Elle avait pris place dans son lit, le regard rivé vers son plafond. Un nouveau tête à tête avec elle-même. Un nouveau tête à tête avec ses pensées. Et merde ! Mauvais plan. Il ne fallait pas penser. Pas ce soir. Elle croisa les bras, posant son regard sur le bouquin qui était à côté d'elle. Oui, elle aurait mieux fait de bosser sur sa thèse au lieu d'entrainer ce Wren jusqu'à chez elle. Elle se tapa le front du plat de la main, les paupières closes. Nouveau regard vers le plafond. Stoppez les pensées. Faire le vide. Profiter du présent. Ouais, il fallait de l'entrainement pour y parvenir. Alors, elle se tourna vers le côté, le regard rivé vers la porte de la salle de bain. Elle avait dit qu'elle était Niamh version bêta ce soir. Une soirée sans la Niamh qui se prend la tête et qui freine version ABS. Lâcher les rênes. Tout de suite. Et il choisit ce moment pour pousser la porte et apparaître dans le cadre de cette dernière. Comme le Messie de l'épicurisme. A cette pensée, elle sourit.
« Qu'est-ce que c'est que cet air, madame? » « Cet air ? Quel air ? » dit-elle, tout sourire, sans essayer de dissimuler ou de faire évaporer cette petite flamme qui brillait au fond de ses prunelles. Elle s'accouda pour pouvoir poser sa tête dans la paume de sa main alors que son autre main venait se poser sur son torse. « Tu veux parler de ce regard --- » Elle s'approcha doucement du suédois, tout en faisant glisser sa main sur ses côtes. « --- de ce regard curieux qui invite --- » Elle approcha ses lèvres de son cou alors qu'elle se rapprochait toujours dangereusement de son compagnon d'une nuit. « --- avec envie à pousser les limites du raisonnable. » Un murmure au creux de son oreille alors que ses lippes dévalaient l'arête de sa mâchoire pour finalement se poser sur ses lèvres. Elle avait enroulé une jambe autour du suédois, sa main s'était placée dans ses reins, et ses lèvres s'accrochaient aux siennes. « Tu veux parler de cet air là ? » demanda-t-elle de cette toute nouvelle voix, un ton presque suave, alors qu'elle venait prendre possession des lèvres de son compagnon, sa main remontant le long de sa colonne vertébrale pour pouvoir le presser un peu plus contre elle. « C'est l'air qui annonce que tu ne vas sûrement pas vraiment beaucoup dormir. »
Wren n'était pas encore exténué, à croire qu'il n'avait pas été forgé dans le même moule que tant d'autres hommes mais il se nourrissait exclusivement d'adrénaline, ce qui devait mettre en route toutes ses fonctions nerveuses jusqu'à ce que celle-ci s'évapore et le fasse s'endormir comme une souche. Cela viendrait dès lors qu'il quitterait les draps et l'appartement de Niamh pour rejoindre le sien, une nuit de sommeil qui se transformerait pour l'occasion en une journée entière de récupération après autant d'efforts mais il ne regrettait rien. Au contraire, il avait passé une excellente soirée et était en passe de passer une fin de nuit des plus excellentes puisqu'il venait de rejoindre la jeune Reed sous les draps, l'interrogeant du regard sur la manière qu'elle avait de l'observer. Elle avait tout de la tête d'une femme qui avait tout un tas d'idées en tête, peut être avait-elle réellement besoin de s'oublier en entier cette nuit-là et Wren pouvait le comprendre, c'était une stratégie qu'il adoptait constamment lui-même et elle marchait relativement bien pour éloigner la plupart des tracas du quotidien. Il en usait et en abusait, maintenant il initiait de parfaites inconnues à suivre une méthode fort étrange mais qui avait l'air de porter ses fruits car la grande séductrice qu'était la version beta de Niamh était d'ores et déjà de retour. Effectivement, la belle brune s'approcha de lui, posant une main sur son torse, la faisant glisser vers d'autres endroits stratégiques, ses yeux s'illuminant au fur et à mesure des mots glissés, laissés parfois en suspens pour éveiller les sens, faire durer le moment et aussi, faire grimper la tension. Clairement, Wren n'avait rien à lui apprendre en la matière, elle savait déjà tout faire et il était fier de constater cela. "Quelles sont les limites du raisonnable, à ton avis?" Il n'y aurait probablement pas de débat philosophique sur la question, pas après une telle soirée et une douche revigorante, tout devenait vite rhétorique, surtout avec la phrase de conclusion de Niamh, ses lèvres se scellant aux siennes et sa main remontant le long de l'immense dos du Doherty. Il répondit à son étreinte en se collant à elle avec un manque évident de pudeur. "Et bien, ça me va si je dors pas... Mon plan à moi, pour qu'on respecte le contrat au maximum, c'est de t'épuiser pour que tu t'endormes avant l'aube... Alors, respectons nos termes, tu as raison." Il fit glisser à son tour ses doigts sur la peau douce de la jeune femme, de la base de sa chevelure qu'il caressa délicatement jusqu'à ses fesses galbées, les happant avec une certaine autorité pour qu'elle se colle à son corps encore plus outrageusement, Wren attrapant les deux mains de la jeune femme pour les coller au lit, lui se portant au dessus d'elle avant de déposer moult baisers sur sa peau, jusqu'à sa poitrine tentante, ses mains se posant partout sur elle, pour qu'elle se sente complètement happée par ce qu'il était. Par ce Wren qui avait gagné une partie de billard qui comptait pour du beurre mais qui était devenu un vecteur de changement chez elle, un changement qu'il espérait positif dans sa vie future.
« Quelles sont les limites du raisonnable, à ton avis ? » « A vrai dire, j'espère et aspire à te voir pousser un peu plus loin les limites de mon raisonnable... » Une voix rieuse, presque trop curieuse. A jouer avec le feu, on finissait par se brûler. Tôt ou tard. Et avouons que nous attendions tous le moment où niamh finirait par se brûler. Allait-elle se brûler ?
«Et bien, ça me va si je dors pas... Mon plan à moi, pour qu'on respecte le contrat au maximum, c'est de t'épuiser pour que tu t'endormes avant l'aube... Alors, respectons nos termes, tu as raison. » « Deal. » souffla-t-elle en mordillant sa lèvre inférieure. Un accord était un accord même passé au comptoir d'un bar. Une bonne nuit de sommeil après avoir laissé son corps prendre les rênes, elle se laissait volontiers tenter. Et alors que ce mot s'échappait ses lèvres, les mains de Wren s'emparèrent de ses fesses pour les rapprocher davantage de son corps en ébullition. Deux corps en ébullition. Deux corps se laissant mouvoir par un instinct presque animal. Sans pudeur. Sans gêne. Juste l'instinct. Avec habilité, il se retrouva au-dessus d'elle, tenant ses mains pour les coller au lit. Son corps réagissait immédiatement et les dernières vertèbres de sa colonne se courbaient de telle manière qu'elle cherchait le contact. Oui, le contact avec ses lèvres, ses mains, sa peau toute entière. Magnétique. Elle cherchait et encourageait ce contact. D'ailleurs, c'était la raison pour laquelle elle ramenait ses genoux vers elle, comme pour mieux accueillir le suédois.
« Est-ce que je dois comprendre que tu veux gérer ce round là? » lui demanda-t-elle entre deux baisers. Son bassin se soulevait doucement, lentement comme si elle essayait d'inviter le suédois pour une danse. Elle essaya de capter son regard, avec cet éclair de malice. Que ce soit avec un inconnu ou un partenaire, il était toujours conseiller et prévenant de mettre les choses au clair … Niamh n'avait pas la pudeur de cacher, taire ou dissimuler ce qui lui faisait plaisir. Le plaisir de donner, de recevoir, de prendre. Jamais de voler.
Il avait toujours ce rôle-là, celui de détruire la moindre barrière chez autrui et Wren devait confesser qu'il ne détestait pas cette étiquette qu'on lui collait. A vrai dire, il trouvait cela plutôt gratifiant de réussir à changer le mode de vie d'une personne en étant simplement à faire à un homme comme lui, un homme qui était lui-même franchement très loin d'embrasser le raisonnable. Doherty aurait probablement dû voir les choses différemment car il y avait beaucoup plus de bon que de mauvais à écouter la voix de la raison au fond de sa petite tête. S'il l'avait fait, il n'aurait probablement pas fait autant d'erreurs, n'aurait pas cédé à la pyromanie ni même à la drogue et peut-être serait-il encore présent au sein du corps des pompiers. Wren était le petit démon sur l'épaule de toutes les personnes qu'il croisait et si ce n'était pas toujours un bien, cela l'était peut être ce soir-là, avec cette Niamh qui tenait à découvrir une autre facette de sa personnalité, sûrement avant qu'il ne fut trop tard pour cela. "Et quelles sont-elles, tes limites à ce sujet?" Il allait les tester sans le moindre problème, la rapprochant indécemment de lui, ses mains voguant sur ses courbes, de quoi lui procurer autant de bien qu'il en prenait lui-même. Wren n'était clairement pas un mauvais bougre dans ce genre de contextes, il pensait à l'autre, à son plaisir et ses désirs et en entendant l'interrogation de Niamh alors qu'il avait ses mains posées sur ses poignets, il allait être le parfait gentleman, à nouveau. "Ca dépend... Est-ce que tu veux que je le gère? Est-ce que t'es prête à t'abandonner?" C'était important qu'elle demeure en maîtrise de ce qu'elle aimait ou non. Wren ne cherchait pas à tout maîtriser à ce moment précis, sentant que le corps de Reed cherchait désespérément le contact, une manière de lui faire passer un message à n'en pas douter. "J'aimerais beaucoup te frustrer un peu pour tester tes limites... Et là, tu vas me demander ce que ça veut dire... Et bien, t'exciter un maximum jusqu'à ce que tu n'en puisses plus, voir ce que t'es capable de donner dans un contexte comme ça." C'était certainement la dernière leçon qu'il pouvait lui apporter, une de ses mains libérant un poignet de Niamh, ses doigts frôlant sa peau sans vraiment la toucher totalement, surtout lorsqu'elle passa par dessus ses courbes, sentant ce frémissement sur son épiderme. "Partante ou non?" Si cela devait être le dernier instant avant le départ et le sommeil de Niamh, Wren tenait à ce que le souvenir demeure mémorable, forcément.
« Et quelles sont-elles, tes limites, à ce sujet ? » Haussement des épaules, air presque innocent. Disons qu’elle était d’ores et déjà sur des terrains inconnus. Au moment où il l’avait emporté dans cette pièce au bar, elle était déjà sur un terrain inconnu. Niamh respectait les règles. Les règles. Ses règles. Un paquet de règles. Ce soir, elle les emmerdait et brandissait son majeur. Pour le plaisir. Pour se sentir vivante sans doute. Peut-être que sa peur d’être malade la poussait à agir comme une cinglée … peut-être. « Ca dépend… est-ce que tu veux que je le gère ? Est-ce que t’es prête à t’abandonner ? » Posait-il à la control freak de Brisbane. La question la fit sourire. Prête à s’abandonner, c’était presque inspirant comme propos. « Tu parles comme si j’étais ton disciple … » répondit-elle d’une voix rieuse sans vraiment répondre à sa question. Pas de non dans tous les cas. « J'aimerais beaucoup te frustrer un peu pour tester tes limites... Et là, tu vas me demander ce que ça veut dire... Et bien, t'exciter un maximum jusqu'à ce que tu n'en puisses plus, voir ce que t'es capable de donner dans un contexte comme ça. Partante ou non? » Elle frissonnait déjà sous cette caresse qui n’en était pas vraiment une. Son corps entier se tendait vers celui du suédois et pourtant, elle esquissa un sourire malicieux. « Ca pourrait être dangereux … pour toi, je veux dire. T’as pas peur que ma réaction soit complètement bestiale… » dit-elle en approchant son visage du sien. « Je t’ai déjà dit que les petits gabarits pouvaient être dangereux. »
« A tes risques et périls. » souffla-t-elle contre ses lèvres. Elle ne se rendait pas encore compte que son corps entier était déjà en état d’ébullition. Le contact avec ce corps qu’elle avait déjà goûté la conduisait déjà dans la mauvaise direction. Elle le voulait ce contact. Elle, l’impatiente. Et, il voulait jouer avec son plus grand défaut. A ses risques et périls. Elle avait prévenu. Au moins, il savait. Elle ne savait pas comment elle réagirait. La version béta de Niamh – maintenant ce serait son nom – pouvait peut-être être une sociopathe. Et si c’était l’homme qui était en danger ?
“Je doute vraiment pas des capacités des petits gabarits... Bestiale, hein? Cette version beta ne cessera donc jamais de m'étonner?“ Voilà qui était sage en effet. Ne pas sous estimer les petits gabartis. Jamais. Elle ne put s'empêcher de sourire réellement amusé par ces propos. Oui, la version bêta la surprenait elle aussi. Elle se surprenait à voir ce potentiel qui sommeillait en elle … depuis combien de temps déjà ? „Crois-moi, elle me surprend aussi … parfois.“ avait-elle répondu avec honnêteté bien qu'une once de malice s'était glissée entre les lignes. Oui, elle se surprenait et les surprises étaient à son gôut. Du moins jusqu'à là, elle n'avait pas à se plaindre.
Alors que son regard se plongeait, se noyait dans ces émeraudes brillantes, elle sentait ses doigts glisser habilement vers ses cuisses. Sans ciller, elle le sentait l'aventurier et elle ne pouvait pas s'empêcher de sourire en coin. Une petite provocation. Elle avait accepté les règles du jeu. Les paupières se fermèrent alors que les lèvres du suédois repartaient pour une expédition sur les courbes de la jeune femme. Les paupières closes, elle suivait chaque étape de son expédition. Attentive, elle appréciait la lenteur et douceur de ces baisers qui n'étaient qu'invitation. Elle se pinça, se mordit les lèvres en ondulant doucement comme si elle voulait l'inviter à une danse ou contenir cette drôle de sensation qui frétillait au fond de ses entrailles. C'était comme si son palpitant battait désormais entre ses cuisses. Les battements de son coeur, elle les ressentait jusqu'entre ses cuisses. Sourire amusé, elle rouvrit les yeux et elle se heurta à ces deux émeraudes qui n'avaient pas cessé de l'observer. Et aussitôt ses joues rougissent. L'excitation plus que la pudeur. Elle porta aussitôt sa main sur l'une de Wren tout en ondulant un peu plus outrageusement son bassin.
« On dirait que ça marche un peu, non? Tu as envie d'être touchée. » Et si cela marchait. Elle avait les joues en feu et son regard semblait presque se troubler comme si tout devenait flou. Oui, flou. Elle n'avait pas pris la peine de répondre. L’ouïe ne semblait pas un sens qui était en action, à cet instant. Ni le temps, ni l'envie de répondre. Elle se laissait porter par ces nouvelles émotions. Elle se laissait flotter sous les semblants de caresses, qu'elle imaginait devenir réelles. Ondulant du bassin sous son souffle, sous le faible contact de ses lèvres, de ses doigts, elle avait les yeux fermés et se tortillait presque … son bassin se soulevait même parfois comme s'il réagissait, avec délai, au passage du suédois. Les paupières closes, ses sourcils se froncèrent. « N'hésite pas à me dire quand tu n'en pourras plus. » Une phrase lointaine. Lointaine, oui. C'était comme si son corps s'enfonçait dans les draps déjà froissés. Son sang doucement en ébullition. La frustration apparaissait alors que les muscles se crispaient. Chaque muscle. Elle était prête à bondir. C'était la sensation qu'elle avait, retenir et rassembler toutes ses forces pour s'apprêter à bondir. Elle sentait la pression monter … comme les bulles d'eau en ébullition s'apprêtant à déborder de la casserole. Oui, elle l'atteignait la limite de la patience. Ses lippes avaient doucement pris place sur le haut de sa poitrine. La chaire de poule. Elle rouvrit les yeux au moment même où elle serrait le suédois entre ses cuisses. Femme devenue pieuvre, elle enroula un bras autour de son cou pour finalement le faire rouler sur le côté. Lui sous elle. « Assez avec le à peu près. » avait-elle soufflé, la mâchoire serrée, le regard pétillant. D'un geste de la tête, elle balança sa crinière d'un côté de ses épaules avant de venir chevaucher après avoir pris ses précautions – sécurité oblige les amis – le suédois. Aucun gémissement de plaisir, disons que c'était plutôt un doucereux râle. Les mains posées sur son torse, elle dirigeait l'allure de la chevauchée. Puissante. Peut-être brutale. La douceur n'était pas de la partie. Elle voulait le contact. Le contact avait manqué et elle souhaitait le sentir. Contre elle. Sous elle. En elle. Elle se mordait la lèvre inférieure comme pour étouffer ses gémissements, ce qui lui donnait un air concentré. Comme si chaque mouvement de bassin était calculé. L'était-il d'ailleurs? Quand il essaya de venir chercher ses lèvres, elle appuya une de ses mains sur son torse pour qu'il reste là, comme ça.
Son bassin ondulait. Une danse envoûtante. Elle allait chercher son plaisir elle-même. C'était l'étiquette qu'elle lui avait collé sur le front quand il avait franchi le pas de la porte. Il était à elle pour une nuit. Elle allait s'en servir. Au diable le féminisme archaïque. Elle inventait le sien ce soir. Maintenant. Ses mouvements se firent plus brusques alors que ses mains prenaient appui sur le torse du suédois. La tête oscillant au rythme de la mélodie crée par les gémissements, elle souhaitait capturer chaque seconde de cette nuit … et la main de Wren se posa sur elle, la sortant presque de sa danse pour la renverser à son tour, venant marquer ses lèvres d'un sourire gourmand. Elle s'accrocha à son regard comme pour y lire, y deviner l'envie qui bouillonnait dans chacun de leur corps. C'était la magie d'un instant comme celui-ci. La magie de deux corps qui s'harmonisent alors que rien ne devrait les relier, les réunir. Ses doigts vinrent s'emmêler aux siens, pressant fermement ses mains contre les siennes quand il revint en elle. Un baiser fiévreux alors que ses mains s'échappaient des siennes pour venir s'agripper à ce corps auquel elle s'était presque familiarisée. Elle s'y agrippait, invitant son partenaire de vice à intensifier les vas et viens.
Et elle pouvait d'ores et déjà le voir, à portée de main, l'instant ultime où tout devient flou. L'instant où tout perd et prendre son sens. L'instant où l'on respire à plein poumons, où l'on se redécouvre ou se découvre. L'instant où les muscles se crispent pour finalement devenir coton. A portée de main. Alors, elle accompagnait ces mouvements pour finalement l'atteindre l'instant tant désiré … parfois tant espéré et si rarement atteints. Ses gémissements vinrent s'évanouir contre la peau du suédois alors qu'elle lâchait prise. Totalement. Et ce fut comme un réflexe. Sa main se posa sur la nuque de son amant dont les muscles semblaient se détendre. Respirations haletantes, sourires satisfaits, elle reprenait doucement ses esprits alors que ses lèvres se posèrent sur son épaule. Tout n'était que réflexe. Les corps agissent. L'esprit est ailleurs. Elle resta dans cette position quelques secondes, le gardant en elle, contre elle. Le temps de reprendre ses esprits, de remonter à la surface. Puis, elle lui tapota l'épaule comme pour lui faire comprendre qu'il pouvait rouler sur le côté, la délestant de son poids. Allongée sur le dos, elle avait posé une main sur son front et fixait le plafond, avec ce sourire satisfait aux lèvres. Son ventre se creusait à chaque inspiration. Elle tourna la tête vers le suédois pour dire avec désinvolture : « Ok --- bonne nuit. » Elle leva un sourcil en se demandant si c'était ce que l'on devait dire dans ce genre de situation. Et elle posa une main sur le ventre du suédois pour ajouter en riant : « J'ai bien fait de pas te fracasser la mâchoire tout à l'heure au bar … j'aurais loupé une chouette soirée. »
Le ressenti était extrêmement délicieux et Wren en profita au maximum, se doutant qu'il s'agissait de l'apogée du désir latent entre eux. Niamh avait dépassé la moindre de ses limites cette nuit-là, se jouant aussi de lui de mille manières avant qu'ils ne finissent par se lier dans la plus belle des incohérences. Leur danse resta fort endiablée jusqu'au bout de la mélodie, les coups de rein de Wren martyrisant affectueusement son amante, jusqu'à ce que l'un et l'autre se perdent dans un plaisir qui les étrennait depuis de longues minutes maintenant. Le suédois ne bougea pas durant un long moment, tâchant de reprendre sa respiration, sentant par ailleurs le souffle de la brune contre son épaule, signe qu'elle essayait elle aussi de revenir à la raison. Rien n'avait laissé croire qu'ils finiraient ici, entre les draps froissés de la jeune Reed pour s'adonner à tant de luxure, surtout pas quand on savait ce que Niamh avait en tête pour faire payer le grand Doherty cet ego gigantesque. Finalement, elle s'était laissé aller à cette animalité qui résidait dans chaque être humain, Wren s'allongeant contre le matelas dès que la jeune femme l'invita à se détacher d'elle. Respirer d'une meilleure manière, retrouver le contrôle du moindre sens, ce n'était pas la partie préférée pour Doherty, qui aurait certainement aimé rester dans cette sensation de coton des heures durant mais il était effectivement venu le temps où Morphée devait happer Niamh. Elle lui dit cela avec un détachement hors du commun et il en sourit: le contrat avait été rempli, Wren se relevant sur ses coudes alors qu'elle lui confirmait ce qu'il savait déjà depuis quelques heures maintenant. En fait, il savait tout mais il ne lui avait rien dit, elle en aurait la surprise au réveil, comme souvent avec quelqu'un comme lui. "Tu sais faire les bons choix." Elle était venue à lui par deux mine de rien, ce qui était en réalité la pire décision possible pour une femme de son envergure tant Wren sentait le danger à plein nez. C'était sûrement ce qu'elle recherchait en agissant de la sorte, en se laissant aller à ses envies les plus primaires, il ne savait pas ce qui avait changé en elle depuis leur rencontre mais le suédois se doutait que l'affaire était délicate. Il ne dit rien de plus, attendant patiemment que la respiration de son amante s'égalise, signe qu'elle s'était assoupie, sa main encore sur le ventre du suédois. Il la regarda avec ce sourire collé aux lèvres, se relevant délicatement pour ne pas risquer de la réveiller. Il chercha même les couvertures pour les remettre sur elle, histoire qu'elle ne prenne pas froid puis il attrapa le bloc de posts-it qui traînaient sur la table de chevet de Niamh, écrivant à la va-vite ce qu'il ne faisait jamais habituellement.
Si tu veux t'amuser à nouveau, voilà mon numéro... Passe une bonne fin de nuit, Niamh. Wren."
Il connaissait son prénom, il prouvait qu'il s'en rappelait en déposant le mot sur la place laissée vide dans le lit, si elle avait besoin de s'extérioriser, la jeune femme saurait désormais où le contacter et c'était quelque chose qui pouvait s'avérer parfaitement risqué pour elle mais pas pour lui. Wren avait mis du temps à récolter les souvenirs dans sa mémoire mais lors de sa douche paisible, le tout avait fini par lui revenir en mémoire, comme quoi il n'était pas tant un monstre qu'il pouvait le penser. Quelques secondes plus tard, il était rhabillé et fermait la porte derrière lui, tout en douceur, laissant planer la satisfaction que ces deux êtres avaient pu obtenir de cette soirée qui n'avait rien promis à la base.