-28%
Le deal à ne pas rater :
-28% Machine à café avec broyeur à grain MELITTA Purista
229.99 € 318.99 €
Voir le deal

Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant

 prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars

Anonymous
Invité
Invité
  

prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars Empty
Message(#)prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars EmptyMer 31 Mar - 22:26

if i let you leave the light on and i drop my guard promise that you'll see me for my truth and not my scars :l: feat @timothy decastel  & primrose anderson
Dire qu’elle a la boule au ventre est sûrement une façon de minimiser les choses. C’est dommage que Primrose n’est pas du genre à minimiser les situations, à les prendre bien trop à coeur et à corps, qu’elle les ressent bien plus qu’elle en réfléchit. Surtout quand elle est en tort, qu’elle a fauté, encore, une nouvelle fois, pour ne pas changer, parce qu’on ne change pas une équipe gagnante (non, faux). Enfin, dire que cette fois-ci, elle n’a pas réfléchi aux conséquences, c’est mentir effrontément. Primrose n’a pas réfléchi la fois où elle a fui mais elle a réfléchi toutes les heures et journées qui ont suivi. Elle a eu le temps de se maudire, de s’en vouloir, de pleurer aussi quelque part au milieu, de rager un peu, de regarder le plafond avec la sensation d’avoir absolument tout fait foirer. Teddy n’a pas su la réconforter, pas plus que Nutella qui s’est pourtant appliqué à faire tourner sa maîtresse en bourrique en venant l’embêter quand elle dormait.

Des prunelles bleues qui donnaient la sensation de la suivre partout, il est clair que son esprit ne l’apaisera pas si elle ne fixait pas ses règles et ses conditions dès le départ. La dernière fois l’a prise par surprise, elle n’était pas préparée et encore moins prête à recevoir autant. Primrose le revoit se pencher vers elle quand elle ferme les paupières, elle ressent inévitablement la sensation de ses lèvres contre les siennes alors que son visage s’enfouit dans son oreiller. Oh Tim a dû avoir les oreilles qui ont sifflé. Même si elle n’a pas parlé de lui, à personne - elle est pudique, la petite fleur, et tant qu’elle n’aura pas redressé la barre de son comportement, hors de question d’en parler à qui que ce soit - elle a pensé à lui bien plus que nécessaire. Parfois même quand il ne fallait pas, quand il n’était pas le bienvenu et souvent quand elle se retrouvait seule - ce qui n’est pas si rare que cela, au final.

Tim est son secret, pour le moment. Il est aussi la source de ses joues qui se teintent joliment, du bégaiement qu’elle peut avoir quand on lui demande si elle va bien et surtout du poids de la culpabilité dont elle a la sensation que le monde entier est au courant tellement que c’est visible. Mais le monde ne tourne pas autour de toi, Primrose. Personne ne voit rien, surtout quand tu restes dans ta chambre, quand tu te réfugies derrière les fourneaux ou que tu te caches derrière Poppy. Elle est la reine du camouflage à force, même si elle a failli craquer plus d’une fois pour demander le conseil avisé de son frère.

Mais non. Si Caleb avait eu vent de l’histoire, il aurait été satisfait d’apprendre que sa cadette a fini par prendre tout le courage dont elle est capable pour envoyer un message à Tim. La jolie brune est téméraire dans son travail, téméraire dans ses envies matérielles mais il est clair que quand ça concerne les sentiments, c’est beaucoup plus compliqué. Les doigts tremblants, le message est réécrit une énième fois car jamais satisfaite, avant qu’elle lâche un soupir de désespoir, fermant les yeux tout en appuyant sur “envoi”. Tellement anxieuse qu’elle a cru vomir, défaillir à chaque seconde qui s’écoulait du silence face à une réponse qui l’a soulagé, détendant ses nerfs sur le moment.

Les mêmes nerfs qui sont à présent complètement froissés de nouveau alors qu’elle se tient devant la porte, le même sifflement du coeur qui remonte jusqu’aux oreilles, ses doigts moites pouvant faire glisser les sacs à tout instant. La brune ignore ce que Tim possède alors elle a même son sac à dos avec les instruments nécessaires au cas où il ne serait pas assez équipé. Ce ne sont que des détails mais qui lui ont occupé l’esprit, avant qu’elle finisse par se retrouver devant cette porte qui lui fout plus la frousse que n’importe quel client du club.

Primrose reprend une inspiration, elle expire doucement avant de lever la main pour sonner quelques secondes. Elle n’est pas prête, elle va tout faire foirer sûrement - non non non. C’est la pâtisserie, c’est la vanille, les oeufs, la pâte, mélanger, et attendre. Rien de sorcier, tu vas gérer. D’accord mais quand la porte s’ouvre pour laisser la figure de Tim apparaître dans l’encadrement, y a son coeur qui fait un petit saut si fort qu’elle en oublie presque le sourire et la politesse. “Il parait qu’il y a une cuisine disponible pour être ravagée ?” Aucun bonjour mais une petite phrase délicatement drôle pour s’apaiser elle-même et espérer que Tim ne lui en veuille vraiment pas. Même si Primrose n’a plus aucune idée de ce qu’elle attend de tout ça en venant chez lui.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars Empty
Message(#)prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars EmptyJeu 1 Avr - 0:38

Il avait plus ou moins perdu espoir au fil des jours qui s'égrènent fatalement. Prim a fui aussi vite que la première fois, laissant un grand brun encore une fois sans voix, à ne pas comprendre totalement ce qui lui arrive. Elle a ce pouvoir-là apparemment, de le décontenancer à ce point-là, Tim se retrouvant une nouvelle fois face au fait accompli, la porte de la librairie s'étant vite refermée sur l'ombre de la danseuse. Lui, il avait dû revenir sur la planète Terre car un client lui parlait d'un sombre livre dont Tim n'arrivait pas franchement à retenir les détails. Il n'était pas là, il pensait à ce qu'il venait de vivre avec Primrose, à tout ce qui aurait pu arriver également si l'univers ne s'était pas ligué contre eux une nouvelle fois. Enfin, Decastel pensait à l'avenir mais il avait parfaitement conscience que c'était Primrose qui était responsable de toutes ces chances mises de côtés. Il sait qu'elle a peur, que tout ce qui s'approche de près ou de loin à son coeur peut être quelque chose de terrible à supporter. Il l'a vécu plusieurs fois avant elle et il doit se l'avouer, le français n'avait pas trouvé les conséquences particulièrement radieuses. Il se souvient des heures de solitude à pleurer sur des souvenirs passés parce que la personne chérie ne reviendrait pas. C'est clairement un risque qu'il faut être prêt à assumer lorsqu'on s'ouvre à un autre individu et la brune n'en est sûrement pas là. Lui-même l'est-il réellement? Tim ne s'est pas tellement posé la question après cette aventure car Primrose n'avait pas dévoilé le bout de son nez, les semaines étaient passées et il s'était dit qu'elle avait oublié. Après tout, c'était sûrement mieux ainsi pour eux deux, non? Il faut bien se convaincre d'un fait quand on est désespéré, que la vie vous avale aussi violemment que celle de Tim parce qu'il n'a plus franchement le choix. Il se doit d'être un roc pour ses enfants et il a conscience qu'il n'a pas le luxe de s'effondrer à cause d'espoirs déchus. Alors, il faut oublier, passer à autre chose, faire comme s'il ne s'était strictement rien passé avec la jeune femme du club puis de la librairie.

Il y a cru, quelques jours, voire une semaine ou deux parce que personne n'avait cherché à le contacter durant ce laps de temps. Puis, un jour ordinaire, un message d'un numéro inconnu. Lui ne s'attendait à rien et il reçoit l'univers entier en l'espace de quelques lignes. Elle est vivante, elle veut le revoir et organiser cet atelier créatif dont ils avaient tant parlé lorsqu'ils s'étaient revus sur le lieu de travail de Timothy. Cette fois, il n'y aurait rien d'autre que l'appartement du brun, que sa cuisine pas toujours bien rangée et quelques ustensiles qui seraient nécessaires à la concoction de la recette que Prim a dû préparer minutieusement. Il ne sait effectivement pas à quoi s'attendre le jour J, quelques secondes avant que l'on toque à sa porte alors qu'il s'est vêtu d'une simple chemise, essayant de ne pas en faire trop. Pourtant, ce n'est pas l'envie qui manque parce qu'il apprécie de lui tourner autour, de la désarçonner un peu... De lui plaire, en somme. Il n'en dira rien au moment d'ouvrir la porte et de la découvrir, elle, petite brune surchargée par un sac rempli de tout un tas d'instruments et d'ingrédients que Tim devait déjà posséder. Il se dépêche donc pour la débarrasser de quelques fardeaux, véritable ange gardien qu'il s'évertue à être alors qu'on ne lui demande strictement rien. "T'as ramené toute ta cuisine là, non? La mienne est par là... J'espère que tu vas bien et que ça a pas été trop difficile à trouver." Il a rangé les lieux, pas une trace de jouets quelconques sur lesquels se blesser un orteil, juste un salon normal et une cuisine du même acabit. Tim s'approche, il attend un peu et il vient doucement déposer un baiser contre la joue de la jeune femme, un sourire gêné aux lèvres alors qu'il se détache et qu'il l'invite à entrer en lui présentant la pièce de vie. "Je pose tout ça à côté du comptoir de la cuisine... Et avant de commencer, tu veux peut être boire quelque chose?" Il y va en douceur parce qu'il n'est toujours pas question de brusquer ce presque mirage que constitue Prim depuis leur première rencontre. Il sait qu'il faut être patient, savoir profiter de l'instant présent et le français ne désire plus que cela. Oublier ce qu'il y a autour, repartir dans leur bulle délicate. Encore et toujours.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars Empty
Message(#)prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars EmptyJeu 1 Avr - 7:15


"T'as ramené toute ta cuisine là, non? La mienne est par là... J'espère que tu vas bien et que ça a pas été trop difficile à trouver." Gentleman jusqu’au bout des ongles il faut croire, Tim vient l’aider à alléger la charge de ses pauvres doigts, même si Primrose n’en a pas grand chose à faire qu’ils rougissent légèrement, elle a l’habitude. Elle baisse les yeux pour le laisser faire, tentant d’occulter totalement qu’il est proche d’elle pendant deux secondes ; le meilleur moyen de laisser son esprit ne pas trop se perdre ailleurs que là où il faut, c’est de lister pour la énième fois dans sa tête les ingrédients nécessaires. C’est sûrement absurde mais ça lui permet au moins de ne pas avoir des réactions aussi stupides que cruelles comme la dernière fois. Primrose s’en veut de l’avoir aussi salement abandonné, d’être partie comme la pire des voleuses. Le retour est difficile, elle aurait envie de s’enterrer dans son propre trou mais elle est assez téméraire pour retourner lui faire face.

Même si c’est dangereux et complètement flou. Surtout quand Tim la prend au dépourvu en lui embrassant la joue, ses traits complètement décomposés alors que ses paupières se lèvent sur les siens ; yep, il a l’air aussi gêné qu’elle car elle reconnaît ce sourire pour en être l’auteur mille et une fois. Est-ce que ça veut dire qu’il n’a pas perdu son envie de vouloir aller plus loin ? Oh, elle repense à ce qu’il lui a dit, t’embrasser, et elle souffle légèrement pour évacuer la tension qui commence à pointer de nouveau le bout de son nez. Elle rôde toujours quelque part, cette fidèle amie (non), et la jolie brune se refuse de la laisser lui faire perdre les moyens une nouvelle fois. Elle sourit à son tour aux paroles du jeune homme tout en haussant les épaules, l’air qui se veut détaché. “Je n’ai pas voulu prendre le risque qu’il puisse te manquer quelque chose. J’ai mes habitudes de petite vieille.” Primrose file directement dans l’appartement pour ne plus à le sentir trop proche et calmer un peu son visage qui a bien trop réagi pour un simple et bref baiser. Après tout ce qu’ils ont pu faire, c’est tout de même étonnant qu’ils en restent encore à être gênés et se retrouver comme deux idiots rien qu’en se regardant. Ils ont tout fait à l’envers en partant par la fin et pourtant, cela n’empêche pas qu’avoir ses prunelles bleutées portant sur sa fine corpulence la perturbent bien plus que de l’avoir contre elle dans un moment de passion. Sûrement parce que là, il y a l’envie d’autre chose, de plaire sûrement, en même temps que les restrictions qui se cumulent. Et aussi parce qu’elle maîtrise bien plus l’acte d’abandon en lui-même que tout ce qu’il y a avant. Parce que l’avant signifie beaucoup, quand même.

Primrose, arrête de penser que tu ne veux être que son amie. On n’a pas envie d’embrasser ses amis, Primrose. On n’a pas cette foutue sensation en bas de l’estomac avec ses amis, Primrose. Continue la politique de l’autruche, ça va te desservir plus qu’autre chose. "Je pose tout ça à côté du comptoir de la cuisine... Et avant de commencer, tu veux peut être boire quelque chose?" Primrose se mord la lèvre tout en se débarrassant de son sac à dos en suivant les pas de Tim près de la cuisine pour le poser sur le comptoir. Est-ce que c’est correct de demander quelque chose de fort ? Non, ce n’est pas le moment de picoler, Primrose. Oh qu’elle retrouve le manque de sa poudre, quelque part. Elle lui aurait donné courage, sa fidèle alliée. Ce n’est pas le moment d’être dans le besoin non plus. Alors la petite brune déglutit tout en secouant la tête. “Ce que tu auras.” Primrose lui fait confiance pour avoir une sélection de jus alors que ses yeux naviguent les lieux. “T’as fait du rangement, non ?” Ce n’est pas un jugement mais un constat. Cela ne l’empêche pas de se mordre la joue. “Je veux dire, les enfants peuvent être bordéliques et qu’ils ne doivent avoir aucune notion de “rangement” encore.” Enfin, en tout cas, chez Caleb, c’est le cas. Les enfants de Tim sont plus grands, ils doivent même savoir se déplacer, ce qui est encore pire, non ? Elle se dirige vers le comptoir pour y déballer les sacs et placer tout sur le plan minutieusement ; elle s’occupe, elle s’active, elle se distrait et c’est une bonne chose. “La préparation est rapide mais il y a de l’infusion à faire pendant une heure et un repos au frigo pendant deux heures à la fin après la cuisson.” Autrement dit, Primrose n’est pas prête de partir dans les vingt prochaines minutes. Elle n’en a presque pas fait exprès. “Et je n’ai pas oublié que t’aimes la vanille donc j'ai prévu en conséquence.” Oh non, elle n’a rien oublié le concernant, la jolie rose, alors qu’elle secoue gentiment la gousse de vanille avec un léger sourire aux lèvres tout en le regardant. L’admirant une nouvelle fois comme si ses yeux le voient pour la première fois. Ce qui est sûrement le cas vu la façon dont ils s'accrochent contre sa forme à chaque occasion et que son palpitant s'emballe un peu plus. Damn you, Tim. Encore et toujours.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars Empty
Message(#)prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars EmptyJeu 1 Avr - 21:52

Il devient sacrément téméraire, le grand brun, en déposant ses douces lippes contre la joue qui rosit de Primrose mais il ne déteste pas la sensation, bien au contraire, c'est quelque chose qui l'effraie un peu parce qu'elle peut tout à fait le rejeter à tout moment mais c'est aussi ce qui fait battre son coeur plus fort. Ce n'est pas forcément négatif comme sentiment, même s'il a plutôt l'habitude de se sentir ainsi lorsqu'il est proche d'un malaise ou d'une crise d'angoisse. Non, il ne le voit pas comme cela à l'heure actuelle, surtout pas quand la jeune Anderson entre finalement dans sa pièce de vie, son barda déposé là alors qu'il la regarde. Il peut pas s'en empêcher, c'est très grave, mais ce n'est tout de même pas sa faute si elle a un physique aussi charmant, si? Primrose dégage une douceur qui cache tant d'autres émotions: Tim le sait mieux que quiconque car il a pu ressentir cette fébrile passion en l'ayant entre ses bras et il sait à quel point elle peut réagir sous ses doigts... Non, il n'est pas censé avoir chaud maintenant, pas alors que le four n'est pas encore allumé et qu'aucune pâte n'a été pétri dans les environs. Il se dégage de cette pensée en souriant parce que la danseuse se traite de petite vieille, il se rend compte qu'ils n'ont même pas énoncé de banalités aussi simples que leur âge, une honte absolue. "Une petite vieille de quel âge exactement?" Il va avoir trente cinq ans mais Timothy a encore les réactions d'un enfant de huit ans quand il se montre aussi curieux et aussi gêné d'oser demander un renseignement qui ne coûte pourtant rien à la base. Il aura sûrement toujours cette peur de l'abandon qui trône autour de son crâne, même s'il n'y a pas grand risque a priori parce que ce n'est pas grand chose cet atelier créatif, si? Rien n'est défini, c'est ce qui est grisant dans toute cette affaire et Tim occupe ses mains en ouvrant quelques placards, montrant à Prim qu'il est un homme relativement équipé en termes de cuisine. Il a toujours aimé cela, même s'il n'est pas un maître ultime dans la catégorie non plus mais fut une époque où il trouvait une distraction dans cette création qui changeait de ses pots de fleurs et de ses mises en bière morbides. Tim n'est pas comme tout le monde, il est évident que la brune n'en rencontrera pas deux des comme lui mais c'est aussi une appréhension pour lui parce qu'il a l'impression qu'il finit toujours par faire quelque chose de suffisamment terrible pour qu'on lui tourne le dos. Il a ce côté irrationnel qui persiste, alors qu'il a enclenché ce chemin vers la guérison mais on ne se remet pas aussi facilement d'autant de départs accumulés au cours de son existence.

Il se reconcentre plutôt sur Primrose alors qu'il sort deux verres et les pose sur le comptoir, non loin de tous les ustensiles et quelques ingrédients que la jeune femme a ramené. Il ne sait pas du tout ce qu'elle lui réserve, il a juste conscience qu'il doit lui rendre la pareille avec des fleurs, ce qui tombe bien en un sens car il est allé en cueillir tout un paquet dans sa serre le matin-même et celles-là trônent dans sa chambre fermée pour le moment. Après tout, le programme n'est pas défini non plus, peut être que ce serait la cuisine d'abord, les fleurs ensuite, l'inverse reste aussi dans les cartes. Il ouvre une bouteille de vin, sort aussi un jus de fruit parce que c'est tout bête mais le pauvre homme ne sait même pas ce qu'elle aime. Il lève les deux et propose d'un signe de la main l'un ou l'autre avant de lui servir. Il est primordial aux yeux du français qu'elle se sente bien et cela se passe aussi par ce qu'elle peut boire sans avoir peur des conséquences. "Le reste du temps, c'est plus ou moins Tchernobyl, c'est clair... Mais je pouvais pas risquer un de tes orteils à cause d'une rencontre inopportune avec un camion de pompiers miniatures... J'ai eu l'occasion de côtoyer ta maladresse et je préfère te garder chez moi que de t'amener aux urgences." Il a encore une fois le rose aux joues en prononçant la dernière phrase. Tim ne sait pas tellement pourquoi il recommence à parler autant, à se justifier sur le rangement de son salon... Il agit par instinct et il n'a aucune notion de bien ou de mal sur ce qui peut s'échapper de ses lèvres à l'heure actuelle. Il va vraiment falloir qu'il redescende un peu la pression, avaler une gorgée de vin est une solution qui lui semble prometteuse alors que ses prunelles céruléennes restent collées à celles de Primrose. "Les horaires sont parfaits, ça nous laisse de quoi nous occuper des fleurs ou d'autres choses si tu préfères..." Tais toi, Tim. Il fait un sous entendu sans faire exprès et il retient sa langue un moment pour reprendre sa respiration, histoire de ne pas bégayer pour la suite du voyage. "Tu vas me dire la recette que tu as choisi ou je vais faire le commis sans savoir ce que je vais goûter à la fin? Mais quoiqu'il arrive, la vanille ravira mon coeur, c'est évident..." La vanille ou la fille qui en arbore devant ses yeux loin d'être innocents. Timothy sort quelques plats, des tabliers aussi pour ne pas que Primrose se tâche, ce serait dommage et il sourit, sans trop savoir quelle va être la marche à suivre car c'est le domaine de la jeune femme et lui, cette fois-ci, suivra ses directives, mais avec des yeux doux et attirés par la silhouette de la cuisinière... Promis, il ne le fait pas exprès. Pas tant que cela.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars Empty
Message(#)prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars EmptyVen 2 Avr - 7:26


Une question tellement banale que l’un et l’autre ne sont que des sortes de cocottes minutes sur le point d’exploser d’ores et déjà d’un surplus d’émotions bien trop vives. Primrose n’aurait pas pensé qu’il lui aurait demandé son âge, c’est une question si futile que presque absurde quand on voit l’historique qui est le leur. Elle se mord la joue malgré tout, ce petit tic nerveux qui revient toujours à la charge, songeant que de toute façon, qu’importe ce que Tim lui demandera, il est temps d’accepter que ça mettra toujours le bordel dans son for intérieur. Sa voix est douce et agréable, et le jeune homme en lui-même ne la laisse pas indifférente de toute façon. Il est donc légitime qu’elle se comporte comme la première des adolescentes devant l’attention de son crush, à être stressée juste parce qu’il lui demande son âge. Même si elle persiste à se complaire dans l’idée qu’ils doivent être amis avant tout, qu’ils ne peuvent pas brûler les étapes pour qu’ils ne l’ont déjà fait - alors pourquoi tu penses de nouveau à la sensation d’être dans ses bras, Primrose ? Les images ont été si claires, si présentes, si vivifiantes ces dernières semaines, la délicate gamine étant presque honteuse de s’être laissée avoir aussi facilement. Tim a une volonté que l’on ne lui soupçonne pas, il faut dire, et Primrose n’est qu’une proie bien trop facile pour le commun des mortels. “Vingt-sept ans. Que j’ai eu le 14 février dernier.” Autant lui donner sa date de naissance, Tim en trouvera sûrement bon usage - elle a déjà les veines qui gonflent à l’idée qu’il soit présent pour celui de l’an prochain. “J’ignore si c’est pire d’être née le jour de St Valentin ou celui de Noël.” Une réflexion stupide mais Primrose se pose véritablement la question par moment. Ce n’est pas tant au niveau des cadeaux mais plus vis-à-vis de la présence d’autrui autour d’elle. Elle se prend à chaque fois des retours sur ses proches qui ne peuvent pas se libérer le jour même parce qu’ils passent la journée avec leur moitié. Un crève-cœur pour la romantique refoulée qu’elle peut être. “Et toi, alors ? Je suis sûre que je vais être surprise.” Parce qu’il ne paraît pas si vieux que cela, Tim - à supposer que par vieux, on parle d’un surplus de dix ans par rapport à elle au moins. Mais surtout, cela signifiera qu’il aura déjà passé trop de temps tout seul dans son cimetière - tu vas vraiment bien trop réfléchi à la question de son cas, Prim.

La jolie brune lève les yeux vers lui pour voir le maître des lieux lui exposer ses options ; vin ou jus. Oh. Elle tend le doigt sûrement un peu trop rapidement vers la liqueur alcoolisée mais c’est un terrain plutôt connu, avec son frère qui tient un restaurant français. Primrose a pu compter sur lui pour habituer son palais, Caleb pouvait prendre un refus ou, pire, une détestation du vin bien plus à cœur qu’on ne pourrait le croire. Il a sûrement été français dans une autre vie, de toute façon. Que l’ironie la mette sur le trajet d’un australien au sang français n’est sûrement pas anodin ; elle ne le sait pas mais le faiseur du destin doit bien rigoler en écrivant leur scénario à tous les deux. Le vin n’est pas le plus fort mais au moins, psychologiquement, cela suffit pour penser que ses nerfs en seront un peu détendus. Enfin, sauf si Tim poursuit à dire des choses comme sa dernière phrase, la jolie rose fourrant son nez dans son verre qu’elle approche d’elle pour éviter de montrer qu’elle a très bien entendu ce qu’il a dit. “C’est gentil de porter une telle attention à mes orteils, ils t’en sont très reconnaissants.” Elle baisse les yeux vers ses pieds tout en posant son verre et se déchaussant, parce que ce n’est ni poli ni propre de rester avec ses chaussures en intérieur. Il y a quand même des enfants qui trainent sur le sol. “Mais ils auraient eu l’habitude, tu sais. Un camion de pompier ne vaut pas un coin de porte mal placé.” Enfin mal vu en l’occurrence, ce qui la fait sourire malgré elle. Elle est maladroite sur beaucoup trop de sujets et rien que la laisser tenir un verre est suffisant pour la mettre en danger, tu devrais l’avoir compris ça aussi, Tim. “J’émets une préférence pour rester ici aussi. Les urgences commencent à m’être un peu trop familières." Primrose commence à être connue là-bas, eux qui sont surpris de toujours la voir venir au moins une fois par mois pour quelque chose d’insignifiant - ou non.

La jeune femme repose son verre sur le comptoir en suivant son propre geste du regard, coupant le contact avec Tim. Heureusement parce que visiblement, il a l’air aussi adroit dans ses paroles qu’elle, qu’il lui parle d’occupations - “d’autres choses” - et que ça ne devrait vraiment pas avoir autant d’impact. C’est pourtant innocent, comme propos, et ils auraient d’autres choses à faire pour s’occuper. Yup, comme sa bouche sur la tienne - oh, tais-toi. Primrose se focalise sur ce qu’elle a étalé sur le plan de travail, n’ayant qu’envie de finir cul sec son verre tellement que la pression est à son maximum. La faute de Tim et de ses paroles qui fourchent bien plus qu’il ne le faudrait, et aussi à sa tête pour s’imaginer mille et une scènes qui n’ont strictement et absolument rien à faire là pour le moment. Et qui lui donnent irrémédiablement le rouge aux joues parce que Primrose ne serait pas Primrose si ce n’était pas le cas. “C’est une surprise, il faudra juste te laisser guider. En espérant que tu ne sois pas déçu à la fin.” Quelles sont les chances pour que Tim lui dise qu’il a confiance en elle et en son choix ? La jolie brune fait l’impasse sur les autres choses ainsi que sur la vanille qui revivra mon coeur en se réconfortant dans son domaine préféré. Elle est déjà en train de mettre le tablier autour d’elle, sachant qu’il y a des chances pour qu’elle se salisse exactement à l’endroit où il n’y a rien. Tant pis. La cuisine, son élément. Que Tim soit bon avec elle, qu’il ne la fasse pas chavirer ni perturber, parce que la recette est dans sa tête à elle et qu’elle en a besoin pour la mener à bien. Même si sa présence autour d’elle suffit pour déjà que ses pieds se ramollissent contre le sol. “Travail d’équipe oblige, tu vas devoir subir mes ordres. J’espère que t’es prêt parce que je ne rigole pas avec ce qu’il se passe en cuisine.Tout ce qui pourrait s’y passer. Oh Primrose, non. Son sourire amusé ne quitte cependant pas son visage alors qu’elle met la main sur une casserole et la bouteille de lait. “Je vais m’occuper de la vanille. Je te confie les précieux œufs. Il faut séparer le blanc du jaune puis mélanger le jaune avec du sucre et de l’eau. Oh, attends.” Elle n’a pas noté la recette quelque part mais pour des questions de facilité, elle va quand même chercher un morceau de papier où elle a noté les proportions nécessaires. “Pour ne pas en mettre plus qu’il ne faut.” Primrose sourit brillamment, un véritable petit poisson dans son élément, bien trop fière de lui montrer ce côté-là. “Je peux me permettre de fouiller, pas vrai ?” Elle n’attend même pas son retour pour ouvrir les tiroirs afin de mettre la main sur un couteau pour s’occuper de la gousse de vanille. Il faut qu’elle fasse l’infusion maintenant parce qu’une heure, c’est long - et aussi bien trop rapide. “Celui qui s’en sort avec le moins d'égratignures aura le droit à la première bouchée.” Elle peut être stupide quand elle s’y met. Mais il faut croire que la petite brune a la langue qui se délie gentiment alors qu’elle mesure le lait à faire chauffer avant d’attraper la planche, le couteau et la gousse de vanille pour s’y pencher, le bout de la langue entre ses dents, concentrée et appliquée. So far so good. Primrose lève la tête soudainement avant d’aller vers le four, qu’elle regarde avec un œil sceptique, une main sur la hanche. “Il faudrait le mettre à chauffer à 150°. J’ai toujours peur de manipuler un four inconnu. Mais pas des hommes inconnus. Elle se mord brièvement la lèvre - est-ce que tu te sers du four comme excuse, Prim ? Non. Tim est seulement à quelques pas d’elle. Elle n’a pas besoin d’excuses pour se rapprocher de lui. Seulement si nécessaire. Bien sûr. Pour le moment.

Quelles pensées platoniques tu as, Primrose. Tout le monde y croit. (Non.)
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars Empty
Message(#)prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars EmptyVen 2 Avr - 14:45

Ils ont encore tellement de détails à apprendre l'un sur l'autre, surtout les plus simples d'ailleurs. Ils avaient tout fait dans le désordre mais c'est ce qui plait aussi à Tim, sortir légèrement des sentiers battus pour une fois quand il a tout fait comme il fallait habituellement, dans un ordre décent. Après tout, sa thérapeute lui avait dit de bousculer sa manière de faire et de voir les choses, de ne pas se cantonner au classique et au simpliste parce que c'est certes plus aisé à maîtriser pour lui. Il faut que les émotions débordent, que les situations le dépassent parce que c'est de cette façon qu'il apprendra à ne plus paniquer pour rien, à rester fort et solide même quand il se sent perdre pied. Là, avec Primrose, Timothy sait pertinemment qu'il n'est pas en maîtrise de grand chose depuis le début: il n'avait jamais prévu de se retrouver dans un club de strip tease il y a deux ans, pas plus qu'il ne s'est dit que la deuxième femme avec qui il se laisserait aller, ce serait elle. Il n'a rien anticipé, clairement, mais c'est aussi ce qui fait la beauté de ce qui les lie puisque le français est convaincu qu'elle ne sait pas plus que lui où toute cette affaire les emmène. En soi, Tim n'a pas toutes les informations sur le mode de vie de la petite brune, il a juste dans la tête qu'elle est danseuse dans une boîte singulière, qu'elle a un frère beaucoup plus épanoui qu'elle et qu'elle vient de la campagne. Oh, il a appris toutefois des informations précieuses lors de leur instant à la librairie même si la plus essentielle reste la saveur de ses lippes contre les siennes. C'est un tel moment qui a fait rêver le grand français, il y pense encore à l'heure actuelle alors qu'il est censé être précieusement concentré sur la conversation en cours. Il doit faire fuir le flot de ses pensées quelques secondes pour ne pas raconter d'autres bêtises, ce n'est clairement pas le moment, pas le lieu non plus. "Tu es donc une romantique, c'est ça?" Il l'est, lui, en tout cas, mais Primrose doit déjà le savoir. C'est écrit sur son faciès depuis la première minute où elle a posé ses yeux sur lui. Tim, c'est le type sensible par excellence, celui qui te fait la cour cent ans parce qu'il est la patience incarnée et la brune doit en avoir déjà eu vent.

Il se comporte toujours avec gentillesse et serviabilité, il fait tous les efforts au monde pour apparaître sous son meilleur jour parce qu'il a toujours dû subir la pression sociale, Timothy. Il n'a pas pu évoluer comme tout le monde et il rougit en entendant la question de la belle Anderson parce qu'il sait qu'elle va être surprise, bien sûr. Il n'est pas un homme de trente cinq ans ordinaire, il a trop de retard pour se comparer aux individus du même âge que lui: ils ont tous eu un parcours beaucoup plus long que lui et c'est ce que va sûrement comprendre Primrose dès qu'il va ouvrir la bouche pour exprimer sa vérité. "Je suis né le vingt-cinq octobre mille neuf cent quatre vingt six. Je te laisse faire le calcul par toi-même." C'est lui le vieux des deux, lui qui a laissé la vie lui filer entre les doigts parce qu'il a été brisé trop de fois pour s'en sortir sans la moindre égratignure. Il baisse la tête, évidemment, parce qu'il ne veut pas que Primrose ait pitié de sa misérable carcasse: lui qui a perdu sa virginité à plus de trente ans, lui qui ne connait l'amour et la beauté de l'existence que très partiellement, lui qui a tout fait dans le désordre parce qu'il s'est perdu en cours de route. Heureusement, le prétexte du vin est là et il boit en même temps que la jeune femme, se concentrant ensuite sur la cuisine parce qu'il a conscience que c'est une étape importante dans le processus. "On va peut être essayer de stopper cette malédiction des urgences, dans ce cas, à partir d'aujourd'hui." Il lui fait un clin d'oeil en posant également son verre non loin de lui sur le plan de travail: ce n'est pas une promesse parce que Tim est loin d'être assez présomptueux pour ce genre de choses mais c'est plutôt une envie qu'il a. Il n'a pas envie de s'inquiéter pour elle à chaque fois qu'elle n'est pas dans les parages, non, il ne veut pas se demander si elle s'est brûlée en faisant de la cuisine, si on l'a tourmentée au club et qu'elle se retrouve en mauvaise posture... Il ne souhaite pas que son coeur soit brisé dès qu'elle s'éloigne non plus mais Tim n'est pas le maître de toute cette affaire, il n'en est qu'un pion comme elle. Ils sont tous les deux dans cette spirale où l'incompréhension règne parce que la pâtisserie est sur le devant de la scène mais que les sous entendus sont aussi là, à chaque mot prononcé avec trop de douceur, à chaque geste que fait l'un ou l'autre, Timothy la regardant bouger dans tous les sens au beau milieu de sa cuisine à la recherche de tous les outils nécessaires pour son infusion de vanille. "Je m'y mets de suite, chef." Il s'occupe des oeufs avec une concentration en demi teinte car un coin de ses yeux est toujours attiré par le parcours de Primrose vers le couteau qui va s'occuper de la gousse de vanille.

Il observe sans trop s'attarder les proportions nécessaires en suivant les indications de la petite brune, elle qui s'approche du four et reste plantée devant. Timothy relâche donc son travail de mixage de sucre et d'oeufs pour se coller juste derrière elle et appuyer sur quelques boutons afin que le four s'allume enfin. "T'as raison, c'est plus prudent mais je veux quand même la première bouchée, hein?" Il lui susurre ces mots et il se recule: le pauvre homme a le coeur qui bat, il n'a aucune idée de ce qu'il fait. Allumer le four, Timothy, c'est tout ce qu'on t'a demandé, reviens à ton mélange en silence. Il ne sait même plus où il en est de sa mixture mais il attend les suites des ordres de la brune. "Je fais quoi maintenant? Si je dois allumer un feu ou quelque chose comme ça, hésite pas à me dire." Si elle ne veut pas manipuler des gazinières inconnus, après tout. "Elle sent bon, ta vanille." Il s'est effectivement approché parce qu'il adore la vanille, qu'il est curieux et puis, il ne faut pas se mentir, le parfum de Primrose l'attire comme une fleur pour une abeille. A croire qu'il joue le rôle de l'abeille depuis le début et on comprendrait beaucoup plus aisément pourquoi il aime autant les fleurs... Aucune ne semble aussi savoureuse que Primrose cela dit, c'est une évidence écrite dans le fond de ses yeux et Tim doit se battre d'arrache-pied pour que son regard revienne sur la vanille et pas sur la chevelure brune de Prim dans laquelle il a envie de passer ses doigts, ni sur son cou où il a envie de déposer ses lippes, encore moins sur sa peau douce où il a envie de pianoter avec ses doigts. Non, il ne faut pas réagir ainsi, Decastel, il faut sourire innocemment et se concentrer sur la tâche à venir. C'est beaucoup mieux ainsi.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars Empty
Message(#)prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars EmptyVen 2 Avr - 20:26


"Tu es donc une romantique, c'est ça?"
C’est un peu cliché, comme question, tu trouves pas ?

Primrose sourit, Primrose évite subtilement de donner une réponse en retournant grossièrement une autre question. Elle trouve niais les couples qui se regardent dans le blanc des yeux, les personnes qui gloussent en parlant de leur moitié. Et pourtant, elle a conscience qu’elle serait sûrement pareil. Il n’y a qu’à voir son esprit entreprendre déjà mille et un scénarios sur elle et Tim, amicalement ou plus. Il n’y a qu’à observer ses joues qui se colorent à chaque mot qu’il prononce, à chaque regard qu’il lui offre, dès qu’il est près d’elle et que ses membres s’engourdissent stupidement. Primrose reste souvent éberluée devant autant de naïveté de la part des autres mais elle n’est clairement pas mieux placée pour juger, critiquer et encore moins se moquer. Les fiançailles de Caleb, son nouveau rôle de papa, son bonheur incroyable mais étouffant qui émane de son frère la font réfléchir bien trop depuis quelques mois. Elle s’est rendue compte qu’elle est terriblement seule et que ça commence à lui peser un peu plus. Est-ce que c’est l’approche de la trentaine ? Est-ce que c’est la pression de la société ? Est-ce que c’est une nouvelle jalousie que son frère fait naître dans ses entrailles ? Est-ce que c’est pour voir la même fierté de leurs parents quand ils sont avec leurs petits-enfants, trouver elle aussi cette grâce perpétuelle qu’elle n’a toujours pas attraper ? Et toi, alors, Primrose, qu’est-ce que tu veux ? Juste quelqu’un qui soit là. Si cela fait d’elle une romantique, alors elle l’est certainement. Mais dans le milieu qu’elle opère, la jolie brune ne peut pas se permettre de croire au prince charmant sur son cheval blanc ; il n’arrivera jamais parce qu’elle n’a rien d’une princesse en détresse, innocente et sans soucis.

"Je suis né le vingt-cinq octobre mille neuf cent quatre vingt six. Je te laisse faire le calcul par toi-même." La moue de Primrose devient adorable sans qu’elle s’en rende compte alors qu’elle fait défiler les chiffres dans sa tête tout en faisant bouger ses doigts subtilement ; faire de la pâtisserie a l’avantage de l’entrainer assez souvent au calcul mental, un atout qu’on ne pourrait pas soupçonner. “34 ans!” Comme si elle vient de gagner au loto, Primrose a les yeux grands ouverts et les doigts qui claquent, bien trop satisfaite et totalement sûre d’elle, un enthousiasme fulgurant mais qui retombe aussitôt la réalisation faite. Trente-quatre ans ? La douce gamine adoucit ses traits enjoués, tentant de camoufler la soudaine compassion qui vient s’y planter à la place. Donc pendant plus de trente ans, il n’a rien connu, Tim. Elle voit qu’il a honte de lui, que pour une fois, c’est lui qui fuit le contact parce qu’il baisse la tête et ce seul geste suffit à lui briser un peu plus le cœur. Primrose pourrait tendre la main vers sa joue pour la caresser doucement mais elle ne fait rien. Il pourrait prendre cela comme de la pitié et elle est bien placée pour savoir que personne n’aime ce sentiment. Même si cela ne l’empêche pas d’être absolument dévastée pour lui.

La cuisine, un lieu qui diffère selon les habitations mais qui reste avec le même fonctionnement. Un repère, un point central dans tout espace de vie et c’est clairement au milieu des placards, plaque de cuisson, lavabo et four que la jolie brune peut respirer un peu mieux. Un domaine qu’elle maîtrise, il n’y a pas mieux pour lui faire reprendre du poil de la bête, oublier et se faire pardonner de tout ce qu’il s’est passé la dernière fois - la fuite. Pas le baiser. Primrose ne sera jamais désolée de l’avoir embrassé. Elle est juste désolée d’avoir des barrières et des craintes qui ont toujours raison d’elle. Aujourd’hui, elle vient en tout état de cause donc c’est qu’elle devrait s’être préparée à… A quoi, d’ailleurs ? Elle n’en foutrement rien, la Anderson. Pour le moment, la seule chose qui lui importe c’est d’être d’accord avec Tim pour éviter les urgences, même si elle sait que la malédiction n’est jamais très loin et que pourtant, elle ne fait rien pour. "Je m'y mets de suite, chef." Primrose sourit tout en coupant la gousse en son centre pour y extraire l’intérieur en grattant et rappant pour faire glisser le résultat dans le lait qui chauffe. "T'as raison, c'est plus prudent mais je veux quand même la première bouchée, hein?" La jolie brune écarquille les yeux d’un air faussement choqué tout en se tournant à moitié vers Tim qui s’éloigne déjà. “Je suis offensée devant une telle injustice, je n'aurai pas cru cela venant de toi.” C’est ça, crie à l’injustice, Prim, si ça te permet d’éviter de penser un peu trop aux paroles que le beau brun vient de dire, à y voir quelque chose de plus indécent entre les lignes et de mettre de côté à quel point sa proximité est presque une torture - mais son éloignement l’est encore plus. “Ca dépendra si t’as été un bon commis, alors. Sans pression.” Absolument aucune alors que le sourire amusé de Primrose évoque exactement l’inverse. "Je fais quoi maintenant? Si je dois allumer un feu ou quelque chose comme ça, hésite pas à me dire." Comment il peut balancer ça comme ça ? La Anderson a les yeux rivés sur le lait qui s’éprend de plus en plus de la vanille et c’est la chaleur qui émane de la préparation qui lui donne la rougeur aux joues, totalement et définitivement. "Elle sent bon, ta vanille." Pas de Tim qui s’approche, qui est encore par-dessus son épaule, qui n’est pas à deux pas d’elle et qui continue à parler aussi naturellement que la jeune femme peut le concevoir. “Tu risques d’avoir l’appartement qui va sentir la vanille vu que ça doit rester comme ça pendant une heure. D’ailleurs, il faudrait mettre un minuteur. Au cas où.” Oui, juste au cas où. Parce qu’on ne sait jamais, la notion du temps peut vite se perdre, tout comme les pensées et les objectifs qui dérivent quand elle lève la tête vers Tim, prête pourtant à lui dire la suite. “Il n’y a pas de feu à faire, Tim. C’est un gâteau, pas des chamallows grillés.” Un doux sourire, les traits légers, tout ce qu’il faut pour ne pas songer qu’il en ouvre un malgré elle, malgré lui aussi peut-être, que c’est désarmant. Primrose s’éloigne pour aller chercher son téléphone et y mettre le minuteur. Une brève distraction avant d’aller prendre son verre pour y boire deux puis trois gorgées - au diable si elle passe pour une alcoolique passagère, sa gorge est sèche et ses nerfs restent encore un peu tendus. Verre à la main, elle en profite pour aller vers le résultat de ce qu’a fait Tim, ne pouvant s’empêcher de troquer son vin pour le fouet et passer par derrière pour être sûre que le mélange est comme il faut, autrement blanc et parfait. “Il faudrait faire fondre du beurre, l’incorporer dans ce que t’as fait en ajoutant farine et sel. Puis… Il faudra fouetter encore une fois.” Primrose a presque l’air désolé dans ces dernières paroles, ses yeux dérivant sur le visage de Tim puis sur ses bras avant de remonter - presque désolé. Tu recommences, Prim. “Je vais m’occuper des blancs en neige, c’est toujours pénible comme tâche.” Même si le fouet électrique, ça change une vie et ça sauve des bras, très clairement. Elle sort le sien - quitte à se l’être trimbalé, autant s’en servir. "Ça a été mon premier instrument à pâtisser qu’on m’a offert. J’avais seize ans, je crois.” Elle le branche tout en se mordant la lèvre - il s’en fout de savoir ce genre d’informations. “Je suis un peu sentimentale.” qu’elle rajoute dans une petite voix, les yeux sur les blancs, ne croisant pas ceux de Tim par choix avant d’étouffer le calme des lieux par les deux batteurs qu’elle plonge dans le récipient. Primrose a beau le tenir droit, il finit par dévier un peu ; elle perd un moment le contrôle, le récipient tourne sur lui-même et la voilà recouverte de quelques blancs en neige tout frais alors qu’elle stoppe l’engin précipitamment. La jolie rose baisse les épaules, soupire grossièrement et se tourne vers Tim, ses mèches brunes parsemées de quelques tâches de blanc sur le devant, sans compter le tablier et aussi les endroits non protégés - évidemment. Il n’y a pas de masse mais cela suffit pour que Primrose joue l’enfant à la moue triste cherchant l’aval de l’adulte que “ce n’est pas grave” et “tout va bien se passer”. Est-ce que le vin commence à faire son effet ? Il faut croire. “Pas d’urgence mais on peut pas éviter les maladresses, visiblement. Auriez-vous du sopalin, commis en chef ?
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars Empty
Message(#)prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars EmptyVen 2 Avr - 21:03

Pour Tim, rien n'est vraiment cliché, il n'a pas les mêmes notions que ses voisins. Il n'a pas le même vécu, c'est indéniable et il n'est pas certain d'avoir toutes les cartes en main pour juger si telle ou telle situation devient cliché, fatalement. Il ne sait rien de tout cela alors, il hausse les épaules sans trouver la moindre réponse. Que pourrait-il dire? Qu'il est sûrement le plus cliché de tous s'il avoue qu'il est très probablement plus romantique que la moyenne? Timothy est si loin de l'image de l'homme viril, banal et insensible. Lui, il est à fleur de peau, il court sur une montagne de sentiments perpétuels et il est capable de pleurer devant un film à la noix. Est-ce que cela fait de lui une fille pour autant? C'est en tout cas ce que tous ses camarades de classe n'ont eu de cesse de lui répéter, autant pour les robes qu'il était obligé de mettre que pour les caractéristiques qu'il avait sans les avoir choisis. Alors, par moments, il avait forcément douté: il se demandait s'il était une fille dans un corps de garçon et c'était peut être pour cette raison que sa génitrice le percevait ainsi... Oui, il se perdait dans de fausses argumentations car il cherchait toujours à excuser sa mère d'une manière ou d'une autre parce qu'il n'en a toujours eu qu'une, n'est-ce pas? Ce n'est pas comme s'il pouvait se promener dans la rue pour choisir une mère de remplacement: il avait dû gérer avec celle qu'il avait et qui lui faisait mal. Tout le temps. Elle le blesse encore par ailleurs mais il n'en dira rien, pas après leur dernière entrevue où il a constaté qu'elle est juste devenue un légume à force de consommer des sédatifs pour contenir sa rage. Tim en a mal au coeur dès qu'il y repense et il a l'esprit qui chauffe bien malgré lui parce qu'il ne veut pas être triste, surtout pas maintenant. Alors, il fait ce qu'il fait pour chasser le nuage noir au dessus de sa tête et pour s'armer d'un nouveau sourire totalement dirigé vers la petite brune, fière de se lancer dans un art où elle excelle.

Timothy va devoir la suivre et comme elle lui demande, assurer. Elle n'a probablement aucune idée de toutes les mauvaises manières qu'il a de réagir à la pression. Non, Primrose ne sait pas qu'il s'est retrouvé une centaine de fois au fond d'une armoire à attendre que cette fichue pression disparaisse pour pouvoir retrouver son existence. Il a changé cela dit, c'est ce qu'il pense sur le moment alors qu'il fouette sa préparation sans faire attention au reste. On compte sur lui, c'est à cela qu'il doit penser avant tout, au fait que la danseuse lui fait suffisamment confiance pour le charger d'une mission d'importance pour la suite de l'aventure. Il lui sourit instinctivement dès qu'il a cette pensée, il n'y peut rien à nouveau, ce cher Decastel, si le peu qu'il obtient le rend heureux. Elle pourrait très bien ne rien lui donner d'ailleurs et juste lui sourire pour qu'il se retrouve béat de bonheur. Clairement, il a un grave souci et on ne s'étonne plus de savoir qu'il finit toujours par être écrasé, c'est dans la logique des choses parce qu'il se sacrifierait cent fois pour le bonheur de cette petite brune. Il le fait sûrement en donnant tout ce qu'il a pour se ses oeufs parce qu'il sait qu'il n'est pas normal, qu'il n'aura rien de meilleur que cela, lui, le vieux de trente cinq ans, lui qui sait à quel point on peut avoir pitié de lui dès qu'il a le dos tourné. Le français ne veut pas ressentir tout cela: il veut pouvoir contempler Primrose avec fierté, ne pas se sentir comme le dernier des imbéciles à côté d'elle parce qu'elle sait ce qu'elle fait, qu'elle a du talent avec sa vanille et qu'il hume l'odeur comme si elle est la huitième merveille du monde. C'est la cuisinière qui l'est, il le sait. "Je devrais bien le vivre, c'est la meilleure odeur du monde, la vanille. Alors, si ça peut durer plus d'une heure, ça me va aussi." Il pourrait tenir des jours entiers avec ce parfum particulier, lui qui en garde tant de bons souvenirs. Oui, des matins où Noé lui préparait ses pancakes avant d'aller au collège et qu'il se démenait toujours pour lui trouver de la vanille, même alors que les Decastel n'avaient aucun rond en poche.

Tim est aussi sentimental que la belle Anderson apparemment s'il a ce genre de nostalgie mais il n'est pas que cela, il est aussi ce charmeur qui ne se connait pas, lui qui la dévore des yeux bien malgré lui alors qu'elle lui met une autre tâche sur le dos. Il est obligé de se concentrer sur sa nouvelle mission mais il a toujours ce regard en coin qui se glisse vers elle et il capte sa concentration, à quel point elle donne tout ce qu'elle a au fond du coeur pour ce gâteau. Il se sent privilégié parce que c'est son cadeau, c'est ce qu'il lui a demandé, un gâteau à la vanille. "Et t'aimes pas les chamallows grillés et les feux de camp?" Comme s'il a toujours été un adepte de camping sauvage. Tim s'est peut être promené une fois ou deux avec son frère aîné en dehors de Brisbane pour observer les étoiles mais pas de quoi faire de lui un aventurier. Sauf si on inclue dans le package son passage à l'armée, à bien des kilomètres de là mais le français préfère ne pas y penser. "C'est un beau cadeau d'anniversaire qu'on t'a fait, je comprends la valeur sentimentale... Tu vois, t'es romantique alors." Il lui fait un clin d'oeil d'une douceur incalculable en prononçant ces mots. Si les glaciers ont étrangement fondu dans les heures à venir, on saura mettre un nom sur le responsable des faits et ce, même si Timothy ne se rend jamais compte du charme qu'il peut avoir. Il fait une pause pour reposer son bras en passant sa main dans ses cheveux d'ores et déjà en bataille, comme quoi il n'est pas capable de les tasser. Il n'essaie franchement plus et c'est là que Primrose allume son fouet électrique et s'occupe de la tâche pénible de tout cuisinier. Oh, tout aurait pu bien se passer mais elle est maladroite, la brune, Tim le sait et voilà qu'elle se retrouve avec quelques restes de mixture sur elle, autant dans les cheveux que sur le tablier et même sur ses vêtements. Tim sourit en allant chercher le rouleau d'essuie tout. Il aurait pu le tendre à Anderson et se reculer mais à la place, il attrape du bout des doigts les quelques traces qui se perdent dans ses cheveux et il goûte, comme s'il était le spécialiste de la question. "T'as pas assez fouetté, chef. Mais si tu continues, tu vas te fouetter le bras et le voir disparaître. Tu veux que je prenne le relais?" C'est lui qui déchire une feuille de papier pour essuyer ce qui est en dehors du tablier, notamment cette petite tâche dans son cou qui disparait bien vite sous ses gestes agiles. Tim doit reprendre son travail et vite, avant que le tout ne devienne trop chargé en émotions ou en envie cachée. Il a les joues rougies bien vite après mais il peut tout à fait poser l'excuse qu'il fait un tas d'efforts pour que sa préparation prenne bien. "Est-ce que ça va au chef, ça?" Il lui tend sa fourchette pour qu'elle vérifie la préparation, geste un poil plus intime qu'il ne le devrait mais Timothy reste naturel. Il n'a que cela pour survivre de toute façon, sa spontanéité et ce sourire à se damner avec ces yeux là qui cherchent ceux de Primrose. Un vrai aimant des plus magnétiques, apparemment.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars Empty
Message(#)prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars EmptySam 3 Avr - 15:01


"Je devrais bien le vivre, c'est la meilleure odeur du monde, la vanille. Alors, si ça peut durer plus d'une heure, ça me va aussi." Primrose ne peut qu’approuver les choix de Tim ; il n’y a rien de meilleur que la base. Elle n’est jamais la dernière pour abuser du chocolat ou du caramel mais la vanille est le petit joyau doux qu’elle apprécie bien trop à utiliser. Bon, d’accord, Primrose a la dent bien trop sucrée de toute façon, ce n’est pas pour rien qu’elle passe son temps à saliver devant les recettes qu’elle fait naviguer devant ses yeux, les perspectives de manger ses propres créations augmentant encore plus son envie de goûter. Après tout, on n’est jamais mieux servi que par soi-même et il est clair que c’est exactement ce qu’il se passe avec Primrose. Et puis, il semble clair que les Anderson sont faits pour être aux fourneaux, pour raviver les papilles d’autrui. A la différence près que Caleb en a fait son métier alors que sa cadette préfère garder cela pour son temps perdu, les moments à combler, pour ravir ses amis et faire saliver ses abonnés. Ce dernier point est complètement superficiel mais il est clair qu’il reste important pour Primrose, bien trop important dans l’existence d’une jeune fille qui ne voit là qu’une façon simple d’exister, tout simplement.

Mais ce qu’il se passe dans la cuisine de Tim ne sera pas partagé sur les réseaux sociaux. C’est son territoire à elle, c’est sa vie privée et elle n’est pas encore assez loin dans la frénésie pour s’exposer de la sorte. Surtout quand ses abonnés pensent qu’elle ne fréquente que la haute société et qu’elle est loin d’être dans une cuisine dans une villa au bord de mer. Pourtant, Primrose s’y sent bien plus à l’aise que si elle entendait les vagues, préférant s’acclimater à l’environnement de Tim parce qu’il n’y a rien de plus représentatif chez une personne que son lieu d’habitation. La preuve, les siens n’ont été que des déchéances minables avant d’être recueillie par son frère puis par Adèle. La jolie brune a frôlé la maison en carton dans une ruelle malfamée plus d’une fois, suite à des conséquences malheureuses dont elle ne veut pas penser.

Il n’y a que Tim qui importe pour l’instant et c’est sur lui, en plus de la recette qui défile dans sa cabosse, qu’elle appuie son attention pour ne pas se perdre dans des pensées obscures qui ne résulterait qu’à douter encore plus de sa présence dans la vie du beau brun. Si elle réfléchit trop, la liste de toutes les mauvaises raisons vont s’afficher dans sa tête et elle en aura mal au cœur, mal au ventre à l’idée même de devoir l’abandonner une nouvelle fois. Ce n’est pas ce qu’elle veut. Si Primrose est venue, c’est pour affronter, oser, tester. Sortir de sa zone de confort, se laisser charmer encore plus qu’il ne le faudrait par un homme qui ne lui est pas indifférent. Autant qu’elle se le martèle en tête et qu’elle l’accepte. Une petite bulle de nouveauté grisant dans laquelle l’un comme l’autre plonge sans trop savoir jusqu’où.

"Et t'aimes pas les chamallows grillés et les feux de camp?"
Oh si, bien au contraire.” Les chamallows grillés, ça rappelle les camps de vacances, les bivouacs improvisés, des temps plus simples, plus joyeux, plus clairs, plus innocents aussi. “J’adore les s’mores aussi. T’en as déjà goûté ?” Ces délicieux biscuits que l’on ne pourrait pas douter qu’elle peut en avaler plusieurs d’affilés quand on voit son apparence fluette. “Pour l’instant, il y a pas besoin de feu de camp. Heureusement car ton appartement n’est pas vraiment le lieu adéquat pour ça. A part si tu veux déclarer un incendie dans ton immeuble.” Elle parle en nonsense certainement, il n’y a rien de concret dans ce qu’elle raconte et Tim va penser qu’elle en fait trop ou qu’elle n’est pas cohérente. Elle n’y peut rien, ça sort tout seul et c’est sûrement un signe qu’elle commence (enfin) à se détendre. Entre le vin et son activité, il faut croire que les miracles existent. "C'est un beau cadeau d'anniversaire qu'on t'a fait, je comprends la valeur sentimentale... Tu vois, t'es romantique alors." Primrose quitte son batteur des yeux pour les poser sur Tim et elle secoue la tête en voyant son clin d'œil. “Est-ce que ça sous-entend que t’en es un aussi ?” La jolie brune n’a pas besoin de mettre sa main à couper pour voir qu’il l’est, Tim. Ne serait-ce que la façon qu’il a de la regarder suffit à lui donner envie de tout abandonner, d’oublier le monde et ne penser qu’à lui en retour. Il a ces gestes légers mais tendres, comme quand il vient près d’elle, qu’il goutte subtilement ce qui a atterri sur elle et qu’il aborde cette moue qui se veut “expert en blanc en neige”. Ce qui fait sourire Primrose bien plus qu’il ne faut, son front s’étendant en même temps que ses paupières vers lui. "T'as pas assez fouetté, chef. Mais si tu continues, tu vas te fouetter le bras et le voir disparaître. Tu veux que je prenne le relais?" La jeune femme grimace alors qu’il s’occupe de lui ôter les tâches ici et là, avant de s’éloigner d’elle rapidement. Elle, elle n’a que l’image de son bras fouetté et “Tu peux prendre le relais si ça me permet de garder mon bras intact. Il serait fâcheux qu’il finisse en charpie.” L’image est perturbante alors elle se concentre sur Tim qui prend le relais tandis qu’elle passe la main dans ses cheveux. La jolie brune se poste sur le côté, les prunelles naviguant entre le récipient et le jeune homme - okay, elles s’arrêtent bien plus volontiers sur sa forme à lui que de veiller à ce que les blancs prennent comme il faut. "Est-ce que ça va au chef, ça?" C’est son commis lui-même qui la rappelle à lui en tendant la fourchette avec l’esquisse de ses lèvres et Primrose n’attend pas plus longtemps pour goûter, les yeux qui ne le quittent pas. Elle ne prend pas conscience de sa langue qui glisse sur la fourchette puis qui passent sur ses lippes, bien trop occupée à hocher la tête. “Parfait.” Avant qu’elle ne puisse avoir des idées qui n’ont rien avoir avec la cuisine, le minuteur sonne et cela suffit pour réveiller Primrose qui se précipite vers la plaque de cuisson pour couper le feu sous la casserole. “On voit le bout!” qu’elle dit joyeusement tout en finissant son verre de vin avant de s’activer.

Primrose finit par réunir le tout - le lait vanillé, la préparation de Tim et les blancs en neige - dans le moule qu’elle a rapporté, “24cm en silicone, j’ai apporté le mien. Nous autres pâtissiers sommes exigeants dans les détails” qu’elle dit avec légèreté, souriante et amusée, avant de se pencher pour lisser la surface avec son couteau. Elle s’en va ouvrir le four pour mettre le tout dedans, mettant le minuteur en place sur 50 minutes. “T’as vu, easy as pie.” Primrose est bien trop fière dans ses propos alors qu’elle se tourne vers Tim. “J’espère que tu vas réussir à prendre ton mal en patience parce qu’il va falloir attendre un petit moment avant la première bouchée.” Qu’elle dit la malicieuse en glissant ses mains sur son tablier, pour les nettoyer en même temps que lisser son vêtement. “A moins que… Que t’es prévu quelque chose à faire en attendant ?” Une simple question ne devrait pas t’émouvoir à ce point, Prim. Le vin tape à la tête, il dégringole dans la cage thoracique et il descend jusqu’au ventre. Oui, voilà, c’est le vin qui donne chaud. Et tu as quoi à dire pour la façon dont tes yeux s’accrochent à son visage d’une intensité troublante ? Il faut croire que ton activité finie suffit à réaliser que Tim ne s’est pas évaporé. Qu’elle n’est pas seule, retour à la réalité, et que cette réalité-là lui semble plutôt douce alors que son palpitant s’emballe. Comme ça, sans aucune raison. Outre la simple présence du jeune homme. Naturellement.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars Empty
Message(#)prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars EmptySam 3 Avr - 15:51

Tim doit se sortir de sa routine, autant que de sa zone de confort. Il fait toujours tout dans le même ordre depuis ce qui semble être un siècle déjà. En soi, le jeune homme fait toujours en sorte d'apaiser ses angoisses et il n'y a rien de mieux pour cela que d'instaurer des habitudes et ne jamais se laisser surprendre. Ces derniers temps, néanmoins, le français exprime son désir de ne plus être un homme aussi prévisible, il cherche à se détacher de son mode opératoire afin de se laisser surprendre par le monde autour de lui. Decastel semble plus fort pour gérer les déconvenues liées à la notion de surprise, un concept avec lequel il ne flirte pas souvent, quoique depuis deux ans, cela devient un fait commun. Cette fois, c'est Primrose qui constitue la surprise majeure de ce renouveau, elle qui est venue jusqu'à chez lui alors qu'elle l'a fui par deux fois. Tim n'a même pas pu lui en vouloir: à chaque fois, il lui a trouvé des excuses parce que ce n'est pas si grave si elle désire profiter de lui pour se sentir bien quelques instants, si? Il ne fait pas la part des choses, il ne se rend jamais compte quand on le blesse ou quand on le fait assoir dans un siège inconfortable, Tim attrape ce qu'on lui lance et il espère que le tout durera un petit moment. Clairement, le brun n'a pas de grandes ambitions pour l'avenir, il désire juste se sentir vivant pour quelques heures, même si ce n'est que momentané, ce sera tout de même plus que tout ce qu'il aura eu jusque là. Tim se rappelle forcément du petit garçon qu'il était, lui qui n'avait pas eu le droit de sourire jusqu'à son adolescence et encore, même à cette période où il avait retrouvé sa liberté, cela ne lui venait pas nécessairement à l'idée. Être malheureux était ce qu'il savait faire de mieux à ce moment-là alors pourquoi pas utiliser ce chagrin pour apaiser celui des autres? C'était probablement une des raisons qui l'avaient mené jusqu'à sa vie de gardien de cimetière: il était une épaule sur laquelle pleurer, même s'il devait constituer le bonhomme le plus fragile de la région en réalité. Cela, les gens n'avaient pas besoin de le savoir, Tim était suffisamment au rendez-vous pour qu'on ne le voit pas sous son vrai jour. Faire semblant avait toujours marché alors, il peut sûrement continuer à jouer le jeu... Si seulement la vie était aussi simple que cela.

Avec son coeur, Tim n'a jamais réussi l'exploit de jouer la comédie: il faut toujours qu'il y mette tout ce qu'il, sacrifiant la moindre once de beauté sur l'autel des sentiments qu'il peut avoir pour une tierce personne. Son regard en est l'image même parce que Tim y puise tout ce que son âme recèle et la personne en face doit gérer les conséquences de toute cette beauté qui y perle. Il ne peut pas le cacher, il n'a jamais su le faire et c'est sûrement pour cette raison qu'il agit ainsi face à la belle Anderson. Il ne peut pas lutter contre des évidences, il n'est pas un bon menteur de toute manière et personne ne lui demande plus de se cacher dans des placards par dessus le marché. "Je ne sais même pas ce que c'est donc... Je suppose que c'est ni australien ni français sinon je verrais à peu près." Il n'a que ses origines pour lui, le misérable français exilé à l'autre bout du monde. Oh, il ne sait même pas s'il a mentionné ce fait à Primrose jusque là, il n'a pas prononcé le moindre mot dans sa langue maternelle en tout cas, il a tendance à le calfeutrer autant que possible pour ne pas laisser remonter d'atroces souvenirs. Il se contente de sourire parce que la cuisine prend toute la place à l'heure actuelle, il est hors de question qu'il se laisse déconcentrer par l'univers alentour... Et par univers au final, Tim ne voit que Primrose, elle doit être à peu près toutes les planètes de la galaxie à l'heure actuelle puisque son appartement est empli d'elle, juste d'elle. Pourtant, il y a la vanille aussi, l'infusion qui se prépare doucement, les mots qui volent dans l'atmosphère et que Timothy attrape au vol en préservant cette grimace joyeuse sur ses traits. Non, il ne désire pas mettre le feu à son appartement mais c'est ce qui finira par arriver s'il ne fait pas attention aux règles de base pour cela. "A toi de déterminer si j'en suis un." Elle a forcément la réponse, la danseuse, Timothy n'a même pas besoin d'acquiescer parce qu'elle l'a vu agir le soir de leur rencontre. Il était bien plus qu'un chevalier ou qu'un homme galant, il était sincère et spontané et il lui a offert la moindre parcelle de ce qu'il était à l'époque, sans même en garder un minimum pour lui. C'est le romantisme à l'état pur quand une personne ne se cache nullement face à un autre, même s'il connait à peine celle-ci et c'est ce qui est arrivé avec Primrose. Timothy a été sensible alors qu'il n'aurait pas dû, il a été l'amour personnifié alors qu'il aurait dû se blaser contre la moindre émotion à ce moment-là mais le passé est ainsi et il doit l'avouer, le français ne le regrette nullement. Si tout ceci n'était pas arrivé, seraient-ils tous les deux présents à s'échanger des regards aussi forts en sous entendus aujourd'hui? Probablement pas et Tim se laisse emporter par cette danse platonique qu'ils ont initié quelques minutes auparavant mais qui ne ment à personne. Certainement pas à l'un d'eux. Surtout pas quand le brun agit de la sorte, qu'il se laisse aller à des gestes tendres et intimes envers la belle qui s'est étalée des oeufs un peu partout. C'est quelque chose qui fait sourire Tim, sa maladresse et sa répartie au moment où il prend le relais pour empêcher un nouvel incident d'arriver.

Il sent qu'elle le regarde mais il tâche de ne pas tourner ses prunelles bleues vers elle parce qu'il n'a pas envie de casser le plat malencontreusement et de mettre à mal la recette que Primrose a concocté rien que pour lui. Il finit par présenter la fin de son travail à la jeune femme et son coeur fait des bonds de plusieurs kilomètres dans sa poitrine quand son regard se concentre sur ses lèvres, tout un tas de sensations lui revenant en mémoire. Il a chaque quelques secondes mais heureusement, en un sens, que le minuteur sonne pour le ramener à la réalité, la brune bougeant dans tous les sens pour éteindre l'infusion sur le feu. Tim, lui, reprend sa respiration, tant bien que mal, il doit le confesser avant d'observer la petite danseuse sortir ce qu'elle a ramené à nouveau pour mettre le tout dans un moule de professionnel. "T'es clairement équipée. Quand t'auras un vrai chez toi, je veux voir ta cuisine en premier, hein." Il se doute qu'elle y mettra ce qu'il faut pour qu'elle soit à son aise dans un décor qui l'apaise. C'est ce qu'il aime chez les autres, lui, il sait que c'est un jardin qu'il lui faudra quand il deviendra propriétaire, chacun son domaine comme on le dit si souvent. Il observe les gestes précis de Primrose alors qu'elle met le futur gâteau dans le four, exposant un fait indéniable... Il va falloir attendre ce qui semble être cent ans avant de pouvoir goûter ce fameux dessert qui a pourtant réveillé les papilles de Timothy. "Je suis extrêmement patient, tu as de la chance..." Elle le sait. Tout le monde le sait. Tim ne cache pas cette part de sa personnalité alors que ses yeux pétillent de la demande de Primrose. Il n'y a aucune raison de rougir pour le moment, même si ces heures-là pourraient assurément être occupées à bon escient en tout bien tout honneur. "On avait parlé de fleurs, tu te souviens? Je suis allé jusqu'à ma serre ce matin et j'ai cueilli quelques variétés... Dont des primevères, évidemment. Tu veux essayer une création avec moi?" Ils avaient parlé de cela et Tim était impatient de montrer son talent en la matière, enfin ce qu'il pensait être un talent car en réalité, personne ne l'avait vu faire. Il réserve toujours ce genre d'ateliers à ses moments tout seul mais cette fois, c'est différent et le brun va jusqu'à sa chambre pour en ramener tout ce qu'il a pu cueillir et le posant de l'autre côté du plan de travail, là où les affaires de cuisine ne sont pas en somme. "Choisis des fleurs et je te montre comment on fait." Lui, il prend les primevères, quelques boronias et il commence à tresser avec une agilité des plus emblématiques car il peut se permettre d'avoir les yeux rivés sur Primrose pendant qu'il tisse. "Et sache que je te donnerai la couronne que je fais, je t'avais dit que je t'offrirai une création originale." Il a les fleurs qui représentent la brune entre les mains et il hume les odeurs qui se mêlent, Tim aime ce qu'il vit, il aime ce moment et il a envie que le tout dure encore. Tant que son regard se pose sur la danseuse, il est convaincu qu'il ne risque rien, que c'est le plus beau de ce que le monde peut lui offrir. Elle est le monde à l'heure actuelle, de toute manière.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars Empty
Message(#)prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars EmptyDim 4 Avr - 11:52


"Je ne sais même pas ce que c'est donc... Je suppose que c'est ni australien ni français sinon je verrais à peu près." Donc il est français. Ou il a des origines car il n’y a pas d’accent qui s’entend quand il parle. Un détail qui lui aurait sauté à l’oreille si ça avait été le cas. Primrose a son sourire qui s’accentue un peu plus, le faiseur de destin qui s'esclaffe parce qu’elle fait le rapprochement improbable et la coïncidence est assez grosse pour ne pas passer inaperçu. “Français, mmh. Je comprends mieux le vin.” qu’elle évoque d’une voix légère, son regard tout aussi amusé partant en biais vers Tim. La jolie brune qui ignore absolument tous les mauvais souvenirs que ce simple trait peut évoquer chez le brun, qui ne peut pas voir les failles de son système alors qu’il se perd un instant dans ses blessures passées et les angoisses éphémères qui disparaissent par enchantement. Elle n’a aucunement conscience de ce qu’il se passe dans l’adorable cabosse de son commis, elle ne mesure même pas l’ampleur de sa présence auprès de lui. Si elle lisait entre les lignes, sûrement que Primrose naviguerait entre la terreur d’un tel poids, d’un tel impact, et l’adoration la plus totale, de le savoir aussi touché par elle qu’elle peut l’être par lui. Ils sont stupides, elle l’est encore plus de croire que ça ne peut pas être réel, qu’il n’a pas les intentions qu’elle croit voir. Primrose n’a tellement pas l’habitude d’être choyée de la sorte, d’être couvée d’un simple regard qu’en bonne innocente des relations qu’elle est, son cœur a tendance à s’emballer dans une force que l’on ne peut soupçonner. Elle n’est si peu habituée qu’une simple attention suffit à lui faire des papillons dans le ventre comme la première des idiotes. Tu es donc une romantique ? L’avenir dira à quel degré. Même s’il est certain que les couples autour d’elle lui font envie, qu’elle les regarde de loin avec une mélancolie certaine et qu’elle a déjà feuilleté des magazines de mariage “juste pour voir”. Le mariage de Caleb a beau avoir encore un goût un peu âpre - la faute à sa relation avec sa future belle-sœur - l’occasion en elle-même commence peu à peu à lui donner des étoiles dans les yeux. Si elle n’y avait jamais pensé jusqu’à maintenant, il est clair que cela devient beaucoup plus concret à chaque jour qui passe. Ce qui expliquerait aussi les larmes discrètes qu’elle peut avoir en regardant des comédies romantiques. Tu te transformes en guimauve. Dans la sécurité de l’appartement de Tim, le jeune homme à quelques pas d’elle et à sa portée de vision, Primrose juge qu’il n’y a aucun mal à fondre comme une guimauve près d’un feu. Le vin qui fait son affaire mais aussi parce qu’elle peut s’accorder cette pause, non ? "A toi de déterminer si j'en suis un." En parlant de romantisme. La jolie rose se contentera de pincer ses lèvres entre elles, avalant la réponse avec elle ; assurément que Tim l’est. Rien que dans sa gestuelle. Dans ses billes bleutées. Dans tous les sourires qu’il crée et offre. Au bout des doigts quand ils viennent la frôler comme si elle était la plus cassable des poupées. Et ses baisers… Inutile de préciser que le souvenir de ses baisers suffit à faire comprendre à Primrose pourquoi ses genoux se font faibles et pourquoi elle a le ventre qui se tord et qui s’enroule. Tim donne envie d’être romantique, avec lui et pour lui. Alors pourquoi tu attends ?

Primrose évacue tout ça en se concentrant sur la dernière tâche et pas des moindres, satisfaite quand le plat est au four. Cette étape signifie que toutes celles d’avant se sont bien passées - normalement, s’ils ont réussi à ne pas se laisser déconcentrer l’un comme l’autre - et que le résultat se rapproche - même s’il reste encore loin. "T'es clairement équipée. Quand t'auras un vrai chez toi, je veux voir ta cuisine en premier, hein." Le teint guilleret de la brune s’efface un peu, le visage qui se penche vers le sol, l’incertitude qui prend le dessus. “Oui oui, bien sûr.” Elle répond de façon automatique, sans chaleur ni enthousiasme. Si seulement Tim savait. S’il savait qu’elle a eu des chez elle, plein de chez elle, mais qu’elle n’a jamais réussi à les tenir. Qu’ils ont tous été pitoyables, minables, parfois dans des conditions insalubres mais que même là, elle a réussi à se faire éjecter. Le jour où elle aura un chez-elle qui sera digne de recevoir des gens n’est pas encore arrivé ; elle n’est pas prête de se soustraire à la colocation dans laquelle elle vit. Tim ne peut pas comprendre ni voir la honte qui l’envahit à chaque fois qu’elle y pense, qu’elle revoit son passif, toutes ces fois où elle a frôlé de vivre dans la rue parce qu’elle a préféré s’acheter un Prada plutôt que de payer son loyer. Il ne se doute pas, il ne sait rien et Primrose ne voit aucune raison d’étaler tous ses problèmes à ses pieds. Elle ne ment pas, elle omet. Et à ce stade de leur relation, elle est persuadée que ça le fera fuir en même temps que ça provoquera de l’incompréhension. Parce que les gens n’ont jamais compris que Primrose ne peut pas résister, même si cela signifie qu’elle risque son intégrité tout entière dans le processus.

"Je suis extrêmement patient, tu as de la chance..." Mais là n’est pas le sujet. La brune retrouve un peu de vigueur en se forçant à ne pas tomber dans des pensées qui ne vont être que des moteurs pour une fuite possible. Et Primrose ne veut pas partir. “Je suis une véritable veinarde.” Il n’y a aucune ironie dans sa voix, la sincérité pure. Elle a de la chance qu’il soit patient, tout comme elle a de la chance qu’un garçon bien comme lui s’intéresse à elle. Tim a des failles, des blessures, une histoire peu commune mais il est profondément gentil, bienveillant, délicat et attendrissant. Elle l’a déjà laissé une (deux ?) fois sur le carreau, elle ne souhaite pas se rajouter à sa liste des filles avec qui il a eu des problèmes. "On avait parlé de fleurs, tu te souviens? Je suis allé jusqu'à ma serre ce matin et j'ai cueilli quelques variétés... Dont des primevères, évidemment. Tu veux essayer une création avec moi?" Oh, les fleurs, elle avait oublié. Ses sourcils se soulèvent pour montrer son enthousiasme tout en secouant la tête. “Bien sûr! Enfin si tu prends le risque de gâcher quelques jolies fleurs par ma faute.” Parce que Primrose n’y connaît rien en fleurs, encore moins en composition. Enfin, elle sait faire d’autres sortes de compositions mais pas florales - le seul qu’il lui manque, ironiquement. Elle profite que Tim s’en aille dans une autre pièce pour se resservir un verre de vin, de façon trop généreuse que Caleb serait sûrement outré de voir le manque de bienséance de sa sœur. Quand Tim revient, Primrose a les lèvres dans la liqueur alcoolisée tout en se dirigeant vers l’autre côté du plan de travail ; la transition est jolie, à n'en pas douter. La jolie brune pose son verre et attrape des tiges ici et là d’un geste hésitant tout en faisant attention qu’il n’y a pas d’épine qui se cache quelque part, sait-on jamais. “Si tu me l’aurai pas donné, je te l’aurai volée de toute façon.” Primrose se mord la lèvre en souriant alors qu’elle regarde les doigts de Tim s’agiter avec agilité autour des tiges et des pétales. “Il va falloir y aller plus doucement parce que je ne comprends rien à ce que tu fais.” Elle est sûrement plus absorbée à ses phalanges qui gesticulent qu’à ce qu’elles sont véritablement en train de faire. “Je sais faire des compositions de légumes et fruits mais c’est clairement différent avec des fleurs.” Primrose se rapproche un peu plus de lui pour passer la tête à côté de son bras et toucher le bout des fameuses boronias. “Je ressemble à ça, alors ?Quand tu souris, alors elle sourit, la gamine qui lève son minois vers le visage de Tim, comblée qu’il lui partage sa zone de réconfort à lui. “J’espère quand même ne pas faner aussi rapidement.” Oh mais Primrose, tu te fanes un peu plus tous les jours si on ne fait pas attention. Que le destin est mis la jolie fleur qu’elle est sur le parcours d’un fleuriste, est-ce que ça ne serait pas là un énième signe ?
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars Empty
Message(#)prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars EmptyDim 4 Avr - 13:44

Il n'est pas censé avoir mal au coeur quand il mentionne ses origines, Tim, et pourtant, c'est une nécessité contre laquelle il ne peut pas lutter. Son patronyme est français car son père l'est mais il ne se rappelle même pas de son prénom, Timothy était beaucoup trop jeune pour sûr et sa mère n'a jamais voulu reparler de cet homme-là par la suite. De toute manière, la pauvre femme avait sombré dans la folie beaucoup trop tôt pour s'attarder sur ce genre de considérations: elle n'était concentrée que sur Esmeralda, rien d'autre ne lui apportait la moindre douceur, il n'y avait que les belles robes de sa petite fille, que ses jolies nattes et son sourire emplie de délicatesse... Une illusion, voilà tout ce qu'étaient les rêves de l'ancienne soldate et Tim avait dû supporter de vivre au milieu d'un cauchemar pour ne pas trop la troubler. En résultaient des difficultés sociales de grande ampleur, de celles qui lui avaient fait perdre trente années de vie en l'espace d'un clignement des yeux. Il ne pourra jamais rattraper ce manque: on ne lui rendra pas son enfance volée, pas plus que son innocence et les moments heureux en famille avec deux parents en pleine possession de leurs moyens. Timothy n'a aucun modèle sur lequel s'appuyer, il fait donc de son mieux avec ses propres enfants en partant du principe que s'il pense à faire quelque chose qu'un de ses deux géniteurs auraient fait, il se lance dans l'aventure inverse. Jusque là, l'affaire a l'air de fonctionner mais le français a forcément peur parce qu'on ne peut pas tout à fait renier ses origines et il doit bien avoir récolté de quelques traits de personnalité de l'un ou de l'autre et c'est un fait qui le rend nauséeux la plupart du temps. Il le cache bien cela dit: personne ne peut se douter de ce qui l'amène vers la fébrilité la majorité de ses nuits parce que les cauchemars ne sont pas totalement aux abonnés absents. Tim a conscience qu'il devra vivre avec eux jusqu'à la fin de ses jours, tout comme les cicatrices qui ornent son corps et qui ont beau ne plus le brûler, il a tout de même l'impression que la douleur reste présente. Il est français, oui, mais à quel prix? Il se le demande en offrant un joli sourire à Primrose malgré tout parce qu'il n'est que cela, douceur et attention. "Le vin, je ne sais pas mais mon nom de famille sûrement, Decastel." Il aime le vin cela dit, c'est vrai, comme quoi tout n'est pas à jeter dans ses racines non plus et la danseuse a l'air d'apprécier tout autant que lui le liquide ambré qui ne reste pas totalement vivant dans le fond de leur verre, ni chez l'un ni chez l'autre.

Le gâteau est à cuire et les deux amis (car oui, tout cela est purement platonique, tout le monde le sait) doivent voir un peu plus loin que le fond des saladiers de la cuisine du français. L'activité va être au point mort durant trois longues heures mais heureusement, Tim a effectivement prévu la suite des festivités: mine de rien, il l'avait également promis à Prim, elle qui a l'air de perdre pied quelques secondes alors que le brun mentionne une cuisine superbement équipée en ustensiles et autres perles rares du pâtissier. Il ne relève pas, parce qu'il ne sait rien, Tim, tout comme elle ne sait pas qu'il lui arrive de trembler plus que de raison et de perdre le rythme de sa respiration. Ils ont chacun leurs petits secrets, leurs blessures béantes qui ne demandent qu'à être refermées par un bon baume de tendresse mais Decastel préfère toujours donner que de recevoir. C'est certainement pour cette raison qu'il sourit à Anderson, qu'il lui montre ce qu'il a constamment au fond du coeur à travers ses prunelles ou ses lippes si délicates. Il tâche de ne pas dériver, de ne pas penser à la manière dont elle a souligné le mot veinarde, certainement malgré elle. Tim rougit légèrement car peut être qu'elle est vraiment de celles qui pensent être chanceuses en le côtoyant alors que le grand brun ne semble être que le porteur de malédictions. Les tragédies de la vie de son entourage semblent ressortir dès lors que Tim laisse une place prépondérante à une nouvelle personne. Certes, ce n'est que circonstances malencontreuses, pas de quoi croire qu'il est un chevalier du chaos mais Timothy constate simplement les conséquences de ces dernières années: des départs enchaînés, des abandons et un coeur meurtri par des peines qui se multiplient et qui ne le laissent jamais tranquille. Il n'a peut être pas envie d'être tranquille cela dit, il préfère assurément se sentir vivant et c'est ce que la présence de Primrose à ses côtés lui propose, il s'en réjouit, il l'accepte et il sourit. Timothy ramène tout son florilège de fleurs et laisse la jeune femme choisir celles qu'elle préfère, pas de pression ici, elles sont toutes merveilleuses eux yeux du français de toute manière. Après tout, ce sont les fleurs qu'il fait pousser depuis des mois désormais, des variétés qui lui sont propres et qu'il connait par coeur, on le sent d'ailleurs, qu'il est à l'aise, pour les tresser et il doit se répandre en excuses tant il ne réalise pas sa vitesse d'exécution dans l'exercice. "Aucune fleur n'est jamais gâchée, Prim. Pardon... Je vais essayer d'y aller tout doucement, mais il faut que tu sois concentrée sur ce que je fais parce que j'ai du mal à l'expliquer avec des mots. C'est bizarre, je sais." Il ne serait pas un bon professeur: les mots lui manquent trop fréquemment pour qu'il puisse envisager de donner des cours en matière de composition florale. Tim préfère cela, répéter ses gestes avec lenteur alors que les fleurs se posent d'elles-mêmes dans des positions des plus agréables pour que les couleurs s'épousent et que la beauté naisse entre ses phalanges. "Tu me montreras avec les légumes la prochaine fois, ça m'intéresse." Il n'a jamais pensé à jouer avec ce genre de produits, sûrement parce qu'il pense plutôt à la prochaine soupe qu'il pourra faire avec eux plutôt qu'à la beauté qui peut ressortir d'une harmonie de senteurs et de saveurs.

Tim sent qu'elle s'est rapprochée, la petite brune, il capte son odeur et baisse doucement son regard vers sa silhouette, elle qui montre du doigt la fleur dont il lui a parlé à la librairie, une nouvelle raison de rougir doucement. "Quand tu souris, ça pétille... Comme des boronias en fleur, oui. Mais l'avantage que tu as par rapport à ces fleurs, c'est que ton sourire peut apparaître à n'importe quel moment, il n'y a pas de cycle de floraison, tu peux offrir du bonheur à n'importe quel moment de l'année dès que tu es heureuse. Tu ne peux pas faner, Prim, pas comme elles en tout cas." Non, Primrose ne peut que sublimer le monde autour d'elle, ce qu'elle fait très bien à l'heure actuelle avec son joli minois que Tim observe et il perd légèrement pied, c'en est affolant. Il a même arrêté de tresser ses fleurs, il a oublié ce qu'il était en train de faire, affligeant, Decastel. "Tu vois, quand tu fais ça, le monde s'arrête." Et par monde, il sous entend lui qui essaie de reprendre son tissage en reposant ses yeux sur la couronne qui prend forme sous ses doigts. "Est-ce que tu... Veux d'autres couleurs dans ta couronne?" Il a bégayé parce qu'il a croisé le regard de Primrose et que tout remonte, son envie de déposer ses lippes contre les siennes, ses mains qui ont envie de se poser contre ses hanches et son corps qui désire plus que tout se coller contre le sien. Evacuer la chaleur, Tim, voilà ce que tu dois faire ou alors la blâmer sur le four allumé à un autre endroit de la cuisine. "Attends, tu t'emmêles les pinceaux, laisse moi t'aider." Il attend son approbation pour se caler derrière elle et poser ses deux mains sur les siennes, il caresse la peau là, il ne peut pas s'en empêcher, c'est terrible mais pourtant Tim la guide dans le tressage malgré son coeur qui bat. Il joue avec les doigts de Primrose pour qu'elle compose avec les fleurs devant elle et le français tâche de laisser de côté l'odeur de son cou qui l'appelle, sa silhouette fine et athlétique si proche de la sienne. Mission plus âpre que prévue, sans aucun doute.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars Empty
Message(#)prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars EmptyDim 4 Avr - 19:41


C’est qu’elle commence à avoir toute sa carte d’identité, au beau brun, à ce rythme. Cela n’est pas pour déranger Primrose, bien au contraire. Elle est plus que ravie d’en savoir toujours un peu plus, même si ce ne sont que des détails que l’on peut qualifier de futile. Il n’y a rien de futile concernant Tim, pas pour la jolie brune qui se retrouve béate rien qu’en voyant qu’il se permet de lui donner plus qu’elle n’aurait pu croire. Toute cette histoire n’est qu’un terrain d'œufs et de mines. Pourtant, si l’un ou l’autre devait exploser, il est certain que ça serait de la plus magnifique des façons. Encore faut-il qu’ils le concèdent - peut-être plus Primrose qui se tient sur la réserve bien que plus que Tim, qui ne fait que rougir parce qu’elle lui accorde un regard. La jeune femme n’a pas conscience de l’impact qu’elle a sur lui, sûrement parce qu’elle est bien aveuglée par ce que lui procure et provoque en elle. Il réussit à lui offrir une vision plus joyeuse sur l’avenir, un éclairci sur un futur qui pourrait être plus doux que prévu. Ou alors, c’est le présage qu’une catastrophe va arriver, foudroyer absolument tout sur son passage et les briser tous les deux. Est-ce que l’on ne dit pas que le calme est toujours présent avant la tempête ? Voyez comme les craintes finissent toujours par revenir, que les interrogations subsistent quelque part, parce que la jeune femme est incapable de ne pas broyer ses doux songes par des nuages qui enveloppent tout et qui lui font avoir les plus atroces et malheureux scénarios. Elle est remplie de tellement de défauts, de problèmes, d’erreurs, d’incohérence, bien plus que son joli minois le montre, que Tim va forcément finir par se planter, non ?

Pourtant, Primrose n’arrive pas à se concentrer. Elle a beau regarder ce qu’il fait, il a toujours trois gestes d’avance par rapport à elle, même au ralenti. De toute façon, elle est une mauvaise élève ; elle est plus intéressée par les phalanges du professeur qui s’activent et qui bougent et qui se font maîtresses des tiges que d’assimiler ce qu’elles sont véritablement en train de faire pour reproduire la même chose. Ses mains à elle sont plus petites, plus maladroites, avec plus de mini-cicatrices, vestiges de multiples blessures passagères de ses sculptures alimentaires. Le prix à payer pour obtenir la satisfaction du résultat final. Primrose secoue la tête quand il lui demande de lui montrer cela plus tard ; ils ont intérêt à être plus aguerris qu’elle l’est actuellement. “Je ne trouve pas ça bizarre. Au contraire. C’est comme la sculpture culinaire. Ce sont des activités manuelles, ça se fait, ça s’exprime avec les mains.” Elle lève les yeux vers lui, le visage compréhensif et tendre. “Et ça s’admire avec les yeux.” Elle ne sait plus trop si elle continue à parler des compositions ou de Tim. L’un dans l’autre, cela fonctionne, de toute façon. Est-ce que tu compares Tim à une activité manuelle ? Okay, redevenons sur terre au lieu de diverger vers le souvenir qui viendrait à prouver que oui, Tim serait la meilleure activité manuelle du monde.

Focus sur ce qu’il fait, sur ce qu’elle doit faire, mais elle a déjà perdu. Elle n’en est même pas désolée, la petite brune, juste triste si les fleurs venaient à être perdues malgré tout. Si personne ne s’occupe d’elles, on les aura arraché de leur terre, de leurs racines, de leurs comparses pour absolument rien, à part mourir toute seule sur un sordide plan de travail parce que celle qui doit apprendre ne fait rien dans ce sens et qu’elle butte dès les premiers gestes. Sa concentration est minimale et elle a honte parce que Tim a joué le jeu avec le gâteau tandis qu’elle n’arrive même pas à franchir les premières étapes. Autant dire que sa question est brûlante et que la réponse de Tim qui vient juste après finit par l’achever dans les règles de l’art. Primrose s’est légèrement reculée dans le processus pour pouvoir s’occuper de ses fleurs mais elle relève de nouveau la tête vers lui, éberluée par tout ce qu’il peut dire. Ce qu’il peut penser. D’elle. Pour un simple sourire. C’est sûrement trop pour une simple fille comme elle. Elle n’a rien de spécial, rien d’extraordinaire, elle a juste un job dégradant, des hobbies stupides et des addictions gênantes. Alors ce n’est pas étonnant que le discours du beau brun l’émeut plus qu’il ne faudrait. "Tu vois, quand tu fais ça, le monde s'arrête." Pour quelqu’un qui a du mal à utiliser les mots, il n’a aucune difficulté à se faire comprendre.

Elle a les joues en feu quand elle baisse la tête, ne sachant même pas quoi y répondre. C’est à cause de lui et grâce à lui si elle fait ça. Là, à cet instant précis, il est la raison même de son rayonnement, même si elle veut le camoufler et qu’elle espère encore (vainement) l’étouffer. "Est-ce que tu... Veux d'autres couleurs dans ta couronne?" Primrose hoche la tête en dérivant ses yeux vers les fleurs, les couleurs n’ayant plus aucune importance alors qu’il y a son cœur qui fait des sauts périlleux dans sa poitrine et que ses doigts deviennent complètement moites. Tim lui a dit de la plus jolie des façons à quel point il aime son sourire et c’est affligeant de voir la réaction de Primrose, qui s’en voudrait de ne pas réussir à répondre un mot dans ce sens. Non, à la place, elle racle sa gorge - tu lui as posé la question - pour retrouver une certaine prestance. “Je peux me contenter de ça. On peut en rajouter mais j’ignore si le résultat sera aussi joli. Je n’y connais rien, je ne sais pas si toutes les fleurs vont ensembles, si les couleurs s’harmonisent bien. Est-ce que l’orange va avec le rouge qui va avec le violet ? C’est toi le pro, j’ai confiance en ton jugement.” Primrose qui se perd dans un discours qui est hasardeux et balbutiant est la preuve même de sa décontenance générale. Elle a perdu pédales avec tous les jolis mots qu’il a prononcé, qu’elle espère intégrer dans sa tête le plus fidèlement à la réalité parce que c’est un souvenir si doux, si beau, qu’elle s’en voudrait de le perdre.

"Attends, tu t'emmêles les pinceaux, laisse moi t'aider."
Oh, okay.” Elle ne l’a pas franchement vu venir. Ses yeux sur le plan de travail devant elle, sur ses propres mains qui lâchent les tiges parce qu’elle s’emmêle selon les dires de son professeur, soucieuse de véritablement gâcher les jolies fleurs. Donc elle ne l’a pas vu venir. Mais maintenant, elle ne peut que le sentir. Dans quel monde, quel univers, quelle planète Tim pense que se mettre derrière elle est la plus fantastique des idées ? S’il pensait qu’elle s’emmêle les pinceaux avec ses fleurs, inutile de préciser que là, c’est son corps tout entier qui s’emmêle. Primrose ressent chaque millimètre de Tim contre elle, que ce soit contre son dos, ses bras ou ses doigts. Il entraîne les siens dans une danse fluide et elle n’est qu’une marionnette qui se laisse complètement faire. Parce que les plombs ont dû sauter, qu’elle a le feu aux joues, qu’elle a les jambes qui deviennent toutes molles et qu’il va sentir la moiteur de ses mains et que ce n’est pas la meilleure des sensations au monde et qu’il va la prendre pour une folle et- Et son souffle sur son cou. Son cou totalement dégagé de cheveux, qu’elle avait fini par remonter dans un chignon lâche un moment - pratique pour pâtisser, pratique pour inviter. Tim ne peut pas voir son visage, c’est un avantage. Elle ne peut pas non plus voir le sien, alors qu’elle n’aurait qu’à tourner la tête pour le faire. Qu’est-ce qui retient de le faire ? La peur sûrement. Perpétuelle. Omniprésente. A chaque pas de sa vie, que ce soit pour le meilleur et pour le pire. C’est son monde à elle que t’es en train d’arrêter, Tim. Les membres tendus, la silhouette se rappelant bien trop à quel point celle du jeune homme est contre elle, c’est à la fois délicieux et torturant. Primrose déglutit légèrement, les yeux fixés sur ce qu’ils sont en train de faire - ou plutôt, ce que Tim est en train de faire avec l’aide précaire de ses doigts tout mous et inutiles - tentant de dégager toute l’envie qui se cumule en même temps que sa poitrine qui se serre et qui gonfle difficilement. Trouves quelque chose à dire, n’importe quoi.Tu fais tout le travail, j’ai honte. Je suis une mauvaise élève.” Elle l’a toujours été. Mais là, c’est encore pire quand le professeur attire et charme. Primrose ne va pas pouvoir continuer à l’indifférence pendant longtemps - comme si elle en a été capable jusqu’à maintenant. Elle qui ne rêve que de retrouver cette passion commune, que ce soit de ses lippes ou du reste, là voilà qui reste aussi stoïque que possible. Le challenge s’annonçant compliqué au possible si Tim reste près d’elle de la sorte - ce n’est pas comme si elle souhaitait qu’il se détache de toute façon.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars Empty
Message(#)prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars EmptyDim 4 Avr - 20:57

Il se dévoile au fur et à mesure, ce qui n'est pas forcément toujours facile pour Timothy. Il a toujours cette peur tapie au fond de lui, qu'on se moque, qu'on le méprise parce qu'il a eu une enfance bizarre et que sa famille est loin d'être conventionnelle par rapport à toutes celles que l'on peut croiser dans cette région. Qui pourrait se targuer d'avoir une mère en hôpital psychiatrique et un père on ne sait où dans le monde? Decastel n'a jamais connu d'autres aventures dans ce genre là, il a toujours été le seul au milieu de quelques familles monoparentales mais avec pas l'ombre de sévices dans les coulisses. En un sens, tant mieux, cela fait des enfants en moins à souffrir: il y en a toujours eu beaucoup trop aux yeux de Timothy alors qu'il ne s'est jamais vraiment compté dans le lot. Il aurait dû pourtant car il en a fini traumatisé, cela explique certainement une bonne partie de ses attitudes et surtout, le temps qu'il lui a fallu pour s'épanouir auprès d'autres personnes. Il a longtemps été un solitaire, pas nécessairement par choix bien évidemment mais parce qu'il n'a pas su faire autrement. Se présenter face à autrui, c'est prendre le risque qu'on prenne son coeur à l'intérieur de sa cage thoracique pour mieux le jeter à terre et venir le piétiner et cela, le jeune français n'était pas en mesure de le digérer pendant une longue période. Tim ne sait pas s'il le contrôle mieux maintenant, s'il a moins peur des conséquences lorsqu'il laisse une personne entrer dans son cercle proche mais il se dit qu'il ne peut pas perdre plus que ce qu'il n'a et c'est quelque chose qui le rassure. De toute façon, maintenant, il a l'expérience de l'abandon et du rejet alors, il pense qu'il s'en sortira. Il souffrira certes mais il réussira à remonter à cheval en étant plus fort, plus aguerri pour sûr et avec une envie de ne plus se laisser tomber à terre une nouvelle fois. Son esprit s'est réveillé, c'est sûrement ce qui est arrivé et Timothy l'en remercie d'ailleurs car, sinon, en serait-il là aujourd'hui? Il ne serait probablement jamais allé dans ce club et il n'aurait pas rencontré Primrose. Enfin, il l'aurait peut être vue pour la première fois au fond de la librairie mais la discussion aurait vite tourné court car elle serait venue pour Gabriel et Tim n'aurait rien eu à lui dire pour la retenir auprès de lui pour quelques minutes supplémentaires. Il a bien agi en se laissant porter par son courage, ou alors sa témérité, on n'est sûr de rien concernant la notion que le français a utilisé à ce moment-là précisément mais il n'a aucune raison de le regretter. Comment le pourrait-il lorsqu'elle est présente et qu'elle l'écoute? Timothy voit bien qu'aucune de ses paroles ne tombe dans l'oreille d'une sourde, elle enregistre chaque information comme il le fait de son côté avec elle, preuve que le moindre mot peut compter, que la moindre seconde peut avoir un impact sur la suivante.

Decastel s'estime franchement heureux de la chance qu'il a obtenu, du fait qu'elle ait accepté de venir jusque chez lui alors que rien ne la poussait à le faire. Après tout, Primrose ne lui doit rien: ils ont certes vécu un moment d'une rare intensité il y a deux ans mais elle n'a aucun service à lui rendre et aucun ordre à recevoir. Du moins, pour Tim, tout cela ne lui viendrait même pas à l'idée d'avoir de mauvaises intentions, que ce soit vis à vis d'elle ou de personnes en règle générale. Le pauvre, il est encore bien trop pur, il le prouve encore et encore, avec acharnement alors que l'univers lui précise perpétuellement qu'il ferait mieux d'arrêter sa mascarade et de se blinder face à tout ce qu'il y a autour de sa carcasse. Tim n'est pas capable de faire preuve d'insensibilité, tout comme il restera toujours un grand romantique optimiste et ce, même si tout ce qui l'entoure n'est que chaos et désolation. Lui, il ne veut que le bien des autres, loin de lui l'idée d'aller cueillir une quelconque vengeance, même s'il a sûrement eu ce genre de pensées un jour ou l'autre, notamment auprès de la mère de ses enfants. Il est passé outre, tout comme il se remet de tout en dehors des épreuves qu'il a traversées avec sa mère, le reste ne semble que secondaire ou en tout cas, oubliable avec un peu de temps et un bon seau de larmes. "Si ça s'admire avec les yeux, je tiens à ce que tu m'en montres quand tu te décideras à en faire. T'as déjà pensé à participer à des compétitions de ce genre? Histoire que d'autres personnes voient tes talents." Il ne l'encourage en rien bien évidemment, ce n'est jamais simple de montrer à autrui le fruit d'un travail ou d'une passion. Tim, de son côté, a mis un bon quart de siècle à se rendre à l'évidence que tout ce qu'il fait au quotidien avec les fleurs mérite un semblant de reconnaissance auprès du grand public. Cela ne veut pas pour autant dire qu'il compte participer à des concours mais peu importe, Primrose peut choisir ce qu'elle préfère, tant qu'elle ne lui refuse pas trop longtemps de pouvoir être un des premiers spectateurs de cet art qu'elle semble aimer plus que tout. S'il y a un sous entendu sous ces quelques mots, Decastel ne le capte pas, ce qui évite ainsi qu'il rougisse jusqu'aux oreilles, même si à l'intérieur, peu importe la portée du discours, son coeur bat son plein tout seul au milieu d'organes bien amorphes en comparaison. Elle lui fait cet effet-là, elle éveillé des parties de lui qui semblent si inutiles habituellement parce qu'il n'a pas tant besoin de résister, Tim, on ne lui offre pas tant d'occasions d'être dans cette situation précise. Non, il n'est pas un homme aux milliers de femmes sur un tableau de chasse, il n'en aurait pas été fier si tel avait été le cas car lui il se concentre sur l'humain, sur l'émotion, pas sur un quelconque chiffre qui n'a pas la moindre importance. De l'émotion, il en a à l'heure actuelle alors qu'en effet, Primrose sous son alias de Poppy aurait très bien pu être un numéro sur un très très court tableau. Même cela, ce n'avait pas été le cas, comme quoi Tim a besoin d'une connexion avec quelqu'un pour se libérer de toutes ses peurs.

Son monde cesse quelques secondes quand la brune le regarde avec une intensité qu'elle ne doit pas soupçonner et le brun essaie de ne pas le montrer. Il essaie est le mot clé de cette phrase car rien ne marche quand il est question de faire taire ses sentiments: ils sont toujours extrêmement visibles au fond de ses prunelles et celles-ci ont une façon bien à elle de communiquer. Tim ne contrôle pas son regard, pourtant celui-là peut dévorer une silhouette non loin de lui. Il ne se voit pas faire, Tim, tout comme il ne réfléchit pas en posant sa question qui l'amène à penser à autre chose, à ne pas trop se concentrer sur ladite silhouette qui l'appelle pourtant. Non, Decastel, tu vas rester campé là et tu vas choisir quelques fleurs aux couleurs harmonieuses pour les tendre à Primrose, rien d'autre. "C'est une bonne harmonie de couleurs. Je te conseille ces fleurs-là, ça ira très bien avec ce que tu penses." Qu'elle crée, il veut observer. Enfin, il le fait un moment avant de se rendre compte que la concentration de la belle Anderson n'est pas au rendez-vous. Du moins, elle semble avoir besoin d'aide vu la quantité de fleurs qu'il y a à gérer soudainement. Forcément, Timothy se fait un plaisir de jouer le rôle du professeur mais sans la moindre notice livrée avec, bien évidemment que non. Le jeune homme la guide de ses gestes, il va doucement comme s'il ne veut pas brusquer les doigts de Primrose et aussi, pour qu'elle enregistre chaque mouvement qu'il peut faire afin qu'elle le reproduise d'elle-même lorsqu'il ne sera plus derrière elle. Timothy n'a pas besoin d'être totalement concentré sur sa tâche pour la réussir et heureusement ou il se serait déjà blessé au minimum quatre ou cinq fois. Elle est tellement proche qu'il a le souffle coupé et qu'il se retrouve avec une respiration irrégulière. Il sent son parfum, il a sa peau à portée de lèvres, son corps tout entier non loin de ses bras et c'est dur de résister à l'envie de lâcher ses doigts pour poser les siens le long de ses flancs et venir embrasser l'épiderme sucrée qu'elle lui présente car ses cheveux sont regroupés en un épais chignon. En un sens, tant mieux que Primrose le coupe dans ses pensées car il a sa peau qui brûle et son esprit qui est sur le point d'exploser. "Mais non, t'es pas mauvaise élève du tout, Prim'. Vas y toute seule, je reste à côté si tu oublies un mouvement, je t'abandonne pas." Il relâche ses doigts, non sans avoir l'envie de faire remonter ses mains le long de ses bras pour sentir les frissons la parcourir mais Tim n'a pas envie de diverger plus longtemps. Il s'écarte légèrement, se postant à côté d'elle, en croisant les bras pour retenir le moindre geste qui l'entraînerait dans une chute d'ores et déjà annoncée. Son regard se concentre sur le travail de son élève du moment et il sourit parce qu'elle va forcément prendre le pli, Primrose est extrêmement douée de ses mains, il n'en a de toute évidence jamais douté une seule seconde, on se demande bien pourquoi. "Tu vois, tu t'en sors très bien. C'est moi qui suis un mauvais prof'." Sûrement parce qu'un professeur n'a pas envie de mettre sans dessus dessous la cuisine en ayant des pensées peu catholiques pour ses élèves, le coeur du problème est là. Elle est belle, c'est tout ce que son cerveau lui répète parce qu'il a arrêté de cligner des yeux depuis une bonne minute, reprends toi Timothy. Il est toujours posté à quelques centimètres d'elle seulement et cela le rend complètement dingue, suffisamment pour qu'il parle à nouveau, complètement inconscient de ce qui se trame dans son esprit. "Tu m'hypnotises." Idiot complet. Rougissement jusqu'aux oreilles alors que Tim imite une quinte de toux une fois qu'il s'entend parler, ses mains se dépêchant de retrouver sa propre couronne pour faire passer la pilule. T'es vraiment à chier, Decastel.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars Empty
Message(#)prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars EmptyLun 5 Avr - 11:20


"Si ça s'admire avec les yeux, je tiens à ce que tu m'en montres quand tu te décideras à en faire. T'as déjà pensé à participer à des compétitions de ce genre? Histoire que d'autres personnes voient tes talents." Primrose n’est pas du genre à se confronter à ce genre de situations. Les compétitions ne sont pas forcément son domaine, elle ne réagit pas forcément bien sous la pression et il est clair qu’elle ne fera jamais aussi bien que les autres. La petite fleur n’assume pas son talent, elle ne voit pas qu’elle peut créer des petites merveilles qui font sourire, qui impressionnent, qu’on s’interroge comment c’est fait. Il faut dire qu’elle garde ça pour elle, que les seuls juges qu’elle accepte d’avoir sont ses abonnés. Même via un écran, leurs commentaires et leurs likes suffisent à la faire rougir de bonheur, son égo étant tellement pauvre lui aussi que chaque flatterie est presque une gêne en soi. C’est bien pour cela qu’elle préfère les réseaux sociaux, cela lui permet de ne pas se mettre en danger, elle a la protection de l’écran et elle peut réagir de n’importe quelle façon qu’elle veut. Elle n’a pas à se ridiculiser et ses abonnés ne peuvent observer par leur trou que ce qu’elle leur concède. Le plan parfait, en somme. Alors Primrose secoue la tête. “Je n’ai pas les nerfs pour supporter la pression. Le stress ne m’a jamais réussi, alors une compétition est le meilleur moyen pour me ridiculiser encore plus. Et je ne peux pas prétendre avoir le même niveau que ceux qui y participent. Je ne fais ça que pour m’amuser alors qu’il y a de vrais pros dans le lot.” Il y en a qui sont payés pour faire cela, qui ont les techniques et le matériel adéquate et qui savent faire preuve d’une agilité qui lui manque encore. Primrose ne pourra jamais se confronter à ces gens-là, parce qu’elle fait partie du petit peuple et qu’elle n’en est pas digne, tout simple.

Il y a beaucoup de choses dont la jolie rose ne se sent pas digne de toute façon. Elle n’est pas digne de son frère. De sa fratrie. De sa famille. De sa colocation. Même de son travail, où elle défie les règles depuis bien trop longtemps. Elle peut rajouter Tim à sa liste. Elle n’est digne de personne, porteuse de son existence chancelante sur ses frêles épaules comme si c’est tout le poids du monde qui s’y maintient. Primrose vit dans une spirale perpétuellement sombre, où les pensées positives se transforment en excuse contre elle pour balancer bien trop fort une balance disproportionnée. Tim approuve le choix de ses couleurs, il la conseille et elle essaie de garder l’esprit clair alors qu’elle réunit tout ce qu’il lui dit. De toute façon, de son point de vue à elle, toutes les fleurs sont jolies ensemble. Il n’y a pas de mauvais pas à faire. Mais il faut qu’elle en rajoute un peu, qu’elle s’exprime dans du nonsense car c’est un de ses moyens à elle de gérer la panique intérieure qui arrive - même la gestion n’est pas forcément la meilleure, qu’elle n’est pas très concluante et que c’est plus de l’instinct que de la gestion millimétrée. Primrose lui fait totalement confiance pour absolument tout. C’est sûrement là qu’est le risque.

La confiance n’est pas supposée être aisée à donner. Tout comme les membres qui s’enflamment, tout comme la passion qui s’anime alors qu’ils ne font rien. Si, ils en font bien trop, au contraire. Il y a cette danse silencieuse dont ni l’un ni l’autre ne connaît les pas. La découverte de quelque chose de spécial dont ils n’ont pas franchement conscience, qu’ils ne peuvent nommer pour l’instant parce que les étapes ont été brûlées et que ce n’est pas censé être aussi rapide, non ? Pourtant, malgré la raison qui essaie de prendre le dessus, cela n’empêche toujours pas son cœur de vriller, d’être ravivé et de mourir encore une fois, tout ça dans un cercle sans fin, sans la moindre contrainte. Cela se prouve encore une fois quand Tim est derrière elle, que Primrose est encore moins concentrée sur ce qu’il lui fait faire, qu’elle est plus focus sur ce qu’elle sent - que ce soit son odeur, son souffle, sa corpulence, sa chaleur. La pensée même de défaillir lui semble réconfortante parce qu’il y aura déjà les bras de Tim autour d’elle pour la rattraper si besoin. Mais ça ne serait pas bien, ça serait sûrement une honte de plus et cela suffit. Il y a mille et une pensées qui se bousculent dans sa tête, partant des plus conventionnelles en finissant dans les plus indécents, et juste parce qu’il est derrière elle. Non, il est collé à elle et c’est là toute la différence. Il n’est donc pas étonnant qu’elle a sa respiration coupée, le souffle qui se retient de lui-même, le cœur qui manque un battement sur deux sans cesse. Est-ce qu’elle va vraiment finir par tourner de l'œil à ce rythme ? Non.

Car Tim finit par s’éloigner. Alors pourquoi tu ne te sens pas mieux ? Les yeux qui restent rivés sur la couronne qu’elle essaie de faire, Primrose tentant de reproduire ce qu’il vient de faire et de lui montrer avec la patience d’un saint - elle est vraiment veinarde - alors qu’elle a eu des images en tête que l’Eglise ne pourrait que désapprouver. La brunette pourrait détendre un peu plus l’atmosphère en rassurant Tim, qu’il n’est pas un mauvais prof. Ou alors, établir la simple vérité que ni l’un ni l’autre n’est suffisamment concentré parce qu’ils jouent à ce foutu jeu du chat et de la souris, ce qui rend les choses beaucoup plus compliquées. Ils s’accordent sur ce point au moins. Les mains de Primrose enroulent et coincent fil et tiges, penchant son buste en avant pour (tenter d’) oublier qu’il y a Tim qui a son ombre juste à côté et qu’il ne dit rien, c’est qu’elle s’y prend bien. Pas vrai ?

"Tu m'hypnotises." Si on pouvait encore douter de la capacité à Primrose d’avoir le cœur qui s’arrête tout en continuant de respirer, en voici une nouvelle illustration. Ses mains opèrent un arrêt sur image instantanément alors que ses oreilles bourdonnent. Est-ce que ce sont les battements irréguliers qu’elle entend ? Il y a des chances. Ça et ce que vient de dire Tim. Qui a visiblement ce talent incroyable pour prendre de court, de faire chavirer chaque membre en elle et de créer une panique intégrale absolument partout. Ses prunelles céruléennes sont bloquées sur le plan de travail, là où s’emmêlent l’art floral et les cadavres de plats sales. Il faudrait les laver, d’ailleurs. Pourquoi ils ne l’ont pas fait ? Il faut nettoyer après chaque activité, c’est bien connu. Tout n’est qu’un champ de bataille, maintenant, et il va falloir tout ranger pour ne plus laisser de traces. Primrose. Et puis, est-ce que c’est sain d’éparpiller des fleurs, leurs tiges, leurs bestioles, leurs pétales partout sur un plan de travail où s’établit aussi le repas d’enfants ? Primrose. Les enfants, ils sont où, d’ailleurs ? Il va bientôt devoir aller les chercher, non ? Il est quelle heure déjà ? La cuisson n’est pas encore finie, le minuteur n’a pas encore sonné donc ça ne fait pas encore une heure - est-ce que c’est une heure ? Primrose!

La jeune femme lève la tête en face d’elle, sortant de ses songes aussi inutiles que banales, avant de la tourner vers Tim. Les songes ont été vraiment inutiles parce qu’il suffit qu’elle le regarde alors qu’il s’active de nouveau pour sa couronne pour comprendre. Que les mots ne suffiront pas, qu’elle a la gorge coincée pour cela, que l’émotion prend le dessus et qu’elle n’a absolument rien à la hauteur de ce qu’il vient de dire. Alors Primrose pose ses mains de chaque côté du visage gracieux de Tim pour l’amener vers elle. Ses lippes sont sur les siennes en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, délicates, intenses, mais aussi sur la retenue. Elle le prend au dépourvu comme il l’a prise elle-même au dépourvu. Primrose n’a jamais été très futée, ni très adroite, que ce soit avec les mots ou avec les gestes. Mais l’embrasser lui parait comme la meilleure idée du monde à cet instant présent, alors qu’elle s’en tient à un baiser chaste, indolore, de lèvres à lèvres, juste pour lui faire comprendre l’étendu de ce qu’il lui provoque. Non, ce n’est pas l’étendu parce que l’ardeur est retenue, la fièvre n’est présente que dans les veines mais c’est une assurance. Pour réconforter Tim, qu’il n’a pas à avoir honte, qu’il n’a pas à rougir, qu’il l’émeut et qu’il lui donne bien trop, qu’elle ne le mérite pas. Si les baisers pouvaient parler, voilà ce que dirait le sien.

Quand Primrose s’éloigne, elle réalise à son tour et elle le lâche aussitôt tout en reculant d’un pas. "Désolée." Alors que tu ne l'es pas. La vague t’a prise, le moment encore plus et tu le réclames encore et toujours. L’addiction jamais très loin, toujours présente, comme la première des égarées que tu peux être. Elle est désolée de l’avoir pris au dépourvu, de ne pas avoir demandé ou attendu son aval, mais pas de l’avoir embrassé. Il est temps d’assumer que c’est ce qu’elle veut, toujours, encore, pour l’éternité et qu’elle ne s’aide pas du tout en continuant à lorgner entre ses iris et ses lippes. “Tu m’as surprise, je ne savais pas quoi dire, je ne voulais pas passer pour une idiote, j’ai agi par instinct. J’ignore ce qui m’a pris.” On ne peut même pas te traiter de menteuse parce que tu parles sans réfléchir, là. Elle a les mots qui s’emmêlent, l’esprit qui se casse la figure et oui, elle est perturbée. C’est agréable mais très déstabilisant, surtout qu’elle est en train de passer pour la première des imbéciles, avec son discours bégayant, son regard fuyant et ses joues en feu. “Enfin, je passe quand même pour une idiote quoiqu’il arrive parce que c’est dans ma nature et que-” Elle recule d’un nouveau pas, la main sur le front, tentant de reprendre une inspiration telle un souffle de courage avant de lever les yeux sur Tim. “Et que c’est ma réaction naturelle quand quelqu’un me plaît.Tais-toi. Ce n’est pas à la hauteur de ses mots à lui mais c’est le mieux qu’elle puisse lui donner pour l’instant. Le minuteur pourrait venir la sauver, là, maintenant, tout de suite ? Primrose a beau avoir une main sur l’espace de travail, elle a quand même l’impression que ses jambes vont vraiment finir par flancher. La honte absolue.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
  

prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars Empty
Message(#)prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars

Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant