarder le grand suédois mais heureusement pour elle (encore une fois), elle ne possède pas d’égo ni de problème d’infériorité. Elle sait ce qu’elle vaut et elle serait plus que ravie de montrer à Wren que sa taille et son apparence d’être plus jeune que son âge ne valent pas l’expérience qu’elle a pu accumulée. « On est plus performants, plus endurants… et beaucoup plus souples que vous autres les géants. » Son doigt se balade sur la ceinture du jeune homme, le fond des prunelles bleutées qui pétillent de malice, levant sa cigarette à ses lèvres pour lui envoyer la fumée en pleine figure avant de s’éloigner. « Je préfère pas te demander ce que c'est, ta merde. Je l'ai pas. » Birdie hausse les épaules avec un sourire taquin. « C’est toujours ce qu’on dit. » Qu’on est en forme, en pleine santé, dans la force de l’âge et toutes ces choses que l’on évoque pour se rassurer que tout va bien. L’oiseau n’est pas la mieux placée pour faire ce genre de remarques, sachant qu’elle en est une adepte toute trouvée. « De quelles conneries tu parles? Et on se connait? J'ai l'impression que tu piailles trop, ça doit te causer des soucis ça, non? Parce que bordel, doit y avoir du monde qui rêve de te faire fermer ton clapet. » Calée contre le mur, Birdie l’imite silencieusement, mimant ses lèvres grossièrement parce que sérieusement, elle n’en a pas grand-chose à faire de ce que Wren peut penser. Ou même l’humanité toute entière. Piailler va avec son prénom, on le lui a assez dit quand elle était à l’école, surtout pour se moquer, avec des bruits d’oiseaux ridicules qui n’existent même pas. La jeune femme bombe quand même le torse, le sourire mielleux. « Y a une liste d’attente encore plus longue que la Muraille de Chine. Qui fait presque 22km. Donc prends ton ticket, mon grand gaillard, y a d’autres personnes avant toi. Rares sont ceux qui ont réussi, je tiens à le préciser. Parait que c’est un trait de famille. On ne peut pas s’empêcher d’en rajouter des tonnes et des couches. Au moins, on ne peut pas s’ennuyer avec moi, non, si ? Oh allez, fais un effort. » Elle enchaine les mots plus vite qu’on peut enchainer les perles autour d’un fil et tout ceci, sans même reprendre plus qu’une micro seconde d’inspiration. Birdie s’en amuse, elle abuse de la patience absolument inexistante de Wren, ce qui rend la situation encore plus drôle.
Ce qui l’est moins, par contre, ce sont les sirènes au loin qui retentissent. « Tu veux finir chez les flics ou pas? Parce que je t'annonce qu'ils arrivent. J'ai pas tellement envie de te sauver la mise mais bon... Paraît que je t'ai pas remerciée. » Elle pose la main sur sa poitrine, attendrie. « Aw, mon preux chevalier, vous allez me sauver d’une situation aussi périlleuse que dangereuse, j’en suis touchée. Je vous donnerai peut–être mon mouchoir si jamais la chance nous réussit et que nous sortons indemne de cette épreuve. » Pendant ses paroles, Birdie s’est rapprochée pour finir par s’accrocher à son bras, la moue suppliante. « Tous nos espoirs reposent sur vous, Sir Wrenouille de la Zone Désinfectée. » Ne cherchez pas à comprendre, c’est une peine perdue. Il commence à y avoir du monde qui sort de partout du hangar et elle pourrait les entrainer tous les deux dans le mouvement, mais non. Il y a les flics qui arrivent et le joli petit oiseau ne trouve rien de mieux que de jouer les jouvencelles en détresse. Vraiment, c’est une cause perdue.
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| | | | (#)Jeu 21 Jan 2021 - 23:40 | |
| Apparemment, la petite avait envie de jouer, c'était le problème avec les jeunettes, elle testait constamment leur sex-appeal, se disant que ce serait sûrement ainsi qu'elles arriveraient à se faire une place de choix au sein de ce monde. En soi, Birdie et les autres n'avaient pas tout à fait tort, il y avait comme un attrait certain pour les gamines dans son genre, celles qui n'avaient pas froid aux yeux et qui jouaient inconsciemment avec la boucle de la ceinture que le géant suédois venait de remettre en place. Celui-là même aurait pu sourire de son grain de folie mais le ton qu'elle employait l'agaçait au possible: est-ce qu'elle était vraiment en train de se croire experte en la matière? Elle ne savait clairement pas à qui elle s'adressait en étant aussi impertinente mais Wren ne pouvait pas tellement rétablir la vérité, là, tout de suite, au milieu d'un hangar désaffecté quand il y avait potentiellement encore clients qui viendraient le trouver là. En soi, Doherty avait juste envie qu'elle la ferme, qu'elle arrête de lui balancer sa fumée dégueulasse au visage et qu'elle arrête même de respirer. Oui, juste un instant, c'était quelque chose qui lui ferait plaisir là, parce qu'elle racontait vraiment n'importe quoi et qu'elle cherchait à le faire sortir de ses gonds absolument. Autant dire qu'elle n'y arriverait pas comme cela, en cherchant son ego particulièrement en forme ce jour-là. "Ah, c'est pas ce que Playboy disait dans le temps... Ah ouais? Et y a des études scientifiques sur la question? Parce que moi, j'ai des preuves que tu bullshit pas mal, dans le genre petite jacasseuse." Il savait très bien de quoi il était capable et Wren avait juste envie de lui voler sa clope et lui faire avaler: elle n'aurait plus aucune raison de se la raconter si elle s'étouffait. Enfin, Doherty disait cela mais il était déjà trop tard, la petite blonde était déjà lancée dans un discours à rallonge qu'il ne comprit qu'à moitié, voire au quart seulement. "Faudrait déjà que t'articules correctement pour que je puisse répondre à tes questions. Mais, je vole n'importe quelle place dans la file parce que t'es devant moi là donc..." Les vingt deux kilomètres restants pouvaient aller se faire mettre en conséquence, Wren avait gagné la bataille de celui qui désirait le plus faire fermer son clapet au petit oiseau. Cela dit, c'était avant que les flics ne se ramènent et gâchent un peu les plans: ils avaient cette habitude là, les costumes bleus et c'était quelque chose qui énervait Wren. Il était déjà tendu depuis le début de la journée mais alors, entendre Cadburry continuer à piailler alors que la situation était urgence l'irritait d'autant plus. "Ferme là, Jane Birkin." Pourquoi elle? Aucune idée, sûrement parce que sa voix était aussi énervante que celle de Birdie à l'heure actuelle alors que Wren l'entraînait en courant jusqu'à une de ses cachettes favorites... Une vieille voiture paumée dans un recoin de la zone, les flics n'y venaient jamais et il faisait pas mal de commerces là dedans. "Ils viendront pas fouiner là... Du moins si tu hurles pas pour qu'on se fasse choper avec de la drogue dans les poches. Ah et.... T'avise pas de me rappeler Wrenouille une autre fois, ou je risquerais de vouloir te le faire avaler." Il pourrait la casser en deux d'un simple geste de la main, si tant était que c'était un voeu qu'il avait. Wren se sortit une nouvelle clope en s'appuyant contre la voiture, entendant les sirènes mais sans les voir. Ils étaient à l'abri ici et il espérait que l'embuscade ne serait pas très longue car il avait à faire. Loin de Cadburry, forcément. |
| | | | (#)Dim 31 Jan 2021 - 10:52 | |
| « Ah, c'est pas ce que Playboy disait dans le temps... Ah ouais? Et y a des études scientifiques sur la question? Parce que moi, j'ai des preuves que tu bullshit pas mal, dans le genre petite jacasseuse. » Il ne la croit pas, il rouspète ses propres théories et Birdie tique, elle fait un son réprobateur de ses lèvres, comme un parent qui s’apprête à faire la leçon de moral à son môme. Cependant, Birdie est loin d’avoir la fibre qu’il faut pour cela et Wren n’est en rien un enfant – elle serait tentée de se le prouver alors qu’elle joue à avec sa ceinture mais visiblement, il a décidé de lui compliquer la tâche. « Pas besoin de scientifique pour ça. C’est le résultat de ce que j’ai pu constater de ma loooongue expérience. » Parce que Birdie n’est jamais satisfaite, elle est toujours à chercher quelque chose de plus trépidant à faire et il lui en faut toujours plus. Elle coince sa cigarette pour une nouvelle taffe, un léger sourire aux coins des lèvres. Wren a les traits du gars blasé, il joue le détaché et surtout il profite de sa grande taille pour la toiser. Il se pense peut–être supérieur à elle mais ce n’est qu’un écran de fumée ; il est de retour à vendre sa merde alors qu’elle brille toujours dans le petit écran. Il y a un décalage entre eux et la petite Cadburn juge que la main supérieure de Wren est fictive. Qu’il se berce d’illusions, Birdie et son sourire mielleux n’ont certainement pas dit leur dernier mot. « Faudrait déjà que t'articules correctement pour que je puisse répondre à tes questions. Mais, je vole n'importe quelle place dans la file parce que t'es devant moi là donc... » Blablabla, il n’est pas fun quand il fait son ronchon, le suédois. Est–ce qu’il lui arrive de rire un peu, de se détendre les muscles de la mâchoire et de gagner des points de vie ? Pas étonnant que la sienne soit aussi désastreuse qu’elle en a l’air s’il a ce perpétuel air grognon placardé au visage et courant dans ses veines. « On a le cerveau au ralenti ? C’est dommage. Tout est toujours au ralenti et de mauvaise humeur, chez toi, ou c’est juste pour se donner un genre ? » Jamais Birdie ne pensera que c’est de sa faute à elle alors qu’elle pousse les gens à bout, qu’elle agace et qu’elle énerve facilement.
Elle aurait continué encore longtemps mais les flics arrivent, la vague de panique avec et naturellement, Birdie se met à jouer les grandes princesses en détresse, au grand désarroi du suédois qui ne trouve rien de mieux que « Ferme là, Jane Birkin. » La petite blonde éclate de rire, les éclats les poursuivant alors que Wren l’entraine dieu–seul–sait–où. « Ils viendront pas fouiner là... Du moins si tu hurles pas pour qu'on se fasse choper avec de la drogue dans les poches. Ah et.... T'avise pas de me rappeler Wrenouille une autre fois, ou je risquerais de vouloir te le faire avaler. » Birdie a le souffle coupé, mais les paroles du jeune homme la font rire une nouvelle fois. « Je vois qu’on a l’habitude de se planquer. Ça doit pas être évident quand on a une taille comme la tienne. » Elle a perdu sa cigarette, chose qu’elle réalise quand Wren allume la sienne. La petite Cadburn se colle à lui, son air mutin au visage mélangé à quelque chose de bien plus tempétueux, les doigts retournant sur la bordure de la ceinture. « C’est quoi que tu me ferais avaler, exactement ? Wrenouille la grenouille essaie de me faire peur ? » Oh voilà un surnom qui va rester, exactement parce qu’il lui a dit qu’il ne l’aime pas. Il a peu parlé mais déjà trop parlé et une de ses mains remonte son flanc contre son torse, puis passe par son cou avant d’atterrir sur ses lèvres avant qu’elle n’attrape le bâton de nicotine pour la foutre entre ses propres lippes. « J’ai perdu la mienne par ta faute, je demande compensation. » Une excuse des plus logiques, le brin de malice ne la quittant pas. Birdie joue dangereux, n’ayant visiblement rien appris de la première fois, mais tant pis. Wren est un jeu sans qu’il s’en rende compte, et lui aussi finira par jouer. Et vriller aussi, très certainement.
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| | | | (#)Lun 1 Fév 2021 - 18:36 | |
| Elle était une épine dans son pied et encore, Wren restait poli. Il y avait quand même peu d'individus qui arrivaient à le mettre d'aussi mauvaise humeur en l'espace de si peu de mots, Birdie avait donc un pouvoir magique. Ce n'était clairement pas positif pour le Doherty qui allait devoir tenir le coup auprès de la petite furie le temps que l'escadron de flics se tire des environs. Le suédois avait conscience que le tout pouvait durer des heures, ces enfoirés adoraient faire durer le suspens en allant toquer à toutes les tentes des sans domicile fixe qui logeaient là, en quête de la moindre seringue égarée. Wren, lui, allait devoir tenir en laisse sa brebis égarée et sûrement qu'il aurait préféré avoir une aiguille à portée de main pour tenir sur la durée. Cela dit, il restait silencieux au maximum, hors de question de donner trop de crédit à cette petite pousse qu'était la Cadburry, elle qui se targuait d'avoir une énorme expérience en termes de sexualité, de quoi piquer la curiosité de la gigantesque libido du nordique certes, mais il ne pouvait décemment pas donner raison à ce genre de choses maintenant. Il était plutôt question de survivre à l'heure actuelle et surtout, ne pas finir en taule pour si peu parce que, à la base, Wren n'avait absolument rien demandé. Il s'était retrouvé devant cette rave party avec un objectif de chiffre d'affaires conséquent mais il ne s'attendait pas le moins du monde à devoir vivre ce genre d'excursions jusqu'au lieu le plus retiré de l'entrepôt, le seul endroit que la police ne fouillait jamais... Jusque là. Doherty espérait que ce fait dure encore un peu parce qu'il venait planquer quelques doses parfois quand les situations lui échappaient et il ne tenait pas à perdre plus de fric encore. Il venait déjà de ruiner sa soirée et ce n'était pas fini puisque Birdie continuait de lui piailler dans les oreilles avec cette nonchalance qui lui était propre. "Comme toi, ça doit pas être facile de se planquer quand on sait pas se la fermer." Ni l'un ni l'autre n'étaient vraiment faits pour ce genre de travails où la discrétion devait être de mise, autant dire que leur mission relevait du suicide à l'heure actuelle. Enfin, Birdie, en tout cas, tentait de le mettre toujours un peu plus en rogne, chose qui fonctionnait plutôt bien parce qu'elle avait ce regard suffisant qui donnait envie à Wren de la claquer la plupart du temps. "Tu veux pas savoir... Te faire peur? Non, te ramener à la raison mais on sait tous que c'est peine perdue." Elle n'avait vraisemblablement pas toute sa tête pour venir se coller à lui de la sorte, recommencer à jouer de ses doigts sur son corps, le grand suédois ne bougeant pas d'un cil en fumant sa cigarette... Du moins jusqu'à ce qu'elle se décide à lui voler. Bon sang, même fumer en paix, elle ne lui laissait pas le droit, c'était incroyable. "Bon, qu'est-ce que tu cherches exactement? On peut pas chercher la merde autant sans avoir un but précis en tête, c'est pas possible." Il conservait un semblant de sang froid, ce qui était étonnant mais dans son regard, une multitude d'émotions contradictoires commençaient à naître et quand cela arrivait, justement, tout pouvait se passer. Le pire comme le meilleur. |
| | | | (#)Dim 7 Fév 2021 - 12:38 | |
| “Comme toi, ça doit pas être facile de se planquer quand on sait pas se la fermer.” Birdie hausse les épaules. “Il faut savoir s’adapter à toutes les situations. Je peux être silencieuse quand je le veux. Mais là, mon cerveau est en accéléré fois dix, tu comprends, donc j’y arrive pas. Automatisme, c’est plus fort que mooooi.” Elle est sur pilote automatique et ça, ça, ce n’est jamais forcément une bonne chose. Pourtant il y a toujours le bruit des voitures de flics, les gens qui courent, qui crient, qui se cherchent. C’est un chaos incroyable qui se suffit à lui-même en guise de musique de fond mais non, Birdie ignore comment se taire, même (surtout) dans les situations les plus délicates. Comme celle dans laquelle ils se trouvent, ensemble malgré tout parce que Wren a eu la délicatesse (ou l’inconscience, au choix) de l'entraîner avec lui dans sa course. Certainement une fausse bonne idée qu’il doit amèrement regretté dans sa cabosse, vu la tronche qu’il tire, l'exaspération dans ses traits et les mots qu’il sort le prouvent dans une somme que Birdie ignore superbement - elle n’a jamais été très doué en matières scientifique de toute façon. “Tu veux pas savoir... Te faire peur? Non, te ramener à la raison mais on sait tous que c'est peine perdue.” la Cadburn éclate de rire une nouvelle fois - il est bien plus drôle qu’il en a l’air dans toutes ses couches de nonchalance, de dédain et d’agacement. “Y en a qui ont essayé. On en a plus jamais entendu parlé.” A vrai dire, les gens qui veulent la changer, la modifier, la faire entrer dans les moules de la société, elle les a gentiment (non) envoyées loin d’elle. Sa folie fait d’elle un être unique à part et pour rien au monde Birdie ne souhaiterait changer cela. C’est une partie intégrante d’elle-même, ce qu’elle a toujours été et ce qu’elle continuera à être. Et plus on lui rappellera qu’elle n’est pas normale - vraiment, la notion de normalité qui veut à la fois tout et rien dire - plus la petite blonde continuera à être encore plus extravagante pour déranger son monde toujours un peu plus. Ainsi elle a été bâti et jamais le monde ne pourra la changer. Réside ici une force de caractère que l’on ne pourrait pas forcément soupçonner mais qu’elle a su exploiter dans toute sa largeur et profondeur au fil des années et expériences. “Bon, qu'est-ce que tu cherches exactement? On peut pas chercher la merde autant sans avoir un but précis en tête, c'est pas possible.” Le problème réside au cœur de tes propos, Wren ; Birdie n’a pas besoin de but. Pour rien. Aucune ambition, aucun résultat recherché, juste la passion du moment qui la pousse à vouloir chercher l’amusement absolument partout. Elle tire la cigarette volée, elle sourit tout en éjectant sa fumée en plein minois du grand suédois et elle hausse les épaules. “C’est hyper drôle de te voir contrarié. T’es tout crispé, sérieux, grognon et tout ça. C’est d’une facilité déconcertante pour te faire sortir de tes gongs.” Mon cou s’en rappelle. Chaque partie devient un jeu d’enfant pour Birdie. Elle qui veut marquer les esprits, autant dire qu’elle y arrive avec brio. Pas forcément de façon positive mais qu’importe ; le plus important, c’est que les gens se rappellent d’elle. Que Wren ne se rappelle pas de leur rencontre l’a assez contrarié comme ça, alors elle fait tout pour ne plus qu’il fasse cette erreur sordide. “Je dirai pas que je cherche la merde mais seulement à égayer un peu ta soirée. Alleeeez, tu peux pas me dire que tu t’amuses tous les jours. Je sens que tu manques de fun dans ta vie. C’est là que j’interviens!” Birdie ouvre les bras tout en riant. Vraiment, une gosse comparée à lui.
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| | | | (#)Dim 7 Fév 2021 - 19:11 | |
| Elle avait beaucoup trop d'énergie pour un grand dadais dans son genre, Wren n'étant pas le type le plus bavard du monde dans un contexte parfaitement commun. Il fallait dire également qu'il n'était pas spécialement de bonne humeur, cette descente de flics l'inquiétant plus qu'elle n'aurait dû mais il devait penser à toutes les conneries qu'il avait pu laisser sur place. Avait-il retiré la moindre preuve qu'il était un dealer de la zone? N'avait-il pas laissé tomber une pilule quelque part durant la fuite? Une erreur de ce type lui coûterait sa vie à l'extérieur et Doherty n'avait pas tellement envie de tout sacrifier sur l'autel de sa flagrante bêtise. Quel idiot il faisait en effet, d'embarquer Birdie avec lui, jouant les âmes charitables quand tout ce qu'elle racontait n'avait rien de cohérent. Il avait juste envie de comprendre ce qui se passait, quel était ce petit jeu auquel elle s'adonnait et où il ne pouvait pas prendre le moindre plaisir à l'heure actuelle parce qu'elle l'enrageait. Birdie ne savait faire apparemment que cela, le faire sortir de ses gonds quand il n'avait rien d'agréable dans ces instants-là. Il jouait plus au con à vrai dire, avec cette envie de la faire taire et si c'était une pensée somme toute agréable, Wren ne savait pas quelle était la meilleure technique pour y arriver et ainsi, les sauver d'une arrestation par la police parce que la petite blonde faisait beaucoup trop de bruit pour garder leur cachette secrète. "Quand tu le veux? Ah ouais, genre quand? Sois plus spécifique, ça m'aiderait beaucoup là." S'adapter à toutes les situations, il était censé savoir le faire à force: sinon comment aurait-il survécu jusque-là avec toutes les merdes qui lui tombaient fréquemment sur le coin de la gueule? Wren se trouvait sans véritable réponse à apporter, tâchant de tendre une oreille vers le lieu de l'embuscade tout en essayant de suivre les propos de Cadburry, autant dire que l'affaire était compliquée. "Tu vas me sortir que t'as buté des gens maintenant? Wow, tu fais très peur." Ironie, bien évidemment. Wren n'avait peur de rien, si ce n'était de disparaître à cause de ses addictions multiples mais il n'allait clairement pas partager ce genre d'incertitudes avec la petite blonde, oh que non. A la place, il allait se contenter de la toiser de toute sa hauteur alors que la situation devenait de plus en plus compliquée et donc intense. "Je sors pas de mes gonds. Sinon, tu serais déjà contre ce mur, bâillonné et je serais déjà en train de me barrer en te laissant là." Il mentait un peu parce qu'elle avait raison, Birdie, il était toujours un peu crispé pendant les descentes des bleus et de manière général, on n'avait pas affaire à un gai luron quand on côtoyait un Doherty. On était avec le danger, on frôlait le risque mais cela, Birdie n'avait pas l'air d'en être effrayé... Au contraire, cela avait l'air de la stimuler, étrange. "Ca dépend... T'es capable de me fournir de l'adrénaline? Parce que c'est ça ma manière de m'amuser. Et égayer ma soirée... Comment exactement? Parce que là, y a encore des flics autour, on risque nos culs, ma chère. Si on se fait choper, c'est case prison. J'avoue que niveau adrénaline, on est bien cela dit..." Plus que bien et c'était peut être pour cette raison qu'il n'avait pas emmené la petite blonde en dehors de la zone industrielle, comme s'il cherchait ce risque-là, avec elle. "Tu fais dans les défis?" Il avait toujours ce ton neutre, presque agressif mais il avait peut être une idée pour l'enrager un peu. La lancer dans le danger, en pleine ligne de mire, peut être que cela la calmerait, non? "Je m'amuserais énormément si tu volais une paire de menottes à un flic et après, on verra ce qu'on en fait." L'idée affreuse, qui aurait dû d'ailleurs raviver des souvenirs mais Wren n'avait qu'une vision qu'il ne put pas happer et conserver dans son esprit. Ils étaient liés depuis longtemps pourtant et il avait été l'idiot qui avait tout foutu en l'air, encore. |
| | | | (#)Sam 13 Fév 2021 - 0:55 | |
| "Quand tu le veux? Ah ouais, genre quand? Sois plus spécifique, ça m'aiderait beaucoup là." Birdie fait la moue, elle a l’air de réfléchir mais elle ne le fait pas, parce qu’elle n’a pas envie. Ni de faire fonctionner ses neurones qui sont maigres en capacité à cet instant (cela ne surprendra personne) ni de vouloir lui donner une réponse cohérente. Est-ce que tu as déjà réussi un jour à te la fermer, Birdie ? Une bien trop vague question, Wren, pourquoi est-ce que tu demandes ça en premier lieu ? Elle ne t’a pas demandé de creuser ni de fouiller dans ses mots, juste de dire amen et de hocher la tête comme le joli petit cœur grognon que t’es censé être. Mais elle ne se démonte pas pour autant, la petite blonde, non. Tu n’es pas suffisant pour la faire pâlir et encore moins pour faire vriller toutes les intentions dont elle respire - bonnes selon elle, douteuses selon d’autres. “Genre quand je dors.” Qu’elle nargue, qu’elle en tire la langue parce que tu ne mérites rien d’autre, le grand suédois qui a beau s’évertuer à montrer son agacement dans toutes les palettes possibles - en gestuelle, en expression, en vocal - mais qu’il ne la repousse pas totalement. C’est cette petite brèche qui est dangereuse pour un petit feu follet comme la Cadburn, qui n’hésite pas à s’engouffrer dedans sans réfléchir, téméraire ou imprudente, cela est encore une question de point de vue. "Tu vas me sortir que t'as buté des gens maintenant? Wow, tu fais très peur." Est-ce qu’il aurait toujours peur s’il savait qu’elle a au moins un cadavre dans son large dressing ? Qu’elle s’évertue à remplir de strass, de paillettes, de pin’s et de pompons pour ne pas voir qu’on voit à travers, qu’on gratte et qu’on révèle la mocherie de ses entrailles. Birdie a un sourire qui naît, le même qui n’est jamais vraiment parti, qui se veut fière et malicieuse à la fois. Elle sait cacher et protéger quand il le faut, surtout quand il s’agit de sa propre personne, de ses propres secrets. Et toi, le dealer des enfers, tu n’es pas dans la liste de ceux à qui elle viendrait à les confier. Même sous l’éthanol, même sous l’extasie d’une soirée épuisante et euphorique, c’est perdu d’avance. “Pas besoin de tuer pour achever.” La preuve, elle-même. Elle a déjà été tuée sans pour autant être passée par la case décès. On l’a buté de l’intérieur et elle ne s’en est jamais vraiment remise, même si elle aime croire le contraire. Bien trop de mélanges entre la vérité et la facilité qui s'enchaînent en elle et qui ne font pas bon ménage.
Mais pour l’instant, cela fonctionne, pourquoi changer une équipe qui gagne ?
"Je sors pas de mes gonds. Sinon, tu serais déjà contre ce mur, bâillonné et je serais déjà en train de me barrer en te laissant là." La hauteur joue et franchement, Birdie s’en mord la lèvre. L’équation veut que l’agacement à peine voilé du suédois soit proportionnel à son envie de l’augmenter un peu plus - même si y a des images plaisantes qui traversent son esprit pour canaliser toutes ces ondes, bonnes ou mauvaises, dans des activités bien plus agréables où ils en sortiraient tous les deux gagnants. “Oh, go on, talk me dirty.” Parce qu’elle est mature et responsable, Birdie, évidemment qu’elle ne va pas prendre ses menaces - qui n’en sont pas de toute façon - au sérieux. Elle pense qu’un massage, plusieurs même, lui ferait du bien, au grand monsieur qui se prend la fumée de sa cigarette à chaque taf qu’elle expire. "Ça dépend... T'es capable de me fournir de l'adrénaline? Parce que c'est ça ma manière de m'amuser. Et égayer ma soirée... Comment exactement? Parce que là, y a encore des flics autour, on risque nos culs, ma chère. Si on se fait choper, c'est case prison. J'avoue que niveau adrénaline, on est bien cela dit..." La case prison rôde comme une épée Damoclès sur la tête blonde de la Cadburn, en quoi cela serait différent encore maintenant ? Elle est presque habituée, d’esquiver, de freiner, de ralentir, de fuir avant que le couperet tombe. Certainement pas maintenant. Même si se faire prendre avec un dealer est certainement moins dangereux que n’importe quelle autre accusation qu’elle pourrait avoir. Wren ignore vraiment qu’elle n’est pas un foutu ange, qu’elle a dû faire bien pire dans sa vie - en quelques minutes, à vrai dire - que lui dans la sienne. Elle ne réalise pas qu’elle a en face d’elle un type qui a provoqué des incendies dont elle a parlé à la télévision. Ils ne le réaliseront pas tous les deux parce qu’ils ne sont pas dans les confidences, et que leur seule proximité, c’est celle de leurs enveloppes corporelles qui se fuient pour mieux s’attraper, une danse inépuisable pour l’instant.
"Tu fais dans les défis?" “Evidemment.” "Je m'amuserais énormément si tu volais une paire de menottes à un flic et après, on verra ce qu'on en fait."
Birdie arque un sourcil, coinçant déjà sa cigarette entre ses lèvres pour relever ses boucles blondes dans un chignon approximatif avant de sourire. “Comme si c’est fait, jolicoeur.” Elle étire un sourire, lui envoie un baiser dans les airs et elle s’éloigne pour mieux se diriger vers les personnes qu’ils tentent de fuir. Futée, elle fait un détour, elle écrase ses pieds dans les cailloux et dès qu’elle voit l’apparence des costumés, elle gémit en cassant sa démarche. Fausse blessée mais véritable comédienne, c’est avec l’expression douloureuse qu’elle fait un signe au flic le plus proche.
“Tout va bien ?” “Je me suis prise quelque chose dans le pied et ça fait un mal de chien, vous avez pas de l’eau ou quelque chose pour aider ?” “On doit avoir ce qu’il nous faut dans la voiture. Venez, tenez mon bras. Vous n’avez pas vos chaussures ?” “J’ai dû les perdre.” “Vous étiez à la fête ?” “J’y suis juste venue faire un saut. Elle est loin, votre voiture ?” “Juste là-bas. Vous savez qui l’a organisé ?” “Non. Vous savez, c’est l’ami d’un ami d’une connaissance d’un parent du dixième degré kind of parties.” “Je vois. Et vous n’avez vu personne rodée autour ?” “Rodée ? Comment ça ?” “Des types louches.” “Je suis restée toute la soirée à l’intérieur, je suis partie juste avant que vous arriviez. Pour ça que j’ai rebroussé chemin, le trajet me paraissait long après m’être défoncée le pied. C’est pour quoi, que vous êtes là ? L’organisation de la fête ou les types louches ?” “Les deux. Voilà la voiture. Attention à la tête. Je vais chercher le nécessaire dans le coffre.”
Dans ladite voiture, assise vers l’extérieur sur le siège passager, les yeux bleutés parcourent rapidement le tableau de bord, les rangements de la porte, là où il y a le frein à main et le sol, où elle finit par sourire. Brièvement, car le flic revient vers elle et commence à prendre son pied en charge. Il lui parle mais Birdie se contente de monosyllables en guise de réponses, songeant déjà à comment l’éloigner pour récupérer ces foutues menottes et se tirer d’ici.
“Et voilà, j’espère que ça ira mieux rapidement.” “Merci beaucoup, officier.” “Vous voulez que je vous raccompagne ?” “Non, non, ça va aller. Je crois qu’un de vos collègues vous attend, là-bas.” “Où ça ? Je n’ai rien entendu.” “Vous deviez être occupé dans le coffre mais il y a eu un appel et ils ont besoin de vous de l’autre côté. Une histoire d’égo à résoudre ou je ne sais quoi.” “Très bien. Merci du message. Je vous laisse, alors, bon rétablissement.”
Il lui sourit et Birdie aurait presque plus culpabiliser mais elle n’y pense même plus quand elle chipe les menottes dans la voiture, qu’elle les fourre dans son haut - oui, sa poitrine n’est pas assez épaisse pour maintenir du monde mais tant que c’est caché, on s’en fiche, non ? - avant de repartir rapidement - mais pas trop quand même sinon sa couverture serait grillée. Elle reprend la même dérive qu’à l’aller et c’est en brandissant son dû qu’elle arrive près de Wren. “Et voilà, monsieur le grognon. Sois fier, j'aurai pu te balancer mais je l'ai pas fait. Ils cherchent des 'types louches' et t'es clairement du lot. Maintenant, on peut s’occuper à te détendre ou pas ? T’as l’air d’en avoir besoin.” qu’elle dit tout en tenant les menottes d’un doigt, les sourcils relevés et les prunelles malicieuses.
Dernière édition par Birdie Cadburry le Ven 19 Fév 2021 - 21:35, édité 2 fois |
| | | | (#)Sam 13 Fév 2021 - 1:19 | |
| Il ne voyait clairement que cette alternative pour que Birdie lui fiche la paix, qu'elle dorme. Pour autant, Wren n'avait pas encore envie de l'assommer, à croire que sa patience s'était accrue considérablement en quelques mois, sans qu'il ne comprenne véritablement pourquoi. Il avait probablement dû trop fréquenter Gabriel et l'aura de son meilleur ami avait dû atteindre sa fichue âme enragée. Toute cette affaire arrivait même à faire sourire Wren, bon une seconde ou deux tout au plus, avant qu'il ne retourne au masque neutre habituel, celui que Birdie essayait de chasser à grand renfort de commentaires chiants au possible. Elle était franchement née pour emmerder le monde mais le suédois se doutait que c'était un équilibre nécessaire à l'univers: elle parlait pour douze et lui ne pipait pas un mot la plupart du temps, un échange de bons procédés qui équilibrait les choses admirablement. Alors, il hocha la tête, le nordique, quand elle dormait... Il devait donc trouver le moyen parfait pour qu'elle pionce et c'était un défi qu'il se lançait tout seul, dans sa tête de type timbré. Wren aurait probablement dû arrêter de chercher perpétuellement cette putain d'adrénaline à la moindre occasion mais là, il n'avait pas tellement d'autres choix à dire vrai. Mine de rien, les flics étaient un peu partout alentour: aucun d'eux ne pourrait bouger durant l'heure à venir et s'il devait supporter les discours à rallonge de la petite Cadburn, il tenait à ce qu'il ait un but sous-jacent pour ne pas péter un plomb trop vite. Il se doutait, pourtant, le grand brun, qu'elle le faisait exprès, parce qu'elle devait trouver l'idée marrante, de le faire s'enrager pour rien. A sa place, il aurait sûrement fait la même chose mais le cerveau de Wren ne marchait définitivement pas comme celui de Birdie, ils avaient peut être des mécaniques de défense similaires mais le tout s'exprimait d'une façon radicalement différente. La petite blonde pétillait de partout, elle rayonnait à outrance quand Wren se renfrognait dans les grandes largeurs, une excellente manière de montrer que tout ce qu'était ce monde l'emmerdait royalement. "Pas besoin de tuer pour achever? C'est que tu deviens énigmatique, maintenant, ça fait pas très phrase de moulin à paroles ça." Il n'essayait pas de comprendre: en fait, Wren avait juste envie de se rouler un bon gros pétard, même pas de se faire un rail ou quelque chose du genre, il voulait planer le plus simplement du monde pour ne plus ressentir cette rage sourde à l'intérieure. Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi la présence de Birdie le faisait autant sortir de ses gonds: elle était provocante certes mais il y en avait des centaines, des gens provocants comme ça, qui cherchaient toujours à avoir le dernier mot et à faire en sorte que leur interlocuteur s'évade de la conversation dès qu'une issue lui était offerte. Le problème qui résidait était alors relativement simple: Wren avait trop d'ego pour fuir, raison pour laquelle il attendait que Birdie s'épuise face à son cas désespérant, pour sûr cela arriverait et il ressortirait vainqueur de ce combat invisible. Apparemment, les ressources de la blonde étaient sans limite et il avait clairement l'idée de tester le tout au maximum. "Si tu veux du dirty talk, pas de problème, va." Ils verraient cela plus tard néanmoins car Wren la lançait dans le plus terrible des dangers, qu'elle aille voler une paire de menottes alors que des escadrons de policiers traînaient partout, cela relevait d'une mission suicide mais peut être que le suédois tenait lui aussi à l'énerver un peu. Effet raté. La jeune femme courut dans la gueule du loup sans la moindre hésitation. De loin, Wren observa l'affaire se jouer, quelque peu impressionné des stratagèmes que la Cadburn mit en place pour se sortir de ce défi périlleux. Quelques minutes plus tard, elle revenait toute pimpante avec le gros lot en main, son sourire fier énervant d'autant plus Doherty, forcément. Même cela, elle ne pouvait pas l'échouer, il n'était pas prêt de lui faire baisser les armes. "Moi louche? Ils t'auraient chopée, toi, en premier, je pense." Vu comment elle agissait, les flics étaient vraiment débiles de la laisser gambader comme bon lui sembler et en l'aidant par dessus le marché, être femme avait parfois du bon pour ce genre de tactiques, Wren aurait dû se méfier. "Ca dépend comment tu comptes me détendre, la Birdouchette." Peut être qu'elle allait détester le surnom, c'était sûrement qu'il se recherchait en fait, lui usurpant les menottes pour jouer quelque peu avec, juste avant d'en passer une au poignet de Birdie et venir l'attacher à la portière de la voiture, l'idée était rigolote, non? "Ma chère, ça va être si dur de me détendre alors que t'es attachée à la bagnole mais c'est un joli tableau, va. Je vais fumer une petite clope en te regardant essayer de te tirer de là. T'énerve pas trop surtout, ça risquerait de m'attrister." Il osa même jouer avec une de ses mèches blondes, avant de s'éloigner quelque peu, de s'asseoir sur une vieille chaise et poser son regard assombri sur elle comme si quelque chose naissait au fond de ses entrailles, un espèce de sentiment excitant qui le rendait dangereux pour changer, la clope au coin des lèvres, pressé de voir quelles ressources utiliseraient Birdie pour se tirer de cette nouvelle situation rocambolesque. Mine de rien, elle gagnait car elle le divertissait et il apparaissait moins grognon, qui flouait-il dans ce cas alors? |
| | | | (#)Sam 6 Mar 2021 - 14:46 | |
| "Pas besoin de tuer pour achever? C'est que tu deviens énigmatique, maintenant, ça fait pas très phrase de moulin à paroles ça." Qui a dit que tout doit être fair and square, Wren? Certainement pas Birdie. Elle a le creux des prunelles qui brillent d’une malice sans faille, promesse qu’elle pourra lui montrer quand l’occasion se présentera mais il est très clair qu’une magicienne ne dévoile pas tous ses talents - même s’il en a déjà vu un panel quand il a cet air renfrogné toujours placardé au visage. Pousser les gens dans leurs limites, les extrêmes les plus éloignés, c’est un plaisir sans faille même si risqué. Encore une fois, le cou de Birdie se rappelle des traces de doigts du suédois qui se sont serrés autour - un an après et le souvenir reste limpide mais pas assez pour lui faire assez peur, visiblement. Il n’est pas étonnant que la Cadburn se retrouve souvent dans des situations périlleuses, grotesques, voire dangereuses quand on a un sens de la survie aussi restreint et limité. Pourtant, Birdie fait tout ça justement au nom de la vie, par plaisir du danger, de l’adrénaline, du jeu, perpétuel et constant. Une gamine dans un corps de femme qui trouve son chemin comme elle peut dans un monde à la fois trop vaste et trop étroit pour elle. Elle ne voit plus l’avenir, seulement les secondes et les minutes qui défilent, intenses, courtes, grisantes en ce moment parce que Doherty est un défi à lui tout seul et qu’elle trépigne en rôdant autour et en le picorant ici et là, tel l’oiseau volatile et insupportable qu’elle est. "Si tu veux du dirty talk, pas de problème, va." Elle tapote dans ses mains, sachant qu’elle n’oubliera pas ce qu’il vient de dire et qu’elle lui rappellera à son bon souvenir quand l’occasion s’y présentera ou, pire, s’il oublie de lui-même.
Mais avant, il y a une mission à accomplir et elle en revient avec un pied qui a été pris soin après qu’elle se soit véritablement fait mal - franchement, qui est assez audacieux ou stupide pour se blesser soi-même au nom d’un défi ? Birdie Cadburry. Il n’y a pas de feu sans fumée et il faut parfois faire des sacrifices. Elle a tellement l’habitude de se blesser la voûte plantaire, de toute façon, que cela n’est rien face à ce qu’elle a pu avoir déjà dans le passé. Les menottes sur son doigt qui se balancent allègrement alors que la petite blonde revient près du grand suédois, qui a l’air désabusé. "Moi louche? Ils t'auraient chopée, toi, en premier, je pense." Elle hausse les épaules avant de faire un sourire mielleux. “Est-ce que tu t’es vu, récemment ? Entre toi et moi, il n’y a pas photo, darling. Je suis peut-être excentrique mais c’est toi qui a l'air le louche de nous deux.” Vraiment, il n’y a pas photo que Wren reste plus impressionnant qu’elle et qu’il a cette aura assez inquiétante malgré tout. Exactement pour cela qu’elle reste à rôder, en tout état de cause. "Ca dépend comment tu comptes me détendre, la Birdouchette." Cette dernière lui pince la joue. “Ow, tu te mets aux surnoms, je me sens privilégiée. Y a du progrès dans notre relation, là, je le sens.” Et elle en rigole joyeusement avant que son rire se dissipe quand elle entend le clic (un peu trop familier) des menottes autour de son poignet. "Ma chère, ça va être si dur de me détendre alors que t'es attachée à la bagnole mais c'est un joli tableau, va. Je vais fumer une petite clope en te regardant essayer de te tirer de là. T'énerve pas trop surtout, ça risquerait de m'attrister." Birdie se pince les lèvres, la moue songeuse et le cerveau qui fait déjà un état des lieux rapide. “Tu me donnes bien trop de défis d’affilée. J’ai quoi en échange ?” Ta liberté, peut-être, Birdie, non ? Un léger souffle s’échappe de ses lèvres tout en adossant son dos à la voiture. “Très bien.” Pourtant, elle ne fait rien. Elle reste contre la voiture, les yeux bleutés coincés sur l’apparence de Wren qui fume tranquillement, le coin des lippes tiré doucement. Il n’a pas conscience qu’elle est patiente, la Cadburn. “C’est dommage parce qu’on aurait pu se détendre bien plus agréablement. Alors que là, on ne fait que se regarder dans le blanc des yeux. On va pouvoir attendre le levé du soleil à ce rythme-là. J’aime bien le levé du soleil, les couleurs sont jolies, tu ne trouves pas ? J’espère juste que les flics seront partis.” Birdie se racle la gorge, un de ses talons commençant à tapoter dans un rythme régulier contre le carcasse de la voiture. “Wreeeeeeeen. T’as oublié un truc TRÈS important.” Un faible petit écho de sa voix qu’elle lève brutalement, le temps d’une syllabe, pour voir ce que ça provoque. Le lieu est vaste mais elle a de la voix à revendre. “Un TOUT petit détail.” Le pied qui continue à tapoter, la voix qui grimpe peu à peu. “Il me reste ma VOOOOOIX. Et ils sont pas loin, les méchants.” Il a sûrement compris, Birdie ose l’espérer. Une phalange de sa main libre qui se plie pour taper à son tour la voiture. “Si tu fais pas quelque chose, ils vont rappliquer. Qui aurait le plus à perdre, toi ou moi ?” Elle est clean, elle a aidé les flics, elle n’a rien de douteux dans les poches. Birdie penche la tête, se mord la lèvre et sourit un peu plus. “Alleeeez, sois chic, on peut s’amuser bien mieux tous les deux. Et tu finiras pas en taule, en plus, c’est tout bénéfique pour toi.” Un plan parfait, non ?
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| | | | (#)Sam 6 Mar 2021 - 16:39 | |
| Il n'allait pas être la patience incarnée, pas avec cette petite blonde qui ne ratait jamais une occasion de l'ouvrir. Wren n'avait pas l'habitude de fréquenter ce genre de personnes: être bavard était une chose mais Birdie vivait clairement sur une toute autre planète dans son niveau de babillages était extrême. Il était peut être temps d'envisager un passage dans le livre des records vu le peu qu'elle articulait lorsqu'elle partait dans des monologues à rallonge qui mettaient à mal le côté stoïque du Doherty. La plupart du temps, il n'avait pas envie qu'on lui casse les oreilles avec des histoires: le pauvre homme n'était plus un rêveur depuis des années, voire des siècles vu les péripéties qu'il avait eues à traverser alors, entendre parler de nuages, de la beauté du décor et toutes ces conneries, ce n'était pas franchement son style. Wren aimait le silence, sûrement parce qu'il avait eu peu de chances d'en obtenir quand il était gamin, se retrouvant au beau milieu des disputes de ses parents à essayer de boucher les oreilles des jumeaux pour qu'ils ne sachent pas le pire de ce que leurs géniteurs cachaient. Lui, malheureusement, en avait trop su et il avait certainement conservé des schémas de vie des plus médiocres avec cette éducation désastreuse qu'il avait dû recevoir de deux personnes franchement plus malheureuses qu'autre chose. Wren avait fait au mieux, ce n'était sûrement pas assez et c'était ce qui le bousillait le plus alors qu'il s'asseyait sur une vieille chaise de jardin qui trônait là, commençant à s'en fumer une après avoir menotté Birdie à la poignée de la bagnole. Il rêvait là, qu'elle se tairait, parce qu'il n'avait pas emmené de quoi la bâillonner, a priori. Wren n'avait pas spécialement prévu sa journée de la sorte: il avait juste voulu vendre quelques doses à des âmes perdues en pleine rave party, de quoi se faire un bon pactole sans avoir trop d'efforts à faire... Désastre annoncé. Il n'avait au final pas fait recette et voilà que la Cadburn reconnectait ses neurones en captant qu'elle avait encore de quoi l'emmerder et ce, même si elle était entravée dans ses mouvements soudainement. Doherty, lui, tâchait de ne pas lui offrir le moindre regard en lui répondant de cet air renfrogné qui le caractérisait. "Délit de faciès ça, ma vieille." Il savait qu'il n'avait pas un physique commun, qu'il n'était pas toujours aisé pour lui de passer dans les portes sans casser des lustres et on ne pouvait pas dire qu'il pouvait se permettre d'être discret. Au final, il l'était plus que Birdie, comme quoi tout n'était pas totalement perdu. "C'est soit ça soit casse-couilles, je sais pas ce que tu préfères en termes de surnoms." Enfin, il disait cela mais il devait l'apprécier un minimum pour ne pas se barrer et la laisser se démerder toute seule avec ses menottes. Wren aurait pu agir ainsi, il l'avait fait tant de fois, laisser simplement une personne dans des ennuis désastreux à cause de lui, un classique. "En échange? Peut être une chance que je te détache sans que t'aies à galérer toute seule. Après, à voir, parce que si tu continues avec tes nuages et tes éléphants roses, je pourrais juste me tirer et te laisser là, ce serait aussi assez drôle, non?" Elle parlait des flics alors qu'il terminait son premier fagot et Wren se disait effectivement qu'ils pouvaient encore tout à fait rappliquer si elle continuait d'élever la voix, la petite maline. Elle savait très bien comment lui taper sur le système, c'était un fait indéniable et alors qu'elle élaborait sa tactique, Doherty jeta son mégot, se relevant finalement de son séant pour s'approcher de sa démarche flegmatique, posant une main autoritaire sur les lèvres de Birdie. "Ce qui serait bénéfique pour moi, c'est que t'arrêtes de chercher les ennuis. Sinon, je vais être obligé de te bâillonner avec ma ceinture que tu voulais retirer tout à l'heure. Comme ça, personne t'entendra geindre et j'aurais le temps de disparaître. Là, ce serait utile cela dit, hein? On peut s'amuser mais faudrait que tu me prennes moins la tête tu vois parce que là, tu commences à me chauffer sévère et j'ai pas envie de passer l'aprem à devoir taper dans un sac de boxe pour me détendre les nerfs. Juste, ferme là un peu. Tu sais faire ça ou tu veux apprendre?" Il n'était même pas agressif, plutôt autoritaire, son corps s'étant collé au sien alors qu'il attendait deux petites secondes de plus pour retirer sa main de sa bouche, espérant qu'elle comprenait le fond du message. Sinon, il se tirerait juste en la laissant derrière, enfin, c'était ce qu'il pensait mais quelque part, il aimait ça, qu'elle l'emmerde, qu'elle vienne le titiller un peu pour éveiller en lui ce besoin perpétuel d'une adrénaline qu'on lui offrait trop peu ces derniers temps. |
| | | | | | | | Have I the courage to change? ¤ Birdie |
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