| prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars |
| | (#)Lun 5 Avr - 10:37 | |
| L'atmosphère se charge de plus en plus, Tim en oublie pas mal d'éléments en conséquence, notamment qu'il n'est clairement pas en pleine maîtrise de ses moyens à l'heure actuelle. Il veut apparaître comme un roc face à Primrose, comme l'homme lambda qui ne se laisse déstabiliser par rien du tout mais l'échec est cuisant, forcément, parce qu'on n'oublie pas sa sensibilité en un claquement de doigts, tout comme on ne change pas sa nature juste parce qu'on le décide. Et puis, qui te dit, Tim, que ce n'est pas ce qui fait ton charme justement? Le problème réside toujours dans les souvenirs mauvais qu'il a de sa vie d'antan, dans son manque de confiance qui l'a poursuivi durant des années parce qu'il y a eu les camarades de classe mauvais comme la teigne, les on-dit sur sa personne et sur sa famille, le fait qu'il n'a pas su plaire au moindre individu vivant pendant plus de trente ans. C'est resté quelque part au fond de lui, ce fait-là, qu'il ne semble pas à la hauteur d'autrui, qu'on le catalogue chez les esprits à éviter. En soi, Timothy les comprend: qui lui dit qu'il n'aurait pas fait la même chose s'il avait été parmi eux à observer un enfant aussi perdu qu'il l'avait été? Pourtant, le français se doit la vérité: il n'est plus cet enfant, il est adulte, il est fort, il a des enfants et surtout, il sait ce qu'il fait. Mieux encore, il sait ce qu'il veut faire, même s'il tâche toujours de le terrer parce qu'il a peur que l'affaire se déroule mal par la suite. Oui, Timothy, tu as parfaitement en tête cette envie de te rapprocher de Primrose, pas seulement pour lui offrir un misérable cours de composition florale mais parce que son odeur t'entête, que son corps appelle le tien, que tu veux la connaître plus, toujours plus, sans la moindre limite. Forcément, il ne le montre qu'avec ses yeux, le reste de son corps semble aussi stoïque que peut l'être des muscles et un squelette mais le pauvre Decastel n'est pas le plus à même de contrôler tout cela sur une longue durée. Il écoute d'une oreille le récit de la belle Anderson sur le peu d'envie qu'elle a de se lancer dans des compétitions et Tim se doutait plutôt qu'elle répondrait quelque chose de cet acabit, c'est ce qu'il aurait fait à sa place si on lui avait demandé pourquoi il restait un misérable cueilleur de fleurs plutôt qu'un artiste chevronné. Là dessus, il comprend la jeune femme: ils n'ont peut être pas le même mode de vie, Tim n'a d'ailleurs pas la moindre addiction à déclarer si on exclue sûrement sa grande capacité à sacrifier son existence pour celle des autres mais il ne fait pas dans l'alcool, la drogue ou n'importe quoi d'autre. Il est un homme simple mais qui voudrait d'un type comme cela? Il ne respire pas spécialement l'aventure, avec ses rêves de mômes de juste se perdre dans une serre entourée de milliards de variétés de fleurs. Il ne veut pas devenir riche, ni influent, ni avoir la plus belle propriété du voisinage... Non, Timothy se contentera toujours de peu. Il pense aux autres avant le moindre souhait qu'il peut avoir, lui, il pense aux enfants, à ses enfants et maintenant, il pense à Primrose. Il aimerait qu'elle soit vraiment heureuse, qu'elle se trouve au milieu du chaos qu'elle a l'air de devoir vivre depuis des années, qu'elle n'ait plus à subir les pires vices des hommes de passage, qu'elle puisse s'adonner totalement à sa passion sans se sentir coupable. Il a cette impression, oui, qu'elle se punit perpétuellement et le français est passé par là avant elle. Il comprend, il sait.
Ce n'est pourtant pas le plus important à l'heure actuelle car le cours devient sacrément plus dangereux qu'il n'aurait dû l'être, surtout en comparaison au moment de cuisine qui était resté sobre juste avant cela. Il y a quelque chose dans l'air, quelque chose que Tim a initié sans forcément s'en rendre compte en s'approchant de beaucoup trop près de la belle brune et maintenant, il ne se sent plus le moins du monde en maîtrise des éléments. Il s'échappe, il perd pied après les mots qu'il laisse échapper. Le français ne les a pas vu venir et il se retrouve à rougir en tentant tant bien que mal de donner la forme qu'il souhaite à sa couronne mais il n'est pas concentré. Comment peut-il l'être alors qu'il vient de dire à Primrose qu'elle l'hypnotise? Pendant quelques secondes, il aurait été bien tenté de lui dire qu'il a dit "myosotis" à la place mais c'aurait été un drame annoncé puisque rien ne faisait sens dans son délire. A la place, autant ne rien dire, autant se concentrer sur ce fichu tressage qui ne semble plus si important, en évitant à tout prix le regard de Prim. Est-ce qu'il peut tenir ainsi, alors qu'il se ronge les sangs, qu'il a peur de la réaction de la jeune femme? D'ailleurs, cela fait quelques secondes qu'il s'attend à un rire, une moquerie, n'importe quoi et rien ne vient. Enfin, rien ne venait jusqu'à ce qu'il sente des mains contre ses joues et une impulsion qui amène ses lèvres vers les siennes. Il est surpris, forcément, Timothy n'a pas encore tout à fait l'habitude qu'on désire l'embrasser, surtout pas alors qu'il a l'air d'un parfait idiot avec son discours tout pourri énoncé il y a quelques secondes à peine. Pourtant, c'est ce qui arrive, Primrose l'embrasse et il met un peu de temps à le réaliser, le temps que le message aille jusqu'au fond de son cerveau et qu'il puisse être en mesure de répondre. Il le fait dès qu'il peut, dans la douceur qu'elle a initié, dans cette sobriété qui laisse présager quelque chose de bien plus fort mais Timothy n'a pas le temps de creuser la question que déjà, la pâtissière est loin.
Il y a le silence qui règne quelques secondes: du côté de Tim, c'est simplement parce qu'il lui faut le temps de comprendre ce qui s'est passé et ce n'est pas si aisé parce qu'il se demande pourquoi elle veut l'embrasser. Pourquoi lui? Il est basique, banale à en crever. Il aime les fleurs, et alors? Il a des enfants alors qu'il ne semble pas en mesure de gérer quoique ce soit, même pas de converser avec elle sans rougir. Rien ne fait sens parce que Timothy n'a encore et toujours pas accepté le nombre croissant de charmes qu'il possède. Il a ce regard pourtant, il a ce fin sourire et des traits magnifiques, il ne se rend vraiment compte de rien. Primrose parle avant lui, elle s'expose et Timothy essaie de ne pas l'interrompre, même si c'est difficile quand elle parle d'elle ainsi, qu'elle sous entend qu'elle est une idiote et qu'elle ne sait pas franchement comment réagir. Au moins, ils ont ce point commun: apparemment aucun d'eux n'est vraiment doué avec les mots ou les interactions sociales de manière générale, ce qui fait sourire Tim. Du moins, au début, parce que la suite de ce qu'elle raconte le laisse pantois. Tu me plais. Il a bien entendu ce qu'elle vient de dire, elle n'a pas parlé de myosotis ou de bouteille de lait? Non, elle a bien dit le mot et c'est assurément la dose de courage dont Timothy a besoin pour retrouver la majorité de ses moyens. Il reprend une grande inspiration et il sent que le flot de ses pensées s'apaise car la zone de flou s'évapore: jusque là, il ne savait pas vraiment ce que Primrose pensait de lui, si elle l'appréciait ou si elle était juste contente d'avoir une opportunité de faire de la pâtisserie au cours d'une après midi normale avec quelqu'un d'autre. "Avec moi, tu passes pas pour une idiote. Ca a jamais été le cas et ce le sera jamais." Il dit la vérité parce qu'il voit en elle plus que l'image qu'elle pense renvoyer. Elle est bien plus qu'elle ne peut l'envisager, Prim, et Tim sera là pour lui prouver qu'elle a tort sur toute la ligne de ne pas s'apprécier, d'avoir honte de ce qu'elle est ou ce qu'elle fait. Si elle a des fêlures, c'est parfaitement normal, il en a aussi mais cela doit-il les empêcher de chercher le bonheur et surtout, de le mériter? Pas le moins du monde. Tim a le coeur qui enfle et il sait pourquoi, il a tout compris depuis un petit moment mais il ne sait pas comment faire. Alors, il s'approche de Prim à nouveau, se postant cette fois devant elle plutôt que derrière, son regard perçant s'accrochant à celui de la jeune femme. Qu'elle comprenne, c'est ce qu'il veut. Qu'elle saisisse, oui, ce qu'il y a là, ce qu'il a envie de lui dire mais qu'il ne peut pas faire car les mots ne sont pas forcément nécessaires. Non, à la place, Timothy pose sa main sur sa joue et il vient caresser la peau qui s'y trouve, descendant son pouce jusqu'à ses lèvres qu'il visite avec une douceur incroyable. Ce ne sont que les prémisses car, lorsqu'il se baisse, ses propres lippes cherchent les siennes avec moins de sobriété que tantôt. Il veut qu'elle sente le flot de passion qui l'habite, ce besoin d'être avec elle avec autant d'intensité alors que sa main se perd dans son cou et que la seconde se colle à sa hanche pour qu'elle soit le plus proche de lui possible, comme à la librairie. Sauf qu'ils sont seuls cette fois. Seuls avec leurs pensées, seuls avec leur coeur qui hurle. "Dans ces cas là, je passe pour un idiot avec toi, Prim." Le message est subtil mais le fond est clair: évidemment qu'elle lui plait aussi sinon, Timothy ne s'acharnerait pas autant, patient qu'il est, toujours. Il a laissé ses mains sur elle, ses lèvres se détachant des siennes pour que ses yeux puissent la regarder, la sonder et surtout, l'inonder d'amour. Primrose fera bien ce qu'elle veut de toutes ces informations, Tim les lui donne avec une retenue qui est la sienne avec des mots mais avec une passion plus fébrile avec son corps, le reste n'est que détails sans importance. |
| | | | (#)Lun 5 Avr - 13:29 | |
| Y a plus rien qui va et en même temps qui s’emboite prodigieusement bien. Les reconnaissances sont faites, les explorations sont en cours et l’aventure continue, elle se poursuit sans s’arrêter parce que ni l’un ni l’autre n’a le mode d’emploi pour ce genre de choses. Pas de carte pour les diriger, pas de docteur love pour les guider dans quoique ce soit - comment arrêter de rougir, comment arrêter de bégayer, les étapes à franchir, tranquillement, sans se presser, est-ce qu’ils font les choses bien, est-ce qu’il faut être amis avant tout, est-ce que les choses vont dans le bon ordre ? Autant de questions qui se bousculent dans la tête de Primrose, soucieuse d’avoir trop pris les devants, de s’être emballée plus qu’elle ne l’aurait dû. Mais les étapes n’ont aucune importance, l’ordre établi par la société - par qui, d’ailleurs, est-ce qu’il y a un juge, des jurés, des avocats pour établir les règles ? - n’a pas de place quand elle a la pulsion qui vient et l’envie qui suit et ses veines qui tourbillonnent encore plus, sans oublier sa tête qui tourne mais de façon agréable, comme si elle ne devient qu’un chamallow ambulant. Rouge, perturbé, tellement fondant que dégoulinant de partout, nerveux mais un chamallow quand même.
Parce que la vision de Tim est toujours la plus belle qu’elle puisse avoir. Primrose est complètement subjective et elle s’en fiche parce qu’il est parfait, absolument parfait dans tout ce qui le compose et il ne s'en rend même pas compte. Tout comme elle n’a aucune idée de ce qu’elle peut apporter à quelqu’un, à part ses casseroles - les réelles comme les fictives - ses problèmes et toute sa négativité qui ne demande qu’à disparaître de sa vie. La faute au manque de lumière dans son existence toute entière, la faute à elle qui n’a jamais su faire les meilleurs choix pour apaiser son être tout entier, la faute à ce poids qu’elle concède sur ses épaules alors qu’elle n’en a forcément pas la carrure. Ses prunelles sont délicates, ses traits sont fins, elle est menue, elle est tout aussi parfaite que lui dans son imperfection mais elle ne se voit pas elle, elle ne s’est jamais vue elle. Elle a toujours vu les autres mais son propre reflet la répugne parce qu’elle n’y voit que la mocheté de son être.
Alors que Primrose s’évertue à enfin avouer dans la précipitation balbutiante que Tim lui plait, c’est pour mieux fuir son regard juste après. Tim ne fait pas que lui plaire. Tim la réveille, il la secoue, il la brusque, il lui fait avoir des désirs différents. Rien dans le négatif parce qu’elle se laisse bercer par ce cocon rassurant dans lequel ils sont, exactement comme dans la librairie quelques semaines auparavant. Seulement cette fois, elle n’a pas d'échapatoir, la petite fleur. Et cela tombe bien, elle n’en cherche pas vraiment. Parce que si elle est soucieuse d’avoir pris une telle initiative, Tim lui a prouvé par les gestes et par ses mots maladroits mais précis que le sentiment - quel qu’il soit - est réciproque. Il le lui montre une nouvelle fois alors qu’il s’approche d’elle, doucement, comme si elle va s’enfuir une nouvelle fois. Elle restera, Tim. Ce coup-ci, elle restera. Elle va foutre au placard toutes ses peurs et elle va prendre sa chance à bras le corps. T’en vaux la peine, Tim.
"Avec moi, tu passes pas pour une idiote. Ca a jamais été le cas et ce le sera jamais." L’incertitude passe sur son visage mais c’est bien vite balayé quand il a le bout de ses pieds qui touchent les siens et qu’elle doit casser sa nuque pour le regarder et se pâmer une énième fois devant cette mâchoire si finement dessinée. Ses poumons se compressent quand il pose sa main sur sa joue, encore plus quand il passe son pouce sur ses lèvres et elle commence à s’évaporer alors qu’il le remplace par ses lèvres qui sont plus brûlantes que les siennes - ou alors c’est son imagination ? Primrose soupire contre lui, une main qui vient automatiquement contre sa nuque et l’autre sur son épaule alors que Tim reprend la même gestuelle que dans la librairie. Seulement, là, il n’y aura pas de client qui ne sait pas lire pour les interrompre, il y aurait juste le minuteur qui n’a pas encore sonné qui pourrait calmer quelque peu le brasier qui est en train de se former. "Dans ces cas là, je passe pour un idiot avec toi, Prim." Cette dernière s’abreuve de ses prunelles qui la regardent, presque persuadée qu’elle peut y voir toutes les nuances de bleu différentes qu’il y a dedans. Sa poitrine se soulève au rythme de sa respiration saccadée, avec son coeur à l’intérieur qui tambourine bien trop pour son propre bien mais il n’y a rien à craindre de cela, n’est-ce pas ? “J’ai pensé à toi... bien plus qu’il aurait fallu.” La voix est faible, sous forme de murmure parce que c’est une confession qu’elle est en train de lui faire, à lui seul, et que ça la met mal à l’aise de dire ces mots-là. Primrose a un fond sentimental mais elle a toujours la sensation que cela sera mal perçu, voire carrément moqué. Mais elle a confiance en Tim. D’en faire bon usage, d’accepter des déclarations pareilles de la plus apaisante des façons.
Ses lippes se dirigent vers sa mâchoire pour le fleurir de baisers, soyeux et délicats, démontrant qu’elle ne compte pas partir de sitôt, pour remonter doucement vers sa bouche afin de la cueillir comme il se doit contre la sienne. Primrose ne veut plus penser à lui ; elle veut le voir, le sentir, le toucher, l’embrasser, l’aimer. Le chérir de la façon la plus précaire qui soit sans penser à tout ce qui peut arriver par la suite. Ne pas penser à la minute d’après, aux jours à venir, aux conséquences, aux failles du système. Quand elle l’embrasse, c’est comme si son monde commençait à tourner un peu mieux. Tim ne doit pas être la raison d’un changement mais il peut en être une cause. Un souffle nouveau dans sa vie qu’elle a cherché désespérément sans savoir qu’elle en avait besoin. Est-ce que c’est trop tôt ? Trop rapide ? Primrose s’en fiche alors qu’elle l'entraîne un peu plus contre elle, la main sur l’épaule déviant dans les cheveux de Tim, ses lèvres devenant plus passionnées contre les siennes. Il n’y a plus rien pour éteindre le brasier, il y a juste à prier qu’ils en ressortiront indemnes et non brûlés.
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| | | | (#)Lun 5 Avr - 14:23 | |
| S'il y a bien une chose que Tim n'est pas en mesure de faire, c'est cacher ses émotions et justement, il en a tout un paquet à l'heure actuelle. Primrose l'a embrassé et il a encore les stigmates de cette action collée à ses lippes. Il adore d'ailleurs la sensation, il la chérit d'un sourire qu'il n'aurait pas eu pour quiconque d'autre. Cela fait deux ans que toute cette affaire est dans l'air: pourtant, elle a été tue des deux côtés parce que c'est tellement plus simple de se préserver en oubliant, en mettant sous terre que d'affronter et aller de l'avant. Timothy est un adepte de la méthode, lui qui fait tout pour contrôler son petit monde et surtout son esprit qui tourne toujours à mille à l'heure. Il n'a plus envie d'être ainsi, non, il veut plutôt être un homme spontané, un garçon qui répond à l'instant présent et qui cesse de ressasser des centaines de fois un passé qui n'a plus lieu d'être. Il ne souhaite pas plus se perdre dans des tergiversations concernant l'avenir, il n'a plus le temps pour cela, encore moins l'envie pour le moment. Tout ce qui a une once d'importance pour lui, ici et maintenant, ce sont les lèvres de Primrose contre les siennes, ce sentiment qui fait fondre son coeur sans qu'il n'y ait besoin d'un quelconque feu de bois pour cela. Il la regard et il fond, réalité des faits indéniable, et il l'assume. Pour la première fois, il désire l'assumer face à elle et tant pis si elle fuit, si elle le quitte parce que c'est trop pour elle. Après tout, Timothy a toujours désiré se protéger alors en règle générale, il n'agit pas en pesant des pour et des contre, faisant une liste par ordre de pertinence de ce qui pourra bien se passer. Cette fois-là, il ne va pas la faire parce que le français a choisi d'être un homme différent, d'être celui qui prend les rênes entre ses mains et qui arrête de s'inquiéter pour rien. Oh pourtant, ce n'est pas rien ce qui se passe, la manière dont il lui répond, celle encore plus merveilleuse de venir quérir ses lèvres en quête de son second souffle et à nouveau, le beau brun hume son parfum, il le savoure et il se rend compte qu'il le préfère largement par rapport à celui de la vanille, un comble. C'est Primrose, c'est juste la petite brune qui répond à son baiser, qui se laisse aller contre lui et il n'en désire pas plus. Timothy a exactement ce qu'il veut à l'heure actuelle et il oublie qu'ils sont dans sa cuisine, que les choses vont irrémédiablement changer maintenant que des mots ont été dits, que des émotions aient été énoncées sans la moindre honte, sans la moindre gêne.
Le coeur du brun bat au creux de sa poitrine au moment de se détacher légèrement de Primrose, sans la quitter pour autant, ses mains encore définitivement posées sur son corps parce qu'il se dit qu'ainsi, elle ne va peut être pas totalement le laisser tomber après cela. Tim ne sait pas ce qu'il est censé dire, alors il attend et il entend, surtout. Le fait qu'elle ait pensé à lui plus que de raison, le fait qu'elle ose lui dire alors que la danseuse s'exprime si peu d'habitude, c'est quelque chose qui fait flancher tout l'être de Decastel. Ses joues rosissent et son sourire s'étend un peu plus, à croire qu'il va finir par s'en décrocher la mâchoire avant la fin de l'après-midi si Prim continue ainsi. Il ne répond rien mais il lui dit tout avec ses yeux si bleus qu'il mettrait à mal un ciel d'été en comparaison. Elle n'a pas le choix que de croiser cet azur, que de l'accepter alors que Timothy la frappe de plein fouet, avec cette tendresse écrite au marqueur indélébile au fond de ses prunelles. Il lui rend la pareille avec un multiplicateur par mille: lui avait essayé de ne pas y penser, pour ne pas devenir complètement fou mais il est quelque part heureux d'avoir échoué et surtout, d'avoir eu la patience d'attendre son message. Pourtant, il n'avait aucune certitude: le français avait juste ce bout de serviette sur laquelle il avait écrit son numéro de téléphone à la va-vite. La probabilité que la petite brune la jette était gigantesque, ils en sont là pourtant. Elle a appelé, ils sont dans la cuisine du français et le brun sent les lèvres de Primrose se caler à de multiples endroits contre sa mâchoire alors que ses mains se posent sur les flancs de la danseuse pour la serrer plus avant contre lui (ndlr), pour qu'elle ne parte pas, qu'il puisse profiter encore un peu de sa présence, de son odeur, de ses lippes qui remontent vers les siennes et qui lui offrent une galaxie toute entière d'émotions. La main d'Anderson se cale dans ses cheveux et la sienne se cale contre sa joue pour approfondir un peu plus leur étreinte. Il ne respire plus mais il ne semble pas s'en inquiéter, il offre ses soupirs à Primrose, autant qu'il le fait avec son âme, son corps tout entier si c'est ce qu'elle désire. Bien vite, elle se retrouve contre le comptoir où reste encore quelques ustensiles d'un côté, des fleurs de l'autre, Tim poussant tout ce qu'il y a sur le plan de travail pour qu'elle puisse s'assoir être à sa hauteur, lui la soulevant délicatement lorsque c'est chose faite, son regard se plongeant dans le sien, profond, absolu, tendre autant que fiévreux. "Tu veux que je finisse ta couronne, Prim?" En soi, il lui promet une porte de sortie si tout va trop vite parce que lui-même ne sait pas du tout s'il pourra s'arrêter en posant de nouveau ses lèvres contre les siennes. Il les a juste glissées à deux centimètres de son oreille pour lui susurrer ses mots, ses mains caressant son dos et sa hanche: elle a le choix. Avec lui, elle peut être qui elle veut, sans honte et sans retenue parce que Timothy l'accepte comme elle est. C'est ce qu'il fait, Tim, c'est ce qu'il lui montre avec ses yeux posés sur elle, aussi intense que s'il la dénudait vraiment. En réalité, il sonde son âme et il lui amène la sienne sur un plateau, à voir ce qu'elle veut faire avec tout cela. |
| | | | (#)Lun 5 Avr - 17:34 | |
| Est-ce qu’il y a un moment où il va se rendre compte que ce n’est pas correct ? Ce moment tragique où il va gentiment la remballer parce qu’elle n’est pas comme il doit croire qu’elle l’est, qu’elle est bourrée de bien trop de problèmes, envahie d’une liste de défauts et de contrariétés bien trop dure pour lui à gérer ? Après tout, d’autres l’ont bien fait avant, pourquoi Tim serait différent ? D’autant qu’il a des enfants déjà à s’occuper, qu’il a les responsabilités qui vont avec et qu’il a déjà une foule de paquets de problèmes qui doivent déjà ternir son existence à lui. Est-ce que Primrose a le droit de s’incruster dans sa vie de la sorte, sans crier garde, juste parce qu’elle est venue perturber son quotidien en débarquant dans cette librairie ?
Et si tu y voyais là comme un signe du destin, Prim, pour une fois ? Un signe positif, une lueur d’espoir. Que ce n’est pas un hasard si tu as croisé de nouveau le chemin de Tim ? Que c’est une manière pour l’univers de te montrer une porte qui s’ouvre vers quelque chose de beau. La demoiselle juge que c’est une pensée qui mérite d’être soutenue. Elle avait prédit qu’elle ne pourrait pas s’arrêter il y a des semaines, qu’il allait pouvoir se rajouter à son joli (non) palmarès d’addictions ; elle n’a pas eu tort. Chaque parcelle le réclame à présent, et c’est sûrement pour cela que pour une fois, sa raison et son cœur ont l’air de s’accorder dans une harmonie parfaite. Une paix qui peut être précaire, elle n’en sait rien, mais tout le monde juge que personne ne peut savoir comment cela peut se finir si on ne commence pas en premier lieu.
Alors si Tim veut la compresser, l’échouer sur lui, Primrose n’y prêtera aucune résistance. S’il souhaite continuer de l’étouffer de sa douceur et de sa bienveillance, elle ne fuira pas non plus. S’il la couve de toutes les sollicitudes depuis le début de leurs retrouvailles, cela veut bien dire qu’il veut tenter quelque chose. Il est temps d’ouvrir les yeux et d’assumer que la jeune femme souhaite la même chose. Qu’elle aussi mérite de retrouver des bras pour la recueillir, pour se cacher du monde, pour oublier. C’est d’autant plus facile avec Tim qu’il y a un lien entre eux qui est fort, puissant, intense et qu’il se voit rien qu’en les regardant. C’est si simple quand son partenaire est délicat, doux et sûrement trop altruiste et généreux pour son bien.
S’il veut aussi l’installer sur son propre comptoir en poussant tout ce qui peut gêner dans son objectif, Primrose a juste ses lèvres pour sourire dans l’entreprise, se laissant totalement faire. Même si ses membres restent engourdis, elle se sent un peu plus soulagée de savoir qu’ils seront idiots tous les deux, qu’elle n’a pas l’envie de prendre la poudre d’escampette et que Tim lui offre le regard le plus parlant au monde. "Tu veux que je finisse ta couronne, Prim?" Il chatouille son oreille, il caresse son flanc, elle repose brièvement son dos contre sa main, son nez caressant sa joue. Ils ont l’air gonflé d’une confiance soudaine, sûrement la frénésie du moment, des serrures qui finissent par sauter et surtout de ce confort qu’ils ont l’air de trouver au milieu d’un désir latent et palpable. Qu’ils osent affronter en plein fouet, alors que Tim la fixe profondément et que Primrose serre ses cuisses un peu plus contre lui. Une main posée gentiment sur son épaule alors que l’autre s’en va caresser sa joue, d’un geste doux et délicat, comme fascinée par son charme qui ne cesse de lui couper le souffle. “Tu peux la finir. Si tu veux.” Ce n’est pas elle qui va l’arrêter s’il veut continuer et finir son travail. Par contre, il faudra qu’il se détache d’elle dans le processus parce que sa bouche se porte contre son cou pour y laisser des baisers plaisants. Primrose glisse son autre main contre son flanc alors que la première remonte dans ses cheveux. C’est encore délicat, c’est tout aussi tendre mais elle a la passion qui écrase ses côtes et son cœur qui fait une danse infernale, provoquant de léger tremblement de ses doigts qu’elle tente de camoufler en se tenant à lui. “Il faut aussi que le gâteau finisse de cuire.” qu’elle murmure doucement contre sa peau chaude - le vin, le four, les hormones, toutes les raisons sont bonnes à prendre alors qu’elle redresse le buste après avoir flatté le cou de Tim pour maintenant retrouver ses perles bleutées. “Qu’est-ce qu’on est en train de faire, Tim ? Est-ce que c’est une erreur ou…” Ce n’est pas parce qu’il faut encore attendre quelques minutes que le minuteur sonne, Prim, que cela t’autorise à poser ces questions qui soulignent la peur qui ne rôde jamais très loin. Tu cherches à être rassurée, que cela est la meilleure chose qu’ils puissent vous arriver, que ce n’est pas qu’une pulsion du moment. Ce n’est pas leur genre, à nos deux protagonistes. Non, ils semblent être prêts à donner leur âme à l’autre mais est-ce que cela est tenable sur la longueur ? Tim ne peut pas le savoir plus que Primrose mais elle cherche quand même à être rassurée. Aussi futile que cela soit-il. Bienvenue dans le monde incertain de Primrose, Tim.
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| | | | (#)Lun 5 Avr - 18:09 | |
| Il ne désire rien précipiter, Tim, mais peut-il réellement lutter contre le brasier qu'il a toujours ressenti lorsque Prim est dans les parages? Celui-là était déjà présent le premier soir, quand rien de tout cela n'était censé être plus qu'une faveur d'une danseuse à un de ses clients, aussi novice soit-il. Pourtant, il y avait eu autre chose dès les prémisses et si Timothy l'avait ressenti, il est convaincu que la jolie Anderson n'avait pas pu fermer les yeux sur cette réalité non plus. Cela explique peut être pourquoi elle a fui aussi vite, trouvant le meilleur prétexte pour retourner au travail alors qu'une grosse part d'elle a certainement souhaité rester assise sur ce divan à profiter des caresses et des baisers du français. Ils ne peuvent de toute façon pas réécrire le passé, juste s'inventer leur présent et c'est que Primrose a engendré en osant l'embrasser: cette fois, c'est elle a qui pris les devants quand Tim avait fait le premier pas à la librairie. Ils en reviennent toujours à cela, à leurs corps collés l'un à l'autre, leur regard qui se toise avec une affection et une passion qu'on ne peut pas feindre, peu importe à quel point on pourrait le désirer. Il n'y a rien à faire, juste à accepter que ce quelque chose entre eux existe et ne doit jamais être sous estimé. De son côté, Decastel ne l'a pas fait, pas ces dernières semaines alors qu'il observait son téléphone de temps à autre en espérant voir un numéro inconnu s'afficher dans son flot de messages. Il lui a fallu un certain temps pour que son voeu soit exaucé mais voilà le bonheur qu'il récolte après autant de patience... Primrose entre ses bras, Primrose qui sourit alors qu'il la dépose sur le comptoir de la cuisine, Primrose qui l'embrasse et qui a l'air de se sentir bien avec lui.
Tim n'a pas envie d'autre chose, il se contente de la beauté de la jeune femme, de la manière qu'elle a de lui répondre alors que ses lèvres descendent dans son cou et que tout le reste de son être reste accroché au sien et Timothy frémit, comment faire autrement? "Je peux pas vraiment finir ta couronne si tu continues de faire ça..." Signe qu'il n'ira pas tant qu'elle ne se décroche pas de lui en premier, autant dire que ce n'est pas quelque chose qu'il veut, la preuve en est avec ses doigts qui flattent son dos, qui remontent doucement jusqu'à sa joue pour la caresser alors que son souffle se perd dans le cou de la brune. Non, il ne veut pas s'éloigner et puis, il n'a pas l'air d'être en mesure de pouvoir se concentrer sur le tressage de fleurs avec son coeur qui bat à cent à l'heure, son corps tout entier qui est monté de deux ou trois degrés supplémentaires en l'espace de quelques secondes, sa main se portant sur la cuisse de Primrose pour qu'il soit certain qu'elle est bel et bien là, qu'elle n'est pas une illusion, qu'elle ne va pas s'envoler par la fenêtre dans les instants à venir. "Il reste combien de temps avant la fin de la cuisson du gâteau?" Elle a l'air de vouloir rester rationnelle et Decastel ne va pas lui refuser cela: il sait à quel point on peut avoir parfois besoin de se raccrocher à la réalité pour ne pas perdre pied trop vite ou trop fort.
Pourtant, au bout du compte, les lèvres de Primrose reviennent se caler au plus proche des siennes et Tim voit ses prunelles céruléennes le toiser avec une peur certaine. Sa question le désarçonne, elle semble avoir des doutes et il la comprend. Combien de fois avait-il été celui qui se pose mille questions au lieu de profiter de ce qui se vit? Trop de fois pour qu'il ne le compte réellement mais Tim lui sourit, posant son front contre celui de la brune car, à cela, il a sûrement de bonnes réponses à lui apporter. "Prim... Tu as ressenti comme moi ce qui s'est passé entre nous il y a deux ans, non? Je t'ai embrassée la dernière fois. Tu m'embrasses maintenant. Tu penses pas que ça fait beaucoup de signes qui prouvent qu'on veut ce qui nous arrive? Il y a aucune erreur là dedans, pas quand on sait ce qu'on veut. Je peux pas te dire pourquoi c'est là et je vais pas chercher des arguments de toute manière, je sais juste que j'ai envie de t'embrasser, encore et encore. Ca va pas partir là. Si c'est une erreur d'avoir autant envie de quelqu'un alors... Je peux que l'assumer, de mon côté." Il lui sourit encore en terminant son discours. Il veut la rassurer sans lui promettre la lune parce que Timothy ne sait pas lire dans les astres, il ne connait pas l'avenir et il n'a aucun réel sens de ce qui est bon ou pas dans les relations amoureuses. A l'heure actuelle, le brun ne peut que faire confiance à ses émotions, il faut laisser la raison de côté. "Est-ce que tu me fais confiance? Si la réponse est oui, Prim... C'est que tout va bien." Si elle lui offre cela, Decastel aura toutes les preuves nécessaires pour justifier ce qui est tangible depuis deux ans entre eux. "Je te fais confiance, moi." Il dépose un baiser contre son front, caressant sa joue avec délicatesse alors que sa seconde main s'amuse avec une de ses mèches brunes et Timothy n'attend vraiment rien d'elle. Juste qu'elle demeure Primrose, qu'elle ne se cache derrière aucun paravent, qu'elle s'assume dans sa nature la plus profonde, le visage de Timothy descendant doucement alors qu'il caresse son nez du sien, que ses lèvres frôlent les siennes et qu'il attend sa réaction pour savoir s'il a vu juste. S'il n'a pas totalement halluciné deux années auparavant, tout comme à la librairie ou comme quelques minutes auparavant. Tout cela est vrai, il le sait. |
| | | | (#)Lun 5 Avr - 19:40 | |
| Primrose apprécie le souffle nouveau qui est en train de l’envahir. Même si elle sait que rien ne sera évident parce qu’elle n’est pas du genre à se faciliter l’existence, la brunette ne peut que concevoir ici une vision nouvelle pour les jours à venir. Elle ne peut pas se risquer à voir trop loin, à rêver trop grand, pas quand ce ne sont que des débuts hasardeux, qu’elle ignore comment nommer ce qu’ils sont en train de faire - ou plutôt, que cela lui paraît trop beau pour être vrai. Celle qui ne peut pas croire que ces choses-là peuvent lui arriver à elle, qui a toujours le scepticisme niché au creux de son esprit, tapi dans l’ombre et surgissant au pire des moments. Comment peut-elle continuer à douter pour le moment alors que Tim est à un souffle d’elle, qu’il a ses mains sur elle et qu’elle n’arrive pas à se détacher de lui ? "Je peux pas vraiment finir ta couronne si tu continues de faire ça..." Le bout des oreilles rougit légèrement parce que c’est une phrase touchante. Qui sous-entend qu’il pourrait mais qu’il ne veut pas car leur étreinte est bien meilleure que toutes les tresses du monde. C’est une pensée futile, complètement absurde mais le rationnel n’est pas le bienvenu pour l’instant. Primrose s’autorise à avoir les yeux plus gros que le ventre, même si cela emballe son coeur toujours plus intensément, qu’elle remercie silencieusement Tim de lui avoir évité le soutien de jambes qui fondent. “Je fais rien, pourtant.” Malicieuse la gamine qui ment effrontément, et avec le sourire en plus. Alors qu’elle est plus que comblée de savoir qu’elle le perturbe, qu’elle l’accepte même de le faire, en tout état de cause. Ignorante de toutes les perturbations que son joli minois a déjà engendré dans leurs interactions précédentes, il n’y a que les actuelles qu’elle a l’air de voir et de compter.
Tim pose sa large main sur sa cuisse et elle y joint l’une des siennes par-dessous, acte de réassurance sans y faire gaffe, sous couvert de l’envie simple de ne pas oublier aucun contact entre eux. Du plus brûlant au plus chaste, caresser le dessus de sa main est aussi naturel que respirer. Est-ce que c’est normal, ça aussi ? D’être à la fois happé d’air, d’avoir l’impression de ne plus pouvoir respirer quand il la regarde mais qu’en même temps, avoir la sensation de renaître à chaque fois ? Tu sais ce que ça veut dire. Que quelqu’un lui explique parce que la brunette n’en sait rien, il n’y a pas de mots pour décrire tout ce qu’il se passe, juste les émotions à ressentir. "Il reste combien de temps avant la fin de la cuisson du gâteau?" Ses paupières se lèvent brièvement vers le four. “Quator- Treize minutes.” Et après, deux heures au frigo. Il faudrait songer à un minuteur ici aussi car à leurs prunelles céruléennes, ils auraient tout le temps du monde devant eux. Enfin, à quelques détails près.
Le premier étant les doutes qui perlent de chez Primrose, qui observe Tim comme s’il détient la vérité sur absolument tout alors qu’il n’en est rien. Il n’empêche que c’est lui qui a eu des relations avec des femmes. C’est lui qui est père. Il a plus d’expérience qu’elle dans le domaine quoiqu’il arrive. Alors il doit bien avoir des réponses à lui apporter. Même si certaines se trouvent en elle mais qu’elle n’a pas encore eu le loisir de se pencher dessus. C’est à ses risques et périls. Tim sourit et Tim pose son front contre le sien et cela n’a jamais été aussi réconfortant qu’à présent. Il lui parle d’il y a deux ans - évidemment qu’elle n’est pas oubliée. Il évoque les signes, l’absence d’erreur, la conviction de ce qu’ils veulent. L’un comme l’autre, ils sont ancrés dans leur position et ce qu’ils souhaitent, c’est assez clair, là, non ? Là n’est plus la question mais c’est juste savoir si c’est bien fait. Si c’est correct. S’ils ne précipitent pas les choses au risque de le regretter plus tard. Primrose ne souhaite pas qu’ils se brûlent les ailes ; ni elle ni Tim n’ont à sortir malheureux de leur passion latente et traînante. Il lui répète qu’il a juste envie de l’embrasser, comme ça, sans aucune raison, aucune justification à part celle d’avoir envie d’elle. Il a envie de toi, idiote. C’est terrifiant et flatteur. C’est attirant et paralysant. Plein de sensations diverses qui n’ont pas de sens les uns avec les autres mais d’après Tim, il ne faut pas chercher à comprendre.
"Est-ce que tu me fais confiance? Si la réponse est oui, Prim... C'est que tout va bien. Je te fais confiance, moi." La confiance doit se mériter, non ? Alors dans ces cas-là, pourquoi tu es surprise d’avoir la sienne alors que toi-même, tu pourrais déjà le suivre au bout du globe et dans l’au-delà les yeux fermés ? Elle reprend un souffle alors qu’il embrasse son front, comme une enfant qu’on apaise après un cauchemar ou une frayeur passagère. Tim fait preuve d’une telle patience et d’une sagesse certaine qu’elle lui envie naturellement. Elle espère juste ne pas profiter de son calme et de son semblant de maîtrise actuel pour le piétiner et le laisser crouler sous toutes ses angoisses. Pour aujourd’hui, ça s’évapore dans l’air quand il vient frôler son nez et ses lèvres, sans pour autant l’embrasser pleinement. Son front toujours contre le sien, ses lèvres à trois millimètres de distance des siennes, Primrose ferme brièvement les yeux. “Je te fais confiance.” Elle fait confiance à la première personne qui lui offre un minimum d’affection et béni soit le ciel que cette fois-ci, cela tombe sur quelqu’un de bon et d’honnête comme Tim. Elle relève ses paupières pour lui offrir le regard le plus sincère et le plus dénudé qu’elle peut. “Je veux t’embrasser, je veux être avec toi, je veux mettre le bazar dans ta cuisine, je veux apprendre le dictionnaire des fleurs, je veux partager mes séances télé du dimanche avec toi, je veux-” Primrose a le cœur au bord du gouffre, d’un précipice immense tellement qu’elle veut absolument tout tant que c’est avec lui et personne d’autre. Ce n’est pas si rapide que cela. C’est sûrement ce qu’on pourrait appeler un coup de foudre. Un coup de cœur. Quelque chose d’intense inexplicable. Elle enroule ses bras autour de son cou, ses jambes autour de ses hanches et elle murmure de la plus timide des voix tout en fermant les yeux de nouveau ; “Je veux apprendre à t’aimer.” A en juger par les réactions de son organe vital, il est même étonnant que ce ne soit pas le cas. Ca ne peut pas être le cas, pas encore, pas maintenant. Très bien, chaque chose dans son temps, alors. La petite brune n’ose pas rouvrir les yeux, elle n’ose même pas dire un mot de plus et encore moins faire un geste supplémentaire. Elle se contente juste de rester accrochée au beau brun, s’attendant à ce qu’il se décroche d’elle et qu’il lui dise que ça va trop vite. Parce qu’elle va beaucoup trop vite tout d’un coup, Primrose, mais cela lui semble si naturel, si instinctif. A croire que la proximité de Tim suffit à faire taire toute raison pour ne laisser parler que les pulsions les plus pures et naturelles. Parler avec dévouement et sensibilité plutôt qu’avec clairvoyance et esprit. Dans l’immédiat, cela ne lui pose pas de problème, la brunette. A part si Tim fout un coup de frein brutal. Dans quel cas, l’arrêt risque d’être effroyable.
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| | | | (#)Lun 5 Avr - 20:10 | |
| Elle est malicieuse et Tim en sourit, il lit dans son regard qu'elle sait très bien ce qu'elle fait et qu'elle a par conséquent parfaitement conscience de ce qui se trame chez le français. Primrose joue la carte de l'innocence alors que c'est elle qui s'amuse avec son épiderme, elle qui le transperce d'un regard si doux et si tendre que Timothy aurait pu en défaillir. Non, il va rester droit et fier, il va la regarder dans les yeux et lui rendre cet air rusé parce qu'il a son charme lui aussi. Certes, Decastel ne sait pas encore vraiment l'utiliser, du moins consciemment parce que la machine est très bien huilée sans qu'il n'ait les yeux rivés dessus. Il a ce regard naturellement charmeur alors qu'on parle d'un homme qui n'est pas séducteur pour un sou. Il n'a eu que très peu de relations et ses expériences ont tous été clairement chaotiques: comment pourrait-il se targuer d'être un charmeur hors pair dans ces circonstances? Il n'a pas suffisamment confiance en lui pour le concevoir, Timothy, mais c'est peut être aussi ce qui fait partie de ses atouts, son petit côté maladroit et rêveur, ce besoin constant de demander l'aval d'autrui avant d'agir. Enfin, c'était vrai jusqu'il y a peu: maintenant, Tim a tendance à prendre plus les devants et à oser quand la situation le nécessitait. Cette fois-là, cela dit, c'est Primrose qui a réagi en premier alors que les deux idiots se sont tournés autour pendant au moins une heure, se lançant des sous entendus perpétuels alors que tout le monde comprenait forcément ce qui se passe. Le français a voulu croire en sa chance à la librairie mais c'est cet après-midi là qu'elle est le plus proche de se réaliser, pourquoi ne pas transformer ce rêve en réalité? Apparemment, il a treize minutes pour convaincre la danseuse, si tant est qu'il ait réellement besoin d'user d'arguments pour qu'elle accepte qu'ils soient autre chose que de simples amis qui se fréquentent en tout bien tout honneur, dans un délire platonique des plus crédibles. Timothy la laisse néanmoins s'exprimer sur ce qu'elle ressent, sur les doutes qui hantent encore son esprit après les quelques baisers qu'ils ont déjà échangé et surtout, la première soirée qu'ils ont passé ensemble, comme un délicieux présage de ce qu'ils pourraient être lorsqu'ils seraient prêts à le vivre. Etait-ce aujourd'hui? Etait-ce aussi simple que cela?
Tim l'espère réellement parce qu'il sent les doigts de Primrose se poser sur les siens contre sa cuisse et il lui sourit, leurs deux visages si proches l'un de l'autre alors que l'heure de vérité leur tombe dessus sans crier gare. L'horticulteur ne s'est clairement pas préparé à une telle révélation: il est suffisamment naïf pour penser que cette rencontre au beau milieu de sa cuisine se ferait sans la moindre pression et en toute amitié. Bien sûr, Decastel, tu as tout à fait envie d'être l'ami qui observe Prim trouver le bonheur avec le premier abruti venu qui n'est pas toi. C'est tout à fait l'inverse qu'il ressent, il la veut pour lui, égoïstement mais peut être que c'est ce qu'il y a de plus sain, qu'un homme comme lui ne peut envisager qu'une relation pour pouvoir faire quoi que ce soit. Il est peut être rare sur cette planète, le français, mais en tout cas, la brune lui a mis le grappin dessus sans avoir à faire grand chose de spécial, juste être elle, même en ressortant cette angoisse qui n'effraie pas Tim cette fois-ci. En effet, le libraire a l'air si sûr de lui en lui parlant, en lui dictant ce que son coeur lui transmet, cette envie d'elle, de ne pas la laisser fuir et de ne pas choisir la facilité pour se confronter à la réalité de ses émotions. Il n'a aucune idée de comment elle va réagir en retour, il attend, ses lèvres soufflant contre les siennes, son pouce caressant sa joue alors que son regard ne la quitte pas. Elle a confiance, il peut respirer à nouveau. Et surtout, la suite le rend plus fébrile que jamais. Elle veut être avec lui, c'est bien ce qu'elle a dit, il n'est pas en train de tourner complètement cinglé ou suffisamment sourd pour inverser des sons voire des syllabes. Non, Primrose lui fait une la liste entière de tout ce qu'elle veut faire avec lui et Tim sent la chaleur l'envahir comme elle ne l'a pas envahi depuis des semaines, voire plus encore. "Vraiment?" Il demande au cas où, parce qu'il n'a jamais été très sûr de ce qu'il est, des charmes qu'il peut avoir et surtout, du succès qu'il peut obtenir auprès des filles. Après plus de trente ans de disette, on peut facilement le comprendre, pauvre Decastel. "Faisons ça, alors, Prim'. Tout ce que t'as dit. Et plus encore." Il ne va pas faire de liste de son côté, il ne sait pas du tout ce qu'il souhaiterait parce que son cerveau est aux abonnés absents: il semblerait qu'il soit parti en vacances très loin d'ici et qu'il n'ait pas tellement l'air de vouloir revenir tout de suite. Tim n'en est pas perturbé une seule seconde: à l'inverse, il vient attraper les lippes de la belle Anderson avec une détermination sans faille, signe que ses mots ont été entendus et qu'il les lui rend à la puissance quadruple. Il est moins doux que tantôt parce qu'il a des émotions à transmettre, des choses à lui dire et il s'avère que le français est bien plus doué pour le faire avec son corps qu'avec des discours. Il accroche ses mains aux joues de la jolie danseuse et il l'embrasse autant avec son coeur qu'avec ses lèvres, il offre son âme dans un souffle et il essaie de se rapprocher le plus possible d'elle, quitte à crever du manque d'espace vital qu'il s'impose. Plus tard. "Est-ce que tu penses qu'on peut développer une addiction aux lèvres de quelqu'un? Parce que si c'est le cas, je blâme les deux ans à attendre quelque chose que je voulais depuis la minute première ou quelque chose du genre..." Tim lui fait un clin d'oeil, son sourire revenant hanter ses traits avec une grâce infaillible: il est tout simplement adorable à l'heure actuelle mais il sait aussi que les minutes défilent, le brun soufflant de dépit au moment où il s'apprête à embrasser de nouveau Primrose pour évacuer le manque momentané car le four s'exprime, timing à la noix. Le gâteau est cuit et le coeur de Tim, lui, refleurit tout en douceur. |
| | | | (#)Mar 6 Avr - 2:04 | |
| "Vraiment?" Si Tim a besoin d’être rassuré alors Primrose ne peut qu’essayer de faire balancer les doutes en certitudes. A défaut de ne pas réussir à évacuer les siens, à ne pouvoir s’en sortir comme une grande avec ses propres inquiétudes, elle peut au moins apaiser les petits mots béats du jeune homme. Comme s’il ne pouvait pas mériter tout cela. Tim mériterait bien plus que ce qu’elle peut lui offrir, c’est un fait indéniable. Il est bien plus brillant, plus pur, plus authentique qu’elle. Quand il s'engouffrera dans ses milles et une failles qu’il ne voit pas pour l’instant, est-ce que cette situation va être pérenne ? Est-ce qu’il y a un moyen pour qu’il reste près d’elle ou tout finira forcément dans le mur parce que c’est la grande tragédie de sa vie ? On finit toujours par abandonner, par baisser les bras devant une tâche bien trop grande et grosse qui vient gâcher le tableau.
Cependant, Primrose se laisse bercer agréablement par le jeune homme, préférant hocher silencieusement la tête afin de ne foutre en l’air tout ce qu’elle a dit. Oui, vraiment, et c’est bien la seule chose qui importe. La liste est à poursuivre, elle est à compléter, elle n’est pas exhaustive. La jolie brune se permet de croire qu’ils la complèteront à deux, à tâtons, à l’inspiration, au gré du vent et de leurs envies et que si Tim a les yeux brillants devant une telle sincérité, il peut. Primrose n’est pas une grande bavarde, il a dû l’avoir bien compris mais quand elle s’exprime, souvent elle est bien plus directe qu’il ne le faudrait. Sûrement le drame de ceux qui réagissent à l’instinct, qui font les choses sans réfléchir, quitte à se perdre dans le processus tout entier, d’avoir le rouge au visage et de se répéter à quel point la stupidité est de paire avec soi-même.
"Faisons ça, alors, Prim'. Tout ce que t'as dit. Et plus encore." Mais la Anderson n’a pas besoin d’être honteuse de quoique ce soit visiblement. Ses paupières se relèvent parce que Tim donne son aval, qu’il a ce sourire perché aux lèvres et que c’est doux, c’est si beau, la chance étant de son côté pour une fois. Évidemment qu’il va être d’accord, idiote, puisqu’il a l’air de vouloir obtenir tes faveurs depuis le jour numéro un. Excusez là d’être maladroite et soucieuse, sans oublier un peu étrange aussi ; il n’y a pas de bouton on/off. A part, à part… A part quand Tim vient poser ses lèvres sur les siennes accompagné d’une saveur différente. Primrose le tient contre elle alors qu’il fait vriller sa tête par sa fébrilité, son enthousiasme, sa passion naissante mais persistante. Comment est-ce qu’il est capable d’autant ? Est-ce que c’est ce qu’elle provoque chez lui ? Est-ce que c’est à la hauteur de ce qu’il crée en elle ?
Apparemment oui car elle a l’impression de ressentir son coeur à lui encore plus fort jusqu’au sien et que la petite corpulence qu’elle est se presse un peu plus contre la sienne, forte et rassurante, radiante aussi. C’est épatant et Primrose est béate d’autant d’impact, de sollicitude. Alors que Tim ne fait que l’embrasser ; non, il ne fait pas que cela. Il propage toute son affection un peu partout où il le peut, que ce soit par son regard, du bout des phalanges, de sa bouche, par ses mots, par son souffle, par son être tout entier qui irradie pleinement. Quand il s’éloigne pour la priver de son baiser à cause du manque d’elle, la délicate gamine le suit dans le geste avant de lâcher un léger râle d’insatisfaction. "Est-ce que tu penses qu'on peut développer une addiction aux lèvres de quelqu'un? Parce que si c'est le cas, je blâme les deux ans à attendre quelque chose que je voulais depuis la minute première ou quelque chose du genre..." Primrose baisse la tête pour sourire stupidement, se mordant la joue de l’intérieur. “Y a quelqu’un qui m’a dit que c’était pas un crime.” Elle lui retourne ses propres paroles à la figure avec ce léger sourire qui s’accentue un peu plus, alors que Tim s’approchait pour enclencher une nouvelle danse mais le four se déclare, brisant un peu cette jolie bulle.
Primrose caresse la joue du jeune homme doucement tout en embrassant l’autre, presque pour s’excuser de devoir le lâcher durant un si beau et tendre moment. “Si on pouvait éviter de cramer ton prochain goûter.” qu’elle lui murmure contre la peau avant de l’embrasser de nouveau sur la joue tout en le reculant pour qu’elle puisse descendre du comptoir. Elle va vraiment être de celles pour qui la proximité de l’autre va venir à manquer ? Apparemment oui parce que c’est exactement ce qu’elle ressent alors qu’elle va attraper les gants pour sortir le plat du four. Au moins, l’odeur est agréable et Primrose sourit à la préparation qu’elle s’en va mettre dans le frigo. “Dernière ligne droite et ça sera bon. Enfin, j’espère que ça sera bon. Mais ça sera prêt au moins.” Son attention dérive sur l’espace de travail qui est devenu un véritable chantier alors qu’elle se rapproche pour attraper son verre et se redonner un peu plus de quoi blâmer l’éthanol pour tout ce qui peut suivre par la suite. D’autant que Primrose se dirige par la suite vers Tim pour venir attraper ses lippes des siennes, une main contre son cou, un peu plus insistante et téméraire parce qu’il y a moins de contrainte de temps à venir à présent. “On va faire en sorte que tu ne sois pas en manque alors.” Qu’elle dit d’un ton léger avec un doux sourire tout en soulevant la pointe de ses pieds pour l’embrasser de nouveau, le faisant reculer un peu dans le processus. (ndlr) Il y a deux ans, elle ne lui avait pas concédé de baisers. Heureusement qu’elle ne l’avait pas fait, heureusement qu’elle avait cette règle ; parce qu’il est certain qu’elle aurait eu les jambes bien trop faibles et le cœur bien trop grand dans sa poitrine pour pouvoir le survivre. Tim, ses attentions, sa délicatesse qui a été déjà bien trop. Il lui parle d’addiction comme si ce n’est rien mais c’est absolument dramatique parce que Primrose sait ce que ça fait, d’être en manque.
Cependant, égoïstement, elle s’en fiche royalement pour le moment alors que ses bras viennent autour de lui, la tête vissée vers le haut pour loger ses lippes contre les siennes et savourer le goût de sa langue dans une danse infernale. Il n’y a plus de place à la réflexion pour l’instant, pas quand elle a son corps solide contre le sien et qu’elle a son cœur qui ne cesse de faire des cabrioles. C’est puissant et intense, comme deux âmes perdues qui se retrouvent de la plus belle des façons. Une osmose parfaite. Pour l’instant.
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| | | | (#)Mar 6 Avr - 14:54 | |
| Timothy n'a plus conscience de grand chose désormais: il n'y a que Primrose et le décor autour ne devient que secondaire, quasi inexistant. Où est-il déjà? Ah oui, dans sa cuisine et pourtant, il n'a pas l'air de le réaliser. Non, il n'y a que le four qui lui rappelle qu'ils sont au beau milieu d'une préparation de gâteaux et de décorations florales en tous genres, signe que la discussion qu'il mène avec la brune détourne Decastel de tous ses objectifs. Il en a oublié son tressage, les misérables fleurs qui crient à l'agonie sur le plan de travail alors que Timothy se mord délicatement la lèvre après que Primrose l'ait quitté pour s'occuper de leur pâtisserie. Il a senti ses baisers sur ses deux jours, sa chaleur contre la sienne et il y a ce petit chose au creux de ses entrailles qui n'a pas l'air de vouloir le quitter: l'envie, voilà ce que c'est et qui le rend plus ou moins fou, mine de rien. Le français n'a pas des années d'expériences en la matière, comment gérer ses désirs, mettre des mots sur des émotions et tout ce qui s'en suit mais il a au moins appris ce que veut dire le sentiment qui le happe depuis quelques minutes déjà. C'est simple, dès qu'il croise les yeux de Primrose, il a son coeur qui lui échappe totalement et ce n'est pas beaucoup mieux pour tous ses neurones. Tout part en vrille mais de la plus belle des manières et son corps, néanmoins, doit rester planté là, à ne pas montrer le torrent intérieur qui enflamme le peu de calme qu'il y a là-dedans. Il se doit de s'adosser au comptoir, pour reprendre sa respiration et aussi pour avoir une vue nette d'Anderson qui fait attention en sortant le gâteau tout chaud du four. Tim en respire l'odeur et il a déjà hâte de goûter à cette vanille tant promise. Il n'a aucune idée de ce que le résultat donnera mais il ferme doucement les yeux pour s'imprégner de quelque chose qu'il aime, qui a bercé son enfance malheureuse parce qu'il a des tonnes de souvenirs avec Noé et leurs pancakes ratés.
Il ne partage pas cet instant qui n'appartient qu'aux Decastel mais la petite brune referme le réfrigérateur d'un coup sec, ce qui ramène Tim au moment présent et à cette envie persistante qui reprend le dessus maintenant que son cerveau est de nouveau bien attaché au reste de son corps. Oh pourtant, il n'a pas bien le temps de réfléchir beaucoup plus que la danseuse a déjà fusé sur ses lippes et qu'il pose ses mains sur elle pour qu'elle s'accroche à lui. Il n'y a plus le moindre impératif de temps et Tim compte bien profiter de chaque seconde, sans s'imposer la moindre limite, sauf celle que Primrose décidera de fixer de son côté. "Un homme sage a dû dire ça, non?" Il murmure alors qu'il n'y a personne autour d'eux mais Timothy ne veut pas prendre le risque d'éclater leur bulle une nouvelle fois, pas alors que le four est définitivement éteint et qu'il n'y a pas la moindre infusion sur le feu. Là, il n'y a plus qu'eux deux, leurs rêves et leurs souhaits, la paix intérieure qui les cueille parce qu'ils acceptent peu à peu ce qui les guide à l'heure actuelle, des sentiments nouveaux, particulièrement agréables mais qui poseront sûrement bon nombre de questions à l'avenir. A l'heure actuelle, en tout cas, Tim n'a pas la moindre interrogation, il n'a même pas un seul mot pour réagir à ce qui se trame mais il essaie, il se force parce que c'est important. "On a combien de temps avant que le gâteau soit prêt?" Il a oublié ou alors, il occulte parce que rien ne semble innocent dans une telle demande, surtout pas quand les lèvres de Primrose l'invoquent aussi forts, qu'elle organise une danse suave pour eux deux, hors de question qu'un manque demeure et apparemment, la belle brune est d'accord avec lui. A nouveau, le corps de Timothy réagit parce qu'il y a cette passion qui naît, si on peut appeler cela naître alors qu'elle a toujours été là et qu'il n'a jamais vraiment su comment la gérer pour être honnête. Il l'amène fermement contre lui, ses mains voguent sur la petite silhouette de la petite fleur et il ne sait pas où il est censé s'arrêter, s'il est même censé le faire à l'heure actuelle. "Tu veux faire quoi maintenant, Prim'?" C'est tout ce qu'il arrive à dire parce qu'il a la fièvre dans le sang là, qu'elle peut le voir sur ses joues qui ont rosi mais pas sous l'effet de la gêne ou de la honte mais par envie, uniquement pour cela. Cependant, le français ne veut rien précipiter du coup, il désire avant tout écouter ce que Primrose a à dire, ce qu'elle veut, elle, voilà ce qui est important pour lui alors que ses doigts défont doucement le noeud autour du tablier dans son cou parce qu'ils n'ont plus besoin de cela, si? "Déjà, on va pas garder ça parce que c'est pas vraiment pratique hors cuisine." Il n'y a plus de gâteau à mélanger, plus de pâte à cuire non plus et Timothy pose le fameux tablier avec le reste du bordel de son cher plan de travail. Il ne pense pas du tout au ménage à faire, étrangement, non, il a les yeux vers Primrose, il la guette, il cherche sa réponse et il dépose ses lèvres contre sa joue puis vers sa mâchoire avant d'atterrir vers son cou, tout en douceur. La chaleur ne redescendra pas de cette façon, Tim, mais ce n'est pas ce qui l'intéresse alors qu'il enlace la silhouette de Primrose en rejoignant ses mains dans son dos. Elle, avant toute autre chose, encore et toujours. |
| | | | (#)Mar 6 Avr - 16:12 | |
| "Un homme sage a dû dire ça, non?" Tim se la joue fier - ou en tout cas, c’est ce que peut percevoir Primrose alors qu’il murmure doucement, comme s’il a peur que quelqu’un vienne lui prendre la réplique. Ou alors qu’il ne veut pas oser parler trop fort de peur de leur attirer leur mauvais oeil lui aussi. Ils pourraient se rejoindre là-dessus, la brunette s’attendant à chaque pas, à chaque geste, à chaque baiser, à chaque caresse qu’il y a multiplications des malédictions qui l’attendent au tournant. Cela va faire beaucoup de malédictions combinées parce que la jolie rose ne compte pas encore s’éloigner de lui. Pas quand elle est dans un confort certain dans ses bras, quand elle se sent respirer de façon plus sereine et qu’elle a enfin réussi à trouver une paix à l’intérieur d’elle-même. Cette paix ne durera pas, elle en a conscience et c’est bien parce qu’elle en a conscience qu’elle souhaite en profiter, intensément, profondément. “J’aurai plutôt dit un homme déterminé.” Parce qu’il lui a sorti ça avec un objectif bien précis, un but recherché et que c’était juste avant qu’il ne l’embrasse pour la première fois. Tout un symbole alors que Primrose caresse la racine de ses cheveux contre sa nuque. Il y a l’excitation de nouvelles perspectives qui se montrent et malgré les membres qui se tendent face à la pression que cela signifie, il y a aussi la légèreté de son estomac qui prend de la place, avec tout ce qui va avec et ça grandit un peu plus à chaque minute - ça doit être totalement normal, n’est-ce pas ? C’est confortable, que ce soit son corps entre ses bras ou le regard dont il la couve. Confortable mais flippant. Jamais très loin, jamais parti, rôdant tranquillement.
"On a combien de temps avant que le gâteau soit prêt?" Primrose se frotte l’intérieur de l’oeil tout en jetant un regard au frigo avant que le coin de ses lippes s’étire de nouveau avant qu’elles viennent le happer tout entier. Oh si elle pouvait, elle le ferait. Lui offrir le gâteau maintenant, le monde demain et l’univers après-demain. Qu’est-ce que tout cela signifie ? Cette petite voix intérieure qui se murmure de “aw” et de “oh” profonds, intenses, attendrissants alors que la jeune femme lève les yeux vers Tim. “Deux heures. Minimum.” Deux heures. Cent vingt longues minutes. Si déjà en dix minutes, il arrive à lui tirer une confession aussi sordide qu’embarrassante de ce qu’elle veut, qu’est-ce que deux heures peuvent leur donner ? Ils devraient finir au moins les fleurs, il ne faudrait pas que les pétales se fanent parce qu’ils se sont détournés de leur tâche mais- Mais comment Primrose peut penser à autre chose qu’à Tim quand il l'entraîne contre lui et qu’il la parcourt délicatement, comme pour toucher si elle est bien réelle ? "Tu veux faire quoi maintenant, Prim'?" La question qu’elle déteste, et elle le déteste pendant un millième de seconde parce qu’elle n’a pas envie de répondre à ça.
Parce qu’il y a d’un côté l’envie, le désir, la passion qui se rappellent à elle, en même temps que les images d’il y a deux ans. Mais il y a deux ans, c’était dans le club, c’était Poppy et ce n’était pas aussi intimiste. Certes il y a eu cette connexion entre eux, ce truc indéchiffrable encore à ce jour mais qui les pousse aujourd’hui l’un contre l’autre juste parce que cela semble être dans l’ordre naturel des choses. Mais, et c’est là qu’intervient l’autre côté, il y a la sensation que c’est si différent que c’est stressant. C’est l’ouverture de plein d’autres choses, d’une multitude de significations et est-ce qu’ils en sont à ce stade ? Cela va déjà assez vite et si Tim semble paré à lui donner absolument tout comme l’être pur et authentique qu’il est, ce n’est pas encore le cas de Primrose. "Déjà, on va pas garder ça parce que c'est pas vraiment pratique hors cuisine." Même si cette dernière ne peut s’empêcher de sourire en même temps que les joues qui rougissent parce que le français susurre tranquillement ces mots tout en ôtant son tablier, qu’il a déjà les lèvres sur la joue puis sur la mâchoire et qui glisse sur le cou. La petite brune le retient contre elle avec ses bras autour de lui, se cambrant gentiment par la force de ses mains contre son dos et elle est sûre qu’il peut sentir son coeur battre à tout rompre dans sa poitrine. Oh elle veut lui donner tout et plus encore mais elle n’y arrive pas, pas encore.
Est-ce qu’il ne va pas être déçu ? Vexé ? Honteux ? Voilà que Primrose peut créer la discorde entre eux alors même qu’ils n’ont rien dit. Il n’y a aucun équilibre dans ce qu’il s’établit et pourtant, l’honnêteté est l’ingrédient principal, non ? Il y a bien des choses qu’elle lui omet pour le moment mais elle peut être sincère sur ça. Alors elle embrasse son visage, son front, l’arête de son nez, le haut de sa lèvre supérieure, anxieuse de devoir (déjà) aller contre ce que Tim semble vouloir. “On peut attendre pour… Pour ça ?” Elle n’ose pas dire le mot, pas ici, pas comme dans le club où elle avait des talons de vingt centimètres et de la poudre blanche pour l’aider à le dire. Ici, elle est toute timide, elle est maladroite, elle est gauche et elle a déjà la sensation qu’elle va le décevoir et/ou qu’il va s’en vouloir - alors que ce n’est pas le but recherché. Primrose hume son parfum à grands poumons comme pour en même temps lui donner cette témérité qui lui fait si défaut. “On a le temps, n’est-ce pas ? On n’est pas au club, je… Je ne veux pas me précipiter.” Parce qu’au club, il n’y a jamais le temps de rien. Elle n’est qu’un objet qu’on prend, pour une danse ou plus, puis qu’on pose sur le côté jusqu’à la prochaine personne. Tim mérite mieux que ce sentiment de “devoir”. Bien sûr que Primrose est en train de le réclamer tout entier mais elle ne se sent pas à la hauteur. Pas tout de suite en tout cas, malgré la danse qu’ils opèrent depuis une heure. “T’es contrarié ? Ça te dérange ?” Parce qu’évidemment que c’est la première chose qu’elle va penser. Qu’elle ait froissé Tim, qu’elle a tout gâché, qu’elle vient de foutre en l’air quelque chose qui venait à peine de commencer. Un mauvais pas est si vite arrivé et c’est sûrement pour cela aussi que le frein se déclare gentiment. Primrose veut être entière pour Tim, assurée dans ce qu’elle ressent et certaine dans ses gestes. Ne pas reproduire les gestes de Poppy et surtout, lui offrir son être et son âme en toute impunité.
Elle n’y est pas encore et elle espère que Tim le comprendra. Sinon, elle n’aura plus que des remords à porter. Comme à chaque fois.
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| | | | (#)Mar 6 Avr - 16:58 | |
| Timothy n'aura pas une réaction commune, il ne sera pas comme tous les autres hommes à qui on refuse un moment intime, sûrement parce qu'il n'a pas cette culture viciée qu'impose la société et ses pratiques mais surtout, parce qu'il a un parcours différent. Il a conscience des difficultés que cela peut engendrer d'avoir un mal-être, de ne pas se sentir bien dans sa peau ou pas dans son élément. Primrose a une vie complètement différente lorsqu'elle se retrouve au travail, Timothy a pu le constater et il comprend sûrement mieux qu'elle ne le pense que ce doit être dur de faire la part des choses entre le privé et le professionnel. Evidemment, le jeune homme ne peut pas prétendre à mieux car il ne sera jamais à sa place et il ne pourra jamais savoir les sensations qu'on peut avoir lorsqu'on se dénude pour de parfaits inconnus, des gens parfois sans foi ni loi qui ne veulent rien avoir de vous, qui vous rabaissent à juste un corps, à des fantasmes qui ne sont pas les vôtres. Decastel a sa propre expérience de la vie, de ces personnes justement qui prennent sans demander l'autorisation auparavant, qui transforment sa petite carcasse en quelque chose qui ne lui ressemble pas et il en connait les conséquences, mieux que n'importe qui. Oui, Tim a été le garçon qu'on affuble de divers accoutrements, un enfant qui a dû renoncer à son patronyme durant des années parce qu'il ne voulait pas avoir affaire à la colère de sa propre mère. Il a abandonné le combat alors qu'il n'avait même pas encore dix ans et il jouait le jeu parce que c'était plus simple d'être quelqu'un d'autre que lui-même, d'avoir l'approbation de la personne la plus importante de son entourage pendant que le reste du monde se moque et méprise. Timothy a tout mis de côté pour elle, par amour pour quelqu'un qui n'était pas lui mais dans ce jeu douloureux, il s'avère qu'il s'est blessé, lui, atrocement. Sûrement que Primrose en fait de même au quotidien quand elle se force à réaliser des actes qui ne lui conviennent pas, qui ne rendent pas le moins du monde justice à sa personnalité, à tout ce que le brun voit de son côté depuis qu'il la côtoie. Prim est douce, craintive et réservée, ce qu'elle ne peut pas se permettre avec Poppy, lui l'avait vue plutôt féline, entreprenante et extravertie. Elle a deux penchants pour un seul et même être, ce qui doit être difficile à supporter au quotidien. Lui peut le comprendre. Lui sait et lui la regarde toujours avec des yeux tendres, plus que cela même, il la dévore toujours autant du regard, pas le moins du monde blessé par les mots qu'il entend.
Bien évidemment qu'il n'est pas prêt à claquer la porte parce qu'elle ne veut pas se déshabiller pour lui, ce serait un comble pour un homme comme lui et c'est exactement le message qu'il veut lui faire passer, au diable les obligations sociales et les conventions quelconques quand ils ont la chance de pouvoir choisir ce qui leur va, à eux deux. Alors, si Primrose a besoin d'un siècle pour se préparer à quelque chose d'aussi important, Tim ne sera pas celui qui lui retirera ce genre de droits parce qu'il n'est pas égoïste, c'est même tout l'inverse avec un grand bonhomme comme lui et il serait prêt à s'enterrer dans le premier trou venu si cela peut permettre à Anderson de prendre confiance en elle et de s'épanouir. Il ne lui demanderait absolument rien en échange, si ce n'est un sourire spontané qu'elle pourrait offrir parce qu'elle a enfin trouvé son bonheur et la manière d'être elle-même sans s'inquiéter de la réaction des autres. C'est ce qu'elle fait là, elle s'inquiète et déjà, elle doit avoir un noeud dans le ventre en imaginant les mille scénarios qui pourraient arriver maintenant qu'elle a mis un stop à l'entreprise et ce genre d'angoisses aussi, Timothy les comprend et les connait. Il a la chance de son côté par ailleurs, parce qu'il a les mots pour la rassurer et surtout, pour lui faire comprendre que ce n'est pas censé être si grave que cela, qu'il n'y a pas morts d'hommes si aujourd'hui n'est pas le temps ni le lieu. "Prim', pourquoi veux tu que je sois vexé pour ça? Au contraire, c'est très bien d'attendre. Tu sais que tu parles à un garçon qui a mis plus de trente deux ans avant de faire quoique ce soit qui porte en dessous de la ceinture et j'ai aussi parfaitement conscience de ce que ça peut faire de blesser quelqu'un avec ce genre de choses. Je suis vraiment pas celui qui va te forcer à quoique ce soit là dessus. Ton temps sera le mien, tu n'as pas à t'inquiéter pour cela, au contraire, je préfère que tu me parles comme cela que tu t'obliges à quelque chose qui te met mal. Je veux pas que tu sois mal avec moi. On est pas au club, on est chez moi et ce qui est chez moi est aussi chez toi, d'accord?" Il caresse sa joue et il a un sourire aux lèvres, Tim, toujours aussi doux alors que la situation aurait pu amener des réactions désastreuses de part et d'autre si le discours n'avait pas été bien choisi. Lui ne s'offusque pas, au contraire, il garde ses mains autour de Primrose alors qu'il se pose confortablement contre le comptoir de la cuisine, écoutant un peu le silence alentour, avant de continuer sur sa lancée en conservant son regard ancré dans celui de la petite brune. "En plus, on a des couronnes à finir, d'après les rumeurs. J'en attends beaucoup de la tienne maintenant que t'as eu un cours particulier... C'est faux, tu fais comme tu as envie, Prim, bien sûr." Il plaisante, il ne veut pas du tout lui mettre la pression, sur aucun sujet, voilà pourquoi il précise, au cas où le message se perde en chemin. "Et puis, c'est pas parce qu'on reste habillés qu'on peut pas rester comme ça. Ou qu'on peut pas faire ça." Il dépose quelques baisers sur sa joue, sur son menton avant de venir garnir ses lippes avec plein de douceur. Primrose peut rester dans un cocon autant qu'elle veut avec Decastel, il est celui qui lui sourit, celui qui a un regard affectueux posé sur elle, celui qui lui fait un clin d'oeil avant de la libérer de son étreinte pour qu'il puisse se retourner et reprendre là où il en était de sa confection de couronnes, plus concentré que jamais sur le cadeau qu'il compte offrir à la reine de sa cuisine. |
| | | | (#)Mer 7 Avr - 2:02 | |
| Primrose aurait dû garder ses mains pour elle. Elle n’aurait pas dû être aussi entreprenante parce que Tim va forcément ne pas comprendre et elle est persuadée qu’il va s’en vouloir lui-même. Chose qu’elle ne veut pas parce que ce n’est pas de son ressort à lui mais celle de la jeune femme. C’est elle qui ne peut pas oublier ses sentiments compliqués vis-à-vis de l’acte physique, de se donner à l’autre de la plus pure des manières. Tim mérite qu’elle soit elle et Primrose le mérite aussi pour elle-même. Sa vision du sexe est complètement erronée, elle a été salie depuis des années, n’étant pour elle qu’un moyen d’aligner plus de billets sur le devant de sa porte. Elle n’a jamais été forcément intime avec quelqu’un en dehors du club et cela la pétrifie totalement. Elle ne sait pas donner son corps sans rien attendre en retour, se disant qu’elle le doit avant même qu’elle le veuille. Ce sont les autres qui importent avant elle et les autres veulent toujours une partie de chair, n’est-ce pas ? Tu sais que c’est faux, tu as eu des exemples dans le passé. Mais tu es tellement habituée à être traitée comme un objet que t’as fini par en devenir un et par croire que t’en es un. Tu vaux tellement plus que cela, Prim, il n’y a qu’à observer la façon dont Tim te couve toujours du regard malgré ton recul annoncé, ton envie d’attendre au bout des lèvres. La jolie brune aurait pu s’abstenir de le chauffer, ceci dit, et c’est sûrement pour cela qu’elle regrette de s’être emballée plus qu’il ne l’aurait fallu. Mais est-ce vraiment une faute que d’étaler à quel point elle est tout de même emballée et attirée par lui ?
Les mots de Tim trouvent un réconfort assuré dans la cabosse de Primrose qui a les nerfs qui se détendent délicatement au fur et à mesure qu’il parle. Il n’hausse pas le ton, il n’est pas vexé, il ne la rejette pas, il n’attend pas simplement cela d’elle. Son expression est béate, comme si elle ne réalise pas qu’il est en train d’être aussi tendre mais, dans le fond, est-elle surprise ? Oui. Mais non. Le temps est à eux, chez lui est chez elle et il ne forcera rien. Même s’il en a envie lui, il ne la forcera pas elle. Ses yeux commencent presque à s’humidifier sous le poids de l’émotion, le coeur qui se compresse, le déferlement d’une affection absolument débordante envers Tim qui dégringole et la happe entièrement. Il est absolument parfait et elle se fait la promesse d’essayer d’être à la hauteur. Et de ne pas le briser. Il ne faut surtout pas le briser. Il lui caresse la joue tout en souriant et Primrose ne peut que se lever sur ses pieds pour l’embrasser légèrement, juste le temps pour ses yeux de retenir ses larmes parce qu’elle ne souhaite pas se mettre à pleurer aujourd’hui. Même si c’est d’un bonheur quelconque. "En plus, on a des couronnes à finir, d'après les rumeurs. J'en attends beaucoup de la tienne maintenant que t'as eu un cours particulier... C'est faux, tu fais comme tu as envie, Prim, bien sûr." Cette dernière a un léger sourire en caressant sa mâchoire tout en hochant la tête. “Je sais que le niveau est élevé.” Primrose a perdu toute concentration sur ce qu’il lui a montré, elle ne se rappelle plus de rien mais elle n’y voit aucun problème là-dedans. "Et puis, c'est pas parce qu'on reste habillés qu'on peut pas rester comme ça. Ou qu'on peut pas faire ça." Oh ça, elle peut faire. Accueillir ses lèvres contre son visage, ses bras autour d’elle, ses baisers qui déferlent, elle peut faire. Elle le fera. Elle soupire légèrement quand Tim la lâche et quand il va pour finir ladite couronne, la gamine n’en a cure de la sienne. Elle a toujours été une mauvaise élève, elle a tout oublié. Alors elle s’en va derrière lui pour passer ses bras autour de sa taille et poser sa tête contre son dos. “Sinon, tu peux les finir et moi, je reste en soutien moral.” Et physique. Juste comme ça. Le sentir vibrant sous elle vaut toutes les couronnes du monde.
▲▼▲▼▲▼ Deux heures après, ils ont migré sur le canapé, les bras et les mains emmêlés les uns aux autres et l’écran de la télévision allumé. Primrose avait décrété que même si ce n’était pas dimanche après-midi, que cela ne l’empêcherait pas de montrer à Tim la beauté des dessins animés. “Scooby Doo est un culte. Tu ne peux pas ne pas avoir vu un épisode au moins une fois.” Alors l’erreur est en train d’être réparée. Même si pour cela, ça signifie enchaîner plusieurs épisodes d'affilée, autant de vilains démasqués que burgers et hots dogs avalés par Sammy et Scooby dans leur estomac qui reste éternellement souple. Ils ont entraîné leurs verres et la bouteille de vin qui trainent sur la table basse, l’espace de travail étant complètement vidé de toute la mini tornade qui avait eu lieu tantôt. Il n’y a plus que les couronnes qui trônent fièrement sur le comptoir, l’un pour elle et donc l’autre pour lui parce que l’un ne va pas sans l’autre, c’est absurde.
Tim lui a gentiment demandé plus d’une fois si le gâteau est bientôt prêt et Primrose a eu l’impression d’avoir à faire à un enfant qui attend impatiemment son goûter - dans un sens, c’est le cas. Elle a fini par le distraire en lui parlant de son chat, tout jeune, tout mignon, nommé Nutella mais qui devient Nuts pour les intimes. Elle envahit sa rétine des mille et une photos de sa bestiole offerte par son frère à son dernier anniversaire avant d’oser demander, timidement, à voir les jumeaux. C’est un terrain un peu plus effrayant mais au moins, la jolie brune sait à quoi les enfants de Tim ressemblent. Ce n’est pas les gamins en eux-mêmes qui l’effraient - elle aime les enfants, Primrose - mais il y a une montagne de contraintes que d’avoir un partenaire qui est déjà papa. Enfin, c’est en tout cas ce qu’elle se dit.
Le sujet n’est pas élaboré pour que cela parce qu’elle gigote sous ses doigts, qu’il souffle sur ses mèches de cheveux parce qu’elle lui brouille la vue en se relevant et elle lui sourit d’une façon amusée tout en approchant son visage du sien. “Il faut que tu me lâches sinon, tu ne vas jamais le goûter, ce gâteau.” Attraper un homme par l’estomac, une règle que sa soeur aînée a toujours évoqué et qu’il est clair que cela ne fait pas défaut. Primrose sent les doigts de Tim lâcher sa hanche alors qu’elle l’embrasse furtivement - oh c’est déjà tellement naturel qu’elle pourrait en rougir de plaisir - avant de s'échapper et d’aller vers le frigo pour y démouler doucement le gâteau. Elle fouille un peu partout pour mettre la main sur le sucre glace et un plat avant d’amener le tout sur la table basse. La petite brune s’y assoit sur les jambes, entre la table et le canapé, tendant une cuillère à Tim tout en souriant. “Il faut que tu fasses un vœu avant de prendre la première bouchée. Parce qu’on appelle ça un gâteau magique alors ça ne s’entame pas n’importe comment.” C’est le moment de vérité. Primrose a beau avoir confiance en son seul talent qu’est la pâtisserie, il n’empêche que le moment de test est toujours horriblement angoissant. Il faut dire qu’absolument tout est une source d’angoisse de toute façon, chez elle, elle ne peut pas s’en empêcher.
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| | | | (#)Mer 7 Avr - 11:40 | |
| Le temps passe doucement maintenant qu'ils ont quitté la cuisine pour le salon, Tim tâchant de se mettre à la hauteur de cette histoire de dessins animés. Bien évidemment, le jeune homme est extrêmement concentré sur la narration, les personnages ainsi que les gags des personnages les plus éponymes de Scooby Doo. Prim est contre lui et son bras l'entoure délicatement, ses doigts caressant son bras dans un geste automatiquement tendre. Même ainsi, il fait preuve de l'affection légendaire des Decastel. Il sourit de temps à autre lorsqu'il tourne la tête pour la regarder: c'est lui qui a fini les couronnes, comme prévu, parce que la jolie Anderson avait préféré venir le prendre dans ses bras et jouer les coquillages vis-à-vis de sa grande silhouette. Timothy n'en avait pas été perturbé: il avait surtout passé son temps à sourire et à parler de tout ce qu'il faisait, histoire que le cours ne se termine pas sur un échec cuisant. Il n'est pas certain que la brune ait écouté un seul mot de tout ce qu'il a sorti jusqu'à la finition de la décoration florale mais pour Tim, ce n'était pas si important. Ce qui compte, c'est le fait qu'ils aient pu discuter en toute sincérité, qu'aucun d'eux ne se soit forcé à rien et maintenant, il y a simplement la perspective du gâteau à la vanille qui les tenaille. Le français est clairement impatient et il demande souvent l'heure à sa partenaire de crime, elle qui se fiche plus ou moins de lui car il est censé avoir une patience de fer. Dans plein de domaines, c'est une réalité mais il s'avère que lorsqu'il est question de son petit côté gourmand, le brun ne peut pas s'en empêcher.
Il finit par ne rien dire pourtant, attendant simplement que le minuteur sonne, sans qu'il n'interrompe quoique ce soit cette fois. Enfin, si, il interrompt des conversations intéressantes sur le chat de Primrose et les enfants de Tim, à base d'échanges de photographies sur leur téléphone. Ils finiront le tout plus tard alors que Timothy ne bouge pas et que Primrose s'exclame, signe qu'il doit retirer son bras pour qu'elle puisse lui échapper. "Zut... Vivement que tu développes des pouvoirs de télékinésie." Il lui fait un clin d'oeil alors qu'elle disparait un court instant pour se diriger vers le réfrigérateur puis fouiller dans quelques tiroirs pour prendre des couverts, clairement nécessaires à la découpe puis la dégustation de la recette. Timothy a hâte alors que la danseuse réapparaît avec le fameux gâteau, assise par terre, devant lui. "Il est beau en tout cas et il sent bon." Il faut bien commenter au fur et à mesure parce que ce n'est pas rien, la dégustation d'une préparation qui a duré des heures entières. La jeune femme lui sert une part puis, elle lui demande de faire un voeu et c'est là où Tim subit un blocage. Les souvenirs remontent, les douleurs aussi qui le parsèment alors que ses yeux se bloquent dans ceux de Primrose. "Je peux pas faire de voeux... Ils se réalisent jamais sinon." Son optimiste habituel a disparu en un claquement de doigts mais Decastel a sa réalité, ses expériences et ses chagrins qui le taraudent. Il reste pantois quelques instants avant de se racler la gorge, il va sûrement falloir être un peu plus volubile que cela pour ne pas paraître parfaitement désagréable face à une idée aussi joyeuse. "Quand j'étais petit... Ma mère oubliait tout le temps mon anniversaire. Sauf une fois. Elle m'a fait un gâteau, elle a mis des bougies et tout ce qui s'en suit, elle m'a demandé de faire un voeu avant de souffler dessus et tout allait super bien pour une fois. Alors, moi, j'ai fait mon voeu, que ma mère ne soit plus folle, qu'elle m'appelle enfin Tim plutôt qu'Esmeralda. Et pendant quelques minutes, j'y ai cru... J'y ai tellement cru que lorsque j'ai entendu la chanson de joyeux anniversaire et ce prénom de fille prononcé, j'ai été en colère et je lui ai hurlé dessus que j'étais Tim, que j'étais son fils et pas sa fille. C'est la première fois qu'elle a utilisé sa cigarette sur moi. J'ai plus jamais fait de voeu." L'enfer est présenté avec des faits, le jeune homme tâchant de faire taire chaque émotion qui aurait pu transpercer à travers ses cordes vocales. "Mais je parle trop, le gâteau plutôt!" Il a un sourire mélancolique sur les lèvres au moment de prendre une bouchée de la pâtisserie, prenant son temps pour bien savourer et être certain de son diagnostic. "Jamais goûté de truc meilleur. La vanille, c'est vraiment exceptionnel et la pâtissière incroyable." Tim évite le regard de Primrose pourtant parce qu'il a un peu honte de son récit, elle n'aavit sûrement pas envie d'entendre ce genre de choses. Il y a déjà assez de malheurs dans le présent sans que Tim ramène sa science avec son passé, idiot que tu es, Decastel. |
| | | | (#)Mer 7 Avr - 18:13 | |
| "Zut... Vivement que tu développes des pouvoirs de télékinésie." Si seulement. Elle ferait venir les billets à elle plutôt que d’aller les chercher, cela serait le bonheur absolu. Elle n’aurait pas besoin de se déshabiller, pas besoin de se vendre, pas besoin de jouer des personnages à chaque heure passée au club, ni même d’être Poppy. Poppy n’existerait plus, il n’y aurait que Primrose mais ça, ce n’est pas franchement un cadeau non plus. Primrose attirerait les billets mais aussi le dernier foulard Prada, les escarpins Laboutin et la broche Chanel. Elle en abuserait certainement trop, bien plus que pour ramener des pâtisseries auprès d’un Tim qui a son estomac qui se dévoile plus fort que sa patience et ça, c’est un détail important quand même. La jolie brune voit là une faille et elle saura l’utiliser comme il le faut quand il le faudra si y a besoin. On n’est jamais trop prudente, après tout.
L’australienne s’installe avec le dos contre le canapé, en tailleur tout en ramenant la table vers elle, les jambes de Tim juste à côté. "Il est beau en tout cas et il sent bon." Cela rappellerait presque leur première rencontre, la façon qu’elle a de le regarder d’en bas, ses yeux de biche plantés sur le visage soyeux du français qui est souriant avant qu’elle ne parle et qu’il se tende. C’est presque imperceptible et Primrose n’est même pas sûre que ce soit la réalité ou juste un effet d’optique. Après tout, il a dans les mains ce qu’il réclame depuis deux heures, il n’a pas de raison d’être tendu, si ? "Je peux pas faire de voeux... Ils se réalisent jamais sinon." “C’est-” normal. Les vœux ne sont faits que pour être rêvasser, pas pour être réels. Ce ne sont que des chimères vers lesquelles on se raccroche pour tenter de trouver un sens à notre existence et continuer à avancer. Pourquoi cet air si triste, soudainement, Tim ? Pourquoi elle a la sensation d’avoir dit une bêtise, qu’elle vient de le chagriner, de le bousculer où il ne fallait pas, Tim, pourquoi tu réagis comme ça, Tim, s’il te plait, tu ne peux pas la laisser comme ça parce qu’elle a les sourcils se froncent et déjà son être tout en entier qui se tourne un peu plus vers toi parce que ta réaction n’est pas normale. C’est juste un vœu et un gâteau, il n’y a pas de drame à venir et elle n’aime pas ce que transmettent les yeux de Tim et, et- Ca y est, elle a déjà fait une connerie. Une faute. Elle ignore encore ce que c’est mais il réagit à ce qu’elle a dit donc forcément, c’est qu’elle a fauté quelque part.
Pourtant, ses prunelles restent accrochées au visage de Tim alors qu’une de ses mains vient contre son genou. Elle ne devrait même pas parce qu’elle vient de briser quelque chose en lui et qu’elle en a déjà le vertige. Et là, Tim parle. Il exprime toutes les raisons qui font que la simple fantaisie de Primrose provoque un raz-de-marée chez lui. Plus il avance dans ses paroles, plus elle a le visage qui se décompose. Cette mère folle, il l’a déjà évoqué mais ils ne se sont pas étalés sur le sujet. Pas aussi tôt, parce que c’est tout récent ce qu’ils ont et que ce n’est pas le genre de conversations que l’on aborde dans les premières lueurs. Visiblement si, à en juger le discours qui brise le coeur de Primrose un peu plus, qui resserre sa main autour de son genou avant d’y coller son nez pour essayer de se contenir. Elle n’a pas le droit de pleurer non plus. Pourtant, Tim finit par la cigarette qui a brûlé sa peau et qu’elle a remarqué lors de la première rencontre et la jolie brune se recroqueville un peu sur elle en le lâchant, lui tournant le dos pour se maudire un peu plus et un peu mieux intérieurement. Qu’est-ce qu’elle est censée dire ? Ou faire ? "Mais je parle trop, le gâteau plutôt!" Et lui, il… Il pense au gâteau ? "Jamais goûté de truc meilleur. La vanille, c'est vraiment exceptionnel et la pâtissière incroyable." La pâtissière en question est bien trop bouleversée pour partager son enthousiasme. Ce n’est pas son fardeau à porter. Ce n’est pas son épreuve à surmonter. Il ne s’agit pas d’elle. Il s’agit de Tim, de son histoire, de son passé, elle n’a pas à s’en mêler.
Mais elle ne peut pas s’en empêcher. La sensibilité ne se contrôle pas et Primrose se prend tout en plein fouet. Aussi bien les images qu’elle peut imaginer dans la tête pour figurer le récit de Tim que les siennes la concernant elle qui se tape la tête contre le mur mille et une fois en se maudissant deux fois. T’es qu’une idiote, voilà le mantra qui ne part jamais ou qui finit toujours par revenir. La petite brune passe une main sur son visage, masse son front et se mord les lèvres à outrance en pensant peut-être que ça va aider ses yeux à ne pas s’émouvoir. Ca ne fonctionne pas vraiment parce qu’elle ruine tout en clignant les paupières et elle se mord la joue de l’intérieur en tournant complètement son regard à l’opposé de Tim. Elle a tout gâché alors qu’il est ravi de ce qu’il mange, il y a quelque chose qui ne tourne déjà pas rond dans cette histoire - alors qu’elle est juste bien trop émue par l’histoire de Tim. Elle a mal pour lui et il est clair qu’il va falloir qu’elle comprenne à être un peu plus hardie. Primrose se sent vraiment abrutie du début jusqu’à la fin, elle n’a même pas envie de goûter son propre dessert. Tout ce qu’elle fait, c’est se tourner contre la jambe de Tim, enfouir son visage tout contre, la main autour et prononcer “Je suis désolée, Tim, absolument désolée, je voulais pas…” avant de relever ses yeux larmoyants - mais pas en fontaine - vers Tim. “Tu peux pas me balancer ça et manger tranquillement. Sans même m’en vouloir. Je peux m'en vouloir pour deux. Je m'en veux déjà.” Cela serait quelqu’un d’autre, on lui en voudrait sûrement d’avoir ravivé de tels souvenirs. Mais Tim a ce ton enjoué et Primrose ignore s’il est sincère ou non. Elle ne peut pas croire qui le soit, pas après ce qu’il lui a dit. C’est impossible, il doit avoir de la rancœur, envers sa mère, envers elle, envers le monde, même un peu, même juste là maintenant, non ?
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| | | | (#)Mer 7 Avr - 18:41 | |
| Il n'a conscience que trop tardivement qu'il n'aurait pas dû raconter cette histoire. Tim ne saurait même pas dire pourquoi les mots lui ont échappé, c'est juste arrivé. Pourtant, le tout a des conséquences beaucoup plus dramatiques qu'il ne l'avait vu venir. Il mange son gâteau, lui, après plus de deux heures à attendre patiemment le Saint Graal, il ne se fait franchement pas prier pour jouer le rôle du goûteur de mille saveurs. Pendant ce temps-là, il prend moins garde à la petite silhouette de Primrose au sol, elle qui s'attache à sa jambe sans qu'il ne voit le mal là-dedans. Elle a sûrement envie de conserver un semblant de contact avec lui et Timothy trouve le tout touchant. Non, il ne peut même pas concevoir que son récit puisse toucher autrui car cela n'a jamais été autant le cas par le passé: les gens autour de lui avaient pitié souvent, d'autres trouvaient des mots pour apaiser le malheur généralement assez maladroits par ailleurs mais on ne pleure jamais pour lui. Ce n'est pas quelque chose qui lui est commun, surtout pas dans des circonstances aussi douces. Ce ne sont que des anecdotes sans intérêt, un passé qu'il tâche d'enfouir depuis deux décennies mais tout cela, Prim ne peut forcément pas s'en douter. Tout ce qu'elle a vu, elle, ce sont les marques sur son corps deux années auparavant, elle n'a qu'une image approximative de ce qu'il a traversé et puis, il y a cette histoire, celle qui résume beaucoup trop une enfance douloureuse. Tim n'a pas lancé d'introduction, il n'a pas pris de gants avant de raconter quelque chose qui aurait dû être plus anodin que cela: mine de rien, on parle simplement d'un gâteau d'anniversaire, de quelques bougies et d'un patronyme, pas de quoi crier au scandale, si? Pourtant, si, Timothy, si, il le faut et il l'aurait fallu. On parle d'un enfant qui a vu et subi le pire, à tel point qu'il n'est plus capable de s'en émouvoir parce qu'il l'a trop fait par le passé, qu'il a passé son temps à pleurer, à se cacher dans des endroits sombres pour ne plus avoir à respirer le même air que le reste du monde. Et puis, il y a eu l'électrochoc, le moment où il a été forcé de sortir de son cocon de malheur pour s'épanouir auprès de ses congénères: là encore, on a cherché à le bouleverser, le mettre plus bas que terre mais il s'en est relevé et aujourd'hui, Decastel est relativement solide. Il tient la barre bon gré mal gré évidemment, mais il sait qu'il ne peut plus se permettre de sangloter pour quelque chose qu'il a vécu plus de vingt ans auparavant.
Tout cela, il doit le dire à la petite brune, il doit lui faire comprendre et ce n'est qu'au moment où elle ouvre la bouche à nouveau qu'il entend le tremblement dans ses cordes vocales. Cette fois, Tim relâche son gâteau, n'y portant plus une once d'intérêt à partir de là car son regard se tourne vers Primrose et il la voit, prostrée contre sa jambe, la larme à l'oeil alors qu'elle essaie de se cacher de lui. Il lui fait un peu de temps pour réagir parce qu'il n'a vraiment pas l'habitude d'être celui qui relève autrui, celui qui trouve les bons mots pour relativiser les choses... Surtout après un tel discours de la part de la petite brune. Elle s'en veut. Lui ne comprend pas comment elle peut oser le penser quand elle n'est responsable de rien, qu'elle n'a pas été celle qui portait le mégot de cigarette entre ses doigts ou celle qui, justement, a laissé échapper le récit. Si quelqu'un doit s'en vouloir dans la pièce, c'est bien Timothy et sûrement pas elle, non, pas elle qui lui a préparé un gâteau délicieux et qui se donne toute la peine du monde pour rester à côté de lui alors qu'elle a eu mille chances de s'envoler loin d'ici. Alors, Timothy se baisse et il envoie sa main vers le menton de la jeune femme, avec une douceur coutumière. "Prim... Regarde moi." Il lui demande avec cette voix suave mais tendre, cette voix qui tâche de ne pas trembler à son tour car il n'est pas certain de réussir à cacher sa sensibilité très longtemps non plus. Evidemment, cela le touche que Primrose puisse réagir ainsi à quelque chose que lui a subi, cela prouve qu'il lui tient suffisamment à coeur pour qu'elle puisse en avoir mal à tout l'être en retour. Lui, il ne veut pas qu'elle souffre, il ne désire pas qu'elle prenne sur elle quelque chose qui n'est pas de son ressort et surtout, quelque chose qui est passé maintenant. "Pourquoi tu t'en voudrais? Tu n'as rien fait du tout, toi. C'est vieux, tout ça. Ma mère est dans un asile maintenant et on s'occupe d'elle, personne ne me fait du mal maintenant. Au contraire, toi, tu es là et tu me fais du bien. Regarde, tu me fais sourire." Il lui sourit, oui, il ne sait faire que cela en descendant finalement du canapé pour se trouver devant elle. Timothy passe ses bras autour d'elle et il vient l'enlacer délicatement, ses lèvres se posant sur sa chevelure brune alors qu'il la serre comme il le peut, pour la rassurer, lui raconter d'une autre façon qu'elle doit se défaire d'une culpabilité qui n'est pas la sienne. "Je vais pas te mentir, j'ai passé une enfance très douloureuse mais j'en suis plus là. Maintenant, je suis un grand garçon, la preuve en images et je me laisse plus faire. Je suis désolé... Je trouve pas de mots supers, j'ai pas tellement l'habitude qu'on pleure pour moi. Je voulais pas te mettre dans cet état là, Prim, vraiment. Si tu veux, on parle plus jamais de ça... Dis moi ce que je peux faire, Prim." Il s'oublie encore dans l'affaire mais Timothy est franchement capable d'enfouir son passé si cela peut soulager la conscience de la belle Anderson. Il le fait tout le temps, il en retire même sûrement un peu de plaisir à n'être rien du tout, juste une conscience dans un corps sans rien de plus. Pourtant, il a envie d'être plus, Tim, d'aimer et d'être aimé et là, il a un peu peur que Primrose s'en aille tout de suite, avant même une quelconque introduction. C'est lui qui a raté, c'est lui qui s'en mord les doigts, déjà. |
| | | | | | | | prim(e)tim(e) ✽ see me for my truth, not my scars |
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