☽ mars 2016. Joy était stressée. Les jambes croisées, elle était en train de secouer son pied en l'air. Le regard fuyant, elle regardait un peu partout dans l'aéroport. Joy n'avait pas souvent pris l'avion même si elle avait pu voyager quelques fois. Mais ce n'était pas réellement d'être dans cette avion qui la stressait, c'était la destination qui la mettait dans cet état. Elle sentait qu'elle avait les mains moites, elle avait le souffle court, et alors qu'elle réfléchissait déjà au speech qu'elle allait dire en arrivant chez la mère Iaro, son regard passa par la fenêtre alors que la vision des nuages blancs avaient le pouvoir de l'apaiser un peu. Elle aimait cette sensation d'être dans les airs, elle avait eu hâte de ces vacances... Mais maintenant qu'elle y était elle se rendait compte de l'étape importante qu'elle allait franchir. Elle n'avait jamais franchi ce pas avec qui que ce soit, à part rencontrer le père de Nick à l'époque mais ce n'était pas pareil, c'était beaucoup moins solennel. Là ils avaient carrément prévu un voyage entier pour cette rencontre...
Cela faisait un peu plus d'un mois qu'ils avaient posé leurs jours de vacances pour venir passer un peu plus d'une semaine en Nouvelle Zélande. La brune avait tout organisé, de la valise à celle de son compagnon, elle voulait que tout soit parfait. Elle avait demandé conseil à Aiden pour ramener un cadeau à sa mère, mais il n'avait pas été d'une aide très utile... Deux valises en mains, les amoureux s'étaient rendus à l'aéroport, et maintenant qu'ils étaient dans l'avion, ils n'en avaient plus que pour quelques heures. « Imagine elle ne m'aime pas... » finit-elle par dire alors qu'elle posait son coude sur l'accoudoir central, elle tourna la tête vers son petit ami, un air inquiet. La jeune femme prenait cette rencontre au sérieux, elle voulait que ça matche entre elle et sa belle-mère mais le problème était que Joy n'avait pas l'habitude d'être en famille. Elle ne savait pas vraiment ce qu'était d'avoir une mère bien que la sienne s'était longtemps battue pour être là pour elle... La brune avait toujours fait en sorte de la repousser, comment expliquer cela à une maman ? Peut-être qu'elle n'aurait pas à expliquer ça à la mère d'Aiden, mais en tout cas, Joy ne pouvait pas s'empêcher de se poser tout un tas de questions qui étaient en train de la rendre presque nauséeuse. Elle avait le regard posé dans les émeraudes de son petit ami, et elle cherchait du réconfort.
« 'Man, nous ne sommes même pas encore dans l'avion. Détends-toi. Et non, tu n'as pas besoin de venir nous chercher à l'aéroport, je nous ai loué une voiture. Non je te jure que t'as pas besoin. » Aiden est au téléphone dans le hall de l'aéroport et ne cesse de baisser la tête en soupirant lourdement. La mère à l'autre bout du fil. « On est là que pour quelques jours, je ne vais pas avoir le temps de les voir … on s'organise la prochaine fois. 'Man, me fais pas le coup de les inviter par surprise. Maman.. » Il fronce les sourcils. « Ok. Parfait. Bon à tout à l'heure, du coup. » Il raccroche, soupire pour finalement rejoindre sa douce. Il pose une main dans son dos, dépose un baiser sur sa tempe alors qu'ils sont dans la queue qui mènent aux portes d'embarquements. Le moment est venu d'officialiser les choses. Joy officiellement sa petite amie. Il a décidé de la présenter à sa mère. Pour lui, rien de plus important.
Aiden a la tête bien calée dans le siège de l'avion. Les paupières closes. Il respire doucement, apaisé. A vrai dire, il a bien besoin de ces quelques jours de vacances en compagnie de Joy. Le tout dans son pays natal. La maison. Il est si apaisé qu'il parvient même à ignorer le pied qui ne cesse de gesticuler à ses côtés. Il est si apaisé qu'un fin sourire vient se poser sur ses lèvres. Un sourire de pleine satisfaction. Mais avec Joy tout n'est jamais très calme. « Imagine, elle ne m'aime pas... » finit-elle par lâcher comme une bombe alors qu'il tourne la tête vers elle pour vérifier qu'elle est en train de lui parler sérieusement. Il laisse s'échapper un petit rire mais en voyant les traits sérieux de sa compagne, il comprend rapidement que la question est sérieuse. « Sérieux ? C'est vraiment ce qui t'inquiète ? » qu'il répond aussitôt tout en venant chercher la main de Joy pour y entremêler ses doigts, pressant avec tendresse sa main. « Alors, je te rassure tout de suite. Ma mère ne connaît absolument aucun sentiment négatif. Elle est du genre à s'excuser quand on lui marche sur les pieds, elle va t'aimer dans tous les cas. Par principe et aussi parce que tu es parvenue à faire de son fils aîné un homme bien dans ses pompes, qui a même le courage d'officialiser le tout... » Il porte sa main à ses lèvres pour y déposer un tendre baiser avant de lui lâcher la main. « Je t'aurais dit de stresser un peu plus si jamais il y avait ma sœur dans l'équation … elle, c'est autre chose. Mais ma mère ? Non, sérieusement, tu peux te détendre. » Il acquiesce ses propres propos tout en tournant de nouveau la tête pour regarder droit devant lui. Il ne sait pas si ses propos ont fait l'effet escompté. Mais un sourire amusé se glisse sur ses lèvres alors qu'il ajoute d'une voix rieuse : « C'est presque mignon de te voir stresser à l'idée de rencontrer ma mère ... »
☽ mars 2016. Aiden s'était occupé de gérer sa mère et de ce qu'ils allaient faire une fois là bas. La jeune femme avait préparé leurs valises, tentant de ne rien oublier de vital pour eux deux. En réalité, la brune s'était affairée à s'occuper de tout ça car s'occuper des valises et du reste lui permettait de s'occuper l'esprit et les mains. Joy n'était pas du genre à stresser lorsqu'elle devait rencontrer des nouvelles personnes mais là ce n'était pas n'importe qui, c'était la mère d'Aiden. Il s'était battu pour la sortir de ce merdier, elle et le reste de la fratrie. Joy savait ce qu'ils avaient traversé par le passé, elle était admirative qu'ils soient tous restés aussi soudés. Joy ne pouvait pas dire la même chose de sa famille...
La brune tentait de canaliser son stress mais elle avait clairement du mal. L'interne était côté hublot, elle regardait par la fenêtre et observer les nuages la calmait un peu. Mais ce n'était pas suffisant, plus ils s'approchaient de l'atterrissage, moins elle arrivait à se calmer. Elle finit par couper le calme reposant entre eux pour lui demander ce qui se passerait si sa mère ne l'aimait pas. Elle le vit alors ouvrir les yeux, la regardait d'un air intrigué comme si elle venait de dire une idiotie. « Sérieux ? C'est vraiment ce qui t'inquiète ? » La jeune femme hocha doucement la tête alors qu'il vint entrelacer ses doigts avec les siens, elle renifla comme une enfant de huit ans qui venait de faire un caprice. « Alors, je te rassure tout de suite. Ma mère ne connaît absolument aucun sentiment négatif. Elle est du genre à s'excuser quand on lui marche sur les pieds, elle va t'aimer dans tous les cas. Par principe et aussi parce que tu es parvenue à faire de son fils aîné un homme bien dans ses pompes, qui a même le courage d'officialiser le tout... » Il s'approcha pour lui déposer un baiser, et ces quelques mots la rassurèrent, un peu... pour quelques minutes. « Je ne suis pas le genre de nana qu'on apprécie au premier regard. » répondit-elle finalement, la jeune femme avait toujours l'habitude qu'on se fasse des à prioris sur elle. Elle était du genre à observer longtemps avant de vraiment être elle-même, avant de pouvoir réussir à discuter et paraître alors sympathique et avenante... « Je t'aurais dit de stresser un peu plus si jamais il y avait ma sœur dans l'équation … elle, c'est autre chose. Mais ma mère ? Non, sérieusement, tu peux te détendre. » Ce n'était pas quelque chose qui la rassurait de savoir ça. « Comment ça autre chose ? » demanda-t-elle aussitôt pour en savoir plus. Aiden ne parlait pas souvent de sa famille alors si elle pouvait obtenir quelques confidences, elle en profiterait durant ce séjour. « C'est presque mignon de te voir stresser à l'idée de rencontrer ma mère ... » Elle leva le regard pour croiser le sien, elle plissa les yeux d'un air boudeur. « C'est quelque chose d'important... La mère d'un fils, c'est impressionnant... » avoua-t-elle en se tournant pour regarder par la fenêtre sans pour autant lâcher sa main. Elle avait besoin de sentir sa présence auprès d'elle.
« Je ne suis pas le genre de nana qu'on apprécie au premier regard. » Il arque un sourcil. Il est surpris. Pas du genre un peu surpris mais vraiment surpris. Il ne s'est pas attendu à autant de stress et de pression sur les épaules de sa petite-amie. Ou alors peut-être que toute cette pression apparaît seulement maintenant quand le moment approche. « Moi, je t'ai apprécié au premier regard. Premier regard et boum, je voulais d'ores et déjà les croquer tes petites fesses rebondies. En un regard, je t'aurais vendu mon âme » et il ne trouve rien de mieux à lui souffler d'une voix rieuse et taquine alors qu'elle stresse. Il se dit que c'est peut-être la meilleure solution : rendre la situation moins solennelle. Présenter le tout avec humour. Pas de pression. Du moins, c'est ce qu'il pense faire jusqu'à mentionner sa cadette. Il déglutit en se rendant compte qu'il a attiré l'attention de Joy. « Comment ça autre chose ? » Merde ! « Jane est la petite dernière. Une petite control-freak en ce qui nous concerne … ou plutôt ce qui me concerne. Elle m'a presque stalké à la fac … un peu barje mais pas vraiment méchante. Disons que si elle devait te rencontrer, possible qu'elle te sorte un petit numéro de connasse arrogante … mais... » Il se tait en haussant les épaules. « On est juste une grosse fratrie de dingues. T'inquiètes pas, tu passes bien dans le décor. », et il conclut ses propos par un sourire étrangement sincère. Il en est convaincu mais ne semble pas être capable de rassurer sa douce, qui se tourne du côté hublot. « C'est quelque chose d'important... La mère d'un fils, c'est impressionnant.. » Et, il se penche doucement vers elle, posant son menton sur son épaule. « C'est important, oui. C'est pour ça que je pense que c'est une excellent idée que de te présenter à ma mère. » dit-il sur un ton beaucoup plus sérieux et posé. Elle se tourne vers lui de telle sorte qu'il se recule doucement pour lui sourire,. Sa main vient se poser sur sa joue, qu'il caresse avec tendresse. « Je suis là, Joy. Si jamais c'est trop, si jamais tu es mal à l'aise, si jamais … peu importe quoi … il te suffit de me le dire, et je nous sors de là pour qu'on se retrouve rien qu'à deux et on repousse cette rencontre. » Son regard se pose sur les lèvres de la douce. « Tout ce que je veux, c'est être avec toi et que tu te sentes bien. Ni plus. Ni moins. Tu me promets de me dire si jamais tu veux qu'on disparaisse ensemble. Promis ? », qu'il finit par souffler à la commissure de ses lèvres.
☽ mars 2016. Joy était en train de se mettre une pression sans nom. C'était assez gros comme rencontre, prendre un avion, devoir faire tout ce trajet pour rencontrer la maman de son compagnon. Ce n'était pas juste "on traverse la ville, je vais te présenter ma mère qu'on ira voir tous les dimanches". Non, là, Joy n'avait pas le droit à l'erreur, elle devait faire bonne impression très vite, pour qu'au moment de leur départ, sa mère soit convaincue que Joy était une femme bien pour son fils... « Moi, je t'ai apprécié au premier regard. Premier regard et boum, je voulais d'ores et déjà les croquer tes petites fesses rebondies. En un regard, je t'aurais vendu mon âme » La jeune femme eut un petit rire en secouant la tête, Aiden avait toujours cette manie de réussir à détourner la moindre discussion sérieuse à la rigolade, même si elle savait qu'il le pensait... Il y avait toujours une part de vérité dans ses boutades. Sa main se resserra un peu plus dans la sienne alors qu'il parlait de sa mère, puis ensuite de sa sœur.. Joy en profita pour jouer les curieuses. « Jane est la petite dernière. Une petite control-freak en ce qui nous concerne … ou plutôt ce qui me concerne. Elle m'a presque stalké à la fac … un peu barje mais pas vraiment méchante. Disons que si elle devait te rencontrer, possible qu'elle te sorte un petit numéro de connasse arrogante … mais... --- On est juste une grosse fratrie de dingues. T'inquiètes pas, tu passes bien dans le décor. » Joy eut un petit sourire à sa dernière remarque, mais tout à coup, sa soeur lui faisait peur. « Qui te dit qu'elle ne sera pas là Jane ? » demanda-t-elle finalement, elle recommençait à stresser, elle n'était pas prête à assumer tout ce stress devant une Jane remontée à bloc.
Joy était stressée, elle savait que c'était le moment de tout cartonner aux yeux de sa maman. Elle devait repartir en assurant sa mère qu'il repartait entre de bonnes mains... « C'est important, oui. C'est pour ça que je pense que c'est une excellent idée que de te présenter à ma mère. » Elle posa son regard dans le sien, le soutenant comme pour lui demander si vraiment, c'était une bonne idée ? « Comment ça autre chose ? » demanda-t-elle aussitôt pour en savoir plus. Aiden ne parlait pas souvent de sa famille alors si elle pouvait obtenir quelques confidences, elle en profiterait durant ce séjour. « Je suis là, Joy. Si jamais c'est trop, si jamais tu es mal à l'aise, si jamais … peu importe quoi … il te suffit de me le dire, et je nous sors de là pour qu'on se retrouve rien qu'à deux et on repousse cette rencontre. » Il était mignon d'être aussi prévoyant et attentionné, elle se sentait protégée avec lui, tout le temps, coûte que coûte. Il s'approcha un peu plus d'elle. « Tout ce que je veux, c'est être avec toi et que tu te sentes bien. Ni plus. Ni moins. Tu me promets de me dire si jamais tu veux qu'on disparaisse ensemble. Promis ? » Elle eut un sourire alors qu'elle prolongea son baiser, cette étreinte, ce baiser, leurs mains, un moment de paix. « C'est quoi notre code secret ? » demanda-t-elle, restant front contre front, un sourire aux lèvres, elle était sérieuse avec cette question... Un mot secret qui lui ferait comprendre qu'elle a besoin d'air.
« Qui te dit qu'elle ne sera pas là Jane ? », qu’elle lui demande de but en blanc. Et là, il prend conscience du fait que rien n’est sûr. Peut-être que l’enthousiasme débordant de sa mère a fait en sorte que la petite famille ait été mise au courant. Peut-être que Jane va débarquer avec son mari et ses deux enfants juste pour jeter un coup d’œil et valider le choix de vie de son aîné. « Pour être honnête, je ne suis sûr de rien. Possible que ma mère se soit emballée et ait informé tout le quartier … mais même si Jane est là et nous la joue dame de glace. Elle ne va pas tenir le coup très longtemps. Joy, si je t’aime, ma famille t’aimera. C’est aussi simple que ça. » Et il appuie ses propos avec tendresse. Pour lui, il n’y a pas d’autres possibilités. Cela ne peut se passer que de cette manière. Et même si jamais une remarque négative est formulée à l’égard de sa Belle, il mettra les voiles. Pour la protéger. Il le lui a promis. Et il tient ses promesses. « C'est quoi notre code secret ? » Il affiche une moue rêveuse, à la recherche du code secret parfait et finit par dire en haussant les épaules : « Tu n’as qu’à placer le mot sirop d’érable et je comprendrais illico que je dois te kidnapper pour mettre les voiles. Sirop d’érable, ça passe, non ? » L’air taquin rend cette phrase presque mignonne alors qu’il conclut par un tendre baiser sur son front. Il finit alors par se tourner de nouveau pour regarder droit devant lui, fermant les yeux alors que la Nouvelle Zélande s’approche peu à peu.
Valises récupérées. Check. Voiture louée récupérée. Check. Valises dans le coffre. Check. Il est assis au volant et entre l’adresse de sa mère dans le GPS avant de jeter un coup d’œil à Joy. « Si tu veux tu peux conduire … si jamais ça t’aide à te détendre … ou tu peux même choisir la musique qu’on écoute. Je me fais prince … » qu’il dit avec cet air taquin. Aiden rayonne. Sans doute car il est à la maison. Sans doute car le moment de la rencontre fatidique approche.
La voiture se gare finalement dans l’allée de la petite maison pittoresque. Il éteint le contact avant de se tourner une dernière fois vers Joy. « Oublie pas. Sirop d’érable. » qu’il répète avant d’ajouter, une petite grimace sur les lèvres : « Je ne veux pas te faire paniquer mais je crois qu’elle a de la visite… » Et il pointe du doigt les différentes voitures qui se trouvent garées sur le trottoir d’en face. Un haussement d’épaules.
☽ mars 2016. Joy stressait pour tout, pour rien. C’était vraiment très solennel comme rencontre car elle allait carrément chez eux – là où Aiden avait grandi. Elle allait en terre inconnue, et elle ne se sentait pas à l’aise face à cette idée. Elle questionnait Aiden sur sa mère, puis sur sa sœur, une sœur qui semblait vouloir tout contrôler et donc elle se disait que peut être elle serait là… « Pour être honnête, je ne suis sûr de rien. Possible que ma mère se soit emballée et ait informé tout le quartier … mais même si Jane est là et nous la joue dame de glace. Elle ne va pas tenir le coup très longtemps. Joy, si je t’aime, ma famille t’aimera. C’est aussi simple que ça. » Les mots d’Aiden ne la rassurèrent pas entièrement car elle ne savait pas comment elle pourrait gérer sa petite sœur si elle était froide et méfiante. « Tu m’as l’air bien sûr de toi. » déclara-t-elle, un air renfrogné au visage car elle n’était pas du du tout sûre de ce qu’il avançait là. « Tu n’as qu’à placer le mot sirop d’érable et je comprendrais illico que je dois te kidnapper pour mettre les voiles. Sirop d’érable, ça passe, non ? » Joy le regardait, elle réfléchissait… « Tu dis ça parce que je suis canadienne ? Tu te moques c’est ça ? » demanda-t-elle alors d’un air enfantin voulant faire croire qu’elle était à deux doigts de bouder…
Il n’y avait rien à faire plus ils s’approchaient du but, plus Joy était stressée. Ils récupèrent leurs valises avant de monter dans la voiture louée. « Si tu veux tu peux conduire … si jamais ça t’aide à te détendre … ou tu peux même choisir la musique qu’on écoute. Je me fais prince … » Joy était assise côté passager, et sa jambe tressautait sans qu’elle ne puisse le contrôler. « Non, je n’arrive même pas à réfléchir correctement. » La brune lui adressa un regard avant d’appuyer sa tête contre la vitre, elle regardait les beaux paysages du pays, un pays qu’elle ne connaissait pas. « Oublie pas. Sirop d’érable. » « Sirop d’érable » confirma-t-elle d’un signe de tête alors qu’elle posait enfin le pied à terre. Ils étaient arrivés et Joy ne sentait plus son cœur. « Je ne veux pas te faire paniquer mais je crois qu’elle a de la visite… » « Sirop d’érable ! Sirop d’érable ! Sirop d’érable ! » répéta-t-elle alors qu’elle s’était figée sur place après avoir récupéré sa valise à roulettes dans le coffre, elle se figea, se raidit faisant face à Aiden. Elle était terrorisée.
« Tu m’as l’air bien sûr de toi. » Il hoche la tête comme point final. «Tu dis ça parce que je suis canadienne ? Tu te moques c’est ça ? » Il ne peut s'empêcher de ricaner. «Brillant, n'est-ce pas ? », dit-il en bombant le torse, fier comme un paon.
«Sirop d’érable ! Sirop d’érable ! Sirop d’érable ! » répéte-t-elle alors qu’elle se fige sur place. Aiden roule des yeux, amusé. Sa main se pose dans le dos de la jeune femme alors qu'il a le regard rivé vers la maison de sa mère. Il se demande s'ils ne sont pas tous en train de les espionner à la fenêtre. C'est une éventualité quand on sait combien la vie amoureuse d'Aiden a été un secret, un tabou, une énigme pendant des années. « Il va peut-être falloir leur laisser une chance. Une toute petite chance, OK ? », qu'il lui dit en écrasant ses lèvres sur sa tempe avant de lui donner une petite tape amusée sur les fesses. « Allez, viens. Tout va bien se passer. Promis. » Et c'est ainsi qu'ils se mettent en direction de la porte d'entrée. Aiden n'a pas même le temps de frapper que la porte s'ouvre à la volée pour laisser apparaître une femme à la peau halée et aux cheveux grisonnants. Elle affiche un sourire plus que radieux et vient enrouler ses bras autour du cou du chirurgien, déposant un baiser bruyant sur la joue de son fils ainé. Il répond à cette étreinte en riant, tout en lui tapotant le dos pour lui faire comprendre qu'ils devraient sans doute rentrer. Tendant la main en arrière pour saisir celle de Joy, ils franchissent le seuil de la porte d'entrée ensemble. Main dans la main. Un regard circulaire. Robert est assis à la table de la cuisine et parle avec sa sœur cadette, qui se penche en arrière pour apercevoir le duo. Andrew, le beau-père d'Aiden, n'est pas dans les parages. Tout comme Liam. « Je vois que tu m'as très bien écouté quand je te disais que je voulais faire un truc discret. » La main toujours dans celle de sa douce, il se tourne vers elle alors que les deux de la cuisine font leur apparition dans l'entrée.
« Voilà, c'est Joy. » qu'il dit d'une voix rieuse en lui lâchant la main avec tendresse. «Ma mère, Rosaline. » «Appelle-moi Rosie, Joy. » dit-elle aussitôt en venant l'enlacer. «Ma mère, Rosaline. » «Bob, mon frère et Jane … ma terreur de petite soeur. » qu'il ajoute tout en articulant avec attention. Robert hoche la tête pour lui serrer la main, de même pour Jane, qui se permet néanmoins de la regarder de haut en bas. Une espèce de radar. «Bon, vous voulez boire quoi ? Et vous devez mourir de faim ? Vous avez mangé quelque chose en route ? J'ai fait un gateau … pour l'occasion … tu veux manger un quelque chsoe Joy ? » Aiden jette un coup d'oeil à Joy comme pour vérifier que le mot secret ne s'échappe pas de ses lèvres mais c'est sans compter Robert qui se met à lui parler dans la langue des signes … faisant rire Aiden. Les voici dans la cuisine. Rosie s'affaire pour servir le gateau après avoir demandé à Jane de servir les boissons.
☽ mars 2016. Joy était stressée c’était plus fort qu’elle. Elle était tétanisée à l’idée de rencontrer sa mère, mais là il supposait qu’il y aurait encore plus de monde que sa mère ? La brune n’était pas préparée, elle ne se sentait pas à la hauteur. Aiden se rapprocha, une main réconfortante dans son dos : « Il va peut-être falloir leur laisser une chance. Une toute petite chance, OK ? » Il l’embrassa avant de la fesser comme pour l’encourager à avancer : « Allez, viens. Tout va bien se passer. Promis. » Elle soupira, lui adressant un regard inquiet. Elle n’était pas vraiment à l’aise d’être au centre de l’attention…
Ils n’eurent pas le temps d’arriver jusqu’au pas de la porte qu’elle s’ouvrit, laissant apparaître une dame tout sourire, s’approchant pour attraper Aiden dans les bras. Joy comprit que c’était donc la maman en question. En retrait, sa valide derrière elle, Joy sentait son cœur battre à tout rompre. Aiden tendit sa main qu’elle attrapa comme une bouée de sauvetage, il ne fallait pas qu’il la lâche une seconde où elle allait paniquer. « Je vois que tu m'as très bien écouté quand je te disais que je voulais faire un truc discret. » Ils s’étaient avancés au sein de la maison, laissant les valises à l’entrée, Joy restait silencieuse, un sourire timide figé au visage. « Voilà, c'est Joy. » Elle fit un signe de main très gênée. « Ma mère, Rosaline. » «Appelle-moi Rosie, Joy. » La mère s’approcha pour l’enlacer. « Enchantée, Rosie. » dit-elle alors d’une toute petite voix. Joy ne faisait clairement pas la maligne avec tous ces regards rivés sur elle. « Bob, mon frère et Jane … ma terreur de petite sœur. » Elle serra la main de Robert, fit un signe de tête à Jane. « Enchantée. » répéta-t-elle, cette fois-ci à leur attention. Elle n’osait plus rien dire, plus rien faire, à deux doigts de retenir son souffle… « Bon, vous voulez boire quoi ? Et vous devez mourir de faim ? Vous avez mangé quelque chose en route ? J'ai fait un gâteau … pour l'occasion … tu veux manger un quelque chose Joy ? » Joy n’était pas sûre de pouvoir manger quoique ce soit, elle avait l’estomac tout retourner. « Pourquoi pas. » dit-elle alors avec un petit sourire, incapable de dire non… Alors que Joy rêvait d’un verre de vin pour se détendre mais elle n’osait rien dire rien faire, restant dans l’ombre d’Aiden comme une gamine de douze ans.
« Pourquoi pas. » Aiden esquisse un sourire amusé avant de prendre place autour de cette table qu'il a connu durant son adolescence. Il prend place aux côtés de Joy, et pose automatiquement une main sur sa cuisse, comme pour la rassurer. Comme pour lui montrer qu'il est là. A quelques centimètres. « Café ? Thé ? Limo ? Vin ? Bière ? Vodka ? », demande Jane en ouvrant les armoires et reçoit rapidement un petit coup de coude de la part de la mère comme pour la faire taire. « Dis pas de sottise, Jane. Et sinon, Joy, on ne sait pas grand chose sur toi … Aiden est plutôt discret sur sa vie privée, oui même avec sa mère. » Elle lui adresse un regard faussement sévère avant de reposer ses prunelles sur la demoiselle qui semble avoir dérober le palpitant de son ainé. « Vous travaillez ensemble, c'est ça ? », qu'elle finit par demandant en prenant place elle aussi autour de la table. Aiden ne répond évidemment pas. Il n'est pas du genre à couper l'herbe sous le pied de sa bien aimée. Mais il pose un regard amoureux sur elle, comme si cela peut l'aider à se redresser et à affronter la petite troupe. « Pédiatrie. » articule avec la plus grande attention Robert. La petite troupe tourne alors le regard vers Robert, qui hausse les épaules d'un air gêné. Robert, sourd, a toujours été très proche de son aîné et c'est certainement le seul qui ait le plus d'informations sur la petite-amie d'Aiden. Le seul. Un comble que ce soit le sourd de la famille qui sache absolument tout, n'est-ce pas ? Jane, silencieuse, répond dans la langue des signes, sourcils froncés. Robert lui brandit son majeur en guise de réponse tout en ricanant. « Tu ne veux pas connaître la traduction du langage de Jane …. », qu'il dit à destination de Joy tout en caressant sa cuisse. « Elle est simplement décue de ne pas avoir recu un tas d'informations sur toi avant … Mais tu sais quoi, Jane, Joy est là et elle peut répondre à la moindre de tes questions, essaie juste de ne pas jouer ton numéro de tortionnaire, ce serait pas mal. » « C'est juste qu'Aiden ne nous a jamais présenté ses petites-amies … alors ça rend curieux, c'est tout. Tu es dans la pédiatrie alors ? »
☽ mars 2016. La jeune femme se faisait toute petite. Elle ne bronchait pas, disait oui à tout, et suivait le mouvement. Elle s’assit juste à côté d’Aiden alors qu’il posa sa main sur sa cuisse, elle l’attrapa aussitôt. Elle en avait besoin. « Café ? Thé ? Limo ? Vin ? Bière ? Vodka ? » « Dis pas de sottise, Jane. Et sinon, Joy, on ne sait pas grand chose sur toi … Aiden est plutôt discret sur sa vie privée, oui même avec sa mère. » Joy leva la tête en entendant son prénom pour regarder la maman. « Vous travaillez ensemble, c'est ça ? » Joy hocha la tête, avant d’éclaircir sa voix en toussotant : « Oui c’est ça, j’ai entamé mon internat à l’hôpital de Brisbane. » dit-elle alors avec un petit sourire. Joy était fière de ce qu’elle faisait. « Pédiatrie. » Joy tourna sa tête vers Robert avec un sourire. « Oui, j’aimerais prendre la pédiatrie en spécialité, mais je n’en suis pas encore là ! » déclara-t-elle, remettant une mèche de cheveux à elle derrière son oreille. Elle n’aimait pas avoir l’attention sur elle qu’elle laisserait bien Robert parler pour elle…
Joy était toujours aussi droite comme un piquet sur sa chaise. Elle n’osait rien dire, commenter ou même demander. Elle n’allait pas picoler si personne ne buvait, elle suivrait le mouvement sans broncher. Son regard se posa sur Jane qui parlait en langage des signes, mais Joy n’y comprenait rien, elle lança une œillade à son compagnon… « Tu ne veux pas connaître la traduction du langage de Jane …. » Etait-elle en train d’insulter Joy ? « Elle est simplement déçue de ne pas avoir recu un tas d'informations sur toi avant … Mais tu sais quoi, Jane, Joy est là et elle peut répondre à la moindre de tes questions, essaie juste de ne pas jouer ton numéro de tortionnaire, ce serait pas mal. » Aiden et Jane semblaient avoir une relation conflictuelle. « C'est juste qu'Aiden ne nous a jamais présenté ses petites-amies … alors ça rend curieux, c'est tout. Tu es dans la pédiatrie alors ? » Joy releva le regard vers la petite sœur. « J’aimerais oui. » commença-t-elle à dire avant de comprendre qu’elle devrait peut être faire des phrases plus longues si elle voulait s’intégrer un peu mieux. « Je suis interne donc je suis obligée de tourner dans tous les services, mais je compte bien me spécialiser avec les enfants. » finit-elle par dire, resserrant sa main autour de celle d’Aiden, elle avait besoin de son soutien. Elle sortait avec un résident, qui serait probablement très vite chef de son service, elle ne devait pas passer pour une profiteuse….
« J’aimerais oui. Je suis interne donc je suis obligée de tourner dans tous les services, mais je compte bien me spécialiser avec les enfants. » Et, la main du chirurgien demeure sur la cuisse de sa petite-amie. Il la laisse même presser cette main, pour caresser de son pouce cette dernière. Un geste anodin, discret qui il espère pourrait apaiser les doutes et les craintes de la demoiselle. Robert affiche un souire ravi alors que son regard est rivé sur les lèvres de la jeune femme, pour ne pas en louper une miette. N'allez pas croire qu'il ne comprend pas ce qu'elle dit, il sait lire sur les lèvres tout comme il peut formuler quelques phrases qui ne se font pas toujours comprendre mais il essaie. Jane leur sert du café avant de poser ses prunelles sur l'interne, l'élue du cœur de son aîné. Si Jane affiche un regard méfiant, Rosalie semble ravie de la réponse. « Interne ? Ca veut dire que Denden est ton chef ? » dit-elle presque choquée. Si choquée qu'Aiden ne peut s'empêcher de se frapper le front du plat de la main. Ce surnom débile doit rester à la Nouvelle Zélande. Jane lève les yeux au ciel. « Quoi ? Tu réagis comme ça pour le Denden ou parce que je me demande si c'est légal votre truc ? Je n'ai peut-être pas fait d'études mais je regarde la télé, Denden, et je sais que normalement, c'est pas vraiment ok de se taper le patron. Sans vouloir t'offenser. », qu'elle conclut en posant ses doigts sur l'avant-bras de Joy, une drôle de lueur au fond des yeux. Et avant même que Joy ne puisse répondre quoique ce soit, Aiden rectifie le tir. Bouclier humain. « On te rassure tout de suite, Jane. Joy et moi, nous sommes dans la plus grande légalité. » Il sourit tout en enroulant son bras autour de Joy, pour la sentir un peu contre lui. Le bouclier humain, je vous dis. Il utilise un ton presque moqueur. « C'est mignon que tu te fasses autant de souci pour nous. Quant à ce surnom débile, vous allez me faire le plaisir d'arrêter de l'utiliser ... » Il tourne la tête vers Joy pour plonger son regard dans le sien et ajouter : « Ce serait sympa si tu pouvais oublier ce surnom débile. »
☽ mars 2016. La jeune femme parlait de sa spécialisation, du fait qu’elle travaillait à l’hôpital avec Aiden. C’était ainsi qu’ils s’étaient rencontrés, et le frère de Aiden semblait déjà pas mal au courant, elle voulait presque lui laisser la parole même s’il était plus à l’aise avec le langage des signes. Aiden faisait ressentir sa présence avec sa main sur sa cuisse, Joy en profitait pour la serrer doucement, canalisant son stress sur cette pression, elle tentait de paraître à l’aise mais elle savait que cela ne devait pas être trop le cas… « Interne ? Ca veut dire que Denden est ton chef ? » Joy eut un sourire en entendant ce surnom, mais elle tourna sa tête vers Aiden qui semblait désespéré. « Quoi ? Tu réagis comme ça pour le Denden ou parce que je me demande si c'est légal votre truc ? Je n'ai peut-être pas fait d'études mais je regarde la télé, Denden, et je sais que normalement, c'est pas vraiment ok de se taper le patron. Sans vouloir t'offenser. » L’interne déglutit, elle eut un petit mouvement de recul quand Jane s’était avancée alors que Joy était toujours droite comme un « i » sur sa chaise. Aiden s’avança légèrement sur sa chaise « On te rassure tout de suite, Jane. Joy et moi, nous sommes dans la plus grande légalité. » Aiden enroula son bras autour d’elle, et la brune avait le cœur qui battait à mille à l’heure, elle sentait que la conversation pouvait dégénérer à tout moment entre les deux et elle ne voulait pas en être la cause. . « C'est mignon que tu te fasses autant de souci pour nous. Quant à ce surnom débile, vous allez me faire le plaisir d'arrêter de l'utiliser ... » Aiden vint tourner son visage vers elle pour plonger ses émeraudes dans ses noisettes : « Ce serait sympa si tu pouvais oublier ce surnom débile. » Elle eut un petit sourire, aussi soulagée de le voir se détendre comme ça. « Bien sûr Denden. » répondit-elle avant de tapoter sa jambe. Et dans un élan de courage, elle se leva pour faire face à Jane, car elle n’aimait pas avoir cette position d’infériorité face à quelqu’un qui semblait rempli de méfiance envers elle. « Mon métier, c’est toute ma vie. C’est ce qui m’a sorti de la merde dans laquelle j’ai grandi. Je ne mettrai jamais rien, rien qui puisse entraver ma réussite. » dit-elle d’un ton déterminé avant de faire le tour pour se mettre derrière Aiden et poser ses mains sur ses épaules qu’elle pressa légèrement. « Aiden et moi sommes très professionnels. Cela nous est tombé dessus sans vraiment que l’on puisse le contrôler. Mais je suppose que tu dois connaître ça, Jane .. avec ton mari, non ? » dit-elle alors un sourire sur le visage, elle sentit le regard approbateur de la mère d’Aiden comme si le fait qu’elle affronte Jane de la sorte soit un signe d’appartenance à la meute.
« Bien sûr Denden. » répondit-elle avant de tapoter sa jambe et il laisse s'échapper un soupir désespéré. Voilà une ère vient de se terminer. Elle vient de prendre fin. Il est désormais Denden, même dans la vie de sa bien-aimée. « Mon métier, c’est toute ma vie. C’est ce qui m’a sorti de la merde dans laquelle j’ai grandi. Je ne mettrai jamais rien, rien qui puisse entraver ma réussite. » Aiden ne dit pas un mot. Il laisse parler sa guerrière, un sourire amusé sur les lèvres. Car il sait ce que cela signifie pour la meute soudée que sont ceux qui font face à sa petite-amie. Il voit Robert froncer les sourcils, comme s'il ne souhaite pas en louper une miette. Aiden pose une main au-dessus de celle de Joy, comme un encouragement muet. « Aiden et moi sommes très professionnels. Cela nous est tombé dessus sans vraiment que l’on puisse le contrôler. Mais je suppose que tu dois connaître ça, Jane .. avec ton mari, non ? » Joy gagne au fur et à mesure de son discours l'attention de toute la tablée. Aiden est presque décu de ne pas voir Liam débarquer pour pousser quelques cris d'encouragement. Il est persuadé que c'est ce qu'il aurait fait. Les autres ici présents sont plus silencieux. Rosaline acquiesce tout en plantant une fourchette dans son morceau de gateau. Jane, le visage fermé, fronce les sourcils et plisse doucement les yeux. Robert agite la main devant le regard de son aîné pour se mettre à parler dans la langue des signes. C'est étrange ce silence lourd après ce petit monologue alors il traduit aussitôt pour Joy. « Merci Joy, ça fait plusieurs années qu'on essaie de lui clouer le bec.» Robert sourit en voyant qu'Aiden traduit et décoche un clin d'oeil complice à l'interne. « Ca va, je posais juste une question, c'est tout. » qu'elle dit aussitôt, tout en croisant les bras. « Aiden est juste quelqu'un de bien, on ne le voit jamais … et je veux juste m'assurer que---. » « Jane, si je viens jusqu'ici avec Joy … tu te doutes bien que c'est pour une raison.» Il lui sourit alors avec un peu plus de douceur avant de lever la tête vers Joy. « Jane est un peu mon pitbull personnel mais elle aboie plus qu'elle ne mord.» « Je voulais pas te blesser, désolée. » et voilà Robert qui applaudit. « C'est un peu comme la pédiatrie ici Joy, ca va te plaire. que finit par dire la mère de famille en lui souriant tendrement.
☽ mars 2016. Joy écoutait sans rien dire, mais elle analysait. C’était ce qu’elle faisait toujours Joy. Elle prenait la température, elle regardait qui parlait, qui dirigeait, qui semblait avoir le monopole. Mais Joy n’était pas du genre à se laisser marcher dessus pour autant. Elle semblait bien que la petite sœur d’Aiden voulait marquer son territoire, cela pouvait être presque mignon de vouloir défendre son frère de la sorte mais Joy savait pertinemment que si elle ne répondait pas maintenant, et bien elle se laisserait toujours marcher par la petite sœur caractérielle. Elle s’était donc levée pour lui faire face avant de se mettre derrière Aiden, comme pour appuyer ses propos. Ils étaient ensemble, coûte que coûte, malgré les regards des autres. Un silence s’abat dans la cuisine, Joy en était presque gênée mais tout à coup Robert se met à s’agiter, elle le regardait faire sans savoir ce qu’il disait alors qu’Aiden leva la tête pour lui dire : « Merci Joy, ça fait plusieurs années qu'on essaie de lui clouer le bec.» Elle comprit que c’était ce que Robert venait de signer. Elle eut un sourire gêné une fois de plus, ne voulant pas non plus froisser la petite sœur… « Ca va, je posais juste une question, c'est tout. » « Et je ne faisais que te répondre. » dit-elle finalement en resserrant sa main à celle de Aiden. « Aiden est juste quelqu'un de bien, on ne le voit jamais … et je veux juste m'assurer que---. » « Jane, si je viens jusqu'ici avec Joy … tu te doutes bien que c'est pour une raison.» Clairement, c’était un gigantesque pas autant pour Aiden que pour Joy. Ils n’étaient pas là pour rien. Ils s’aimaient, eux-mêmes étaient déroutés de cette relation qui semblait pourtant si naturelle pour eux. « Jane est un peu mon pitbull personnel mais elle aboie plus qu'elle ne mord.» Joy eut un sourire, pensant que maintenant Jane devrait se faire à l’idée que c’était Joy le pitbull personnel d’Aiden. « Je voulais pas te blesser, désolée. » « C'est un peu comme la pédiatrie ici Joy, ca va te plaire. » Joy eut un petit rire. « Je suis rodée. » s’exclama-t-elle dans un rire. Finalement, Joy sentait tout à coup qu’elle faisait un peu plus partie de la famille… Elle avait peut être bien fait de s’affirmer un peu. Le dîner d'ici quelques heures s'annonçaient déjà avec une meilleure forme, peut être qu'elle finirait par s'entendre avec sa belle soeur...
Le couple venait de monter les valises dans une des chambres. « Elle va me détester à vie. » dit-elle alors doucement à Aiden alors qu'elle refermait la porte derrière elle. Elle avait besoin d'être rassurée là tout de suite maintenant. Ils auraient quelques minutes le temps de déballer quelques affaires.