« Tu vois quelqu'un pour parler de ça ? » Lentement, Jackson repose son verre. À première vue, leur duo ressemble à celui de deux amis venus déjeuner ensemble pour attaquer ce dimanche ensoleillé d'un bon pied, mais la réalité dissimulée derrière les apparences est toute autre : Mills ne connait Joy que depuis peu, à peine s'il en sait plus sur elle que son nom, son lieu de travail ainsi que leur point commun pour les entraînements de boxe à des heures pas possible du jour, voire de la nuit. « Sinon, je peux écouter. » Il cille, indécis, foncièrement affecté par le sourire bienveillant que lui offre la jeune femme.
Depuis quand, au juste, quelqu'un ne l'a-t-il plus regardé comme ça ? Jackson se perd dans ses états d'âme. Il revoit la colère sur le visage de Louisa, la suspicion sur celui d'Elizabeth, la pitié mal dissmulée dans le regard du neurologue et la déception que son reflet lui renvoit chaque matin, lorsqu'il s'observe de longues minutes face au miroir. Aujourd'hui, Mills réalise que la sympathie est devenu quelque chose de rare dans sa vie de convalescent et ce constat lui arrache un sourire désillusionné. J'écris. Répond-il en levant une fesse afin d'extraire de la poche arrière de son jean un petit carnet rempli de ses pattes de mouche. L'impact de la balle a affecté son écriture ; Jax le sait car sa façon de dessiner ses lettres depuis son réveil ne correspond plus à l'écriture des vieux papiers retrouvés en rentrant chez lui, après sa sortie de l'hôpital. Le cerveau, cet organe mystérieux que personne ne comprend ... Jackson fait tourner le journal entre ses doigts, l'air pensif. S'il trouvait l'idée ridicule lorsque la psy la lui a conseillée, il doit désormais admettre qu'elle s'avère efficace. Il y a pris goût. Dans ses mauvais jours, à défaut de parler durant ses séances de suivi psychologique, il se contente de lire à voix haute des passages de ses gribouillis introspectifs.
- Game ! S'exclame-t-il, pris d'une inspiration soudaine. Je te lis une page, tu m'en racontes une. Une page de la vie de Joy. Mills n'est pas stupide, c'est même plutôt l'inverse. Intuitif et formé aux investigations complexes, il a lu entre les lignes lorsque Petterson et lui s'occupaient de Judy. Savoir l'interne revenue d'épreuves difficiles, elle aussi, stimule son sentiment d'appartenance. Jax sourit, affichant le même petit air de défi que sur le ring. La faute à l'ambiance rétro s'il se comporte comme un ado ? Peut-être. Ou bien peut-être a-t-il juste envie de faire confiance à quelqu'un. Pour une fois.
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☽ 28 février 2021. La jeune trentenaire était loin d'être indiscrète en temps normal. Elle n'aimait pas partager sur sa vie personnelle non plus, donc elle restait toujours peu bavarde mais cette fois-ci, après avoir partagé un moment complice une heure plus tôt, Joy se demandait si Jackson arrivait à reprendre du poil de la bête. Elle ne voulait pas le braquer, le bousculer dans ses propres états d'âme. Quand on connaissait Joy, on savait bien qu'elle respectait l'intimité de chacun car elle aimait qu'on respecte la sienne. Elle se permit juste de savoir comment il gérait sa perte de mémoire, si ça allait mieux, s'il en parlait à quelqu'un, même si ce n'était pas un professionnel. En croisant son regard, elle lui accorda un sourire bienveillant, lui précisant même qu'elle pouvait écouter si ça pouvait aider. Elle était une jeune médecin, le secret professionnel elle saurait le garder, et surtout, elle saurait écouter sans juger.
« J'écris » C'était la réponse de l'australien, et Joy fronçait des sourcils, cherchant à en savoir plus du regard. Il finit par faire apparaître un petit carnet, et elle comprit alors qu'il écrivait ce qu'il pouvait ressentir. Pour une femme qui avait encore des journaux intimes, elle pouvait comprendre que parfois, c'était plus facile d'écrire plutôt que de parler. « Game ! » Elle se redressa sur la banquette, en venant le fixer d'un regard interrogatif. « Je te lis une page, tu m'en racontes une. » Ouïe, Joy n'était pas sûre d'aimer ce jeu, elle qui était si discrète sur son passé, sur son histoire. Elle se pinça la lèvre en regardant son verre d'eau en face d'elle. « T'es dur en affaire... » souffla-t-elle alors que la serveuse débarqua avec leurs assiettes. « Oh mon Dieu, merci. » Il y avait toute leur commande, elle regarda curieusement les assiettes de Jackson, avant d'attraper son café entre ses mains, voilà un moyen de se protéger, tenir ses mains en place autour de la tasse. « Ok, deal. Mais à la condition qu'on se regarde toujours de la même manière après nos petites confidences ? » affirma-t-elle, n'étant pas sûre que Jackson s'attendait à entendre les histoires de Joy. Elle ne voulait pas de pitié, elle ne voulait pas d'excuses, elle ne voulait pas de mauvais sentiments et elle était sûre que Jackson partagerait ce souhait là.
Jackson hausse les sourcils, prêt à lui rétorquer qu'en savoir plus sur son intimité vaut à minima de lui rendre la pareille - histoire de se retrouver à égalité - mais les plats arrivent et accaparent toute son attention ; prouvant par la même occasion à quel point la nourriture tient une place de choix dans l'ordre de ses priorités. Manger ! S'exclame-t-il en tirant jusqu'à lui le burger dont l'assiette paraît petite et timide face au monstre de plusieurs étages qu'elle contient. Sans plus attendre, il croque à belles dents dans le sandwich. Un filet de sauce s'en échappe et coule dans sa barbe qu'il essuie d'un revers de serviette, les joues gonflées de gloutonnerie. « Ok, deal ». Mills avale péniblement afin de lui sourire. « « Mais à la condition qu'on se regarde toujours de la même manière après nos petites confidences ? » Son expression juvénile se fige pour laisser place à un air plus solennel, plus adulte aussi. En guise de réponse, le glouton hoche la tête, attrape la paille de son smoothie pour faire descendre la viande puis s'empare du carnet qu'il ouvre à la première page.
Revoir son écriture post-réveil lui permet de réaliser les progrès accomplis. En effet, couchées sur le grain rugueux du papier, les annotations sont quasi illisibles. Lui seul peut les décoder car il se rappelle parfaitement du moment auquel il les a écrites : Jour 1 Commence-t-il, la voix rendue grave par le souvenir d'un lui-même alité, écrivant ces mots avec une perfusion dans le bras et un bandage autour de la tête. " JaCKsoN MiLLs " Jackson montre le gribouillis à Joy. Les lettres de son identité prennent tout l'espace disponible sur la page et sont tremblantes, comme celles des enfants de maternelle. Mills profite du silence pour piquer un pancake du bout de sa fourchette. " Il m'a fallu plus de 10 minutes pour écrire ces 12 lettres. " Son commentaire laisse deviner l'enfer de la rééducation et les longues heures passées à simplement essayer de retrouver l'usage de sa motricité fine mise à mal par la balle lors de son passage à travers sa boîte crânienne.
L'agent gouvernemental est passé si proche de la mort qu'il a appris à savourer les bons moments de la vie. Se gaver de junkfood en bonne compagnie, par exemple. D'un doigt rendu collant par la Vegemite, il tapote le coin en haut à droite de la page. Une date y est écrite : Décembre 2020. Trois mois plutôt. Aujourd'hui, Jackson marche, parle, réfléchit et boxe plus de 10 heures par semaine ; son festin, il l'a bien mérité.
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Dernière édition par Jackson Mills le Mer 7 Avr 2021 - 21:15, édité 2 fois
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☽ 28 février 2021. Depuis ce matin, la jeune femme avait dépensé beaucoup d'énergie autant émotionnelle que physique. Ce petit brunch improvisé avec Jackson allait lui faire le plus grand bien. L'interne l'avait déjà croisé à plusieurs reprises à l'hôpital, elle connaissait brièvement son histoire, et puis elle l'avait croisé maintes fois au dojo. Ils leur avaient fallu du temps pour finalement échanger une vraie conversation, mais les voilà dans ce restaurant un peu kitsch, sur le point de se faire des confidences. « Manger ! » Joy était amusée par le comportement du boxeur, il semblait n'être intéressé que par la bouffe - au moins, il était détendu, même s'ils parlaient d'un sujet plutôt sérieux. La jeune femme n'était pas à l'aise à l'idée de devoir parler de son passé, mais c'était le deal que Jackson voulait faire avec elle si elle voulait vraiment savoir comment il allait, et comment il gérait sa perte de mémoire, et cet accident. Elle le regardait manger goulument tandis qu'elle prit une bouchée de sa gaufre salée avant de boire uen gorgée de son jus d'orange pressé.
« Jour 1- JaCKsoN MiLLs » Elle jeta un oeil au carnet qu'il lui montrait en hochant de la tête. La jeune femme avait un air sérieux au visage tandis qu'elle mâchait une nouvelle bouchée de sa gaufre. « Il m'a fallu plus de 10 minutes pour écrire ces 12 lettres.» La jeune femme but une gorgée de son jus sans pour autant le lâcher du regard. Elle s'essuya la bouche d'un coup de serviette avant de répondre : « Quand tu t'es réveillé, tu savais quand même qui tu étais alors ? » demanda-t-elle d'un air plus sérieux, elle ne connaissait pas l'histoire de Mills, elle savait qu'il y avait une histoire de perte de mémoire, mais les détails, elle n'en savait rien. S'était-il réveillé sans se souvenir de rien, puis était-ce revenir au fur et à mesure jusqu'à s'arrêter à dix mois auparavant ? Joy le fixait en s'essuyant les mains. « Je suis canadienne, on a déménagé ici quand j'avais treize ans. » finit-elle par dire car son histoire commençait là, sa mère était australienne mais Joy avait grandi au Canada, à Toronto exactement. Petterson avait fini par déménager suite à la mort de son frère jumeau qui avait entraîné le divorce de ses parents et le déménagement en Australie. Elle savait que Jackson attendrait aussi d'en savoir un peu plus à chaque confidence partagé... Elle tentait donc d'être juste et équitable dans ses confidences.
« Quand tu t'es réveillé, tu savais quand même qui tu étais alors ? »
Jackson plisse le front en signe de réflexion. Les premières heures ayant suivi sont réveil ont beau être récentes à l'échelle du temps, elles n'en restent pas moins confuses dans son esprit. Il revoit le visage de l'infirmière écarquillant les yeux lorsqu'elle réalisa qu'il s'était réveillé ; les pincettes prises par le neurologue au moment de l'informer qu'il pourrait très bien ne jamais retrouver la mémoire et se souvient des pleures de sa mère sur son épaule lorsqu'il fut rapatrié au service de neurologie de l’hôpital de Brisbane. Jamais il ne s'était senti aussi faible et démuni qu'après ce réveil flou, alors qu'il lui était impossible de répondre à la question pourtant simple de l'agent en charge de trouver des explications au bordel provoqué par son accident : " Pourriez-vous me décrire le visage du tireur ? "
- Plus ou moins ... Répond-il, l'air pensif, le regard perdu dans le vide, happé par ses réminiscences. « Je suis canadienne, on a déménagé ici quand j'avais treize ans. » Soudain, Mills bat des cils, ramené à la réalité par cette révélation inattendue. Sérieux ? Surpris, il se cale dans le fond de son siège, burger à la main, prêt à écouter les folles aventures de Joy aux pays des castors et des caribous. Et tu y retournes parfois ?
Vaillamment, il tente de calculer le décalage horaires entre les deux pays mais abandonne bien vite en réalisant qu'il ne sait pas combien de fuseaux séparent le Canada de l'Australie. A la place, il avale une nouvelle bouchée de son burger et savoure la sensation satisfaisante de se sentir détendu. Dehors, le soleil caresse la vitre derrière laquelle ils se trouvent, berçant leur échange d'une atmosphère chaude et lumineuse. Il n'y a pas de place pour les idées noires et la colère en cet instant ; tout ce que Mills ressent c'est une agréable sensation de lâcher prise à propos de laquelle il soupçonne Petterson d'être pour quelque chose.
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☽ 28 février 2021. Joy n’avait pas été sur le cas de Jackson, elle était en service pédiatrie mais elle avait suivi sa convalescence, le croisant parfois à la cafétéria. Elle ne connaissait pas son histoire, elle devenait donc curieuse mais ne voulait surtout pas le brusquer. Elle était bien placée pour savoir qu’elle n’aimait pas forcément parler de son propre passé, donc elle comprenait qu’on ne puisse pas vouloir se livrer à une inconnue, même si parfois ça pouvait être plus simple. « Plus ou moins… » Jackson restait évasif, le regard ailleurs, Joy était probablement en train de tirer sur la corde… Elle porta son attention sur son verre de jus d’orange frais qu’elle prit, sans pour autant rajouter quoique ce soit.
Elle prit tout de même le temps de partager une information sur elle puisque le sportif semblait aussi vouloir monnayer son histoire. « Sérieux ? » Joy était canadienne même si maintenant elle avait réussi à avoir la double-nationalité étant donné que sa mère était australienne d’origine. Elle acquiesça doucement, c’était peut-être l’information la plus facile à partager. « Et tu y retournes parfois ? » Joy ne put s’empêcher d’avoir un petit rire à cette question. « Non, jamais. Mon père y est toujours. » dit-elle finalement en haussant les épaules - un début d'informations qui laissait deviner les relations complexes qu'elle entrenait avec ses parents. Elle posa son regard sur lui avant de prendre une bouchée de sa gaufre. « A toi. » finit-elle par dire, elle ne voulait pas trop guider la conversation car elle n’avait pas envie de le mettre mal à l’aise avec des questions déplacées. « Jour 2 ? » demanda-t-elle faisant un coup de tête en montrant son bouquin des yeux. La fourchette en l’air, elle était prête à la suite de l’histoire. La conversation se faisait accompagner d’un fond de musique rétro qui allait bien avec le reste de la décoration. La brune soutenait son regard vers lui pour le mettre en confiance, même si elle se doutait que cela ne devait pas être simple de parler de ce genre de traumatisme. Elle ne le forçait à rien…
Jackson mastique son burger sans rien répondre. Bien qu'il soit connu pour son impulsivité et ses comportements parfois irréfléchis, il l'est aussi pour son sens aigu de l'observation. Un sens affiné par des années de pratique au sein de l'AFP, que ce soit dans l'exercice périlleux de l'infiltration ou de l'interrogation de suspects. Sans mal, il devine les tensions cachées derrière l'utilisation de ces antonymes et remarque également les expressions faciales de Joy. Pas besoin de connaître personnellement un humain pour comprendre ce que les haussements d'épaules ou les pincements de lèvres signifient. Tous autant qu'ils sont, les Hommes ont en commun un langage non verbal inconscient auquel Mills est sensibilisé car il s'avère primordial pour un agent de terrain d'être capable de saisir le danger avant qu'un suspect ne sorte son arme ou qu'une victime ne se mette à paniquer. « OK, on évite de parler de lui. » Répondit-il sereinement, bien décidé à ne pas emmerder la jeune femme avec des questions susceptibles de plomber l'ambiance de ce moment de détente.
Après avoir ajouté une énorme cuillère de confiture sur ses pancakes déjà copieusement imbibés de sirop, Jax s'empare du carnet dont il tourne une page. Une pointe de curiosité le prend à l'idée de se replonger dans les quelques jours ayant suivi son réveil. A force de vouloir se rappeler tout ce que la balle a effacé de sa mémoire, il en aurait presque oublié ces instants fragiles durant lesquels sa vie ne se résumait qu'aux murs blancs de l'hôpital. « Jour 2 ... » Commence-t-il, avant de soupirer des narines, un rictus plein d'autodérision étirant ses lèvres rendues brillantes par le sucre. Là, Jax tourne le carnet vers Joy afin qu'elle puisse voir le gribouillage colérique dont le trait est si violent qu'il déchire le papier à certains endroits. Par dessus les coups de crayons rageurs, un grand " FUCK ! " trois fois souligné résume à lui seul son état d'esprit du moment. « Comme tu peux voir, je suis d'un tempérament patient et pacifiste. » Commente-t-il ironiquement. Le temps de reposer le carnet et d'avaler un pancake d'une seule bouchée, Mills reprend, plus sérieux, plus disposé à s'ouvrir : « Je déteste me sentir faible. » Raison pour laquelle il mange comme quatre et s'entraîne comme un lion ? « Cet accident, c'est une leçon de vie. »
Vivre la dépendance, subir l'incapacité, souffrir de la frustration, être forcé de voir le monde du côté passif de la force ... Autant d'épreuves relevées avec plus où moins de succès et sur lesquels Mills n'a pas encore le recule nécessaire pour dire en quoi elles l'ont changé. Pourtant, il a changé, c'est indéniable : tous ceux l'ayant connu avant l'accident ne cessent de le lui faire comprendre. Est-ce bien ? Est-ce mal ? S'est-il perdu en chemin où s'est-il au contraire finalement trouvé par le biais de cet événement que nul n'aurait pu prévoir ? Jackson n'en sait rien mais il s'accorde le droit de relativiser en sirotant une nouvelle gorgée de smoothie. La vie est courte, Mills refuse de se laisser ronger par les regrets.
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Dernière édition par Jackson Mills le Lun 26 Avr 2021 - 23:03, édité 1 fois
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☽ 28 février 2021. Joy associait le Canada à son frère jumeau décédé. Depuis qu’elle était partie de ce pays avec sa mère et sa petite sœur, elle n’y était jamais retournée. L’interne n’avait jamais revu de son père malgré quelques tentatives désespérées de la part du paternel. Elle l’avait brièvement croisé quelques fois quand il rendait visite à Lya mais elle ne lui avait plus jamais adressé la parole. La famille, c’était une idée qu’elle déplorait. Elle n’y croyait pas, et c’était aussi probablement cette idée qu’elle fuyait, elle ne voulait pas se marier, elle ne voulait pas d’enfants tout simplement parce que ce qu’elle connaissait de « la famille » n’était pas un modèle qui lui donnait envie. Joy avait ses blessures, ses cicatrices mais elle n’était pas du genre à en parler. « OK, on évite de parler de lui. » Jackson faisait mine de continuer à manger sans s’intéresser à ce problème et ce n’était pas plus mal. La brune n’avait pas envie de continuer à tergiverser sur ses parents. Elle picorait dans son assiette, les restes de bacon et de gaufres tout en l’encourageant à continuer son histoire. « Jour 2 ... » Joy leva la tête, prenant son verre de jus d’orange frais, elle voulait la suite. Jax lui tendit le carnet pour lui montrer son écriture, et elle eut un petit sourire, presque désolée de se rendre à quel point il semblait revenir de loin. « Comme tu peux voir, je suis d'un tempérament patient et pacifiste. » La jeune femme acquiesça doucement de la tête, le seul moment où Joy était d’un naturel patient, c’était justement avec ses patients à l’hôpital. Sinon elle combinait les défauts les plus détestables sur Terre, elle était impatiente, rancunière et bien trop souvent possessive. « Je déteste me sentir faible. -- Cet accident, c'est une leçon de vie. » Joy le regardait alors qu’elle sirotait sa dernière gorgée de jus d’orange, elle tordit son visage dans une moue qui montrait sa compassion. Joy avait tout de même quelques qualités, et l’empathie était l’une d’elle. Elle arrivait toujours à se mettre à la place des autres avec une aisance déconcertante. « Je n’ose même pas imaginer ce que cela doit faire d’avoir le sentiment de tout perdre, ses réflexes moteurs, ses souvenirs… » dit-elle en haussant les épaules, Joy s’avança légèrement pour se pencher en avant et poser sa main sur celle de Jackson, Joy n’était pas du tout tactile, elle avait d’ailleurs horreur des démonstrations affectives mais l’histoire du policier la touchait. « Tu as le droit de te sentir surmené, dépassé, perdu. » souffla-t-elle doucement en lui accordant un regard complice avant de revenir à sa position initiale, installée sur cette banquette peu confortable. « Les gens comme nous, on n’aime pas montrer nos faiblesses, on se cache derrière notre masque, mais quand on est entre nous… on peut se dévoiler non ? » dit-elle avec un grand sourire, manière de lui faire comprendre qu’il avait une alliée face à lui. Elle reprit sa fourchette pour piquer un morceau de fraises au coin de son assiette, un sourire mutin au visage, elle ne le quittait pas des yeux.
Lorsqu'il voit Joy s'incliner dans sa direction, Jackson l'imite, se penchant lui aussi vers l'avant. Il s'imagine qu'elle est sur le point de lui confier une nouvelle vérité au petit jeu de leur donnant-donnant, c'est pourquoi il arque un sourcil lorsque la brune pose sa main par dessus la sienne. « Tu as le droit de te sentir surmené, dépassé, perdu. » La réponse de Mills se traduit par un hochement de tête. Petterson a raison. Il est juste trop fier pour l'accepter. Cela dit, entendre la jeune femme continuer sur l'histoire de leurs masques et de leurs ressemblances incite le combattant à aller dans son sens. Cette fille sait y mettre les formes.
- « Vas-y, je t'écoute. » Répond-il chaleureusement, la voix teinté de sympathie et de taquinerie justement dosées. D'un coup de fourchette, Jackson embroche un nouveau pancake afin d'imiter Joy et sa fraise. « Un pour un. » Rappelle-t-il, ponctuant sa relance d'un clin d’œil amical.
Jax ne voit pas le temps passer. La compagnie de Joy s'avère être particulièrement plaisante, si bien qu'il se fait la réflexion qu'entamer la conversation avec elle était probablement la meilleure idée de sa semaine. Sa méfiance professionnelle ainsi que sa paranoïa post-traumatique ne semblent pas considérer la canadienne comme une menace où une quelconque " mauvaise idée ". Détendu, il pose un coude sur la table et se serre de sa main comme d'un pilier sur lequel déposer son crâne rendu lourd par la digestion. Se gaver rassasie la faim de Jackson mais l'endort aussi toujours un peu, surtout après l'entraînement. Bercé par le rayon de soleil, Mills garde juste assez de concentration pour écouter ce que Joy voudra bien lui avouer. Son cerveau est connecté à elle mais son corps lui s'affale tranquillement, prêt à assimiler tout le sucre qu'il vient d'ingurgiter.
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☽ 28 février 2021. Le contact entre les deux boxeurs s’étaient faits tout naturellement et maintenant ils se retrouvaient à partager un brunch ensemble. Elle ne pensait pas le penser, mais pour une fois, elle appréciait un moment avec un inconnu. Elle le connaissait de vue depuis quelques semaines déjà, ce n’était pas non plus un inconnu. Mais bon, ils ne s’étaient jamais vraiment parlés jusqu’à aujourd’hui où ils semblaient vouloir se confier l’un à l’autre. Joy était juste ravie de pouvoir prendre un café, et se remplir l’estomac après s’être levée aussitôt pour faire du sport. La brune se montra assez compréhensive, et encore plus empathique que d’ordinaire. Un contact physique, un mouvement de tête, les deux s’apprivoisaient doucement. « Vas-y, je t'écoute. » Le boxeur n’avait pas envie d’arrêter ce jeu du donnant-donnant et Joy détourna le regard un instant, ce n’était pas si facile pour elle non plus. Ses cicatrices étaient peut-être plus anciennes mais elles n’en étaient pas moins douloureuses. « Un pour un. » encouragea-t-il alors qu’elle tourna la tête à nouveau vers lui pour le regarder. Elle eut un petit sourire en coin en hochant doucement la tête. Elle connaissait le deal. « Ok » dit-elle comment un signe de ponctuation, une introduction à une confidence qu’elle s’apprêtait à lui dire. « J’ai eu une peur bleue de l’abandon. Mon passé fait que… je ne m’ouvre pas facilement aux autres, je n’ai pas envie de m’attacher. » dit-elle en haussant les épaules, elle bascula en arrière venant s’affaler sur cette banquette pas vraiment confortable mais la digestion lui jouait aussi des tours. Elle se sentait rassasiée mais ce n’était pas pour autant qu’elle voulait couper court à la discussion. Elle finit par affronter le regard du boxeur, presque un air désolé d'une telle triste confidence.« Ce n'est pas forcément quelque chose que j'ai déjà dit à voix haute, donc ça me fait un peu bizarre de parler de ça à... » elle s'arrêta un instant, venant croiser ses bras, elle ne savait même pas comment qualifier Jackson... « Une nouvelle connaissance. » finit-elle par dire avec un sourire, gênée.
A son regard fuyant, Jackson devine que Joy est faite de la même matière que lui. Cette espèce de miroir sans teint capable de renvoyer au monde qui l'entoure l'image que ce dernier souhaite observer afin de mieux cacher les failles et les zones d'ombres présentes de l'autre côté de la vitre. Mills respecte le silence précédant les révélations de la brune. Il l'écoute sans la couper, l'observe sans la juger et attend qu'elle mette un point final à sa phrase pour se redresser légèrement ; juste assez afin d'articuler sa réponse sans avoir l'air de dormir à même la table. Dans la foulée, il attrape son café sur le point de refroidir et l'avale cul sec. En plus de le réveiller, Jax sait que le breuvage aidera son estomac à faire son job de machine à dissoudre le presque kilo de nourriture qu'il vient de s'enfiler.
- Si ça peut te rassurer, la peur de l'abandon est la plus répandue de tous les schémas affectifs existants.
Sa voix est neutre, quasi nonchalante, preuve - aussi surprenant que cela puisse paraître - de sa familiarité avec ce genre d'informations. Des semaines entières d'enquêtes et de profilages psychologiques en compagnie de ses collègues psychiatres, mentalistes et comportementalistes pour le compte du gouvernement l'ont rendu capable d'intégrer des concepts aussi complexes que les peurs des individus, qu'ils soient suspects ou non. En revanche, Mills reste particulièrement mauvais lorsqu'il s'agit d'introspection. Avoir à se considérer tel un rat que l'on analyse le rebute trop pour qu'il y voit un quelconque intérêt, d'où l'avancée laborieuse de la psychothérapie que lui impose de ministère avant de réintégrer les troupes.
- Moi je pense que la peur n'évite pas le danger. Reprend-il, fidèle à lui même : intrépide, pour ne pas dire téméraire. J'veux dire ... Ajoute-t-il afin de développer son point de vue sans paraître rustre vis à vis des sentiments de Jude qu'il respecte en dépit de ce que son affirmation pourrait laisser croire. ... éviter le problème c'est se priver de bonnes choses pour ne pas en récolter de mauvaises. A son tour de hausser les épaules, signe qu'il est prêt à accepter que la jeune femme ne soit pas d'accord avec lui sans pour autant que cela mette un terme à la discussion. Je préfère jouer en attaque qu'en défense. Conclue-t-il finalement, laissant par la même occasion deviner son affection pour les sports d'équipe.
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☽ 28 février 2021. Joy ne se confiait pas facilement, encore moins dans le contexte qu’ils venaient de partager. Jackson n’était qu’un étranger au final. Ils ne se connaissaient pas depuis toujours comme ses meilleurs amis Niamh & Nick par exemple. Pourtant, plus cette matinée se déroulait devant ses yeux, plus Joy déliait sa langue avec une facilité déconcertante. Elle lui indiqua ne pas être à l’aise en général avec les gens parce qu’elle n’aimait pas s’attacher à eux. Elle avait, par bien trop de fois, été déçue. Elle préférait faire son bout de chemin, avec la poignée de personnes qu’elle savait être sûre pour elle, sans pour autant s’impliquer dans de nouvelles relations, qu’elles soient amicales, professionnelles ou plus… Joy était une peureuse, c’était ce qu’elle était en train de dire là… à un inconnu… « Si ça peut te rassurer, la peur de l'abandon est la plus répandue de tous les schémas affectifs existants. » Joy leva la tête pour le regarder, elle n’était pas sûre que cela soit une bonne chose. Il la voyait donc comme un cliché, c’était ce qu’il était en train de dire. Elle fronça les sourcils, reportant son attention sur son verre de jus d’orange qu’elle vint finir cul sec. Cette remarque l’avait presque vexé dans son égo mais elle n’ajouta rien de plus. « Moi je pense que la peur n'évite pas le danger. » Elle osa finalement reposer ses yeux sur lui. « J'veux dire ... éviter le problème c'est se priver de bonnes choses pour ne pas en récolter de mauvaises » Jackson paraissait soudainement sage avec ces quelques mots. « Je préfère jouer en attaque qu'en défense. » Joy haussait des épaules. Elle n’était pas convaincue par ses arguments mais elle comprenait son point de vue. « J’ai bien trop été blessé par le passé. Je préfère jouer en défense et garder assez de force pour contre-attaquer… » confia-t-elle pour continuer sur sa métaphore. Elle avala son dernier morceau de fraise, et posa à nouveau son regard dans celui de Jackson. « Merci pour ce p’tit brunch d’ailleurs. » ajouta-t-elle finalement alors qu’elle se sentait rassasiée, et prête à continuer sa journée avec une force de lion.
S'il était plus disposé à faire sa psychanalyse comme il se doit, Jackson aurait depuis longtemps compris qu'il n'est pas en reste en ce qui concerne les schémas affectifs. Et si Joy souffre du plus commun d'entre eux, elle a au moins le mérite que ce dernier ne soit pas néfaste pour autrui là où ceux de Mills semblent avoir fait de nombreux dégâts ces derniers mois ; même s'il est incapable de s'en souvenir.
« J’ai bien trop été blessé par le passé. Je préfère jouer en défense et garder assez de force pour contre-attaquer… » Jackson sourit de biais, appréciant particulièrement le fait que Petterson rebondisse sur la métaphore sportive. Que leurs points de vue divergent n'affectent en rien l'impression positive que Joy lui laisse à travers son attitude et son franc parlé. Qu'il le veuille ou non, Jax est d'une simplicité masculine à la limite du cliché : faire la bagarre, manger et parler sans détours. Il ne lui en faut pas plus pour passer une bonne matinée. « Merci pour ce p’tit brunch d’ailleurs. » Une main sur le cœur, il incline la tête à la manière d'un seigneur et lui décoche un clin d'oeil. « Ne me remercie pas, c'est toi qui paie, princesse. » L'insolence du rire qui lui échappe n'a d'égal que la chaleur émanant de sa joie de vivre en cet instant : Jax taquine, c'est son tempérament.
« - Allez, » Reprend-il en même temps qu'il referme sa main sur le carnet. « Une dernière pour la route. » Parce que l'aveux de Joy n'a pas été facile à faire et qu'elle mérite qu'il lui sorte du lourd. Aussi se met-il à sauter plusieurs dizaines de pages afin de retrouver la bonne. Celle-là date de quelques jours plus tôt, il s'agit d'une pensée nocturne rédigée à l'encre de ses insomnies. « La voiture est arrivée par la gauche, les vitres étaient teintées. Les chaussures étaient noires et il y avait un silencieux sur le canon. Il ou elle portait des gants ... » Lit-il en y mettant la même ponctuation que s'il y était, la peur au ventre et le souffle court d'avoir sprinté pour échapper au danger. Jackson marque une pose et ferme les yeux afin de se remémorer les images de son cauchemar. Toujours le même, de plus en plus précis au fil des nuits mais foncièrement frustrant. Chaque fois qu'il vient le visiter, c'est comme si Mills essayait de retenir de l'eau entre ses doigts. A sont réveil en sursaut, le contenu lui échappe, les détails importants qui lui permettraient d'identifier son agresseur restent aux abonnés absents. Lorsqu'il rouvre les yeux, on peut lire dans le regard de l'agent que la confidence qu'il s’apprête à faire n'a jamais été formulée à voix haute non plus : « Je crois que quelqu'un au ministère veut ma peau. »
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Dernière édition par Jackson Mills le Mer 12 Mai 2021 - 0:55, édité 1 fois
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☽ 28 février 2021. Joy n’était pas forcément du même avis que le boxeur. Elle s’était construite une carapace si grosse, et si épaisse qu’elle avait dû mal à s’imaginer ouvrir son cœur au premier venu sans mette y avoir un certain doute, ou une crainte d’être encore blessée, et déçue une énième fois. C’était peut-être un cliché ce qu’elle pouvait ressentir mais cela n’enlevait en rien l’authenticité et la profondeur de cette crainte. Jax semblait combattre d’autres démons qu’il avait lui-même dû mal à faire face, mais cette conversation avait le don d’ouvrir leur chakra. Ils parlaient l’un et l’autre sans filtres, sans aucune crainte de se sentir jugé. Elle reprit même sa métaphore pour lui affirmer qu’elle avait plus tendance à reculer, pour mieux rebondir. Elle préférait se préparer au pire et emmagasiner assez de force pour contre attaquer. Elle vit que Jackson aimait cette réplique même s’il n’en partageait pas pour autant le fond. « Ne me remercie pas, c'est toi qui paie, princesse. » Joy retroussa sa lèvre du bas dans une moue enfantine pour montrer sa déception. « Très bien… » souffla-t-elle en faisant mine de bouder, même si elle aussi ne faisait que le taquiner. Elle s’en fichait bien de qui payait, elle le remerciait surtout pour cette parenthèse. Elle était en train de se séparer de son petit ami, une histoire qui n’avait pas duré longtemps mais la chute n’en était pas pour autant moins brutale. C’était donc appréciable de pouvoir se changer les idées ainsi.
« - Allez, » Elle leva la tête alors qu’il venait d’attirer son attention. « Une dernière pour la route. » Elle le regarda faire alors qu’il semblait fouiller dans son carnet à la recherche d’une confidence peut-être plus personnelles encore. « La voiture est arrivée par la gauche, les vitres étaient teintées. Les chaussures étaient noires et il y avait un silencieux sur le canon. Il ou elle portait des gants ... » Joy fronçait instinctivement les sourcils en l’écoutant, c’était sérieux. Elle le regardait, il avait les yeux clos un instant, probablement tentant de matérialiser ce souvenir dans son esprit. Ses yeux s’ouvrirent, et se posèrent directement dans ceux de la brune. « Je crois que quelqu'un au ministère veut ma peau. » Joy pencha la tête sans jamais arrêter de le regarder, tentant de mettre du sens à ce qu’il venait dire. Elle s’avança, laissa tomber sa lourde tête entre ses mains. « Quelqu’un au Ministère aurait une raison de vouloir ta peau ? » demanda-t-elle avec raison, commencons par le début. Joy savait qu’il était un agent fédéral, il avait sûrement fait des choses qui pouvaient nuire des gens et ennuyer d’autres… mais de là à ce que ça touche le Ministère… Joy voulait connaître un peu plus le fond de sa pensée pour essayer de le comprendre.
« Quelqu’un au Ministère aurait une raison de vouloir ta peau ? »
Aussi spontané qu’amusé, Jackson éclate d’un rire contenu. Une pointe de désillusion perce à travers la mélodie roque s’échappant de sa bouche. A son tour, il pose les coudes sur la table et place son menton entre ses mains, penché en direction de Joy, le visage à une trentaine de centimètres du sien. Là, Mills gratifie la brune d’un haussement de sourcils mystérieux.
« C’est ce que je cherche à savoir. » Avoue-t-il sur le ton de la confidence tout en jetant discrètement un coup d’œil en direction de la serveuse pour s’assurer qu’elle est hors de portée d’écoute. « Seule la mémoire nous le dira ... » Reprend-t-il, gardant sa tête dans l’une de ses mains et attrapant de l’autre le carnet qu’il secoue pensivement. Entre ses doigts, l’objet prend une symbolique quasi salvatrice. Jackson n’attend que ça : se souvenir du nom de celui ou de celle ayant tout intérêt à le voir mort. Le futur ne l’effraie pas ; il est bien trop brave pour se laisser impressionner. Par ailleurs, le fait d’avoir survécu au pire couplé à la frustration qui le ronge le rendent plus téméraire que jamais. Son acharnement à boxer du matin au soir témoignent d’ailleurs explicitement de son état d’esprit des plus ... combatifs.
Après un petit silence, Jackson se redresse, conscient d’avoir piqué la curiosité de Joy mais également au fait d’être tenu par le secret professionnel entourant l’existence du Projet Epsilon. Vendre la mèche concernant cette cellule secrète c’est mettre en danger ceux qui la composent et, de ça, il en est tout bonnement hors de question. C’est pourquoi l’agent range le carnet puis se lève avant de se tourner vers la brune. « J’te dépose ? » Clés de voiture à la main, il est prêt à la ramener au dojo si elle y a laissé sa voiture ou à la reconduire jusqu’à chez elle si elle préfère. En ce qui le concerne, Jax compte profiter de l’excellente humeur dans laquelle ce brunch l’a mis pour se balader et prendre un peu de recul sur la situation.
Petterson aura aidé plus d’une personne à se sentir mieux, aujourd’hui.
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