"Délit de faciès ça, ma vieille." Birdie hausse les épaules. “J’y peux rien si j’ai l’air plus d’un ange que toi. Mon vieux.” Pourtant, Wren est sacrément canon - ce qui explique tout le joyeux rentre-dedans qu’elle lui fait depuis qu’elle l’a rencontré. En même temps, tu n’aurais pas continué à graviter comme l’atome agaçant que tu peux être si tu n’avais pas une finalité en tête. Surtout vis-à-vis d’un type qui a failli l’étrangler par énervement, une descente bien trop rapide d’un petit champignon bien trop fort pour le gringalet qu’il est. Wren est un défi en soi, ne serait-ce que pour essayer de lui faire aborder une autre expression que celle qu’il a toujours, autrement dit, presque rien. La lassitude au plus haut, à son extrême le plus absurde et pour quelqu’un comme Birdie qui a en horreur l’ennui, elle ne peut comprendre qu’il puisse se conforter là-dedans - alors évidemment, tu t’auto-proclame sauveuse contre le quotidien en jugeant qu’il est bon de venir le titiller ? La Cadburn n’en a toujours fait qu’à sa tête, il n’est pas étonnant qu’elle fonce droit sur Wren et, pire, qu’elle s’amuse carrément à le faire. "C'est soit ça soit casse-couilles, je sais pas ce que tu préfères en termes de surnoms." Il n’empêche que ça la fait sourire, la gamine blonde. "Ça manque d’originalité mais ça marque le début d’une belle histoire, mon rococo d’argent.” Tu vois, Wren, c’est comme ça que l’on fait des surnoms originaux.

"En échange? Peut être une chance que je te détache sans que t'aies à galérer toute seule. Après, à voir, parce que si tu continues avec tes nuages et tes éléphants roses, je pourrais juste me tirer et te laisser là, ce serait aussi assez drôle, non?" Wren ne comprend pas à quel point tout est bien trop facile. Une main toujours libre et le fait qu’elle ne bouge qu’à peine pour essayer de s’en sortir. Elle a toujours sa puissance vocale qui peut se faire entendre si y a besoin - même si on ne dirait pas comme ça. Elle ne l’a pas utilisé parce qu’elle veut voir jusqu’où Wren va aller. Ce qu’il va faire. La Cadburn ne s’inquiète de rien, pas même de croiser les flics car ce n’est pas elle qui a les poches remplies de choses douteuses. “Que je te balance à eux, tu crois que ça serait hilarant aussi ou pas ?” Son sourire provoquant qui fait office de monnaie d’échange et, oh, grand maître finit par se lever de son trône pour mieux s’approcher d’elle. Birdie va pour commencer à protester du mégot jeté au sol sans le moindre regard mais il plaque ses doigts sur ses lèvres pour l’empêcher de parler. "Ce qui serait bénéfique pour moi, c'est que t'arrêtes de chercher les ennuis. Sinon, je vais être obligé de te bâillonner avec ma ceinture que tu voulais retirer tout à l'heure. Comme ça, personne t'entendra geindre et j'aurais le temps de disparaître. Là, ce serait utile cela dit, hein? On peut s'amuser mais faudrait que tu me prennes moins la tête tu vois parce que là, tu commences à me chauffer sévère et j'ai pas envie de passer l'aprem à devoir taper dans un sac de boxe pour me détendre les nerfs. Juste, ferme là un peu. Tu sais faire ça ou tu veux apprendre?" Oh et il parle, beaucoup, il aligne les mots et Birdie regarde plus ses lèvres bouger qu’elle n’entend les syllabes. Il est proche, elle est humaine, il a le timbre suave même sans le vouloir - parce que son message a l’air assez menaçant dans le fond - elle mordille un de ses doigts et la première chose qu’elle prononce quand il reste en suspens dans l’attente d’un retour (ou pas, elle n’en sait rien, elle a à peine écouté), “t’imagines même pas à quel point j’ai envie d’toi, là.” Si lui pense pouvoir la toiser de sa hauteur, Birdie s’approche un peu plus en dévissant sa tête vers le haut - sérieux, il faut arrêter les grandeurs nature, son souffle de nicotine s’échouant sur la joue de Wren. “Apprends-moi, alors.” Il peut toujours tenter. Elle n’attend que ça, de toute façon.

Si elle se considérait comme un ange, Wren la voyait plutôt comme le véritable démon, sous sa forme la plus pure certes, mais toujours un représentant de Satan de grande envergure. Birdie avait cette fâcheuse tendance à tout tourner à son avantage, ce qui ne pouvait qu'énerver un grand énergumène comme Wren, lui qui aimait tout mener d'un point A à un point B avec son point de vue et sa manière de faire. Il ne pouvait pas le faire en se coltinant la petite blonde car tous les plans qu'il pouvait faire se terminaient en une catastrophe internationale, Birdie était une vraie emmerdeuse, une fille qui ne désirait rien maîtriser, au contraire, juste se laisser porter par les vents. Doherty la jalousie certainement à ce sujet parce qu'elle avait cette liberté qu'il n'arrivait pas à atteindre de lui-même, il ne pouvait pas se le permettre ou il finirait vraisemblablement avec une aiguille enfoncée au creux du bras et une pierre tombale à faire creuser par le reste de sa famille. Il fallait toujours qu'il dirige un minimum les débats pour cette raison, laissant son cerveau mener la danse quand c'était nécessaire, sûrement trop rarement pour l'empêcher de faire les pires conneries du monde. Le pauvre suédois était un véritable nid à emmerdes et on pouvait dire qu'il faisait la paire avec une Cadburn des grands jours. Celle-ci était décidée à lui gâcher une journée ensoleillée, quoique il se démerdait assez bien tout seul pour tout faire foirer puisque les flics s'étaient ramenés et qu'il ne pourrait pas vendre la moindre dose jusqu'au lendemain, au minimum. Le pire dans tout cela, c'était qu'il se lançait des petits défis merdiques en jouant avec Birdie: qu'est-ce qu'il rêverait, oui, de lui faire fermer son clapet une bonne fois pour toutes, comme si c'était aussi aisé de faire taire une Cadburry. La mission était impossible mais ça, Wren ne pouvait pas le savoir, il n'avait pas assez d'expérience dans le domaine pour ouvrir les yeux... Il le saurait bientôt, cela dit. "Laisse moi rire." Sa vieille avait toujours réponse à tout et il était gonflé, ça se voyait dans ses yeux plissés et sa façon de tirer sur sa clope pour l'intimer au silence, comme si Birdie avait envie de lire son langage corporel, là, tout de suite, alors qu'il venait la menotter à la poignée de la bagnole. "Dire que tu feras sûrement pire après, j'ai pas hâte." Elle avait d'autres pseudonymes en tête, c'était une certitude vu la créativité qu'elle avait, la petite, et ça aussi, Wren pouvait l'envier. Il n'avait jamais trop eu la tête dans les nuages, du moins pas depuis son adolescence et la réalité de son existence qui lui avait pété à la gueule sans prévenir. Il se refusait tout depuis et Birdie, elle, continuait de papillonner comme si l'univers n'allait pas lui marcher dessus à un moment donné, elle devait se plaire dans son univers de paillettes et de babillages, un univers que le Doherty ne pouvait pas saisir. Là, il avait juste envie qu'elle arrête de lui faire son cinéma de la petite blonde heureuse de tout, jamais vexée par le moindre mot ni la moindre agression, c'était frustrant pour un grand bonhomme comme le suédois qui avait toujours eu la violence comme seul moyen d'expression réel. Lui faire un doigt d'honneur encore, parce qu'elle parlait de le balancer aux flics alors qu'il avait juste envie de terminer sa cigarette dans le plus grand des calmes, voilà la réplique parfaite pour ne pas perdre patience... Quoique, trop tard pour ça aussi. Il avait fini par se relever, lançant son petit laïus à Birdie, comme si elle allait écouter deux secondes à son discours, elle n'était pas franchement concentrée, il le sentit au moment où il sentit une dent qui jouait contre un de ses doigts. A quoi elle jouait exactement? Wren n'y comprenait franchement rien mais il n'était pas étonné, c'était de Birdie dont on parlait et elle n'était jamais là où on le pensait. "Attends là, je te hurle dessus depuis tout à l'heure et t'annonces que t'as envie de me désaper? Va falloir m'expliquer le... Non, en fait explique pas. Au pire, prouve que tu déconnes pas parce qu'on sait jamais si c'est vrai avec toi." Il fallait bien la défier un peu, lui montrer qu'il n'allait pas reculer face à elle, de toute façon, c'était elle qui s'approchait, elle qui voulait des preuves, elle qui voulait le pousser dans ses retranchements, Wren avançant de son côté pour qu'elle se retrouve totalement plaquée contre la voiture. Il était assez autoritaire et il ne savait plus trop où il en était d'ailleurs: tout ce qu'il retenait, c'était qu'il devait la faire taire, c'était le deal. Alors, il attrapa sa main libre pour venir la poser contre la portière, pas d'une manière brutale mais histoire de marquer le coup, l'empêcher de faire une connerie. Puis, il vint marquer cette espèce de contrat étrange entre eux, ce côté passif agressif qui était leur relation dès les prémices en déposant ses lèvres de manière fiévreuse contre les siennes, sa seconde main happant son postérieur avec fermeté, signe qu'elle n'était pas prête de parler à nouveau si elle le laissait vraiment faire à son idée.

"Laisse moi rire." Oh mais elle peut te laisser rire autant que tu veux, joli coeur. Il n’empêche que Birdie a l’apparence de ceux à qui on donnerait le bon dieu sans cession alors que Wren est tout l’inverse. Il transpire le passif agressif à des kilomètres à la ronde ; il a beau se montrer calme et patient, il a les phalanges qui blanchissent aisément, sa gracieuse mâchoire qui se crispe silencieusement et les prunelles claires qui peuvent vous envoyer le démon pourrir votre intérieur à tout moment. Il est attirant mais aussi bien appétissant que dangereux. Un cocktail qui détonne et qui forcément va amener la Cadburn a rôdé autour de lui comme une petite puce irritante. "Dire que tu feras sûrement pire après, j'ai pas hâte." Birdie retient sa lèvre mais son sourire amusé ne peut pas être dissimulé pour autant. “Tu te projettes dans le futur, ça attendrie mon petit coeur tout mou.” qu’elle dit en posant sa main sur ledit coeur. Elle continue à s’en amuser parce qu’elle ne perd pas espoir qu’elle va réussir à le dérider, le grand brun. Après tout, autant de mauvaises ondes, il faut bien pouvoir les canaliser et les rééquilibrer un moment ou un autre, non ? Ca doit être fatiguant d’avoir l’impression du poids du monde sur ses épaules, elle a vu ce que ça peut engendrer. Pourtant, rien ne la pousse à faire de même avec Wren. Elle ne le connait quasiment pas. Et pourtant. Certes la petite blonde se l’imagine déjà avec cette énergie utilisée pour autre chose de bien agréable mais il y a quelque chose d’autre à exploiter, qu’il cache, qu’il dissimule et il intrigue autant qu’il attire.

Birdie aime les causes perdues, sûrement parce qu’elles donnent un sens à la propre cause perdue qu’elle est elle-même. Wren ne manque pourtant pas de réaction, au milieu des éclairs qu’il balance, des vapeurs d’énervement qui s’échappent de lui, des doigts d’honneur (un, juste un, quel honneur). Il est incroyablement proche, il se veut menaçant, l’acte qui va avec les paroles qui semblent prononcer, mais l’intrépide gamine qui lui mordille le doigt en signe de rébellion car c’est tout ce qu’il mérite. "Attends là, je te hurle dessus depuis tout à l'heure et t'annonces que t'as envie de me désaper? Va falloir m'expliquer le... Non, en fait explique pas. Au pire, prouve que tu déconnes pas parce qu'on sait jamais si c'est vrai avec toi." Il est surpris mais quand on en apprend un peu plus sur Birdie, il est clair que cette surprise deviendra une évidence. Que Birdie marche différemment de tout le monde et Wren devrait pouvoir le comprendre, non ? Même si son univers est plus froid, plus sombre que le sien. “Yup, c’est exactement ce que j’ai dit.” Si elle parle parfois en sous entendus et en implication, là, pour le coup, elle n’aurait pas pu être plus claire.

Elle n’entrave pas ses propres désirs, Birdie. Elle se jette bien trop rapidement dans les gueules des loups - même si au final, est-ce que ce n’est pas elle, la louve en question ? Tant pis, là n’est plus le sujet à analyser parce que Wren s’approche, qu’elle le laisse mener ses actions jusqu’au bout, la lueur brillante dans la bleutée de ses yeux qui analysent ses traits tout en souriant légèrement. Quand il l’embrasse, Birdie a à peine le temps de crier victoire dans son for intérieur. Wren est agréablement agressif et la jolie blonde entreprend à le suivre dans sa folie fiévreuse, sa main serrant la sienne du mieux qu’elle peut. Ses dents viennent mordiller sa lippe en même temps qu’elle se bouge brièvement contre lui. Oh il irradie au final, c’est encore possible qu’il ressente quelque chose autre chose que l’ennui perpétuel. Son poignet enchaîné à la voiture se retrouve frustré de ne pas pouvoir être libre de ses mouvements et Birdie recule ses lèvres de quelques centimètres, la poitrine qui cherche une respiration perdue depuis quelques secondes, une jambe s’enroulant autour de lui. “Je peux te prouver ce que tu veux mais ça va être compliqué si tu m’empêche toute liberté de mouvement.” Elle passe sa langue sur ses lèvres avant de les poser sur le coin de ses lèvres, dans le creux de son menton, lascivement, doucement, agréablement. Cela ne lui poserait pas de soucis d’être emprisonnée et lui laisser faire tout le travail ; mais c’est se priver lui-même de tout ce qu’elle peut lui apporter. What a shame.

Elle n'avait aucun filtre, lui, au contraire, s'en mettait énormément pour s'éviter tout un tas d'emmerdements. Birdie était clairement à l'opposé même de ce qu'était Wren, c'était ce fait qui rendait leur rencontre si explosive: elle parlait trop, il n'aimait pas le blabla; elle voulait s'amuser, lui réclamait simplement le silence et la paix. Tout un tas d'autres exemples auraient pu convenir à la situation présente mais Doherty n'aurait pas eu la patience de les écouter: il savait simplement qu'elle avait tendance à l'irriter passablement et encore, ce n'était que lorsqu'il était de bonne humeur... Sinon, il était plutôt question de l'enrager complètement avec ses paroles constantes, ses petits défis de gamins et tout ce qu'elle faisait ou racontait de manière générale. Le grand suédois n'était pas taillé pour ce genre de petites blondes, il préférait largement celles qui ne résistaient qu'un peu à ses avances, celles qui parlaient pour dire des choses importantes et surtout, qui entraient dans son jeu sans qu'il n'ait à entrer dans le leur. Ce n'était évidemment pas possible avec Birdie: elle voulait mener la danse autant que lui le désirait et on arrivait très vite à une situation inextricable où aucun des deux compères ne souhaitait réellement lâcher un peu de terrain à l'autre. Alors, ils se retrouvaient face à face et ils éradiquaient la distance parce que tout cela faisait partie du jeu, que toute cette agressivité perpétuelle se transforme en un désir enragé, c'était leur façon de se divertir, leur manière de montrer qui régnait. Aucun des deux. Voilà la réponse, ils étaient égaux dans leurs conneries, même s'ils ne jouaient pas tout à fait avec les mêmes atouts. A l'heure actuelle néanmoins, c'était plutôt la Cadburry qui avait gagné son pari en attirant le grand dadais entre ses filets parce qu'il laissait le contrôle lui échapper peu à peu, sans qu'il ne s'en rende totalement compte de prime abord. "T'as un coeur? Wow." Il le savait pertinemment, que là-dessous, il y avait quelque chose de plus sensible autant que déluré parce que lui aussi en avait un, même s'il s'en serait bien passé. Wren n'était pas un monstre, elle ne l'était pas plus que lui, ils étaient tous les deux simplement des électrons libres, des chieurs invétérés qui assumaient pleinement leur position au sein de l'univers. Autant dire que le monde entier avait intérêt à bien s'attacher à son slip parce que ces deux-là, ensemble, cela ne valait rien de bon. Il y avait déjà des barrières qui rompaient, des inondations qui se préparaient et toute catastrophe naturelle qui adviendrait serait de leur fait. Clairement. Mine de rien, il était collé contre elle maintenant, elle ne niait pas ce qu'elle avait, Birdie, pire elle le répétait, juste au cas où. Le corps tout entier de Doherty chauffait en contrepartie mais il ne savait plus très bien si c'était de rage ou de désir, sûrement que les deux notions étaient intimement liées désormais avec cette nana-là. Il l'embrassa d'abord, il s'accrocha à elle en premier et il la plaqua comme il le put contre le métal derrière elle et il en voulait plus, ce que son cerveau n'aimait pas du tout, contrairement à d'autres parties de son corps. Quel merdier. Elle avait envie de jouer un peu plus en se détachant légèrement, en gardant ses lèvres contre son menton, en parlant encore et encore alors que Wren ne pouvait que s'avouer vaincu, relâchant ses poignets tout en douceur mais sans cligner d'un seul oeil, la menotte tombant à terre en conséquence. "Et tu vas faire quoi maintenant que t'es libre? Te barrer d'ici?" Il était encore convaincu de cela, oui, que maintenant qu'elle avait gagné la manche, elle s'en tirerait bien en fuyant. Peut être que la frustration de Wren en serait heureuse mais il restait là, l'idiot, sa main collée sur le postérieur de Birdie, encore ferme pour lui montrer que sa rage était encore trop présente pour qu'il la laisse totalement partir si elle lui faisait le moindre signe qu'elle voulait rester un peu. Là, il ne lutterait pas vraiment.

"T'as un coeur? Wow." Oh, ni lui ni même elle n’ont conscience à quel point elle a un cœur et la monstruosité du bazar que c’est. Il prend sûrement trop de place, c’est bien pour cela que Birdie l’étouffe constamment parce qu’il fouterait en l’air tellement de choses si elle l’écoutait. La vie est toujours plus simple quand on ne l’écoute pas, quand on ne s’attache pas, quand on joue la maligne, la futée, la charmeuse mais sans profondeur, sans fond, sans réaliser les conséquences. Ou plutôt, fermer les yeux sur les conséquences. Birdie n’est pas de ceux qui réfléchissent sur le moment, mais qui laissent voguer leur esprit bien trop après, plus tard, en analyse. Sûrement qu’elle réfléchira sur les milles et une réactions qui consomment le grand suédois en face d’elle. Qu’elle se demandera ce qu’il referme vraiment, qu’elle apprendra à dénicher les tics et les manies pour la mettre sur la voie de ce qu’il pense. Wren est le cas typique du type qui se veut stoïque alors qu’il a le feu à l’intérieur - sans mauvais jeu de mot de sa part, mais certainement un clin d’oeil appuyé de son point de vue externe qui voit et sait tout. Il pourrait jouer les faux-semblants vitam aeternam que la petite pile blonde cherchera toujours à trouver la faille et l’ouverture vers les rouages de son système. Fascinant, grisant, passionnant.

Birdie ne répond même pas à sa question qui n’en est pas franchement une de toute façon. Elle se contente de sourire, peu téméraire à assumer qu’elle a un véritable organe vivant dans sa cage. Wren n’a pas besoin de savoir que c’est vrai et surtout à quelle ampleur. Ce n’est que du fun, ici, il n’y a rien d’intense, ni de profond. Enfin, il peut y avoir une certaine profondeur intense à explorer ici, alors que la silhouette musclée de Wren est collée contre la sienne, beaucoup plus fine, et qu’il s’accroche à ses lèvres de manière brûlante et puissante. Ce qui fait tanguer la jolie blonde, qui sourit sans le cacher quand il se détache, gardant la proximité de sa peau contre ses lippes parce qu’hey, il a fait les premiers pas, elle ne peut que lui donner les suivants. "Et tu vas faire quoi maintenant que t'es libre? Te barrer d'ici?" Oh l’idée est tentante alors que les menottes libèrent enfin son poignet. “Pourquoi je me tirerai alors qu’y a tout ce que je veux ici ?” qu’elle murmure, suavement, alors que ses mains se dirigent vers les hanches de Wren. Ses lèvres s’arrêtent de parler pour caresser son cou avec, sa langue laissant des traces humides ici et là alors que ses phalanges glissent un peu plus autour de lui pour atterrir sur le bas de son dos. Le geste n’est pas franchement prude mais la main de Wren sur ses fesses ne l’est pas plus, tout comme les effusions d’une rage fébrile qui continuent à émaner du grand suédois. Contrairement à lui, Birdie se la joue tentatrice alors qu’elle relève sa bouche vers son oreille du mieux qu’elle peut. “Mais avec les flics à côté, je sais pas si c’est une bonne idée.” Atteinte à la pudeur ou des conneries de ce genre, quel bordel. “J’aimerai pas que tu finisses sous les verrous avant de m’avoir fini moi.” Là, le message ne peut pas être plus clair alors que le visage de la jeune femme est malicieux au possible tout en reculant son buste.

Birdie est une habituée alors c’est dotée de cette force qu’elle lui prend la main pour l'entraîner en courant derrière elle, direction le bâtiment industriel numéro 7, tout en riant parce qu’elle est quand même toujours un peu ronde d’éthanol mais sans pour autant laisser son jugement être faussé par cela. L’important est juste d’être assez isolé ; et quand cela est fait dans la première pièce qu’elle consulte, c’est pour mieux le tirer dedans, contre elle directement, ses mains attrapant déjà son visage de tous ses doigts pour que ses lèvres se posent sur les siennes, bien plus fébrile que ce qu’elle a pu montrer jusqu’à présent. Sûrement parce que maintenant elle est libre, qu’elle a accès à chaque parcelle de l’anatomie du Doherty et qu’elle va s’en plaire et s’en amuser sans l’ombre d’un doute. Après tout, une de ses mains est déjà sous son haut alors qu’elle le plaque contre un mur. “Pour info, je déconne jamais quand il s’agit de sexe.” Presque jamais.

Wren n'est pas le type le plus accessible de la région: ceux qui essaient de s'approcher un poil trop près finissent toujours par se brûler les ailes, voire pire encore. Pourtant, Birdie ne semble pas le moins du monde effrayée par la perspective de traîner non loin de la grande carcasse qu'il a, comme si elle ne se rend pas compte du danger qui la guette. Au contraire, finalement, c'est bien ce risque qui doit l'attirer comme une mouche parce qu'il a ce regard souvent mauvais, le Doherty, pas par méchanceté, non, mais par méfiance. Il a bien trop subi de la part de l'univers et le suédois ne fait plus vraiment confiance à qui que ce soit, pas depuis l'adolescence en tout cas. A la place, Wren se sert d'eux pour son propre bien être, se faisant toujours une joie de passer ses nerfs de toutes les manières possibles sur des victimes de tout milieu, comme s'il peut relever n'importe quel défi qu'on lui met sous la main. Qu'en est-il de Birdie Cadburry? Que constitue t-elle? Jusque là, il n'en avait pas connu, des nanas comme elle, des chieuses notoires qui font en sorte de le faire enrager avant quoique ce soit d'autre. On essaie plutôt de le mettre dans sa poche d'habitude, le nordique, de le séduire parce qu'il ne semble jamais réagir aux gestes de charme qu'on peut avoir envers lui... Mais jamais cela. Non, personne ne vient jamais l'emmerder avec des discours à rallonge qui n'ont pas l'air d'avoir le moindre sens commun. Birdie l'a fait, elle est une pionnière dans son style des plus particuliers et quelque part au milieu de tout cela, elle a fait vaciller le grand suédois qui ne sait plus tellement où se mettre ni quoi faire.

Enfin, si, en réalité, il sait très bien ce qu'il a à faire désormais mais il reste surpris de ce qui le happe à ce moment précis parce qu'il n'est pas censé ressentir de la colère et du désir à côté, ce n'est pas quelque chose de très cohérent. A croire que la surprise est le mot d'ordre du jour parce qu'il a juste voulu écouler ses stocks de cocaïne à une rave party comme d'habitude et voilà qu'il se retrouve avec une main posée sur les fesses de Birdie, à lui rouler une sacrée pelle alors qu'il l'avait menottée peut être dix minutes auparavant. Clairement, leur duo détonne sévèrement, ils sont aux antipodes l'un de l'autre: Cadburry parle, il se tait, elle joue avec les limites et lui les franchit. C'est ce qui doit faire leur charme, autant que les lippes de Birdie qui se promènent dans son cou et cette langue qu'il sent se poser là, de quoi faire frémir tout son corps qui nage dans un délire incommensurable. Est-ce que la rage peut se transformer en une envie féroce? C'est en tout cas ce que cette situation laisse présager, lui qui joue avec les courbes de la petite blonde en la collant à lui pour qu'elle sente quelque peu l'effet qu'elle lui fait alors que rien ne devait se passer comme cela. Elle a un poil plus de bon sens que lui, ce qui apparaît comme un fait étrange vu comment elle radote le reste du temps mais Wren n'est pas celui qui a envie de réfléchir pour le moment.

Alors, il hoche la tête au moment où elle se met déjà à courir vers le premier bâtiment qui les mettra à l'abri de la descente de flics. Tiens, Wren les avait oubliés ceux-là et maintenant, il y repense et se dit que l'adrénaline peut encore monter d'un cran avec toute cette histoire. Il y a la petite blonde qui le cherche, la colère qui se meut en quelque chose de plus intense et le bordel ambiant en dehors alors que la police fouille tous les lieux secrets de la grand place pour choper des junkies ou des doses qu'ils pourront mettre fièrement dans le casier de leurs prises. Doherty oublie pendant un temps ces circonstances précises parce qu'il sent la main de Birdie sur son épiderme, la manière dont son dos atteint le mur froid du hangar quand elle m'embrasse avec toute la bestialité qui les caractérise, autant l'un que l'autre. Wren la laisse faire au début parce que c'est plaisant de tester la libido de la petite blonde puis, il bouge pour que ce soit au tour de Birdie de se retrouver contre le mur derrière, lui qui se colle à elle avec ce regard intense. "Ah ouais, et ça veut dire quoi ça, que tu déconnes jamais avec ça?" Elle lui a tout de même dit qu'elle a envie qu'il la finisse avant qu'un flic vienne les interrompre, le message était pourtant clair, Wren, mais il joue avec la corde raide tendue sous ses pieds et c'est ce qu'il apprécie assurément. Ses mains viennent tirer sur le tee shirt de Birdie pour qu'il le vire de là avec une hâte des plus sordides, ses grandes paumes caressant l'épiderme qu'il dévoile avec une fermeté des plus fougueuses, signe que le tout risque d'être sacrément brûlant dans quelques secondes. Il pose ses lèvres partout où il peut, de ses lèvres à son cou en passant par sa mâchoire, descendant encore un peu au moment où il mordille la peau proche de son épaule, une main passant à l'intérieur du pantalon de la jeune femme pour avoir une légère idée de la température. Dès qu'il s'agit de faire une connerie au milieu d'un hangar, le suédois est présent forcément mais il a l'impression qu'il n'est pas le seul à agir comme cela, raison de plus pour dire que c'est de la faute de Birdie toute cette affaire.

L’impatience qui brûle les doigts en même temps que l’adrénaline, c’est toujours un cocktail impétueux et détonnant. Surtout pour la frêle créature de Birdie qui n’a de frêle que sa corpulence de poupée légère ; le reste se veut dur comme le roc même si la solidité reste quand même un peu bancal. Birdie qui a bu mais Birdie qui n’en a pas perdu la tête pour autant. Birdie qui s’effiloche contre son énième coup de coeur, Birdie qui entreprend les premières actions pour que lui les finisse, qu’il répond, qu’il l’assaille de la même force et plus encore. Elle est douée à ce jeu, Birdie. A l’instar de ses doigts sur lui, ses pions bougent et se déplacent, inlassablement, sans s’avouer vaincue, jamais à terre, juste le but d’une victoire prospère et éphémère. La vie n’est qu’un jeu, de toute façon. Elle n’est pas assez sotte pour voir là autre chose. Wren parle du cœur mais il ne comprendra jamais à quel point le sien est lourd à porter. Un fardeau, une nuisance, une contrainte. Il ne sera rien parce qu’ils n’ont rien à dire sur ça. Ils ne font pas dans les confidences, ils ne sont pas amis, ils ne sont pas grand chose l’un pour l’autre et pourtant, il est en colère contre elle. Il a la rage dans les pores, il a la fureur dans les prunelles, ça danse, ça tangue, c’est beau et c’est renversant. Birdie attise comme on souffle sur de la braise et elle s’y plaît, elle continue, elle souffle encore plus fort pour que ça prenne. Elle a fait preuve de patience avec Wren, elle l’a soudoyé, charmé, tenté. Comme à chaque fois. On lui fait de la résistance et c’est sûrement pour ça que c’est aussi tentant. Parce qu’on lui résiste mais qu’au final, elle finit par l’avoir, son caprice.

Le grand suédois est son caprice à l’instant T. Elle est la gamine en manque d’un truc qu’elle savait pas qu’elle avait besoin mais qu’elle en avait envie. Longtemps. Ses lippes charnues sur les siennes, pour aspirer ses mauvaises ondes, pour engloutir sa nonchalance, pour lui faire perdre ce putain de flegme qui le hante et qui le possède. Qu’on ne s’étonne pas qu’on te qualifie de chieuse si on te fout sur la route des personnes aussi dénudées d’expressions - elle va forcément gratter la surface pour y voir l’épiderme. Le même épiderme que ses doigts épousent avec fébrilité et qui ne le quittent pas alors qu’il la plaque à son tour contre le mur.

"Ah ouais, et ça veut dire quoi ça, que tu déconnes jamais avec ça?"
“T’as besoin d’un dessin ? D’un schéma ? D’un plan ? D’un manuel d’instruction ?”

Les mots sont saccadés parce que c’est déjà précipité, affolant, ardant et que Wren a eu beau jouer le résistant, il est le premier à lui ôter son haut avec rapidité. Birdie accueille ses lèvres de nouveau pour qu’ils arrêtent de dire des conneries l’un comme l’autre, elle râle légèrement, juste les secondes avant qu’il embrasse son cou, son épaule, le haut de sa poitrine et qu’elle rejette la tête en arrière contre le mur dans un soupir presque soulagé. Une main qui va dans ses cheveux alors qu’elle sent l’une des siennes se diriger déjà vers son centre. Le palpitant s’emballe comme elle a bien trop l’habitude, réconfortant et habituel, le genre qui ne laisse pas le temps de réfléchir à autre chose qu’au moment présent. Qu’aux doigts près de son intimité. Qu’aux lippes contre sa peau. Mais Birdie manque quelque chose. Alors elle le force à se détacher, juste un peu, juste à quelques millimètres pour lui ôter son haut à son tour. Faire dans les grands lui réussit terriblement. Y a de la place et de la matière. Elle se mord la lèvre avant de les avancer vers son torse pour y savourer son épiderme. Lippes et langue qui jouent, qui tracent, qui hantent alors que ses paumes caressent, que ses ongles griffent sans abîmer. Il ne faut pas abimer ce qui est beau, jamais. Elle a terriblement envie, de lui, de ça, d’eux, pour un moment, pour cet instant, pour maintenant. “Les flics sont encore autour, va falloir être discret.” qu’elle murmure en remontant le long de la précieuse veine palpitante contre son cou alors que ses mains font le trajet inverse en s’occupant de défaire son jean. “Tu vois, tu vas peut-être réussir à me voir silencieuse.” Ou au moins à chuchoter. Parce qu’ôter la parole à Birdie, c’est juste un rêve.

C'est certainement la seule manière de la faire taire, ou tout du moins, de lui faire comprendre qu'il n'a pas spécialement envie de parler en retour. Le seul problème avec la petite blonde, c'est qu'elle n'écoute pas franchement le peu qu'il dit depuis le début. Mine de rien, Wren a été assez clair sur le caractère casse-noix qu'elle peut avoir quand elle cherche la petite bête et contrôler tout ce qui bouge autour d'elle. C'est exactement ce que Doherty méprise d'ailleurs, lui qui se laisse toujours aller au plus miraculeux des silences, se produisant tout seul avec ses pensées, convaincu qu'en gardant tout de la sorte, il obtiendrait la recette miraculeuse du bonheur. Le pauvre, il a vraiment des croyances merdiques car il jalouse probablement plus Birdie qu'autre chose d'être autant capable de vivre sans l'instantané. Clairement, la jeune femme n'a pas l'air de s'embarrasser des conventions, de tout ce qu'elle a pu vivre par le passé, que ce soit beau ou traumatisant, elle oublie tout ce qu'elle est et tout ce qu'elle deviendra quand elle observe le monde. Il envie ça, Wren, il ne peut que le faire car, lui, voit des souvenirs dans chaque élément du décor. Il suffit d'une flammèche pour que son univers tout entier s'écroule, juste une misérable seringue dans la main d'un médecin pour qu'il sente ses muscles trembler et il a beau jouer la carte de la feinte et de la vie d'un délinquant idéal... Il n'est rien de tout cela, le grand suédois, juste un trentenaire brisé comme il y en a des centaines dans cette galaxie, sauf qu'il n'a pas envie d'être comme tout le monde, se retrouver au milieu d'un paquet de gens ordinaires. Il n'est pas putain d'ordinaire, c'est un grand dadais qui apparaît insensible mais qui se trouve chamboulé par mille paysages, un menteur, voilà ce qu'il est.

Il n'a pas envie de se montrer ainsi face à la petite blonde, elle qui pétille et qui gagne fièrement la première manche, comme quoi c'était plus facile que le suédois l'aurait imaginé. Il n'a pas spécialement voulu sentir le désir grimper en communion avec sa rage mais c'est arrivé, Wren n'a pas tout à fait des réactions communes non plus et il se déteste constamment de penser que c'est un trait qu'il a vraisemblablement hérité de son géniteur. Il le hait, il le méprise, il ne veut pas être lui et pourtant... Non, que cette pensée s'échappe avant qu'il ne s'affole. Heureusement, en un sens, la minuscule Cadburry est là pour entasser tous ses problèmes au fond d'un minuscule trou dans sa poitrine: ce n'est pas ce qui compte présentement, non, ils s'embrassent, il y a un putain de brasier qui s'élève et Wren sait le gérer, ça, au moins. Il comprend tout à fait ce que cette sensation veut dire, il a tant eu l'habitude de l'apprivoiser et d'en jouer face à ses amantes alors, autant en faire de même maintenant, non? Il va jouer avec ses nerfs autant qu'elle a joué avec les siens parce qu'il est comme cela, le Doherty, il est dur à appréhender et surtout à happer mais lorsque c'est chose faite, il reste l'ego qui demeure vivant et qui s'attend à la récompense ultime de sa partenaire... Qu'elle s'en émeuve avec lui, qu'elle parte en sa compagnie et qu'elle lui prouve que la moindre émotion vaille le coup d'être vécue. C'est probablement ce qu'il attend de Birdie à l'instant T, qu'elle lui ouvre la porte sur des sensations positives pour annihiler ce besoin constant dernièrement de se sentir vivant, d'avaler de l'adrénaline par intraveineuse, elle peut lui en procurer tant elle l'agace et tant il a envie de se consumer auprès de cette silhouette qu'il sait délicieuse.